| | Bienvenue à Bowen, petite ville côtière du Nord-Est de l' Australie, abritant moins de 7 000 habitants. Si vous recherchez le calme, la bonne humeur et la joie de vivre, vous serez au paradis. Tous les habitants vous le diront, Bowen est l'endroit idéal pour se ressourcer. Et puis ne vous inquiétez pas pour l'intégration, ici tout le monde se connaît et les habitants adorent accueillir les nouveaux. › suite. |
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| Place your head on my beating heart + Violence | |
| | Auteur | Message |
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Invité | Sujet: Place your head on my beating heart + Violence Dim 7 Juil 2019 - 2:05 | |
| ...Non, j'te dis que je ne fais plus ça, j'suis plus dans le système. [Mais j'ai été bon client, tu peux bien m'avoir un nouveau flingue.] Pas la peine d'insister, j'ai tout arrêté, ça fait plusieurs mois maintenant. [J'te paierais le prix qu'il faut, j'm'en fous, t'es le seul en qui j'ai confiance, t'as toujours été réglo] C'est pas question de ça, Will. De toute façon je n'ai plus aucun contacts, j'peux rien pour toi aujourd'hui [Franchement ça me déçoit, comment j'vais faire sans toi ? Tu m'fous dans la merde là.] C'est pas mon problème, moi j'étais juste vendeur, j'ai fermé boutique, trouves quelqu'un d'autre. Comment t'as eu mon numéro d'ailleurs ? [Je sais comment te trouver, c'est pas bien compliqué Terry. Et j'suis pas le seul tu sais, alors faut y réfléchir à deux fois avant de fermer boutique comme tu dis.] Arrête Will, je l'ai toujours dit, les menaces ça ne marche pas avec moi. Il n'y a jamais eu de problèmes entre nous et ça restera comme ça. Avise-toi de venir me provoquer, tu sauras à qui tu as affaire. Maintenant vas te fournir ailleurs. J'veux plus d'ennuies, j'ai été clair avec tout le monde. Terrence raccrocha le téléphone avant de le poser rageusement sur le plan de travail de sa minuscule cuisine. Il soupira bruyamment en pensant qu'il n'en aurait jamais fini avec ce trafic d'armes. Ca faisait des mois qu'il avait tout rendu, coupé les ponts avec ses contacts et ses fournisseurs, rendu l'argent qu'il devait, il était clean à présent, il s'était lavé les mains. Pourtant on continuait toujours à tenter de l'appeler, quelques anciens clients venaient toujours à la boutique, certains le menaçaient de tout révéler, mais c'était des paroles en l'air, ni eux ni lui n'avaient intérêt à ce que ça se sache, tout ça était parfaitement illégal et ces armes avaient pour la plupart du temps fait couler du sang alors il n'avait pas peur des menaces. Au pire il risquait de tomber sur un mec qui voudrait lui casser la figure, mais ça il saurait s'en arranger. Cette histoire d'armes lui avait couté une partie de sa vie, failli détruire complètement sa relation avec Violet, elle avait fait beaucoup de mal et il n'en était pas fier alors il voulait que tout ça soit derrière lui et que ça y reste, Kelly était bien plus serein depuis qu'il ne vendait que des articles de surf dans sa boutique et qu'il n'avait plus à craindre que quiconque ne pénètre dans son arrière boutique. La preuve, c'est à cet endroit qu'il s'était réconcilié de façon plus qu'agréable avec la belle surfeuse et depuis quelques semaines il semblait que les choses veuillent enfin aller pour le mieux. Un jappement de Stan et il tourna la tête vers l'extérieur de sa caravane, la petite porte d'entrée était toujours ouverte lorsqu'il était chez lui, il aimait voir l'extérieur et de cette façon il entendait mieux l'océan. Il se dirigea vers son chien qui remuait joyeusement la queue et c'est là qu'il la vit, assise sur une de ses chaises de jardin, le regard dans le vide. Violet ? Son cœur rata un battement alors qu'il repensait à la discussion à laquelle il venait de mettre fin, était-ce possible qu'elle ait entendu quoi que ce soit ? T'es là depuis longtemps ? Sa moue accusatrice montrait qu'il n'était pas à l'aise, pourtant la brune n'avait rien fait de mal. Il aurait voulu se réjouir de cette visite improvisée mais il était crispé.
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| | | Invité | Sujet: Re: Place your head on my beating heart + Violence Dim 7 Juil 2019 - 6:01 | |
| Si je dors chez toi, Terrence, jamais plus je ne voudrais te quitter... Quand Violet l'avait averti, elle avait été honnête. Plus jamais elle ne voudrait passer une seconde de plus loin de ses bras, trop longtemps forcés à se tenir loin l'un de l'autre contre leur gré. Depuis cette nuit où il l'avait invité à ne plus jamais le quitter, où ils avaient scellé leurs promesses par une nuit logé l'un contre l'autre, une nuit où Violet n'avait pas fait de cauchemars, que des rêves, elle avait tenu parole. Jamais plus elle ne s'était séparée de lui, trouvait inlassablement toutes les nuits le chemin de son lit, seul endroit où la brune se sentait à l'abri. Les conséquences du braquage et de son accident étaient encore présentes, les douleurs n'étaient pas complètement disparues, mais dans les bras de Terrence, Violet se sentait hors de danger, invincible. Ils avaient, tous les deux, troqué leur indépendance mutuelle pour renouer leur relation, rattraper les mois perdus, les mois qu'ils avaient gâchés à se tenir éloignés, ils rattrapaient le temps qu'ils avaient dû passer l'un sans l'autre, jusqu'au millième de seconde. Et ce soir n'échappait pas à la règle. Après avoir fermé la boutique, Violet s'était dirigé vers le café Imogen pour commander une boite de biscuits, clin d'oeil à cette soirée d'ouverture, celle où Terrence n'avait trouvé d'autre introduction, après s'y être présenté avant la fermeture, que le mensonge des biscuits mangés, biscuits qu'il n'avait jamais achetés, en réalité, mais qui lui avait servi d'échappatoire. Ce soir, enfin, ils partageraient une boite des fameux cookies de Jake. Terrence ne fermait jamais la porte de sa caravane, préférant regarder la mer que de se sentir pris au piège entre quatre murs bien trop rapproché les uns des autres. Chez lui, c'était invitant, les chaises de jardin peuplant le devant de son camping-car comme une convocation à s'y assoir, à venir discuter. Et la porte ouverte n'était qu'une suite logique de sa liberté éternelle, de son envie de ne jamais se sentir restreint, lui, l'homme libre, l'homme indépendant. S'approchant de la caravane, la commerçante y entendait la voix solitaire de son amant, des paroles qu'elle ne pouvait distinguer avec certitude. Plus elle s'y avançait, plus les mots devenaient clairs. Système, arrêté depuis plusieurs mois, vendeur, fermé boutique, menaces, provocation, fournir, ennuies. Violet s'arrêta sèchement, fronçant les sourcils, tentant de démystifier les différents mots qui, hors contextes, sonnaient alarmant à ses oreilles. Les rumeurs courraient sur lui, sur Terrence, de n'être pas si réglo qu'il tentait de le faire croire. On parlait de trafic, d'armes illégales. Violet n'y avait jamais accordé plus d'attentions, parce qu'on racontait bien ce que l'on voulait pour salir la réputation de Kelly. Les hommes qui sortaient de prison faisaient peur, Terrence n'échappait pas à la règle. On tentait de salir son image et, ainsi, brouiller ses affaires, lui faire perdre sa boutique, anéantir sa vie. Elle avait toujours été la première à le défendre. Et pourtant, ce soir, ces mots qui sortaient de la propre bouche de son amant, s'assemblaient et s'emboitaient parfaitement dans le moule de toutes les rumeurs non fondées qu'on racontait à son sujet. Boite de biscuits à la main, elle s'était assise sur une chaise de jardin, troublée, sans réponse à toutes les questions qui fusaient à présent dans sa tête, qui se bousculaient et qui tentaient de trouver la vérité dans ce lot de mensonge. Violet ne resta pas anonyme longtemps alors que Stan sentit sa présence, l'annonçant à son maître d'un jappement enjoué, réaction qui ne fut pas réciproque venant de son propriétaire lorsqu'il l'aperçut, le regard vide de sens, fixé vers l'océan. Elle se tourne vers lui lorsqu'il prononça son nom, Stan aux pieds de la belle qui lui gratta la tête en guise de salutation, la boite de biscuits toujours sur ses genoux, intacte, qui n'avait pas bougée. Elle qui comptait lui faire une surprise, le trouvait réellement surpris, mais pas comme elle l'avait imaginé. Il semblait surpris et coupable, presque fâché, même, qu'elle soit sur sa propriété. Elle s'efforça d'afficher un mince sourire sur son visage en guise de salutation, juste avant qu'il ne lui demande depuis combien de temps elle s'était posée là. Elle prit un moment pour le fixer, détailler son visage crispé, avant de daigner lui répondre. Depuis trop longtemps, avoua-t-elle avant de se lever. Je voulais te faire une surprise, dit la brune en désignant la boite qu'elle tenait à présent dans ses mains, s'avançant vers lui. Mais je crois que je n'ai rien à faire ici, finalement, conclue-t-elle en lui tendant la boite qu'il prit, sans vraiment s'y obstiner. Violet sourit à nouveau, un sourire qui se voulait triste, coupable d'avoir surpris une discussion qui n'était pas la sienne, qui ne la regardait pas, mais à la fois perturbée de ce qu'elle avait entendu. Ele secoua la tête. Ce sera toujours ça, entre nous ? Que pointait-elle du doigt exactement ? Elle ne le savait pas elle-même. Parlait-elle des secrets ou du mécontentement de Terrence quant à sa visite non annoncée ? Ou peut-être même un peu des deux. J'ai plus envie de tout ça, Terrence. Pourquoi ça ne peut pas être simple entre nous ? Pourquoi j'ai l'impression que tu me caches quelque chose ?
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| | | Invité | Sujet: Re: Place your head on my beating heart + Violence Lun 8 Juil 2019 - 15:28 | |
| Il ne s’était pas passé une nuit depuis leurs retrouvailles sans que Terrence et Violet ne dorment ensemble. Parfois il venait la chercher à son magasin en fin de journée et ils faisant le chemin ensemble sur le sable, parfois elle frappait un peu plus tard à sa porte et le trouvait généralement en pleine cuisine ou sur la plage juste devant sa caravane à jouer avec Stan. Ces soirées étaient simples et teinté de cette douceur de vivre à laquelle Kelly aspirait tant. Il aimait cette nouvelle habitude qu’ils avaient pris naturellement quand ils avaient décidé d’arrêter de se faire la guerre. Le surfeur avait besoin d’une sorte de routine, que tout soit bien à sa place, en ordre dans sa vie, il avait gardé ça de l’armée puis de la prison, rien qui pourrait trop le perturber ou le faire sortir du rang qu’il tenait. Et ce nouveau quotidien avec Cox lui allait plutôt bien. Pour une raison qu’il ne saurait expliquer, ils s’endormaient toujours dans son lit, jamais celui de la brune. Peut-être parce que sa maison leur rappelait le souvenir douloureux de la soirée où elle l’avait trouvé misérable au bar et où il avait osé l’agresser pour la faire fuir. Ils n’en avait jamais reparlé, lui avait trop honte et elle peut-être trop peur de ce qu’il pourrait lui révéler. Jusque là tout allait bien entre eux, on n’était pas encore au stade où ils pensaient à s’installer ensemble, c’était bien trop tôt et Terrence le solitaire avait besoin de son indépendance. Mais même si certains soirs ils étaient affairés chacun de leur côté, même si ce n’était pour se retrouver que tard dans la nuit, Violet finissait par retrouver le chemin de son amant sur la plage et c’était dans ses bras qu’elle s’endormait, sereine. Elle avait l’air plus apaisée depuis leur réconciliation, comme s’il avait su panser ses maux et faire fuir ses angoisses. Terrence ne s’attribuait aucun mérite, mais c’était probablement un peu grâce à lui malgré tout. Ce soir il savait qu’elle allait le rejoindre, mais sa conversation téléphonique l’avait perturbé et il ne s’attendait pas à la voir arriver si tôt et à ce qu’elle le prenne en faute. Le ténébreux ne savait pas mentir, cette fois n’échappait pas à la règle, sa mine sombre ne fit qu’ajouter un peu plus à la gêne qui s’installait entre eux. Il attrapa la boite qu’elle lui tendait, interdit, mutique. Incapable de ne pas penser qu’après tous ses efforts pour qu’elle n’apprenne rien, pour que sa réputation ne restes qu’une légende urbaine même aux yeux de Violet, tout venait de voler en éclat à cause de ce idiot de Will alors qu’il n’avait plus rien à lui vendre et plus rien à cacher à sa maîtresse depuis des mois. Curieux, mais aussi pour fuir le regard de Violet, il l’ouvrit distraitement pour y trouver des cookies encore tout chauds qui sortaient assurément du four, il était écrit Imogen sur la pastille, les fameux cookies de Jake. Merde il avait vraiment tout gâché jusqu’au bout. Ne pars pas Violet, c’est pas… c’que tu crois. Mais si, ça l’était, c’était totalement ça, alors il se tut pour ne pas s’enfoncer davantage. Elle avait surpris une conversation sans équivoque et avec tout ce qui se disait sur le commerçant, elle avait probablement compris de qui il s’agissait. Sa question suivante donna à Terrence l’impression d’un coup de poing dans le ventre. Il la la laissa continuer sans rien répondre, sa plus mauvaise habitude, les silences qui en disaient long. Il soupira dans sa barbe en cherchant de sa main libre son paquet de clopes dans sa poche. Tu ne trouves pas que c’est simple ? Depuis quelques semaines il n’y a rien de plus simple entre nous. Et pour cause, elle n’avait rien demandé, docile elle avait accepté son retour sans broncher et égoïstement Terrence s’en portait bien. Ca dépend, qu’est ce que tu crois avoir entendu ? Il s’avança vers elle, ils étaient séparés par la petite table de jardin qui allait avec les chaises, Terry y déposa la boîte de biscuits pour pouvoir allumer sa cigarette en fixant Violet du regard. Ce qui s’apprêtait à être dit c’était l’ultime secret qu’il n’avait encore jamais voulu lui révéler. Après ça elle saurait tout, il n’aurait plus rien à lui cacher. Pourtant ce n’était pas n’importe quel secret et il n’en était pas fier parce qu’il impliquait qu’il lui mentait depuis le début de leur relation, ainsi donc il remettait en cause le fondement même de la confiance qu’elle lui portait, il remettait en cause toute leur histoire déjà bien assez chaotique, une nouvelle fois.
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| | | Invité | Sujet: Re: Place your head on my beating heart + Violence Lun 8 Juil 2019 - 22:54 | |
| C'était trop beau pour être vrai, trop facile pour durer. Il avait fallu, encore une fois, que la vie veuille les savoir incapables de se laisser un répit, incapables de se laisser une réelle chance. Les derniers jours avaient été formés d'une telle simplicité, comme s'il était d'une évidence que ces deux âmes déchues étaient faites l'une pour l'autre. Et pourtant, aujourd'hui, on leur dépeignait l'inverse, leur mettant encore une fois une montagne à surmonter. Si, toutes les nuits dernières, Violet avait cherché à trouver le chemin vers Terrence, ce soir, elle ne sentait plus la bienvenue alors qu'il posait son dur regard sur elle, l'accusant, sans même le dire, d'avoir été de trop dans cette conversation qui ne pouvait être destinée à trois personnes. Parce qu'il était évident que l'enjeu, c'était ça, qu'elle avait entendu sa conversation, ou du moins une partie de cette dernière, cette discussion qui dissimulait bien trop de non-dits. Évidemment qu'elle avait entendu, évidemment qu'elle commençait à assembler les morceaux de puzzle, associant ses dires aux rumeurs qui courraient à son propos. Rumeurs que la brune n'avait jamais pris soin d'adresser, avec lui, accordant une confiance bien trop aveugle à cet homme. À présent, elle ne savait même plus si elle pouvait lui faire confiance, sentant cette dernière ébréchée. Prête à se retirer, elle se leva, lui tentant la boite blanche qu'elle tenait entre ses mains, s'extirpant de ce doux souvenir qu'ils auraient pu savourer. Il lui interdit de partir, ne terminant pas sa phrase, en devinant bien l'issue de secours impossible à y trouver. C'est pas ce que je crois ?, demanda-t-elle, un ton accusateur. Y avait-il une autre explication ? Qu'est-ce que c'est, alors ?, demanda la brune, sans pour autant attendre une réponse de la part de Terrence, lui qui laissait bien trop souvent les silences teinter leurs échanges, économisant ses mots alors que là, c'était un bon moment de se justifier. Je croyais que c'était simple, précisa-t-elle, mais comment ça peut réellement l'être, dis-moi ? Entre notre passé et les secrets qui planent toujours. Il savait qu'elle avait raison, qu'elle ne mentait pas, qu'il y avait bien ce nuage au dessus de sa tête. Elle s'était laissé amadouer par ses sentiments, par des mots échangés qui effaçaient bien des comportements, qui pardonnaient, à condition qu'ils ne marquent la fin de ces cachoteries. Violet avait accepté bien des choses, bien de lourds secrets, et elle pourrait, éventuellement, en supporter d'autres. Mais le mensonge, ça, non. Quand il lui demanda ce qu'elle croyait avoir entendu, parmi ces bribes de conversation, Violet ne bougea pas d'un pas, même lorsqu'il daigna s'avancer près d'elle, séparé seulement par la table de jardin où il y posa la boite de biscuits pour allumer une éternelle cigarette, comportement qui venait agacer la surfeuse déjà irritée. Pouvait-il s'empêcher de le faire, une fois seulement ? Quand elle osa enfin lui répondre, la commerçante ne passa pas par quatre chemins. Droit au but, elle se lança. Qu'est-ce que tu vends dans ton arrière-boutique ? Défiante, elle croisa ses bras sur sa poitrine. Des armes, elle le savait, elle le savait trop bien, grâce à toutes ces rumeurs qui circulaient et qu'elle avait choisi de balayer du revers de la main, se disant qu'il ne lui cacherait jamais ce genre de pas, pas maintenant, pas aujourd'hui qu'ils s'étaient retrouvés. Des armes, c'était la réponse à laquelle elle s'attendait. Rien de moins.
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| | | Invité | Sujet: Re: Place your head on my beating heart + Violence Mer 10 Juil 2019 - 14:30 | |
| Sûrement que c’était trop beau, que les choses n’auraient pas pu continuer comme ça des années. Terrence avait été naïf de penser qu’il pouvait garder pour lui son ultime secret sans que Violet ne le découvre jamais. Il aurait pourtant dû apprendre avec l’expérience que tout finissait par se savoir un jour et que plus on attendait plus le prix était fort à payer. Il ne répondit pas à sa question qui sonnait comme un défi, serait-il capable d’enfin lui cracher la vérité à la figure… Il était évident qu’elle le connaissait trop bien pour savoir qu’il ne fallait pas attendre de réponse en posant les choses de cette façon. Il lui dirait à sa manière, quand lui l’aurait décidé et pas autrement. Il secoua la tête, elle avait raison, rien ne serait jamais simple entre eux. Et même s’il venait à lui dire et même si par miracle elle lui pardonnait et qu’ils en auraient fini avec ses secrets qui prenaient trop de place. Il y avait encore le poids de tous ses non-dits, des trahisons, de son passé trop lourd et de celui qu’ils partageaient à présent et qui n’était pas fait que de douceur. Kelly était un homme torturé, rongé par les remords et les regrets, aigri de beaucoup de choses, solitaire et bourru, il le resterait malgré son apprentissage de l’amour aux côté de sa belle américaine. Il était complexe et visiblement il aimait compliquer ses histoires, il s’était déjà mis dans de sales situations et rien ne garantissait qu’il ne recommencerait pas, pour diverses raisons. C’était dans sa nature et il avait prouvé plusieurs fois qu’on ne le changerait pas si facilement. Alors quel intérêt avait Violet à perdre son temps avec une personne telle que lui ? L’amour qu’elle lui portait, aussi fort soit-il valait-il la peine de se faire tant de mal ? Il ne s’était pas posé la question lorsqu’il l’avait presque supplié de revenir vers lui, à présent il était trop tard, le mal était fait. T’as raison, c’est jamais simple avec moi. Il en aurait presque soufflé alors qu’il sortait ce paquet de cigarettes qu’il cherchait dans sa poche. Violet n’aimait pas qu’il fume, encore moins lorsqu’ils se disputaient. Mais lui en avait besoin et il n’en avait jamais rien eu à faire qu’elle lui reproche son addiction, il ne comptait pas changer ce petit travers là, c’était sa soupape à lui. A sa question à lui, qui sonnait presque aussi comme un défi, elle ne prit pas de gants pour lui demander ce qu’il vendait dans son arrière-boutique. S’eut le don de lui arracher un rictus faussement amusé, il était mal à l’aise pourtant c’était dans ce genre de situation qu’il était le plus désagréable, parce qu’il jouait au jeu de la provocation et il était doué à celui-ci. Tu l’as vue, mon arrière-boutique, tu te souviens Violet ? Quand on s’est aimé sur le plan de travail. Mais t’étais peut-être trop occupée à penser à autre chose plutôt que de fouiner pour savoir. Je n’y vends rien, plus rien. Il était grinçant, mauvais et il ne s’en rendait même pas compte. Quand il se sentait agressé, au pied du mur, c’était dans ces moments là qu’il était le pire. Et il faisait du mal à la seule personne qu’il voulait protéger de tout ça, sans encore s’en rendre compte. En la fixant d'un regard trop dur, il alluma cette cigarette qui la rendait encore plus folle de rage et tira dessus comme pour apaiser ses nerfs un peu trop à vif.
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| | | Invité | Sujet: Re: Place your head on my beating heart + Violence Jeu 11 Juil 2019 - 6:32 | |
| Dans la vie qu'ils avaient tous les deux choisi de se créer, tout était une question de choix. Leur relation aurait pu être simple, depuis le départ, s'ils ne s'étaient d'abord pas laissé envenimés par les futilités de la concurrence alors que, dès lors, leurs boutiques étaient bien différentes, jamais de réelles compétitrices. Elle attirait des touristes et des débutants, il attirait des locaux et des experts, dès le début, ça avait été clair. Initiatrice des boutiques en ce genre à Bowen, elle avait aussi une patience dont il n'était pas doté et ils le savaient, tous les deux, depuis bien longtemps. Mais au-delà de ces complexités qui auraient pu être effacées, qui auraient pu être évitées, il y avait aussi tous les secrets autour de leur relation si seulement, lorsqu'ils ont choisi de s'aimer, toute la vérité aurait pu s'être dite, d'un seul coup, pour éviter les multiples déceptions et remises en question. S'ils avaient pu vivre cette douleur qu'une seule fois, apprendre à se pardonner, et ensuite vivre heureux leur histoire, dans une routine qui deviendrait la leur. Non. Non parce que c'était trop simple. Ils étaient les précurseurs de cette complexité légendaire. Complexité qui prenait place dans leur soirée avant même qu'elle ne se soit présentée à son amant, avant même qu'elle ait annoncé son arrivée. Il avait peut-être initié les hostilités, par son air accusateur lorsqu'il remarqua la présence de la brune, pourtant, là, c'était plutôt Violet qui les poursuivait, animée par la colère qui avait suivi la culpabilité. C'était tout un lot d'émotions qui s'interloquaient dans son coeur et dans sa tête, comme chaque fois qu'il était question d'eux. Cependant, cette fois, c'était différent. Elle pensait, en acceptant de lui faire à nouveau une place dans sa vie, de briser toutes les barrières qui les séparaient, qu'ils repartaient sur de bonnes bases. Et pourtant, la commerçante n'avait su voir juste. Elle se trouvait, à nouveau, à découvrir la vérité à son insu, plutôt que de l'avoir abordé simplement. Et elle était fatiguée, Violet, de ce genre de mauvaises surprises qui tombaient toujours sur elle. Il y avait eu cette arme planquée dans la cuisine, ce premier mensonge qui était pourtant aussi en lien avec le dernier, sans pour autant le savoir à l'époque. Cette arme, la prison, l'armée, Lena et maintenant le possible trafic illégal qu'il entretenait dans son arrière-boutique. Elle était fatiguée, Violet, fatiguée de devoir se battre pour son droit à la vérité, fatiguée de devoir quémander ce qui, pourtant, devrait être d'une évidence. Quand elle pointa la défectuosité de leur relation, le manque de simplicité qui avait eu raison d'eux, Terrence s'emballa à son tour, sans surprise. Ils étaient explosifs ensemble, des bombes à retardement. Ça pourrait l'être, pourtant, si tu disais la vérité, osa-t-elle avouer. Elle tue pourtant sa dernière pensée, si elle l'avait ajouté, Terrence aurait claqué une nouvelle pointe qui, inévitablement, aurait lancé la troisième guerre mondiale. Et, la guerre, ils l'avaient déjà bien assez faite. À défaut d'éclater un conflit supplémentaire, Terrence s'alluma une cigarette qui empoisonna son espace. Elle recula d'un pas, exprimant son mécontentement silencieusement, alors qu'elle osait lui poser la question qui déterminerait la suite de leurs échanges. Ils savaient bien, tous les deux, qu'ils étaient au courant. Et pourtant, si Violet supposait qu'il avait fait la vente d'armes dans son arrière-boutique, il lui manquait tout de même encore des pièces au puzzle pour en comprendre le tableau en son entièreté. Avec qui était-il affilié, était-ce pour ça qu'il cachait une arme dans sa cuisine, y avait-il un lien avec ses ecchymoses le soir où elle l'avait trouvé complètement ivre au Elm Street ? Violet attendait une réponse, la vérité, ce que le militaire choisi d'éviter, tournant autour du pot, s'achetant encore du temps. Mais le temps, il se faisait court. Il commençait à manquer. Violet s'impatientait, les bras à présent croisés sur sa poitrine. Et quand il eut terminé sa désagréable réplique, seulement lorsqu'il eut terminé, Violet secoua la tête, visiblement déçue de son attitude, le regard brillant, humiliée de la façon dont il avait choisi de lui répondre. Le goût amer du soir où elle l'avait ramené chez elle, trop saoul pour prendre sa voiture, lui revient en bouche. Le baiser forcé qu'il lui avait volé, ces mots violents qui avaient été prononcés, et cette gifle, signe qu'il avait dépassé les bornes. Elle lui picotait encore la paume, bien trop tentante à l'instant. Et pourtant, Violet n'osa même pas lever la main sur lui, cette fois. Bien trop peinée, bien trop fatiguée de supporter ces commentaires qui ne servaient qu'à lui faire mal. Elle soupira une première fois, tentant de retrouver son calme, tentant de contrôler l'orage qui se créer dans ses iris, puis elle rit nerveusement en ouvrant les yeux et en les plantant directement dans son regard à lui, dur et froid, sans émotion, comme s'il prenait un malin plaisir à lui faire mal de la sorte. Vas te faire voir, Kelly, cracha-t-elle. T'es lâche. C'était l'insulte la moins blessante qu'elle se donna la permission de lui livrer, elle qui tentait de contenir la rage qui bouillonnait dans son ventre. T'es qu'un lâche. T'as juste peur de me dire la vérité, alors t'as besoin de me faire mal, de gâcher nos souvenirs de cette soirée-là. Les larmes au coin des yeux, Violet osa s'avancer, malgré la fumée de cette clope qu'elle aurait jetée au bout de ses bras si elle s'était permis de le toucher, chose qu'elle se refusait, à l'instant, bien trop humiliée pour le faire. Il venait de salir leurs retrouvailles pour protéger son secret, pour être maître de lui donner la vérité quand bon lui semblait. Tu m'as presque supplié de te reprendre. Pourquoi donc, hein ? Pour avoir le plaisir d'avoir le dernier mot ? Pour être le dernier à blesser l'autre ? Ça claque dans sa bouche, c'est sec et violent, la colère l'anime. Elle ose pourtant une dernière question : Tu vendais des armes ? Sa voix est menaçante, elle n'incite pas aux mensonges, elle n'incite pas à se défiler. S'il ne lui dit pas la vérité, il la perdra. Indéfiniment, il la perdra. Lasse, Violet baissa les bras. Énervée, elle soupira, une pointe fatiguée, aussi, d'être la seule à devoir pardonner dans cette relation qui, depuis le début, avait demandé, de sa part, un grand laissé allé. Des excuses, elle en avait assez faites. À présent, ce n'était plus à elle de le faire. S'il la voulait dans sa vie, Terrence allait devoir le lui prouver. Pour l'instar, elle se fermait totalement.
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| | | Invité | Sujet: Re: Place your head on my beating heart + Violence Jeu 11 Juil 2019 - 23:04 | |
| Terrence n'avait jamais cherché à être accompli en amour, les relations ce n'était pas son fort et il le savait, il s'était toujours dit qu'il était trop associable pour être en couple et pour que ça marche dans le temps. Mais avec Violet il avait eu envie d'essayer, plus que ça, elle lui était devenue nécessaire. Pourtant son naturel n'étant jamais loin, lui qui ne se cachait pas ou ne cherchait pas à changer pour plaire aux autres, il avait été lui-même l'instigateur des dysfonctionnements de leur histoire. Il fallait dire qu'il traînait de sacrées casseroles derrière lui, le militaire, le traître, le trafiquant, le taulard, ça faisait beaucoup de boulets à sa cheville pour de présenter devant une femme aussi exceptionnelle que Cox. Elle était droite, Violet, elle était forte et indépendante et malgré sa tolérance à beaucoup de choses, elle avait ses limites, autant dire que son amant, aussi amoureuse qu'elle soit de lui, la poussait sérieusement dans ses retranchements avec ses mensonges et ses silences. Après plusieurs épreuves pardonnées, il n'était pas impossible que ce dernier affront ne passe pas pour cette fois, surtout quand on voyait comment Terrence se cachait derrière son sale caractère pour éviter la discussion qui s'avérait être indispensable à ce point. La brune se trompait, même s'il lui disait la vérité, ça ne rendrait pas les choses plus simples entre eux, ça ne ferait que faire la lumière sur les parts les plus sombres de la vie du surfeur, que prouver que tout le monde avait raison, que lui jeter au visage à quel point il était un homme mauvais, néfaste, incapable de faire de bons choix et toxic pour son entourage de par ce fait. Terrence fixait Violet en allumant sa cigarette, autre sujet de guerre froide entre eux, elle ne supportait pas son addiction, lui n'avait aucune intention d'arrêter. Il fumait depuis l'armée, au fil des années c'était devenu sa soupape à lui, sa façon de calmer ses nerfs et d'éviter d'éventuels coups de sang. Il s'occupait les mains et se vidait l'esprit à coup de fumée dans la gorge. Il remarqua ses grimaces mais préféra passer à l'offensive plutôt que d'apaiser les tensions qui montaient dangereusement. L'américaine aurait pu le gifler pour son affront, elle l'avait déjà fait sa joue s'en souvenait, elle aurait pu hurler ou l'insulter mais elle ne fit rien de ça, elle le regardait seulement avec colère et un peu de dégoût probablement. T'es qu'un lâche. Elle avait tristement raison mais il ne savait pas faire autrement que d'attaquer. Le regard en biais et le visage crispé, il haussa les épaules, las. J'veux rien gâcher du tout, ces souvenirs sont les nôtres et j'aimerais que ça ne change rien. Mais quand tu sauras vraiment qui je suis alors c'est toi qui voudra tout effacer. Surtout les bons souvenirs. Sûrement que Terrence aurait dû mettre un frein à leurs retrouvailles l'autre soir dans son magasin, il aurait pu ne pas demander à son ex de revenir une nouvelle fois, s'aurait pu rester le tendre souvenir d'une étreinte dont ils avaient besoin pour enterrer la hache de guerre. Même s'il était hypocrite de croire qu'ils auraient pu en rester là et ne pas en demander plus. J'ai pas besoin d'une femme dans ma vie pour être heureux, ni de drama pour pimenter mon quotidien. J't'ai demandé de revenir parce que je t'aime et tu le sais, j'suis pas joueur ni pourri à ce point. Ces derniers mots n'allaient y pas apaiser la brune ni même lui faire du bien, mais il en avait marre de s'être donné le rôle du sale type durant des mois pour la faire déguerpir et il ne voulait pas recommencer. Il n'était pas malin ni tendre, même avec celle qu'il disait tant aimer, mais il ne savait pas comment répondre par une agression autrement qu'en montrant encore plus les dents et ça Violet le savait trop bien. Il tira sur sa cigarette en laissant le silence s'installer après l'ultime question de Cox, prenant le temps à la nicotine de lui brûler la gorge et à la fumée de s'échapper dans la brise du soir. Tout était calme autour d'eux, seul l'orage entre eux rendait l'atmosphère électriques. Il cherchait ses mots, au pied du mur, conscient que c'était son ultime chance. Oui. C'est de cette façon que j'ai pu ouvrir ma boutique. Sans ça je ne serais rien et tu n'aurais jamais posé un regard sur moi. Sans cette chance là, ce cadeau empoisonné, il ne se serait jamais relevé de son passage en prison, il serait sûrement toujours vu comme un criminel raté et il ne serait assurément pas l'homme qu'il était. Et s'il n'était pas fier de son parcours il referait la même chose, pour pouvoir toucher son rêve d'avoir une boutique sur la plage… et avoir la chance de rencontrer une femme comme elle.
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| | | Invité | Sujet: Re: Place your head on my beating heart + Violence Ven 12 Juil 2019 - 2:08 | |
| Il n'avait pas choisi à être accompli en amour, pourtant, il avait cherché à laisser sa marque dans l'esprit de l'Américaine. Après leur rupture, il aurait pu disparaître, se faire oublier comme il le lui avait demandé, continuer d'ignorer ses appels à l'aide, et pourtant il avait fait tout le contraire. Sa bouche avait dit des choses que son coeur ne disait pas. Et il continuait à alimenter, entre eux, cette attirance. Pourquoi donc ? Pourquoi se donner la peine, alors ? Elle n'avait rien d'exceptionnel, Violet, rien de plus que les autres filles de Bowen. Affranchie, elle s'occupait de ses affaires, de son propre petit jardin, dans l'espoir de vivre une vie saine et rangée. Et il était apparu dans sa vie, avec son lot de remous, Terrence, l'ennemi juré. Violet n'était pas blanche, elle avait contribué à cette haine mutuelle. Mais elle était la première à croire en eux, en leur amour. Même quand lui n'y croyait plus. Pourtant, c'était d'une complexité que de continuer de croire en cet amour alors qu'il lui crachait ces attaques en plein visage. La vérité, Violet y avait droit. Et elle avait eu raison de lui poser la question, que vendait-il dans cette arrière-boutique, ne serait-ce que pour lui laisser la chance de la lui livrer, cette vérité. Même si elle le savait déjà. Même si, après avoir entendu ces bribes de conversations, et toutes ces rumeurs qui courraient sur lui, elle avait fini par résoudre l'équation. Et, aussi étrange que ça l'était, au fond, elle aurait été en mesure de tout lui pardonner, à Terrence, de le voir comme il l'était réellement, et non pas comme les autres le voyait. Même la vente illégale. Mais ce qui lui puait au nez, ce qui lui laisser ce goût amer en bouche, c'était le mensonge. Le fait qu'il ne lui dise pas. Le fait qu'elle devait lui soudoyer des informations. N'avait-il pas confiance en son amour ? Avait-il oublié toutes les fois où elle l'avait accepté, tel qu'il était, aigri et ermite ? Et il ne se priva pas pour le lui dire, à la surfeuse, qu'elle voudra l'oublier si elle savait qui il était réellement. Serait-elle blessée, choquée ? Certainement. Mais qui était-il pour lui mettre des mots dans la bouche qu'elle n'avait pas encore prononcés elle-même ? En continuant de me mentir en plein visage, Terrence, en effet, je voudrai t'oublier. J'en peux plus des mensonges, avoua la brune en le cherchant du regard. Si elle l'aimait, ce n'était pas pour balancer leur histoire aux oubliettes à la première occasion, ni même pour le rendre inconnu à sa vie. Et c'était d'une tristesse de constater qu'il la percevait de cette façon, lâche et peureuse, elle qui s'était toujours battu pour lui. Quand il reprit la parole, cette fois il vint irriter son amante, par son introduction. Alors t'as pas besoin de moi !, cracha-t-elle rageusement, répondant à la première phrase de sa déclaration. S'il n'avait pas besoin d'une femme pour être heureux, il n'avait pas besoin de cette femme pour être heureux. Et quand, enfin, elle réalisa qu'il venait de lui cracher au visage qu'il l'aimait, elle s'adoucit. T'as quand même une drôle de façon de me le prouver, avoua-t-elle, toujours fermes, mais moins tranchante. Elle n'était pas dupe, Violet, elle connaissait Terrence sous toutes ces facettes. Il n'était pas doux, tendre, romantique, il n'était pas ce type d'amoureux là. Il tenait à elle, oui, et le lui montrait par de petites attentions, par des baisers volés pendant qu'elle caressait Stan ou des longues marches silencieuses sur la plage en fin de journée, par la reconstruction secrète de sa boutique ou pas cet argent qu'il lui avait volontairement offert en guise de réparation. Et elle n'avait jamais demandé plus de sa part. Et elle ne le ferait jamais. Cigarette entre ses doigts, fumée qui se laissait bercée par la brise de début de soirée, il daigna, finalement, répondre à sa question, n'infirmant pas les soupçons de sa douce. Terrence était impartial, presque trop froid, comme s'il en était profondément blessé. Qu'est-ce que tu veux que je réponde à ça ? Que ça justifie ton choix ? Que dans le cas contraire on ne se serait pas tombé dans les bras l'un de l'autre ? Violet secoua la tête, fâchée. Elle ne le laisserait pas croire qu'utiliser leur relation, dans sa justification, l'amadouerait au point de lui faire accepter son illégalité. Violet croyait au destin. Elle avait la conviction qu'ils étaient faits pour se rencontrer. Et sans la boutique, il y aurait eu d'autres circonstances. Des circonstances probablement moins turbulentes, d'ailleurs, s'il n'avait pas mêlé les mensonges à leur histoire. Elle soupira bruyamment. Il y en aurait eu d'autres, des façons d'ouvrir ta boutique Terrence. Je ne suis pas là pour te faire la morale, mais tu ne peux pas justifier cette décision que parce que tu berçais un rêve. Ça n'aurait pas été admissible, en court, si tu t'étais fait prendre. Elle soupira à nouveau. Tu t'en rends compte, Terrence ? Tu aurais pu retourner en prison si on avait découvert ton commerce illégale. Violet secoua la tête. Et là, t'aurais pu tout perdre. La boutique et moi. Tout ça en même temps pour une connerie de ventes d'armes. Violet, abasourdi, reprit place sur la chaise de jardin, la tête entre ses mains. J'aurais pu faire équipe avec toi, Terrence, si t'avais osé venir me le demander. On aurait pu être associé ou j'sais pas... Tu savais que j'étais déjà établie sur la plage, t'aurais pu venir me voir...
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| | | Invité | Sujet: Re: Place your head on my beating heart + Violence Lun 15 Juil 2019 - 1:09 | |
| Si seulement Terrence n’avait pas besoin d’elle, l’histoire aurait été bien moins compliquée, ça ne faisait aucun doute. Et il avait bien essayé, de prendre cette relation à la légère, lui qui ne s’attachait jamais, mais ça l’avait pris comme une vague qu’on ne voyait pas arriver et qui l’avait noyé, emporté, pour le changer totalement. Il n’avait pas l’air, comme ça, on pouvait croire qu’il était exactement le même qu’avant, qu’il n’avait pas changé son fusil d’épaule, toujours aussi têtu, aussi aigri et aussi difficile à atteindre. Mais s’il ne l’avait pas aimé, aussi fort, s’il n’avait pas été emporté par la tornade Violet, il n’aurait pas renoncé à ses ventes illégales aussi rapidement, il n’aurait pas pris les coups qui lui ont déformé le visage durant des jours et ça sans broncher, il n’aurait pas bu jusqu’à en perdre la raison dans un bar sombre, jusqu’à en toucher le fond. Alors il avait besoin d’elle depuis la première fois qu’il avait touché sa peau, depuis qu’elle avait frissonné dans ses bras, il ne s’était pas sentit vivant de cette façon depuis si longtemps, peut-être même jamais. Et il avait eu beau croire que ce ne serait qu’une passade, qu’un élan de désir sorti du fond de ses entrailles, poussé par le fait qu’habituellement elle le rendait fou de rage, ce soir là il avait transformé sa rage en autre chose et alors tout avait changé. L’américaine avait un sale caractère, elle aussi, elle était tout aussi entêtée que lui, elle ne se laissait pas faire. Mais concernant celui qu’elle aimait elle flanchait vite, la preuve, il suffisant qu’il termine sa tirade en concluant qu’il l’aimait pour qu’elle se radoucisse, elle n’était pas calmée, loin de là, mais au moins se yeux ne lançaient plus d’éclairs. Alors Terrence le dit enfin, ce qu’elle voulait entendre, ce qu’elle savait déjà. Les rumeurs auxquelles elle n’avait jamais voulu croire disaient vrai, il vendait des armes dans sa boutique, cachées derrière son matériel de surf il avait tout un éventail de pistolets et de balles dont le seul but était de faire du mal parce que les seules personnes qui le contactaient lui étaient envoyées par la mafia. Il ne s’en ventait pas, il n’y avait pas de quoi, mais ça avait été le prix pour pouvoir vivre aujourd’hui de sa passion. Je ne te dis pas ça pour que la nouvelle passe mieux. Mais parce que c’est la vérité. Tu voulais savoir, maintenant tu sais. Nouvelle bouffée de nicotine, pour éviter le regard accusateur de Cox. Terrence en était persuadé, sans sa boutique il n’aurait jamais croisé son chemin, parce qu’il n’était pas certain qu’il aurait tenu le coup ici. En sortant de prison il n’était plus qu’une ombre, le seul espoir, si mince, qui le tenait encore en vie et qui lui donnait envie de se battre c’était celui d’ouvrir son magasin sur la plage, de parler surf avec des clients toute la journée, de se lever tous les matins en regardant les vague et de se saouler de l’odeur des embruns. Il ne vivait que pour ça et les premiers mois furent affreux, il se sentait jugé par tout le monde, il ne soutenait le regard de personne, de peur que ça se lise dans ses yeux qu’il était un imposteur, qu’il sortait de taule et qu’il n’avait plus sa place dans ce monde. S’il n’avait pas eu sa boutique il n’aurait rien eu, alors autant se tirer une balle dans la tête avec ses foutues armes, croyez bien que l’idée l’avait effleuré plus d’une fois, surtout quand sa jambe le faisait souffrir au point de ne pas être sûr d’être capable de se lever le matin pour aller ouvrir son shop. Ouais, se tirer une balle, ou bien simplement laisser tomber, disparaître, quitter la ville, ce pays, tout recommencer ailleurs où personne ne le connaîtrait, ne le jugerait, pourquoi pas, après tout, même sa famille lui avait tourné le dos, à sa sortie de prison il n’avait plus personne. Alors quand il disait que sans tout ça Violet n’aurait jamais posé un regard sur lui il pesait ses mots, ce n’était pas pour se faire prendre en pitié mais simplement parce qu’il y avait eu une chance assez importante pour qu’ils ne se rencontrent jamais. Et sa leçon de morale il n’en avait rien à foutre, il avait déjà suffisamment pesé le pour et le compte lui-même avant de se lancer, il connaissait largement les risques et les conséquences en acceptant cette offre. Mais elle n’y connaissait rien, Violet, elle ne savait pas ce que c’était que d’être un repris de justice dans un monde normal. Les banques lui avaient toutes tourné le dos, personne ne prêtait à un ancien prisonnier, traître de l’armée de surcroît. Il avait trahi tout un pays et c’était inscrit suffisamment dans ses dossiers pour que toutes les portes se ferment à chacune de ses demandes. Alors seul l’argent sale avait pu lui offrir son rêve, avec toutes les conséquences qu’il traînait avec lui. Il rit, d’un rire mauvais, amer. Crois-tu que j’en sois sorti un jour, de prison ? Avec cet accord que j’ai passé je n’ai jamais eu l’impression de la quitter, c’était une peine en soi que d’accepter cette aide. Mais je n’avais pas le choix si je voulais réaliser mon rêve. Et ne viens pas avec tes leçons, parce que tu ne sais rien Violet, tu ne sais rien de ce que c’est que d’être un paria, un traître. Toi qui es si droite tu crois qu’on peut toujours s’en sortir mais dans la réalité tout n’est pas blanc ou noir, moi je nage dans le gris depuis des années parce que je n’ai pas le choix. Et je sais que j’aurais pu tout perdre, retourner derrière les barreaux pour de bon mais c’était un risque acceptable pour pouvoir avoir une simple boutique sur la plage, pour aspirer à cette vie simple à laquelle je rêvais. J’ai payé ma dette, je la paye encore tous les jours, je voulais juste devenir un commerçant respectable. Il l’observa s’installer du coin de l’oeil, allumant une seconde clope alors qu’il n’avait pas terminé d’écraser la première. Venir te voir ? Pourquoi ? Honnêtement, entre nous, tu aurais vraiment fait confiance à un parfait inconnu ? J’suis pas capable de faire équipe avec qui que ce soit, je ne te connaissais pas moi non plus, en quoi je pouvais avoir confiance moi aussi ? Ne refais pas l’histoire, Cox, c’était en préparation bien avant que je te connaisse, tu n’aurais rien changé. Et il était bien trop fier pour accorder sa confiance à qui que ce soit, sans compter qu’il voulait l’ouvrir seul, son magasin, rapport à sa fierté ça aussi. Jamais ils n’auraient été capable de s’entendre pour s’associer, Violet le savait bien de toute façon. Pour ce que ça vaut maintenant, je ne me sens libre que depuis quelques mois, les années passées avant toi n’étaient qu’une période de probation.
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| | | Invité | Sujet: Re: Place your head on my beating heart + Violence Lun 15 Juil 2019 - 4:58 | |
| Maintenant, elle savait, oui. Elle avait eu le fin mot de l'histoire, même si tant de choses planaient encore dans l'air. À l'instant, ça ne l'importait que peu, elle qui, pourtant, était curieuse de nature. Cette fois, la curiosité s'était affaissée, laissant la colère et la peur prendre possession de son corps. Que connaissait-elle sur la prison, Violet ? Que ce que l'on voyait à la télé ou dans les films, très certainement. L'idée de cet établissement ne lui faisait pas plaisir, évidemment, pourtant Terrence avait bien raison : elle n'y connaissait rien. Elle connaissait cependant les lois et pouvait affirmer avec aisance que son geste, autant légitime soit-il pour atteindre le rêve qu'il portait, n'en restait pas moins que franchement dangereux. Il aurait pu tout perdre, Terrence, et non seulement sa liberté qui était, en somme, le principal à préserver, certes, mais il y avait bien plus que ça. Il y avait sa boutique, le droit de commercer sur la plage, mais ailleurs, aussi. Il y avait Violet, Violet et son amour infini qui lui aurait été arraché si la prison l'aurait reprit. Et au-delà de cette histoire d'amour, au-delà de celle qu'il disait aimer, il y avait Lena, le vrai amour de sa vie, son propre sang, qui lui avait d'abord été arraché une fois à cause de sa réclusion et qui l'aurait été, à nouveau, si seulement il s'était fait prendre. Le mal était fait, la décision avait été prise, il avait fait ces choix et il avait ouvert sa boutique avec cette aide. Même s'il lui jurait que tout était terminé, qu'à présent il n'avait plus rien dans son arrière-boutique, que tout avait été rendu, que lui garantissait-elle que ces bandits ne s'en prendraient jamais à son amant ? Ou qu'ils ne l'avaient pas déjà fait ? Comment pouvait-elle être certaine que la vie ne tenterait pas de lui extirper Terrence, de lui enlever la seule personne qu'elle avait réellement aimée de cette façon à Bowen ? À présent qu'elle s'était fait à la piqure de sa peau contre la sienne, comment pourrait-elle survivre sans lui, trop loin d'elle derrière des murs de pierres et des barbelés, séparés par des chaines et des barreaux qui pesaient lourds, trop lourds à briser pour elle. Croyait-elle qu'il en était sorti, de la prison ? Bien sûr, sa réponse à elle était idyllique. Elle ne pouvait comprendre la douleur que ces murs laissaient dans le corps de ceux qui y étaient passés ni même celle qui se tissait quand les rêves étaient éteint, mais elle osait croire que oui, il en était sorti. Un peu pour elle. Assise sur la chaise de jardin, la tête entre les mains, il ne put voir la douleur dans ses yeux, celles qui paraissait physiquement et qui résultait de la souffrance de son coeur. À ses yeux, elle était sans faute Violet, elle n'avait rien vu, parce qu'elle, elle n'avait pas joué dans l'illégalité en ouvrant sa boutique. Elle n'était que victime de crimes irrésolus. Si elle se vexait aussi rapidement, concernant toute cette histoire, c'était peut-être bien parce qu'elle lui rappelait que bien trop souvent, justice n'est pas rendue pour les gens qui le méritent et, d'autres fois, faite pour des gens qui ne le méritaient pas. Sa boutique s'était fait saccager depuis quelques mois déjà et on avait abandonné les recherches, décrétant que toutes leurs pistes ne menaient à rien, que rien n'avait pu être trouvé. Sa justice à elle, elle n'avait pas été rendue. Pourtant, dans le cas de Terrence, il aurait fallu qu'un seul de ses clients parle ou que ses fournisseurs se retournent contre lui pour mettre fin à son règne, lui portant justice alors qu'il ne méritait pas la prison, qu'il tentait seulement de rebâtir sa vie. Terrence alluma une nouvelle cigarette, Violet le remarqua au bruit du briquet qui craqua entre ses doigts. L'odeur, elle ne la sentait même plus. Tu la trouves simple, ta vie ?, soupira-t-elle en daignant finalement relever la tête, un vibrato dans la voix. Non, parce que moi je trouve pas ça simple de devoir cacher toutes ces choses-là à la personne que t'aime. Violet secoua la tête avant de reprendre. Tu comptais me le dire, un jour, ou tu voulais garder le secret toute ta vie sous prétexte que c'est du passé ? Cette fois, elle posa ses yeux sur lui avec sévérité. Elle lui en voulait, non pas pour avoir commis l'illégalité, mais plutôt de lui avoir caché, d’avoir commit l'impardonnable en la mettant volontairement à l'écart. Et quand il parla du commerçant respectable qu'il était, elle étouffa un rire sarcastique. L'était-il vraiment ? J'ai mis toutes mes économies dans cette boutique, Terrence. Toi, t'as pris des armes pour avoir la tienne. Je me demande ce qui est le plus respectable dans tout ça. Elle ne voulait pas être méchante, mais il fallait adresser la réalité. En quoi était-il respectable d'avoir accepté ce genre de contrat ? La commerçante se mit à élaborer des solutions de rechange, tentant de faire comprendre à son homme la multitude de choix qui se portaient à lui, au départ, avant même de penser à jouer dans ces plantes-bandes là. Mais au fond, elle le savait, Violet, qu'ils n'auraient pu faire équipe. Elle tentait pourtant de raisonner, de trouver d'autres façons que cette histoire de vente d'armes, même si, finalement, ça ne servait à rien. L'histoire avait été écrite, elle avait été vécue, ils ne pouvaient faire marche arrière. Il était fière, elle était têtue, ils n'étaient pas compatibles, encore surprenants qu'ils arrivaient à s'aimer. Et s'aimer, c'était un bien grand mot, considérant la façon dont ils se comportaient, l'un avec l'autre. Comprends-tu ce que ça me fait de découvrir tout ça, aujourd'hui, alors que depuis des années on parle de toi dans cette ville ? Mais, au-delà des rumeurs adressées qui s'avèrent être vraies, comprends-tu le mal que ça me fait ? Et la peur, aussi, qu'un jour on revienne t'arracher à moi ? Parce qu'elle savait bien que ce n'était pas totalement terminé. Pas pour toujours. Avec ce genre de personne, il fallait s'attendre à de mauvaises surprises. Même s'il disait se sentir libérer à présent, Violet ne l'était pas, elle. C'était elle qui se sentait prise en otage, maintenant. Il s'était libéré, elle s'était enfermée. Elle se leva pour revenir lui faire fasse, passant ses yeux de son regard transperçant à la bouche de son amant, la cigarette qui lui pendant encore, l'odeur de nicotine qui avait enveloppé sa peau et ses vêtements. J'veux tout savoir. Il n'y avait pas place à la négociation, il lui fallait l'entière vérité. À commencer si le carnage dans sa boutique avait un quelconque rapport avec tout ça.
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| | | Invité | Sujet: Re: Place your head on my beating heart + Violence Mer 17 Juil 2019 - 0:24 | |
| Fidèle à lui-même, Terrence encaissait sans broncher la plupart des attaques de Violet. Elles étaient toutes justifiées, du point de vu de l’américaine. Mais lui avait sa version de l’histoire, sa façon de voir les choses, il savait que ce n’était pas aussi simple que ce qu’elle semblait croire, comme beaucoup elle pensait à tort que c’était une question de choix. Oui ça l’était, on avait toujours le choix, il aurait pu se tenir éloigné de l’illégalité et choisir un chemin plus honorable, mais avec son passé et ces erreurs, il n’avait rien d’un ange et ça tout le monde le savait ici, il n’aurait jamais pu être embauché dans un métier sérieux et épanouissant, il n’aurait jamais pu s’accomplir dans quoi que ce soit s’il n’avait pas choisi cette voie là. Donc si c’était vraiment une question de choix, de mauvais choix, même, il avait son avenir tout tracé depuis qu’il avait accepté d’aider son supérieur à faire passer la première arme à l’ennemie, alors qu’il n’avait aucune conscience du mal qu’il faisait aux autres, à son pays et à sa propre vie qu’il foutait en l’air. T’es arrivée après, Violet, j’avais déjà commencé depuis bien trop longtemps pour tout laisser derrière moi après notre première nuit. Ca ne fonctionne pas aussi facilement dans ce genre de domaine tu vois. Il la raillait avec une légère ironie volontaire, comme s’il pensait qu’elle était vraiment naïve, ce n’était pas le cas, il le savait bien, mais elle ne se mettait pas à sa place, personne ne pouvait comprendre, pour comprendre il faudrait l’avoir vécu. A sa prochaine question, qui fit mal au solitaire que Terrence était, il baissa les yeux, coupable, vaincu. Elle l’avait posé comme une question rhétorique, elle connaissait la réponse. J’ai eu la bêtise de croire que tu pourrais être préservée de ça, au moins. J’avais tort. C’était une façon de s’excuser, même s’il ne le disait pas vraiment et même si ça ne suffirait pas à Violet. Nouvelle attaque de la part de la brune, elle y allait fort ce soir et ses mots firent grimacer son amant. Elle trouvait toujours le contre-pied pour le faire passer pour pire qu’il était. Ou bien peut-être était-ce lui qui minimisait la situation et qui ne se voyait pas aussi monstrueux que ce qu’il était vraiment. Terrence vivait dans les ténèbres depuis si longtemps qu’il n’en séparait plus tellement le bien du mal. Il passa une main dans sa barbe tout en tirant sur sa cigarette. T’as raison, respectable ce n’est pas le bon mot. Mais je n’avais aucune économie, tu t’en doutes bien. Ces armes n’ont pas fait ma fortune, j’ai toujours refusé de me faire un pourcentage sur les ventes, j’étais juste l’intermédiaire et c’était juste le sésame pour pouvoir avoir les clés de mon magasin. Juge-moi, j’aurais pu vendre des bonbons à la place, mais y a pas de mafia assez influente pour ça. Il n’avait rien de respectable, il le savait trop bien c’était pourquoi il ne prenait pas la peine de regarder son reflet dans un miroir depuis des années, il ne lui aurait rendu que l’image d’un criminel et il détestait ça. Mais s'il y avait une chose qu'on ne lui enlèverait pas c'est le minimum d'intégrité qu'il avait tenté de garder. S'il avait voulu il aurait pu revendre les armes plus cher et se faire un bénéfice, avec ça il aurait pu se mettre à l'abri financièrement, s'acheter une belle maison plutôt que sa caravane qu'il avait mis des années à rembourser à son ancien propriétaire. Il pourrait être riche, mais il n'avait gagné aucun billet sur toutes ses transactions et c'était de cette façon qu'il arrivait à continuer à vivre normalement sans trop culpabiliser. C’était beaucoup à encaisser pour une seule femme ce soir et Violet semblait totalement perdue, elle cherchait des solutions à un problème qui n’existait plus mais qui avait tout de même gâché leur relation, elle lui reprochait de ne pas lui avoir demandé d’aide alors qu’il n’aurait jamais pu le faire et quand bien même, elle n’aurait probablement pas accepté. Il avait réponse à tout pour lui faire comprendre qu’elle ne faisait pas partie de l’équation et, quoi qu’elle en dise, le mal était fait à présent, elle n’y pouvait plus rien. Il haussa les épaules dans un geste désabusé. Je pourrais tout aussi bien me faire renverser par une voiture ou terrasser par une crise cardiaque mon amour ! Mon amour… il s’était un peu trop emporté, son amour elle l’était mais il n’était plus aussi sûr d’être encore le sien avec la façon dont elle le regardait, avec cette déception qui hantait ses yeux et ses reproches qui brûlaient ses lèvres. De toute façon cette peur est anecdotique à présent. Il était tellement persuadé que maintenant qu’elle savait elle allait se détourner de lui, le fuir pour qu’il ne lui fasse plus jamais de mal ou simplement parce qu’elle n’acceptait pas cet ultime affront de la part de cet homme qu’elle semblait ne pas reconnaître et qu’il l’avait tant déçu. Il lui avait dit une fois, lorsqu’elle avait appris qu’il avait fait de la prison, qu’il n’allait pas faire semblant d’être celui qu’il n’était pas juste pour ses beaux yeux. Pourtant il avait menti. Il avait tenté, quelques temps, de jouer l’homme normal qui tombait amoureux d’une femme extraordinaire. Il avait cru y arriver en lui cachant encore de lourds secrets. Et même si ce même soir il l’avait prévenue qu’elle risquait d’en apprendre encore sur lui et que ça pourrait ne pas lui plaire, il ne mesurait pas que cette histoire d’armes allait tant lui faire de mal. Terrence n’était pas un homme pour Violet, il le savait, elle était trop bien pour lui, trop droite alors que lui dépassait les bornes. Mais il l’aimait et cet amour lui avait fait présumer de ses forces. Il soupira alors qu’elle lui demanda à tout savoir, ferme, impartiale. Il soupira puis s’affala sur l’un des sièges alors que Stan venait se caler à ses pieds. Tu sais quasiment tout, il m’aura fallu du temps mais à présent tu as toutes les cartes… Presque toutes. Il en manquait une et c’était précisément ce qu’elle attendait. Il fit basculer sa tête en arrière et rejeta la fumée de cigarette en l’air. Tu veux savoir pour ta boutique… Un rictus déforma son visage. Tu as compris j’imagine… Tu as compris à quel point tomber amoureuse de moi avait foutu ta vie en l’air. T’as perdu ton magasin à cause de moi, ta confiance et toi et ton sommeil… Il déglutit difficilement. J’avais prévu de tout arrêter, j’en avais parlé à mon contact et quelques jours après ils me menaçaient de la pire des façon. Parce que, tu vois, y a rien de plus dangereux quand traite avec ce genre de personnes que d’avoir des faiblesses et ma faiblesse c’était toi. J’ai baissé ma garde, une seule fois en cinq ans et ils se sont engouffré dans la brèche. Ils ne te feront pas de mal, ils ne nous feront plus rien. Parce que j’ai payé ma dette et j’ai montré que j’avais du répondant. Il posa sur elle un regard triste et fatigué. C’est arrivé le jour où tu m’as trouvé ivre dans ce bar. J’me suis battu pour ma liberté et j’ai gagné. J’me suis battu pour le mal qu’ils t’ont fait aussi, même s’il n’y avait plus rien à rattraper. Alors je t’ai envoyé cet argent que tu as balancé. Et je suis venu tous les soirs pour m’assurer que les travaux soient bien fais et que tu retrouves ton magasin au plus vite. Pour ta confiance en toi je ne peux pas grand chose. Et ton sommeil… tu dormais bien dans mes bras depuis quelques semaines… mais ça aussi je viens de te l’enlever. Nouveau soupire, nouvelle clope. Il allait descendre son paquet parce qu’il n’avait plus que la nicotine à quoi se raccrocher maintenant. Je t’ai fait comprendre plus d’une fois que je n’avais rien de bon à t’offrir. Ce soir tu sais tout, je n’ai plus de secrets. Et si t’espérais encore voir quelque chose de beau sortir de mon chapeau, tu vois, y a rien, le beau ça ne me connaît pas. Si Cox s’était accrochée à lui depuis des mois, malgré les déceptions, Terrence n’avait plus aucun espoir à présent et ça se voyait, il déposait les armes, il ne se battait plus, il était épuisé, vaincu par la tristesse qu’il faisait naître chez elle.
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| | | Invité | Sujet: Re: Place your head on my beating heart + Violence Mer 17 Juil 2019 - 19:43 | |
| La rage au ventre, attaques après attaques, Violet dépeignait Terrence comme l'homme qu'elle s'était toujours empêchée de voir, voiler par le sentiment qu'il y avait plus que les rumeurs qui puissent le définir. Et même lorsque l'amour ne régnait pas. La commerçante ne pouvait pas supporter les jugements. Trop souvent, ils s'avéraient faux et alimentés par des peurs et des craintes non fondées. Violet se montrait résistante aux regards des autres, ayant vu comment on avait dépeint sa soeur pour le simple fait de s'accepter pleinement comme elle l'était. Tous les échos sur Terrence n'avaient pas empêché la brune de vouloir se fonder sa propre opinion et pourtant aujourd'hui elle le réduisait à ce qu'on disait de lui et non pas à ce qu'il lui avait fait découvrir. Impartiale, Violet l'était oui, parce que son coeur et sa tête étaient dans cette éternelle guerre, lui criant des sentiments à ressentir, des émotions contradictoires qui se bousculaient. Elle aurait voulu pleurer et crier, le frapper et le serrer dans ses bras à la fois pour chasser dans ses yeux bleus la peur que toute cette histoire ait pu changer leur relation. Mais elle ne pouvait pas Violet, elle ne pouvait que lui cracher sa haine parce qu'au fond, oui, cette relation était maintenant écorchée, égratignée des mensonges qui s'étaient empilés les uns sur les autres. Terrence tentait de la rassurer, malgré la sècheresse dans sa voix qui le caractérisait. Il n'était pas doux, Violet le savait bien, et elle pouvait, à présent, repérer les moments où il lui en voulait de ceux où il tentait de s'adoucir. Mais ses paroles étaient livrées en vain, il n'y avait rien à dire pour apaiser al tornade qui se créer dans tout son corps. Il lui rappelait excuse après excuse, que tout ce monde-là la dépassait. Violet n'y connaissait rien. Et elle ne voulait pas en apprendre, non plus. Elle voulait seulement chasser ces évènements, faire en sorte qu'ils ne viennent plus perturber son coeur et sa tête. Je crois que tu ne comprends pas, Terrence, commença-t-elle alors qu'il lui avouait avoir pensé qu'elle pourrait être épargnée de cet égard de conduite. Mais elle s'arrête là, ne justifiant même pas le reste de sa pensée, à court de force pour y arriver, peut-être, ou même d'arguments. Leurs opinions étaient divergentes, sur ce point et sur tant d'autres, ce n'était pas aujourd'hui qu'ils allaient réécrire l'histoire. À nouveau, il tenta de se justifier, justifier les raisons qui avaient influencé ses choix, mais pour Violet, rien ne faisait du sens. Tout était tellement mal. Il avait beau se justifier, cela demeurait damnable. Et elle, elle n'était pas part entière de cette situation. Si elle avait été mise à l'écart, c'était bien pour une raison : avec ou sans elle dans sa vie, Terrence l'aurait fait pour avoir la chance de toucher son rêve, ne serait-ce que du bout des doigts, sur un avenir emprunter. Puis, ce fut à son coeur de s'exprimer, évoquant la peur qui se cachait derrière toute cette frustration, la peur qu'on l'ait arraché à elle et que, encore, on tente de le faire, parce qu'elle le veuille ou non, peu importe ce qu'elle dise pour le raisonner, le mal avait déjà était commis et maintenant il n'en restait que les lambeaux, les débris qui brûlaient encore, qui ravageait le peu qui leur restait. Et il maintenait fermement l'idée qu'il n'avait eu d'autres choix que de procéder de cette façon pour parvenir à ses fins. Mais des choix, il en avait bien d'autres. Si ce n'était pas pour moi, as-tu pensé à Lena ?, posa-t-elle d'une toute petite voix. Il avait tenté de repousser Violet de toutes les façons possibles, de lui faire comprendre qu'il était mauvais pour elle, qu'il ne lui apporterait rien de bien, mais quand il avait s'agit de Lena, il l'avait accueilli à bras ouverts, l'acceptant dans sa vie malgré la distance qui s'était bâtie entre eux. Pourquoi prendre alors le risque que la vie ne les éloigne encore plus à présent qu'il ne trouvait si près d'elle ? C'était déraisonnable de la part de la commerçante, elle qui savait très bien qu’il était légalement impossible pour lui de prendre contacte avec sa fille. Elle ouvrit son coeur sur ses craintes, mais elle reçut la réponse de son amant qui cherchait à dédramatiser leur échange comme une gifle sur son visage tout de suite épongé par un baiser, l'utilisation du terme mon amour pour l'apaiser. Elle se sentait comme l'une de ces femmes victime de violences conjugales, prise entre la douleur de l'affreuse vérité et la douceur d'un simple mot dérobé. Violet secoua la tête, le regard toujours aussi noir, bien qu'une part d'elle savait qu'il avait raison. Mais elle ne lui mentionna pas. Elle répondit plutôt à la phrase suivante, un défi dans la voix. Pourquoi donc ? Parce que tu prendras la fuite encore maintenant que je sais ?, demanda la commerçante, sans réellement se rendre compte que, dans cette situation, c'était elle qui avait la liberté de partir. Qu'il ne voulait pas lui tourner le dos une nouvelle fois, bien au contraire. Mais elle ne semblait pas le percevoir, comme elle ne semblait plus le reconnaitre, se faisant une image erronée de l'homme qu'il était réellement, oubliant toute la douceur qu'il avait laissé entrer dans sa vie depuis que l'Américaine était apparue sur sa route. Elle aurait aimé y croire à cette douceur, mais il restait tout de même tant de questions sans réponses, tant d'évènements à relier les uns aux autres, à commencer par le carnage de sa boutique. Ses yeux ne le cachaient pas, elle voulait comprendre, elle voulait terminer d'assembler ce puzzle bien trop complexe pour une seule personne, bien que la plupart des pièces avaient été assemblées que par ses propres mains. Et il la lui livra, cette vérité, éternelle clope en main, le visage déformé par ce qui semblait être un mélange de remords et de dégoût. Elle avait compris, oui, mais l'entendre aussi sincèrement, mettre des mots sur ses présomptions, la dévasta tout de même. Son visage se décomposa alors que Terrence avoua que toute cette histoire lui avait fait perdre sa boutique. À quel point cet amour n'avait pas que détruit son état physique, mais aussi tous les efforts qu'elle avait mis dans son magasin. Elle inspira difficilement, coupée de souffle, coupée d'air, couper de lucidité alors qu'il poursuivait ses aveux notant cette soirée où elle l'avait trouvé ivre et le visage couvert de sang, la boutique saccagée et l'argent trouvé dans sa boite aux lettres. Et même s'il lui assurait qu'ils ne leur feraient plus rien à présent, qu'il s'était battu pour leur liberté, quelque chose en elle était brisé. Elle comprit alors pourquoi elle l'avait trouvé un soir à la boutique et pourquoi c'était si important pour lui de s'impliquer dans sa reconstruction, non pas parce que toute cette histoire lui avait arraché ce dont pourquoi elle avait travailler toute sa vie depuis son arrivée à Bowen, mais pour réparer ses gestes à lui, pour s'enlever de la culpabilité. Si elle avait demandé la vérité dans l'espoir de repartir sur de bonnes bases, à présent on pouvait lire la haine sur son visage, incapable d'effacer ce qu'il venait de lui annoncer pour laisser l'avenir réparer leurs coeurs. C'est la rage qui parla et non pas la raison quand elle retrouva enfin l'usage de sa voix. C'est de ta faute !, cracha-t-elle sans scrupule. Tout ce qui nous est arrivé, tout ce qui m'est arrivé, c'est de ta putain de faute, Terrence. Elle soupira bruyamment, incapable de contenir cette frustration. T'as réduit en miettes tous les efforts que j'ai faits pour ouvrir cette boutique, de manière bien plus que respectable, je te rappelle. Elle était cruelle, mais les mots n'étaient rien à comparer à toute la souffrance qu'elle avait vécue après la perte de sa boutique. Et elle lui avait raconté tous les sacrifices qu'elle avait dû faire pour arriver ici. Elle avait quitté tout ce qu'elle connaissait, toute sa vie, aussi moindre qu'elle était à New York, pour trouver enfin un endroit où elle se sentait bien, où elle se sentait comme chez elle. Elle avait mis toutes ses économies dans cette boutique, elle y avait dormi à l'arrière jusqu'à être assez fortunée pour finalement acheter une villa dans les environs. Et il lui avait enlevé tous ces efforts en un claquement de doigts, détruit sa vie et ses rêves pour le simple plaisir de voir les siens se réaliser. Et à présent, elle ne se sentait plus chez elle. La quête du reste du monde l'appelait. T'as jamais voulu que je sois là ! C'est à croire que tu t'es rapproché de moi exprès pour que tout ça se produise, exprès pour que je perde ma seule raison d'être encore à Bowen et que tu sois le seul sur ces plages. C'était faux, mais la colère était bien plus forte que la vérité. T'as fait en sorte que je tombe amoureuse de toi pour me voir souffrir. Bien, voilà, t'as eu ce que tu voulais. J'te félicite ! Elle s'éloigna de lui, de peur de lui faire du mal, de peur qu'une nouvelle fois sa main ne s'enivre et daigne trouver le chemin de sa joue. Je peux pas Terrence... j'peux pas, ajouta-t-elle dans un sanglot, le coeur au bord des lèvres, la gorge tellement nouée qu'elle n'arrivait même plus à respecter. Pour la première fois depuis leurs rapprochements, c'était elle qui abandonnait. C'était elle qui le quittait. Elle lui accorda un dernier regard, la tristesse ayant envahi le sien, ses yeux clairs se perdant au travers des larmes qui y naissaient, puis elle regarda la caravane qui avait été témoin de leurs réconciliations, des nuits où son sommeil avait pris un rythme régulier, où les bras de Terrence l'avaient apaisé avant de disparaitre dans l'obscurité de la nuit qui commençait à tomber. Violet ne se retourna pas, même si elle sentait le regard transperçant de son amant l'implorer de revenir, de lui pardonner cet affront. Elle n'en avait pas la force, elle n'en avait plus la force. Ils avaient passé une année à se détruire, à se faire mutuellement du mal jusqu'à créer en elle l'épuisement qui lui dévalisait la force, cette fois, de lui accorder son pardon. Et une fois seulement que la brune se trouva assez loin pour qu'il ne puisse pas l'entendre, elle se laissa porter par ses sanglots retenus, par ses pleurs qui lui transperçaient le coeur. Ses pas la conduire instinctivement devant cette boutique qui lui paraissait sale à présent. Elle entra, jeta un oeil aux étagères, aux présentoirs et aux items qui y étaient rangés, son coeur se serra à nouveau dans sa poitrine alors qu'elle réprima une nausée. Et prise d'un élan de rage, elle balança le contenu de l'étagère la plus près sur le sol dans une violence qui ne l'habitait d'ordinaire jamais. Puis, ce fut à la seconde de subir ses foudres alors qu'elle pleurait et hurlait son mal-être. Elle n'arrivait plus à contrôler ses gestes, la frustration parlant pour elle, jusqu'à ce qu'il n'ait plus rien autour d'elle à saccager. Entourée des ruines de ses articles, Violet tomba en sanglot, une tristesse impossible à réparer l'envahit. Elle était brisée, complètement brisée. Plus rien ne pouvait lui faire retrouver sa gaieté d'avant.
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