maybe it's time to let the old ways die (haran)

Cela fait un peu plus de dix minutes, maintenant, que tu as le regard perdu, fixé à cet écran d'ordinateur éteint à cause de ton inactivité. Dix minutes durant lesquelles tu n'as plus pu contrôler ton esprit et surtout tes pensées. Tu soupires un grand coup en prenant conscience d'être incapable de travailler dans ces circonstances. Alors, plutôt que de procrastiner davantage, tu fermes ton bureau, attrapes quelques affaires et marches jusque la plage. Là-bas, tu retires tes vêtements, laissant simplement ton boxer puis plonges dans l'eau. Tu ressors quelques mètres plus loin, retrouvant peu à peu tes esprits. Après quelques minutes dans l'eau, ton regard se pose finalement sur la plage qui est assez calme en cette fin d'après-midi. Il n'est donc pas difficile pour toi de reconnaitre une tête brune parmi les quelques personnes présentes à Grays Bay. Harmonie. Tu détournes les yeux avant qu'elle ne prenne conscience que tu l'observes, ne sachant pas si tu désires aller la voir ou non. Cela fait quelques mois maintenant, bientôt trois, que vous ne vous êtes plus vus. Trois mois durant lesquels tu n'as plus pu dessiner ses courbes du regard et goûter à ses lèvres. Trois mois qui t'ont semblé extrêmement longs, finalement. C'est pour cette raison que tu décides de sortir de l'eau et de te diriger vers elle d'un pas décidé. Tu attrapes tes affaires au passage, agrippant ta serviette de plage pour te sécher un peu avant d'arriver à sa hauteur. « Hey. » Dis-tu en plongeant ton regard dans le sien, incapable de t'en détacher à présent. « Je peux ? » Demandes-tu en montrant le sable de la main pour savoir si tu peux t'installer à ses côtés. Tu ne sais pas si elle attend déjà quelqu'un mais tu espères bien que non. Maintenant qu'elle est devant toi, tu n'as aucune envie de la quitter à nouveau.

Cela faisait quelques temps que tu n’avais pas pris de temps pour toi. Alors la plage te semblait une bonne idée pour la journée. Tu n’avais pas voulu prendre du temps pour toi, en réalité. Parce que lorsque tu ne faisais rien, tu pensais, encore et toujours. Et tes pensées allaient toujours à la même personne. Ciàran. Perdue dans ta tête et dans ton coeur, tu ne savais plus quoi faire. Aujourd’hui, il faisait beau et assez chaud. Tu avais opté pour une journée bronzette sur la plage histoire d’en profiter. Ton plus beau maillot de bain sur toi, tes lunettes de soleil sur le nez et allongée sur ta serviette tu profitais du beau temps. Mais les pensées étaient encore présente. Alors tu attrapais un bouquin dans ton sac à main pour faire de la lecture. Mais peu après avoir tourné les premières pages du livre, tu voyais une silhouette connue au loin. Evidemment, il fallait que ce soit lui. Tu le voyais s’approcher de toi, tu admirais chaque parcelle de son corps qui t’avait manqué. « Salut » répondis-tu à l’italien en portant tes yeux vers les siens. Tu posais ton livre sur le côté et tu relevais tes lunettes de soleil pour pouvoir admirer la vue qu’il t’offrait. « Evidemment, la plage n’est pas à moi » répondis-tu avant de rire légèrement. Tu ne l’avais pas vu depuis trois mois. Cette durée qui t’as paru une éternité. Mais était-ce pareil de son côté à lui ? Ca tu ne le savais pas. « Comment tu vas ? » demandas-tu au brun en te mettant dans une position plus confortable, face à la mer. Il te rendait toute chose, même lorsqu’il ne faisait rien et qu’il ne te touchait pas. Les sentiments brouillons dans ta tête étaient omniprésents et ne voulaient pas partir.

Même si ce n’est pas quelque chose d’aisé pour toi, tu tentes de ne pas laisser ton regard dévier vers le corps d’Harmonie. Un corps dont tu rêves souvent, un corps qui hante tes plus belles nuits. Un corps parfait, à tes yeux. Parce que tu sais que si tu te laisses aller de cette façon, ton propre corps réclamera le sien et deviendra rapidement incontrôlable. Alors, même si tu remarques du coin de l’œil ses courbes et ce maillot de bain qui sait la mettre en valeur, ton regard est plutôt fuyant, évitant de se poser durant trop longtemps sur le sien. Un sourire se dessine sur le coin de tes lèvres en entendant la réponse d’Harmonie alors que tu t’installes à ses côtés. « Non mais tu aurais pu être en train d’attendre quelqu’un. » Réponds-tu en haussant doucement les épaules. Quand tu dis quelqu’un, tu penses à une personne en particulier. Un homme dont le nom a été raccroché à celui d’Harmonie sur le blog des Writers. Alors, c’est avec un peu d’amertume que tu parles de ce quelqu’un, sans réellement t’en cacher. « Bien. J’avais juste besoin de déconnecter un peu du boulot, de prendre l’air. » Dis-tu en posant ton regard sur l’océan, incapable de regarder Harmonie. D’abord parce que tu lui en veux, quelque part, d’avoir passé du temps avec cet homme que tu ne connais même pas. Et ensuite parce que si tu le regardes, tu sais d’avance que tu vas te perdre, te noyer même, dans ses yeux. « Et toi ? Tu t’es pris une journée off ? » Demandes-tu en la regardant rapidement du coin de l’œil.

Tu n'avais pas vu Ciàran depuis cette fameuse nuit après votre soirée au Hendrix où tu étais légèrement éméchée. Mais tu n'avais pas pour autant cesser de penser à lui. Il était comme un aimant pour toi, comme si à chaque fois que tu voyais quelque chose il fallait que tes pensées te ramènent à lui. Mais c'était un mystère pour toi, de savoir comment vous en étiez arrivé là. « Je n'attendais personne, ne t'inquiète pas. Je suis seule » finis-tu par dire en remettant tes lunettes de soleil sur ton nez. C'était indéniable que la vue était très agréable, tu ne pourrais dire le contraire. Ciàran prit place à côté de toi et vous commenciez une discussion comme si de rien n'était. Enfin, c'est ce que tu pensais. Pourtant, toi, tu rêvais de lui sauter dessus, de l'embrasser et de finir la journée dans ses draps. « Oh, je vois. Une petite baignade fait toujours du bien » dis-tu en portant ton regard vers la mer qui s'agitait. Cela faisait toujours plaisir de se retrouver sur le sable de cette plage, prêt à profiter de la journée comme si rien d'autre n'importait. Puis il te questionna à ton tour sur ce que tu faisais aujourd'hui, alors que d'habitude, tu te terrais au travail. Croulant sous la paperasse, même. « J'avais besoin d'air moi aussi, alors j'ai pris ma journée » répondis-tu avec un mince sourire sur tes lèvres. Ton regard se tourna vers le brun à côté de toi, et sans mentir, tu étais heureuse de l'avoir croisé ici. « Ca faisait longtemps que l'on se n'était pas vu... » dis-tu d'une voix légèrement basse, comme si tu t'excusais de ton silence radio de ces derniers mois. Vous n'aviez pas échangé, rien du tout. Mais il t'avait manqué.

« J’ai cru comprendre que tu n’étais pas si seule que ça ces derniers jours. » Dis-tu plus froidement que tu ne le voudrais. Tu fais bien sûr référence à cet article des Writers que tu as pu lire à propos d’Harmonie et son partenaire de danse. C’est injuste de ta part parce qu’elle n’a aucun compte à te rendre mais c’est plus fort que toi. Dans la vie de tous les jours, tu es bien trop protecteur et jaloux mais avec Harmonie, ces émotions sont davantage décuplées, encore. Tu hoches la tête quand la brune souligne qu’une petite baignade fait toujours du bien. Pour se vider la tête l’espace d’un instant, il n’y a rien de mieux. Mais tu n’as pas pu mettre tes pensées de côté pendant bien longtemps puisque ton regard a rapidement été attiré par Harmonie. C’est paradoxal, quand on y pense, de tomber sur elle à la plage alors que c’est justement des pensées la concernant que tu tentais de fuir. Tu fronces légèrement les sourcils quand elle ajoute qu’elle avait besoin d’air, elle aussi, mais ne t’y attarde pas puisqu’Harmonie reprend bien vite la parole. Longtemps, c’est un euphémisme. Trois mois bien trop longs à tes yeux même si durant tout ce temps, tu n’as cessé de tenter de te persuader que c’était la bonne décision à prendre. Mais aujourd’hui, alors que le regard envoûtant d’Harmonie se pose sur le tien, tu n’es plus sûr de rien. « Trop longtemps . » Dis-tu d’abord avant d’ajouter : « Je m’étais presque habitué à ta présence dans mon lit, ça m’a manqué de ne pas t’avoir à mes côtés. » Tu ne peux pas être plus sincère et ça ne te ressemble pas vraiment bien que tu n’aies pas ta langue dans ta poche. Quand il faut parler de ce que tu ressens, souvent, trop souvent même, tu te défiles. Mais aujourd’hui, face à Harmonie, tu es incapable de lui mentir.

Son ton était plus froid, plus tendu. Tu haussais les sourcils face à sa réaction. Cherchant quelques instants de savoir à quoi il faisait référence, ça faisait tilt dans ta tête. « Me dis pas que tu crois à ces articles ? » demandas-tu à Ciàran, levant les yeux aux ciels. Il y avait eu, ce soir-là, une certaine alchimie avec Concho, ton partenaire de danse. Mais de là à en faire tout une histoire comme les Writers l’avait fait, c’était n’importe quoi. « Je me suis remise à faire de la danse, et j’ai trouvé un bon partenaire, c’est tout » dis-tu en haussant les épaules. Et puis, pourquoi tu devrais te justifier ? Tu n’avais pas eu de nouvelles de l’italien depuis des mois, comme si tu avais été effacé. Mais tu n’étais pas à plaindre, tu avais fais la même chose. Ignorant ce que tu pouvait ressentir pour lui. Trois long mois s’étaient écoulé depuis votre entrevue au Hendrix, qui avait fini dans le lit du brun. Et c’était trois mois où tu avais réfléchis à tes sentiments, à ta relation avec lui. Tu n’avais trouvé aucunes réponses à toutes les questions que tu te posais constamment. Lorsqu’il souligna le fait que vous ne vous étiez pas vu depuis trop longtemps, tu baissais les yeux vers le sable, comme s’il allait répondre à ta place. Mais non, et tu ne savais même pas pourquoi tu avais essayé de fuir alors que tes pensées étaient tout le temps occupées par ce si bel homme. « Tu m’as manqué, tout ce temps, Ciàran » commenças-tu en levant le regard vers la mer. « Vraiment » ajoutas-tu d’une voix ferme. Tu ne savais pas sur quel pieds danser, ni quoi lui dire. Il n’aurait surement pas les réponses à tes questions. Ou tu te montais la tête toute seule.

Tu n'avais jamais accordé d'importance à ces journalistes en carton jusqu'ici mais puisque vous avez pris vos distances avec Harmonie, quand tu as vu son nom s'afficher sur ce blog, tu n'as pas pu t'empêcher d'aller y jeter un oeil. Tu aurais dû t'abstenir, vu ce qui se trouvait dans l'article mais c'était plus fort que toi. Et aujourd'hui, tu ne peux t'empêcher de parler de cet article, guidé par ta jalousie. « Habituellement non... » Dis-tu en haussant légèrement les épaules. « Et ce partenaire, c'est juste un partenaire ? On sait tous à quel point la danse peut être sensuelle. » Ajoutes-tu en sondant son regard pour tenter d'y lire la vérité. La vérité c'est que tu ne supporterais pas l'idée que son partenaire la touche comme toi, tu le fais, mais tu n'as pas vraiment ton mot à dire. Tu n'as aucun droit sur Harmonie. Tu fermes les yeux une fraction de seconde, rassuré, quand la brune ajoute que tu lui as vraiment manqué. Tu as difficilement supporté son absence ces derniers mois mais tu ne sais pas si tu es prêt à t'engager dans une relation plus sérieuse avec elle pour autant. Ce que tu sais, c'est que tu n'as pas envie de la partager avec qui que ce soit d'autres et que durant ces trois mois, tu n'as couché avec aucune autre femme. Harmonie seule hantait tes pensées, ton esprit. « Toi aussi. » Dis-tu en tournant la tête vers elle. « Je ne sais même pas pourquoi j'ai pris mes distances... Et toi alors, tu m'en voulais de ne pas te donner de nouvelles ? C'est pour cette raison que tu n'as pas appelé, toi non plus ? » Tu sais que c'est plus compliqué que ça dans ta tête et sûrement dans celle d'Harmonie aussi. Si tu as pris tes distances, c'est en partie pour tenter de l'oublier et ainsi, éviter de devoir faire face à des sentiments que tu ne contrôles pas et qui te dépassent.

Lorsque tu avais vu ton nom dans ce torchon, tu n’avais pas pu t’empêcher de rire. Surtout en lisant ce qu’il s’y disait. Mais rien n’était vrai. Certes, tu avais fais une belle rencontre et tu t’étais confié à cet homme mais il n’y avait rien entre vous. « Gardes cette habitude, alors » répondis-tu plus sèchement. Non, tu n’avais pas de compte à lui rendre. Mais pourtant, tu te sentais comme tel. C’est lui qui occupait toutes tes pensées ces derniers temps, pas ton nouveau partenaire de danse. « Je suis content pour toi Harmonie, que tu ai repris quelque chose qui te tient autant à coeur » dis-tu en essayant de l’imiter. « Je préfèrerais ça comme réponse. Tu sais Ciàran, on danse juste ensemble, c’est tout. C’est professionnel » avouas-tu en haussant les épaules. C’était vrai. Pourquoi tu lui mentirais ? Concho était un homme adorable, et tu avais aimé passer ce temps avec lui, celui que les Writers décrivaient. Ils étaient devenus proche en un millième de seconde, mais ça avait été si naturel. Comme si vous étiez fait pour vous entendre. Mais lui, ce gars que tu avais à tes côtés aujourd’hui, c’est celui que tu voulais vraiment sans encore te l’avouer finalement. C’est lui qui te rendait toute chose, qui te donnait envie de montrer le meilleur de toi-même. A lui aussi, tu avais manqué. Et ça te faisait sourire d’étendre ça. Son regard se plongeait naturellement dans le tien. « Tu es sur de ne pas savoir pourquoi ? » demandas-tu en esquissant un semblant de sourire. « Surement par fierté. Tu ne m’as pas rappelé, j’ai fais pareil. Un partout, balle au centre » avouas-tu en haussant les épaules. Mais tu t’en voulais, énormément, pour ce silence radio. Mais maintenant que tu étais prêt de lui, tu n’avais qu’une envie, c’était d’accaparer ses lèvres, son corps. Et ne le laisser à personne d’autre.

Le problème c’est qu’Harmonie chamboule toutes tes habitudes, change tous tes plans ou encore ta façon de penser. Elle chamboule ta façon de voir les choses, d’appréhender la vie. Tout ça à la fois. Dans son regard, tu te sens complètement perdu mais surtout différent. Alors quand tu as vu cet article la concernant, tu n’as pas eu d’autres choix que de péter les plombs. Tu avais envie de foncer chez elle pour lui demander de te rendre des comptes mais tu n’en avais pas le droit. Alors tu n’as rien fait, si ce n’est tenter de l’oublier. Impossible, évidemment. Tu ne peux t’empêcher de sourire en entendant la brune t’imiter, levant légèrement les yeux au ciel. « Bien sûr que je suis content pour toi. Si ça te rend heureuse, c’est le principal. Mais j’aurais juste aimé ne pas lire cet article et encore moins voir ton nom à côté de celui d’un autre. »  Réponds-tu en soupirant, détournant ton regard du sien pour le poser sur la mer et sur ce début de coucher de soleil. Quand tu lui avoues qu’elle t’a manqué sans savoir pourquoi tu as pris tes distances, évidemment, c’est une demi-vérité. Bien sûr que tu sais pourquoi tu n’as pas repris contact avec Harmonie mais l’admettre, c’est aussi faire un pas de géant dans votre relation. Et tu ne sais pas si tu es prêt pour ça. Malheureusement pour toi, la jeune femme ne te laisse pas la possibilité de te défiler et te pose la question directement, t’obligeant à faire preuve de sincérité. « Peut-être que je sais pourquoi… mais la question est : veux-tu vraiment le savoir ? » Demandes-tu en fronçant légèrement les sourcils. Tu sais pertinemment qu’Harmonie a autant de difficultés que toi quand ça concerne l’amour et ses sentiments. Alors, est-elle prête à entendre des mots aussi importants, de ta bouche ? C’est la question que tu te poses. « Alors, il faut croire qu’on a eu de la chance de se revoir par hasard aujourd’hui. » Dis-tu en croisant le regard de la brune quand elle t’avoue ne pas t’avoir rappelé par fierté, sans doute. « C’était juste par fierté ? » Demandes-tu finalement, incapable de retenir cette question qui te brûle les lèvres.

Il était là, devant toi à se demander pourquoi tu avais coupé les ponts. Tu te posais la même question. Mais bon, tu regrettais au fond d'avoir cessé de parler à cet homme. Parce que tu savais qu'il t'apportait du bien, dans ta vie. Et on ne parle pas que de sexe là, on parle de tout. De ton bonheur, de ta joie de vivre. Tu avais réussi à trouver en Ciàran, l'homme que tu voulais au fond de toi. Le savoir jaloux de cet article des Writers, ça te faisait sauter dans tous les sens. Au moins tu savais qu'il se souciait de toi, et qu'il n'était pas prêt à te partager avec un autre homme. « Merci. Mais attends... T'es jaloux ? » demandas-tu finalement en posant un regard sur lui. Tu avais un visage neutre mais si tu le pouvais tu afficherais un sourire de dix kilomètres de long. Ca te faisait plaisir de savoir qu'il s'était soucié de cette relation que tu entreprenais avec Concho. Pour toi, c'était seulement de la danse, même s'il y avait cette alchimie entre vous qui fait que vous vous entendiez aussi bien que vous dansiez bien ensemble. Bien sûr que oui, tu voulais savoir pourquoi il ne t'avait pas rappelé, ça t'avait blessé d'avoir si peu de nouvelles de lui ces trois derniers mois. « Oui, je veux savoir Ciàran, j'ai besoin de savoir » dis-tu simplement en guise de réponse. Parce que ça se trouve, la réponse était la même pour vous deux. Et tu ne savais pas, de ton côté, comment commencer à parler de tes sentiments brouillons qui ne cessaient d'augmenter. Lorsqu'il affirma que vous avez eu de la chance de vous croiser aujourd'hui, tu hochais la tête positivement et tu souris discrètement. « Ok, c'était pas seulement par fierté... » dis-tu simplement en baissant la tête. Mais tu ne savais pas comment lui dire, comment lui faire comprendre. « J'l'ai mal pris que tu ne le fasses pas de ton côté, ça c'est vrai. Mais... mais j'sais pas comment m'expliquer » finis-tu par dire, plongeant ta main dans le sable pour jouer avec nerveusement.

Evidemment que tu es jaloux. Tu l’es avec les personnes qui comptent et Harmonie fait clairement partie de cette catégorie. Cela fait un moment qu’elle est entrée dans ta vie maintenant et tu sens qu’elle est faite pour y rester. Tu sens que ce n’est pas une conquête de passage contrairement à beaucoup d’autres. « Du tout. » Réponds-tu avec un léger sourire au coin des lèvres. « Peut-être bien que oui, j’ai jamais aimé partager. » Ajoutes-tu en soupirant et en passant une main dans tes cheveux. C’est qu’elle serait presque capable de te gêner, Harmonie. Et ça, c’est une première pour toi. Toi qui es d’habitude si sûr de toi, si serein, aujourd’hui, tu sens que tu perds tes moyens face à la brune. Tu sens que petit à petit, elle parvient à briser cette énorme carapace que tu arbores depuis des années. Quand la jeune femme affirme qu’elle a besoin de savoir pourquoi tu ne l’as pas rappelée, tu fronces les sourcils en plongeant ton regard dans le sien l’espace de quelques secondes. « Je sens que notre relation évolue, qu’elle est différente. Je sens que ce n’est plus simplement une histoire de sexe comme ça l’était avant. Et je crois que me rendre compte de tout ça, ça m’a poussé à prendre mes distances. » Dis-tu sur un ton presque trop sérieux. Tu es légèrement rassuré quand Harmonie t’avoue que ce n’était pas seulement par fierté qu’elle a décidé de ne pas te donner de nouvelles. Cela veut peut-être dire qu’elle aussi, ressent les choses comme toi. Et qu’elle aussi, par conséquent, a peur de ce que vous pourriez devenir l’un pour l’autre. Tu attrapes sa main lorsqu’elle la plonge dans le sable, nerveusement, et l’entoures de la tienne. Ce geste semble anodin mais pour vous, ça ne l’est pas. Pour vous, des gestes aussi tendres sont forcément synonymes de plus. « Si tu ne me parles pas, je ne peux pas savoir ce qu’il se passe dans ta tête. » Réponds-tu avec un sourire aux lèvres pour encourager la brune à te parler. « De quoi as-tu peur ? » Demandes-tu finalement en gardant sa main dans la tienne que tu caresses du bout des doigts.

Tu avais demandé à Ciàran s'il était jaloux. Tu ne t'attendais pas à avoir la réponse que tu voulais entendre. Tout ce que tu voulais, c'est qu'il te dise qu'oui, il était jaloux et qu'il n'y avait que toi à ses yeux. Mais, c'était peine perdue de se dire ça. Alors tu baissais les yeux lorsqu'il te répondit qu'il ne l'était pas du tout. Mais tes yeux remontèrent vers lui lorsqu'il avoua ne pas aimer partager. Un sourire se dessina sur ton visage à ce moment là, parce que c'est ça que tu voulais entendre et c'est ça dont tu avais besoin. L'italien faisait chavirer ton coeur en ce moment, et tu savais que tu étais entrain de sombrer face à son charme. Tu avais besoin de savoir pourquoi il avait été distant, pourquoi il ne t'fait pas rappelé alors tu avais insisté pour savoir. Et lorsque tu écoutais ses raisons, tu te rendais compte que tu n'étais pas seule à penser ça. « Je pensais être la seule à penser ça » dis-tu à voix basse, comme si tu te le disais pour toi-même. Tu étais soulagée de te dire que tu n'avais pas été seule à penser que votre relation évoluait au fil du temps, et tu commençais à ressentir des sentiments de plais en plus forts pour le brun. Ce n'était pas que dans un sens finalement, enfin vous n'en étiez pas jusque là mais c'était un bon début, d'après ce que te disais Ciàran. « Notre relation évolue, c'est certain. Et c'est ça qui me fait peur » dis-tu en soupirant. « Ciàran... j'ai été tellement déçue dans ma vie amoureuse que je n'avais pas envie de me lancer dans quelque chose, ni de ressentir quelque chose pour quelqu'un. Mais je sais pas, je crois que face à toi, je suis trop faible. Et j'pense à toi tout le temps, sans cesse, comme si tu étais imprégné dans ma tête » dis-tu en levant les yeux vers le jeune homme. Vos mains étaient scellés, tu avais arrêté de la bouger avec le sable.

Tu n’étais pas certain qu’Harmonie partage ton sentiment, toi non plus. Mais tu ne pouvais pas imaginer que ça ne vienne que de toi et qu’elle ne ressente rien du tout de son côté, pour autant. Et si tu es rassuré de voir que vous êtes sur la même longueur d’ondes, tu es réticent à l’idée de ne pas savoir où cette relation va vous mener. Tout ça à cause de ce foutu besoin de contrôle. « Je n’ai aucune envie de te décevoir, je veux être à la hauteur pour toi. » C’est bien la première fois que tu cherches à tout donner pour une femme et surtout, à donner le meilleur de toi-même. « je crois que tu t’es immiscée dans ma tête d’abord. » Réponds-tu avec un sourire au coin des lèvres, gardant la main de la brune dans la tienne avant d’y déposer un baiser. « Je ne sais pas où tout ça va nous mener mais j’ai envie de tenter quelque chose avec toi, Harmo’. J’ai besoin de toi. » Avoues-tu en baissant la tête et en soupirant légèrement. Tu n’as jamais été dépendant de personne jusqu’ici. En trente-quatre ans d’existence, tu t’es toujours débrouillé seul, menant ta propre barque. Mais aujourd’hui, la brune remet en question tout ton mode de vie. Tout ton monde. « Je sais bien que je ne te mérite pas, que tu es beaucoup trop bien pour moi mais j’peux pas m’empêcher de vouloir plus, tellement plus. » Ajoutes-tu en relevant la tête vers Harmonie, approchant doucement ton visage du sien. Tes yeux dévient l’espace d’une seconde sur ses lèvres que tu rêves d’embrasser à nouveau mais tu laisses cette décision à Harmonie. Tu la laisses décider si elle est prête ou non à tenter l’aventure à tes côtés malgré tous vos doutes et vos peurs.

Il était entrain de foutre un joyeux bordel dans ta tête, et tu ne savais que répondre à ce que tu venais d'entendre. Parce qu'au final, vous étiez sur la même longueur d'onde tous les deux. Tu avais des sentiments pour Ciàran, tu ne savais pas vraiment où cela pouvait te mener, mais tu avais envie à ton tour d'essayer de trouver à l'italien. Il n'avait pas envie de te décevoir, il voulait être là pour toi, être à la hauteur. Tu ne pouvais t'empêcher de sourire, tes joues prenant une teinte rosée. Tu avais envie toi aussi d'être bien pour lui, de lui apporter tout le bonheur du monde. Avec l'italien, c'est comme si tu te perdais, comme si tu avais envie d'être meilleure à chaque seconde. Tu l'écoutais parler, sans l'interrompre, et tu ne pouvais t'empêcher d'arborer ce léger rictus sur tes lèvres en entendant ses paroles. « Moi aussi j'ai besoin de toi, Ciàran » répondis-tu en regardant vos deux mains entrelacées dans le sable. Tu avais ce besoin constant de te dire que les sentiments que tu avais envers cet homme n'était pas mauvais et néfastes, non ils étaient bien réels et partagés. Lorsqu'il baissa la tête, tu passais ta deuxième main sur sa joue et tu remontais son visage pour que ses yeux se plantent dans les tiens. « Alors essayons quelque chose » répondis-tu au jeune homme, plantant tes yeux dans les siens. Tu avais ce besoin de lui constant et ton coeur battait à la chamade rien qu'en remarquant la proximité qu'il y avait entre vous. Ca y est, ce n'était plus qu'une histoire de sexe, c'était vraiment devenu quelque chose de sérieux. « Ne dis pas que tu ne me mérites pas, c'est un mensonge. Tu es trop bien pour moi, et j'ai ce besoin de toi constant. Tu te débarrasseras pas de moi aussi facilement » ajoutas-tu alors que la proximité entre vos deux visages était minime. Mais tu avais cette envie de gouter à ses lèvres qui t'avaient tant manqué. Alors tu approchais timidement ton visage du sien pour poser tes lèvres sur les siennes. Dans ton bas-ventre, ça faisait l'effet d'un feu d'artifice, comme si tu te sentais encore mieux qu'avant.

Pour la première fois de ta vie, tu t’autorises une certaine vulnérabilité mais surtout une attache envers quelqu’un d’autre. La seule personne qui a fait exception avant Harmonie, c’est Gabriel mais puisqu’il s’agit de ton fils, les choses sont différentes. Pour ce qui est de la brune, c’est moins « facile » et pourtant, quand tu es auprès d’elle, tu sais que votre relation est une évidence. Que les choses devaient se passer comme ça. Entendre qu’elle aussi, a besoin de toi, t’enlève un poids de la poitrine comme si tu craignais qu’elle t’échappe, qu’elle ne partage pas tes sentiments. Et à cet instant précis, on peut même voir apparaître un sourire sur tes lèvres. Un vrai sourire, pas un rictus, non, un sourire qui se fait si rare d’habitude sur ta bouche. Tu hoches la tête quand la jeune femme souligne que vous devez essayer quelque chose bien que tu ne saches pas ce que représente ce quelque chose. Veut-elle d’une relation sérieuse ? Durable ? Exclusive ? Peut-être tout ça à la fois, oui. Et de ton côté, si tu as bien conscience de ne pas vouloir la partager avec un autre, tu ne sais pas encore si tu es prêt à t’engager. Tu le désires, oui, plus que tout, mais passer à l’étape supérieure, c’est quelque chose que tu n’as jamais fait jusqu’ici. T’investir dans une vraie relation, tu ne connais pas alors il te faudra apprendre. « Je ne suis pas quelqu’un de bien Harmo’. Tu dois le savoir. » Dis-tu en soupirant, le ton assez sérieux. Tu ne peux pas lui parler de ton métier et de ton mode de vie, pas ici. Mais puisque vous vous engagez dans une relation plus sérieuse, tu te promets de le faire dans les jours à venir. Néanmoins, tu ne peux pas lui laisser croire qu’elle est moins bien que toi. C’est complètement faux. « Je n’ai pas l’intention de me débarrasser de toi. Je crois plutôt que c’est toi qui en auras marre de moi. » Plaisantes-tu avant de sentir ses lèvres venir se blottir contre les tiennes. Tu réponds à son baiser, savourant la douceur de sa peau qui t’a tant manquée et très vite tu comprends que tu veux plus. Beaucoup plus. Tout ton corps la réclame mais puisque ce n’est pas l’endroit idéal pour répondre à ton désir, tu décroches tes lèvres des siennes à contre cœur. « Puisqu’on se lance dans une relation plus sérieuse, il faut que tu saches que je n’ai jamais fait ça alors je risque de me tromper. Et pas qu’une fois. Je ne sais pas comment fonctionne un couple mais je suis prêt à essayer et à faire mon maximum pour toi. » Dis-tu sans détacher ton regard du sien. « Je ne veux juste plus qu’une autre personne puisse te toucher. Je veux que tu m’appartiennes. » C’est ton côté possessif qui parle mais c’est exactement ce que tu ressens. L’idée qu’un autre pose ses mains sur le corps d’Harmonie te rend malade.