Bienvenue à Bowen, petite ville côtière du Nord-Est de l'Australie, abritant moins de 7 000 habitants. Si vous recherchez le calme, la bonne humeur et la joie de vivre, vous serez au paradis. Tous les habitants vous le diront, Bowen est l'endroit idéal pour se ressourcer. Et puis ne vous inquiétez pas pour l'intégration, ici tout le monde se connaît et les habitants adorent accueillir les nouveaux. › suite.
Je quittai mes Jardins en toute sérénité, sans avoir eu besoin de laisser des instructions à mes employés. Tous savaient exactement quoi faire pour que la boutique tourne correctement, ils avaient, par ailleurs, mon entière confiance. Mon absence ne changeait rien dans tous les cas, puisque, même si je donnais régulièrement un coup de main, j’étais, la plupart du temps, cloitrée dans mon atelier à l’étage, ou bien en rendez-vous à l’extérieur. Quelques minutes et idées vagabondes plus tard, j’arrivai chez moi mais ne savourais la douceur de mon foyer qu’un assez court instant. À peine eus-je terminé d’arroser mes plantes d’intérieur, qui risquaient fort d’avoir un peu chaud sans personne pour leur donner de l’eau pendant deux jours, que le van jaune de Fauve se garait dans ma cour. L’excitation et la joie de la voir peignirent un large sourire sur mon visage. Je lâchai aussitôt mon arrosoir et vins l’accueillir. J’avais toujours trouvé la sexologue d’une sensualité folle, mais ce soir, particulièrement, elle me sauta aux yeux ; la lumière du soleil bas donnait à sa peau claire un reflet de miel, ses cheveux châtains semblaient tout à coup de l’or et ses yeux verts me souriaient avec sincérité. J’aurais aimé capturer l’instant, mais j’étais persuadée que même une photo ne saurait rendre justice à sa beauté. — Ce van est encore plus beau qu’en photo ! m’exclamai-je en arrivant à sa rencontre. Je la pris dans mes bras, plus étroitement que si nous avions été de simples amies, puis m’écartai doucement pour lui sourire à nouveau. — Ca vaut pour toi aussi, t’es lumineuse…
L'excitation mêlée à une pointe d'appréhension des départs en voyage habitait tout le corps de la jeune brune au corps longiligne, tandis qu'elle terminait d'empaqueter les dernières affaires pour cette petite escapade. La veille, elle avait soigneusement passé un coup d'éponge sur Toto, son van d'un jaune pétant qu'elle affectionnait tout particulièrement. La preuve, elle l'avait personnifié en lui donnant son petit nom, référence au groupe qui interprétait Africa et une série d'autres titres qu'elle adorait faire résonner dans sa grande maison. Du coup, elle avait pris soin de dépoussiérer ce van, comme elle se serait occupée d'un animal de compagnie. Elle l'assumait totalement, et elle n'était certainement pas la première à personnifier des choses dénuées de vie. Pour elle, Toto, c'était son copain de vadrouille, toujours là pour l'emmener loin de la routine et l'héberger le temps qu'elle se ressource. Après avoir chargé les derniers sacs, Fauve grimpa derrière le volant pour se rendre chez son amie, un sourire ravi flottant rêveusement sur ses lèvres tandis qu'une chanson style reggaeton emplissait l'habitacle. Après s'être garée dans la cour, la slovène sauta du van pour retrouver Circé. « Je sais, c'est un bel homme mon Toto ! » fit-elle avec un sourire en tapotant la carrosserie de son van. Elle rejoint ensuite la jeune femme dans une étreinte qui respirait autant leur douce amitié que la fébrilité de ce petit roadtrip entre filles. « Arrête dis, je vais rougir. Puis tu sais que je suis jalouse de tes cheveux, ils sont trop beaux. » répliqua la jeune femme avec un petit rire, après avoir embrassé son amie sur la joue. « Alors, t'es prête ? Je vais t'aider à charger tes trucs, et tu vas pouvoir découvrir notre petit nid pour ce week-end ! » reprit la jeune femme en suivant Circé à l'intérieur pour l'aider à porter ce qu'elle avait préparé. Elle remarqua l'arrosoir près des plantes au passage. « J'ai une bonne astuce pour arroser ses plantes quand on est absent, si tu veux, je te montrerai. » fit-elle avec un sourire tout en admirant l'intérieur de la maison de Circé, qui était décorée avec goût, de multiples plantes agrémentant l'ambiance d'une touche cosy et tropicale.
L’énergie de Fauve était douce et enveloppante, insufflant une sérénité instantanée dès qu’on se trouvait à son côté. Cela faisait sans doute partie des raisons pour lequel je l’appréciais tant, avec son ouverture d’esprit aussi. En tous les cas, je me réjouissais à l’avance de ce petit week-end qu’elle nous avait planifié pour toute les deux. J’avais besoin de grand air et partager ce moment avec elle me faisait très plaisir. Elle était fière de son van, et elle pouvait l’être. Je n’étais pas franchement matérielle, mais je pouvais tout à fait comprendre qu’on s’attache à ce véhicule. Porte sur le monde, cocon douillet, il avait accueillit en lui l’âme de sa propriétaire. — Et bien, puisse Toto nous emmener vers de beaux horizons. Je ris en étreignant mon amie, recevant sa chaleur, ses rayons si purs, puis passai une main dans ma chevelure, que j’avais agrémentée d’un fouloir coloré, suite à son compliment. — Des bains d’huile réguliers, et beaucoup d’amour, dévoilai-je tout sourire. Je suis prête, oui. Laisse-moi aller chercher une branche de jasmin dans le jardin, comme promis et mon coleslaw dans le frigo. Je m’éclipsai un court instant, et revins pour trouver Fauve dans ma véranda, observant mes plantes. Elle me confia avoir un secret pour arroser ses fleurs en son absence, j’arquai un sourcil intriguée. — Ah oui ? Je suis curieuse d’entendre ton secret, maintenant que je t’ai révélé le miens pour avoir une chevelure de rêve…
Elle était certaine que Toto leur ferait effectivement vivre des aventures exceptionnelles. Elle faisait confiance à son beau van jaune pour les emmener là où elles se sentiraient le mieux et pour les accueillir la nuit avec toute la douceur dont il était capable. D'accord, il était peut-être temps qu'elle arrête de le personnifier autant, au passage. Circé dévoila sa "recette" pour les soins de sa chevelure, ce qui arracha un sourire à Fauve. Elle était relativement certaine que si elle faisait la même chose avec sa pauvre tignasse, le résultat ne serait pas celui escompté et n'égalerait jamais les cheveux de jais de son amie. Elle la suivit à l'intérieur, s'arrêtant à hauteur des plantes vertes qu'elle admira quelques secondes, notant l'arrosoir abandonné à leurs côtés. « Ben c'est super simple en fait ! Bon, ça demande des bouteilles en plastique, mais si t'en achètes pas suffit d'en récupérer dans les poubelles publiques. En gros, tu la remplis d'eau, tu la refermes, tu perces quelques trous dans le capuchon avec une aiguille chauffée. Puis tu renverses la bouteille, bouchon vers le bas, que tu plantes dans la terre, relativement loin pour qu'elle tienne bien. Et voilà ! » expliqua la brunette une fois que son amie fut revenue dans la pièce. C'était une astuce toute bête mais vraiment utile, à condition que le poids de la bouteille ne fasse pas tout basculer, ce qui était déjà arrivé à quelques malheureuses plantes en pot chez elle. Mais si on la plantait bien, il n'y avait normalement pas de problème. Fauve était une grande adepte des DIY et des idées pratiques du genre, elle passait souvent son temps à regarder des tutoriels sur Youtube quand elle prenait le temps de se poser. Circé et elle rejoignirent ensuite le van, et la jeune femme ouvrit la grande porte coulissante qui donnait sur l'espace habitable. Certes, ce n'était pas ultra spacieux, mais c'était cosy et il y avait le nécessaire. « Alors ! J'ai fait le lit, on a même un gros plaid en laine si on veut rester un peu dehors la nuit et qu'il fait froid. Nous avons également un petit réservoir d'eau, pour les besoins du quotidien, une glacière qui tient pas mal sur la longueur, du matos pour se faire à manger autour du feu, du papier toilettes évidemment, et basiquement, le minimum dont on a besoin pour survivre à ce petit road trip ! » Fauve désigna tour à tour ce qu'elle mentionnait dans ses explications, laissant l'opportunité à Circé de voir à quoi ressemblait l'intérieur. Il y avait pas mal de choses qui traînaient dans les recoins, finalement, ce van pouvait contenir pas mal de choses. Le matelas monté sur palettes était suffisamment large pour les accueillir toutes les deux et un petit meuble à tiroirs ainsi qu'une petite armoire fixée en hauteur permettait de stocker la plupart des ustensiles et petites bricoles. Quelques lampions avaient été accrochés au fond, du côté de la tête de lit, et un châle à motifs ethniques recouvrait le "plafond". « Qu'est-ce que t'en dis ? Prête à prendre la route ? » demanda la slovène avec enthousiasme en se tournant vers son amie, tout sourire.
J’écoutais mon amie m’expliquer son astuce pour fournir ses plantes en eau durant son absence et laissait mon esprit créatif vagabonder à la recherche d’une solution alternative aux bouteilles en plastique. Comme l’avait intuitivement deviné la belle sexologue, je n’en achetais pas. Soucieuse de l’environnement et si proche de la nature que j’étais, il y avait longtemps que ma vie quotidienne tournait autour du quasi zéro déchets, mais j’étais sûr de pouvoir utiliser un récipient en verre, pour peu que je dégotte un bouchon facilement « perçable ». — Astucieux, reconnus-je, j’y penserai pour la prochaine fois. Après avoir récupéré mes affaires, je suivis Fauve dans la cour où elle avait garé son van. Elle fit coulisser la porte latérale pour me faire découvrir le cocon qu’elle nous avait préparer pour le week-end. Je l’écoutai, un sourire heureux aux lèvres, énumérer tous les éléments qui allaient faire de notre séjour un moment parfait. Quand elle parla du plaid que nous pourrions utiliser à l’extérieur, je m’imaginais déjà la scène. J’avais toujours aimé dormir à la belle étoile, ou même contempler le ciel nocturne en rêvassant, avec mon amie ce serait encore plus agréable. Je ne pouvais rêver mieux. — Un vrai petit nid douillet, commentai-je en passant la tête à l’intérieur de l’habitacle pour détailler la déco. Le van était aménagé à l’image de la jeune femme, on y retrouvait son essence, son âme. A la fois vibrant, avec toutes ces couleurs, et doux. J’imaginais sans mal qu’on puisse rester des heures allonger sur le lit qui m’avait l’air très confortable. L’heure était au départ, comme le rappela joyeusement la brune, et j’en ressentis aussitôt une excitation enivrante dans le creux de l’estomac. — On ne peut plus prête ! répondis-je sur le même ton, tu as une idée de la destination ou on laisse le vent nous porter ?
Un sourire illumina le visage de la brune lorsque son amie valida l'aménagement de leur maison sur roues pour les quelques jours à venir. Elle adorait passer du temps dans son van, et pas spécialement lorsqu'elle partait sur les routes. Il lui arrivait de simplement emmener Toto dans un terrain vague ou à l'orée d'un bois, en retrait du centre-ville de Bowen, pour y rester une petite semaine, profitant tout simplement d'être un peu éloignée du quotidien sans pour autant partir loin. C'était pourquoi elle prenait toujours soin d'aménager cet espace pour en faire quelque chose de cosy et chaleureux, un endroit où on se sentait bien, chez soi, même si c'était un peu spartiate. Peut-être qu'un jour elle finirait par y vivre réellement. Mais Fauve tenait bien trop à sa grande maison, pleine d'espace, de lumière et de bois, ainsi qu'à son jardin où pendaient hamacs, lampions et autres guirlandes décoratives et en harmonie avec la nature. « Ce n'est que le minimum, mais on y est bien. » souffla la jeune femme avec un sourire et un petit haussement d'épaules satisfait. Elle aida Circé à déposer ses quelques affaires à l'intérieur, rangeant ce qui avait besoin d'être au frais à l'intérieur de la glacière, puis les deux jeunes femmes s'installèrent à l'avant après que Circé ait verrouillé sa maison et vérifié les derniers détails. « C'est parti alors ! » souffla Fauve avec un air enthousiaste, grimpant derrière le volant et démarrant le van dont le moteur ronronna joyeusement. Elle sortit de la cour tandis que la belle brune lui demandait quels étaient leurs plans pour ce roadtrip improvisé. « Je crois que le vent est un bon conseiller. Je pensais aller vers le sud, pas trop loin, peut-être jusqu'au lac Proserpine, quelque chose comme ça. Mais franchement, j'ai aucune exigence. » répondit la slovène, s'engageant dans la circulation de Bowen pour finalement bien vite en sortir, s'éloignant du centre pour s'élancer vers des horizons plus lointains.
Fauve avait parfaitement résumé ma pensée quant à son merveilleux petit van. Il y avait le minimum, ou plutôt l’essentiel, mais on s’y sentait incroyablement bien. Les énergies pures de la belle sexologue y régnaient, diffusant un bien-être incroyable dans le creux de mon estomac. J’avais hâte de partir à l’aventure, hâte de passer ce week-end en dehors du temps avec la jeune femme. Je grimpai dans l’habitacle et déposai aussitôt les branches de jasmins à côté du tableau de bord, leur parfum se diffusant délicieusement dans tout le véhicule. Mon sourire s’élargit en entendant le programme, Fauve préférait laisser faire le hasard et je partageai complètement son état d’esprit. — Le lac Proserpine, cela me semble un bon début, validai-je. Nous n’avions pas encore quitté Bowen, pourtant je sentais déjà le goût de l’aventure sur ma langue. Je partais souvent en pleine nature, mais rarement très loin de chez moi. Je privilégiai souvent les randonnées pédestres, au road trip et cela me plaisait de faire quelque chose d’un peu inhabituel. Ne quittant pas mon sourire, je tournai la tête vers la jolie slovène. — Tu pars souvent en escapade, comme ça ?
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Sujet: Re: bohemian rhapsody & cucumber slices ∞ fauve, concho & circé Sam 2 Nov - 19:14
Leur aventure avait débuté. Les fenêtres légèrement ouvertes pour laisser un filet de vent frais jouer avec leurs mèches, l'odeur délicate du jasmin embaumant l'habitacle, les deux jeunes femmes arboraient un sourire presque rêveur, un sourire de liberté. Fauve proposa une vague idée d'itinéraire, que son amie valida. Aucune d'elles n'était particulièrement exigeante là-dessus, toutes deux appréciant de se laisser porter par les envies immédiates et les coups de tête. « C'est parti alors ! C'est pas très loin, mais je pensais passer par les petites routes. Ça fait des détours mais c'est plus agréable que du macadam continu et ennuyeux, non ? » s'exclama la slovène, tournant un instant ses iris vert d'eau vers Circé, l'interrogeant du regard. Elle était une adepte des chemins de traverse et des petites routes méconnues, qui souvent offraient des paysages et des opportunités bien plus époustouflants qu'une grand route qui traçait en ligne droite. « Y a des vieux CD dans la boîte à gants, je te laisse choisir la musique. » proposa la brune, un mince sourire aux lèvres, un fond de musique reggae tournant toujours dans le van. « Oui, ça m'arrive, de temps en temps. Mais souvent, j'utilise plutôt Toto juste comme maison, dans un terrain vague en-dehors de la ville, quand j'ai envie d'un break et de revenir aux bases. » expliqua Fauve avec un haussement d'épaules, le regard tantôt rivé sur la route, tantôt sur le paysage australien qu'elles traversaient. Parfois, elles dépassaient un petit restaurant perdu au milieu de nulle part, parfois des groupements de maisons, bourgades un peu plus peuplées. Après une pause pipi pour Fauve - oui, sa vessie n'avait pas une capacité de rétention exceptionnelle - et un petit pic-nic au bord de la route, surplombant une vallée plutôt sympathique, le van jaune arriva bientôt dans une énième petite ville, ou plutôt un village, disons, rien d'aussi grand que Bowen. Un coin sympa. Le lac Prosperine n'était plus qu'à une vingtaine de minutes, et au-dehors, le soir prenait doucement le pas sur la fin d'après-midi. « On s'arrête pour prendre un verre quelque part ? Avant d'aller s'isoler tranquillement à côté du lac et se faire un bon petit feu de camp. » proposa la jeune femme en ralentissant.
C’était un risque de me laisser gérer la musique, mes goûts n’étant pas nécessairement partagés par tous. En général, j’étais plutôt axé sur le classique ou les bandes originales de film lorsque j’étais seule à la maison, que je jardinais ou que je cuisinais. J’aimais aussi particulièrement la folk, le blues et le rock, souvent des artistes peu connus, mes pépites. Malgré tout, Fauve me donna les commandes de l’autoradio et j’assumai cette responsabilité avec plaisir. Je regardai les cds qu’elle conservait dans la boite à gants et jeter mon dévolu sur du David Bowie. La musique commença à retentir dans l’habitacle, accompagnant doucement notre voyage. Fauve me confia qu’elle ne partait jamais loin avec son van mais qu’elle l’utilisait en revanche pour s’offrir de courtes intermèdes hors de son quotidien à Bowen. Je comprenais cela, ma propre maison, un peu en dehors de la ville, m’offrait ce havre de tranquillité que je trouvais fort appréciable. — Je connais une danse chamanique super pour revenir aux bases, s’ancrer à la terre, lâcher-prise…je te l’apprendrais si tu veux. Nous continuâmes notre route encore un petit moment et nous nous étions bien rapproché du lac quand la belle slovène proposa que nous nous arrêtions boire un verre quelque part, avant d’aller poser le van pour la soirée à proximité du lac. Un sourire fendit mon visage. — Ouais, avec plaisir. Tu connais un endroit ou on y va à l’instinct ?
Fauve commença à danser doucement de la tête au rythme de David Bowie, remuant un peu les épaules, tout en restant concentrée sur la route, même si la musique enveloppait naturellement son corps, d'une caresse apaisante et à la fois énergisante. Ce petit road trip, c'était tout ce dont la brune avait besoin. Et accompagnée de son amie, c'était encore mieux. Fauve aimait se ressourcer seule, de temps à autres, mais Circé faisait partie des personnes de son entourage dont la présence était naturelle, le genre d'amis avec qui on n'a pas besoin de remplir les silences, de justifier ses décisions ni de se stresser pour quoi que ce soit. Sa compagnie était légère et bienfaisante, impalpable, pas de ces compagnies qui, bien qu'agréables, pesaient ou oppressaient à la longue. « Avec plaisir. » répondit la jeune femme à la proposition de la brune. Elle savait que Circé avait pas mal de connaissances dans le domaine et elle aimait apprendre d'elle. Même si Fauve était moins dans ces délires-là, elle aimait les méthodes alternatives et souvent méconnues de la société moderne. « Je pense qu'on va devoir faire confiance à mon instinct. » répliqua Fauve avec un petit sourire amusé. Elle fit quelques fois le tour des rues commerçantes, observant avec Circé les quelques bars, cafés et restaurants qu'il y avait, c'est-à-dire pas beaucoup. Finalement, la slovène ralentit devant un petit bar qui semblait convivial, la première fois qu'elles étaient passé devant. « On teste ici ? » s'enquit la brune, ses iris verts rivés sur les grandes baies vitrées de l'établissement, avant de se garer. Elle s'empara de son petit sac en bandoulière, à franges, et entra dans le bar avec sa compagne de voyage, se décidant pour un verre de vin rouge au comptoir. « Ça a l'air sympa, c'est un peu cosy. » nota la jeune femme après avoir balayé l'endroit du regard, détaillant les quelques personnes présentes, saisissant l'ambiance du bar et s'imprégnant de sa convivialité. Les gens semblaient chaleureux, s'accordant un petit moment de détente, que ce soient des habitués ou ceux qui allaient peut-être reprendre la route, comme elles.
Le pouvoir magique de Bowie opérait petit à petit et nous faisait danser dans l’habitacle roulant. J’aimais ces moments de légèreté, en particulier lorsqu’ils étaient partagés avec une amie comme Fauve. Je trouvais cela ressourçant, autant – ou peut-être plus – qu’une promenade en forêt. Même si j’avouais que ces instants passés en solitaire parmi les arbres centaines figuraient parmi mes préférés. Nous fîmes plusieurs le tour des rues, à la recherche d’un point de chute, Fauve jeta finalement son dévolue sur un petit bar, dont l’ambiance nous apparaissait, de l’extérieur déjà, chaleureuse et décontractée. C’était totalement ce que nous recherchions et parfait pour notre petite escale. — Jusque là ton instinct nous a plutôt bien guidées, la rassurai-je en quittant le siège passager pour rejoindre mon amie dehors. Nous entrâmes dans l’établissement qui avait définitivement un charme particulier et qui n’était pas sans me rappeler celui du Adam & Yves. L’atmosphère y était aussi enveloppante, aussi réconfortante. C’était le genre d’endroit où l’on se sentait bien, presque comme chez soi, avec du monde à voir et à rencontrer en prime. Un sourire accroché aux lèvres, je suivis la belle slovène au comptoir. Elle couva la salle de son regard d’émeraude et parut satisfait de son choix. Je lui souris. — Ca te ressemble assez, je dois dire, de choisir un bar comme celui-ci. C’est à la fois animé et convivial. Je valide ! Un verre de vin rouge fraichement commandé fut servit à mon amie. Pour ma part, je n’étais pas encore décidé sur le choix de ma boisson et pris le temps de consulter la carte un moment. À côté de moi, accoudé au zinc, un homme qui devait avoir la trentaine sirotait un whisky. Je pinçai ma lèvre, songeuse. Un whisky ? Pourquoi pas… Je n’en avais pas bu depuis un certain temps et j’en appréciais le caractère. — Excusez-moi, approchai-je l’homme, je peux vous demander ce que vous buvez ? Ca m’a l’air délicieux. La couleur en tout cas, est sublime. C’est un écossais ? Un irlandais ? Un japonais peut-être ?
Juillet. J’étais encore en pause d’avec Zelda, ne sachant même plus ce que cela signifiait. Je fréquentais d’autres personnes, même celles que je n’aurais jamais soupçonnées. Freja. Elle s’était frayé un chemin encore plus loin dans mon cœur et sous mes draps. C’était notre secret, secret qui était à la fois enivrant et déstabilisant. Et à travers tout ça, il y avait bien sûr Ally et Maxwell, ce fils que je n’avais connu que deux mois plus tôt quand mon ex était débarquée à Bowen avec un garçon de l’âge de notre rupture. Autant vous dire que ma vie était un véritable fiasco, et que pour me libérer un peu l’esprit de tous ses tourments, j’avais décidé de m’offrir un week-end loin de Bowen, loin de ces gens qui chuchotaient parfois sur mon passage, loin du stress de tomber sur telle ou telle personne, loin de tout. Je m’engageai sur la longue route longeant l’océan, direction sud. Je n’avais aucun plan. Je n’avais aucun itinéraire. Je ne savais même pas où je dormirais ce soir et c’était le plus beau de l’expérience. J’avais besoin d’en arriver là : me perdre, dans l’espoir de me retrouver. Les heures passèrent, les kilomètres défilèrent, et alors que les pancartes indiquant le lac Proserpine apparaissaient sur le bord de l’autoroute, je me décidai à m’arrêter pour la soirée. Ma concentration n’était plus toute là et je jugeai plus sage de prendre une pause, pour la nuit peut-être. La petite ville dans laquelle je m’arrêtai devait bien avoir un motel à quelque part. En tout cas, elle avait un bar. J’arrêtai ma voiture dans le stationnement de ce dernier et je rentrai, laissant tout de suite l’ambiance chaleureuse et cosy m’envelopper. Je pris une grande inspiration, comme pour aspirer la bonne humeur des autres, et j’allai m’accouder au bar. Je commandai un whisky, avant de regarder un peu autour de moi. Beaucoup de locaux, je pense. Je m’assis une fois mon verre devant moi, et je commençai à le siroter, m’imprégnant de la chaleur de l’endroit et du liquide ambré. Une voix féminine, à mes côtés, me sortit de mes pensées. Je souris aux deux jeunes femmes qui me fixaient de leurs grands yeux, attendant ma réponse. « Oh, euh. » Je regardai mon verre, que je fis tourner entre mes mains. « Écossais, oui. Le Aberlour. » Dis-je en pointant la bouteille sur la tablette derrière le bar, alignées avec toutes les autres. « Tu veux l’essayer avant de faire ton choix ? » Demandais-je avec un doux rire, poussant le verre vers elle. « J’ai pas l’herpès buccale. » Facepalm.
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saw a girl that I used to know, it's funny how a heart moves on. she's got a home and a family, I get the feeling she's forgotten me. people leave their mark and go like footprints in a winter snow. (@KODALINE)
Comme l'avait dit Circé, l'instinct n'avait pas failli à sa mission de leur trouver un endroit détendu et tranquille. Un sourire se dessina sur le visage de la slovène quand son amie aux cheveux de jais compara l'ambiance de l'endroit à ses habitudes. Effectivement, Fauve se dirigeait toujours vers ce qui lui apparaissait comme familial, sans prise de tête, mais dynamique tout de même. Elle n'aimait pas ce qui était trop superficiel, trop surfait, préférant largement les choses simples mais agréables quand même. « On aurait de toute façon eu du mal à trouver une grosse boîte de nuit déchaînée et surpeuplée même si on l'avait voulu. » plaisanta la jolie brune. Ce n'était clairement le style ni de l'une ni de l'autre. Fauve n'avait rien contre ces endroits, simplement, elle s'y sentait moins bien, principalement à cause de la mentalité de ce genre d'endroits, cherchant généralement le profit. Puis, sa claustrophobie ne l'aidait pas trop à supporter des endroits où elle aurait pu se retrouver coincée à suffoquer entre un mur et quinze autres personnes. La slovène commanda son verre de vin, et Circé semblait hésiter. Elle aborda alors la personne à côté d'elle, un homme dans la petite trentaine, à première vue. Approximativement leur âge, en tout cas. Fauve sourit intérieurement, c'était du Circé tout craché et elle adorait son amie pour ça. Cette façon qu'elle avait d'aborder les gens sans plus de cérémonie, avec gentillesse et sans aucune honte. Elle avait bien raison. La sexologue se pencha un peu en avant, pour avoir le jeune homme en visuel elle aussi, attendant sa réponse et attendant la commande de son amie pour pouvoir trinquer. Lorsque le brun parla d'herpès buccal, elle ne put s'empêcher d'éclater de rire. Joli sujet de conversation, pour un premier contact. « C'est elle qui pourrait l'avoir, for all you know. » commenta la brunette avec humour en désignant son amie, lui adressant un clin d’œil au passage.
Invité
Sujet: Re: bohemian rhapsody & cucumber slices ∞ fauve, concho & circé Sam 25 Jan - 10:11
Ecossais. Voilà qui me plaisait. J’aimais mon whisky tourbé et ceux qu’on distillait dans les Highlands me décevaient rarement. Je n’étais pas une très grande connaissance, mais je savais apprécier un bon whisky. Je souris à l’homme qui semblait étonné de me voir l’accoster de manière si spontanée, sourire qui s’élargie aussitôt quand il s’emmêla les pinceaux jusqu’à parler d’herpès buccale. Au moins, on ne pouvait pas lui retirer l’originalité de son approche. J’éclatai de rire quand Fauve renchéris sur le sujet. — Effectivement ! pouffai-je. Mais rassures-toi, ce n’est pas le cas pour moi non plus. Cela dit, je vais te faire confiance et commander un verre pour moi. Je fis signe au barman de me donner la même chose que le jeune homme que nous venions de rencontrer puis repris la conversation. — Au fait, je m’appelle Circé, me présentai-je, et voici mon amie Fauve ! On vient de Bowen, pas très loin d’ici, et toi ?
Spoiler:
Je suis désolée, c'est un peu pourri et j'ai mis des plombes à répondre
Conchobáhr Rosenbach
MESSAGE : 3310 ICI DEPUIS : 06/03/2016 COMPTES : woody & jackson & isaiah & elmo & nova & oskár CRÉDITS : whovian (a) & sarasvati (s)
STATUT : célibataire, papa de Maxwell (2016), Lara (2019) et Alizée (2023), de trois mères différentes
Sujet: Re: bohemian rhapsody & cucumber slices ∞ fauve, concho & circé Dim 26 Jan - 16:36
À ma charmante allusion à l’herpès buccale que je n’avais pas, la brunette derrière éclata de rire, rapidement rejointe par son amie. Je ris à mon tour, visiblement gêné mais amusé d’avoir encore une fois trop parlé. Le stress, ça peut faire dire bien des choses. Souvent pas toujours bonnes à dire. J’haussai les épaules quand la première à avoir ri me fit remarquer que c’était celle à qui je proposais de goûter dans mon verre qui pourrait bien avoir l’herpès buccale. « Faut bien prendre des risques, dans la vie. » Dis-je en riant, alors que clairement ce n’était pas le genre de risques dont il était question dans ce mantra. La jeune femme me rassura en me disant que ce n’était pas son cas mais que, de toute façon, elle me ferait confiance sur le choix. Je repris donc mon verre entre mes mains pour le tirer vers moi à nouveau. « Drôle d’idée de faire confiance au mec qui parle d’herpès buccale après trente secondes de conversation. » Je souris, avant d’écouter ses présentations et de prendre un air assez étonné en entendant qu’elles venaient toutes les deux de Bowen. Comme quoi, cette ville était vraiment un genre de trou noir sur la carte du Queensland. Tout le monde semblait aspiré par son tourbillon. « Circé, Fauve. » Répétais-je pour me souvenir de leurs prénoms. « Moi c’est Connor. » Ah, le retour du prénom plus facile à prononcer ! C’était généralement le nom que je me donnais quand j’avais envie d’être en mode flirt. Parce que Conchobáhr, par expérience, ça avait parfois tendance à refroidir ou susciter la moquerie. « Le monde est petit, je viens de Bowen aussi … J’arrive pas à croire que même à des kilomètres de là, dans une p’tite municipalité paumée, cette ville me rattrape. » Je ris.
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