shopping time (landon)

Il y a quelques mois, faute de place au refuge, tu as effectué quelques démarches pour trouver plus rapidement des familles d'accueil pour les animaux, en particulier les chats qui sur-peuplaient l'endroit à eux tous seuls. Quelques journées de portes à portes et tu as trouvé quelques personnes intéressées pour servir de famille à plusieurs d'entre eux, ce qui ferait un peu plus de place pour accueillir d'autres animaux perdus ou abandonnés. Certaines personnes n'étaient pas intéressées pour des raisons totalement compréhensibles, d'autres en revanche, ont été plus que coopératives voire un peu trop. Cet homme en particulier, Landon Henderson. Tu aurais dû te douter que ça avait été trop facile. Il a tout de suite donné son accord, sans même poser de questions. Au début, tu t'es dit qu'il connaissait bien les animaux et qu'il n'avait aucune question à poser sur le fait d'accueillir un chat dans sa maison. Peut-être avait-il déjà d'autres animaux ? Mais dans ce cas, il aurait quand même demandé à accueillir un chat qui s'entend bien avec ses congénères. Dans tous les cas, cette conversation t'a parue bizarre et tu ne t'étais pas trompée, puisqu'il y a une semaine, lorsque tu es arrivée chez lui pour lui présenter Rufus, il ne savait même pas qui tu étais. C'était comme si vous ne vous étiez jamais rencontrés. Tu as bien vite compris qu'il n'était en fait pas du tout concerné et qu'il ne valait mieux pas lui confier l'animal, puisqu'il n'avait même pas les accessoires pour l'accueillir chez lui convenablement. Un peu agacée au début, tu as fini par lui accorder une chance après qu'il ait montré un semblant d'intérêt pour le chat. Tu lui as même proposé d'aller avec lui acheter tout ce dont il a besoin pour son nouveau locataire. C'est ainsi que tu te retrouves aujourd'hui dans le centre ville de Bowen, à l'heure et à l'endroit où vous vous êtes donnés rendez-vous pour cette petite séance shopping. Tu t'es donné le temps de l'après-midi pour décider si oui ou non, il est capable de garder Rufus chez lui pendant quelque temps. Tu ne confierais jamais un animal à quelqu'un en qui tu ne peux pas avoir confiance, alors c'est à lui de te montrer que tu as eu raison de lui laisser cette chance. « Monsieur Henderson. » dis-tu lorsqu'il arrive à ta hauteur. Tu tends la main pour le saluer en lui adressant un sourire. « On y va ? » demandes-tu en commençant à marcher vers l'animalerie. « Landon, c'est ça ? Moi c'est Rosa, et je me disais qu'on pouvait peut-être se tutoyer, si tu veux bien ? » Après tout, vous vous apprêtez à passer l'après-midi à faire du shopping ensemble, tu te dis qu'il faut installer une certaine proximité pour faciliter les choses. « Est-ce que tu as fait une liste de ce qu'il faudrait acheter pour que Rufus se sente bien chez lui ? » demandes-tu tout en continuant à traverser les rues commerçantes. Tu as bien évidemment établi une liste de tout ce qu'il faut acheter, mais tu préfères voir si Landon est plus intéressé qu'il ne le laisse paraître.

Tu te rappelles encore lorsqu’elle avait débarqué chez toi, frappant à ta porte avec une caisse de transport à la main. T’avais été incapable de te rappeler de qui elle était, d’où tu avais pu la croiser mais elle s’était chargée de le faire avec une pointe d’agacement dans la voix. Tu te souviens encore de ce regard qui t’avait fusillé pendant votre échange. Après tout tu lui avais donné toutes les raisons du monde pour s’adresser à toi de la sorte, au point que tu avais cherché à te rattraper, à assumer l’accord que tu lui avais donné pour héberger un chat chez toi pendant quelques temps, de manière indéfinie, juste pour permettre au refuge dans lequel elle travaillait d’éviter trop de dépenses mais aussi, de ne pas faire cohabiter trop de chats ensemble à cause de leur caractère. T’avais quand même dû faire en sorte de la convaincre pour qu’elle t’accorde le bénéfice du doute concernant tes intentions. Pour se rassurer, elle s’était même proposée pour t’accompagner faire les achats de base afin d’accueillir dans les meilleures conditions possible Rufus. Alors tu te retrouvais dans les rues commerçantes, ces rues dans lesquelles tu n’avais pas pour habitude de t’aventurer, loin d’ère un adepte de la foule et des achats compulsifs. Heureusement tu n’avais pas eu trop de mal à l’apercevoir, d’une certaine façon Rosa était une femme qu’on remarquait assez facilement malgré sa taille, son visage était facilement reconnaissable et tu te demandais presque comment tu avais fait pour ne pas la reconnaître l’autre jour en venant chez toi. En arrivant à sa hauteur, c’est elle qui se présente à toi. «Bonjour.» Tu lui sers la main qu’elle te tente, lui rendant son sourire avant d’acquiescer à sa question et de marcher à ses côtés, portant ton attention sur elle en te parlant. «Ouais Landon, c’est ça. Je vois que tu es plus douée que moi pour te souvenir des gens que tu croises.» Tu faisais bien évidemment allusion à votre première entrevue, puis à la seconde qui n’avait pas joué en ta faveur. Tu préférais tenter de plaisanter sur la chose, cet après-midi tu tâcherais de balayer tous les doutes qu’elle pouvait avoir afin de te laisser Rufus et ça commençait à peine vous aviez quitté le trottoir, la jeune femme te demandant si tu avais déjà pensé à ce que tu devrais acheter. «Non, pas vraiment en fait…» que tu avoues, attendant de sentir son regard sur toi, enchaînant avant qu’elle ne puisse dire quoi que ce soit. «Mais je me suis renseigné, j’ai fait quelques recherches et apparemment j’ai besoin d’une cage de transport, d’au moins une litière, d’une brosse pour le débarrasser de certains poils histoire qu’il ne les avale pas.» Tu comptais sur tes doigts à mesure que tu parlais, te mordant la lèvre en essayant de réfléchir à ce que tu avais pu lire d’autres sur ces forums d’échange. «Des jouets, des gamelles, d’ailleurs il paraît que les croquettes sont déconseillées pour l’alimentation? J’ai lu ça à quelque part, comme quoi c’est mieux de privilégier la pâtée. Est-ce que c’est vrai?» Si ce n’est le fait que ça coûtait plus cher, il ne voyait pas forcément d’inconvénients à ça, du moment que ça permettait de garder le chat en bonne santé, c’était le plus important. «Et au niveau de son lit ou je ne sais pas comment tu appelles ça, je suis pas très arbre à chat. Mais je sais que ça a pas mal d’avantages, entre le fait que ça permette à un chat d’y faire ses griffes, de s’y poser pour qu’on ne le dérange pas, d'avoir quelque chose exclusivement à lui en fin de compte.» que tu disais, les mains dans les poches tandis que tu voyais l'animalerie à un peu moins de cent mètres.

Alors que vous marchez vers l'animalerie tout en faisant des présentations un peu plus officielles que les fois précédentes, Landon ironise sur le fait qu'il n'est pas très doué pour reconnaître les gens qu'il croise. Sa remarque t'arrache un léger rire. Même s'il t'a un peu agacée la dernière fois que vous vous êtes vus, tu vois bien qu'il est prêt à faire des efforts. Il n'est obligé de rien, alors s'il a demandé une seconde chance pour montrer son intérêt à accueillir ce chat, c'est peut-être qu'il est vraiment intéressé finalement. « Je ne m'attends pas à ce que tu retiennes mon prénom alors. » réponds-tu sur le ton de l'humour pour plaisanter à ton tour. Présentations faites, tu ne perds pas de temps pour en venir au fait, c'est à dire à ce que vous allez devoir acheter pour que Rufus se sente bien dans sa nouvelle maison. Au début, lorsqu'il dit ne pas avoir fait de liste, tu le scrutes en silence en te disant intérieurement que tu t'en doutais un peu, c'est pourquoi tu as anticipé. Mais tu as parlé bien trop vite, car le jeune homme te fait mentir dans la seconde qui suit en affirmant qu'il a fait quelques recherches. Tu l'écoutes énumérer ce qu'il a retenu en comptant sur ses doigts, tu hoches la tête à chaque fois qu'il dit quelque chose. « Les croquettes et la pâtée ont tous les deux des bien-faits, en général ce que je conseille, c'est de donner les deux pour que le chat puisse profiter de tous les avantages. Ça dépend évidemment du budget parce que c'est pas donné, mais si tu as la possibilité de faire ça, c'est mieux. » Tu n'es pas vétérinaire, mais tu te renseignes beaucoup auprès du vétérinaire partenaire de ton association et la bi-nutrition est le moyen le plus avantageux pour le chat. Un peu moins pour le porte-monnaie, mais ça sera à Landon de juger s'il souhaite inclure ça dans son budget ou non. « En tout cas, je sais que Rufus adore la pâtée goût poisson.  » Comme la plupart des chats, même s'il y a quelques exceptions de chats qui sont assez difficiles niveau alimentation. Rufus, tu le connais bien alors tu peux aiguiller Landon sur ce qu'il aime ou pas. « Pour le lit, si tu veux pas d'arbre à chat il y a pleins d'autres alternatives : coussin, couverture, panier, niche ou même une maisonnette. Tu pourras poser un petit griffoir à côté comme ça, ça sera son endroit à lui. » Tu vas très vite pouvoir lui montrer tout ça car vous voilà arrivés à l'animalerie. « Je veux pas t'imposer quoi que ce soit, tu choisis en fonction de tes envies et de ton budget, mais je suis là pour t'aider. » expliques-tu en entrant dans le magasin. « Tu as déjà eu des animaux ? » demandes-tu finalement, curieuse.

Tu devais admettre que lorsque Rosa avait été sur le point de repartir avec Rufus, tu avais hésité à la retenir. En temps normal sûrement que tu aurais refermé la porte derrière toi mais ce jour-là, t’avais décidé de te faire violence, d’aller contre ces habitudes que tu devais changer et peut-être que ce qu’il s’était passé n’était pas arrivé pour rien, d’une certaine façon. La preuve, c’est que tu te laissais aller en lui parlant et ça avait le don de fonctionner puisqu’elle semblait réceptive, mieux encore, elle entrait dans ton jeu. «Ecoute, maintenant que je sais que tu t’appelles Maria, je devrais plus l’oublier» Et en sentant son regard sur toi, tu étais venu secouer négativement de la tête pour la rassurer sur le fait que tu avais réellement son prénom, même ta main était venue se poser sur son épaule, comme pour t’excuser de cet humour qui s’étalait peut-être avec un peu trop de facilité. Heureusement, Rosa était là pour recentrer la conversation sur la raison de votre venue cet après-midi, l’occasion pour toi de lui montrer que tu avais retenu la leçon, du moins tu l’espérais et à mesure que tu citais les choses, du coin de l’œil, tu l’observais hocher de la tête. Elle n’avait pas tardé à répondre à ton interrogation au niveau de l’alimentation, tu savais que c’était ce qui coûtait souvent le plus cher en dehors des passages chez le vétérinaire mais l’argent n’était pas vraiment un problème pour toi. «Autant essayer les deux et puis si Rufus adore la pâtée aux poissons, je vais pas l’en priver. J’ai pas envie qu’il passe son temps à me snober.» Il manquait plus qu’à ce que le seul être vivant qui vive avec toi passe son temps à te tourner le dos, en même temps tu ne te voyais pas non plus regarder la télévision avec Rufus sur tes genoux et une tasse de thé à la main. «Non mais tu fais bien de me dire les solutions qui s’offrent à moi. C’est pour ça que tu es là aussi et je te remercie de prendre de ton temps pour ça.» glisses-tu en la suivant dans le magasin. Tu te demandais d’ailleurs si elle l’avait fait pour toi ou plutôt pour Rufus, la seconde option ne te surprendrait pas, après tout elle s’apprêtait à laisser un chat entre tes mains, elle cherchait à s’assurer d’avoir pris la bonne décision en te le laissant. «Non, jamais.» que t’avais répondu, presque froidement. Peut-être parce que tu repensais à ta mère qui n’avait jamais été capable de gérer son compte en banque, au point qu’il arrivait qu’elle s’invite parfois chez les voisins pour ne pas avoir à payer pour te faire à manger. Elle préférait se faire plaisir, profiter de ce qu’elle pouvait, y compris de son unique enfant. La tête un peu ailleurs, tu t’étais dirigé dans les rayons canins sans faire réellement attention, te tournant vers Rosa pour t’adresser à elle. «Et toi, tu ne fais que trouver des refuges pour ces animaux ou tu en as chez toi?» Après tout, tout le monde n’avait pas l’argent ou le temps pour un animal, ça demandait une certaine implication, tu allais bientôt t’en rendre compte.

Si vos premières rencontres ne laissait rien présager de bon et que Landon a même réussi à t'agacer à un certain moment, aujourd'hui l'ambiance est très légère et l'humour est de mise. C'est même étrange car le jeune homme semble changé par rapport aux autres fois. Tu ne peux pas vraiment l'affirmer parce que tu le ne connais pas mais c'est l'impression qu'il te donne. Peut-être qu'en voyant que tu lui laissais une seconde chance, il a décidé de faire des efforts ? En tout cas, ça fonctionne bien pour l'instant. Ton regard se pose sur lui lorsqu'il fait semblant de se tromper sur ton prénom et tu l'accompagnes dans son hochement de tête, ton sourire qui s'élargit un peu plus quand sa main se pose sur ton épaule. On est loin du jeune homme froid que tu as vu il y a quelques semaines. Trêve de plaisanterie, tu reviens très vite sur le sujet important du jour : le chat. Il a bien travaillé son sujet et heureusement, sinon tu aurais eu l'impression de vraiment perdre ton temps. Quelques explications sur la nourriture et sur les préférences de Rufus, et tu tournes la tête vers Landon quand il dit que le chat va le snober s'il ne lui donne pas la nourriture qu'il aime. « Il risque quand même de te snober pendant un temps, je suis sûre qu'il a pas oublié l'accueil que tu lui avais réservé. Ou plutôt le non-accueil. » réponds-tu avec un sourire au coin des lèvres. Une petite pique lancée volontairement pour taquiner le jeune homme. Tu lui adresses de nouveau un sourire en le regardant lorsqu'il te remercie de prendre le temps de faire ça avec lui. Tu aurais effectivement pu faire demi-tour avec le chat ce jour-là et trouver quelqu'un d'autre de plus intéressé. Il faut croire que vous deviez vous revoir, c'est comme ça. Et si tu as accepté cette journée shopping avec lui, c'est avant tout pour Rufus, pour être sûre qu'il ne lui manque rien, mais ces quelques minutes déjà passées avec le jeune homme ne sont pas déplaisantes pour autant. Alors que vous entrez dans le magasin, tu lui poses cette question à laquelle il répond très brièvement mais tu ne relèves pas vraiment le ton qu'il utilise pour répondre. Sans t'en rendre compte, tu le suis dans le rayon canin. « J'ai adopté un chien il y a peu. » réponds-tu en hochant la tête. Lorsque ton attention se détache enfin du jeune homme, tu remarques que vous n'êtes pas au bon endroit. « Si t'en veux un aussi on pourra s'en occuper, mais pas aujourd'hui. Et pas sûr que Rufus soit d'accord. » dis-tu avec un sourire amusé en lui montrant que vous êtes dans le mauvais rayon. Instinctivement, tu tires doucement son bras pour qu'il te suive vers le bon rayon. Vous vous rendez devant les litières parce que c'est sûrement la chose la plus importante. Il y en a de toutes les tailles, toutes les couleurs, tu regardes Landon. « Voilà t'as le choix. » dis-tu en faisant un signe vers le rayon.

Même si cette année tu avais décidé de reprendre certaines choses en main, le fait que tu te retrouvais avec Rosa dans ces rues cet après-midi venait aussi du fait que tu t’étais rendu compte que tu étais seul. Beaucoup trop seul pour pouvoir espérer te retrouver pleinement. Il y avait Freja sur qui tu pouvais compter, elle était présente ou du moins elle l’avait été jusqu’à s’offrir une chance avec Woody, celle qu’elle avait attendu si longtemps. Tu ne pouvais pas nier que c’était quelque chose qui t’avait fait du mal, quelque chose que tu n’avais pas vraiment prévu et comme tout ce qui est inattendu, ça laisse des marques les premiers temps. Puis peu à peu, t’avais décidé de t’y faire, tu avais cherché à combler ce manque en sortant et c’est là que tu avais fait la connaissance de Peter, là aussi que tu avais pris le temps de t'attarder sur tes collègues de boulot, comme Charlie. Puis finalement il y avait eu Rosa, celle qui se tenait désormais à tes côtés et avec qui le mauvais départ semblait peu à peu s’effacer pour laisser place à des sourires. Cependant elle n’oubliait pas de te rappeler votre dernière entrevue, certainement que tu y aurais droit à plusieurs reprises mais tu le méritais complètement, ça avait au moins le don de te faire sourire. «Tu ne vas pas me lâcher avec ça, hein? Le plus triste dans tout ça, c’est que j’ai aucune excuse.» admets-tu en grimaçant légèrement, prenant ça malgré tout du bon côté, sachant que ça t’obligerait à gommer tout ça et de pourquoi pas, trouver en Rosa quelqu’un qui te permettrait de travailler sur toi-même. Mais ça ne serait pas facile et la preuve en est lorsqu’il suffit d’une simple question pour te projeter des années en arrière, de revoir le visage de ta mère dans ta tête, laissant ton visage se fermer, te laissant répondre sans trop t’étaler, comme si tu te remettais à limiter le nombre de mots que tu voulais bien lui adresser. Une attitude que tentes de corriger en lui retournant une question. Tu acquiesces brièvement de la tête à sa réponse avant de froncer les sourcils à ce qu’elle te dit ensuite. Tu suis son regard qui se pose sur le nom du rayon, un soupire qui s’échappe de tes lèvres en comprenant où elle voulait en venir. «Non, non, non, je vais déjà faire en sorte de m’habituer à lui.» Certainement que ça n’allait pas être simple, même si un chat était indépendant, tu t’attendais à devoir subir la présence de ce chat les premiers temps. L’instant de passer au rayon d’à côté avec Rosa, tu passes en revue les différentes litières, te tournant vers la noiraude. «Tu conseilles de la placer où la litière, dans la salle de bain?» Car même si c’était un détail, ça te permettrait déjà d’opter pour la couleur qui se mêlerait au mieux aves tes meubles. «En fait, ça te dérange d’aller chercher un chariot? Je pense qu’on va en avoir besoin.» Et en te rendant compte que tu pourrais très bien le faire toi-même, tu te reprends. Sinon j’y vais et tu t’occupes de me faire une sélection de litières qui se fondent à des meubles anthracite?»

Tu ne peux pas t'empêcher de faire cette remarque à Landon sur son comportement lors votre dernière rencontre. Ça ne sonne pas comme un reproche, c'est dit sur le ton de l'humour et c'est plus pour le taquiner qu'autre chose. Déjà parce que tu es plutôt du genre taquine et surtout parce qu'il le mérite. Il le dit lui même, il n'a aucune excuse, mais cette journée shopping prouve qu'il veut faire des efforts et c'est un point positif. Il ne le prend pas mal et ça le fait même sourire alors c'est tant mieux. « Je sais que tu vas te rattraper, à commencer par aujourd'hui. Et je dirai à Rufus que t'as été plus chaleureux que la dernière fois. » réponds-tu avec un air amusé. On a tous des moments où l'on a pas envie de parler ni même de sourire, peut-être que tu étais arrivée au mauvais moment la dernière fois. Tu ne sais pas, tu ne connais pas Landon et tu ne sais pas ce qu'il vit alors tu ne vas pas le blâmer pour ça. Seulement une petite plaisanterie de temps à autre, même si aujourd'hui il montre une toute autre image de lui. Tous les deux perdus dans votre discussion, vous vous dirigez vers le rayon canin, qui n'est pas celui qui vous intéresse aujourd'hui alors tu fais remarquer au jeune homme que s'il souhaite adopter un chien ça sera pour la prochaine fois. Tu hoches la tête à sa réponse. « Oh je ne m'en fais pas pour ça, il est plutôt sociable et pas chiant du tout, vous allez vite vous habituer l'un à l'autre je pense. » réponds-tu avec un sourire. Tu pourras peut-être aller les voir de temps en temps, au moins au début pour t'assurer que tout se passe bien. Non pas que tu veuilles le surveiller, mais tu veux être sûre que c'est une bonne idée de lui confier Rufus. Et c'est peut-être aussi un prétexte -un tout petit- pour revoir Landon ? Vous vous rendez ensuite dans le bon rayon, celui des litières. « Dans un endroit calme, la salle de bain c'est parfait. » réponds-tu en hochant la tête. Tu le laisses ensuite aller chercher un chariot pendant que tu sélectionnes des bacs à litières de couleur gris foncé et noir, Landon choisira lui-même celle qui ira mieux avec ses meubles. Lorsqu'il revient avec le chariot, tu lui présentes ta sélection et une fois qu'il a fait son choix, tu attrapes un paquet de litière à proprement parlé que tu mets dans le chariot puis vous vous dirigez vers les gamelles. Il y en a aussi plusieurs sortes, de plusieurs formes, et vu que le brun a l'air très à cheval sur la décoration, tu préfères le laisser choisir tout seul ce qui lui convient le mieux. Pendant qu'il réfléchit, tu t'éloignes plus loin dans le rayon avant de revenir quelques minutes plus tard avec une brosse que tu lui montres avant de la poser dans le chariot. « Pour les jouets, j'en ai déjà au refuge, je pourrai te donner ses préférés comme ça il ne sera pas trop dépaysé. Sauf si tu veux quelque chose de particulier. » dis-tu en regardant le jeune homme.

Au moins Rosa semblait croire en ta bonne volonté et mine de rien, c’était plutôt encourageant. C’était rare que l’on te motive, rare aussi que l’on cherche à te laisser une chance quand on te faisait face mais il fallait croire que tu avais su mettre la manière pour qu’elle veuille bien te laisser t’occuper de Rufus. Tu lui offrais simplement un sourire en guise de réponse, car même si elle ne le savait pas, il se faisait plutôt rare sur tes lèvres. Mais il fallait savoir changer ses habitudes, se faire parfois violence pour aller à l’encontre de ses automatismes pour apprendre à voir les choses différemment. Rufus avait beau être qu’un chat, pour toi, c’était bien plus que ça, tu le voyais comme une étape à passer, tout comme celle que tu avais traversé il y a quelques mois. C’était de cette façon que tu en étais sorti grandi et qui sait, peut-être que ce félin arriverait à t’apporter quelque chose lui aussi. Peut-être même qu’il s’agissait de Rosa, une personne dont tu ne savais encore pas grand chose et pourtant, t’avais l’impression que tu serais amené à la revoir. C’est d’ailleurs quand elle t’avait parlé de Rufus et de son caractère plutôt facile que tu avais posé son regard sur elle, laissant une légère grimace s’afficher sur ton visage. «T’as l’air bien sûre de toi, on voit que tu ne me connais pas.» C’était peut-être pas la meilleure chose qu’il y avait à dire pour la rassurer mais en même temps, tu n’allais pas mentir; t’étais pas facile à vivre. Peut-être que Rufus arriverait à te dompter et non l’inverse, ça relèverait du miracle mais en même temps, le fait d’accepter d’avoir un chat n’en était-il pas un, tout comme le fait de partager une salle de bain avec? A cette pensée, tu souris et quittes Rosa pour aller chercher un chariot, tu te rendais compte que tu n’avais pas cherché à poser de question à son sujet. Ça pouvait sembler bête mais ça montrait à quel point la conversation n’était pas ton fort, tu t’étais contenté de parler d’animaux et quand bien même elle avait posé une question à ton sujet, t’avais coupé court à la conversation. Alors posé derrière le chariot, t’avais fini par la rejoindre en attrapant le bac gris foncé qu’elle avait mis de côté avec d’autres, l’observant remplir le chariot avec de la litière avant qu’elle ne te délaisse devant les gamelles, t’attardant quelques secondes sur elles avant d’en glisser deux dans ton chariot et de te tourner vers Rosa qui revenait, posant à ton tour ton regard sur elle. «Si ça ne pose pas de problème, je suis pas contre le fait d’en récupérer quelques-uns.» Tant qu’à faire, c’était peut-être mieux pour le chat, ça lui permettrait d’avoir un repère. «Excuse-moi pour la question mais ton nom de famille, c’est bien Teixeira?» Autant dire que ça sortait de nulle-part et que niveau transition, il y avait du travail à faire. «Je te dis ça parce qu’en allant chercher le chariot, je suis tombé sur le programme des Bowards à l’entrée et… Apparemment il y a une récompense à ton nom?» Tu ne pouvais pas mentir, ça t’intriguait et même si tu savais à quoi rimait les Bowards, t’espérais en savoir un peu plus sur cette fameuse récompense.

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