#13 - I wanna f-woop, woop woop, but I'm broken hearted (mary)

Depuis le bonfire, où tout était parti en couilles pendant le concert de son propre groupe, Elmo avait essayé de se calmer un peu. Il avait l’impression que le dernier mois n’avait été qu’un ramassis de problèmes, tous causés par sa petite personne à qui il donnait un peu trop d’importance. Il avait toujours été un peu imbu de lui-même, Elmo, connaissant ses charmes et sachant parfaitement comment les utiliser ou comment les exposer au grand jour que ce soit sur ses réseaux sociaux ou lors des événements auxquels il assistait. Sauf que ça l’avait bien rapidement rattrapé, et maintenant il avait l’impression que the shit wasn’t hitting the fan, non, la merde lui revolait dans sa gueule à lui. Il s’engueulait avec tout le monde, il s’était montré complètement con que ce soit envers Axel, Bella, Milo, Lilith, Bellamy ou Effy. La plupart de ces gens-là étaient des amis proches, très proches, et pourtant Elmo n’avait jamais hésité à lever le ton, à blesser, rien que pour vivre ses propres émotions comme il l’entendait. Il avait perdu le contrôle, Elmo, et il commencé à avoir peur de ce dérapage non-contrôlé. Milo s’était ramassé à l’hôpital, suivi de près par Bella qui avait également été hospitalisée quelques jours après pour des troubles alimentaires dont il n’avait aucunement conscience. Parce qu’il était bien trop occupé à se regarder le nombril. Alors il s’était fait la promesse de mettre les autres avant lui, cette fois. Il ignorait à quel point ce serait difficile, lui qui avait toujours eu l’habitude d’être le centre de l’attention. Un peu comme Mary, d’ailleurs, et c’est pour ça qu’ils s’étaient rapidement trouvés, tous les deux. Parce qu’ils s’offraient sur un plateau d’or toute l’attention que l’autre réclamait. Pourquoi est-il question de Mary, là ? Ah, oui, parce que c’était elle qui avait répondu à la porte alors qu’Elmo était venu reporter à Milo son stock laissé au bonfire, sa guitare, son ampli, d’autres effets personnels. « Oh, hey, Mary. Ça fait un moment ! » Balbutia Elmo, conscient que depuis toutes ses histoires avec Bella et Milo, il avait un peu cessé de contacter Mary. Encore la preuve qu’il ne pensait qu’à lui. « Est-ce que Milo est là ? » Bravo, même pas capable de prendre de ses nouvelles, ou d’au moins dire qu’il passait aussi pour la voir elle, du même coup.

Mary était toute seule toute la journée aujourd'hui, les garçons étaient sortis entre eux et Chelsea était au travail. Du coup, qui dit journée tranquille, journée netflix, bouffe à gogo. Elle entammait donc son marathon de série quand la sonnerie retentit dans l'appartement. Elle se leva en râlant pour aller ouvrir la porte. Les gars, j'étais lancé là, vous avez oublié quoi encore ? dit-elle alors qu'elle ouvrait la porte et qu'elle vit le visage d'Elmo. Elle ferma la bouche, ne s'attendant pas à le voir. Tiens, tu te souviens encore de comment je m'appelle, toi ? dit-elle en ronchonnant. Il y a quelques mois de ça, elle aurait été ravis de le voir et de lui ouvrir la porte alors qu'elle était toute seule. Mais, bien qu'elle adore Bella, depuis que celle-ci avait mit le bordel dans la vie du jeune homme, Mary n'existait plus pour lui et ça, elle l'avait assez mal prit. C'était clairement de la jalousie, mais pas de la jalousie amoureuse non. Elle n'éprouvait pas de sentiments envers Elmo, plus depuis qu'ils s'étaient séparé. Même si, la relation charnelle elle, était encore bien présente, avant tout ça, simplement qu'elle aimait être le centre de l'attention. Princesse Gallagher dans toute sa splendeur. Elle secoua négativement la tête. Non, il est sortit, mais j'te laisse ranger ça, tu connais la maison. dit-elle en désignant les affaires de Milo. Elle se poussa de la porte d'entrée pour retourner sur le canapé. Et ferme derrière toi, merci.

Avant même qu’Elmo ne puisse la saluer, Mary ouvrit la porte en parlant, ou plutôt, en râlant. Il haussa les sourcils, avant de s’adresser à elle une fois qu’elle eut compris qu’il ne s’agissait pas d’un de ses colocataires. Non, il s’agissait plutôt de celui qui semblait la ghoster depuis que sa vie sentimentale était devenue un vrai champ de mine. Et s’il pensait qu’en ne mêlant pas Mary à ses histoires en continuant à coucher avec elle, il s’éviterait d’autres problèmes, Elmo se foutait le doigt dans l’œil. Mary lui envoya d’ailleurs une pique dès la première occasion. L’italien soupira, réalisant que son comportement avait finalement profondément déplu à la jeune femme. Une autre. Il aurait pu se dire une de plus, une de moins, mais Elmo ne pensait pas comme ça. Il appréciait tellement Mary qu’il s’en voulait, maintenant, de l’avoir vexée. « Bien sûr que j’me souviens, arrête ça. » Répondit-il seulement, alors qu’il aurait pu saisir l’occasion pour s’excuser, s’expliquer et se faire pardonner. Mais non, Elmo préféra se montrer tout aussi irrité. Il alla d’ailleurs directement au but sans plus tarder, demandant si Milo était là pour qu’il lui laisse ses affaires laissées à la plage. « Ok … » Répondit l’italien en regardant Mary s’éloigner pour retourner sur le canapé, lui demandant de fermer derrière lui. Il s’exécuta, lourd ampli dans une main, guitare dans son dos, et referma avec difficulté la porte. « Merci pour l’aide. Si j’échappe un truc et que ça brise, j’prends pas le blâme seul. » Parce qu’Elmo était lâche et qu’il avait déjà bien trop à se reprocher auprès de Milo, il ne fallait pas qu’en plus de ça il ajoute à la liste le fait d’avoir égratigné sa guitare. Le jeune homme ne prit pas la peine d’enlever ses chaussures, traînant au bout de ses bras l’amplificateur jusqu’à la chambre de son bandmate.

La jeune femme se contenta de secouer la tête, quand il affirma se souvenir de son prénom. Elle lui en voulait tellement au fond, d'avoir cassé la relation qu'ils entretenaient, aussi bizarre soit-elle. Bien qu'elle n'est plus de sentiments pour lui et que c'était devenue purement charnel, Elmo avait vraiment compté dans la vie de la jeune femme et c'est peut être pour ça qu'elle réagissait ainsi. Elle l'avait laissé se débrouiller avec les affaires de Milo et avait regagnée le canapé le laissant galérer à refermer la porte. Parce que t'as besoin de moi maintenant, c'est nouveau ça ? lança-t-elle, irritée. Elle soupira cependant, Milo n'y était pour rien et elle ne tenait pas a se faire arracher la tête si ses affaires étaient abîmés. Elle prit alors un bout de l'amplificateur et aida l'italien a le soulever jusqu'à la chambre de son colocataire. Elle essayait tant bien que mal de ne pas croiser le regard du brun. Elle espérait au moins qu'il savait pourquoi elle lui en voulait. Bien qu'elle ne pourrait lui en vouloir éternellement, mais, elle était comme ça Mary. Elle accordait trop d'importance aux gens et quand elle tombait de haut ou non, elle était rancunière dans tout les cas. Elle posa l'amplificateur en soupirant. Il te faut autre chose ? demanda-t-elle, son regard se posant enfin vraiment sur lui. Au fond, ça lui faisait un pincement au cœur quand même de voir comment les choses pouvaient si vite changer entre les personnes.

Ça se voulait une reproche passive-agressive, il ne s’attendait pas vraiment à ce que Mary revienne, Elmo. Parce qu’il lui arrivait à lui aussi d’avoir des réactions comme celle qu’elle avait actuellement, et il savait très bien que juste pour la forme, il l’aurait laissée se démerder pour ne pas perdre la face, lui. Mary lui prouva encore une fois qu’elle était bel et bien la meilleure des deux, en se levant à nouveau du canapé pour venir traîner l’amplificateur avec lui. Elmo lui jeta un regard assez surpris, mais reconnaissant, mais les paroles de la brunette ne tardèrent pas à l’agacer à nouveau. « D’où est-ce que ça sort, tout ça, Mary ? Parce que j’couche plus avec toi tout d’un coup j’aurais plus besoin d’toi ? » Demanda-t-il, les sourcils froncés d’indignation. Il oubliait le détail qu’en plus de cesser de coucher avec elle, il avait aussi cessé de lui parler, point barre. Il était toujours incapable de prendre le blâme, Elmo. « Tu sers pas qu’à ça. » Avait-il même ajouté, question de s’enfoncer encore plus puisque clairement, c’était pourtant le message qu’il renvoyait à son amie. Ils posèrent finalement l’amplificateur de son sur le plancher de la chambre de Milo, tous les deux dans un soupir. En se relevant, Elmo plongea ses mains dans ses poches de shorts et haussa les épaules, secouant brièvement la tête. « J’pensais pas avoir besoin d’autre chose, non, mais visiblement toi t’as besoin d’évacuer j’sais pas quoi. » La prochaine étape, il lui dirait qu’elle agissait comme une femme dans ses menstruations, question d’être encore plus con si c’était possible. « Pourquoi t’agis comme ça, Mary ? » Au moins, ils crèveraient l’abcès, même si Elmo semblait volontairement jouer à l’aveugle.

Alors qu'ils tenaient l'amplificateur, la jeune femme se retenait de ne pas le lâcher pour exploser. Ça doit être ça ouais. Plus il ouvrait la bouche et plus il s'enfonçait. J'sers à quoi d'autre alors ? demanda-t-elle sèchement. Elle serra les dents, et quand enfin ses bras furent libéré et qu'elle lui demanda si il avait besoin d'autre chose, sa réponse était de trop. Evidemment qu'elle avait besoin d'évacuer, mais ça la tuait qu'il ne sache même pas pourquoi. Finalement, elle n'en pouvait plus de prendre sur elle alors elle explosa. Pourquoi ? Tu me demandes vraiment pourquoi Elmo ? Elle le regarda en secouant la tête, l'air dégoûté et désespéré. Le problème c'est pas que tu couches plus avec moi, le problème c'est que tu m'as complètement dégagé de ta vie alors que j'pensais que tu tenais un minimum à moi. Tu t'es pas contenté d'arrêter d'me toucher, tu m'as plus répondu, t'es plus venu me voir et t'avais jamais de temps pour moi quand j'voulais passer. T'as juste disparu comme ça, comme si je n'étais rien, comme si je n'avais jamais rien était et c'est pour ça que j't'en veux Elmo. J'm'en tape de plus voir ta bite, arrête de penser qu'avec elle et ouvre les yeux un peu autour de toi merde. Elle était en colère après lui et elle en avait presque les larmes aux yeux. Mais pas de tristesse non, juste de colère. En revanche, ça lui avait fait un bien fou d'avoir déballé son sac.

Comble de malheur, à sa question, Elmo ouvrit la bouche pour la refermer tout aussi vite, rien ne lui venant à l’esprit, comme ça, aussi vite. Mais bordel, pourquoi n’arrivait-il pas à dire à Mary à quoi elle servait d’autre qu’au sexe ? Ce n’était pas que ça. Il savait que ce n’était pas que ça. Il se reprit, pour une seconde tentative. « À … à plein de trucs, ok ? Sorry mais j’fais rarement la liste des utilités de mes amis. Mais t’es une amie, ok ? Avant tout, t’es une amie. » Une amie qu’il avait lâché tout aussi vite qu’il était tombé pour Bella. C’était pathétique, et franchement égoïste de sa part. Mais il était comme ça, Elmo, il pensait souvent à lui plus qu’aux autres. Il se mit d’ailleurs à nouveau les pieds dans les plats, accusant Mary plutôt qu’en se remettant lui-même en question, ce qui aurait été bien plus sage de faire. Elle explosa. « Ouais j’te demande pourquoi parce que j’comprends pas c’qui a de siiii grave ! » Qu’est-ce qu’il était con. Chacune de ses répliques l’enfonçait un peu plus encore. Mary lui déballa finalement tout son sac, et Elmo écouta, abasourdi par ses paroles pleines de vérité qui avaient l’effet de monumentales gifles sur lui. Il la regarda un moment, interdit, gardant le silence même après qu’elle eut terminé de parler. Puis, lâchement, il dit : « Je suis désolé. » Comme si ce serait assez. « J’me suis pas rendu compte que je te négligeais autant. J’ai pas réalisé que le temps avait passé aussi vite que ça faisait aussi longtemps que … que j’étais pas passé te voir. » Il avait un peu perdu le nord, ces dernières semaines, Elmo. Et il était vrai que ses relations en avaient pris un coup, et pas qu’avec Mary. Avec Vega et Bellamy, aussi. Et d’autres, sans doute, puisque visiblement il ne prenait même pas le temps de s’en rendre compte. « T’es pas rien. J’espère que tu penses pas vraiment que t’es rien pour moi. » Il se trouvait horrible, là.

Plus elle l'écoutait parler, plus elle avait envie de le gifler. Elle était triste qu'ils en soient arrivés là au fond. On aurait jamais pu croire en les regardant maintenant, qu'ils s'entendaient si bien avant. T'as une drôle de façon de me montrer que j'suis une amie. dit-elle en râlant. Et en plus il avait le culot d'avouer qu'il comprenait pas ? C'était trop pour la jeune femme et elle avait exploser, vidant son sac, crachant son venin à la figure. Elle ne mâchait pas ses mots en même temps, est ce qu'il le méritait ? Ou est-ce qu'elle en faisait trop et est-ce qu'elle prenait les choses trop à cœur ? Peut être un peu tout à la fois. Mais elle était comme ça la mini Gallagher, sensible et extrême. Tout ou rien. C'est vrai, ça change tout d'être désolé. dit-elle en l'assassinant du regard. Le truc c'est que tu comptais vraiment pour moi en dehors du cul, j'veux dire et puis du jour au lendemain plus rien. rajouta-t-elle en se radoucissant, malgré elle. Elle ne lui en voudrait pas toute sa vie, mais, elle était comme ça Mary. Elle avait besoin d'exister au yeux des gens, surtout ceux qui comptait pour elle. Elle n'était pas le parfait exemple non plus et elle n'était surement pas mieux. Mais, c'était la reine pour rappeler aux gens quand ils faisaient des erreurs, surtout vis à vis d'elle, c'est un fait.Si en fait, tu m'as vraiment donné cette impression. répondit-elle tristement.

Lorsque Mary râla à nouveau, sur le fait qu’il avait une drôle de façon de lui montrer qu’elle était une amie pour lui, Elmo soupira bruyamment tout en détournant le regard. Il secoua la tête puis haussa les épaules. « Ouais ben, apparemment, j’fais jamais quoi que ce soit correctement, moi. » Râla-t-il à son tour, en ne pensant qu’à son nombril encore une fois. C’était Mary qui avait souffert de son absence et c’était lui qui trouvait le moyen de ramener ça à sa propre personne. C’est que ces derniers temps, l’italien avait l’impression de tout faire de travers. Il avait déçu Bella, il avait déçu Bellamy, il avait déçu Milo, et la liste continuait à s’étendre, encore et encore. Qu’est-ce que ça lui prendrait pour comprendre que c’était lui, le problème ? Lui et ses enfantillages, lui et son immaturité ? Attendait-il de tout perdre ? Il n’en avait pas envie. Alors, pour ne pas perdre Mary, il s’excusa, tentant de justifier ce qui n’était pas justifiable. Il avait été con et elle avait raison, se montrer désolé ne changeait pas tout. « Alors t’acceptes pas mes excuses ? Qu’est-ce qu’il faut que je fasse pour me rattraper ? Pour que tu me pardonnes ? » Il allait ajouter qu’il n’allait quand même pas se mettre à genoux mais il jugea que pour le moment, il avait assez dit de bêtises. Son ton de voix était déjà assez énervé, pas besoin d’en rajouter avec des paroles déplacées. Mary, elle comptait pour lui, vraiment, et il s’en voulait de ne pas avoir réalisé qu’il l’avait à ce point délaissée. Mais il ne savait pas quoi faire ou quoi dire de plus. « Eh bien c’était pas volontaire. T’es pas qu’une histoire de cul, pour moi, Mary. D’abord on a été ensemble et pis après ça a évolué, et p’t’être qu’on se voyait surtout pour le sexe ouais mais c’était pas que pour ça. Crois-moi le sexe je peux le trouver avec bien d’autres. » Vas-y Elmo, plante-toi. « C’est qu’avec toi y’avait plus que ça, justement. C’est pour ça que je revenais toujours à toi. » Expliqua-t-il. 

Le jeune italien lui tapait sur le système à ne rien comprendre. Ce n'était pourtant pas compliqué. Elle ne préférait même pas répliquer sinon, elle allait vraiment finir par lui mettre une gifle. Elle n'était pas violente Mary, mais parfois, ça partait tout seul alors il fallait vraiment qu'elle se calme. Les excuses, elle trouvait ça trop facile, elle ne marchait pas comme ça Mary. Elle voulait se sentir plus importante que ça, plus que de simples excuses. J'veux pas des mots, j'veux des actes et je vais pas tout te dire, tu te débrouilles. dit-elle en plantant son regard dans le sien. Elle leva les yeux au ciel face à sa réflexion. Parce que t'en baisais beaucoup d'autres en même temps que moi ? demanda-t-elle en fronçant les sourcils. Il avait vraiment le don de s'enfoncer. Au fond, elle s'en foutait un peu de pas être la seule qu'il baisait, mais elle en profitait qu'il creuse sa tombe tout seul, pour l'achever un peu plus encore. Oui mais un jour t'es plus revenu, tu répondais même plus à mes messages. dit-elle en se radoucissant. Que tu veuilles qu'on arrête, j'aurais compris, mais que tu m’éjectes de ta vie comme tu l'as fais, ça non. Ça passait pas, et ça passe toujours pas. dit-elle d'une petite voix, telle une enfant. J'suis pas sur que Vega est tout compris non plus, un jour on s'entendait tous bien et l'autre ses deux meilleurs amis s'ignorait et moi j'avais pas vraiment d'explication à lui donner. dit-elle en haussant les épaules. Parce qu'elle même, elle n'avait pas compris ce qui s'était passé.

Généralement, on ne demande pas à l’autre quoi faire pour se faire pardonner, non. On le fait. Mais Elmo ne savait pas comment faire. Il avait toujours su se sortir de ce genre de situations avec des excuses. Des excuses et des beaux yeux. Il se doutait toutefois que Mary n’en aurait rien à faire de ces derniers, pas après qu’il l’ait ignorée pendant tout ce temps comme si elle ne valait rien à ses yeux. Ça avait beau être totalement faux, Elmo arrivait au moins à comprendre pourquoi Mary s’était fait cette idée, et que celle-ci était maintenant bien ancrée dans sa tête. « Oh my god, si tu veux de grands gestes romantiques comme ça pour ça, j’veux même pas imaginer ton copain plus tard. » L’italien n’arrivait tout simplement pas à se la fermer. Tout ce qu’il disait ne servait qu’à envenimer sa relation avec Mary, alors qu’il aurait sincèrement voulu que tout s’arrange entre eux. Quand la jeune femme rebondit sur son commentaire en lui demandant s’il en baisait beaucoup en même temps qu’elle, Elmo leva les yeux au ciel. « Pas quand on était ensemble, mais après, ben … » Un peu plus et il lui donnait le nombre exact, quoi. Elmo tenta d’expliquer à Mary qu’elle avait ce je-ne-sais-quoi de plus que les autres, qui faisait en sorte qu’il revenait toujours à elle, mais ça n’excusait pas le fait qu’il avait cessé de revenir, du jour au lendemain, justement. « J’ai merdé, c’est ça qui s’est passé. Et tu me fais réaliser que j’ai merdé à bien plus grande échelle que je pensais. Mais j’essaie vraiment de réparer les pots cassés, Mary … Et je commencerai par toi, parce que je vois bien que je t’ai blessée, et j’voulais vraiment pas … » Il soupira. « Par contre si tu veux des actes là j’ai pas grande marge de manœuvre ici et maintenant alors je me reprendrai quand tu t’y attends pas … » Il osa esquisser un mince sourire.  

La jeune femme était désespérée par le comportement de l'italien. C'était pourtant pas compliqué à comprendre, mais non. Il s'enfonçait dans de plates excuses avec une répartie à la con. T'as été mon mec espèce de débile. dit-elle en levant les yeux au ciel. Au fond, elle était bien contente de ne plus être avec lui. Ils auraient probablement finis par s’entre-tuer avec leurs personnalités incompatibles. Et quand elle lui demanda, si il y en avait eu beaucoup d'autres, évidemment, il continuait à s'enfoncer. Mais c'était pour être sarcastique, tu vas pas me sortir l'emploi du temps de ton petit machin non plus ? s'écria-t-elle. La jeune femme finit par s'adoucir alors qu'il semblait enfin prendre conscience qu'il avait pu lui faire du mal en la mettant de côté de la sorte. Oui tu m'as blessée. dit-elle en plantant son regard dans ses yeux. Des actes je demande que ça. répondit-elle en souriant elle aussi. Je n'aime pas te détester. dit-elle en faisant la moue. Elle avait l'impression de passer pour la méchante, alors que c'est juste qu'il ne comprenait pas grand chose. Mais elle n'avait pas la patience Mary, du moins, elle ne l'avait plus. Elle ne ferait plus d'effort tant qu'il n'en ferait pas un minimum, ça c'était sûr. Elle voulait des preuves, qu'il lui montre qu'il tenait un minimum à elle. C'était tout ce qu'elle demandait au fond, ce n'était pas si compliqué.

Elmo leva les yeux au ciel quand Mary lui rappela qu’il l’avait un jour été, son copain. Il n’aurait même pas dû avoir à l’imaginer, il l’avait vécu. Mais il semblait l’oublier, ça, tout comme il semblait oublier pas mal de trucs pourtant importants. L’amour lui faisait-il autant perdre la carte ? « Ouaaaais bah à l’époque tu m’semblais pas autant demandante. » Se défendit-il, encore et toujours pour avoir le dernier mot, même si le mot en question était celui qui faisait de lui l’homme le plus immature. Il n’arrêtait d’ailleurs pas de s’enfoncer, Elmo, à chaque fois qu’il ouvrait la bouche c’était pour creuser un peu plus sa tombe. « Mon PETIT machin ? C’est pas ce que tu disais … » Évidemment qu’il bloquait là-dessus et non pas sur le vrai message derrière l’intervention de Mary. Son égo, toujours son égo, celui qu’il fallait toujours flatter dans le sens du poil, celui qui semblait si délicat et requérir tellement d’attention. Il était pitoyable, Elmo, et quand il en prit un peu conscience, il se montra au moins assez raisonnable pour s’excuser réellement cette fois. Ses paroles n’étaient pas les plus belles, ses excuses pas les plus poussées, mais elles étaient sincères. Grands gestes ou pas. « Alors t’en auras. T’en auras jusqu’à ce que toute cette histoire soit derrière nous. Et après encore, parce que tu le mérites. » Il sourit, s’approchant d’elle alors qu’elle faisait la moue. « J’aime pas quand tu me détestes non plus. » Il eut un léger rire avant d’ouvrir ses bras, prêt à y accueillir Mary. « Je peux ? » Demanda-t-il, ne sachant pas si les hostilités étaient officiellement terminées ou non.

C'est bizarre, une relation. Un jour t'es fou amoureux de la personne et une fois que c'est finis, tu ne vois plus que ses défauts et que la découperait bien, morceaux par morceaux. C'était un peu le cas avec Elmo, il lui était vite sortit par les yeux et cette andouille ne faisait que s'enfoncer, ne sachant pas vraiment se défendre et ça lui donnait tellement envie de lui mettre des claques. Demandante ? Elle hallucinait, mais, elle se contenta de lever les yeux au ciel. Il ne comprenait vraiment rien. En revanche, il lui décrocha un petit rire quand elle compris de part sa réponse qu'elle l'avait vexé en parlant de la taille de son sexe. Il est petit jusqu'à ce que tu avoues que tu as tord. dit-elle en croisant les bras, boudeuse, comme une enfant. Parce qu'au fond, c'est ce qu'ils étaient encore, deux grands enfants. Finalement, la tension redescendait et sa vision de l'italien s'adoucit quelques peu pendant qu'il s'approchait d'elle, alors qu'elle boudait encore. Elle finit par lui lâcher un sourire, un peu plus sincère que les autres et elle n'hésita pas une seule seconde quand le jeune homme lui ouvrit ses bras. Elle s'y installa dedans, sans dire un mot. Elle ferma les yeux, c'était toujours rassurant d'être dans des bras qu'elle avait très bien connu autre fois. Sentir une odeur qui était souvent mélangé à la sienne avant, elle aurait même pu dire qu'il lui avait manqué mais, il était hors de question de flatter son égo.

Mary savait le prendre par les sentiments, en affirmant que son pénis serait petit jusqu’à ce qu’il admette qu’il avait tort. Au moins, Elmo pouvait en déduire que son sexe était objectivement d’une très bonne taille, et que ce n’était que subjectivement, selon les humeurs de son ancienne flamme, que ça pouvait varier. Le voilà rassuré dans sa confiance en lui-même qui se devait de déborder. « J’ai eu tort, j’ai été un gros con. » Admit-il, et pas que pour que Mary retrouve un peu d’estime pour lui, physiquement parlant. Bien sûr que non. Il savait aussi pertinemment à quel point il l’avait déçue et il en comprenait désormais les raisons. Il n’était pas une lumière, Elmo, et il était pas mal centré sur lui-même, mais il suffisait de prendre le temps de lui expliquer sa bêtise pour qu’il essaie de changer. Dans ce moment de trêve et de douceur, l’italien ouvrit ses bras à Mary qui vint s’y blottir sans hésitation. La tempête était passée, jusqu’à ce qu’il merde à nouveau. « T’es occupée, aujourd’hui ? T’avais des plans ? Parce que tout ça, ça m’a bien donné envie qu’on s’commande trop de bouffe pour nous deux et qu’on regarde trois films d’affilés … » Il esquissa un sourire en se décalant juste assez pour mieux la regarder. C’était une des choses qui leur arrivait de faire, lorsqu’ils étaient ensemble. Et il devait l’admettre, ça lui manquait.