You wanna try... ~ Isaac

Contrairement à ce qu’on pourrait penser, tenir plusieurs clubs de strip-tease n’est pas une mince affaire. Un seul c’est déjà beaucoup de travail mais quand cette charge est multipliée par cinq, ça peut très vite devenir impossible à gérer. Par chance, tu as pu t’entourer des bonnes personnes, de bons et loyaux assistants prêts à tour pour une augmentation. Ils sont déjà grassement payés mais il n’est pas rare que tu les récompenses avec de l’argent ou autrement. Quoi qu’il en soit, assistants ou pas, tu te pointes chaque soir dans un de tes clubs pour régler ce qui doit être réglé et surtout pour garder un œil sur ton business. Travailler de nuit ne te dérange pas, au contraire, ça te permet de partir avec ton voilier durant la journée ou simplement de profiter de la lumière du jour. Marchant donc jusqu’à ton club situé dans les rues commerçantes de Bowen, tu te fais bousculer par un homme qui s’excuse à peine. Tu fronces les sourcils avant de te retourner vers lui, légèrement agacé. Mais quand tu détailles son visage du regard, il te paraît étrangement familier. « On se connaît, non ? » Demandes-tu, sans certitude. Mais quand le brun reprend la parole, à son accent et à ses traits du visage, tout devient plus clair pour toi. « Enfin moi je te connais ou plutôt je t’ai vu en photos. Et Olivia m’a déjà parlé de toi. » Ajoutes-tu avant de te souvenir de ce qu’il vient de dire. Il s’emmerde sévère. Pourtant, ce n’est pas les bars qui manquent à Bowen ni les lieux pour se divertir la nuit. Tu es bien placé pour en parler puisque tes clubs alimentent la plupart de la ville et permettent aux gens de se divertir et de ne surtout pas s’emmerder sévère. Mais tu peux comprendre que tes clubs ne plaisent pas à tout le monde. Néanmoins, tu as bien envie de savoir s’ils plairont à Charles, si tu ne te plantes pas sur son prénom. « J’allais justement au boulot et crois-moi, tu ne risques pas de t’emmerder là-bas. Tu m’accompagnes ? » Demandes-tu avec un sourire amusé aux lèvres. Tu lui expliqueras tout sur ta rencontre avec Olivia, sur sa maison que tu as déjà visité plus d’une fois sans pour autant faire sa connaissance. Mais avant, tu dois vraiment te rendre au club où certains de tes employés t’attendent.

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Evidemment que Chuck ne te connaît pas puisque toutes les fois où tu t’es rendu à Londres, il était absent. Tu connais un peu son passé tumultueux mais aujourd’hui, tu as envie de te faire une vraie idée. Par toi-même. « Pourquoi crois-tu cela ? » Demandes-tu, intrigué, quand le jeune homme imagine qu’Olivia n’a pas parlé de lui en bien. « Ce que j’ai saisi, quand elle m’a parlé de toi, c’est qu’elle tient à toi. Mais j’suppose que c’est le rôle d’une grande sœur. » Dis-tu en haussant les épaules. Toi, tu as toujours pris soin de ta petite-sœur après tout. Quand tu proposes à Chuck de t’accompagner au travail, tu sais d’avance que l’endroit risque de lui plaire mais tu n’es pas certain qu’il acceptera. Par chance, il se laisse tenter. « Je travaille dans le milieu de la nuit. J’suis persuadé que ça va te plaire, je ne sais pas pourquoi. » Réponds-tu avec un sourire au coin des lèvres. Une fois devant ton établissement, vous ne tardez pas à entrer et tu salues au passage quelques employés. Tu rigoles en entendant la question de Chuck ne sachant pas si tu dois être flatté par son « je suis sûr que t’es pas dégueulasse à regarder » ou non. « Non, l’établissement m’appartient donc je ne danse pas. Ca n’a jamais été mon truc, la danse, de toute façon. » Dis-tu en haussant légèrement les épaules. « Je devais prendre ça comme un compliment ? » Demandes-tu à Chuck en faisant référence aux mots prononcés quelques secondes plus tôt. « Au fait, moi c’est Isaac. » Ajoutes-tu en te rendant compte que tu n’as pas donné ton prénom à l’anglais. Puis, alors que vous avancez doucement à travers la boite, tu lui proposes : « Tu veux faire le tour du propriétaire ? » Pas sûr que ça l’intéresse mais sait-on jamais. Quelque chose te dit que le bar risque de l’intéresser beaucoup plus que tout le reste mais tu peux te tromper.

C’est quelque chose que vous partagez, alors, avec Chuck : votre mauvaise réputation. Toi non plus, tu n’as pas l’image du gars gentil, généreux et attentif. Mais tu t’en moques un peu, ce qui t’importe, c’est l’image que tes proches ont de toi, pour les autres, ça t’importe peu. « Moi non plus. » Réponds-tu en haussant les épaules avant de l’écouter parler de sa relation avec Olivia. « Je crois aussi, c’est une fille bien. » Tu as toujours beaucoup apprécié les moments passés avec Olivia, elle rendait ces soirées mondaines beaucoup moins chiantes et surtout, elle t’a toujours fait beaucoup rire. Aujourd’hui, tu es heureux de la retrouver à Bowen dans un contexte totalement différent. Tu as un sourire en coin en entendant les paroles de Chuck. S’il t’avait vu danser, il ne trouverait pas ça dommage que tu ne fasses pas partie des strip-teaseurs de ton entreprise. Bien au contraire. Tu es une catastrophe ambulante quand tu es sur la piste de danse. Le seul truc que tu maîtrises plus ou moins, c’est le collé-serré. « Alors je prends ça comme un compliment. » Dis-tu en tournant légèrement la tête vers lui. Il vaut toujours mieux voir le positif, non ? D’autant plus qu’à la façon dont Chuck te regarde, tu te doutes bien qu’il ne te trouve pas repoussant. Tu hoches la tête quand le brun rétorque qu’il pourra venir se cacher dans ton bar à strip-tease. « Quand tu veux. Celui-ci, ça fait trois ans que je l’ai ouvert mais j’ai d’autres boîtes à Bowen dont une que j’ai depuis six ans. » Réponds-tu avec une certaine fierté dans la voix. Parfois, les boîtes de striptease sont mal vues mais toi, tu n’es pas du tout gêné de ton métier. « En tout cas, t’es le bienvenu. Ca me ferait plaisir de te voir rôder dans les parages. » Tu lui adresses un sourire malicieux avant de prendre le chemin des coulisses pour lui faire le tour du propriétaire. « Ici elles sont dix mais elles se relayent. En général, il y a cinq à six filles par soir pour satisfaire les yeux d’un maximum de clients. » Parce que dans tes clubs, on ne fait que regarder, on ne touche pas. « Dans un de mes clubs il y a des mecs qui dansent mais c’est moins facile à trouver que des femmes. Malheureusement. » Tu hausses les épaules, prenant une moue déçue. Toi non plus, tu ne serais pas contre l’idée de mater un homme qui danse mais puisqu’il s’agit de tes employés, c’est plus délicat. Tu lui fais donc le tour du propriétaire, comme prévu, lui montrant les loges, l’endroit où sont maquillées les filles, les deux bars et tu termines volontairement par ton bureau. Un endroit un peu plus intime et reculé du club. « Et ça c’est mon bureau. Tu vois boire quelque chose ? » Demandes-tu en te dirigeant vers le mini-bar de ton bureau, attrapant deux verres par la même occasion.

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Un sourire se dessine au coin de tes lèvres quand le brun affirme qu’il viendra souvent dans ton club pour tuer l’ennui. « Alors sois sûr qu’à chacune de tes visites, tu auras un verre offert par le patron. Je m’en assurerai. » Réponds-tu en lui lançant un regard malicieux, continuant à lui faire le tour du propriétaire jusqu’à ce que vous arriviez dans ton bureau. « Oui je n’ai vraiment pas à me plaindre… Et toi, qu’est-ce que tu fais dans la vie ? » Demandes-tu en fronçant légèrement les sourcils. Tu n’as pas l’impression d’avoir déjà abordé le sujet avec Olivia vu le passé plutôt compliqué de Chuck. Mais s’il désire fréquenter régulièrement ton club, il aura forcément besoin d’argent et donc de travailler. Tu hoches la tête à sa réponse, attrapant la bouteille de Rhum dans ton mini-bar. Avec ça, tu ajoutes un peu de coca-cola avant de déposer le verre devant Chuck. Puis, tu prends place à ton bureau, face au brun, trinquant à votre rencontre. « A nous ? » Demandes-tu avec un sourire aux lèvres avant de porter ton verre à celles-ci. C’est vrai qu’il est encore tôt mais n’est-ce pas l’heure de l’apéritif justement ? En tout cas, ça doit bien être le cas quelque part. Et puis, c’est une manière pour vous de fêter cette rencontre des plus inattendues. « Tout le monde n’est pas de ton avis malheureusement. » Dis-tu en riant. Non, certaines personnes ne voient pas les clubs de strip-tease d’un très bon œil mais toi, tu vois ça comme du divertissement. Quand tout le monde est consentant et que tout se fait dans les règles, tu ne vois pas en quoi cela serait gênant. « J’ai toujours voulu être mon propre patron du moins aussi loin que je me souvienne… Et puis un jour, j’ai vu qu’il y avait un truc à faire avec les bars à strip-tease et je me suis lancé. Six ans plus tard, je sais que je ne me suis pas trompé. » Mais ce n’est pas parce qu’aujourd’hui ça roule que ça a toujours été le cas. Tu as connu des coups durs, parfois, et il a fallu redoubler de patience et surtout de travail. Mais aujourd’hui, ton entreprise est bien rodée et ne cesse de s’agrandir. « Depuis toujours en fait… Et toi, qu’est-ce qui t’a poussé à rejoindre ta sœur ? » Demandes-tu sans savoir que tu mets un peu les pieds dans le plat en abordant un sujet délicat.

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« Quand tu veux. » Réponds-tu simplement quand Chuck souligne qu’il viendra souvent. Tu ne sais pas pourquoi mais l’idée qu’il devienne un habitué de ton bar te plaît beaucoup. Tu ne peux empêcher un sourire d’apparaître sur tes lèvres quand il t’explique qu’il est doué pour faire la fête et non pour travailler. Tu es prêt à lui sortir une plaisanterie mais il reprend la parole, faisant allusion à Olivia. « Si tu es doué pour faire la fête, tu l’es aussi pour servir à boire, non ? » Demandes-tu en fronçant les sourcils, ayant une idée derrière la tête. « Si tu te comportes sérieusement, je peux peut-être t’offrir une place comme barman dans un de mes bars. Mais c’est pas un jeu, c’est du sérieux. Mes clubs sont toute ma vie alors si je t’engage, tu n’auras droit qu’à une seule chance. » C’est le patron en toi qui parle, là. Tu veux bien tendre la main à Chuck pour l’aider mais il n’a pas intérêt à se foutre de ta gueule. Et s’il travaille dans un de tes clubs, l’avantage, c’est que tu pourras le voir plus souvent. Tu aimes bien sa présence sans réellement comprendre pourquoi puisque tu le connais à peine. Vous trinquez rapidement puis tu l’écoutes quand il parle des gens souvent trop coincés, trop peu ouverts d’esprit. « Ouais c’est clair. Merci c’est gentil, c’est la seule chose qui m’apporte un peu de fierté. » Dis-tu, pensif. Même si tu ne le montres pas, il t’arrive trop souvent de douter de toi et de tes capacités. Sans doute à cause de ton père qui n’a jamais eu une très bonne image de toi. A chaque fois que tu te lances dans un projet, tu pars plutôt pessimiste et tu as du mal à reconnaître que c’est grâce à toi quand ça fonctionne. Mais quand tu vois l’avancée de tes clubs et leur réussite, tu es bien obligé de reconnaître que tu as accompli quelque chose de bien dans ta vie. Tu secoues doucement la tête quand Chuck parle des tabloïds. Tu ne t’intéresses pas vraiment à tout ça, tout ce que tu sais, c’est ce qu’Olivia a bien voulu te dire. Alors tu le laisses poursuivre quand il t’explique de quoi il s’agit. Tu hoches la tête pour lui intimer de continuer parce que tu veux réellement savoir. Tu n’as pas l’intention de le juger, tu veux juste apprendre à le connaître un peu plus. Ta première réaction quand tu entends son histoire, c’est de prendre tes distances, oui. Mais quand tu vois à quel point cette situation le tourmente, tu ne peux pas t’empêcher d’avoir de la compassion pour lui. « T’es clean maintenant ? » Tu demandes doucement, les sourcils froncés. « T’as fait une grosse connerie, c’est clair. Mais si tu es conscient de ce que tu as fait, que t’as des regrets et que t’es prêt à passer à autre chose, j’ai pas à te juger. Arrête de dire des conneries, même après ça, t’es toujours le bienvenu ici. » Dis-tu en portant ton verre à tes lèvres.

Ce n'est pas vraiment dans tes habitudes de tendre la main à un inconnu mais à tes yeux, ce n'est pas vraiment ce qu'est Chuck. Tu connais plutôt bien sa famille et même très bien Olivia ce qui fait que tu as envie de l'aider, de lui tendre la main. Tu ne sais pas si c'est une bonne idée et tu devrais certainement en discuter avec Olivia avant mais tu décides de répondre tout de même à cette impulsion. « T'as peut-être jamais rien foutu de tes dix doigts mais tenir un bar, ça s'apprend vite. Tu t'en sens capable ? » Demandes-tu en fronçant les sourcils, l'air sérieux. Quand il te demande du temps pour réfléchir, tu secoues la tête, compréhensif. « Pas de problème. Tu me donnes ta réponse quand tu peux mais pour tes réunions, il y a peut-être moyen d'arranger ton horaire pour que tu puisses y aller malgré tout. » Parce que tu imagines que c'est important pour Chuck d'y assister et certainement qu'Olivia préfère qu'il y aille. Après ce qu'il t'a raconté ce soir, tu ne veux pas priver l'anglais de ces moments de confidences qui sont sûrement essentiels dans son processus de guérison. « Je devrais peut-être l'appeler, moi aussi. Tu crois qu'elle va me tuer ? » Demandes-tu en riant légèrement. Tu ne sais pas vraiment comment sa soeur va réagir à cette histoire. D'un côté, elle sera sans doute heureuse que son frère travaille mais travailler dans un milieu comme celui-là n'est peut-être pas l'idéal. Néanmoins, tu préfères donner une chance à Chuck en espérant qu'il se gère et reprenne sa vie en mains. S'il déconne, tu n'hésiteras pas à te séparer de lui et ce n'est pas faute de l'avoir prévenu. « C'est pas un peu bizarre de compenser une dépendance par un autre genre de dépendance ? » Demandes-tu. Selon ses dires, ces médicaments sont essentiels pour pallier à sa dépendance mais ne risque-t-il pas de devenir dépendant des médicaments également ? Si ce n'est pas déjà le cas ? Tu ne comprends pas vraiment le raisonnement de son psy mais tu n'es pas médecin après tout. Et puis, tu ne connais pas assez Chuck pour te mêler de sa vie. « C'est peut-être pas le boulot dont tu rêves mais si ça peut t'aider et surtout te permettre de montrer à ta soeur que tu peux te débrouiller, que t'évolue, c'est un plus, non ? » En tout cas, c'est comme ça que tu vois les choses. Et avoir Chuck dans les parages quand tu travailleras dans ton bureau, ça aussi c'est un plus. Un gros plus même, parce que tu ne vas pas mentir, tu n'es pas complètement indifférent à son charme même après tout ce qu'il t'a avoué ce soir.