#2302 Visite post-opératoire → samuel&rafaël

Je ne pouvais pas rester là les bras croisés. Mon animal avait besoin de jouer, et en ce moment, trop pris par le travail, je n’avais pas pu m’occuper d’Icarus. Et ça me faisait de la peine de savoir que je ne pouvais pas m’amuser comme je le souhaitais. C’est pour cela que je me mis dans le jardin, et je lui apprenais quelques tours du style « Assis-toi. » ou « Donne moi la patte. » il était obéissant, c’était assez amusant. Il pouvait aller chercher un bâton de bois en boitillant mais c’était tout à fait adorable. J’aimais mon animal plus que tout, et je n’allais pas le lâcher, quoi que puisse dire mon meilleur ami Steeve. Je me mis à rire légèrement quand je le vis tomber mais j’accourus rapidement quand je vis qu’il avait mal. Je me permis de lui donner un antidouleur que m’avais prescrit mon vétérinaire, et j’entrais dans la maison avec le chien. Je le posais sur le canapé car ces médicaments rendaient le chien épuisé.

Je m’installais dans la cuisine pour pouvoir cuisiner des escalopes à la crème et aux champignons de Paris, comme ça nous avions de quoi nous nourrir avec Steeve ce soir. J’en profitais aussi pour remplir la gamelle de mon animal avec un calmant. Il avait vécu l’enfer et il était dépressif. Il avait été comme moi par le passé, et j’allais le sauver de tous ces mots. C’est à ce moment là que j’entendis la sonnette de la maison retentir. Je me dirigeais vers la porte non sans avoir nettoyé mes mains salies, et j’ouvris la porte. Je souris, ravi de voir le vétérinaire en question, et je tendis la main. « Docteur Dunin-Vroye, quel plaisir de vous revoir ! Entrez, je vous en prie ! » Et mes yeux tombèrent sur le pack de bière. Une visite de courtoisie ou juste de la gentillesse ? Je pris le pack de bière des mains de ce médecin et je les rangeais au frigidaire pour qu’elles restent au frais. Je l’invitais à s’asseoir au comptoir pendant que je baissais le feu de la gazinière. Je me retournais vers le véto. « Que me vaut cette visite ? » J’étais ravi de le voir, car il y avait eu un bon feeling entre les deux hommes.

Je souris quand le médecin me dit de l’appeler par son prénom, ce qui était tout à son honneur. « Alors pour vous… toi ? Ca sera Samuel. Ou Sam. Comme tu veux ! » Je le regardais s’affairer autour de l’animal pour constater les dégâts qu’il avait subi auparavant. Il avait pu se remettre doucement des malheurs causés, et j’étais drôlement heureux de remarquer qu’il avait fait des progrès. J’étais quand même très attentif à chacun de ses besoins et c’était assez fabuleux à quel point je pouvais aimer cette sale bête. Je m’appuyais contre le canapé, et je passais ma langue entre les lèvres. Il était temps pour la bière, en fait. J’allais chercher les deux et je les décapsulais juste après, pour en proposer une à Rafaël, mais la posait sur la table pour éviter qu’il ne flanche à cause de la bière en main. Je passais une main sur ma nuque, et je bus une longue gorgée pétillante de l’alcool que j’avais en main.

« On s’entend bien. Il s’est vite attaché à moi. Mais c’est mon colocataire qui a du mal… Mais il va s’habituer. » Je haussais les épaules, sachant très bien que Steeve allait l’aimer. Il n’aimait pas les animaux, mais lui… il pouvait que l’adopter. Je regardais l’heure, pour mon repas, et j’éteignais la gazinière en rangeant le plat avec un peu d’aluminium pour recouvrir le tout. Je le mis au dessus du frigo, et je rejoignis mon nouvel ami. « Il marche mais… difficilement. Il boîte encore un peu. » Je le regardais avec peine, car parfois, il me faisait réellement mal au cœur, à pleurer de douleur.

Je buvais une longue gorgée, et je mettais la télévision sur une chaine musicale pour avoir un bruit de fond. La musique était la même que lorsque j’avais annoncé le nouveau colocataire à Steeve. Il avait eu une mauvaise réaction mais il avait été plutôt indulgent, en comprenant l’état de l’animal ainsi que les conditions dans laquelle je l’avais trouvé. Il avait été sympa de l’accepter alors que pourtant, il n’aimait pas forcément les bêtes. « Il n’y a aucun problème. Il est plutôt attachant comme animal… » Je haussais les épaules, et je souriais, le peu de tendresse que j’arrivais à éprouver à l’instant était pour cet animal complètement avachi sur le canapé en cuir qui risquait d’être bousillé par ses griffes. Bon, ça, mon colocataire allait me tuer.

Le fait que Raf’ me dise que je m’en étais bien occupé me rassurait. Je pouvais donc constater que je n’étais pas un maître si médiocre que ça. Et même si un animal demandait constamment une attention particulière, Icarus me permettait de me reposer, sans me sentir seul les jours où je l’étais moi-même. « Merci, c’est cool. Il bouge rarement de lui-même. Je pense que supporter la douleur doit être fatiguant pour lui. » Je buvais une autre gorgée, un peu plus longue cette fois, et j’avais déjà vidé ma bière de moitié.

« Il s’y fera. Il sera obligé de toute façon. Sinon, toi, comment vas-tu ? Le boulot, tout ça ? Une femme dans ta vie ? Dans ton lit ? » Je me mis à rire légèrement. Nous n’avions jamais pu faire connaissance, et c’était l’occasion pour, en fait.

Je pouvais remarquer que mon ami était quand même plutôt heureux à l’idée d’avoir une femme dans sa vie, et je ne le souhaitais que du bonheur. Il avait eu une chance que je n’avais pas pu avoir auparavant, et je n’avais saisi aucune d’entre elles au vol. C’est pourquoi je haussais les épaules, et je finis ma bière dans une longue gorgée. « Il y a Nicky Burger. Peut-être que tu la connais. La rousse là… Elle a les cheveux rouge. » Je ris légèrement, et je posais la bière vide sur la table, puis je partis m’en chercher une autre, ainsi qu’une pour toi, au cas où tu en voulais une autre. J’ouvris la mienne rapidement, et je bus une nouvelle gorgée. En ce moment, il y avait trop de femmes dans ma vie pour que cela puisse être sincèrement une bonne chose. Je réfléchissais trop aux problèmes que ça allait engendrer plutôt que de penser à l’instant présent, mais je laissais couler. Nous allions bien voir qui allait gagner, d’entre toutes ces personnes. « Et est-ce que je connais l’heureuse élue de ton cœur ? » je lui fis un clin d’œil en souriant légèrement, je balançais ma tête en arrière. Raf avait trouvé sa moitié, quel chanceux faisait-il. Pendant ce temps, aussi vieux que je l’étais j’attendais que le coup de foudre me frappe en plein visage pour être sûr de connaitre un avenir certain.

Aylin, Aylin, Aylin… Ce prénom ne me disait rien. Je me penchais en arrière, en m’installant confortablement dans le canapé. Je bus une nouvelle gorgée de ma bière en fronçant les sourcils légèrement. Le nom de famille me disait quelque chose par contre, mais je ne saurais pas mettre le doigt dessus. C’est pourquoi je laissais faire comme si rien n’avait été entendu. « Je ne la connais pas du tout ! Tu me la présenteras un jour ! »

Avec Nicky, ça avait été très physique dès le début. Et ça l’était encore aujourd’hui. J’avais aussi envie de durer avec elle, et malgré l’âge qu’elle avait, j’adorais passer du bon temps avec cette jeune femme. Elle avait un corps taillé dans la glace. Je ne pouvais pas m’empêcher de la désirer. Je ris légèrement à la question que Raf me posait et j’haussais les épaules. « Elle a plus de dix ans de moins que moi… Ben j’adore son innocence envolée. Et au pire… C’est moi le flic, donc bon ! » Je levais ma bière et je bus une nouvelle gorgée. « Elle est bonne. Et elle me donne beaucoup de plaisir. Donc tout vas bien pour l’instant ! »