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↳ personnages attendus

Bienvenue à Bowen, petite ville côtière du Nord-Est de l'Australie, abritant moins de 7 000 habitants. Si vous recherchez le calme, la bonne humeur et la joie de vivre, vous serez au paradis. Tous les habitants vous le diront, Bowen est l'endroit idéal pour se ressourcer. Et puis ne vous inquiétez pas pour l'intégration, ici tout le monde se connaît et les habitants adorent accueillir les nouveaux. › suite.

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 we're all mad here ◊ tom&iphigénie

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MessageSujet: we're all mad here ◊ tom&iphigénie   we're all mad here ◊ tom&iphigénie EmptyMar 28 Mai 2019 - 21:15

Les tailleurs avaient toujours été pour elle, complètement insupportables et pourtant, elle s'y tenait. Elle se forçait à en porter. Question d'image, sans doute. Elle s'était toujours dit que ça faisait plus professionnel, à défaut de faire plus chaleureux. On ne pouvait pas dire qu'elle avait l'air agréable. Ses cheveux tirés en un haut chignon strict, sa veste boutonnée et sa chemise fermée presque intégralement, ne transmettaient pas du tout l'image de la femme à qui l'on peut parler. Bien au contraire, elle ressemblait plutôt à cette horrible directrice fuit de tous les élèves. Devant son miroir, elle soupira. 'C'est vraiment pas comme ça que tu vas faire parler qui que ce soit...' Cette image, elle lui collait à la peau. C'est à cela qu'elle ressemblait en Autriche, hors de question que ce soit ainsi qu'elle se présente dans sa nouvelle vie. D'un geste agacé, comme l'était tous ses gestes, elle défit son chignon pour relâcher sa tignasse blonde de part et d'autre de ses épaules, retira sa veste et arrangea un peu mieux sa chemise. 'Avoir l'air décontractée et agréable.' Elle se répétait sans cesse ses deux adjectifs. Aujourd'hui, c'était sa première consultation depuis Eleanore, et surtout, depuis son arrivée à bowen. Peu de détail sur l'individu, des addictions, un homme. C'étais là, tout ce qu'elle savait. Et c'était le b-a-ba du patient. C'était presque le modèle type. Combien d'addict à des drogues en tout genre avait-elle déjà examiné, analysé et aidé ? Des dizaines, peut-être plus. C'était son quotidien, alors un de plus, un de moins, qu'est-ce que cela pouvait bien faire. Elle haussa les épaules toujours en se regardant et en se convainquant que ça n'allait pas être bien compliqué. Ça ne pouvait pas l'être. Il fallait à tout prix partir sur un bon pied et elle le savait. Ce premier client pouvait être décisif, dans cette période si compliquée et si instable quant à son estime d'elle-même en tant que psychologue. Pour occuper son esprit, elle déplaça quelques éléments dans son cabinet, rangea quelques documents et enfin, ouvrit la fenêtre. La chaleur qu'elle ressentait n'était due qu'au stress, mais il fallait qu'elle s'aère et qu'elle fasse de cette pièce un endroit agréable et surtout respirable. Plusieurs fois, elle fixa l'horloge dans l'attente de son patient, qu'elle guettait avec impatience, nerveusement. Quand dix heures sonnèrent, personne. Aucun appel de la secrétaire pour indiquer une arrivée. Elle expira longuement. Peut-être ne viendrait-il pas, finalement. Peut-être que sa première consultation allait être repoussée. Anxieusement, elle tapotait avec son stylo sur le rebord de son bureau, avant de se lever à dix heures dix. 'J'aurais du m'en douter qu'il ne...' La lumière rouge de son téléphone fixe clignota. Quelqu'un était entré en salle d'attente. Les lunettes fixées sur le nez, elle se releva de son gros fauteuil, ajusta sa jupe grise, et se dirigea, un dossier presque vide à la main vers la pièce adjacente. Sans lever le nez de ses papiers, elle invita le nouveau venu à entrer. 'Monsieur Stendton, je vous en prie, installez vous.'

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MessageSujet: Re: we're all mad here ◊ tom&iphigénie   we're all mad here ◊ tom&iphigénie EmptyMar 28 Mai 2019 - 22:13

Incapable de prendre une décision, Tom avait décidé de se rendre au cabinet de sa psychologue malgré tout, se disant qu’il pourrait se raviser en chemin quand enfin tomberait sa décision, son choix. Sauf qu’une fois en route, aucun changement à l’horizon. Si ce n’est des pas moins pressés qu’à l’habitude qui le mirent en retard de quelques minutes… Arrivé devant le cabinet, l’anglais hésita, puis entra. Quelques secondes plus tard, une blonde se présenta à lui et il ne pût s’empêcher de penser qu’il allait avoir du mal à se concentrer avec un tel canon en face de lui. « Appelez-moi Tom. » Dit-il en soutenant le regard de la psychologue qui ne démord pas de son dossier, ne relevant pas une seule fois la tête vers lui. Ce qui a le don d’agacer le jeune Stendton, habitué à capter l’attention des femmes sans trop de difficultés. Suivant la blonde dans son bureau, Tom s’assied sur le siège en face du sien, posant ses mains sur ses deux genoux. S’il est là, ce n’est pas par choix. Au contraire. S’il est là, c’est à cause de son père et de la menace qui a suivi si jamais il refuse de suivre ces séances. Il n’aura plus d’argent, Tom, si son père décide de ne plus approvisionner son compte. Et malgré ces quelques compétitions de surf et ces quelques projets de graphisme, il ne pourrait certainement pas mener la vie qu’il mène sans l’argent de son père. C’est malheureux, à vingt-huit ans, mais il n’a connu que ça. « Je risque de vous faire perdre votre temps, j’en suis désolé d’avance. » Rétorque-t-il en haussant doucement les épaules. Il n’a jamais cru à la psychologie, contrairement à son père et surtout à sa mère. Il est persuadé que personne ne pourra le comprendre et encore moins comprendre le monde dans lequel il vit. Un monde bien trop sombre pour la plupart des gens, d’ailleurs. Un monde parfois trop sombre pour lui, aussi. Mais un monde qui lui convient malgré tout. Le surfeur n’a aucune envie de quitter cet univers parce qu’il a peur de faire face à une réalité trop difficile à accepter. Avec la drogue, c’est bien plus simple de se voiler la face, de nier l’évidence. Et ça, c’est ce que Tom sait faire de mieux. Il est incapable d’avouer qu’il a un vrai problème avec la drogue parce qu’il ne voit pas le mal. Il ne voit pas ce qu’il fait de mal et ce qu’il risque en prenant de l’ecstasy. La seule chose qu’il regrette et qui fait partie de son monde, c’est sa capacité à détruire les autres. Et à détruire une personne en particulier à qui il tient plus qu’à n’importe qui, pourtant. « Mais bref… par quoi commence-t-on ? » Demande-t-il finalement, impatient que cette séance se termine.

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MessageSujet: Re: we're all mad here ◊ tom&iphigénie   we're all mad here ◊ tom&iphigénie EmptyMer 29 Mai 2019 - 11:07

La ponctualité était une des qualités principales d'Iphigénie qui avait toujours accordé une attention toute particulière à sa capacité d'être à l'heure. Même si elle rechignait à se rendre à un entretien, une consultation ou un rendez-vous galant qui, elle le savait, n'aboutirait jamais, elle n'avait pas pour habitude de se faire attendre. Mais ça, ce n'était pas le cas de tout le monde, et pas celui de son premier patient à bowen. Tom Stendton, vingt-huit ans, envoyé par son père pour régler des problèmes d'addiction. C'était donc tout ce qu'elle avait sur lui. Sa liste peu fournie venait de se voir ajouter un élément : retardataire. Le mot était griffonné sur un coin de la feuille type qui servait de présentation au dossier de chaque patient. Loin d'elle l'envie de le juger, mais il fallait être honnête et admettre que c'était exactement ce qu'elle faisait, même si malgré elle, en soulignant de trois traits d'encre rouge l'adjectif. Un retard sur cette consultation, entraînerait un retard sur la suivante, et sur celle d'après, et donc sur toutes les autres. En tout cas, cela aurait été ainsi, si elle avait eu d'autres consultations après lui, ce qui n'était pas le cas. Tout juste installée, on ne pouvait pas dire qu'une foule se pressait à son cabinet pour entendre sa bonne parole et régler les problèmes. Elle était déjà reconnaissante de pouvoir se remettre en selle aussi vite, même si elle devait faire face à un seul patient par semaine. 'Très bien, Tom. Je m'appelle Iphigénie.' Iphigénie n'avait jamais utilisé les prénoms avec ses patients, à cause de la proximité qu'elle ne voulait pas instaurer, mais sa volonté de faire preuve de plus d'humanité pouvait certainement s'étayer avec plus de familiarité. C'est d'ailleurs ce qu'elle nota dans son dossier, juste après 'retardataire'. 'Familier et visiblement à l'aise.' Ce qui contrastait évidemment avec le fait qu'il ne venait pas spécialement de son plein grès. Un rictus étira les lèvres légèrement maquillées de la jeune femme. 'Oh, ne vous excusez pas. J'ai beaucoup de temps à perdre, et j'en ai déjà beaucoup perdu avec tous les autres patients qui m'ont dit exactement la même chose, et qui pourtant ont fini : un, par revenir et deux, par sortir de mon bureau satisfaits.' Malgré les doutes qui l'habitaient, Iphigénie savait qu'elle avait déjà réussi à aider par le passé, malgré sa dernière et récente erreur. Obstiné, probablement. L'analyse avait déjà commencé, mais le savait-il ? Quand elle leva finalement les yeux de son dossier, elle eue le plaisir de découvrir un jeune homme tout à fait charmant, mais cette sensation qu'elle ne connaissait que trop bien, la fit soupirer alors qu'elle s'asseyait en face de lui. L'attirance n'était plus permise, et s'il était vrai qu'il pouvait être tout à fait à son goût, il était hors de question d'y réfléchir plus longtemps. 'J'ai cru que vous ne viendrez pas, Tom. Donc, pour commencer, qu'est-ce qui vous a décidé ?.' Iphigénie avait pour habitude de faire des séances basiques, comme on en trouve partout ailleurs, mais peu avant son départ d'Autriche, elle avait mis en place une nouvelle technique. 'Ce que je veux dire par là, c'est que de toute évidence, vous ne vous êtes pas pressé pour venir jusqu'à moi, et vous n'êtes pas le seul dans votre cas.' Elle haussa les épaules, tout en jouant avec son crayon, qu'elle faisait tournoyer d'une main de maître. 'Personne ne veut aller chez le psy, parce que personne ne veut affronter ses problèmes. C'est votre cas ? .' Pas question de parler d'enfance, ni d'addiction pendant la première visite. Iphigénie avait besoin de cerner le personnage, et de comprendre, afin de déterminer les techniques à adopter avec cet individu qui ne serait pas facile à gérer.

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MessageSujet: Re: we're all mad here ◊ tom&iphigénie   we're all mad here ◊ tom&iphigénie EmptyMer 29 Mai 2019 - 12:11

Jamais habitué aux deadline, aux rendez-vous importants et surtout au manque d'argent, Tom ne connait pas, par conséquent, la ponctualité. Quand ça concerne ses compétitions de surf, il est tout à fait capable d'arriver à l'heure. Mais si c'est quelque chose de moins important comme ce premier rendez-vous chez la psychologue, voir ses amis ou rencontrer un client, il ne ressent aucune pression. D'ailleurs, la pression, ce n'est pas vraiment quelque chose qu'il connait non plus. Toute sa vie, l'anglais a vécu d'une manière détachée, préférant vivre au jour le jour que de prévoir ce qu'il ferait dans six mois. C'est cette façon de voir la vie qui a lui a permis de partir à l'autre bout du monde, souvent seul, pour découvrir d'autres cultures, d'autres pays. De toute façon, il a toujours été habitué comme ça à cause du travail de son père et ce, dés son plus jeune âge. Il n'a jamais eu de vrai foyer, de vraie maison où il se sentait chez lui. Mais contrairement à ce qu'on pourrait penser, ça ne lui a jamais manqué parce qu'il a toujours eu un goût plus prononcé pour la découverte et l'inconnu. Tom ne peut s'empêcher de froncer légèrement les sourcils lorsque la psychologue se présente comme Iphigénie. Non, ce n'est pas à cause de ce prénom peu ordinaire mais bien à cause du ton familier qu'elle emploie malgré le cadre dans lequel ils se rencontrent. « Dois-je vous appeler Docteur Iphigénie ? » Demande-t-il pour plaisanter. « Enfin, en vrai, j'sais même pas si un psychologue est considéré comme un docteur. » Ajoute-t-il en haussant doucement les épaules. Après s'être installé en face de la jeune femme, Tom décide de ne pas tourner autour du pot plus longtemps et de lui faire comprendre qu'il n'est pas ici de gaieté de coeur. La réponse de la psychologue lui arrache un sourire qu'il ne peut contenir. Elle est franche, cash et surtout bien décidée à le faire changer d'avis sur ses pratiques. Ce qui n'est pas gagné quand on connait le côté obstiné du brun. « Beaucoup de temps à perdre ? Je croyais que les psychologues étaient du genre overbookés. » L'anglais cherche sans aucun doute à la faire parler d'elle parce que même si la blonde n'a pas encore daigné lever la tête vers lui, lui il la voit. Et surtout, il apprécie ce qu'il voit. Enfin, Iphigénie relève la tête de son dossier, posant le regard pour la première fois sur le surfeur. Pas de réactions particulières, ce qui déçoit un peu Tom mais pas assez pour le freiner, au contraire. Il est du genre à aimer les défis et sa psychologue en est un de taille. Alors que la séance commence, l'anglais se cale un peu plus dans le fond du siège, le regard toujours rivé sur celui de la blonde. Il la laisse aller jusqu'au bout de ses questions avant d'hausser les épaules. Il n'avait pas l'intention de répondre à quoi que ce soit, Tom, mais maintenant qu'il est là et que la psychologue est plutôt agréable à regarder et à entendre, il décide de se laisser un peu aller. Juste un peu, pour satisfaire son père et peut-être même la psy. « Non, en effet. J'ai failli ne pas venir puis je me suis rappelé de ce que mon père a dit et ça m'a fait changer d'avis. » Dit-il avec un rictus aux lèvres. « Mais c'est pas la seule raison. J'ai pas pour habitude d'affronter mes problèmes, non, parce que je préfère les mettre de côtés pour qu'ils disparaissent d'eux-mêmes. Je suppose que c'est plus facile comme ça. » Se voiler la face, encore une fois, c'est une solution de facilité. « Mais à cause de ça, je me suis rendu compte que je ne faisais pas attention aux problèmes des autres et... j'ai fait souffrir quelqu'un à qui je tiens beaucoup. » Althea. Il l'a tout juste retrouvée, Tom, mais il a appris qu'elle s'était fait violer et qu'il n'avait rien remarqué. Cette révélation a sans aucun doute chamboulé son esprit et sa manière de se voir.

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MessageSujet: Re: we're all mad here ◊ tom&iphigénie   we're all mad here ◊ tom&iphigénie EmptyLun 3 Juin 2019 - 11:05

La jeune femme, qui avait fait le choix d'user de plus d'humanité envers ses patients depuis le cas de la petite eleanore, avait visiblement encore du mal à trouver le juste-milieu entre un peu et trop de proximité. Était-il vraiment d'usage d'utiliser les prénoms dans ce genre de consultation. Elle n'en était pas certaine. Avant, c'était du sens unique. Soit on l'appelait 'mademoiselle kostas', soit 'docteur', même si elle avait une nette préférence parmi ces deux. Ce jour-là, face à ce Tom qu'elle avait mis du temps à regarder, elle l'avait invité à l'appeler par son prénom. Comme ça, sans réfléchir. Sa question était donc légitime. En vérité, elle avait failli sourciller, avant de dissimuler une certaine frustration. Il n'était pas le premier à remettre en cause le statut des psychologues. À vrai dire, elle avait déjà entendu un discours similaire à celui-ci à plusieurs reprises et sa réponse était toujours la même : 'Vous pouvez m'appeler comme vous le souhaitez, l'important étant que vous vous sentiez à l'aise car c'est une des bases fondamentales dans ce métier. En ce qui concerne notre statut par rapport au docteur, je dirais simplement que chacun le voit comme il le veut. Moi, je pense que nous sommes d'importants collaborateurs. Docteur ou pas.' Ses quelques années d'expérience lui avaient appris que la médecine était fondamentale, mais le moral ne valait pas moins. Et un moral dans les chaussettes, détruisait même le plus efficace des traitements. Être psychologue, c'était aider, soutenir et accompagner les gens à travers les problèmes de leurs vies, qu'il s'agisse d'une maladie ou de problèmes plus personnels, comme des anxiétés ou des paranoias. L'individu du jour n'avait pas l'air convaincu de ce rôle qu'iphigénie attribuait au bon psychologue et il l'avait fait savoir. Elle n'avait pas été spécialement irritée, mais plutôt défiée. Elle avait décidé que ce Tom serait un défi. Un, parce qu'il allait certainement falloir l'aider contre son gré, et peut-être ne reviendrait-il jamais d'ailleurs. Deux, parce qu'il était de toute évidence très attirant et que même la plus frigide des femmes ne pouvait pas échapper à un tel charme. Elle s'était dit que cette sensation venait de son regard. Ses yeux. L'égarement avait peu duré, surtout parce qu'il venait de toucher un point sensible. Si iphigénie avait du temps à tuer, c'était surtout parce qu'il était son seul client. Et même si elle savait que l'étape était inévitable, elle était tout de même dure à vivre. Un peu embarrassée, elle s'était raclée la gorge avant de répondre, un sourire qui se voulait rassurant aux lèvres. Rassurant pour elle-même évidemment. 'Étant donné la somme des problèmes qui peuple ce monde, il est vrai que les psychologues ont tendance à être overbookés, mais en l'occurrence, mon agenda n'est pas spécialement fourni.' Deux possibilités, à cela : soit elle était très mauvaise, soit elle venait d'arriver, et ne pas préciser portait inévitablement à confusion. 'Je viens d'arriver à Bowen, alors vous êtes mon premier patient.' Elle s'était sentie obligée d'apporter ce détail. Sa réputation en ville dépendrait forcément un peu de lui. Pour ne pas laisser trop de place à cette discussion stérile, iphigénie avait presque immédiatement attaquée le vif du sujet. Si elle s'attendait à ce qu'il reste entièrement fermé, la surprise avait été agréable en le voyant s'ouvrir un tout petit peu, même s'il se donnait un air désabusé. Dans un réflexe, sa prise de note se faisait sans même qu'elle ne regarde ses feuilles. C'était une habitude. Un léger sourire étira les lèvres de la jolie blonde. 'C'est bien ce que j'avais cru comprendre, oui.' Beaucoup de gens venait chez elle sous l'influence d'un proche ou d'un parent, mais ces gens là étaient généralement des enfants. 'Vous devez savoir que c'est une attitude récurrente chez l'humain. Fuir les problèmes en espérant qu'ils disparaissent. Tout le monde sait comme ça finit. En général, ça n'arrive pas. Aucun problème ne disparait par magie sous prétexte qu'il est ignoré. Je vais même dire que dans la plupart, ça ne fait qu'empirer et visiblement, vous en avez été témoin...' Elle marqua une pause. Une pause qui lui servait d'analyse. Un court silence, suffisant pour observer le jeune homme et décider du bon chemin à emprunter pour le décrypter, lui si peu enclin à se dévoiler. 'C'est un bon début. Pour quelqu'un qui ne voulait pas venir, je veux dire.' Le mettre en confiance était nécéssaire comme avec tous les patients. 'De quoi avez-vous envie de parler en premier, à votre avis ? Voulez-vous me parler de votre problème, celui qui vous emmène ici ? De votre père ou bien de cette personne à qui vous tenez ?' Laisser le choix était pour la jeune femme la meilleure des approches avec un patient un peu réticent. 'C'est vous qui décidez. Qu'est-ce qui vous vient en tête maintenant, là, tout de suite ? Dites-moi.' Ce qu'il y avait d'étrange avec iphigénie, c'était son double visage. Celui sympathique qu'elle portait devant ses patients, pour les mettre à l'aise, les inviter à lui parler et celui qu'elle portait en dehors, ce masque rigide et presque dépourvu de la moindre émotion.
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MessageSujet: Re: we're all mad here ◊ tom&iphigénie   we're all mad here ◊ tom&iphigénie EmptyMar 18 Juin 2019 - 0:40

Ce n’est pas parce qu’il met en doute le statut des psychologues que Tom pose cette question. C’est plutôt à cause d’un manque d’information. Il ne s’est jamais intéressé à la psychologie parce qu’il est très mauvais pour comprendre et cerner les autres. Et au fond, ça ne l’intéresse pas beaucoup non plus. Mais face à la réponse d’Iphigénie, il comprend bien vite qu’il n’est pas le premier à avoir posé la question. « D’accord, alors ce sera Iphigénie. Je trouve ça moins formel. » Dit-il en haussant doucement les épaules. Déjà qu’il n’est pas très à l’aise, si en plus il doit s’adresser à elle en tant que Docteur, alors il risque de rapidement zapper ses séances de psy. Si son père n’avait pas tant insisté, il ne serait jamais venu de toute façon. Mais par chance, le surfeur a l’impression d’avoir un bon feeling avec la blonde ce qui annonce des échanges moins compliqués qu’il ne l’aurait imaginé. « Oh, je vois. Je suis flatté d’être le premier alors. Mais dites moi, vous en avez eu d’autres, avant de déménager ? » Demande-t-il en fronçant légèrement les sourcils. Non pas qu’il remette en doute le professionnalisme d’Iphigénie mais c’est toujours mieux si elle a déjà eu à faire à d’autres patients, aux yeux de Tom. Surtout qu’il se considère comme un cas à part. Enfin, c’est ce qu’il pensait jusqu’à ce que la psychologue lui explique qu’il a une attitude plutôt récurrente chez l’humain. Une attitude qui le pousse à ignorer le problème sans pour autant le régler. Et comme elle le dit si bien, souvent, ça empire les choses. C’est exactement ce qu’il s’était passé pour Tom et Althea, lorsqu’ils étaient encore tous les deux à Londres mais il n’est pas certain de vouloir s’embarquer dans un sujet aussi sensible dés la première séance. « Cela a fonctionné pour moi un certain temps, jusqu’à ce que ça ne fonctionne plus et que tout m’explose en plein visage. » Dit-il en soupirant, conscient que ce n’est pas la bonne façon d’agir mais malheureusement, le surfeur n’en connaît aucune autre. Affronter ses problèmes, il ne sait pas comment faire. Mais peut-être que ces séances chez la psychologue ne seront pas vaines, finalement, et qu’Iphigénie pourra l’y aider. « Il n’y a pas grand chose à dire sur mon père. Par contre, concernant cette personne à qui je tiens, là, je pourrais en parler durant des heures. » Répond-t-il avec un faible sourire, ayant des tas d’images d’Althea en tête. « Je ressens un sentiment de culpabilité depuis que j’ai revu cette fille et même si elle a cherché à me rassurer, je ne parviens pas à m’en détacher. Elle… » Il s’arrête un instant, arrivant à la partie la plus compliquée pour lui et dont il n’aime pas parler. « Elle a été violée et je n’ai rien vu. Je ne me suis pas posé une seule question alors qu’elle vivait les pires heures de son existence. » Finit-il par dire, baissant la tête vers ses mains, un sentiment intense de culpabilité le frappant de nouveau de plein fouet.
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