Home is behind, the world ahead ∞ Aeddan Dimère

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HOME IS BEHIND, THE WORLD AHEAD
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@aeddan dimère & @circé dewitt

Ce que je considérai comme ma plus grande qualité était vu par la plupart des gens comme un regrettable défaut. J’étais curieuse. J’avais constamment besoin de savoir plus, de découvrir de nouvelles choses, d’expérimenter. Il n’était pas rare, d’ailleurs, que j’embarque mes amis dans mes folles escapades. Ils m’accompagnaient souvent de leur plein gré, mais il arrivait parfois que j’ai à les forcé un tout petit peu. Cet après midi, je comptais bien sortir Aeddan de sa coquille, de toute façon, il ne savait rien me refuser. Après lui avoir avoir envoyé un sms et laissé un peu mariné, je débarquai à sa boutique, tout sourire. Dans son regard, je compris qu’il me maudissait intérieurement, ce qui me fit rire.
— Bonjour mon cher Aeddan,dis-je en venant l’étreindre, c’est quoi cette tête. T’aimes pas les surprises ou quoi ?
Je ne lui laissai pas le temps de répondre et rit de plus belle, en me tournant vers la sortie, que je venais d’ailleurs à peine de franchir dans l’autre sens.
— Allez, en voiture Simone ! dis-je en lui désignant ma voiture dans l’allée.

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@aeddan dimère & @circé dewitt

Aeddan était à mille lieux de s’imaginer dans quoi je souhaitais l’embarquer et je ne pus retenir un petit rire, lorsqu’il me demanda où je comptais l’emmener manger. Non, il n’y était pas, il était même très loin de ça.
— Il y a une glacière avec des sandwichs dans le coffre, lui précisai-je, alors que j’ouvrai ma porte côté conducteur, tu peux en prendre un maintenant si tu as faim…
Je laissai le doute planer exprès, je voulais au moins attendre qu’il monte dans mon bolide – une vieille voiture que j’avais tiré de la casse et fait réparer, pour trois fois rien, par un ami – enfin un amant, enfin…les deux, bref – ; on se moquait souvent de moi pour ça, mais n’empêche qu’elle roulait encore ma vieille titine. Bien sur, j’avais les moyens de m’en acheter un autre mais ce n’était pas la question. J’attendis donc qu’Aeddan monte côté passager et boucle sa ceinture, puis démarrer, un sourire ravi aux lèvres. J’avais réussi. Je manœuvrai dans Bowen puis quittai rapidement la ville, direction Bowen River.
— T’as pas peur de te mouiller, dis-moi ? le taquinai-je espiègle.

Le moment où Aeddan réalisa que je ne l’emmenais pas manger me fit sourire davantage. Pourquoi le kidnappais-je ainsi, alors qu’il avait sans doute du boulot par dessus la jambe ? Ce n’était pas pour lui faire perdre du temps, car je savais très bien qu’une demi-journée ne changerait rien pour ses affaires, il était doué et très efficace dans son art, je lui faisais confiance pour rattraper le coup rapidement. J’avais fais exprès de le tirer de son atelier de coutellerie justement parce que j’avais conscience qu’il avait beaucoup de mal à décrocher. La vie d’Aeddan tournait littéralement autour de ses couteaux ou de sa sœur – ma meilleure amie, de surcroit. Il pensait rarement à lui. Je voulais qu’il apprenne à le faire, en s’octroyant une après-midi de congé, par exemple. Ca commençait par là. J’arrivai à destination, et garait ma voiture à côté d’une cabane en bois, au bord de la rivière de Bowen. Les interrogations semblaient danser dans les yeux d’Aeddan, je le sentais perdu. Il se demandait sans doute pourquoi je l’amenais ici, au beau milieu de nulle part. Je sortis de la voiture, toujours aussi mystérieuse et me dirigeai vers la cabane pour aller récupérer la bouée que j’avais louée. Mon sourire s’étendait d’une oreille à l’autre lorsque que je reviens avec la dite bouée. Cette dernière était assez grande pour deux, voire trois et allait nous servir d’embarcation pour descendre la rivière.
— Allez, capitaine, à bord ! m’exclamai-je en me dirigeant vers le petit embarcadère (un simple pont en bois en fait).

Aeddan savait pourtant qu’il fallait s’attendre à tout avec moi ! Depuis le temps que nous nous connaissions, il devait avoir l’expérience de mes idées farfelues et de mes envies d’aventures. Je trouvais bien souvent que mon ami en manquait, ce pourquoi je me voyait contrainte de l’embarquer dans mes plans, tel un passager clandestin guidé par les flots.
— Fais pas ta chochotte, le bousculai-je en riant, allez monte là dedans.
Je m’y risquai la première, comme pour montrer l’exemple. L’embarcation tangua légèrement mais je parvins à trouver mon équilibre, assise, les bras le long du boudin. Je toisai mon ami avec un air de défit dans le regard. Il n’allait tout de même pas rester sur la rive, si ? C’était mal me connaître, je ne le laisserai pas s’en tirer aussi facilement. Je n’étais pas du genre à accepter un non comme réponse.
— Le carrosse de son Altesse est avancé, le taquinai-je, Môsieur voudrait-il bien se donner la peine ?

Spoiler:

Spoiler:

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Circé me taquina en me disant de ne pas faire ma chochotte. Je ne voulais pas qu'il se passe un accident. En plus je n'avais pas mon maillot de bain. En espérant que je ne me retrouve pas trempé à la fin de l'heure. Ou de la journée. Je suis sur qu'elle ne voulait pas me prendre que pendant une heure. Mince j'aurai du laisser un mot sur la porte disant que je fermai beaucoup plus tôt aujourd'hui. J'espérai ne pas avoir trop de clients mécontents. La jeune femme me dit de monter dans l'espèce de bouée. Elle monta d'abord. Puis elle parla d'une manière assez étrange. Je secouai la tête. Heureusement que l'on se connaissait depuis pas mal de temps. Bon bah puisque j'étais bien obligé...je montai à la suite de Circé - On va se laisser trainer par l'eau ? J'espère que ce n'est pas trop dangereux et qu'on ne retrouvera pas une cascade à la fin. .

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Il se passait bien trop de chose dans la tête de mon ami, je le savais bien. Il lui était impossible de lâcher avec son boulot et le peu de temps qu’il avait de libre, il le consacrait à Emrys, sa sœur et ma meilleure amie. Je voulais qu’il prenne du temps pour lui, qu’il fasse des choses un peu folles. Ce petit tour en bouée n’était rien.  
— T’as peur de trouver ça fun ? le taquinai-je alors qu’il me rejoignais dans notre petite embarcation.
Nous risquions de nous mouiller un peu, certes, mais guère plus. Ce genre d’activité n’était dangereuse que si nous sortions des sentiers prévue par les organisateurs, et je ne comptais pas jouer les cascadeurs, seulement passé un peu de bon temps. Je le laissai s’installer puis détacher la corde qui nous retenait au ponton. La bouée se mit à bouger, suivant le cour d’eau, pour le moment assez calme. Je vins me rasseoir, faisant légèrement tangué l’ensemble et lançai une œillade taquine à Aeddan.
— Alleeeeeeez, détends-toi ! le sommai-je. T’en as besoin !

Aeddan n’avait pas l’habitude de se détendre, cela se voyait. Pourtant, je le savais capable de prendre du bon temps. Lui et moi en avions partagé de mémorable. Néanmoins, depuis quelques temps, je le voyais complètement obnubilé par son travail, incapable de souffler. Je travaillais beaucoup, moi aussi, c’était ainsi lorsqu’on était chef d’entreprise, il fallait se retrousser les manches et ne pas compter ses heures. Malgré tout, rester constamment la tête dans le guidon n’était pas bon. Mon ami était stressé, et à vrai dire, je ne savais pas quoi faire ou dire pour qu’il se sente mieux. Malgré ça, sa demande m’arracha un rire.
— Si tu veux, mais la bouée va sans doute tourner avec le courant, ça ne changera pas grand chose. Et oui, j’en ai déjà fait, ne t’inquiète pas. Tu ne veux pas essayer de souffler un moment ? On peut arrêté la bouée et parlé, assis au bord du rivage, si tu préfères, mais ce sera moins fun. T’as besoin de lâcher-prise, Aeddan ou tu risques d’imploser.

Je commençai à culpabiliser d’avoir emmener Aeddan dans une aventure qui, de toute évidence, ne lui faisait pas plaisir. Mes intentions, au départ, avaient été de lui faire lâcher prise sur son travail, j’avais souhaité qu’il s’accorde une pause, chose qu’il ne faisait jamais, visiblement, je m’étais trompée de méthode. Le coutelier saisit au vol ma proposition de mettre fin à notre petite escapade.
— Je suis désolée, je ne pensais pas que ça allait te mettre si mal à l’aise.
Je me sentais vraiment mal. Moi qui avait voulu accorder un moment agréable à mon ami, loin des tracas du quotidien…c’était un échec.
— On va s’arrêter à la première étape du parcours, nous ne sommes pas très loin. Nous n’avons qu’à nous laisser glisser…
Moins de cinq minutes plus tard, nous étions au sec. Un employé de l’agence de location récupéra notre bouée et nous proposa de nous ramener au point de départ en voiture, ce que je refusais. Marcher un peu nous ferait du bien. J’entamais alors la balade avec Aeddan, en silence d’abord, puis je me raclai la gorge.
— Ca va toi, en ce moment ?

Je voulais sortir Aeddan du cercle infernal dans lequel il s’enfermait lui même, mais j’aurais peut-être dû commencer avec quelque chose de moins remuant, comme un déjeuner. Moi et mes idées farfelues…
— T’excuse pas, j’aurais dû savoir que ça ne te conviendrait pas.
C’était vrai. Aeddan et moi nous connaissions depuis plusieurs années et il n’avait jamais été un casse-cou. Je le savais très bien. Certes, les bouées n’étaient pas vraiment un sport extrême, il suffisait de se laisser glisser sur l’eau et d’apprécier la balade, pour moi qui était si proche de la nature et à l’écoute de mon propre rythme et de mes besoins, c’était une activité des plus agréables. Mais je comprenais que cela ne soit pas du goût de tout le monde. Nous marchâmes un peu en silence pour rejoindre la voiture. Nous profitions tout de même un peu de la nature de cette manière là ce qui n’était déjà pas mal. Malgré tout, je fus surprise de voir mon ami sortir un paquet de cigarette.
— Euh…non ça ne me dérange pas, enfin…tu fumes ?
Je ne l’avais jamais vu avec une clope au bec. Personnellement, je n’étais pas vraiment fan de la cigarette, je ne comprenais pas l’intérêt. Ca pourrissait la santé et c’était franchement dégueu. Certain prétendait qu’il fumait une cigarette pour se détendre, et j’arrivais, moi, au même résultat avec un simple thé au jasmin. Nul besoin de s’empoisonner les poumons pour ça. Mais ça n’était pas vraiment mon problème, si Aeddan souhaitait s’en griller un, cela le regardait, il était majeur et vacciné, je n’avais pas à lui dire quoi faire après tout. La conversation dévia sur son travail…évidemment.
— C’est super ça ! m’enthousiamai-je. C’est une super opportunité, et puis avec ton talent, je suis sure que tu vas gérer.
Puis, m’entendant parler, je grimaçai.
— Oh merde, je me sens encore plus mal de t’avoir pris en otage du coup.