heavy sedatives to play the innocent (althea)

Ce club, tu y passais quasiment toute ta vie. Derrière le bar, ou bien sur la scène. Et ce sir, c'était show-time. Tu te donnais toujours à fond dans ce que tu faisais parce que tu n'aimais pas faire les choses à moitié, encore moins dans ton travail. Une fois que tu étais montée sur scène, tu te mouvais au rythme de la musique dans ta tenue des plus légère. Tes hanches bougeaient d'une façon certaine avant de grimper sur la barre de pole-danse comme les autres danseuses à côté de toi. Une belle et simple chorégraphie qui ne payait pas de mine. C'était ta partie préférée, le pole-danse, parce que c'était très artistique et sportif. Mais une fois descendu de ta barre, tu commençais à enlever quelques vêtements toujours au son des amplis qui résonnaient dans la salle. La scène dura une bonne dizaine de minutes, et tu voyais le regard avide des hommes en face de toi qui ne demandaient qu'une chose c'était que tu finisses dans leur lit pour la nuit. Cela ne t'étais jamais arrivé, mais il ne faut jamais dire jamais après tout. Après ton show, tu descendis de la scène. Quelques hommes vinrent vers toi pour te glisser un billet dans tes sous-vêtements. C'était un peu répugnant, mais tu te devais de jouer le jeu. Tu t'extirpais de la foule pour aller vers le bar et croiser un de tes collègues. « S'te plait, donne moi un shot, un verre, ce que tu veux mais j'ai soif » demandas-tu à ton ami alors que avais presque grimper sur le bar pour l'attraper par le col de sa chemise. Tu lui embrassais la joue et il t'emmena un shot de vodka que tu attendais tant. D'une traite, tu l'avalais et il t'en remit un sans que tu ne demandes rien. Tu lui envoyais un baiser dans les airs avant de rire et en le regardant aller de 'autre côté du bar, tu croisais le regard d'un jeune homme. Brun, assez grand, très beau. Tu levais ton verre vers lui avec un sourire. « A la tienne » dis-tu en levant ton verre et en lui faisant un clin d'oeil.

Les gens pouvaient être d'un dégout le plus total. Mais tu étais habitué avec le temps de voir des gens comme ça te tourner autour après les shows que tu faisais sur scène. Une fois descendu, des billets plein les sous-vêtements, tu avais décidé d'aller boire un peu avant de retourner en coulisse. Il y avait des soirs comme ça où tu ne voulais pas directement repartir en loge pour te changer. Tu étais monté deux fois sur scène ce soir, et du coup c'était terminé pour toi pour la soirée. Une fois sur un tabouret du bar, après avoir soudoyer ton collègue pour qu'il t'apporte à boire, tu croisais le regard d'un jeune homme et tu levais ton verre vers lui. « Merci, d'habitude on me dit t'es bonne, tu baises ? J'apprécie vraiment » dis-tu avec un sourire sincère sur les lèvres. C'est vrai que tu n'avais pas l'habitude de ce genre de compliment. Mais lorsque ile jeune garçon fit référence aux hommes qui te donnaient de l'argent dans le peu de vêtement que tu avais, tu ris nerveusement. « C'est normal pour eux, parce qu'on est des objet pas des femmes » finis-tu par dire avec une tête de dix pieds de long. C'est vrai, ta mine désolante voulait tout dire. Mais malheureusement, tu avais l'habitude. C'était triste à dire. « Enchanté Alek, moi c'est Althea » répondis-tu au jeune homme avec un sourire au bord des lèvres. Tu buvais ton shooter d'une traite avant de grimacer face à l'alcool qui entrait en symbiose avec ton oesophage. « C'est la première fois que tu viens ici ? » demandas-tu au jeune homme en balançant tes cheveux sur ton épaule droite.

« Bienvenue dans le monde d'une strip-teaseuse » dis-tu au jeune homme avant de rire bêtement. Mais après tout, c'était vrai ce que tu disais. Un strip-teaseuse n'était pas considéré comme une femme mais plutôt comme un objet sexuel qui ne servait qu'à satisfaire des hommes pervertis par ce lieu et cette musique sensuelle. « Si tous les hommes pouvaient penser comme toi, le monde serait plus beau » dis-tu en posant ta tête sur ton bras adossé au comptoir. C'était à ton tour d'analyser ce garçon qui venait de prendre place sur le tabouret vide à côté de toi. Et tu ne t'en cachais pas. Autant que les hommes qui te reluquaient lorsque tu étais sur scène. Bon, d'accord, c'était pas un regard appelant à une partie de jambes en l'air comme ils avaient l'habitude d'avoir mais tu n'hésitais pas à le regarder. « Vas-y, j'te laisse faire, ils sont juste un peu en surnombre comparé à toi » dis-tu avant de rire légèrement. C'est vrai que tout ces hommes mériteraient une bonne correction et que l'on explique à ces derniers que vous étiez des êtres humains, des femmes. Comme celles avec qui ils étaient mariés et qu'ils fuyaient en venant dans des club de ce genre pour sortir de leur routine habituelle. « La plupart d'entre nous, on essaye de rendre ça artistique plutôt que sexuel. Mais ça marche pas souvent... Les gens n'ont qu'une seule envie en rentrant dans ce genre d'endroit c'est se taper une femme de petite vertue. Mais on est pas comme ça, les hommes comme eux ne s'en rendent pas compte et c'est dommage » expliquas-tu au brun en parlant avec les mains comme tu le faisais lorsque tu partais dans de grandes explications. Mais tu retenais le compliment qu'il venait de te faire, que tu étais sorti du lot par rapport à tes collègues. Et tu aimais entendre ce genre de choses. « Je bosse ici depuis que j'suis arrivé en Australie, donc 4/5 ans maintenant. Et... j'fais comme je peux » répondis-tu en haussant les épaules simplement. Tu te levais de ton tabouret pour faire face au jeune homme. « Est-ce que si je te laisse cinq minutes le temps d'aller me changer tu t'enfuis de cet endroit ou tu m'attends ? » demandas-tu en glissant ton regard dans celui du jeune homme, surement un peu charmeur mais ça tu ne pouvais pas t'en empêcher.

Lorsque le jeune homme te dit que ce monde est merdique, tu hausses les épaules disgracieusement. Il avait raison, tu le savais. Mais bon, tu ne pouvais rien y faire. « Je suis d'accord avec toi » répondis-tu au brun avec un léger sourire. Les gens ne changeaient pas d'avis facilement, encore moins dans ce genre d'endroit. Les mentalités évolueront surement un jour, mais c'est pas pour maintenant. Tu reluquais le jeune homme et lorsque tu trouvas son sourire en face de toi, tu secouais la tête bêtement. Tu étais comme ça, on ne pouvait pas te changer, tu n'avais aucunes gênes. Tes frères le savaient très bien. « Oh tu es mannequin ? » demandas-tu rêveuse au jeune homme. Ton travail n'était pas des plus glorieux, pour toi tous les autres corps de métiers étaient magiques. « Tu en as le physique, c'est sûr » dis-tu en hochant la tête de bas en haut avant de lui adresser un sourire. Lorsque tu rentrais dans tes explications, tu parlais avec les mains. Un peu une sorte de toc que tu avais. Comme les italiens, sauf que tu n'es pas du tout du même pays. Il semblait être amusé face à ta gestuelle. « T'as raison, mais heureusement qu'il y a des gens comme toi qui ne pensent pas que nous sommes des objets sexuels » ajoutas-tu avec un sourire au coin des lèvres. Il était très agréable, ce Alek. « On s'y fait, malheureusement » avouas-tu au jeune homme. Ne voulant pas le laisser fuir, parce que tu commençais à apprécier ce garçon. Tu te levais devant lui en lui demandant s'il comptait fuir ou bien s'il pouvait t'attendre. Lorsqu'il répondit qu'il allait fuir, tu arquais un sourcil. Mais il n'avait pas fini sa phrase. Alors tu lui offrais ton plus beau sourire que tout le monde aime tant. « J'ai eu peur ! Je me dépêche, promis » dis-tu en partant vers les coulisses pour te changer. Tu enfilais un débardeur blanc, ton slim noir et ta veste en jean. Tes baskets aux pieds et ton sac sur l'épaule, tu sortais du bâtiment. En prenant une grande bouffée d'air frais, tu cherchais le garçon que tu venais de rencontrer. Il était près d'une moto alors tu allais le rejoindre. « Arrêtes, je vais rougir » dis-tu en baissant les yeux au sol. Un mince sourire sur tes lèvres, tu observais la moto du jeune homme. « T'as une belle moto dit-donc. J'ai toujours eu peur de monter sur ces engins » dis-tu au brun en regardant le véhicule d'Alek sous toutes ses coutures.

Les gens te prenaient souvent pour une folle, parce que tu faisais toujours n'importe quoi ou tu disais n'importe quoi. Mais c'était dans ta nature. Souvent, tu avais fuir les garçons de part ton grain de folie. Mais Alek, lui, semblait apprécié cette partie de toi. Seul Adrian avait eu une part de cette folie qui t'animait et c'est pour ça qu'il était si spécial à tes yeux. « Ca voulait dire que tu es très beau » répondis-tu au brun avec un sourire. Il t'avait remercié en hésitant, alors tu avais finis par lui expliquer pourquoi tu disais cela. « Le monde ne sera jamais parfait, j'me suis fait une idée là dessus » dis-tu en haussant les épaules. Ton verre était maintenant vide. Alors tu étais parti te changer pour pouvoir enfin être dans une tenue plus décente. Ce n'était pas grand chose, mais au moins tu te sentais un peu plus à l'aise. Tes mains dans les poches, tu arrivais vers le garçon qui t'attendait posé sur sa moto. A ses mots précédents, tu rougis légèrement. Les compliments te faisaient toujours cet effet là. En relevant les yeux, tu voyais son clin d'oeil qui te fit sourire légèrement. Admirant le véhicule du jeune homme, tu ris légèrement à sa réponse. « J'espère qu'elle ne me mangera pas, mais je dis pas non à un tour » dis-tu en continuant de rire légèrement. Alek tendit son casque et tu l'attrapas en arquant un sourcil. « Mais... t'as pas de casque toi ? » dis-tu en ayant surement l'air totalement stupide. Mais il était tard et tu ne réfléchissais plus beaucoup. Une fois le casque sur ta tête, tu attrapais la main du brun pour pouvoir monter sur sa moto. Installée, tu paniquais aux mots qu'il te disait en suivant. Alors tu t'accrochais fermement à sa taille, et tu n'étais pas prête de le lâcher. « Je suis prête, mon preux chevalier » répondis-tu d'un mince sourire en ayant légèrement peur. Mais tu avais envie de tester cette chose, parce que tu ne voulait pas mourir bête. Alors Alek enclencha le moteur tu te cramponnais encore plus à lui pour ne pas tomber. Enfin surtout par peur de tomber.