bip, bip, alert (scar)

La demoiselle aux cheveux roux avait eu une journée épuisante. Elle était un peu débordée en ce moment, mais elle ne s'en plaignait pas, au contraire. Elle était reconnaissante envers ses parents puisque c'est eux qui lui avaient permis de vivre de sa passion. Athéna ne pouvait vivre du métier de ses rêves que parce que ses parents l'avaient aidé. Elle donnait à manger aux animaux qui devaient rester à la clinique pour la nuit tout en s'occupant des soins qu'ils devaient avoir. Elle s'attarda sur un jeune chiot qui avait été abandonné et qu'elle avait recueilli pour le sauver. Il lui faisait penser à Torock, son propre husky. Après lui avoir fait une dernière caresse, elle se dirigea vers l'entrée de la clinique et elle vit par la fenêtre qu'il pleuvait. Un léger soupire passa la barrière de ses lèvres mais elle ne s'attarda pas à admirer le paysage. Elle devait encore remplir quelques papiers avant de pouvoir partir. La jeune femme avait déjà rangé toute les salles, et elle devait simplement mettre à jour l'administration et regarder les rendez-vous du lendemain. Plongée dans ses papiers depuis plusieurs longues minutes, elle ne vit pas la silhouette derrière la porte qu'elle avait fermé. Quand elle entendit frapper, elle se redressa en sursautant avant de se lever pour ouvrir la porte, un sourcil haussé. Elle se décala de la porte d'entrée, un jeune homme, qui avait probablement son âge, se tenait devant elle, un chaton dans les mains. Entre, lui dit-elle en refermant la porte derrière lui. Elle planta ses prunelles vertes dans celles du brun avant d'esquisser un sourire. Qu'est-ce qui s'est passé ? lui demanda-t-elle en abaissant son regard sur la frêle boule de poils.

Athéna observait le brun alors qu'il posait le chaton sur la table d'auscultation. Elle écouta d'une oreille ce qu'il lui disait, une mine écœurée sur le visage. D'accord, bon, on va voir si ce petit bonhomme va bien, lui répondit-elle en commençant à ausculter le chaton avec douceur et patience, visiblement très concentrée. Elle bougeait tout doucement les membres de la boule de poils pour vérifier qu'il n'avait rien de grave. Bon, il n'a rien de cassé, c'est déjà une bonne nouvelle, lui dit-elle en reposant le petit mâle sur la table. Par contre s'il ne mange pas et qu'il ne se réchauffe pas, il ne passera pas la nuit.. Tout comme un autre, finit-elle par dire avec un petit sourire, faisant allusion au fait que l'inconnu était complètement trempé. Elle disparut pendant quelques secondes le temps d'aller chercher deux serviettes et du lait en poudre. La jeune femme revint près du brun et elle lui tendit une serviette avant d'enrouler la petite bête dans une autre. Alors mon petit, il va falloir manger.. souffla-t-elle en préparant le lait. Quand il fut prêt, elle commença à lui en donner. Je suis désolée, mais j'ai rien d'autre qu'une serviette pour te sécher, dit Athéna en levant son regard vert sur l'inconnu. Je m'appelle Athéna, se présenta-t-elle avec un demi-sourire.

Athéna manipula le chaton pendant de longues minutes et quand elle affirma à l'inconnu qu'il n'avait rien de cassé, elle entendit un "super" qui la fit sourire légèrement. Elle s'occupa du chaton avec patience, donnant par la même occasion une serviette au brun qui ressemblait à un chien mouillé. Même si c'était marrant à voir, ça ne devait pas être très agréable. La rouquine commença à faire téter la pauvre petite bête qui avalait goulûment le lait qu'elle venait de lui préparer, tournant de temps en temps la tête vers Scar. Moi de même, lui répondit-elle en souriant quand il se présenta. Elle haussa légèrement un sourcil et plissa les yeux en voyant son sourire. Elle était dans le cadre professionnel et quand il s'agissait des animaux, elle avait bien du mal à remarquer les autres. Et ce sourire là ne lui plaisait pas particulièrement. Ça aurait été dans un autre contexte, elle aurait peut-être été un peu plus ouverte, et encore, rien n'est sûr. Quand il la remercia, elle hocha doucement la tête. Et bien, je ne pouvais pas vous laissez dehors, tous les deux, et puis, je l'aurais très certainement eu sur la conscience, lui répondit-elle avec un petit sourire pincé. Tu veux le nourrir ? Je vais voir si il y a encore de la place pour le garder ici, sinon, il faudra le prendre, lui dit-elle en lui laissant la petit bête.

A sa remarque, un petit sourire naquit sur les lèvres de la rouquine qui haussa finalement les épaules. En plus d'être trop absorbée par son travail, elle avait déjà le cœur déchiré en deux, alors elle n'avait pas besoin de se rajouter des complications. Elle lui fit un petit signe de main pour lui signifier qu'il n'y avait aucun problème. Il n'y a pas de mal, lui assura-t-elle en souriant légèrement. Elle hocha finalement la tête en entendant ses mots. Oui, je sais, mais pour moi, on ne refuse pas un animal sous prétexte que l'horaire est dépassé. C'est notre métier, et si on en arrive à ce genre d’extrêmes, c'est qu'on a pas a être vétérinaire, lui répondit-elle en soupirant. Malheureusement, il y a beaucoup trop de gens de ce genre là dans la profession. Elle partit dans une autre salle, s'éclipsant rapidement pour le laisser avec la minuscule boule de poil. Quand elle revint, elle entendit sa réponse et elle secoua la tête négativement. Il n'y a pas de place ici, ni chez moi, et puis il a l'air de bien t'aimer, commença-t-elle avec douceur. Tu sais, je pensais ne pas pouvoir m'occuper d'animaux avant d'en avoir, et ça a été tout le contraire. Tu devrais au moins essayer de t'en occuper, et si ça ne se passe pas bien , on verra pour le mettre dans une association. Mais ce n'est pas une vie, il serait vraiment mieux chez toi, lui dit-elle en hochant la tête. Je ne te l'aurais pas proposé si je ne t'en croyait pas capable, tu fais un peu bad boy comme ça, mais j'ai pas l'impression que ce soit le vrai Scar que j'ai devant moi, commenta-t-elle. Mais je ne te connais pas, lâcha-t-elle en levant les mains en l'air. Je comprendrais ton refus.

A la réponse positive du brun, un grand sourire décora les lèvres de la rouquine. Elle savait qu'elle pouvait être persuasive, mais elle ne pensait pas à ce point là. Elle passa une main dans ses cheveux avant de pencher légèrement la tête sur le côté. Ça va bien se passer, tant que tu prends soin de lui, tout ira bien, le rassura-t-elle en hochant doucement la tête. Et puis il ne va pas te manger, c'est un chaton, pas un tigre, le taquina-t-elle, dans l'espoir d'alléger un peu l’atmosphère. Mais ça ne réussit pas puisque la conversation prend une tournure un peu étrange. Elle secoue négativement la tête en entendant ses paroles. Faux, on ne peut pas être quelqu'un de mauvais, c'est nos choix qui font de nous ce qu'on est. Si tu ne t'aimes pas, change ta manière de voir et de penser, et tu verras que ça ira tout de suite mieux, lui dit-elle en souriant, tout en douceur, comme à son habitude. Elle caressa doucement le chaton qui se réfugia directement contre son nouveau propriétaire. Il t'aime déjà, ce serait triste de lui gâcher ça, commenta-t-elle dans l'espoir de le faire renoncer à ses craintes. Au moindre problème ou à la moindre question, tu peux m'appeler, lui dit-elle en lui donnant une de ses cartes dans un sourire qui se voulait rassurant.

Athéna lui offrit un sourire et se mit à réfléchir. Aime le comme si il faisait parti de toi et tout se passera bien, tu verras. Je passerais peut-être voir comment il va dans la semaine. Elle lui sourit à nouveau et prend l'argent en liquide qu'il lui doit sans vraiment poser de questions. Pas de soucis, n'hésite surtout pas ! A bientôt, lui dit-elle dans un demi sourire avant de passer une main dans ses cheveux en le regardant partir. Elle était sûre que tout se passerait bien, en général, quand on adoptait un animal, notre vie changeait du tout au tout, et elle espérait que ce soit la même chose pour lui. Elle finit par fermer la clinique et rentrer à pied chez elle, pensive, mais avec toujours un petit sourire aux lèvres.