mesmerized (maddie)

T’avais enfilé un costume médiéval pour le plaisir de Miro et Lowanna mais tu te sentais un peu traître en portant ces vêtements européens, parce que vu le massacre des aborigènes qui avait eu lieu à leur arrivée sur ta terre natale, tu n’avais pas forcément envie de faire honneur à leur mémoire. Mais quand tu voyais Lowa dans sa robe de princesse et Miro dans sa légère armure de chevalier fabriquée dix minutes plus tôt lors d’un atelier sur la place du marché, tu laissais de côté l’histoire pour te concentrer sur ce petit bonheur du présent. Vous marchiez tous les trois dans les rues, à la recherche de toutes les activités possibles, et bien vite Miro attira votre attention sur un spectacle se déroulant en plein milieu du chemin. Des gens encerclaient déjà un petit groupe d’artistes, qui recréaient des danses de l’époque entre hommes et femmes. Le temps de vous trouver une place où Miro et Lowanna arrivèrent à voir quelque chose, c’est-à-dire en grimpant un peu sur un monument historique pour avoir une vue plongeante sur le spectacle, les numéros s’enchaînèrent et c’est un homme jonglant avec des bâtons en feu qui commença sa représentation. Tu haussas les sourcils en voyant l’homme passer les bâtons tout autour de lui, le feu touchant forcément sa peau. Alors que tu te posais toi-même ces questions, Miro leva les yeux vers toi. « Papa, pourquoi il se brûle pas ? » Tu fixas l’artiste un moment avant de poser ta main sur la tête de ton fils. « Je n’en ai honnêtement aucune idée, Miro. C’est impressionnant, hein ? » T’aurais aimé avoir réponse à tout pour tes enfants, malheureusement ce n’était pas toujours le cas. Surtout lorsqu’ils te demandaient où était leur mère, par exemple. Ça, c’était une réponse que ça te dérangeait de ne pas avoir. Le feu, à côté de ça, ce n’était pas grand-chose, tu vivais bien avec ton ignorance sur le sujet. Tu t’étais promis de ne jamais leur raconter de bullshit sur ce monde qui vous entourait, tu ne commencerais pas pour des sujets aussi futiles.

Les flambeaux volaient dans les airs, l’artiste les rattrapant à leur retombée pour ensuite cracher du feu ou bien jongler avec, bref les surprises ne cessaient jamais. T’étais toi-même comme un grand enfant, les yeux brillants à chaque nouveauté. Puis, les applaudissements résonnèrent sur toute la place du marché lorsque le numéro tira à sa fin, et le spectacle aussi de ce que tu compris en voyant tous les artistes revenir au milieu du cercle pour remercier la foule et faire leur salut final. Miro et Lowanna avaient toutefois encore de l’énergie à revendre et, quand ils entendirent l’annonce que le spectacle de coups de canon allaient bientôt débuter, ils sautillèrent de joie. « Go papa on y va avant que ça commence, vite ! » Tu secouas la tête en riant, pressé par tes enfants. Tu te penchas pour ramasser vos effets personnels que t’avais mis à tes pieds pendant la représentation. Et parce qu’ils étaient complètement mais magnifiquement indisciplinés, par moment, tes enfants, quand tu relevas la tête ils avaient déjà disparu dans la foule. Tu vis leurs deux têtes brunes et frisées courir à travers tous les gens qui se dirigeaient, eux aussi, vers le lieu de célébration des canons. Tu fronças les sourcils et de ta voix grave et portante, tu crias : « Miro ! Lowanna ! Revenez ici, attendez-moi ! » Un ou l’autre, qu’ils reviennent ou qu’ils s’arrêtent pendant que tu les voyais encore. Mais ils firent comme s’ils ne t’entendaient pas, ou peut-être était-ce réellement le cas avec tout ce brouhaha. Dans tous les cas, ils disparurent complètement de ta vision. « Merde, merde. » Dis-tu en rassemblant tes affaires, et commençant à marcher d’un pas rapide. Mais finalement, la foule se dispersait plus que tu ne le pensais, les gens ne se rendaient pas forcément tous au même endroit. Et t’avais aucune idée de la direction à prendre. Tu recroisas le regard de la demoiselle de tout à l’heure, déguisée en paysanne, qui regardait le spectacle juste à côté de vous. Tu te dirigeas vers elle. « Excuse-moi, est-ce que tu sais où sont tirés les coups de canon ? Mes enfants sont partis en flèche pour voir ça et … » Quel père indigne tu t’apprêtais à être face à elle. « Je les ai perdus de vue. » Soufflas-tu, la panique un peu plus présente maintenant que tu le réalisais pleinement.

Tu suivis son index des yeux, regardant la direction dans laquelle il pointait. Tu n’y voyais qu’un bain de foule, des têtes à n’en plus finir. Tous des gens bien plus grands que Miro ou Lowanna, qui les cachaient donc certainement s’ils se trouvaient à quelque part là-dedans. Et puis, ce n’était que le chemin pour s’y rendre que tu voyais, pas l’emplacement même. Alors qui sait, sur cette distance, où ils avaient bien pu se retrouver ? Tu soupiras et sans doute que face à ton air désemparé, la jeune femme eut un peu pitié de toi. Elle te proposa de la suivre, plutôt que de te laisser t’y rendre seul dans ta panique. « Merci beaucoup. T’imagines même pas à quel point j’apprécie. » Tu lui souris, un mince soulagement sur tes traits de visage, même si tu n’étais pas totalement libéré de tes craintes puisque tu n’avais toujours pas tes enfants avec toi. Mais de ne pas être seul face à une situation, ça pouvait aider, parfois, à se sentir un peu plus en contrôle. Ce n’était peut-être qu’une illusion, mais peu importait au fond, tant que tu te sentais un peu moins paralysé par la peur. La brunette se faufila tant bien que mal à travers la foule, dans sa longue robe médiévale. Ça eut au moins l’effet de te faire sourire un peu. « T’en fais pas. Je n’ai pas vraiment l’habitude de porter ce genre d’habit non plus. » Dis-tu en désignant ton propre accoutrement. « Même si clairement c’est plus simple à porter que ta robe, ouais. » Tu n’allais quand même pas la presser, déjà qu’elle n’avait pas du tout l’obligation de t’aider. Elle faisait de son mieux. C’était de toi, entre les deux, qui avait l’air de ne pas vraiment faire de son mieux. Et pourtant, ton rôle de père, tu le prenais à cœur et ça faisait six ans maintenant que tu t’en sortais seul. T’en sortir, c’était pas toujours le cas pourtant. Aujourd’hui le prouvait bien. « Miro et Lowanna. » Lui répondis-tu dès qu’elle te demanda leurs prénoms. Vous continuiez votre route jusqu’à arriver à une foule rassemblée devant une rangée de canons et de soldats vêtus de rouge. Vous y étiez. « Merci de m’avoir amené, je t’en dois vraiment une. » Puis, tu regardais tout autour de toi, appelant d’une voix forte les prénoms de tes enfants, essayant de les repérer. Toi en tout cas, t’étais pas trop difficile à repérer, tu faisais une tête de plus que la plupart des gens ici. Avec un peu de chance, eux te verraient et te rejoindraient.

Tu pensais aussi de la même manière qu’elle, dans ce genre de situation. Si les rôles avaient été inversés, tu te serais mis dans ses souliers et tu aurais évidemment conclu que t’aurais aimé qu’on t’aide, qu’on te fasse sentir un peu moins seul sans tes enfants à travers cette foule. C’était noir de monde. Il y avait sans doute des gens qui venaient de l’extérieur de Bowen pour profiter de ce festival. Tu lui souris donc en hochant la tête, acquiesçant à sa façon de penser, avant de continuer à marcher rapidement derrière elle. Elle te permit de ne pas céder à la panique en parlant d’autres choses pendant que vous vous y rendiez, notamment de vos costumes assez peu adaptés pour la marche rapide à laquelle vous vous adonniez bien malgré vous. « Non, clairement, je ne porterais pas ça tous les jours ! Même si ça mettrait certainement un sourire sur les visages de mes enfants à tout coup … » Et te voilà à penser à eux à nouveau. En même temps, quand t’es père, monoparental en plus, c’est assez difficile de ne pas voir ses pensées constamment converger vers eux. « Oh, j’sais pas, une petite robe légère, ça doit être plutôt confortable, en vrai. » Admis-tu dans un léger rire, sans jamais cesser de regarder partout autour de toi. Peut-être qu’elle, en ce moment, elle était toutefois en train de t’imaginer en robe. Avec ton physique, c’aurait certainement quelque chose de loufoque. La demoiselle te demanda finalement le nom de tes enfants, une fois arrivés sur la place des canons. « Non, on est d’origine australienne ! Enfin … plutôt kuku yalanji, je ne sais pas si vous connaissez … c’est plus au nord … » T’aurais pu ajouter que tu l’étais à moitié mais même après toutes ces années, tu n’arrivais pas à te rentrer dans la tête que tu ne l’étais pas à 100%. Même après avoir rencontré ton demi-frère Léo, qui lui n’avait absolument rien d’aborigène, tu ne te faisais pas à cette idée. Lorsque la brunette déclara que le plus dur restait à venir, tu soupiras sans te retenir. « Certes. » Et sans plus tarder, tu te mis à crier leurs noms, attirant pas mal de regards du même fait, mais pas ceux de tes enfants. « J’imagine qu’ils reviendraient, ouais … Enfin … j’espère. » Dis comme ça, t’avais l’air du pire père de tous les temps. Tu te tournas vers elle, voulant te justifier. « Disons que j’les ai justement élevés à n’avoir peur de rien et à oser l’aventure, alors … C’est la manière de la vie de me dire que j’récolte ce que je sème, j’imagine. » Sur ce, la jeune femme proposa de se faufiler pour aller tout devant. Tu hochas la tête. « Deux têtes brunes aux cheveux longs et frisés. Ils devraient être facilement repérables. » Lui indiquas-tu avant de la laisser se faufiler, avec effectivement bien plus de facilité que toi. Et lorsqu’elle arriverait au bout, elle les verrait effectivement assis, émerveillés par les soldats qui se préparaient à envoyer les premiers coups des géants canons.

« Ah non, celles-là, je ne me risquerais pas. » Conclus-tu finalement à propos des robes, chics cette fois. Tu risquerais de les déchirer si elles étaient un minimum moulantes. Ça ne devait de toute façon pas exister pour un gabarit comme le tien. Ce petit intermède humoristique t’avait permis de te calmer un peu, mais bien vite ton cœur recommença à se battre contre lui-même quand tu décidas de ramener tes pensées à la bonne place. La jeune femme te demanda leurs prénoms, comme ça ce serait un peu plus facile quand même pour elle de t’aider à les chercher. Tu lui expliquas leurs origines, ça aussi ça pourrait être utile, parce qu’ils ne ressemblaient pas comme deux gouttes d’eau à tous les autres enfants. Ils avaient un teint de peau légèrement plus foncé, comme toi. « J’aimerais bien savoir qu’est-ce qu’ils enseignent sur nous … Quand j’suis arrivé ils en étaient déjà à un tout autre chapitre de l’histoire, à mon école. » Dis-tu en soupirant. Tant mieux, sans doute. Ça t’aurait probablement mis hors de toi d’entendre la version blanche de ton histoire. Ou alors peut-être te trompais-tu, peut-être respectaient-ils fidèlement qui vous étiez et ce qui vous était arrivé. Mais c’était un débat pour un autre jour, là, c’était le moment présent qui t’importait. « C’est peut-être à moi d’apprendre à leur faire un peu plus confiance, aussi. Ils n’ont plus cinq ans. » Tu haussas les épaules. T’avais pas envie de travailler là-dessus aujourd’hui, par contre. Tu savais que Lowanna devenait de plus en plus responsable avec l’âge, mais elle était encore à la petite école, elle ne savait pas forcément comment réagir dans toutes les situations. Puis il y avait Miro qui avait cette fâcheuse tendance à ne pas trop écouter sa grande sœur. Tu regardas la brunette se faufiler entre les gens constituant la foule jusqu’à ce que tu la perdes du regard à son tour. Elle revint rapidement dans ton champ de vision, t’apprenant qu’elle avait vu tes enfants, qu’ils étaient juste là-bas. Tu lâchas un soupir de soulagement. « Non, non, t’as raison, laissons-les profiter du spectacle un peu. Mais j’irai les rechercher avant que ça recommence à fourmiller à la fin. » Dis-tu, enregistrant dans ta tête l’endroit que la jeune femme t’avait pointé. « Je te remercie vraiment de ton aide, c’est pas n’importe qui qui se serait montré aussi généreux de son temps. Je m’appelle Maliyan, en passant. » Tu voulais au moins savoir le nom de l’héroïne de la soirée, alors tu tendis la main vers elle.

Tu hochas la tête, distrait par les circonstances, alors que la jeune femme te confirmait que ce n’était pas des histoires barbares qu’on racontait sur vous, les premiers habitants du continent, mais que c’était sans doute très différent de ce qui s’était réellement passé. Sans doute passaient-ils à côté de tous les massacres d’aborigènes qu’il y avait eu pour que les anglais puissent s’installer. Sans doute passaient-ils à côté du chiffre que cela représentait, en termes de perte de vies humaines. « C’est au moins ça de gagné. » Déclaras-tu avec une légère moue, continuant à te diriger vers l’endroit indiqué par la brunette, qui t’y conduisait toujours. Tu supposas qu’au-delà de l’absence de limite que tu leur mettais – ou ne leur mettais pas, plutôt -, tu devais aussi apprendre à leur faire un peu plus confiance. Lowanna avait dix ans, elle était capable de retrouver son chemin dans une foule, elle était capable de se débrouiller pour te téléphoner en demandant à quelqu’un ou en payant à une borne publique, si jamais elle s’égarait avec Miro. Tu n’en étais juste pas encore tout à fait là, dans ton rôle de papa poule. « M’en parle pas ! J’ai déjà une amie à moi qui a un garçon de dix-sept ans et je ne peux pas imaginer que j’aurai à surveiller Miro à ce point même à cet âge … » Tu ris, profitant encore un peu de la douce innocence de tes enfants avant qu’ils ne se mettent les pieds dans des problèmes encore plus gros et plus secrets, aussi. La princesse dans sa robe se faufila finalement à travers la foule des canons et revint rapidement vers toi pour t’apprendre que tes enfants étaient devant, aux premières loges du spectacle. Tu décidas de les laisser profiter un peu de ces derniers, puis, tu remercias à nouveau la sauveuse de la journée. « Oh vraiment, tu étais là hier ? T’aurais des propositions d’activités à faire avec des enfants, pour après ? » Qui sait, elle avait peut-être eu l’occasion d’assister à plusieurs activités ou ateliers. « Enchanté, Maddie. » Tu souris, et hochas la tête à sa question. « Ouais, j’étais un peu réticent au départ mais c’est plutôt pas mal. » Tu sursautas en entendant le premier coup de canon – tu n’avais pas porté attention à ce que les faux soldats avaient crié juste avant. « Shit. » Lâchas-tu en riant de ta propre réaction. « Je pense que je suis encore un peu nerveux. » Mais c’était bon, là, tes enfants étaient juste là à quelques mètres, t’étais bien, c’était une belle soirée, et tu étais en charmante compagnie même si tu ne voulais pas la retenir davantage.

Lorsque la jeune femme te mentionna qu’elle n’avait pas d’enfant, et qu’elle n’avait pas été une adolescente difficile, tu la regardas à ce propos avec un léger sourire aux lèvres. « Je suis pas vraiment surpris de l’apprendre. » Douce, polie, gentille, généreuse, elle avait un peu tout de la personne modèle et tu l’imaginais mal se rebeller, même à un âge plus jeune. Et puis, elle était quand même encore très jeune, de ce que tu pouvais déduire de son style et de son physique. « Mais ouais, comme tu dis, jouer à la police avec tes propres enfants ça devient lourd, pour le parent comme pour l’enfant j’pense … » Cela dit, tu aurais pu surveiller un peu mieux tes enfants pour le coup. Parce que t’en étais allé jusqu’à déranger quelqu’un d’autre pour te venir en aide et ça, c’était pas vraiment correct de ta part. Heureusement, tout est bien qui se finit bien et elle trouva finalement Miro et Lowanna, plus loin devant. Tu pouvais souffler, respirer à nouveau, te détendre un peu plus. Et profiter de ce moment d’accalmie dans ta tête pour apprendre à connaître davantage la sauveuse de la journée. T’allais quand même pas juste la planter là après qu’elle t’ait aidé à retrouver tes enfants. Sauf si elle te laissait savoir qu’elle devait partir, évidemment. Pour le moment tu ne ressentais pas vraiment de mouvement de recul de sa part mais faut dire, t’étais pas particulièrement doué pour lire les gestes des autres. « Oh, écrire avec une plume, j’en connais deux qui apprécieraient sûrement. On prendra le temps de tout faire, enfin … on essaiera. Y’a beaucoup de choses. » Tu échangeas enfin ton prénom avec elle, ne voulant pas la laisser repartir sans mettre de nom sur son visage. Comme ça, au moins, si tu la recroisais un jour, tu saurais l’interpeler. Maddie. Les coups de canon retentirent alors et tu sursautas, ne t’attendant pas à une telle puissance de son. Maddie se moqua de toi et tu ris en la regardant. « Non, pas la première. Souvent on ajoute que c’est moi qui fais peur, même. » Tu souris en haussant les épaules. « Ils auraient juste pu prévenir qu’ils allaient tirer. » Et un deuxième coup, et un deuxième sursaut ! « Bordel. » Murmuras-tu en riant, avant de tourner ton attention vers Maddie à nouveau. « Pour te remercier, après le spectacle, si tu veux bien sûr, je t’invite à aller essayer un des stands de dégustation, je ne sais pas ce qu’il y a mais … C’est la moindre des choses pour ton aide. Mais je ne veux rien imposer. » Tu avais déjà pris assez de son temps.

Tu pensais comme elle. Que si tu surveillais trop Miro et Lowanna, à un moment, ils commenceraient à te mentir pour éviter d’avoir à faire face à ta désapprobation, tout simplement. Et le mensonge, tu ne voulais pas avoir ça dans ta famille. Tu préférais que tes enfants soient ouverts avec toi, qu’ils se sentent à l’aise de communiquer n’importe quoi avec leur père, plutôt que chercher l’information ailleurs, vers des gens moins fiables peut-être. « Je suis bien d’accord. C’est pas le genre de relation que je veux avoir avec eux. » Sans doute qu’aucun parent ne le désirait, en fait, mais parfois en voulant bien faire certains en faisaient trop, et ça tournait rapidement au cauchemar. T’étais pas le père par excellence et tu le savais, t’apprenais sur le tas comme tous les autres, et seul qui plus est, mais tu avais l’impression de faire au moins ça de correct. Mais des journées comme celle-là te faisaient réaliser que cette liberté que tu leur offrais avait ses côtés négatifs. Bref, cette histoire était classée, puisque Maddie les avait retrouvés. Tu ris lorsque la jeune femme affirma qu’avec un regard méchant, tu pouvais avoir l’air menaçant. « Non, non, seulement quand j’ai vraiment besoin d’obtenir ce que je veux. » Lanças-tu à la blague, même si elle ne te connaissait sans doute pas assez pour comprendre que ce n’était que ça, une blague. Tu comptais au moins faire en sorte qu’elle te voit autrement que comme le père écervelé qui perd ses enfants dans les foules, en l’invitant à poursuivre quelques activités avec vous trois. Tu voulais au moins lui payer quelque chose, ta manière de la remercier d’une manière rapide et pas trop envahissante. « J’imagine bien, il faut qu’ils fassent leur argent à quelque part. Qu’est-ce qui t’intéresserait ? » Demandas-tu, ne voulant pas lui offrir aléatoirement quelque chose qu’elle n’aimerait pas. Lorsque Maddie aborda les goûts de tes enfants, tu souris. « Ils seraient heureux de rentrer à la maison avec une baguette de pain du marché alors je pense qu’ils trouveront leur bonheur. » Dis-tu avec un sourire. Vous n’aviez jamais pu vous procurer les plus beaux jouets ou les meilleures nourritures, alors tes enfants se montraient heureux rien qu’avec des petits trucs un peu spéciaux comme ça. Ils ne te demandaient jamais la Lune. « Je vais les chercher, je reviens. » Dis-tu alors que le spectacle terminait. Tu les retrouvas rapidement, exactement là où Maddie t’avait indiqué. Tu les grondas rapidement pour leur fuite et attrapas leurs mains pour revenir vers la brunette. « Au moins, j’ai pu te retrouver facilement, toi. » Petit clin d’œil à toute cette situation. Tu posas les mains sur les têtes de tes gamins. « Miro, Lowa, je vous présente Maddie. C’est grâce à elle si vous êtes pas perdus au beau milieu de ce festival. » Tu souris, relevant les yeux vers la demoiselle.