cat & dog (tom)

Les lumières sont tamisées, des jeux de rouges parsèment la scène alors que les premières notes de La vie en rose résonnent dans tout le cabaret. T'as choisi Edith Piaf et sa chanson iconique, parce qu'elle te rappelle une certaine sensualité. La langue française, étrangère à tes oreilles, t'as toujours séduite et, séduire, c'est ce que tu cherchais à faire durant ce numéro solo. Ça fait longtemps que tu n'as pas été seule sur la scène. Au cabaret, tu performes toujours avec Sacha, c'est un peu pour ça qu'on t'a engagé, d'ailleurs. Puis, il y a Mathilda, aussi, qui vole sur les installations aériennes, ne te laissant pas souvent le plaisir de renouer avec la raison pour laquelle tu as quitté la ville : le tissu. Mais, ce soir, c'est spécial, c'est unique, on t'a laissé la chance de faire un numéro seule. Il y a la trompette qui sonne, qui te donne déjà des frissons alors que tu n'as pas encore mis un pied sur la scène et, juste quand la musique s'arrête, juste avant qu'elle se mette à chanter, d'un coup sec, le grand tissu rouge se déroule devant les yeux du public qui applaudit. Certains s'exclament de wouah stupéfiants. Tu souris, entrant sur scène, d'une démarche longue et sensuelle jusqu'à en agripper les deux bouts de tissus et de regarder les spectateurs. Tes yeux les fixent, ils ont sans doute tous l'impression que tu leur souris à eux, personnellement, alors qu'en réalité tu ne regardes réellement personne. Tu penses à lui, juste à lui, ça te donne la force de te hisser au sommet de ces bouts de fibres qui sont suspendus au plafond. Et ça te fait bizarre d'être sur cette scène alors qu'il ne t'accompagne pas. Sacha te manque bien vite, à présent, quand tu le vois, tu es en contrôle, tu sais ce que tu as à faire. Maintenant, c'est comme si tout était nouveau. Même si tu as fait ce type de numéro pendant sept ans avant d'être l'assistante de monsieur. Mais tu te lances, tu étires les membres, fais tes acrobaties, tête en haut, tête en bas, jusqu'à ce que la chanson se termine. Tu te laisses glisser jusqu'à ce que tes pieds touchent enfin le sol. Un salut et tu quittes, ton corps disparaît dans la noirceur de l'arrière-scène et tu ne réapparais dans la salle qu'une fois une tenue plus civile enfilée sur ton corps couvert de tatouage. Une robe, toute simple, rouge à volants, qui te sert de peignoir presque, qui te couvre, alors que tu portes toujours, en dessous, la lingerie que tu avais choisie pour ton solo. Au bar, tu appelles le barman d'un sifflement accompagné d'un clin d'oeil. « Brooke, ma jolie, tu étais fabuleuse. Qu'est-ce que je t'offre ? » s'enquit-il alors que tu t'accoudes sur le bar. Oh, Jake, t'es un amour, souris-tu, Même chose que d'habitude, un Whisky, je t'en prie, ajoutes-tu en envoyant balader tes longues mèches blondes dans ton dos et de te retourner vers la scène où, l'une de tes collègues, fait du burlesque sous les rires et les applaudissements obnubilés de l'auditoire.

Son regard ne quitte jamais la jeune femme depuis l’instant où elle entre en scène jusqu’au moment où elle la quitte. Tom est hypnotisé, comme à chaque fois qu’il la voit. Elle est belle, talentueuse, sulfureuse. S’il est venu ce soir, c’est rien que pour elle, les autres, il s’en fout. A ses yeux, elle est la star du cabaret, celle qui pourrait être seule sur scène durant des heures sans qu’on s’en lasse. Alors, lorsque sa prestation est terminée, le surfeur se dirige machinalement vers le bar, dans l’espoir qu’elle l’y rejoigne. Brooke ne sait certainement pas qu’il est là mais il lui fera savoir bien assez tôt. Il ne faut pas très longtemps avant qu’elle se pointe dans sa belle et longue robe rouge mettant en valeurs chaque tatouage qui orne sa peau. Il sourit avant de s’avancer vers elle quand elle commande un Whisky. « On ne change pas une équipe qui gagne. » Dit-il en s’asseyant sur le tabouret voisin au sien. « Brooke. Tu étais très belle ce soir, comme toujours. » Ajoute-t-il avec un sourire ravageur. Brooke n’a jamais daigné répondre aux avances de Tom mais il n’est pas prêt à lâcher le morceau. Justement, pour lui qui n’a pas l’habitude qu’on lui résiste, la rouquine est un vrai défi. Un défi qu’il est certain de relever un jour ou l’autre. Il profite de la présence du serveur pour commander la même chose que Brooke, se tournant finalement vers elle pour l’observer sans retenue. « Alors, ils n’ont toujours pas compris que c’est toi, la vraie vedette du cabaret ? » Demande-t-il avec un rictus au coin des lèvres, passant une main dans ses cheveux au même instant. Même si elle ne répond pas à ses avances, il sait que ses compliments plaisent à Brooke. Il sait qu’elle n’y est pas totalement insensible. Et quelque part, ça le pousse encore plus à continuer. Espérant qu’un jour, elle y réponde.

La chanson se termine sur ton dernier salut, celui que tu offres au public en souriant. Qu'est-ce que ça te manque, quand même, le tissu. Tu ne t'en lasseras jamais. Si tu pensais en avoir fait le deuil, tu réalises bien vite, ce soir, qu'en réalité, cette passion te colle à la peau. Comme une sangsue, elle ne se laisse pas retirer facilement. Et même si cette apparition sur scène était éphémère, même si bien vite Mathilda retrouverait les conditions nécessaires afin de reprendre ses numéros, cet égarement passager t'a fait du bien, t'a donné l'impression d'être encore l'artiste que jadis tu étais. Au bar, alors que tu commandes l'habituel alors que le barman te couvre de compliments. Tu souris, alors qu'il fait les mêmes à toutes les filles qui travaillent ici. C'est un peu devenu une blague, entre vous, maintenant. Puis, entre les embrouilles avec Hans et Sacha, même si t'avais été libre, chose que tu n'étais plus à présent, t'aurais pas osé mêler un autre employé du cabaret dans les histoires de couchettes. Puis, Sacha, il te comble. T'as pas le sentiment d'avoir besoin d'aller voir ailleurs. Jake te sert la liqueur et tu lui souris. Une voix résonne dans ton dos, une voix qui t'envoûte, qui te force à tourner la tête vers sa provenance. Et tu lui souris, t'appuyant contre le bar pour prendre une gorgée de l'alcool qu'il te manque dans le sang. Tom. T'as tout compris à la vie, dis-tu en lui accordant un clin d'oeil, juste avant qu'il ne te fasse l'une de ces avances dont il ne peut résister. Tu ris à sa remarque déposant ton verre sur le bar et replaçant tes cheveux, les envoyant valser dans ton dos. Et bien, merci, Tom, susurres-tu en plantant ton regard dans ses yeux. T'as toujours le mot pour faire plaisir. Tu vois clair dans son jeu, tu sais très bien ce qu'il cherche à obtenir. Et, il faut dire, que ses avances te font plaisir. Même si tu ne le montres pas. Même si tu restes, souvent, en mode joueuse, tu ne franchis jamais le flirt avec lui. Profite, bientôt je vais retourner à la programmation régulière, dis-tu en riant alors qu'il te dépeint comme le talent du cabaret. Ça, c'est faux. C'est pour te flatter. Et même si ça fonctionne, tu ne te laisses pas emballer dans ses paroles. Tu seras encore aux premières loges quand j'aurai retrouvé mon duo ?, demandes-tu narquoise.

« C’est parce qu’il est plutôt aisé de te complimenter. » Rétorque-t-il avec un sourire malicieux au coin des lèvres. C’est sincère. Avec Brooke, il n’éprouve aucune difficulté à trouver des compliments. Au-delà de sa beauté physique, c’est surtout ce qui se dégage de son regard qui retient l’attention de Tom. Il ne l’explique pas mais à chaque fois que son regard se pose sur le sien, il se sent envoûté, comme s’il était pris au piège. « Comment ça ? Tu laisses tomber le tissu ? » Demande-t-il en fronçant les sourcils. Il a bien vu, pourtant, à quel point Brooke aime performer de cette façon. Il peut lire sans difficultés la passion dans son regard lorsqu’elle parle de cet art. Alors, Tom ne peut qu’être un peu déçu en apprenant qu’elle retournera bientôt aux côtés de ce lanceur de couteaux. Un peu par jalousie, certes, mais surtout parce qu’il voudrait qu’elle puisse s’exprimer à travers sa passion comme lui peut le faire grâce au surf. Dans le fond, même s’il ne s’agit que d’un flirt avec Brooke, il a à cœur qu’elle soit heureuse. Sans s’en rendre compte, il s’attache petit à petit à elle, à sa personne, à son caractère. Pas de façon amoureuse, non, mais plus comme un signe d’affection. Il rit en entendant la question de la rousse, faisant mine de réellement réfléchir à sa réponse. « Non. » Dit-il très franchement avec d’éclater de rire d’un rire sincère, franc. « C’est bien moins intéressant à mes yeux. » Parce que le regard de Brooke est alors prisonnier de celui du lanceur de couteaux. C’est elle qui est hypnotisée, envoûtée, quand elle performe à ses côtés. « Je ne remets pas en question tes talents d’assistante mais je suis convaincu que tu es bien plus à ta place dans les airs. » A vriller le long du tissu, animée par sa passion, portée par la joie. C’est évident aux yeux de Tom et il ne peut pas croire qu’il est le seul à le voir. Brooke doit le sentir, elle aussi, mais elle n’a peut-être pas le choix. C’est peut-être par manque de place ou par concurrence qu’elle est relayée au second plan.

T'es pas étrangère aux compliments. Et quand ils viennent de Tom, t'en est pas insensible non plus. Il y a entre vous cette attraction, cette attirance qui, tu le sais, n'ira pas plus loin qu'un flirt. Peut-être qu'il espère plus, peut-être qu'il voudrait goûter à une nuit dans tes bras, mais t'es plus cette fille-là. Tu t'es calmée, t'as trouvé un allié à ton coeur, t'as pas envie de faire ça à Sacha. Ça n'a rien avoir avec tes autres relations. Tromper, c'était presque normal, tu savais pas faire autrement. Une fille, un mec, tu t'en fichais, tout ce qu'il y avait sur ton chemin pour assouvir tes pulsions, tu le prenais. Tu reçois ton Whisky au même moment, profitant de cette accalmie pour prendre une première gorgée alors que tu laisses planer en l'air le retour à tes habitudes : assister le lanceur de couteaux. Tu souris en reposant ton verre alors qu'il se montre curieux. Mon travail, ici, ce n'est pas le tissu, tu sais bien, réponds-tu d'une douce voix. Tu aimes bien renouer avec ton amour, le voilage contre ta peau est toujours agréable, mais, ce n'est pas ce pour quoi on t'a engagé ici, tout le monde le sait bien. La vraie star, c'est Mathilda. Toi, tu ne fais que la remplacer durant son absence, quand t'es pas sur la scène avec Sacha. Tu te demandes donc si t'auras la chance de croiser Tom quand la programmation habituelle sera à nouveau en vigueur. À sa réponse de plus sincères, tu ris, mêlant ton rire au sien, beaucoup plus franc que toi. Pourtant, on raconte que c'est un délice pour les yeux de me voir frôler le danger de cette façon. Tu es bien le premier à me dire le contraire. Votre numéro est apprécié. Sacha et toi, vous captivez le public. Il est la star, la vraie, toi, t'es accessoire. Ça fait partie de ton travail. Sans toi, il est rien. Un lanceur sans cible vivante, c'est bien moins excitant. Mais Tom n'est pas de cet avis. Il ravive le tissu, les airs et ta vieille passion. Tu lui souris, sincèrement, jouant du bout des doigts avec ton verre. J'ai fait la paix avec le tissu, Tom. C'était ma vie d'avant. Maintenant, je suis assistante. Mais était-ce vrai ? Avais-tu réellement fait le deuil de ton ancienne vie ? C'est dommage, si tu ne repasses pas, j'aurai pas la chance de t'offrir un verre.

Bien sûr qu'il savait en quoi consistait le travail de Brooke au cabaret mais en la voyant renouer avec le tissu, il avait pensé que c'était de manière définitive. Ou au moins de manière plus régulière. Il y avait une telle passion, une telle énergie, dans le regard de la jeune femme lorsqu'elle voltigeait dans les airs que ça ne pouvait pas être ignoré aux yeux du surfeur. Malheureusement, ce n'est pas lui le propriétaire de l'endroit sinon il aurait donné sa chance à Brooke sans réfléchir. Et ce n'est pas seulement parce qu'il y a ce petit flirt entre eux, non. C'est surtout parce qu'il voie son potentiel. « Et bien ça devrait l'être. » Dit-il en haussant les épaules nonchalamment. Inconsciemment, l'anglais lève les yeux au ciel lorsque Brooke décrit son travail d'assistante comme un délice pour les yeux. La voir défier le danger est très beau, certes, mais c'est plutôt celui qui l'accompagne qui gâche le spectacle. « Il faut un début à tout. » Répond-t-il avec un rictus au coin des lèvres. « Je te trouve plus captivante quand tu es seule sur scène, voilà tout. » Une lueur de malice passe dans son regard alors qu'il pose celui-ci sur Brooke. Tom n'a jamais caché son attirance pour la jeune femme. Depuis leur rencontre, un jeu s'est immiscé entre eux et même si Brooke n'y a jamais répondu franchement, elle ne l'a pas évincé non plus. Elle joue, sans jamais franchir les limites. Et c'est ce qui rend le surfeur un peu plus fou à chaque fois que leurs chemins se croisent. Il y a ces rumeurs à propos d'elle et de son lanceur de couteaux mais il s'en fiche, tant qu'elle ne lui dit pas ouvertement d'arrêter, le surfeur continuera à la complimenter, à la draguer. Il sait qu'elle aime ça de toute façon. « Et ça te convient ? D'être assistante ? » Demande-t-il en fronçant légèrement les sourcils, peu convaincu. Si Brooke lui affirme sincèrement que ce travail lui convient, alors, il n'insistera pas. Mais si ce n'est pas le cas, il n'arrêtera jamais d'espérer qu'elle renoue définitivement avec sa passion. Il sait ce que c'est, il connait ça, lui aussi, avec le surf. Si on le lui enlevait, il ne lui resterait pas grand chose malheureusement. Alors, il ne peut se résigner à croire que Brooke est totalement en harmonie avec cette décision. « Tu peux le faire maintenant. » Rétorque-t-il en arquant un sourcil, montrant son verre vide qu'il tient toujours en main. « Mais je reviendrai, rien que pour tes beaux yeux. Sans jamais détourner mon regard du tien lorsque tu te produiras avec ce charlatan. »

Au Delirium, tes patrons ne sont pas si fermés. Ils te laisseraient bien faire deux ou trois numéros de plus au tissu, si tu le demandais. T'en as aucun doute. C'est toi qui veux pas, au fond, parce que c'est pas ton job. Parce que tu pourrais y prendre goût et avoir envie de plus, de ne jamais t'arrêter de vriller là-haut où tu sais que personne ne peut t'atteindre, où t'es la plus forte. Parce qu'au fond, t'as pas fait le deuil. Pas comme tu pensais. Puis, tu peux pas faire ça à Sacha. Tu peux pas l'abandonner. Votre duo, tu l'aimes. T'aimes quand il te regarde, quand il te dicte où aller, où te décaler, quand il lance en ta direction ses lames qui viennent te frôler, qui mettent ta vie en danger à chaque lancé. T'as pas envie de retomber amoureuse du tissu. C'est de te lancer dans ton passé, c'est de te laisser redevenir la Brooke d'avant,  celle que tu veux fuir. Tu veux demeurer amoureuse de Sacha et ce qu'il t'apportera dans votre l'avenir. Puis, au fond, t'as un peu peur de ce que ça pourrait donner. Mais ça, tu ne le montres pas, surtout pas à Tom qui s'extase devant ton numéro, qui ne demande que ça venir te voir te produire tous les soirs sur ces rubans. Au contraire, tu laisses l'humour et la répartie s'emparer de votre discussion, tu soulignes qu'on ne t'a jamais fait une telle remarque avant. Et Tom, il réplique. Ça n'aurait pas été Tom, sinon. Il y a entre vous un jeu de séduction, un défi à savoir lequel des deux craquera le premier. Et, encore, il te complimente, te fait des louanges. T'as qu'à imaginer que je suis seule, lui lances-tu alors qu'il te regarde avec ce regard malicieux, sachant très bien que c'est ce qu'il fait déjà, quand t'es avec Sacha. Parce que ça ne lui donne rien de le regarder lui. Sa prochaine réplique te fait sourciller. Tu affiches un sourire aux coins de tes lèvres en répondant sans attendre, bien que cette question te perturbe. Ça me convient, réponds-tu simplement. Y verra-t-il un sous-entendu ? Tu n'espères pas. Ton coeur s'affole à l'idée qu'il découvre ton secret, ta passion qui n'est jamais partie aux oubliettes et qu'il s'en joue, qu'il t'y menace. Alors, tu proposes de l'alcool. Ça, tu sais le faire. Il te montre son verre vide et tes yeux s'illuminent. Tes désirs sont des ordres, Tom, murmures-tu en posant tes yeux sur lui. Yeux qu'il décrit comme d'une beauté. Tu fronces à nouveau les sourcils quand il parle de Sacha. Ce charlatan a pourtant quelque chose que tu n'as pas, toi, ajoutes-tu en lui accordant un clin d'oeil avant de te lever pour sauter de l'autre côté du bar. Jake, ça t'embête ?, demandes-tu en posant un baiser sur sa joue, t'imposant derrière son bar. Tu attrapes une bouteille de Whisky et tu te mets à jouer les serveuses, remplissant le verre de Tom. Voilà, monsieur. D'autres hommes autour savourent ta présence, quémande des verres. Tu t'exécutes, leur servant ce qu'ils te réclament, laissant ton corps vibrer au rythme de la musique qui retentit. Devant vous, un numéro de burlesque vient de lancer son coup d'envoi.

« Parce que tu crois que mon regard dévie de toi ? Jamais. Pas une fois. J’en ai rien à foutre du gars qui t’accompagne. » Il hausse les épaules, n’ayant pas peur de dire tout haut ce qu’il pense. Il s’en tape complètement que toute l’attention de la jeune femme soit portée sur ce mec. Tout ce qu’il veut c’est une petite faille, un petit moment de doute, qui lui fera voir qu’elle n’est pas totalement indifférente à son charme anglais. « Mais c’est pas pareil. » Pas du tout, même. C’est bien mieux lorsque l’attention de Tom n’est pas bancale à cause d’un lanceur de couteaux. C’est bien mieux quand son regard peut se concentrer, pleinement, sur les tourbillons de tissu provoqués par Brooke. Et il sait qu’elle adore ça parce qu’à chaque fois qu’elle performe, seule, il voit un certain éclat dans son regard qu’elle n’a pas à d’autres moments. Mais la rousse lui affirme que sa situation actuelle lui convient alors il soupire, résigné. « Si tu le dis. » Il n’est pas certain de la croire mais il n’a pas envie de creuser plus que ça, pas ce soir. La jeune femme ne semble pas décidée à aller sur ce terrain-là de toute façon alors autant ne pas insister. Autant garder ce ton léger entre eux. Le regard du surfeur suit la jeune femme jusqu’à ce qu’elle soit derrière le bar, prête à remplir son verre vide. Il s’abreuve de chacun de ses gestes, de chacun de ses regards, complètement obnubilé, subjugué par la rousse. « Il t’a, toi, oui. Mais je suis sûr qu’un jour j’aurai toutes mes chances. Quand tu te rendras compte que ce type n’est pas aussi bien que tu le penses. » L’anglais ne connaît absolument pas ce lanceur de couteaux mais il ressent le besoin de le discréditer, de le faire descendre de ce piédestal sur lequel Brooke le met. Quand elle revient vers lui, lui tendant son verre, Tom effleure volontairement la peau de la rousse, un petit sourire au coin des lèvres. Puis, il se saisit du Whisky et le porte immédiatement à ses lèvres. « Il est parfait. » Dit-il sans détacher son regard de Brooke. « Qu’est-ce qu’il y a chez lui qui t’aveugle à ce point ? » Demande-t-il en faisant référence au petit-ami de la jeune femme. Il ne comprend pas vraiment ce qu’elle lui trouve et à vrai dire, il la trouve trop bien pour lui. Mais sûrement pour quiconque, aussi. Même pour Tom, Brooke est trop bien.