Invité | Sujet: Re: #02 - darkness (landjalia) Mer 30 Oct 2019 - 16:15 | |
| Evidemment que tu le savais, mais tu cherchais encore à apaiser la situation, à détendre l’atmosphère mais t’avais oublié que tu n’étais pas une référence en la matière. C’était la même chose quand il s’agissait de trouver de la compagnie, tu étais incapable de le faire clairement savoir à Freja, généralement tu espérais qu’elle débarque à l’improviste et qu’elle reste quelques heures, parfois même la nuit toute entière pour t’oublier avec elle. T’as jamais aimé montrer tes faiblesses et c’est pour ça qu’à l’instant où Freja te demande de t’appeler, peu importe la raison, tu te sens encore plus vulnérable. Parce qu’elle sait que t’es pas capable de t’en sortir seul, et t’aimerais pouvoir dire qu’elle se trompe, t’aimerais pouvoir fermer les yeux sur cette vérité que tu repousses de jour en jour en pensant qu’à un moment donné, t’arriverais à te défaire de tout ce qui te garde enchaîné à ton passé. Un rêve que tu n’es pas près d’atteindre même si en plongeant ton regard dans celui de Freja, tu as l’impression qu’il pourrait être à portée de mains. «Je peux pas t’appeler pour ça, c’est mes choix qui m’ont mis dans cette situation et je dois les assumer. J’ai pas le droit d’espérer l’aide de quelqu’un quand je passe mon temps à repousser les gens.» Sauf peut-être elle, c’est vrai. Et c’est peut-être pour ça qu’elle insistait pour que tu fasses appel à elle, parce qu’elle savait qu’elle était un peu comme une exception face à tout ce que tu t’étais juré de ne pas faire. Sans le vouloir, tu l’avais laissée comprendre que tu lui accordais une certaine importance et peut-être que pour Freja, c’était quelque chose qu’elle avait besoin de ressentir, d’importer à quelqu’un. Et inconsciemment, tu étais revenu sur tes paroles, tu lui avais adressé des mots qu’elle avait peut-être besoin d’entendre mais que tu te devais d’admettre. Des mots qu’elle t’avait retourné et il n’en fallait pas plus pour qu’il y ait cette tension entre vous, celle qui te pousse à te rapprocher d’elle, à parcourir son corps de tes mains avant que tu t’empares de ses lèvres. Et c’est dangereux, parce qu’elle fait de même, elle laisse l’emprunte de ses ongles marqués ton torse, elle exprime tout son désir dans un seul baiser que tu dois t’efforcer de rompre. T’essaies de vous raisonner mais elle a les mots pour t’inciter à faire tout l’inverse; un coup rapide qu’elle dit, un coup bien trop court quand tu sais tout ce que vous pourriez faire. «Je peux pas me contenter d’aussi peu avec toi…» murmures-tu en sentant encore le bout de ses lèvres contre les tiennes, tu essaies de te contenir malgré ses derniers baisers qu’elle t’adresse, ceux-là même qui te poussent à la garder encore contre toi, ou alors était-ce peut-être à nouveau ces mots qu’elle venait de t’adresser. «Et tu sais que je te laisserais pas l’occasion de me dire des choses comme ça.» que tu réponds en détaillant ses lèvres du regard, comme si tu espérais pouvoir les sceller pour qu’elle n’en rajoute pas. Elle savait qu’elle pouvait avoir un ascendant sur toi et pourtant, elle semblait aimer tout l’inverse, elle t’incitait sans cesse à plus. Seulement cette nuit, il ne s’agissait pas que de vous deux, il s’agissait surtout de Tahlia. A cet instant, il te suffisait de penser à elle pour revenir sur terre, elle en avait bavé et ce n'était que le début. Et même si les mots de Freja te font sourire, c'est parce que t’es mal à l’aise, parce qu’elle ne se doute pas une seule seconde de tout ce qu’il s’est passé ce soir. Tu n’as pas envie de savoir ce qui arrivera quand elle l’apprendra mais une chose est sûre, c’est que le diable n’est pas celui qu'elle pense, car elle vient tout juste de lui tourner le dos pour retourner dans la maison. Soupirant un bon coup, comme pour te donner une certaine contenance, tu rejoins les deux brunes dans la maison en prenant la bière qui trainait sur la table. Tu arrives à peine à regarder Tahlia et ton seul réflexe à cet instant c’est de prendre une gorgée de ce qu'il reste dans cette bouteille, suffisant pour te faire taire. Mais ce merci qu’elle t’adresse rend soudainement plus difficile la descente de ta bière. Tu t’attendais à ce qu’elle se retourne vers toi, à ce que son regard traduise tout ce qu'elle entendait par ce remerciement, mais rien. «C’est rien, Tahlia.» que tu dis sans grande conviction, t’as pas l’énergie ou la force nécessaire pour faire semblant sur ce coup. Alors tu la regardes s'éloigner de ta maison pour rejoindre la voiture, tu sens le malaise reprendre le dessus et tu finis simplement par regarder Freja qui traîne encore sur le seuil de ta porte, à surveiller du regard Tahlia. «Tu m’écris quand vous êtes arrivées?» La culpabilité faisait que t’avais besoin d’être sûr que tout se passe bien même si tu savais que Tahlia serait entre de meilleures mains avec sa colocataire plutôt qu’ici, avec toi. Et tandis que la norvégienne s’éloigne, tu jettes un coup d’œil à sa la brune dans la voiture, les remords qui commencent sérieusement à faire surface, t'as juste hâte de refermer la porte derrière toi. «Et encore désolé pour tout ça, ça se reproduira plus.» Restait à savoir si tu t’adressais vraiment à celle qui allait prendre le volant ce soir ou à celle qui n’allait certainement plus te voir de la même façon après cette nuit mouvementée.
FIN
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