mesmerized (maddie)

Oh, malgré ta carrure, ta grandeur imposante et ta cicatrice au sourcil, tes enfants n’auraient aucun mal à te tenir tête, tu n’en doutais pas une seule seconde. Ils pouvaient avoir un sacré caractère, autant l’un que l’autre, et c’est pour ça que tu appréhendais souvent leur adolescence. Tu t’en prendrais souvent plein la gueule, tu le voyais bien venir. Et tu n’aurais pas d’alliée pour t’aider à les contenir. Ce serait toi contre eux. Jamais bien longtemps. Jamais pour des trucs importants – du moins tu l’espérais. Mais ça arriverait, inévitablement. Lowanna et Miro étaient des têtes fortes, comme toi. « Bien sûr que je plaisante ! » Dis-tu en riant. « Ce n’est pas trop mon genre. » Malgré les apparences, tu ne ferais pas de mal à une mouche. Tu te révélais rapidement comme le gros ourson avec le cœur sur la main. Tes années de bagarre étaient loin derrière toi. T’étais devenu un homme, depuis. Tu invitas finalement Maddie à te joindre à vous pour un moment encore, afin de profiter du festival et de la remercier comme tu le pourrais. Tu ne roulais pas sur l’or alors tu ne lui achèterais certainement pas les plus gros souvenirs qu’on puisse trouver, mais tu pouvais au moins l’inviter à manger ou à boire quelque chose, peu importe ce qu’ils servaient ici. « On fera le tour, alors, et on regardera ce qui nous plairait à tous. » Mais bien sûr vous saviez l’un comme l’autre que ce serait surtout tes enfants qui choisiraient. Tu la délaissais le temps d’aller rechercher ces derniers, ne songeant même pas à tout simplement les rejoindre avec elle. Comme quoi, t’apprenais pas rapidement de tes erreurs. Tu aurais pu ne pas la retrouver en revenant, mais heureusement, elle était restée sagement là à vous attendre. Tu la présentas à Miro et Lowanna, qui la saluèrent avec entrain parce qu’ils étaient encore sur leur high du spectacle. Maddie leur proposa rapidement de participer à une activité qui les transformerait en chevaliers le temps de leur participation. Tu ris en voyant leur réaction, ils étaient surexcités à cette idée. « Allons-y alors ! » Tous les quatre, vous vous rendîtes au lieu de l’atelier de création d’épées en mousse et d’armures à l’aide de différents matériaux. Tu étais touché que Maddie ait proposé cette activité, puisqu’à priori elle n’en retirait rien d’autre qu’un moment passé avec vous. « On fait un concours de celui qui ressemblera le plus à un vrai preux chevalier ? » Proposas-tu avec un sourire, mettant au défi les trois personnes à tes côtés.

T’avais même pas pensé que Lowanna préférerait peut-être être une princesse qu’un chevalier. Sans doute parce qu’à force de traîner avec juste un père, un frère et une grand-mère pas forcément axée sur la féminité, Lowa était devenue un peu un garçon manqué. Hormis Ella, Lowanna n’avait pas vraiment eu de modèle féminin en grandissant. Et tu ne pouvais pas demander à Ella d’être cette figure-là pour elle, même si de manière toute naturelle tu penses que c’était tout de même le cas. Tout comme toi tu étais la figure masculine pour Noah. Mais Ella n’était pas toujours là, forcément. Vous ne faisiez pas des activités tous ensemble à toutes les semaines et c’était normal, vous n’étiez pas un couple, vous n’étiez pas une famille, malgré les apparences. « Toi t’es une princesse ? » Demanda Lowanna à Maddie. Tu ris en regardant ta fille avec ses yeux brillants. Sans doute qu’un arrêt à l’atelier de princesses allait s’imposer, finalement. Une fois à celui des chevaliers, tu lanças une sorte de concours entre vous quatre. « Il faut pas baisser les bras si vite, voyons ! » Lanças-tu à Maddie qui capitulait déjà. Elle se moqua finalement de Miro et toi alors qu’elle vous imaginait déjà en robe. Ah, parce que vous alliez devoir participer ? Naturellement, si elles participaient à celui-ci, vous alliez participer à l’autre. Il n’y avait pas de raison de ne pas le faire, même si ça signifiait que ton fils et toi alliez devoir enfiler des robes. Miro semblait un peu moins enjoué face à cette idée. « Arrête bonhomme, t’auras tout le temps après pour manier ta nouvelle épée. » Tu regardas finalement Maddie à nouveau. « Comme quoi notre conversation sur les robes de tout à l’heure était juste un avant-goût du reste de la journée … » Fis-tu remarquer, amusé de la tournure des événements. Tu enfilas finalement ton costume de chevalier, brandissant avec aise l’épée faite de matériaux adéquats pour les enfants. « Pourtant, accoutrée comme ça, je te confierais mon royaume n’importe quand. » Lâchas-tu, comme s’il y avait une quelconque chance que tu sois roi dans une autre vie. « Et à vous deux aussi. À nous quatre on pourrait défendre les murs de la forteresse contre n’importe quel ennemi ! » Dis-tu, joueur, frappant doucement ton épée contre celles des trois autres.

Lowanna lui répondit qu’elle aussi, alors, allait essayer de devenir une princesse. Tu lanças un regard amusé à Miro, sans doute parce que vous saviez tous les deux que Lowa était bien plus douée quand venait le temps de se salir que de revêtir une jolie robe. Visiblement, lorsqu’elle se retrouvait en présence d’une femme aussi féminine que Maddie, ça faisait ressortir un tout autre côté chez ta fille. Et ça t’amusait autant que ça t’effrayait. T’étais pas encore prêt à ce qu’elle devienne une femme, mais les années passaient et tu ne pouvais nier que ton enfant commençait à changer. Ce n’était pas le moment d’y penser toutefois et tu concentras bien vite toute ton attention sur l’atelier auquel vous vous trouviez tous les quatre. Maddie semblait déjà se décourager. Tu ris alors qu’elle parlait de troubadour. « Je demande à voir ! » T’aurais aussi demandé à voir Miro en robe, mais ça ne risquait pas d’arriver. Même quand la jeune femme proposa de l’habiller en prince, il grimaça. « Les princes c’est nul. » Tu levas les yeux au ciel. « Tu fais ton difficile, là. » De ton côté, tu te montrais un peu plus ouvert déjà. Après tout, t’avais déjà parlé de porter des robes avec Maddie tout à l’heure. C’était donc la suite logique ! Ha ! « Au moins nous nous serons battus jusqu’à la fin !! » Clamas-tu en brandissant ton épée, pour souligner ton commentaire d’honneur. C’est alors que Maddie te proclama capitaine, pour que vous vous en sortiez. « Ça risquerait surtout de tourner en attaque barbare. » Parce que oui, t’avais peut-être un grand cœur mais la carrure, la barbe et les cheveux longs, ça ne sortait pas de nulle part non plus. Ton côté sauvage ressurgirait bien assez vite. « Les choses sérieuses ? » Demandas-tu en arquant un sourcil, sourire au coin des lèvres alors que tu sentais déjà Miro et Lowanna s’exciter. Elle brandit alors son épée face à eux trois, les défiant du regard et de son arme. « Comment osez-vous défier les trois mousquetaires Mawukura ? » Et tes enfants se moquèrent alors de toi pour avoir ramené les trois mousquetaires dans cette histoire de chevalier. T’étais pas vraiment dans la bonne période.

Tu lanças un regard à la fois désapprobateur et amusé à Maddie alors qu’elle parlait de pouvoir faire ce qu’il voulait, quand il voulait, s’il était prince en voie de devenir roi. T’avais justement jamais voulu élever des enfants-rois, raison pour laquelle Miro et Lowanna savaient pertinemment que dans la vie, il fallait travailler pour avoir ce qu’on veut. On ne t’avait jamais servi quoi que ce soit sur un plateau d’argent et tu t’en étais quand même sorti dans la vie, même si tu ne menais pas le train-train quotidien d’un riche. Tu ajoutas donc, avec un sourire : « Ouais, profites-en aujourd’hui parce que c’est une occasion qui ne se représentera pas de sitôt ! » Il pourrait être prince pour la journée mais après, la réalité reviendrait s’installer. Pour le moment, ce jeu de fantaisie t’amusait, presque autant que tes enfants qui riaient et prenaient à cœur le rôle que Maddie leur donnait. Toi aussi d’ailleurs tu rentrais à fond dans le jeu, te prenant pour un mousquetaire même si tu n’étais pas dans le bon thème. Le clan Mawukura ne se laisserait pas aussi facilement impressionner, et, surtout, tu ne laisserais pas tes enfants se battre sans toi ! Alliance qui ne sembla pas plaire à Maddie, qui se sentait trahie. Tu ris. « Je vous l’avais bien dit que j’étais barbare ! Je suis mon cœur et mes envies ! » Lanças-tu pour justifier que t’avais changé ton épée d’épaule. Miro et Lowanna se donnèrent à cœur joie dans les coups, assez que par moment t’eus un peu peur qu’ils blessent réellement Maddie, mais celle-ci semblait être capable d’en prendre. Tu l’aidas quand même un peu en attirant l’attention d’un de tes enfants pour échanger des coups d’épée avec lui et laisser l’autre se charger de la jeune femme. À la remarque de cette dernière sur vos talents, tu souris. « Ouais, j’pense qu’on a encore bien du travail à faire avant de pouvoir ressembler à eux … » Dis-tu en désignant – avec ton épée – les presque-vrais chevaliers qui participaient à des joutes équestres plus loin. Ça, c’était impressionnant. « Ça vous dirait d’aller voir ça de plus près ? » Demandas-tu à tes enfants. Tu regardas Maddie. « Vous pouvez prendre congé de nous, si vous devez y aller. » D’autant plus qu’elle était venue la veille, alors peut-être avait-elle déjà assisté aux joutes. Tu savais que tes enfants pourraient en regarder trois ou quatre d’affilées.

Tous se mirent à rire lorsque Maddie prétexta qu’en raison de cette trahison barbare, elle mourrait donc dans d’atroces souffrances. Cela sembla faire plaisir à tes enfants, qui ressortiraient ainsi vainqueurs de la bataille. Pour ta part, peu importe si elle était une ennemie ou non dans votre fantaisie, tu ne l’aurais jamais laissée mourir seule. Par respect pour son être, tu l’aurais accompagnée dans la mort, avant de reprendre ton chemin. Mais ça, ce n’était que dans votre imaginaire. Ce n’était pas aujourd’hui que Maddie allait mourir – du moins, tu ne pouvais que l’espérer. « C’est vrai. Peut-être que si on s’entraîne tous d’ici à l’année prochaine, on pourra s’y inscrire ! » Tu lançais l’idée un peu à la blague, mais tes enfants semblèrent aimer un peu trop l’idée. « Ah vous par contre, vous allez avoir quelques années encore à attendre avant de pouvoir participer … » À moins qu’ils aient des joutes pour enfants mais tu en doutais. C’était quand même un peu plus dangereux que les petites activités familiales, là. Et puis, c’était peut-être une édition unique, ce festival. Tu n’en savais rien. Tu proposas finalement d’aller voir les joutes officielles, parce que ça avait quelque chose d’impressionnant. Maddie sembla partante pour vous suivre. Tu lui souris quand elle sembla avoir l’impression d’être de trop. « Absolument pas. » Elle pensait être ennuyeuse, alors que c’était tout le contraire. Tu te penchas vers elle. « Pour tout vous dire ça fait du bien, de temps en temps, de parler à des adultes. » Tu ris légèrement avant de te reculer. « Et puis vous n’avez rien d’ennuyante. Aller, venez. » Tu ébouriffas les cheveux de Miro au passage, parce que Lowanna ne te permettait plus de le lui faire à son âge, et tu commenças à marcher vers les joutes. Tu trouvas une place pour vous quatre dans les estrades. « Faudra apprendre à monter à cheval, aussi, si on veut se mesurer à eux. » Constatas-tu en les regardant aller.

Tu secouas la tête de gauche à droite, faussement déçu du refus de Maddie se joindre à toi dans l’entraînement. Bien sûr que tu plaisantais. Tu n’avais de toute façon clairement pas le temps de t’adonner à une telle discipline. Il fallait sans doute que ce soit une passion, et tu avais si peu de temps pour tes propres passions que tu n’allais pas en ajouter à la liste. Quand tes enfants seraient plus vieux, là, peut-être que tu te permettrais d’élargir les horizons de tes intérêts. En attendant qu’eux aient aussi l’âge de s’entraîner à devenir chevaliers, Maddie leur proposa de venir faire du kendo. Miro fronça tout légèrement les sourcils et te demanda ce qu’était le kendo. Tu haussas les épaules en regardant Maddie. « Je ne suis pas certain de connaître non plus. Vous en faites ? » Demandas-tu. Tu n’étais pas spécialement connaisseur en arts martiaux, alors bien que tu te doutais que c’en était une forme, tu ne pouvais pas t’aventurer plus que ça dans des explications. Quand tu invitas Maddie à vous suivre, Lowanna insista elle aussi, ce qui réussit à la convaincre. Tu ris à son commentaire. « C’est eux qui vont peut-être se plaindre dans dix minutes qu’ils veulent aller voir autre chose. J’vous avertis d’avance. » Tu les connaissais, tes enfants, tu savais qu’ils avaient toujours besoin de bouger, de découvrir. Mais tu savais aussi que si leur curiosité était bien piquée, ils pouvaient restés scotchés à une même place, les yeux rivés sur le spectacle, quel qu’il soit. Une fois assis, tu répondis à la question de Maddie : « Oh, si, j’en ai déjà fait, mais jamais dans le but de faire de telles performances à côté. J’me suis contenté de trotter, quoi. » Expliquas-tu avec un sourire sans que tes yeux ne quittent la joute en cours. Tu hochas vivement la tête à son commentaire sur le changement entre les époques. « Le monde change tellement vite, c’est vrai. C’est encore plus vrai de nos jours. J’ai l’impression qu’il n’y plus rien qui soit là pour rester. » La folie de l’éphémère. Difficile de créer de nouvelles traditions dans un monde constamment en mouvement.

Tu haussas les sourcils avec surprise en imaginant Maddie dans l’accoutrement qu’elle venait de décrire. Puis, tu ris légèrement. « Je n’ai franchement aucune idée de ce dont vous parlez. Mais … j’avoue que vous avez piqué ma curiosité, là. Vous pratiquez ça où ? » Demandas-tu, pas dans l’optique de débarquer là où elle s’entraînait comme un stalkeur, mais pour savoir si ce genre de discipline se pratiquait vraiment à Bowen. Tu n’en avais jamais entendu parler mais après tout, la ville regorgeait de commerces et d’activités que tu n’avais jamais pris le temps d’apprivoiser. Qui sait, peut-être était-ce le genre de sport que Miro et Lowanna aimeraient essayer. T’étais jamais contre qu’ils découvrent de nouvelles activités. Ça leur permettait de se trouver, de se connaître, à travers tout ça. « Il a quel âge, votre filleul ? » Demandas-tu avec un sourire. Doucement, tu apprenais à connaître la jeune femme et ce n’était pas pour te déplaire. « Et pourtant y’a pas mal de ranchs en périphérie de la ville, on s’attendrait à ce que plus d’habitants montent à cheval … » Puisque les opportunités étaient multipliées ! Lorsque Miro serait un peu plus grand, vous iriez, tous les trois. Tu trouvais que les chevaux étaient de si belles créatures, fortes. Alors que la conversation prenait un temps un peu philosophique, les joutes débutèrent et sur un ton assez violent ! « Ouch. » Tu grimaças comme tout le monde dans l’estrade. « Vous croyez que c’est un peu comme la lutte ? Que c’est arrangé pour donner un spectacle ? » T’interrogeas-tu, à voix basse, pour ne pas que tes enfants entendent et que ça enlève tout l’intérêt à l’activité, que ce soit peut-être faux.