fight club (ayden)

Ce soir, tu ne bossais pas. Et tu avais rejoins quelques anciens potes de lycée pour aller boire un verre. C'était toujours agréable de voir des anciens amis à toi, comme s'ils ne t'avaient jamais oublié et qu'ils avaient toujours été là pour toi. C'était le mieux. Tu sentais qu'ils étaient un peu comme ta famille, et tu en avais bien besoin. Quelques verres après, quelques degrés d'alcool dans le sang plus tard, un jeune homme vint vers votre table et agrippa une de tes amies par le bras. Dans l'incompréhension la plus totale, tu te tournais vers les autres pour savoir. « Laisse, c'est on ex, il veut surement lui parler d'un truc » t'explique un de tes amis. Mais tu n'allais pas le laisser s'en sortir comme ça. Même si tu essayais de faire abstraction, tu entendais que dehors, la jeune femme était entrain de pleurer et lui était entrain de hurler. « Peter, laisse les tranquille j't'ai dis » rajoute ton ami alors que tu étais entrain de te lever pour aller voir ce qu'il se tramait. « C'est toi qui me laisse tranquille » répondis-tu à ton ami en finissant ton verre et en allant vers la sortie du Elm Street pour voir ce qu'il s'y tramait. Alors que tu étais dehors, ton amie se réfugia derrière toi, surement par peur. Et son ex commença à se moquer de toi. Tu demandas à la jeune femme ce qu'il s'était passé et elle raconta alors qu'il l'avait insulté, et plein d'autre choses qu'elle ne voulait pas évoquer. Ton sang ne fit qu'un tour dans tes veines. « Eh bah il va faire quoi le rouquin ? Il veut pas rentrer chez sa mère plutôt » dit le jeune garçon qui s'en prenait à ton ami. Tes yeux devinrent noir de colère, comme si l'alcool aidait à ce que tu t'énerves encore plus. Et c'était parti. Tu serrais les poings et tu commença à le lever. « Le rouquin il t'emmerde » répondis-tu alors que tu levais ta main vers ce dernier. Tu savais que tu avais des problèmes pour gérer ton sang froid, mais c'était comme ça. Selon toi, ça venait de ton père et depuis toutes les fois où il t'avait frappé à sang et presque à mort certaine fois. Comme si tu avais hérité de ce trait de colère qui caractérisait ton paternel, celui dont tu avais toujours eu peur. Et voilà que vous étiez entrain de vous taper dessus. Violemment, salement, horriblement. Il se débrouillait bien, le garçon en face de toi, mais il était certain que tu étais au dessus. Forcément, tu prenais des cours de boxe et de free-fight donc ça aide à foutre la raclée aux gens. Tu entendais derrière toi que tes amis hurlaient ton nom, comme pour te demander d'arrêter de faire ce que tu faisais mais tu ne pouvais pas t'en empêcher et tu n'entendais rien mis à part le son de tes poing contre la tête de ce pauvre gars qui ne pensait surement pas se prendre une bonne raclée ce soir.

Tes amis ne connaissaient pas cette partie de toi constamment en colère. Celle qui voulait à tout prix briser quelque chose, comme si c'était normal. Pour toi, ce trait de caractère te venait de ton père. Lorsque tu étais dans cet état, il était très dur de te calmer et de te faire arrêter. C'était dans ta nature, une chose que tu cachais et dont tu ne parlais jamais de peur qu'on te prenne pour un fou ou bien un malade mental. Les coups s'enchainaient sous tes poings. Tu avais même des sales égratignures sur le visage qui saignait et tes poings, n'en parlons pas. Le regard noir de haine, tu continuais jusqu'à ce que tu reçoives une main près de toi qui chope ton col. « Lâchez-moi ! » cris-tu simplement, d'une voix rauque que toi-même tu ne connaissais pas. Respirer profondément, te disait l'homme qui t'avait attrapé mais tu ne faisais que ça. Tu respirais tellement que ton coeur en battait à la chamade et ton sang ne faisait qu'un tour dans tes veines. En face de toi, cet homme te regardait et ton regard était vide, juste noir. Comme si ton âme avait quitté ton corps pour laisser une coquille vide. « Il l'a bien cherché » dis-tu en serrant les dents à celui qui te tenait par les bras. Tu voulais lui en remettre une bonne, à ce connard. Mais tu ne voulais pas qu'on te prenne pour un fou. Alors lorsque la personne qui te tenait osa te lâcher, tu soupirais en voyant que celui que tu frappais au sol venait de prendre ses jambes à son cou. « J'suis très calme » répondis-tu au brun les dents serrés. Tu n'avais plus rien à taper, plus rien pour te défouler. C'était ainsi. Tes amis étaient à l'intérieur du bar, surement par peur de ce qu'il venait de se passer. Mais tu n'arrivais pas à te calmer, comme si un démon venait de te posséder.

Tu étais sur les nerfs, comme si une autre personne avait prit possession de ton corps. Ca te faisait ça, quand tu étais en colère. Et là, ton sang n’avait fait qu’un tour. Tu lui avais bien réglé son compte à ce blaireau. Et tu t’en étais plutôt bien sorti, de ton côté. Ta lèvre était amochée et ton nez saignait. Tes poings étaient en sang, le sang de l’autre gars. Un gars t’avait attrapé par le col, pour te sortir de cette merde dans laquelle tu t’étais fourrée. Et tu voulais qu’une chose c’est continuer à te battre, jusqu’à ce que tu te calmes. Tes yeux étaient rouge de colère. Tu écoutais ce qu’il te disait, mais ton regard était toujours perdu dans l’horizon, perdu dans la haine et l’énervement. « Il s’est défendu, non ? » demandas-tu en portant finalement un regard sur le mec qui t’avait chopé. Le gars s’était enfui, en courant, alors le brun t’avait lâché en te demandant si tu pouvais te calmer. Affirmant que tu étais très calme, il roula des yeux au ciel pour contredire tes dires. Tu ne pus t’empêcher de rire nerveusement lorsqu’il te compara à Lucifer. « C’est bon, j’suis pas un monstre non plus » finis-tu par dire, d’une voix un peu plus apaisé que précédemment. Tu étais désormais seul, tes amis t’avaient lâché. Alors il te proposa d’aller boire un verre pour te calmer. Vous vous dirigiez vers le bar tous les deux, tes poings étaient encore serré et tu avais la gueule d’un ex-taulard. « Comment ça tu connais ce que je vis ? Tu me connais pas, dude ! » dis-tu en t’énervant un peu. Mais tu n’avais pas envie de finir embarqué par les flics ce soir, alors tu finissais par te calmer, vu que les regards étaient rivés sur toi et ta gueule amochée et tes mains en sang.

Lorsque tu étais comme ça, tu avais l’impression d’être quelqu’un d’autre. Comme si ton âme avait disparu et avait été remplacé par un démon qui prenait possession de toi. Et cet homme qui t’avait empêché de finir ce mec à qui tu refaisait le portrait l’avait remarqué et il essayait de te calmer. Lorsqu’il t’expliquait que tu aurais pu le tuer, tu haussais disgracieusement les épaules en guise de réponse. Mais tu n’étais pas redescendu totalement, toujours possédé par cette haine qui accaparait ton regard. Sa référence à Lucifer ne te plaisait pas, mais il avait raison et tu le savais. « Je sais qui est Lucifer » grommelas-tu entre tes lèvres. « J’suis… j’suis toujours en colère j’ai l’impression » dis-tu finalement d’une voix plus apaisé. Mais tu ne pensais pas que le brun vivait la même chose que toi. Se faire battre par son père était quelque chose d’horrible, d’ignoble et d’inhumain. Mais tu étais persuadé devenir la même personne que lui lorsque tu étais en colère. Comme si c’était dans les gênes, finalement. Le jeune homme t’agrippa par le col pour t’expliquer tes quatre vérités, et ton regard s’adoucit, comme si tu vais réussi à te calmer grâce à ses paroles. Et tu écoutais sagement ce qu’il te disait, toujours une main ferme sur ton t-shirt. Lorsqu’il te lachait, tu passais une main sur ton nez qui avait encore des trainées de sang dessus. « Je… j’me faisais battre par mon père aussi » répondis-tu bêtement après qu’il ai finit sa tirade. « J’suis désolé d’avoir agi de la sorte. Vraiment. Mais j’ai toujours cette parcelle de moi qui s’échappe quand je suis en colère et… j’ai l’impression que j’serais comme ça toute ma vie » dis-tu en baissant les yeux tel un enfant qui avait tout perdu. Ton monde s’écroulait lorsque tu étais comme ça, tu le savais. Et même si tu essayais de tout faire l’en empêcher, tu n’avais pas trouvé la solution miracle.