they don't see what you see in me (aisran)

Non, tu ne cherches jamais à blesser Aisling volontairement mais trop souvent, les mots dépassent ta pensée et finissent par la blesser, irrémédiablement. C’est ce qui a souvent posé problème par le passé, dans votre relation, d’ailleurs. Tu soupires, dépité d’avoir encore été une fois trop loin. D’avoir encore une fois fait pleurer la blonde. Mais comme toujours, la jeune femme ne t’en tient pas rigueur et vient se blottir dans tes bras. Son geste t’étonne au début mais très vite, tu viens poser tes mains dans le bas de son dos pour la réconforter du mieux que tu peux. Tu poses ta tête sur le haut de la sienne, fermant pendant quelques secondes les yeux. Cela fait trop longtemps que vous n’avez plus été si proches tous les deux. « Non, discuter ce n’est pas notre fort. Mais j’imagine que c’est soit ça, soit on a plus de relation du tout ? » Demandes-tu sans savoir si Aisling aura la réponse à ta question. Vous ne pouvez plus avoir la relation que vous aviez avant maintenant que la blonde est en couple et même si, d’habitude, une femme en couple ça ne t’arrête pas, là, tu respectes trop Aisling pour tenter quoi que ce soit. « En tout cas, en ce qui me concerne, ma porte sera toujours ouverte pour toi. » Peu importe si elle décide de prendre ses distances, tu seras toujours là pour elle quoi qu’il arrive. Tu es comme ça, quand quelqu’un entre dans ta vie, il n’en sort pas si facilement.

Si Aisling n’avait jamais été câline, Ciàran avait, lui, toujours eu le droit à toutes les attentions que les autres n’avaient pas. Ils ne se câlinaient pas tous les deux comme des adolescents amoureux, loin de là, mais il avait toujours eu le droit de la toucher comme il le désirait. Et puis, la blonde n’avait jamais eu peur qu’il s’attache sentimentalement à elle comme ça avait pu l’inquiéter avec ses autres amants, ou pire, qu’elle s’attache. Comme avec Perry. Elle se disait souvent que ça avait été la pire erreure de sa vie, ou en tout cas, celle qui l’avait faite le plus souffrir. L’étreinte de l’Italien était rassurante, bien plus qu’elle ne l’avouerait jamais devant lui.

-Je suppose oui…

Mieux valait ça que ne plus se voir alors ? Au moins, ça ne les empêchait pas de boire quelques verres ensembles, voir, pour Aisling, d’en boire plus que de raison les jours où elle craquerait. Au moins, il n’aurait pas à faire trop de chemin pour la raccompagner jusqu’à sa porte. Elle savait que Ciàran pouvait comprendre ses doutes et ses peurs, en tout cas, certains d’entre eux. Mais elle n’était pas certaine, pour le moment, qu’il se rende compte que cette “vie bien rangée” faisait parfois douter la jeune femme sur ce qu’elle était et ce qu’elle voulait.

-Pour moi, ou pour les bouteilles d’alcool que je peux amener ?

Elle le regarda avec un sourire, taquine.

Aisling ne semble pas certaine de ses mots, un peu comme toi, finalement. Tu ne sais pas comment évoluera votre relation à présent ni si votre complicité perdurera malgré tout. Toi, tu n'as aucune envie d'effacer ces quelques années passées aux côtés de la blonde mais après avoir entendu ses reproches, aujourd'hui, tu n'es plus certain qu'Aisling en pense autant. Du bout du doigt, tu effaces les quelques larmes qui perduraient jusque-là sur ses joues, avant de déposer un léger baiser sur le haut de sa tête. « Pour les deux. Mais je ne te dirai pas ce qui m'importe le plus entre toi et l'alcool. » Rétorques-tu, taquin. Puis, tu te tournes vers le salon en fronçant les sourcils. « Tu viens prendre un verre avec moi ou tu préfères t'en aller ? » Après tout ce que vous vous êtes dit, tu comprendrais si la blonde désirait prendre un peu ses distances pour réfléchir. Réfléchir à ce que vous représentez, maintenant que vos vies ont pris des chemins différents. « Je sais que je ne suis pas l'homme le plus démonstratif du monde mais ça me manque de ne plus t'avoir à mes côtés. » Bien qu'Aisling vive juste à côté de chez toi, tu as parfois l'impression que des kilomètres vous séparent, que vous n'êtes plus du tout aussi proches qu'avant. Et c'est certainement le cas. Mais est-ce irrémédiable ?

Aisling se laissait faire dans les bras de Ciàran. Un mince sourire apparut sur son visage quand il essuya les larmes qui coulaient le long de ses joues. C’était réconfortant, son baiser l’était aussi. Elle sentait, au fond, qu’elle avait encore besoin de lui, et c’est peut-être pour ça qu’elle était aussi en colère de ce qu’elle considérait comme une trahison, un mensonge. L’espèce de quelques instants, elle avait paniqué à l’idée que leur relation n’ait jamais eu aucun sens à ses yeux, aucune importance. Elle esquissa un nouveau petit sourire, relevant cette fois le regard vers lui.

-Quel mystère…

Il lui proposa un verre, et contrairement à ce que l’on pourrait penser, elle n’hésita pas longtemps. Elle n’avait pas envie de se retrouver seule et de réfléchir. Elle préférait repousser le plus loin possible le moment où elle devrait réellement faire un choix sur ce qu’ils étaient et ce qu’ils deviendraient.

-Va pour un verre.

Son regard se plongea dans le sien quelques instants, et elle glissa sa main dans la sienne, la serrant doucement. Tous les deux, ils n’avaient jamais été très démonstratifs. Sans doute qu’au fond ils pensaient que c’était inutile de se dire ce genre de choses avec des mots, et puis, ils étaient plutôt pudiques quand il s’agissait de sentiments.

-Je suis sûre que pourtant ça t’évite bien des problèmes de moins me voir…

Elle lui sourit, taquine, avant de s’approcher du bar de Ciàran.

Tu n'as jamais été quelqu'un de très démonstratif, de très câlin et pourtant, tu as toujours eu l'impression que ton attention a été bien plus souvent tournée vers Aisling que vers les autres. Bien qu'elle t'ait souvent rendu fou, elle t'a bien plus souvent offert quelques heures de bonheur et tu trouves ça complètement dingue qu'elle n'en ait pas conscience. Qu'as-tu manqué, raté, avec elle, pour qu'elle pense avoir si peu de valeurs à tes yeux ? Avoir un fils t'a beaucoup changé, tu dois l'admettre, et aujourd'hui, tu ne vois plus la vie de la même façon qu'auparavant. Alors, tu as sans doute été très dur avec la blonde par le passé mais tu as tout le loisir de te rattraper à l'avenir, du moins tu l'espères. Quand Aisling accepte de prendre un verre, tu te diriges vers le frigo pour vous prendre des boissons. Mais au moment où tu te retournes vers elle, tu la vois à proximité de ton bar, observant les diverses bouteilles. « Est-ce que je prends des bières ou tu comptes encore nous faire un de tes super cocktails ? » Demandes-tu taquin, attendant la réponse de la blonde. « Les problèmes venaient surtout de ton sale caractère et de ton envie de me contredire. » Rétorques-tu en ne pouvant t'empêcher de rire. Bien qu'elle ait un caractère bien prononcé, tu ne le changerais pour rien au monde. Et puis, face à toi, c'est sûrement mieux qu'elle ne se laisse pas faire.

Aisling leva les yeux vers Ciàran alors qu'il la questionnait sur le choix de la boisson. Le cocktail qu'elle avait prit, elle était certaine que ça n'avait pas arrangé son état. Elle secoua finalement la tête.

-Une bière, ce sera très bien.

La blonde n'avait jamais été raisonnable, encore moins en présence de son ex-amant. Mais tout change. Elle esquissa un sourire, elle ne pouvait pas le contredire. Elle avait un sale caractère, elle en avait toujours eu un, et elle ne pouvait pas dire qu'elle l'avait hérité de ses parents. Elle se l'était forgé.

-Tu n'aurais pas aimé que je sois une enfant sage.

Elle le regarda se rapprocher avec les bières, un sourire joueur sur le visage.

-Tu aimais nos disputes parce que tu adorais qu'on se réconcilie sur l'oreiller.

« Serais-tu en train de t'assagir, Callaghan ? » Demandes-tu avec un rictus aux lèvres quand Aisling opte plutôt pour une bière. Tu attrapes deux bières dans le frigo ainsi que le décapsuleur avant de retourner auprès de la blonde. Sa réponse t'arrache un nouveau sourire parce que, dans le fond, elle a totalement raison. Si elle avait été douce et obéissante, elle aurait été bien moins intéressante à tes yeux. Néanmoins, dans certaines situations, tu aurais aimé qu'Aisling soit moins têtue surtout quand tu tentais d'agir pour son bien. « Je ne peux malheureusement pas te contredire... ce n'est pas l'envie qui manque pourtant. » Réponds-tu en ouvrant les bières avant d'en tendre une à la blonde. Tu t'assieds finalement sur le canapé à ses côtés avant de tourner la tête vers elle, un sourire malicieux aux lèvres. « C'est parce que tu as toujours été très douée pour te faire pardonner. » Murmures-tu, empruntant un chemin dangereux.

Elle esquissa un sourire, levant les yeux vers lui. C'était l'évidence même oui, qu'elle s'assagissait. Et depuis de longs mois, même. Quelque part, c'était un peu le problème entre eux. C'était la folie et la déraison, les excès, qu'il y avait entre eux, qui les liait.

-Avoir un enfant, tu sais ce que c'est.

Aisling se mit à rire, elle savait bien ce qu'il en était entre eux. Il aimait qu'on lui tienne tête, autant qu'il aimait qu'elle plie face à lui.

-Que veux-tu, tu ne peux pas toujours être en désaccord avec moi.

La jeune femme porta la bouteille de bière à sa bouche avant de se mordre légèrement la lèvre en l'entendant murmurer à son oreille. Elle essaya de rester stoïque, évitant son regard pendant quelques secondes alors qu'elle prenait une nouvelle gorgée. Elle savait bien à quoi il faisait allusion, et elle ne pouvait pas le nier.

-Je sais, et j'le suis toujours. C'est un talent qui ne se perd pas. Isaiah ne l'apprécie pas toujours à sa juste valeur.

Pas qu'il n'apprécie pas leurs moments torrides, mais la jeune femme doutait qu'il soit pour résoudre leurs différents par une réconciliation sur l'oreiller. Contrairement à Ciàran, et à elle-même, il était bien plus dans la communication.

Aisling n'est pas la seule à changer, depuis qu'elle est devenue mère. De ton côté, tu es bien plus raisonnable depuis que Gabriel fait partie de ta vie et beaucoup plus prudent. Ton métier t'empêche souvent de l'être mais tu tentes toujours, dans la mesure du possible, d'éviter le danger. Avant, tu aimais réellement l'adrénaline que ça te procurait, aujourd'hui c'est différent. « A qui le dis-tu. » Réponds-tu simplement, en soupirant. Parfois, quand tu repenses à ta relation avec Aisling, votre insouciance et votre folie te manquent. Ce n'était jamais monotone avec elle mais toujours explosif, passionnel. C'est quelque chose que tu ne retrouveras peut-être plus, malheureusement. « J'ai bien dû être d'accord avec toi l'une ou l'autre fois. » Rétorques-tu avec un rictus aux lèvres. « Par exemple, j'étais d'accord avec toi quand t'as appris à te défendre. A utiliser une arme. » C'est le genre de moments que tu retiens, où tout était facile entre vous. Aujourd'hui, à part jouer un petit peu avec le feu, comme tu le fais à l'instant, vous ne pouvez plus partager cette folie d'autrefois. « En parlant de cet abruti, comment ça se passe entre vous d'ailleurs ? » Demandes-tu en ne pouvant t'empêcher de rire. Puis, voyant le regard que la blonde te lance, tu corriges : « En parlant de ton mec. Pardon. » Non pas que ça t'intéresse de parler de lui mais Aisling, elle, t'intéresse. Alors, tu es prêt à faire l'effort de parler de son couple même si tu ne supportes pas celui avec qui elle partage sa vie.

Aisling n'aurait su dire si c'était une bonne ou une mauvaise chose que sa relation avec Ciàran prenne une autre tournure. Ça lui manquerait, sans aucun doute, mais d'un autre côté, ça rendrait sûrement sa vie un peu plus saine. Elle ne retrouverait jamais quelqu'un d'autre comme lui, quelqu'un qui compte autant, quelqu'un qui l'emmène jusqu'au bord du gouffre à chaque fois, pour finalement la rattraper par la main. Elle eut un sourire amusé alors qu'il se défendait d'avoir dû déjà être d'accord avec elle dans leur vie commune.

-Peut-être. Mais tu n'as jamais voulu me donner d'arme à feu.

Bonne ou mauvaise initiative de sa part... Vaste question. Cela dit, Isaiah n'aurait sûrement pas apprécier de retrouver une pistolet dans un des tiroirs de la cuisine "au cas où".

Aisling leva un regard contrarié vers lui, poussant un léger soupir alors qu'il qualifiait Isaiah d'abruti. Elle savait très bien qu'ils ne s'entendraient pas tous les deux. Ils étaient trop différents. Mais il n'empêchait que son copain n'était pas quelqu'un de stupide pour autant.

-Ça se passe bien. Il est... fidèle à lui-même, toujours là quand je ne vais pas bien.

Elle poussa un léger soupire avant de boire quelques gorgées de plus de sa bière.

-Mais, le père de Siobhan est revenu.

« Non et je continue de penser que c'est la meilleure chose à faire. T'as pas besoin de ça et maintenant que tu as une fille, c'est mieux comme ça. En plus, t'as un voisin qui sera toujours là pour te défendre. » Dis-tu avec un léger sourire au coin des lèvres. Une arme qui tombe entre de mauvaises mains, c'est catastrophique alors, autant éviter de prendre le risque. En ce qui te concerne, toutes tes armes sont dans des endroits sécurisés auxquels Gabriel - ni quiconque d'ailleurs, n'aura jamais accès. « Il a au moins ça pour lui. » Et tu ne peux pas retirer à Isaiah qu'il rend Aisling heureuse, enfin, tu en as l'impression. Néanmoins, tu n'auras jamais une once de sympathie envers Isaiah parce qu'à tes yeux, il avait planifié sa relation avec la blonde depuis un long moment. Tu fronces les sourcils quand la jeune femme t'explique que le père de Siobhan est revenu et vu son expression, cela ne semble pas être une bonne nouvelle. « Ah ? Et ça ne se passe pas bien ? » Demandes-tu avant de porter ta bière à tes lèvres. « J'imagine que Siobhan doit être heureuse. » Et au final, tout ce qui compte, c'est le bonheur de vos enfants, non ?

« J'suis content que tu le reconnaisses. » Réponds-tu sur le même ton ironique qu'Aisling avant que ton sourire s'élargisse, amusé. Vous n'arrêterez jamais de vous titiller, tous les deux, mais c'est ce qui caractérise votre relation après tout. Et tu es heureux de voir que les choses n'ont pas totalement changé, depuis que la blonde a pris ses distances. « J'aurais pas vraiment choisi Superman mais j'vais m'en contenter. » Affirmes-tu en haussant les épaules. Toi, tu as toujours préféré les méchants aux héros et ça n'a rien d'étonnant quand on te connait. Laissant Superman de côté, Aisling t'explique que le père de sa fille est de retour en ville et tu comprends bien vite que ça ne lui fait pas du tout plaisir. Tu réfléchis quelques secondes à sa question avant de répondre : « Probablement pas mais Lou ne s'est jamais occupée de Gabriel. Elle n'a jamais fait partie de sa vie. » Contrairement à Perry, enfin, de ce que tu as compris. Si Lou se pointait comme une fleur après pratiquement deux ans loin de son fils, tu ne la laisserais pas revenir dans sa vie aussi facilement. Alors tu peux comprendre l'état d'esprit d'Aisling mais en même temps, tu te dis que c'est sûrement ce qu'il y a de mieux pour Siobhan. « Tu devrais probablement lui dire tout ce que tu penses, une bonne fois pour toutes sinon ça risque d'exploser. J'te connais. » Evidemment, il ne faudrait pas faire ça devant leur fille mais c'est la bonne chose à faire selon toi. M'enfin, tu n'es pas toujours de bon conseil.

Aisling esquissa un léger sourire quand il lui dit remarquer qu'il n'aurait pas choisi Superman. Ça ne l'étonnait pas. Le super héros niais était loin d'être à son image.

-De tous les supers héros qui me viennent, je dirais que tu te rapproches le plus d'Iron Man.

Se mettant en face de lui, à son niveau, elle vint déposer un baiser provocant sur le bout de son nez.

-Même si on sait tous les deux que tu es plutôt du côté des méchants, monsieur le mafieux

Il était vrai que leurs deux situations étaient un peu différentes. Elle ne s'était jamais intéressée plus que ça à Lou et ce qu'elle avait pu vivre avec Ciàran. Sûrement parce qu'il avait eu son fils à un moment un peu compliqué entre eux deux.

-Lui dire ? Son cerveau est beaucoup trop petit pour comprendre quoi que ce soit. Et il a l'air doué d'à peu prés autant de sentiments que toi.

Elle finit par hausser doucement les épaules.

-Ça explosera. J'ai déjà explosé un verre, on n'est plus vraiment à ça prés.