visit control (selma)

La jeune femme se levait tôt ce matin, elle devait se rendre à l’hôpital pour une visite qu'elle redoutait tant, auparavant. Pour son anorexie. Elle avait toujours cette petite boule au ventre de peur d'avoir reperdu mais en même temps elle avait le cœur plus léger et elle se sentait heureuse depuis qu'elle était avec Florian. Comme si, il offrait un nouveau souffle à sa vie. A l’hôpital, ils la connaissaient bien et ils l'avaient vu dans tous ses états d'ailleurs. Elle allait finir par demander une carte de fidélité si cela continuait. Une fois prête, elle sortit de sa petite caravane, direction son rendez-vous. Il faisait un soleil magnifique, elle aurait tellement aimé faire autre chose de sa matinée. Elle entra dans l’hôpital, se dirigeant vers l'accueil pour annoncer sa présence. Elle passa assez vite finalement, c'était l'avantage d'être ici depuis son arrivée à Bowen elle n'avait jamais trop d'attente. Les résultats étaient plutôt positif, elle avait pris deux kilo depuis le mois dernier, elle avançait à petit pas mais c'était un énorme pour elle. Plus les rendez-vous s'espaçait, plus cela annonçait le bout du tunnel. Du moins, elle l'espérait de tout son cœur. Elle repéra une amie à elle au bout du couloir. Selma. Elles s'étaient rencontrés quand elles étaient toutes les deux hospitalisés ici. Personne ne pouvait la comprendre autant qu'elle, puisqu'elle savait ce que c'était d'être au plus bas au point de finir ici. Elle s'approcha de son amie tout sourire. Salut toi, comment ça va ? demanda-t-elle chaleureusement.

Tu te lèves, te dirigeant d’un pas traînant vers le coin cuisine de ton appartement. Un bon café, une bonne clope, commencer la journée comme chaque matin. Tu as l’impression de tourner en rond dans ce petit appartement mal rangé. Avant tu n’y passais pas autant de temps, tu avais toujours un reportage sur lequel bosser, quelque chose à faire dehors. Ton chez-toi ne te servait que de lieu pour entreposer tes affaires et dormir. Mais à présent, sans boulot, avec une jambe en vrac, tu y passes plus de temps que ce que tu voudrais. Aujourd’hui tu vas sortir, parce que tu n’as pas le choix, tu dois aller jusqu’à l’hôpital. Chaque semaine des rendez-vous pour ta jambe ou ta tête comme tu aimes le dire. Voir ce qui cloche chez toi, gérer le choc post-traumatique et ta personnalité qui a causé du fil à retordre à plus d’un. Tu es à la bourre, pour changer mais tu ne peux pas vraiment te dépêcher. Tu vas prétendre qu’avec ta jambe tu ne vas pas très vite et que tu as mal estimé le temps, que de toute façon les gens font pas attention à toi et ça te ralentit. Ton rendez-vous se passe, on te demande comme ça va, si tu as mal, on te file encore des médicaments que tu prendras avec plaisir. Tout le temps la même rengaine, le même refrain sans que rien ne change vraiment. En sortant tu croises Billie. A force de traîner toutes les deux ici avec vos problèmes, vous avez fini par vous connaître et parler. Elle te demande comment ça va et c’est pas le genre de ça va qu’on demande sans en avoir rien à faire de la réponse. « Salut. Tu sais...toujours la même chose, on pense que ça ira mieux plus tard et au final ça change pas. Et toi ? Du positif ? » Elle espère, ça lui donnerait peut-être un peu d’espoir de voir que des gens arrivent à sortir de leurs démons.

L’hôpital, c'était devenue ta deuxième maison au fil du temps. Tu connaissais bien les infirmières et le reste du personnel, tout le monde était gentil avec toi, tu n'avais pas à te plaindre. Savoir que tu n'aurais bientôt plus du tout à y aller te faisait vraiment bizarre, mais c'était pour le mieux. Là bas, tu avais fais aussi les rencontres d'autres patients et tu t'en étais fais des amis comme Selma, tu espérais bien que ça irais mieux pour elle pour pouvoir la voir pleinement en dehors et qu'elle soit en forme surtout, tu lui souhaitais. Ça finira par aller mieux, il n'y a pas de raison, je te le souhaite. dis-tu d'un enthousiaste qui était né ici, à Bowen. Ce n'était pas dans ton caractère avant. Oui, c'était un de mes derniers rendez vous, normalement je peux combattre le reste toute seule. dis-tu en souriant. C'était vrai parce que, tu n'étais pas entièrement guérie, tu le savais, c'était trop beau pour être vrai. Mais tu étais sur la bonne voix et c'est tout ce qui comptait. Il faudrait qu'on se voit un de ses jours, je veux dire, en dehors de l’hôpital. proposas-tu avec un sourire. Enfin, si tu veux bien, bien sur.