Bienvenue à Bowen, petite ville côtière du Nord-Est de l'Australie, abritant moins de 7 000 habitants. Si vous recherchez le calme, la bonne humeur et la joie de vivre, vous serez au paradis. Tous les habitants vous le diront, Bowen est l'endroit idéal pour se ressourcer. Et puis ne vous inquiétez pas pour l'intégration, ici tout le monde se connaît et les habitants adorent accueillir les nouveaux. › suite.
Sujet: time to say goodbye (isaiah) Sam 4 Mai 2019 - 6:02
T'avais pas dormi de la nuit. Après ton spectacle, tu t'étais enfermé chez toi, dans ta petite caravane qui sentait le fond de cendrier dans l'espoir de trouver un sommeil réparateur. Sauf que le sommeil, il n'était jamais venu. Au contraire, tu l'avais attendu sans qu'il daigne se pointer le bout du nez. Tout ce qu'il avait fait, c'est te tourmenter. Te montrer qu'il avait le dessus sur toi. Ton coeur battait fort dans ta cage thoracique, tu sentais une boule dans le fond de ton ventre comme si l'adrénaline n'avait jamais réellement quitté ton corps. Mais pourquoi ? Ça, ce n'était pas écrit dans le ciel. Quand tu trouvas le sommeil, il errait les huit heures moins quart du matin et tu t'y trouvas prise pour les douze heures suivantes. Ce fut un fond musical, quelque chose d'électro-jazz, de doux mais de rythmer, qui te sortis de tes rêveries. Vêtue simplement d'un débardeur noir d'un groupe rock que tu aimais beaucoup et d'une petite culotte en dentelle, tu t'approchas de la fenêtre menant vers la caravane d'en face pour y trouver ton voisin, Isaiah, assis sur sa chaise de campagne, une stéréo portative posée à ses pieds, ses lunettes de soleil pour se cacher des rayons de fin de journée. C'était votre rituel, le soir, quand vous étiez tous les deux à la maison. Vous vous rejoigniez pour boire une bière en canette et fumer un pétard. Et ce soir, c'était sans doute la dernière fois que vous le feriez en tant que voisins officiels. Il passait un nouveau chapitre de sa vie, il avançait, Isaiah, il allait rejoindre sa douce avec qui il formait un couple adorable. Et pour te l'entendre dire, il fallait vraiment que tu le penses, parce que l'amour, toi, tu n'y crois pas vraiment. Tu penses que c'est des histoires que l'on raconte aux enfants pour les faire rêver, pour qu'ils ne soient pas meurtris par la vie aussi rapidement. Et quand tu avoues de telles choses, une part de toi crie que s'il existe, l'amour, il n'est pas fait pour toi. Chaque fois, ça s'était mal terminé. Sans attendre, tu enfilas un jean plus que troué et tu remontas ta chevelure carotte sur le haut de ta tête dans un chignon décoiffé. Munie d'une caisse de bières, tu traversas ton terrain pour te rendre face à lui, tirant une chaise et la posant à ses côtés. Hey! Devine ce que je nous ai trouvé pour notre dernière soirée ensemble, lanças-tu à ton ami, un sourire narquois aux lèvres. De la poche arrière de ton jean, tu sortis un sachet transparent contenant de la marijuana fraîche. Avoue que je vais te manquer, Isaiah! Projection, c'était plutôt lui qui te manquerait. Mais ça, tu ne pourrais pas le lui avouer, ce n'était pas dans tes habitudes. Parce que le lui dire, ce serait accepter de souffrir.
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Sujet: Re: time to say goodbye (isaiah) Dim 5 Mai 2019 - 1:31
Le chaos de la caravane d’Isaiah s’était lentement transformé en un semblant d’ordre, en raison de toutes les boîtes cordées le long du mur métallique. Il avait fallu un départ officiel pour que sa demeure ait l’air d’avoir de l’espace. Il n’avait pas grand-chose, au fond, Isaiah, alors une fois débarrassé de l’inutile et tout le reste enfermé dans des boîtes, on se rendait compte qu’au final, il n’avait besoin que de très peu pour vivre. Ce n’était pas son arrivée qui viendrait tout chambouler chez Aisling, quoique sa seule présence était sans aucun doute ce qui prendrait le plus de place. C’était déjà bien assez. Peut-être était-ce pour cela qu’Isaiah n’avait pas beaucoup d’objets matériels, lui-même avait dans sa tête une maison de souvenirs, de paroles, d’énergie. Après avoir tout préparé pour son déménagement imminent, le jeune homme sortit de la caravane, laissant la porte grande ouverte de même que les fenêtres, les rideaux s’envolant avec les courants d’air. Il s’installa sur sa chaise de camping dépliée, une bière posée sur le ciment à côté de lui. La musique qu’il venait de lancer résonnait doucement dans ses oreilles alors que le bruit n’était probablement pas aussi doux pour le voisinage. Sauf pour Brooke. Le son était sans doute tout aussi doux pour Brooke. Parce qu’ils se confortaient dans les mêmes états, tous les deux, et parfois un peu de chaos rétablissait l’équilibre. D’ailleurs, cette dernière ne tarda pas à pointer le bout de son joli minois, ses cheveux roux remontés dans un chignon négligé. Isaiah leva la tête vers elle avec un sourire, retirant ses lunettes-soleil afin de plonger son regard dans le sien. Il détestait que le contact soit rompu par des verres teintés, il avait l’impression de ne pas réellement être là avec l’autre s’il ne permettait pas l’accès à ses yeux. Il posa les lunettes sur le bras de sa chaise, endroit dangereux parce qu’il gesticulait tellement qu’il les enverrait sans doute balader au sol dans trente secondes. Elle posa une caisse de bières à ses côtés. « Oh, good, thank god, tu me sauves. Il ne me restait que ça, la dernière triste bière du frigo. » Lança-t-il en brandissant sa bouteille brune à moitié vidée déjà. « Je préfère bien plus la dernière caisse. » Au lieu de la dernière scène ou de quoi, pour eux, ce serait cette dernière caisse qu’ils partageraient ensemble. Ils en avaient partagé, des moments, Brooke et lui. Toujours à ce même endroit précis. Toujours face à ce même paysage, la mer à l’horizon. Toujours avec les mêmes réconforts éphémères qu’étaient l’alcool et le cannabis. D’ailleurs, elle brandit la magie devant ses yeux, un sachet transparent avec de l’herbe fraîchement coupée à l’intérieur. Depuis que lui ne dealait plus, c’était souvent Brooke qui le dépannait, et cette dernière soirée ne ferait pas exception. « Me manquer, l’expression n’est même pas assez grande. » Déclara-t-il avec un sourire, mais aussi un brin de sérieux dans le regard, parce que c’était vrai. La présence de Brooke, jamais bien loin, lui manquerait terriblement. « Heureusement que je ne vais pas bien loin. J’pourrai venir traîner dans les parages et m’assurer que tu ne fais pas trop de folies sans moi. » Il sourit. Il savait qu’elle en ferait.
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Sujet: Re: time to say goodbye (isaiah) Jeu 9 Mai 2019 - 4:52
T'avais ri, parce que souvent c'était lui qui t'avait fourni le renfort en bières. T'étais pas à ton affaire, toi. Souvent, l'épicerie était manquante et jamais tu ne faisais ton lit le matin. Mais ce soir, c'était différent. C'était votre soirée d'adieu, d'au revoir, la dernière que vous passiez en tant que voisins. Et pour cette occasion, tu ne pouvais pas oublier la bière. La bière et le cannabis. C'était votre mantra, tous les soirs, bière et joint en mains, vous vous racontiez des histoires. Parfois, c'était le silence. Et vous aimiez ça comme ça. À présent, tu peinais à croire qu'après cette soirée, après votre dernier verre, après ces dernières heures, vous ne seriez plus officiellement voisin. C'était ridicule, mis à part fumer et boire ensemble, vous ne vous connaissiez pas comme des amis de toujours. Et pourtant, il allait te manquer. Parce qu'au travers de vos discussions, au travers de vos beuveries, tu t'étais attachée. Tu t'étais montrée sous des coutures que tu gardais pourtant souvent cachées, que pour toi. Toi et toi seule. Arrête, tu vas m'enfler la tête! Lâchas-tu avec un sourire aux lèvres alors que tu prenais place sur la chaise de camping en ouvrant ta canette de bière rousse, fidèle à ta chevelure. Des folies ? Moi ? Pfff ! Blaguas-tu en repliant tes jambes sur elles-mêmes avant de te mettre à rouler le premier joint que tu tendis à ton ami, lui laissant l'honneur de le siphonner d'abord. T'es prêt pour le déménagement ? Demandas-tu en reprenant le joint pour y prendre une grande respiration, laissant à Isaiah le temps de répondre à ta question. L'amour, un sujet que tu ne connaissais pas réellement. Toi, t'y croyais plus trop. Peut-être que secrètement tu enviais ton ami de s'être casé, d'avoir trouvé chaussure à son pied, parce que toi, t'n’étais jamais arrivé à ce niveau-là dans la vie. Et encore moins maintenant. Tu draguais, tu couchais, puis tu recommençais le lendemain.
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Sujet: Re: time to say goodbye (isaiah) Ven 10 Mai 2019 - 1:39
C’était sans doute justement cette simplicité qui allait manquer à Isaiah. Aucune prise de tête, aucune attente, aucune pression. Brooke et lui auraient pu passer la nuit à fixer le vide que ni l’un ni l’autre n’aurait ressenti de malaise. Ils auraient aussi pu la passer à se raconter n’importe quoi, jamais ils ne se seraient jugés. Il s’agissait de ces relations inexplicables qui trouvent source dans une philosophique quelconque de vie, du vivre et du laisser-vivre, et Isaiah ne vivait que par ça. Il avait trouvé en Brooke une alliée, parce qu’elle vivait un peu à part des autres, comme lui, avec ses idéologies et ses réflexions qui rejoignaient souvent les siennes. Isaiah avait pu découvrir une jeune femme profonde et sensible, sous une carapace qui s’était peu à peu évaporée face à lui. Évidemment, Isaiah en avait fait de même, dévoilant des parties de lui-même sans y songer à deux fois. De toute façon, Isaiah était généralement un véritable livre ouvert, il n’avait pas grand-chose à cacher à qui que ce soit. C’était un être humain empreint de la plus grande honnêteté, autant face à lui-même que face aux autres. « Elle mérite d’être enflée, cette tête, laisse-la ! » Répliqua-t-il dans un rire. Il n’était pas du genre à vouloir ramener les autres sur terre, Isaiah, au contraire, il les poussait vers le haut. C’était beau à voir, quelqu’un de fier, alors pourquoi chercher à le cacher au fond de soi ? Brooke s’assit à côté de lui, repliant ses jambes sur elle-même tout en roulant le premier joint de cette soirée. « Si t’avais pas été en train de rouler un joint avec ta bière entre les jambes, peut-être que j’aurais pu te donner raison et dire que t’es sage. » Il esquissa un sourire, avant d’attraper entre ses doigts le joint que la rousse lui tendait. Il la remercia, avant d’allumer la chose et de la porter à ses lèvres. Il inspira profondément, avant de cracher la fumée au-dessus de leurs têtes. « Ouais, tout est emballé là-dedans, j’ai même été un peu con et j’ai plié tous mes draps et rangé mes oreillers. » Il haussa les épaules. « De toute façon, j’me doute que j’aurais pas vraiment occupé mon lit cette nuit. » Parce qu’il resterait ici, auprès de Brooke, la seule place où il désirait vraiment passer sa dernière nuit dans ce parking à caravane. Il tira une seconde fois sur le joint, avant de repasser à sa propriétaire. « Comment ça se passe avec le lanceur de couteaux ? Tu t’adaptes bien à ton rôle ? » Il sourit. Il allait devoir passer plus souvent au cabaret Delirium, maintenant que Brooke y était.
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Sujet: Re: time to say goodbye (isaiah) Dim 19 Mai 2019 - 19:21
Le simple fait de penser un jour vivre ailleurs que dans ta caravane te rebutait. Les grands espaces, tu ne les supportes pas. Les espaces tout court, d'ailleurs. Tu préfères nettement la liberté que ta caravane t'inspire. Tu peux l'accrocher à ta voiture et aller là où ton coeur te porte, sans vraiment avoir d'attache ou d'obligation qui te limite à un seul endroit. Puis, quand tu es fatigué de rouler, de butiner de ville en ville, d'endroit en endroit, tu peux la stationner, dans un parc, et profiter de la vue. C'est ton but ultime, parce que dans ta tête, tu ne resteras enchainé pas à Bowen pour le reste de ta vie. Après la tournée avec le cirque et le goût de ce qui se présente à toi ailleurs dans le monde, tu te sens étouffée ici. Heureusement que tu as Isaiah pour te permettre de ventiler un peu. C'est définitivement tes démons qui parlent. Sans eux, sans l'abandon que tu as vécu sans cesse jusqu'à maintenant, tu ne serais pas si fermée d'esprit. Tu oserais croire que c'est possible d'être heureux, sans manquer d'air, un peu comme Isaiah avec sa conjointe. Toi, la seule chose qui te rend réellement heureuse, c'est ta bière et ton joint. Tu roules finalement les yeux quand Isaiah continue d'agrémenter ton égo, certain que ta tête mérite un peu d'enfler alors que de ton côté, tu n'y trouves rien d'extraordinaire à ta personne. T'es plutôt bien usuel. T'es certain que tu oublieras pas de repasser par ici une fois que tu seras installé ? Encore une fois, on pouvait entendre les débris de ta peur de l'abandon alors que tu l'implores presque de ne pas t'oublier, malgré son bonheur à lui. Isaiah, c'est un peu ce que tu as de plus près d'une famille, parce que tu as partagé beaucoup de temps avec lui. À faire les cons, à fumer, à paresser au soleil, à faire votre lessive à la buanderie du parc de caravane. Mais il ne faut pas trop que tu y penses, parce que l'émotion finira pas parler. Et ça, ce n’est pas bien. Alors tu entreprends de rouler votre joint mutuel, ta bière entre les jambes, te donnant faussement l'image d'une sainte alors que vous savez très bien, tous les deux, que t'es loin d'être la fille la plus sage du voisinage. Tu ris à sa remarque avant de lui passer le pétard bien roulé. J'suis sage en mon genre, finis-tu par avouer en haussant les épaules avant que le joint ne revienne vers toi. Tu en prends une grande respiration, laissant l'effet du cannabis te monter lentement à la tête. Déjà, tu te sens plus calme. Effet placébo du simplement fait de tenir la mari entre tes doigts et de la savoir dans ton organisme. Et même, je t'aurais pas laissé dormir sur le plancher froid de ta caravane ! T'affoles-tu alors que ton ami te confiait les détails de son déménagement. J'ai un canapé, pas super confortable, mais nettement mieux qu'un parquet, conclus-tu en hochant la tête, reprenant ta bière pour y porter tes lèvres. Mais tu es d'accord avec lui, ce soir, il y a peu de chance pour que vous vous retrouviez dans votre lit. Le planning était aux étoiles, aux rires et aux souvenirs de votre amitié qui prenait, à présent, une nouvelle avenue. Tu t'es presque étouffé avec ta gorgée de bière quand Isaiah te questionne sur le lanceur de couteaux, tu ne t'attendais pas à ça, ou du moins, pas aussi rapidement dans la soirée. Le joint n'avait même pas encore fait effet à sa juste valeur. Il te faut une dernière inspiration, avant de le repasser à ton ami, pour avoir le courage de lui répondre. Ça va, commences-tu timidement mais tu sais, j'suis pas trop faite pour me faire donner des ordres. Tu ris franchement. L'autorité et toi, ça fait deux. Je dois m'habituer à partager la scène aussi, c'est nouveau pour moi. J'suis habituée aux représentations solos. Quand j'étais sur mon tissu en permanence, c'était différent. Travailler à deux, ça demande des ajustements. Elle sourit à Isaiah. Mais Sacha est talentueux. On s'entend bien.
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Sujet: Re: time to say goodbye (isaiah) Lun 20 Mai 2019 - 0:24
Dans sa tête, à Isaiah, lui non plus ne comptait pas rester enchaîné à Bowen toute sa vie. Ce n’était que passager. C’était une ville comme une autre qui avait su conquérir son cœur le temps de quelques semaines, de quelques mois tout au plus. Et puis sept longues années étaient passées. Isaiah n’était jamais resté aussi longtemps à quelque part, hormis en Nouvelle-Zélande pendant toute son enfance. Dès qu’il avait eu l’âge de voler de ses propres ailes, oh il avait volé, Isaiah. Vers d’autres horizons, vers d’autres paysages. Il s’était promené de ville en ville, de pays en pays, repoussant toujours plus les limites culturelles, se fondant dans des décors qui ne lui appartenaient pourtant pas, à première vue. Mais Isaiah, il arrivait à s’intégrer partout malgré ses différences. Parce qu’il était ouvert d’esprit, parce qu’il avait un grand respect pour les autres. Mais Bowen avait charmé l’homme mais pas que la ville, non, ses habitants aussi et maintenant, il était tombé amoureux. Pas comme on tombe amoureux pour mieux partir après, non, amoureux pour une grande histoire. Il n’avait pourtant jamais trop cru à ça, Isaiah, la monogamie, l’âme sœur, ces conneries. Il ne pensait pas un jour se dire qu’il n’aimerait plus qu’une seule personne et pourtant, quand il se disait que cette femme-là serait Aisling, ça ne lui faisait pas peur. Ça le faisait rêver, même. Alors Bowen, au final, il pouvait bien l’appeler sa maison, puisqu’Aisling y était. Il y avait aussi de ces personnes, comme Jim, comme Lily-Anaëlle, comme Brooke, qui avaient su marquer Isaiah et lui faire comprendre qu’il était possible pour lui aussi, le nomade, de s’attacher. Partir, il en ressentait moins le besoin qu’avant. « J’suis pas de ce genre, Brooke. J’vais pas bien loin, et surtout j’disparais pas. Je pourrais jamais t’oublier et surtout, je le voudrais pas. » Il esquissa un sourire en regardant la rousse, ses yeux détaillant ses taches de rousseur parsemant son beau visage face au soleil couchant, elle avait un teint d’or et les cheveux éclatant de feu. « J’espère que toi, t’auras toujours une chaise pour moi pas loin, que je pourrai poser à côté de toi, quand on aura besoin de s’parler dans le blanc des yeux et de s’raconter ce qu’on devient. » Il sourit. Ce n’était pas comme s’il ne repasserait qu’à tous les trente-six du mois, non, il ne comptait pas la perdre, Brooke. Mais parfois, la vie filait plus vite qu’on ne le pense. Ils auraient toujours quelque chose à se dire, à se confier. « Oh, et c’est quoi, ton genre ? » Demanda Isaiah en riant, portant le joint à ses lèvres. Son esprit commençait déjà à s’embrumer. On aurait pu croire qu’à la quantité qu’il fumait, il aurait développé une résistance inégalable et pourtant, il se laissait toujours rapidement glisser vers les ténèbres. Il n’avait déjà plus les idées toutes claires, raison pour laquelle il s’en fichait bien de n’avoir nulle part où dormir cette nuit. Il ne dormirait pas de toute façon. « Alors j’viendrai sur ton canapé si jamais on devait cogner des clous trop tôt … Mais j’veux pas. J’veux profiter de chaque minute. » Il sourit, continuant cet échange solennel du joint. L’ébéniste questionna alors son amie sur son nouveau job, comme assistante de lanceur de couteaux. Bien qu’original et inquiétant, il avait rapidement été intéressé par ce métier hors-du-commun et assez génial, il faut le dire. Elle était courageuse et talentueuse, Brooke. Téméraire, aussi. « T’es certaine que ça va ? Ta réaction aurait pu être la même que si je t’avais annoncé que j’t’avais refilé l’herpès. » Déclara-t-il en riant. Elle reprit, lui parlant des ordres que Sacha lui donnait, et du partage de la scène auquel elle avait du mal à s’habituer. Il hocha la tête. « Je te comprends sur le point de l’autorité. J’ai toujours travaillé par moi-même et pour moi-même, hormis les indications des clients … J’crois que j’y arriverais pas, d’avoir quelqu’un au-dessus de moi. » Il but une gorgée de sa bière. « J’pourrais venir vous voir à l’œuvre, tous les deux ? Ça te dérangerait pas de me savoir dans l’audience ? » Demanda-t-il.
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Sujet: Re: time to say goodbye (isaiah) Mer 29 Mai 2019 - 6:05
Tu n'as jamais pensé que tu reviendrais à Bowen, pas avec la façon dont tu l'avais quitté. T'étais partie en voleuse, sans le dire à personne, exténuée, vidée, incapable de mettre des mots sur ce que tu ressentais à ce moment-là. Il t'avait dégouté de la ville, il avait été la goutte qui avait fait déborder ton vase de répulsion déjà bien assez plein, Woody. Et si t'étais restée en ville, il aurait fini par te tuer. Non pas de ses mains, parce qu'il ne t'avait jamais violenté par des gestes, mais à force d'être mauvais, l'un pour l'autre, à force de vous faire mentalement du mal, il aurait fini par t'envoyer entre quatre murs blancs, internée par la folie qui t'aurait sans doute envahie. Finalement, ton départ, c'était une bonne chose. Ça t'avait sauvé. Mais quand le cirque a fermé, trop endetté pour continuer de tourner, t'avais ressenti la même chose qu'avant ton départ, la même sensation d'étouffement. Revenir ici, ça ne te plaisait pas du tout. Et encore aujourd'hui, tu peines à croire que tu finiras tes jours ici, dans cette ville de malheur. Une chance que tu as Isaiah pour te tenir compagnie. Vous ne vous connaissez pas depuis des lunes, bien au contraire, mais votre relation s'était intensifiée à une vitesse folle. Et le perdre, ça te fait peur. Parce qu'il est ta bouée, il est important à tout ton système respiratoire. Sans lui, tu serais perdue, complètement perdue. Tu lui partages tes peurs, ce qui ne t'arrive pas vraiment, à toi, celle qui ne ressent jamais d'émotions. En replaçant les mèches folles de tes cheveux roux qui s'envolent au vent, tu l'écoutes, un sourire timide aux coins des lèvres. Tu ne te ressembles pas, ce soir, il te dépouille de tous tes moyens, ça te déconcerte. J'vais la laisser en permanence sur mon terrain, cette chaise, pour que tu puisses venir, même quand j'suis pas là, commenças-tu en souriant. Et que tu viennes me raconter comment c'est ta vie d'homme en couple. Tu souris, même si au fond ton coeur grimaçait quand on parlait de couple. Il fallait dire que Aisling et lui, ils sont plutôt mignons. Et pour que, toi, tu le dise, il fallait que ce soit vrai. Bah tu sais... mon genre..., commences-tu avant de tirer sur le joint que vous partagez. Tant que c'est pas criminel, c'est sage, non ? Tu pouffes de rire en lui repassant le joint, soufflant la fumée du pétard droit devant toi. Tu laisses ton dos retomber contre le dossier de la chaise, jetant un oeil au ciel qui commence à s'embraser de rose et d'orange. Moi aussi..., chuchotes-tu, portant ta bière à tes lèvres. Et quand il parle d'herpès, tu manques de t'étouffer. Et ça te force à lui expliquer, à lui parler de ton dédain de l'autorité. Pourtant, j'suis certaine que tu détestes pas quand Aisling est au-dessus de toi, pointes-tu avec humour. Nan, t'as raison, tu sais, reprends-tu. T'as l'un des plus beaux métiers du monde, tu le sais ? T'as tellement de liberté, même avec les indications de tes clients, tu peux faire aller ta créativité. Et quand il te demande s'il peut venir te voir au cabaret, tu tournes ta tête vers ton ami, les sourcils froncés. Pourquoi ça me dérangerait ? Demandes-tu. J'ai pas de secrets pour toi, t'es la dernière personne qui me dérangerait, lui assures-tu. Mais j'sais pas si tu aimerais le spectacle. Tu lui souris, doucement, reprenant une gorgée de ta bière. Tu sais, il pourrait me tuer. Un geste de travers et c'est terminé.
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Sujet: Re: time to say goodbye (isaiah) Jeu 30 Mai 2019 - 18:43
Un sourire se dessina sur le coin des lèvres de l’ébéniste lorsque Brooke lui affirma que cette chaise, sa chaise, elle resterait en permanence sur son terrain pour y accueillir un Isaiah en manque de sa rousse, en manque de leurs soirées, en manque de tout ou de rien. Il n’avait pas besoin de raison, l’artiste, pour vouloir passer du temps avec Brooke. Elle était ce genre de femme de qui on a toujours besoin, qu’importe la situation dans laquelle on se trouvait. Elle avait ce je-ne-sais-quoi qui la rendait bien unique, bien particulière, dans le sens le plus positif qu’il soit. Isaiah aimait les gens qui sortaient de l’ordinaire, qui ne rentraient dans aucun moule, qui ne se laissaient pas dicter leur manière de vivre. C’était Brooke tout craché, ça, dans sa fougue, dans sa rébellion, et Isaiah se joindrait toujours à elle pour lutter dans ses combats contre elle-même ou contre le monde, si elle voulait bien lui tendre la main. « J’espère que j’aurai bien plus que ça à t’raconter. Aisling et moi on n’est pas ce genre de couple à se fermer complètement dans notre bulle tu sais. Et si tu sens que j’deviens comme ça, si t’as l’impression que j’coupe les ponts ou d’quoi, je t’en prie, viens me sauver, parce que ça voudra dire que j’aurai laissé la routine m’écraser. C’est ce que j’ai toujours fui. » Avoua-t-il avec le cœur serré, parce que s’il avait une peur dans ce monde, Isaiah, c’était bien de tomber dans la banalité. Il avait vécu une vie pleine d’aventures, et si en s’installant à Bowen il avait bien songé à ce que cela impliquait, il avait toujours réussi à réinventer son quotidien jour après jour. Il suivait son cœur et ses envies, il ne se laissait jamais tomber dans la mécanique parfaitement régulée de la société. Ça le briserait de devenir comme les autres, même s’il n’y avait pas forcément de mal à ça, ce n’était pas lui. Ce n’était pas pour lui. « Mais tu peux être certaine que j’m’y retrouverai aussi souvent que possible, sur cette chaise. » Qu’elle soit là ou pas. Dans les moments où elle s’en attendrait le moins. Isaiah c’était un peu comme une boîte à surprises, il sortait de nulle part avec ses fleurs imaginaires et son soleil de toujours. Un rire s’échappa d’entre les lèvres du musicien alors que Brooke lui disait que tant que ce n’était pas criminel, c’était sage. « Oh, tu sais, même ce qui est criminel, parfois … J’me fierais pas nécessairement aux lois pour décider à ma place de ce qui est sage ou non. » Isaiah avait lui-même souvent joué dans l’illégalité, alors qu’on savait pourtant qu’il était un être humain des plus pacifistes. Alors qu’est-ce que cette ligne du mal ou du bon signifiait vraiment ? Le ciel se colorait doucement de couleurs chaudes au-dessus de leurs têtes pendant qu’ils buvaient et fumaient, calés dans leurs chaises. Il esquissa un sourire lorsqu’ils parlèrent d’autorité, et d’Aisling par-dessus lui. « J’déteste pas peu importe où Aisling s’trouve sur moi. » Releva-t-il avec une pointe d’amusement, avant de sourire quand Brooke parla de son métier. « Ouais, j’le sais. J’me compte plutôt chanceux dans cette vie que j’ai imaginée, pis réalisée. Mais ton boulot est cool aussi, B. Enlève le fait qu’tu dois suivre les indications de Sacha, pense à tous ces gens que tu fais rêver soir après soir. Dis-toi que le temps de votre numéro, tous ces gens-là sont absorbés par toi, par cette histoire que tu leur offre. C’est beau. » Et sur ce, il demanda à assister audit numéro, d’ailleurs, lui qui n’avait jamais pris le temps d’aller au cabaret. « Life is full of risks. Aussi bien prendre ceux qui nous font vibrer. » Déclara-t-il en haussant les épaules. « Je viendrai, alors. »
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Sujet: Re: time to say goodbye (isaiah) Lun 3 Juin 2019 - 6:37
Ta famille d'accueil avait été parfaite. C'était toi le problème. T'étais déjà abîmée par la vie, à l'âge où ils t'ont accueilli. Ils s'aimaient, les Foster. Ça paraissait. Même toi, qui ne crois pas en l'amour, tu l'avais remarqué. Le petit couple ne pouvait avoir d'enfants. C'était compliqué. Autant ils étaient compatibles sur tous les points, quand on les regardait ensemble, autant physiologiquement, ça n'allait pas. Ses soldats, ils n'étaient pas assez forts pour ses ovules. Ils n'étaient pas compatibles. Pas sur ce point-là. Ça arrive, parfois. Et, étrangement, avec d'autres partenaires, ils auraient pu réussir à fonder une famille. Mais les Foster, ils s'aimaient vraiment. Ils s'aimaient tellement qu'ils avaient renoncé à leur rêve d'être des parents. Tu ne sais pas si t'aurais fait pareil, toi, si un jour l'amour te tombait dessus. Peut-être pas, en fait. T'es égoïste, un peu. Eux, ils ne l'étaient pas. Ils ont décidé de sauver des vies. Malheureusement, ils n'ont pas réussi à sauver la tienne. À vingt-sept putains d'années, tu vis dans une caravane avec juste assez d'argent pour te permettre de te nourrir trois fois par jour. S'ils le savaient, ils seraient déçus. Heureusement qu'ils ont quitté la ville, à ta majorité. T'écoutes Isaiah parler de sa vision de son couple et combien il ne veut pas être pris dans la routine de la vie. Tu pinces les lèvres. T'as pas envie de briser sa bulle de bonheur, par aujourd'hui, pas ce soir, parce que ce serait injuste. Au fond, tu le sais très bien qu'il finira par s'enivrer de la routine. Et c'est peut-être pas si mal, au final, si ça le rend heureux. Je ne te laisserai pas être malheureux, finis-tu par lui promettre. C'est ce que tu peux faire de mieux. Il ne serait jamais banal, l'ébéniste. Tu le sais, il ne le laissera jamais arriver. Même avec la routine, même avec sa vie de couple. Et si l'un de vous deux a pu réussit à se rendre là, à sortir de ce parc de caravanes pour de bon, c'était un beau message d'espoir pour toi. Peut-être qu'un jour tu attraperais sa maladie, à Isaiah, peut-être que tu feras tellement confiance à quelqu'un que tu sortiras, toi aussi, de ce parc à caravanes. Et jusque-là, il y aura toujours cette chaise pour lui, placée là, à l'attendre, un peu de mari' cachée sous ton matelas. Tant mieux, je ne demande pas moins, souffles-tu, émotive. Tu lui souris. Dis donc, qu'est-ce que tu me fais ce soir, Isa' !? Tu brises la chaîne de l'émotion, tu veux un peu de légèreté dans vos échanges. Elle revient, sagement, cette légèreté, dès que tu la commandes. Parce qu'entre lui et toi, c'est simple comme ça. Tu ris à sa réplique. Il a raison, Isaiah, les lois, parfois, ne décidaient pas de tout. Alors, tu vois que je suis sage ! Tu plaisantes. Sage ou pas, t'as pas vraiment besoin d'étiquettes. T'as toujours détesté ça. Presque autant que l'autorité, d'ailleurs. Et tu en parles ouvertement à ton ami, de cette autorité nouvelle avec laquelle tu dois composer. Tu pianotes sur ta bière alors qu'il répond à ta blague. Tu souris en coin. Quand il parle de sexe, en sous-entendu du moins, tu fermes les yeux. T'imagines Sacha. Ça te donne un frisson qui te traverse le corps. Tu t'efforces de ne pas imaginer sa peau contre la tienne, ce n’est pas saint, ce n’est pas le moment. Tu ouvres tes yeux et tu ris. Pervers, lâches-tu dans un clin d'oeil, faussement moqueuse. T'es bien plus perverse que lui, tu le sais, tu ne le caches pas. Pour toi, la sexualité, c'est si beau. Ce n’est pas tabou. Ni ton corps, d'ailleurs. T'as pas honte de te dévêtir, de poser nue et de t'afficher. Tu baises, les fenêtres de ta caravane ouvertes, tant pis si les voisins n'aiment pas et tu prends tes fesses en photo un peu partout, ici et là. T'es libre, t'aimes ça. Personne ne te détient. Et tu l'écoutes parler de son emploi. Tu tires à nouveau sur le joint. Il enchaîne sur le tien. Tu souris. Ou alors ils me prennent pour une folle de faire ça, dis-tu en riant. Nan, en vrai, celui qui a le talent, c'est lui. C'est Sacha, le talent. Moi, je garde mon sang-froid. Je respire. Je me dis qu'il sait viser et je ne bouge plus, jusqu'à ce que le prochain acte sonne. Personne ne pourra te contredire. Sans Sacha, tu ne brilles pas. T'es qu'une statue dans le décor du cabaret. Amène Aisling, lâches-tu enjouée. Je ne l'ai jamais rencontré, ça pourrait être chouette.
HJ: j'espère que tu l'aimeras c'est l'une des réponses que j'ai préféré écrire de toute ma carrière rpgique
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Sujet: Re: time to say goodbye (isaiah) Lun 17 Juin 2019 - 2:24
Les parents d’Isaiah avaient sans doute imaginé un tout autre futur pour leur fils. Ils avaient probablement eu l’espoir qu’il se rende loin. Ce qu’ils ne comprenaient pas encore à ce jour, c’était qu’il s’était effectivement rendu très loin, Isaiah. Ses pas l’avaient porté à chaque recoin du monde, apprenant la vie de la meilleure manière qui soit : en la vivant. Il n’avait jamais fermé les yeux sur quoi que ce soit, au contraire, il accueillait ce monde avec une ouverture et une compréhension qu’on retrouvait chez trop peu de gens. Il n’avait pas l’impression d’être pauvre, Isaiah, même si lui aussi vivait dans une caravane avec juste assez d’argent pour se nourrir. Au contraire, il se sentait bien plus riche que bien des gens dans leurs tours de verre. Il était riche d’expériences, de souvenirs et d’amour. Il était riche de compassion, d’empathie et d’échanges. Et mieux encore, il ne s’était enchaîné à aucune responsabilité oppressante, il s’était libéré bien rapidement du pouvoir de l’argent. Ce sentiment valait tout l’or du monde. Il suffisait d’oser sortir de l’engrenage pour s’en rendre compte. Un sourire léger se dessina sur les lèvres de l’ébéniste alors que Brooke lui promettait de ne jamais le laisser être malheureux. Il hocha tout simplement la tête, scellant cette promesse d’un regard tourné vers l’avenir, cet avenir qui lui faisait de moins en moins peur. Surtout parce qu’il savait qu’il aurait toujours sa place ici, auprès de la rousse, peu importe ce qui arrivait. « Aaaah, c’est contagieux, pas vrai ? L’bonheur, l’affection, l’amour. » Un grand sourire se dessina sur ses lèvres. « Je ne te fais rien du tout, Brooke. Tu t’autorises à ressentir, c’est tout. » Son sourire resta un moment figé sur son visage. Puis, ils parlèrent de sagesse, de lois, de criminalité, concepts qui ne se définissaient pas forcément entre eux selon Isaiah. Il ne se considérait pas comme quelqu’un d’indiscipliné ou de criminel, et pourtant le nombre de lois qu’il avait pu enfreindre ne se comptaient plus, et ce à travers le monde entier. « T’es un exemple de sagesse, oui. » Dit-il en souriant. Et il y avait un fond de vérité là-dedans, parce que Brooke était comme lui, se contentant de peu, ne cherchant pas la gloire à tout prix. Il y avait quelque chose de très sage dans ce mode de vie. Isaiah secoua la tête lorsque la rousse le traita de pervers. « Mmm-mmm. » Niait-il tout en buvant une gorgée de bière. « Amoureux de la sexualité, et de la sensualité, c’pas pareil. » Pour lui aussi, la sexualité était tellement belle, sous toutes ses formes ou presque. Il n’avait jamais caché son penchant pour le sexe, Isaiah, étant connu comme quelqu’un d’ouvert même là-dessus ; surtout là-dessus. Il avait couché avec des hommes, avec des femmes, avec des gens qui n’étaient ni l’un ni l’autre, et parfois tout à la fois. Isaiah tira sur le joint une dernière fois avant de le redonner à Brooke, lui parlant de son emploi, de la belle vision qu’il avait de celui-ci. « Et c’est pas un talent, ça ? De savoir garder son sang-froid, de faire pleinement confiance à quelqu’un ? T’as autant de mérite que lui. » Isaiah ne démorderait pas de ça. Il sourit lorsque Brooke proposa qu’il emmène Aisling. « Avec plaisir. Son côté sadique sera réveillé. » Il eut un léger rire, alors que la chanson Baba O’Riley de The Who ne commence sur le stéréo. Les yeux fermés, les cheveux dans le vent, il écouta la chanson avec un sourire aux lèvres. Puis, à un moment, il se leva, tendit la main vers Brooke, l’autre main toujours occupée avec sa bière, et l’aida à se lever pour le rejoindre, pieds nus sur l’asphalte du parking des caravanes. « Sally take my hand ! We'll travel south cross land, put out the fire, and don't look past my shoulder. The exodus is here ! The happy ones are near. Let's get together, before we get much older … » Chanta-t-il, le coeur léger, faisant tournoyer Brooke autour d’elle-même, sa main au-dessus de sa tête.
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moi je traîne dans ma remorque, tous les excès d'mon époque. la surabondance surgelée, shootée, suremballée. pendant qu'les vœux pieux passent dans l'beurre, que notre insouciance est repue, c'est dans le fond des containers que pourront pourrir les surplus. la question qu'j'me pose tout l'temps : mais que feront nos enfants quand il ne restera rien, que des ruines et la faim ? by anaëlle.
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Sujet: Re: time to say goodbye (isaiah) Mer 19 Juin 2019 - 22:46
Peut-être qu'un jour, toi aussi tu vivras quelque chose d'aussi fort que Isaiah et Aisling. Peut-être qu'un jour, toi aussi, tu sauras mettre des mots sur le vrai amour. Peut-être même que tu l'as déjà rencontré, croisé, abordé, ce grand amour. Peut-être qu'un jour tu trouveras quelqu'un qui fera tomber tes barrières, tes masques et tes boucliers, comme Isaiah avait pu le faire par amitié. Comme Aelya avait pu le faire par amitié. Comme Theo avait pu le faire par amitié. Peut-être qu'un jour tu te permettras de penser au sexe comme autre chose qu'une libération de tes pulsions et de tes besoins, que d'une simple partie de bons temps et que tu verras qu'au-delà de tout ça, y'a quelque chose qui se créer dans ton coeur. Que cette enveloppe que tu pensais scellée à tout jamais n'était finalement pas totalement cachetée, qu'elle n'attendait que de tomber sur la bonne personne pour te faire croire en ces sentiments que tu as toujours refoulés. Que tu t'es interdit pour éviter de souffrir. Que tu jures ne pas savoir utiliser, alors que ne te l'a jamais appris. Isaiah te ressemble sur plusieurs points, mais celui qui vous diffère c'est sa facilité à s'ouvrir, lui, à ce genre de sentiments. À vivre ses émotions pleinement, sans être craintif de ce qui pourrait en découler. Sans se prendre la tête. Quand il te dit que c'est contagieux, tu ris. Tu ris parce qu'il a raison. Mais, évidemment, tu ne lui avoueras pas. Tu ne te contentes que de hausser les épaules en gardant un mince sourire en coin avant de répliquer à sa deuxième remarque. T'as mis quelque chose dans ma bière sans que je le remarque, c'est sûr. Avoue ! Dis-tu en renchérissant à la blague, évitant ainsi de lui avouer qu'au final, il avait raison. Peut-être que tu commençais simplement à t'ouvrir, à t'autoriser à vivre tout ça. Et tu changes de sujet, vous avez assez parlé d'émotions ainsi, du moins pour le moment. C'est déjà plus que tu ne le fais en temps normal. Au contraire, tu te mets à rigoler sur la sagesse et ta personne ce à quoi il te définit comme exemple clé de cet adjectif. Tu ris, sachant très bien qu'il se moque complètement de toi. La sagesse, ce n'était pas vraiment toi. Dans toutes les sphères de ta vie, le sexe en étant la plus grande. Ce à quoi tu réponds à insinuant que ton ami était un pervers. Il ne perdit pas une seconde pour répliquer, s'exclamant presque à l'injustice. Il se décrivait plutôt d'amoureux de la sexualité et de la sensualité, ce qui était plutôt mignon. Tu souris à son explication. Ouais, non, moi je préfère dire que je suis perverse, ajoutes-tu en riant. Finalement, c'est plus simple comme ça. Cette étiquette-là, t'es en mesure de la supporter. Mais qu'on ne vienne pas te dire que tu es sensible ou en mesure d'aimer. Non, ça, tu ne te vois pas te coller ces catégories-là à la peau. Alors qu'il tire une dernière fois sur le joint, joint qui tire presque à sa fin et dont tu commences à peine à sentir les effets, cette substance addictive t'étant un peu trop familière, tu réponds à ses questionnements concernant ton travail. Et quand il te remet le pétard dans les mains, il te renvoie une remarque qui te fait sourciller. Mmm.. Je n'appellerai pas ça du talent, réponds-tu suivi d'un rire timide. J'dirais plus que c'est de la folie. Tu hausses les épaules en adossant ton dos contre le dossier de la chaise de camping, fermant les yeux pour laisser les dernières bouffées du joint entrer dans ton système. Et quand tu fermes les yeux, tu vois Sacha. Et tu revois cette fois où, dès le début de votre partenariat, vos premières répétitions, t'as flanché et tu l'as laissé te posséder. Là, sur la scène dont vous vous emparez chaque soir, à risque de vous faire surprendre par vos collègues. Et tu souris, pour toi, les yeux fermés alors qu'Isaiah répond à ta proposition. Tu ouvres ainsi les yeux. Alors, elle sera servit, réponds-tu en levant ta bière à sa santé, malgré son absence, avant de la porter à tes lèvres et d'en finir la dernière gorgée. Tu allais t'en ouvrir une, quand l'ébéniste se lève d'un bond pour se laisser porter par la musique qui s'émane de la chaîne stéréo. Tu glousses quand il attrapa ta main et qu'il te force à danser avec lui, chantant à tue-tête les paroles de la chanson alors qu'à chaque nouvelle octave il te faisait tournoyer. Tu ris, tu ne peux t'empêcher de rire, en perdant l'équilibre dû à la combinaison alcool et cannabis qui commence à taper, juste un peu. Tes deux mains se retrouvent contre le torse d'Isaiah, évitant ainsi de tomber sur le sol, ta tête se colle sur son torse et tu ris, de bon coeur, tu ris, tes pieds nus maintenant souillés de la poussière du sol. Tu t'en fiches, t'es bien. Et dans un élan de tendresse, parce qu'à ce moment t'as envie, oui, de laisser l'amour et les émotions t'envahir, merci Isaiah pour ça, tu le serras dans tes bras.
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Sujet: Re: time to say goodbye (isaiah) Dim 23 Juin 2019 - 22:19
C’aurait été mal connaître Isaiah que de réellement supposer qu’il ait pu mettre quelque chose dans sa bière. S’il y avait bien quelque chose qui le dégoûtait, c’était cette idée d’enivrer l’esprit d’une autre personne sans son consentement afin d’arriver à ses propres fins. Si Isaiah partageait un moment avec quelqu’un, c’était parce que cet autre individu le désirait tout autant. Et ce moment-là partagé avec la belle rousse, il savait qu’au fond, elle en avait besoin aussi. De cet au revoir unique. Il s’autorisa donc à rire malgré le fond de la blague, parce qu’il savait fort bien que ce n’était que ça ; une blague. « N’essaie pas de justifier ton bonheur par autre chose que ta propre personne, Brooke ! C’est toi qui le crées, moi j’n’y suis pour rien. À la limite j’suis qu’un assistant. » Un assistant du bonheur, c’était quand même joli. Il sourit en continuant à la regarder, laissant la discussion passer d’un sujet à l’autre, ne s’attardant pas plus longtemps à certains détails. Il qualifia Brooke de sage, et même s’il donnait l’impression de ne pas se croire une seule seconde, il savait qu’elle n’était pas complètement le contraire de la sagesse non plus, son amie. Ce n’était peut-être pas dans la définition que tout le monde donnait au mot. Mais Isaiah n’était pas tout le monde. Et Brooke non plus. Ils pouvaient bien réinventer les mots et leurs significations, s’ils le désiraient. Tant qu’à défier des règles, autant toutes les défier, même les inébranlables. Les deux amis parlèrent du travail de Brooke, Isaiah y accordant un intérêt tout particulier puisqu’il ne s’était pas encore donné la chance de connaître ce monde. « Ne dit-on pas que tous les artistes ont un brin de folie ? » Ça le faisait rire, à quel point l’être humain pouvait être têtu. Sans doute l’était-il aussi, lui aussi, puisqu’il essayait en vain de faire rentrer le compliment dans la tête de Brooke. Elle trouvait toujours le moyen de le voir différemment. Aisling était pareille, elle aussi, contredisant sans arrêt Isaiah lorsqu’il tentait de lui faire voir le beau. Mais il s’acharnait, Isaiah, tout comme il venait de le faire en offrant à Brooke une réflexion sur une expression qui tirait bien sa source de quelque part. Ils s’échangèrent encore le joint un moment après avoir conclu qu’Aisling et lui iraient voir une représentation de leur numéro des plus dangereux. C’est alors que la chanson entraînante des The Who débuta et que l’ébéniste se laissa porter par la mélodie et le chant, accompagnant ce dernier de sa propre voix. Il laissa son corps s’abandonner au rythme, attirant Brooke dans sa douce folie. Certaines personnes entrouvraient les rideaux de leur caravane pour jeter un œil à ce couple qui faisait tout ce vacarme en riant à gorges déployées. Ils dansèrent, perdant l’équilibre dès que leurs pas se compliquaient un peu trop, étourdis par leurs propres tournoiements, avant que Brooke ne vienne se réfugier contre le torse d’Isaiah. Il l’entoura de ses longs et minces bras, la serrant doucement contre elle en continuant de bouger tout légèrement, lentement, tranquillement. Son sourire était toujours sur son visage, ses lèvres fermées mais son cœur grand ouvert. « Merci pour cette dernière soirée, Brooke. Elle est parfaite. Y’a personne d’autre que toi avec qui j’aurais voulu fermer ce chapitre de ma vie. » Il esquissa un sourire. Ça avait quelque chose de flippant d’en commencer un nouveau, mais il ne sautait pas dans le vide avec Aisling, il savait exactement ce qui l’attendait. Et Brooke lui permettait d’abandonner cette partie-là de son quotidien avec une sorte de paix dans l’âme.
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Sujet: Re: time to say goodbye (isaiah) Mar 9 Juil 2019 - 5:00
On a ça en commun, alors, lances-tu quand Isaiah se décrète l'assistant au bonheur. Simple spectateur du talent de l'autre, l'aidant à briller. Assister, tu connais ça. Le bonheur, lui, c'est pas trop dans tes habitudes. Mais, ce soir, tu le laisses venir, petit à petit, tu le prends comme il se manifeste, avec l'aide de ton grand ami qui, malgré tes blagues, tente de te faire ouvrir les yeux. Tu finis par sourire, sincèrement, retrouvant un peu de raison dans le regard. En réalité, tu as raison. Mais tu te ravises tout aussi rapidement. En fait, juste un peu raison, finis-tu par dire en riant. Isaiah, il a raison quand il parle du bonheur que tu accueilles ce soir, les bras ouverts, et de l'assistance dont il fait le rôle. Il n'était pas le pêcheur du bonheur, le chasseur de la légèreté, non, mais il t'a ouvert les yeux. Il t'a laissé la chance de laisser un baume sur ce coeur qui, malgré la conversation qui avance vers ton parcours professionnel, est encore brisé par tous les abandons que tu as dû faire épreuve dans ta vie. Et si Aisling réagit de la même façon que toi, alors que l'ébéniste tente de vous montrer le beau qui se cache autour de vous, c'est probablement qu'au fond, elle aussi, a vécu des abandons ou des déceptions face à ce genre d'ouverture. Les coeurs martyrisés, les coeurs réduits en morceaux, finissent toujours par trouver un moyen de se protéger d'éventuelles déceptions, d'éventuelles blessures. Et, la façon dont tu avais trouvé pour éviter de tomber à nouveau de haut, c'était bel et bien de te couper de tout aspect sentimental. Ces coeurs-là, il fallait les comprendre, les sécuriser, pour qu'un jour ils acceptent tout ce bonheur qu'on tentait de leur donner. Mais ça, c'était tout le travail de toute une vie. Et un coeur torturé, confesses-tu alors qu'Isaiah dépeignait les artistes comme des fous. Et, encore une fois, il avait raison. Lui aussi, il était un artiste fou. Pas un coeur torturé, non, Isaiah il était plutôt un coeur libre, un coeur délivré, un coeur qui n'avait pas mal. Pas qu'il n'avait pas vécu de mal dans sa vie, non, mais il ne s'en laissait pas enivrer, il ne le laissait pas l'envahir. Mais, la folie, elle, elle teintait réellement ses choix. Et c'était tant mieux. Sans ce brin de folie, vous ne ne seriez clairement pas là, pieds nus, à danser au beau milieu du parc de caravane sur The Who, il ne ferait pas tournoyer ta rousse chevelure sur le rythme de la chanson, chantant à tue tête les paroles qu'il connaissait par coeur alors que toi, tu te contentais de rire jusqu'à trouver refuge dans ses bras, jusqu'è profiter une dernière fois de cette étreinte. Vous valsez encore quelques minutes, silencieux, collés l'un à l'autre, avant qu'il n'ose briser le silence, te remerciant pour cette dernière soirée. Ça sonne comme un adieu, ça sonne comme la fin, t'en as pas envie, mais tu sais que c'est pour son bien et qu'un jour ce sera à toi de dire au revoir à cet espace. J'aurais pas voulu manquer ta dernière nuit ici. Tu veux regarder les étoiles ?, demandes-tu en le serrant un peu plus fort, juste avant que vous ne laissiez vos corps trouver refuse sur vos chaises, main dans la main, à regarder les étoiles une dernière fois. Ou, du moins, une dernière fois comme voisins.