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↳ personnages attendus

Bienvenue à Bowen, petite ville côtière du Nord-Est de l'Australie, abritant moins de 7 000 habitants. Si vous recherchez le calme, la bonne humeur et la joie de vivre, vous serez au paradis. Tous les habitants vous le diront, Bowen est l'endroit idéal pour se ressourcer. Et puis ne vous inquiétez pas pour l'intégration, ici tout le monde se connaît et les habitants adorent accueillir les nouveaux. › suite.

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 stranger in a strange land (rafael)

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MessageSujet: stranger in a strange land (rafael)   stranger in a strange land (rafael) EmptyMer 14 Aoû 2019 - 16:56

L'air australien ne lui aura jamais paru aussi triste qu'en ce début de semaine. Et, en même temps, à quoi avait-elle pensé ? Des mois sans nouvelles de son amourette de voyage, il y avait forcément une raison. Et la raison, c'était sa femme. Instance de divorce, mon cul oui. Avait-elle pensé quand, au marché, elle les avait vus. Tous les deux. Ensemble. Du moins, c'est ce qu'elle avait insinué. Si ce n'était pas elle, ça en était une autre. Et c'était pire. C'était qu'il l'avait oublié, sa Elizabeth, dès qu'il avait remis les pieds chez lui et qu'elle n'avait été, au final, qu'un moyen de passer le temps dans un continent étranger. Rien de plus. Elle se sentit idiote, complètement idiote, d'avoir cru qu'en venant ici, elle aurait la force de le confronter, de lui dire ce qu'elle cachait à tout le monde depuis trop longtemps. Trois mois à cacher son ventre qui, bientôt, prendrait beaucoup plus d'extension. Ce jour-là, elle s'était dégonflée, incapable de savoir qu'un ménage pourrait être brisé par sa faute. Tant pis, lui qui voulait des enfants, il n'aurait qu'à se trouver une autre femme pour les lui donner. Sa femme, tient. Parce que Beth, elle n'en avait pas la force. Autant l'élever seul, que de l'élever à deux et demi, avec un père pas du tout présent et bien trop occupé à sauver son mariage. Alors, toutes ces histoires de divorce, de rupture, qu'ils ne retrouveraient un jour, juste tous les deux, c'était faux. C'était pour l'attirer près de lui, dans son lit, le temps d'un séjour. Beth avait tourné les talons, elle les avait laissés dans ce qui apparaissait pour elle leur bonheur. Coeur gros, coeur plein d'émotions, elle avait regagné son appartement, l'impression d'avoir fait une erreur en choisissant Bowen comme terre d'accueil. Était-il trop tard pour prendre le Canada, à la place ? Les jours suivants, la brune s'était enfermée dans le travail, refoulant ses émotions négatives dans la traduction de manuscrits, rentabilisant son énergie et ses insomnies sur du travail à remettre très prochainement. Au travers de son boulot, elle s'était informée sur les différents événements littéraires de la ville. Au coin de chez elle, une petite librairie, en partenariat avec les Éditions Williams, avait organisé un cercle d'échange littéraire où tous étaient invités à partager ses coups de coeur ou à en découvrir de nouveaux. Amoureuse des livres, Beth n'avait pu résister à l'appel de son coeur qui se remettait à nouveau à battre normalement, les bouquins aidant fortement à soigner son organe qui saignait silencieusement depuis qu'elle l'avait vu, lui, au bras de son épouse. Elle n'avait cessé de penser à eux. À elle, surtout. Belle, grande, élégante. Tout ce qu'elle n'était pas, elle, le bout de gamine qu'elle était, bien trop jeune pour avoir séduit un homme comme Rafael. L'appel des livres se faisait ressentir, la brune décida donc de ranger son chapeau de traductrice et d'enfiler celui d'amoureuse littéraire et de se présenter à cet événement, dans cette toute petite librairie chaleureuse qui, tout de suite, la fit sentir chez elle.
Elle sondait la pièce, tous des âmes comme la sienne avides de lectures nouvelles, avides d'échange. Elle était bien, elle était à sa place, la brune, autour de ceux qui partageaient, au fond, la même passion, la même flamme. La rencontre allait commencer, elle prit place sur un fauteuil, un peu à l'écart, légèrement timide tout d'un coup. Et elle sut pourquoi, dès que ses yeux qui sondaient la salle s'arrêtèrent sur lui. Rafael. Dos à elle. Que faisait-il ici ? En même temps, Bowen, c'était chez lui. Pas étonnant qu'il soit impliqué dans les événements littéraires de sa propre ville. Le coeur de Beth s'affola à nouveau. Mauvaise idée, tout ceci était une mauvaise idée. Mais prise d'une force qu'elle trouva au plus profond de ces tripes, et surtout parce qu'il était seul, cette fois, pas de traces de cette belle épouse, elle se leva et, au lieu de trouver la sortie, elle trouva le chemin vers lui. Ses pieds s'arrêtèrent à quelques centimètres de lui, toujours dos à elle. Vous traînez dans tous les événements littéraires de la ville, Monsieur Williams ?, demanda-t-elle, la voix calme, alors que tout son être était paniqué intérieurement. Et c'est quand elle prononça ces derniers mots qu'elle comprit. Les Éditions Williams. Comment avait-elle pu ne pas faire le rapprochement plus tôt. Elle soupira, sotte, sans aucune échappatoire. Maintenant, elle passerait pour la fille bien trop accrochée, épiant ses faits et gestes. Bonjour, Rafael, finit-elle par lui dire tout de même. Je ne te dérangerai pas plus longtemps. Ça fait du bien, de revoir ton visage. Ça m'est suffisant. Incapable de plus, incapable de rester, elle se dirigea vers la porte, fuyant, finalement, ce qu'elle avait souhaité depuis trois mois : le retrouver.
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MessageSujet: Re: stranger in a strange land (rafael)   stranger in a strange land (rafael) EmptyVen 16 Aoû 2019 - 19:50

beth ∞ rafael
S’enfermer dans le boulot c’était parfait pour Rafael. Il partait tôt le matin, rentrait tard le soir et ne restait chez lui que pour dormir et manger. Même le samedi, il lui arrivait de travailler. Comme aujourd’hui où il participait à un événement littéraire co-organisé par sa maison d’édition. A vrai dire, il avait son appartement en horreur. Il y était depuis quelques mois, début avril en fait, et n’avait même pas fini de déballer tous les cartons. Simplement parce qu’il n’avait pas envie de se refaire un chez soi, qu’il n’avait pas totalement fait le deuil de l’ancien. Et puis il n’avait pas eu le temps, avec le divorce à gérer, le casse-couilles de beau-père, le travail. Les événements comme aujourd’hui, c’était plus du plaisir que du travail. Certains de ses auteurs seraient en dédicace et animeraient des discussions autour de la littérature, de quoi réjouir les plus littéraires de Bowen. Pour le moment tout se passait bien, aucune fausse note. Ils étaient tous à l’heure et il commençait à y avoir un peu de monde. Rafael prit place dans le café. Il n’était pas obligé d’être présent, concrètement, mais ça lui évitait de rester chez lui à repenser à Beth. Ou à son divorce. Ou aux deux en même temps, ce qui était pire. Et il aimait bien tout chapeauter, être présent en cas de pépin.

Sauf que le pépin, il ne l’avait pas vu venir. « Vous traînez dans tous les événements littéraires de la ville, Monsieur Williams ? » Il se figea sur place. Ca ne pouvait pas être elle. Beth vivait à Londres, et il n’était même pas certain qu’elle soit déjà venue en Australie. Apparemment, c’était chose faite maintenant... Il se retourna vivement et se perdit immédiatement dans les beaux yeux de Beth. Elle était là. Son coeur se serra un instant. Sa tête se perdit entre plusieurs sentiments. Il était content de la voir. Heureux de la retrouver. Mais il savait qu’il allait en prendre plein la gueule, et ce serait assez mérité. Il n’eut pas le temps de répondre qu’elle prenait déjà la fuite. Il se releva alors et la suivit pour la rattraper. Hors de question de la laisser filer. Il devait assumer sa connerie. « Beth ! Beth, attends. Je… waw… je m’attendais pas à te voir ici tu… t’es vraiment magnifique. » Bien sûr qu’un compliment n’arrangerait rien. Mais ça ne pouvait pas rendre les choses pires, si ? Il se mit devant elle et soupira. « Ce n’est pas suffisant pour moi. Je te dois des excuses, je le sais… J’ai fait une grosse connerie en arrêtant de répondre à nos messages et j’en suis terriblement désolé. » Il savait que ça ne suffirait pas. Mais de toute façon, rien de ce qu’il ne dirait aujourd’hui ne serait suffisant. Il faudrait du temps, et des preuves. Il n’avait jamais voulu oublier Beth. L’abandonner. Il aurait fini par rappeler. Quand le bordel de sa vie aurait été moins important. Il avait d’ailleurs failli le faire plusieurs fois. Mais ils avaient presque dix ans d’écart. Et à vingt-cinq ans, on ne voulait pas se faire plomber par une histoire de divorce compliquée, pas vrai ?
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MessageSujet: Re: stranger in a strange land (rafael)   stranger in a strange land (rafael) EmptySam 17 Aoû 2019 - 8:05

S'évader dans les livres, quand ce n'était pas dans le travail, en voilà une bonne idée pour mieux digérer son arrivée en Australie gâchée par ce qu'elle s'était laissé imaginer. À quoi avait-elle pensé, Beth ? Les raisons du silence de son amants étaient pourtant si évidentes. Mais la brune, elle s'était laissé amadouer par cet homme qui lui avait fait croire qu'il allait divorcer, que leur histoire ne se terminait pas la. Quelle sotte, avait-elle été, Beth d'avoir cru une seule seconde à cette histoire. Bien sûre qu'elle s'était fait jouer. Elle avait signé sa mutation pour l'Australie sans se soucier qu'au fond, si Rafael l'avait ignoré, c'était parce qu'elle ne représentait, à ses yeux, que l'ombre d'une histoire pour passer le temps, une compagnie à l'étranger, rien de plus, rien de moins. Quand elle l'avait vu au bras de sa femme, Beth comprit. Elle, elle n'était que l'autre femme, la maîtresse, la jeune fille naïve, dix ans moins expérimentée, dix ans moins importante, elle ne pourrait jamais rivaliser contre la beauté de cette madame Wiliams, même avec son secret. Et, à présent, en valait-il le coup de briser un mariage pour un enfant qu'il n'avait pas désiré, de toute façon ? Ou, du moins, pas désiré avec elle. En valait-il la peine de créer de nouveaux remous, seulement par vengeance ? Non. Du haut de ses dix ans de moins, Beth avait décidé de taire ce détail, de sauver le mariage de son amant, et, par le fait même, d'éviter à cet enfant de vivre les représailles d'une famille brisée. Elle était prête à lui expliquer pourquoi il n'avait pas de père pour préserver la vie de ce dit géniteur. Lorsqu'elle l'avait vu pour la première fois, Beth savait qu'ils seraient amenés à se recroiser, peut-être même que cette fois ils seraient forcé de se parler, qu'elle ne pourrait pas l'ignorer, passer son chemin comme cette première fois. Mais jamais elle n'aurait pu croire que cette deuxième rencontre arriverait si vite. Elle avait été idiote, elle n'avait pas fait attention à la maison d'édition qui co-organisait l'événement, ici par amour des livres plutôt que par amour pour lui. Et maintenant qu'elle l'avait vu, qu'elle avait laissé ses pas les guider vers lui, il n'y avait plus de porte de sortie. Il fallait foncer, lui balancer qu'elle était là, sans quoi il aurait fini par le remarquer, par lui même, tôt ou tard. Elle lui avait lâché toute ce qu'elle avait à lui dire, pour l'instant. Pas de bébé, pas de ressentiment, juste qu'elle était contente de le revoir. Et elle passa son chemin. Impossible de rester, impossible d'apprécier la conférence. Mais il l'a rattrapa, assaillant son nom dans le presque silence de la salle, son coeur manqua un battement. Et un compliment. Beth pinça les lèvres. C'était facile. Bien trop facile. Il espérait l'amadouer de ses douces paroles. Devant elle, Rafael laissait toute sa carrure barrer le chemin de son amante, soupire désolée au passage. Et il lança son discours d'excuses. À nouveau, la brune pinça les lèvres, désolée d'avoir espérer, mal de s'être présentée ici. Elle secoua doucement la tête avant de reprendre la parole. Non, t'as pas d'excuses à me présenter Rafael. Ça brisait son coeur de lui dire ça. Mais, à quoi bon ? Il s'était joué d'elle une fois, il ne le ferait pas à nouveau. Tu es revenu ici dans la vie qui t'attendait et nos quotidiens ont reprit, comme si on ne s'était jamais croisé. Beth haussa les épaules, lasse. J'aurais dû le comprendre. Et elle baissa les yeux vers ses orteils nues dans ses sandales couleur chili. Ton événement va commencer, tu vas manquer tout le début. Même s'il en avait rien à faire. C'était la seule excuse pour qu'il la lâche, pour qu'elle quitte cette librairie et qu'elle laisse les larmes lui venir librement. Parce que devant lui, elle en était incapable. Je suis désolée d'avoir insisté. À vingt-cinq ans, quand on pense avoir trouvé l'âme-sœur, qu'est-ce qu'on en fait des conneries. Beth, pauvre Beth, qui le lui dira, qu'elle s'est complément trompée sur ce coup.


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MessageSujet: Re: stranger in a strange land (rafael)   stranger in a strange land (rafael) EmptySam 17 Aoû 2019 - 19:21

beth ∞ rafael
Il ne pouvait pas la laisser partir. Il ne voulait pas. Si Beth était venue jusqu’en Australie pour lui, il n’avait juste pas le droit de la laisser reprendre l’avion. Ca voulait dire qu’elle était accrochée, que pour elle aussi, c’était plus qu’une amourette de vacances. Mais de toute façon ce n’était pas des intentions de Beth dont on doutait mais bien de celles de Rafael. En effet, on pouvait croire que ce dernier avait joué avec la jeune femme juste pour coucher, pour s’amuser pendant qu’il était à Londres. Il avait réellement voulu la rappeler mais à la seconde où son divorce devint compliqué, il n’avait pas voulu l’impliquer dedans. En plus, si le beau-père découvrait que Rafael avait déjà été voir ailleurs, il s’en serait servi pour le foutre encore plus dans la merde. Alors ça n’aurait pas été totalement con d’envoyer un petit message quand même du style : Hello Beth. Ce petit message pour te dire que je pense à toi, mais je rencontre quelques problèmes avec mon divorce… Je sais que c’est culotté de te demander de m’attendre, mais si tu as apprécié ces moments autant que moi je sais que tu le feras. Je t’adore, prends soin de toi, je t’appelle dès que tout ça s’est calmé. Peut-être qu’elle ne l’aurait pas bien pris, mais au moins elle aurait eu une explication. Une petite preuve qu’il ne se foutait pas d’elle. Alors pourquoi il n’avait pas envoyé le message ? Pas le temps. Et peur de se prendre un râteau, sûrement. Ne rien dire, c’était souvent plus facile. En plus, elle aurait pu interpréter plein de trucs… Ce qu’elle avait finalement fait en n’ayant eu aucune nouvelle. BREF IL AVAIT EU FAUX SUR TOUTE LA LIGNE. Alors maintenant qu’on lui donnait une seconde chance, il n’allait pas la laisser filer. Il ne savait pas exactement quoi dire, ni même si c’était une bonne ou une mauvaise idée de se montrer en public comme ça mais vous savez quoi ? Qu’on lui prenne tout son fric si c’était ce que le père d’Hélèna souhaitait. Lui, il voulait Beth, simplement. « Je m’en fiche de l’événement. Bien sûr que je dois m’excuser… Je n’ai pas répondu tes messages et c’était con de ma part. Je… j’réalise pas encore que t’es devant moi, là. Est-ce qu’on pourrait… Aller se poser dans un café ? Pour parler. Je te dois quelques explications, je crois. » Il allait tout lui raconter. Après, Beth serait libre de faire ce qu’elle voulait. Mais de la revoir, olah, ça faisait remonter tellement de choses. Pas de l’amour, pas encore, mais un très fort attachement qu’il ne pouvait pas nier. Beth, ça avait été sa bouffée d’air frais après tant d’années de souffrance. « S’il te plait. »
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MessageSujet: Re: stranger in a strange land (rafael)   stranger in a strange land (rafael) EmptyDim 18 Aoû 2019 - 4:27

Elle était qui, Beth, pour réclamer des excuses ? Ils ne s'étaient rien promis de plus, Rafael et elle, que de s'envoyer des courriels, ici et là, d'entretenir une discussion. Mais en partant de l'Angleterre, l'Australien ne lui avait pas certifié qu'une histoire naîtrait de cette escapade londonienne. Il n'avait aucun compte à lui rendre. Au fond, Beth s'était montée elle-même cette histoire, ces semaines qui l'avaient fait rêver et cette envie de le retrouver. La grossesse surprise, le bébé qui avait décidé de s'immiscer entre eux, avait également alimenté son besoin de le revoir. Il était maintenant difficile à oublier, lui qui avait semé en la brune un être qui partagerait le même sang qu'eux. Peut-être aurait-elle pu l'oublier plus facilement, passer à autre chose sans avoir besoin de venir le rejoindre ici, de fourrer son nez dans une histoire visiblement irrésolue avec son ex-femme, si elle s'était montrée plus prudente. Et en arrivant ici, en tombant nez à nez avec ce passé qu'il n'avait pas réellement oublié, Beth frôla l'envie de tout abandonner, à son tour, de rembarrer ses valises, de se débarrasser du bébé, d'une façon ou d'une autre, et de l'oublier. Pour toujours. L'emporter avec elle dans cet endroit de la mémoire où l'on rangeait les souvenirs douloureux, ceux qui semblent toujours laisser des plaies incapables de bien cicatrisées quand ils sont remémorés, l'enfouir loin dans cette boite de pandore et l'oublier. Oublier qu'elle avait pu avoir des sentiments pour cet homme qui avait préféré disparaître plutôt que lui avouer la simple vérité. Au fond, c'est tout ce qu'il lui aurait fallu, à Beth, la vérité. Qu'il prenne son courage, qu'il daigne lui avouer. J'suis retourné avec mon ex-femme, j'espère que tu comprendras. Et elle se serait éteinte, elle aurait vécu son deuil, de son côté, sans jamais tenter de le relancer. Parce qu'elle n'était pas ainsi, Beth. Elle était droite. Elle était pleine de valeur. Jamais elle n'aurait accepté de coucher avec lui, jamais elle ne se serait laissé charmer, s'il n'avait pas dit que sa situation actuelle menait vers le divorce. Elle n'était pas de ce genre-là. Et elle n'était pas ici, aujourd'hui, dans cette librairie, dans l'espoir de le revoir, de trouver un prétexte pour l'aborder. Elle aurait pu le faire, la brune, quand elle l'avait croisé sur la rue avec cette belle blonde et pourtant, elle s'était abstenue. Elle ne cherchait pas les embrouilles. C'est l'amour des livres qui avait attiré la traductrice à l'évènement. Maintenant qu'elle savait qu'il y était rattaché, Beth cherchait à fuir, à l'éviter, à limiter son coeur des blessures qu'il pourrait avoir à nouveau en se retrouvant face à l'homme qui ne l'avait pas seulement dérobé, mais qui l'avait transformé, aussi, qui l'avait fait grandir, grossir au point d'aimer, déjà, cette petite vie qui avait décidé de s'accrocher dans son utérus. Rafael l'avait rattrapé, se confondant en excuse, qu'il lui devait des explications. Mais elle demeurait catégorique, Beth, et même si son coeur disait oui, sa tête disait non. Je ne crois pas que ce serait une bonne idée, décida-t-elle quand il lui demandait d'aller s'installer dans un café pour mettre les pendules à l'heure, pour trouver un moyen de s'expliquer clairement. Mais, à quoi bon ? L'histoire qu'elle s'était créée, elle lui suffisait. Et elle n'était pas certaine, au fond, de vouloir savoir la vérité. Peut-être était-elle même pire que celle qu'elle s'était imaginé. Mais il insista, Rafael. S'il te plait, qu'il ajouta pour la convaincre. Et la brune pinça à nouveau les lèvres, malaisée entre ses envies et la raison, les valeurs qui pesaient lourd dans son coeur et dans sa tête, le mal qu'elle pourrait faire à cette finalement pas vraiment ex-femme s'ils succombaient, à nouveau, ne serait-ce que seulement à se toucher les mains ou à se regarder un peu trop passionnément. Et ta femme, elle dirait quoi de tout ça ?, demanda-t-elle en murmurant, cachant aux oreilles des autres leur aventure secrète. Je ne crois pas qu'elle en serait ravie. Du moins, à sa place, elle ne le serait pas, Beth, de savoir son mari avec une autre, presque dix ans sa cadette. Une qui, qui plus est, pouvait procréer.
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MessageSujet: Re: stranger in a strange land (rafael)   stranger in a strange land (rafael) EmptyDim 18 Aoû 2019 - 17:04

beth ∞ rafael
Quand Beth mentionna sa femme, Hélèna, il soupira. Le problème était donc là. il était probable qu’elle soit là depuis plusieurs jours et qu’elle ait aperçu le couple en train de discuter du divorce. Mais il était vrai que, selon les jours, les deux avaient toujours l’air proches. Ils n’étaient pas sans cesse à se disputer et savaient parler calmement - quand le beau-père n’était pas présent du moins. Alors elle avait dû en déduire qu’il avait menti, et qu’il n’allait pas vraiment divorcer. Comme tous ces hommes qui tenaient leurs maîtresses accrochées en leur promettant un divorce qu’ils n’avaient même pas l’intention de démarrer. Mais Rafael n’était pas comme ça. Même si, avec son alliance accrochée au bout du doigt, on pouvait le croire. Il avait en effet du mal à se détacher de ce petit objet. Parce qu’il représentait énormément, parce qu’il était encore attaché à tous leurs bons souvenirs. Il fallait se rappeler qu’ils ne s’étaient pas quittés par manque d’amour, ou par trahison, alors c’était difficile de tout envoyer valser du jour au lendemain. Le voyage à Londres l’avait beaucoup aidé à relativiser. Hélèna ne pouvait pas avoir d’enfant et elle n’avait plus non plus la force d’adopter, ou plutôt d’essayer. Et Raf, lui, il n’en démordrait jamais. Il voulait un enfant. Alors le mieux c’était de se séparer pour se donner une chance de rencontrer quelqu’un avec les mêmes envies. Mais une chose était certaine : Rafael ressentirait toujours de la peine pour la jolie blonde qui, malgré son envie, ne pourrait jamais enfanter.
Et la personne qui l’avait tant aidé à relativiser, car ils en avaient parlé longuement entre deux parties de jambes en l’air, c’était Beth. Et elle était devant lui. Elle avait eu l’air d’une bouée de sauvetage au beau milieu d’un océan trop vaste pour avoir pied. Il ne pouvait pas dire qu’il était amoureux, non, c’était trop tôt. Mais sa petite bouille, ses mimiques, tout ça lui avait manqué. Et il s’en voulait de ne pas l’avoir rappelée. De ne pas l’avoir rassurée. Il en payait le prix maintenant. « On divorce, Beth. Je t’ai pas menti, on est vraiment en train de divorcer. Simplement… ça prend plus de temps que prévu. Mais je suis célibataire, et elle est célibataire. Alors s’il te plait, j’aimerais pouvoir t’expliquer ailleurs qu’ici. » Il se fichait du regard des autres mais très vite ils dérangeraient les auteurs en dédicace et il préférait éviter. « Sincèrement, t’as pas fait tous ces kilomètres pour “juste voir mon visage” ? Ce serait dommage de partir maintenant, tu crois pas ? »
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MessageSujet: Re: stranger in a strange land (rafael)   stranger in a strange land (rafael) EmptyLun 19 Aoû 2019 - 20:29

Rafael avait vu juste. Et il s'était, à nouveau, fondu en excuses. Les mots divorce, célibataire, mensonge résonnaient dans la tête de la Britannique dans un écho sans fin. Une part d'elle voulait y croire. Une part d'elle espérer s'être simplement laissé embobiné dans ses fictions, dans son imagination. Mais une part d'elle, aussi, n'arrivait pas à y croire, à ces excuses trop faciles. Il y avait cette complicité entre eux, qu'il n'y aurait jamais entre Beth et Rafael, une complicité qui naissait d'années de mariage, d'années passée à leurs côtés. Et ce, même si elle portait son enfant. Et tout se bousculait dans sa tête. Elle pourrait mentir, elle pourrait ne jamais le lui dire, prétendre qu'elle ne connaissait pas le père, prétendre qu'il ne s'agissait pas de lui, même si, à en compter les jours et les semaines, tout menait à leur rencontre, à leurs premiers ébats et à leurs premières confessions, à ces moments où, en se regardant dans les yeux, ils avaient eu l'impression de rebâtir le monde. Rafael l'avait fait sentir unique, il avait eu ce talent, don qui lui avait été donné de la faire sentir seule à ses yeux, alors qu'au fond, elle ne l'était pas. Et elle, elle s'était laissé influencer par ce sentiment, bien trop jeune pour savoir qu'au fond, c'était faux. Et bien trop amoureuse de l'amour pour se dire que leur histoire terminerait ainsi : sur des messages sans réponse et des mensonges en plein visage. Rafael était marié, quoi qu'il en dise, il l'était. Il attendait son divorce, certes, mais sa bague resplendissait tout de même au bout de son doigt et même si elle ne l'avait pas dissuadé à succomber dans les bras de la brune, elle y était toujours, signe que tout n'était pas terminé. Et, à vingt-cinq ans, était-il possible de comprendre tout ce que cela impliquait ? Les prunelles de Beth fuyaient le regard de Rafael. Qu'est-ce qu'elle avait pu être idiote, Beth, de venir mettre son nez dans la vie de l'homme, vie assez compliquée ainsi. Pour elle, il n'avait pas été qu'une amourette passagère, il avait changé sa vie, au-delà de l'enfant qu'il lui donnait. Mais, elle, n'avait-elle pas été qu'une simple échappatoire à son divorce prenant et à sa vie chaotique ? J'ai pas fait tous ces kilomètres que pour voir ton visage, confirma la brune en daignant remonter les yeux vers lui. Et je suis pas venue ici aujourd'hui pour ça, non plus. Si elle avait pensé une seule seconde qu'il était lié à cet événement, elle ne serait pas venue le lui gâcher au même titre qu'elle avait gâché son séjour à Londres. Je veux bien d'un café, souffla tout de même Beth, curieuse de ce qu'il avait bien à lui expliquer.
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MessageSujet: Re: stranger in a strange land (rafael)   stranger in a strange land (rafael) EmptyMar 20 Aoû 2019 - 0:49

beth ∞ rafael
La jolie demoiselle accepta enfin d’aller prendre un café. Il la remercia d’un signe de tête avant de la prévenir : « Je vais juste dire à mon associé que je ne peux pas rester. De toute façon ma présence n’était pas obligatoire. » dit-il pour la rassurer. Il connaissait un peu Beth maintenant. Même si elle lui en voulait, elle se sentirait sûrement coupable de l’extirper de cet événement. Alors qu’en fait, Rafael, il n’en avait absolument rien à faire. Maintenant qu’il y avait Beth devant lui, il n’y avait plus qu’elle, en fait. Il ne savait pas encore comment il allait rattraper le coup, ni même comment il allait regagner sa confiance, mais il allait tout faire pour. Pour retrouver ce qu’ils avaient partagé le temps de quelques semaines. C’était ce dont il avait besoin aujourd’hui. Parce que Beth, elle était totalement différente de son ex-femme. Et par différente, je n’entends pas fertile. Ca il n’en savait rien et il s’en fichait. Elle était juste… Elle était juste Beth.
Rafael laissa donc Beth deux minutes en priant pour qu’elle ne s’échappe pas. Il alla toucher deux mots à son associé, récupéra ses affaires puis rejoignit la jeune femme qui, par chance, n’avait pas bougé. Ils n’allèrent pas bien loin à vrai dire, se contentèrent de quelques pas pour rejoindre un café juste à côté où ils seraient plus à l’aise pour parler. « Laisse-moi t’inviter. Je peux au moins faire ça, le voyage a dû te coûter cher… » A son âge ils n’avaient pas les mêmes revenus. Pour autant, il se doutait que Beth était une femme indépendante et qu’elle n’avait clairement pas besoin de son argent - que, peut-être, il n’aurait bientôt plus vraiment. Mais pour un café, ce n’était pas la fin du monde hein ? Et il lui devait bien ça. Après avoir passé leur commande, il soupira. « Je ne sais pas trop par où commencer… je… à part dire, encore une fois, que je suis désolé. » Il posa les mains sur la table et retira enfin cette alliance pour la poser dessus. « Avant que je parte pour Londres, tout allait bien. Enfin, dans le sens où on était d’accord pour divorcer et qu’on allait faire ça à l’amiable, sans avocats, sans procès, sans rien. Mais mon beau-père n’a jamais su m’apprécier… alors il s’en est mêlé. Parce que pour lui, je suis “le type qui quitte sa fille parce qu’elle est stérile”. Alors que c’est pas tellement ça. Et Hélèna, elle est gentille… Mais elle est naïve aussi. Son père a énormément d’influence sur elle… Dès que je suis rentré, ils ont commencé à me chercher des problèmes. A m’inventer des histoires. Il veut tout ce que j’ai. Je voulais pas… t’entraîner là-dedans. Je suis conscient maintenant que j’aurais dû te prévenir, et je voulais le faire… Mais j’ai eu un gros coup de blues avec tout ça qui me tombait dessus, et j’avais pas envie de te plomber le moral… Je sais que tout ça, ça ressemble à des histoires bidons. Et j’ai pas vraiment d’excuse de toute façon. Mais je t’aurais recontactée. Je voulais te revoir. Et maintenant que t’es là… j’ai plus vraiment envie de te laisser partir. Parce que ce temps à Londres, il a compté pour de vrai. » Est-ce qu’il en avait fait trop là ? Ouais, son monologue le saoulait lui-même. Il soupira et se frotta la nuque. « Il n’y a vraiment plus rien entre elle et moi Beth, je te le promets. »
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MessageSujet: Re: stranger in a strange land (rafael)   stranger in a strange land (rafael) EmptyMar 20 Aoû 2019 - 6:28

Son coeur bat la chamade dans sa cage thoracique, pauvre Beth qui ne sait plus comment se tenir face à lui, l'homme qui a éveillé le feu en elle. Rafael s'éloigne le temps de bien quitter les lieux, d'en aviser son collègue et de ramasser toutes ses affaires et la brune le regarde s'éloigner, perdue. Totalement perdue. À quoi avait-elle pensé ? Était-elle tombée sur la tête ? Tout ce qu'elle avait voulu, depuis que son avion était atterrit, c'était de le retrouver enfin, de le voir sourire et qu'il lui dise à quel point il lui avait manqué, combien elle avait été importante à ses yeux. Et maintenant qu'il l'avait fait, que ce n'était pas un rêve, mais bien sa réalité, Beth n'en était tout de même pas satisfaite, prise dans ses idées préconçues causées par le mirage d'un mari et de sa femme en pleine complicité. Cette image avait brouillé ses rêveries, les avait transformées en un amas d'angoisses et de frustrations qui, une fois mélangées, ne faisaient pas si bon ménage. Et ces idées tournaient en boucle dans sa tête jusqu'à lui faire croire qu'en fait elles étaient l'absolue vérité. Le coeur au bord des lèvres, malgré les tentatives de Rafael pour la rassurer, Beth aurait voulu fuir à ce moment, à l'instant où il l'abandonna pour récupérer sa veste. Mais c'était trop facile. Et les explications lui titillaient tout de même un peu l'esprit. Quant à l'avoir croisé aujourd'hui, aussi bien aller jusqu'au fond des choses.
Ses doigts fins pianotaient contre la table de bois, les conversations des autres utilisateurs du café comme fond musical, un bourdonnement sur lequel se rattacher si, comble du malheur, leur discussion devenait vide de sens. Il l'avait invité et Beth ne s'était contente que de hocher la tête, fatiguée de se battre, fatiguée des embûches. Il pensait toujours qu'elle était ici en visite, qu'elle était ici pour lui ou pour autre chose, mais que tout ceci n'était qu'un temporaire mirage, qu'une fois les cloches de minuit auraient résonné, sa belle serait disparue dans un carrosse en forme de citrouille et que plus jamais il ne pourrait la retrouver. Et pourtant, si seulement il savait, que Beth, au fond, elle n'allait nulle part. Et ce pour toute l'année. Que son contrat était de longue durée, ici, dans cette ville qu'elle avait choisie en grande partie pour lui, mais aussi pour ce qui grandissait en elle. Je ne sais pas par où commencer, qu'il dit pour commencer. Son coeur manqua un battement et ses yeux suivirent les mouvements de Rafael qui attrapait entre ses doigts l'alliance qui, depuis que le divorce a été une option envisageable, n'a jamais été retirée. Il la posa sur la table, entre eux, devant Beth qui s'arrêta de pianoter l'instant d'une seconde. Londres, son chez elle, fut enfin prononcé et elle releva les yeux vers lui. Quand il dit enfin que tout cela ressemblait à de plates excuses, Beth hocha la tête en pinçant un sourire désolé sur son visage, attrapant sa tasse de café comme bouclier. J'sais que tu as déjà répondu partiellement à la question, mais pourquoi ne pas m'avoir dit tout ça, simplement ?, demanda la brune d'une toute petite voix presque brisée. J'aurais compris, tu sais. Oui, parce qu'elle n'avait peut-être que vingt-cinq ans, Beth, mais elle n'était pas complètement stupide. Jamais j'aurais pu t'en vouloir de tenter de réparer ta vie, de gérer tout ce chaos, avoua-t-elle en osant finalement plonger ses prunelles dans les siennes. Mais... mais maintenant, je t'en veux un peu. Surtout d'avoir pensé que me tenir éloigné de tout ça était la meilleure option, comme si je t'avais apparu comme une fille qui ne pourrait pas comprendre. Et elle soupira, irritée, les hormones y étaient pour quelque chose. Parce que, oui, ça donne l'impression que notre temps passé ensemble à Londres, ça n'était rien à tes yeux. Malgré toutes les belles choses que tu peux en dire. La brune secoua la tête longuement en le regardant. J'suis pas ici pour toi... Un nouveau soupire, avant de se reprendre. Enfin, pas que pour toi. Mon père m'a proposé de diriger l'entreprise d'ailleurs, pour ouvrir les horizons de la boite de traduction, pour trouver des clients outremer. J'ai eu le choix du continent, j'ai choisi le tien. J'avais envie de te revoir, même si, au fond, j'aurais eu toutes les raisons de choisir de m'éloigner encore plus. Mais j'en pouvais plus de vivre sans explications. Et c'était vrai, tout ça, à un détail près : il y avait quelque chose en elle qui avait d'autant plus motivé son choix. J'suis ici pour un an, au moins. À moins que tu me demandes de partir, pour faciliter ton divorce ou je sais pas. J'peux toujours demander à mon père de me muter ailleurs. Elle afficha un doux sourire sur son visage. Alors, oui, le voyage, il m'a coûté cher, elle reprenait les paroles de Rafael, mais il en a valu la peine. J'ai au moins pu entendre tes explications. Pour le reste, rien n'était décidé, seul l'avenir leur dirait.
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MessageSujet: Re: stranger in a strange land (rafael)   stranger in a strange land (rafael) EmptyMer 21 Aoû 2019 - 1:56

beth ∞ rafael
Pourquoi ne pas lui avoir dit. C’était une bonne question et lui-même n’avait pas la réponse. Il avait juste commis une erreur. Qui n’en faisait pas ? « J’en sais rien Beth. J’aurais dû te prévenir. T’appeler. Ne serait-ce que t’envoyer un message. Mais j’ai fait le con. J’ai peut-être eu peur de te faire fuir avec ces complications… C’est vrai que gérer une relation à distance c’est déjà chiant, mais en plus avec un homme en plein divorce compliqué, j’imagine que ça doit pas faire rêver. Au fond, j’me suis sûrement dit que c’était mieux pour toi, que je te laisse à l’écart de tout ça. J’ai souvent voulu t’appeler, mais j’ai pas osé, parce qu’il était trop tard, j’avais déjà laissé trop de messages sans réponse. A part dire que j’ai été con, je peux pas vraiment répondre à ton “pourquoi”. Parce que ce serait pas valable, et que c’était juste une erreur. » Il fallait savoir reconnaître ses erreurs et Rafael le faisait à l’instant. C’était de sa faute, et uniquement de sa faute. Il avait beau avoir des circonstances atténuantes, il aurait pu envoyer ne serait-ce qu’un message. Il apprit finalement qu’elle était mutée ici et qu’elle ne partirait pas tout de suite. Sans pouvoir s’en empêcher, un petit sourire apparut sur ses lèvres. « C’est vrai, tu restes… ? » Ca le rendait heureux et ça se voyait sur son visage. Ce n’était pas un “tu restes ?” de désespoir. Ils allaient pouvoir rattraper le temps perdu et, si elle voulait bien lui donner une autre chance, peut-être être heureux. Bien sûr qu’il mettrait du temps à oublier sa femme. Qu’il culpabilisait même, de voir quelqu’un si vite. Mais les sentiments, ça vous prend comme ça. Et vous ne choisissez pas. Jamais. Personne n’a jamais eu le pouvoir de dire à son coeur “non, pas elle, c’est pas le moment !” « Non c’est hors de question, j’ai pas envie que tu repartes. Ca m’a fait trop mal quand j’ai repris l’avion, l’autre fois… je… je m’en fiche de si ça complique les choses ou pas. J’suis prêt à tout leur donner pour que tu restes avec moi. L’argent, on s’en fout. C’est toi qui comptes. Si tu veux bien me donner une seconde chance… »
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MessageSujet: Re: stranger in a strange land (rafael)   stranger in a strange land (rafael) EmptyMer 21 Aoû 2019 - 6:06

Elle l'a écouté, jusqu'à son dernier souffle, elle l'a écouté. Sans commenter, sans l'interrompre, elle lui a laissé la chance de s'expliquer comme il le lui avait demandé, elle avait respecté son tour de parole, baissant parfois les yeux, regardant parfois dans les siens, mais, surtout, en appuyant ce regard noisette sur cette alliance qu'il avait pris la peine de ne retirer que maintenant. Après leur idylle britannique, après leur aventure qui avait des allures d'adultère, après ces nuits enflammées à découvrir la peau de son coeur et à s'attacher à son parfum, il l'avait gardé. Et Beth, elle n'avait pas été demandante, elle ne s'était pas jouée de leur situation pour lui quémander le divorce. Non, bien au contraire, c'est lui qui le lui avait promis au travers de leurs longues discussions dans son petit loft menant tout droit sur le centre-ville de Londres, là où la ville ne dormait jamais, coeur de vingt-cinq années qui, animal, a besoin de se sentir vivant entouré de tous ses gens, parce que la solitude lui pesait tant. Mais pas quand elle était avec lui, pas quand Rafael perçait ses nuits. Cette bague, Beth elle ne l'avait jamais maudite. Jusqu'à tout récemment. Parce que ses paroles et ses promesses, elle y avait cru. Elle s'était laissé croire qu'il n'avait aucune raison de lui mentir, de lui faire des espoirs en prétendent un faux mariage juste pour s'aimer l'instant de quelques semaines. Et cette alliance, posée sur la table, entre eux, alors qu'il continue à expliquer les raisons de son silence, est leur plus grand obstacle. Parce que Beth, jamais elle ne sera Héléna. Elle le laisse terminer son monologue, puis lui pose la question fatale. Pourquoi. Mais, pourquoi, ce n'est pas simple à répondre. Et, Rafael, il n'a pas été autant préparé que Beth. Elle s'était passé en boucle leur rencontre, ce qu'elle pourrait bien lui dire, comment l'aborder la première fois et bien que rien ne s'était passé comme prévu, elle avait tout de même une longueur d'avance sur lui, elle qui savait qu'elle finirait bien par tomber sur lui, tôt ou tard, dans cette ville d'à peine mile-sept-cent-soixante-dix-neuf mètres carrés. Je savais dans quoi je m'embarquais avec toi, dès le départ, se justifie-t-elle, une émotion dans les yeux, les larmes qui lui montent, le coeur qui s'affole, la panique qui lui prend parce qu'elle n'a pas envie de se montrer vulnérable. Tu ne m'as jamais caché le divorce. Et c'était bien vrai, il le lui avait dit, franc et direct, dès que les choses avaient commencé à devenir plus tactiles entre eux, la peur de cette alliance et d'être la maîtresse qui avait pu se lire dans les yeux de la brune. Une erreur, souffle-t-elle dans un murmure qui se brise alors que sa tête hoche, le regard dans le vide, les doits qui claquent contre la tasse de céramique, ses ongles qui laissent crépiter la vaisselle sous son stress. Oui, ça en avait été une erreur. Et pas qu'une petite. Elle aurait pu causer sa perte. Et, heureusement pour eux, Beth avait eu la possibilité de le rejoindre. Mais qu'aurait-il été leur histoire si jamais elle n'avait pu mettre les pieds à Bowen ? Que des souvenirs enfouis, perdus, retenus au fond d'un tiroir de mémoire pour, là pour se remémorer une escapade sur un continent inconnu. Beth finit par lui parler un peu d'elle, laissant une pause de reproches à Rafael qui soufflait déjà, un sourire triomphant sur son visage quand il apprit que sa belle Britannique n'était pas que de passage en Australie. Je reste, confirme Beth en lui rendant son sourire. Mais elle sait, elle sait que cette histoire n'aura rien de simple. Et s'il pense que son divorce compliquera la suite des choses pour eux, il n'a aucune idée de ce que la belle lui cache. Beth aurait pu lui dire à cet instant, alors qu'ils étaient dans les confessions, parce qu'elle lui reprochait de l'avoir tenue éloigné alors qu'elle faisait la même chose de son côté, en cachant au père de son enfant l'existence même de cette vie qu'elle faisait grandir. Elle aurait dû. Mais, paralysée par la peur, elle le regarde, et hoche tout simplement la tête quand il lui demande de ne pas le quitter, que le mal serait trop dur à porter. Ne dis pas n'importe quoi, Rafael. Naïve Beth qui n'a aucune idée de ce qu'a le goût d'un divorce amer, elle qui ne se doute pas une seule seconde que son beau Rafael puisse se faire lyncher par son ex-femme, et son ex beau-père à la fois, que sa présence ici puisse le ruiner encore plus. On sera discrets, confie-t-elle, lui laissant croire à une chance de rattraper ce temps perdu, de renouer, ici, à Bowen, lui accordant cette chance qu'il demande. Je ne te laisserai pas tout perdre. Pas pour elle. Pas même pour cet enfant.
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MessageSujet: Re: stranger in a strange land (rafael)   stranger in a strange land (rafael) EmptyJeu 22 Aoû 2019 - 23:18

beth ∞ rafael
Beth lui apparaissait comme un mirage. Et s’il s’approchait de trop près, ou s’il ouvrait les yeux, alors elle pouvait disparaître à tout moment. Le mot de trop, une parole déplacée, ou simplement quelque chose qu’il aurait oublié de dire. Tout aurait pu lui faire perdre cette chance. Cette dernière chance qu’elle laissait. Parce que Beth, elle ne venait pas que pour des explications. On ne se faisait pas muter simplement pour des explications. Elle avait envie de continuer avec lui, ou du moins, de voir où leur histoire pouvait aller. Bien sûr, il faudrait sûrement du temps pour faire confiance à Rafael mais plus les minutes passaient, plus l’atmosphère semblait se détendre. A moins qu’il ne soit trop hypnotisé par la beauté de sa belle et qu’il interprétait mal les signes qu’elle envoyait. « On sera discrets. » Mais comment ne pas interpréter ça ?! Elle parlait du futur. De discrétion. Un grand sourire illumina son visage alors qu’il se permit pour la première fois d’attraper les mains de la jeune femme à l’autre bout de la table. « On sera discrets ? Ca veut dire que… que tu veux bien me donner une autre chance ? » Il avait besoin de l’entendre dire clairement. Pour être sûr. Pour se rassurer. Il finit par récupérer une de ses mains pour boire quelques gorgées de sa boisson. Il ne regrettait absolument pas de rater l’événement. « Tu sais, Hélèna, elle est… elle est pas méchante, dans le fond. C’est juste qu’elle est très influençable, et que son père est un pourri. Je ne pense pas qu’il s’en prendra à toi, et il n’a plutôt pas intérêt. Mais il est capable de tout… J’sais pas du tout comment me tirer de cette affaire. Je dois voir mon avocat demain. » Voilà qu’il parlait d’avocat à son amante. Il grimaça. « Tu vois… tu vois c’est exactement ça que je voulais t’éviter. Les histoires d’avocat et de famille, et tous ces trucs… Alors je vais essayer de ne pas en parler. Si tu… si tu me parlais plutôt de ton voyage ? T’as eu un bon vol ? »
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MessageSujet: Re: stranger in a strange land (rafael)   stranger in a strange land (rafael) EmptyVen 23 Aoû 2019 - 4:26

Perdue dans sa tête, perdue dans son coeur. Pourquoi Beth était venue, au fond, pourquoi avoir choisi l'Australie comme mutation ? Pas seulement pour chercher des explications, c'est évident, même aux yeux de Rafael qui, comme hypnotisé par la vision qu'il avait devant les yeux, tente à sonder le fond de cette histoire de son monologue qui se termine sur l'espoir d'obtenir une seconde chance. Peut-être qu'au fond, c'est ce qu'elle est venue chercher, la brune, au travers des explications et des excuses, une nouvelle chance de recommencer leur histoire. Et pourtant, cette chance, Beth la sait brouillée par leur passé qui cache un lourd secret, secret qui pèse au fond de son abdomen, qui a pris racine, qui s'est accroché et qui, bientôt, elle pourra en entendre le coeur battre. Trois mois qu'elle cache, qu'au fond, ce n'est pas qu'une deuxième chance qu'elle est venue chercher. C'est de l'aide. Ou du moins, de libérer sa conscience. De lui avouer ce qui nait de leur histoire quitte à le perdre à nouveau. Parce qu'une fille, dix fois plus jeune que lui, qui débarque de l'autre bout du monde, en plein milieu de son divorce, c'était compliqué, mais quand elle arrivait en plus avec une grossesse non planifiée, alors là, c'était la galère. Et quand il attrape ses mains, quand Rafael serre l'étreinte de ses paumes contre celles de Beth, tout s'efface. Les peurs, les doutes, les secrets. Elle oublie qu'elle porte son enfant, ou, du moins, qu'elle doit le lui dire. Il n'existe qu'eux au milieu de ce café, eux contre le reste du monde. Pas de divorce, pas de différence d'âge, pas de beau-père malicieux. Eux et la flamme qui bouille dans le bas ventre de la Britannique alors qu'il réchauffe ses mains. Regards rapides autour d'eux, s'assurant de ne pas se faire voir, Beth épie la salle avant de caresser de son pouce le revers de la main de son homme qui, sourire, lui demande à nouveau si elle saura lui accorder une nouvelle chance. Elle hoche la tête, sourire timide aux coins des lèvres. Oui, qu'elle souffle dans un murmure avant de pointer du regard leurs mains qui ne se montrent pas très sages, bien trop à l'évidence des yeux curieux et des langues bavardes. Mais c'est pas ce que j'appelle être discret, ça. Elle sourit, étouffe un rire avant de porter la tasse de porcelaine d'un bleu clair à ses lèvres et d'ingérer la caféine en écoutant Rafael se confier au sujet d'Héléna. Héléna et son père. Héléna et son avocat. Et il s'arrête. Tristement, elle hausse les épaules quand il dit ne pas vouloir en parler. Pourtant, cette histoire, elle fait partie de lui, de son quotidien. Et s'il s'empêche de lui parler des détails de sa vie, où leur histoire pourra-t-elle les mener au fond ? Sur des conversations de surfaces, superficielles et vides de sens, complètement à l'opposé de ce que la brune recherche avec lui. Elle veut vibrer à nouveau et pas qu'au lit, sentir qu'ils ont cette connexion, qu'ils peuvent parler de tout, de rien, de sujets banals comme de discussions plus importantes. Mais il se ferme. Et elle caresse à nouveau sa main pour lui faire sentir qu'il n'a pas à se restreindre avec elle. La fuite, elle ne la prendra pas aussi facilement. Beth retire sa main de celle de l'homme pour venir poser ses deux menottes sur la tasse posée devant elle, elle pianote à nouveau sur la vaisselle qui laisse la mélodie des ses doigts s'installer entre eux alors qu'il s'intéresse à elle. Beth sourit, éternel rictus qui se pose sur ses lèvres, avant de répondre. Le vol était bien, sans soucis, sans retard, commença-t-elle. Puis, une lueur curieuse passe dans ses yeux. Il y avait ce gamin, il a pleuré tout le trajet. Dix-huit heures de cris et de pleurs sans arrêt, t'imagines ? C'était l'horreur..., qu'elle lâche. Beth rit dans son for intérieur. C'est faux, complètement faux. La pire passagère, ç'avait été elle. Elle et ses hormones. Elle et ses nausées. Elle et son besoin d'allonger les jambes. Mais elle veut savoir, au fond, ce que Rafael dira de cet enfant. Parce qu'entre en vouloir un et agir comme, il y a tout un écart. C'est un test, un puéril test, mais devant lui, incapable de lui dire qu'elle est enceinte, Beth, comment est-elle supposer tâter le terrain.
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MessageSujet: Re: stranger in a strange land (rafael)   stranger in a strange land (rafael) EmptyDim 25 Aoû 2019 - 16:31

beth ∞ rafael
Bon d’accord, il n’était peut-être pas très discret le Rafael. Mais il avait envie de la toucher, de se rapprocher d’elle, de la retrouver pour de vrai. Il en avait besoin pour être certain qu’il ne rêvait pas, qu’elle était bien devant ses yeux et qu’elle ne partirait pas. Parce qu’il était encore un peu sous le choc Rafael… Il n’arrivait pas à y croire, qu’elle soit devant lui. Si belle. Toute pimpante. Et avec l’envie de lui laisser une seconde chance, surtout. C’est qu’elle devait être sacrément accrochée à lui, elle aussi, pour lui “pardonner” sa grosse connerie. Enfin, elle ne pardonnait sûrement pas, mais lui laisser une chance, ça restait quelque chose d’énorme pour lui qui avait autant merdé. Il allait essayer de ne pas la décevoir à nouveau. « Ouais… Je crois que je vais avoir du mal à être discret tu sais. Je me fiche des autres. Je suis célibataire… je fais ce que je veux. » Se cacher, il avait passé l’âge. Après, par respect pour Hélèna et le couple qu’ils avaient formé pendant longtemps, il ne se pavanerait pas devant elle à embrasser Beth sous ses yeux. Mais ça, c’était réellement une forme de respect. Pour ce qui était du reste, des autres, qu’ils pensent ce qu’ils veulent, ça ne le regardait pas. Il espérait simplement que le père de sa femme ne s’en mêlerait pas au point de lui faire du mal. Il ne laisserait pas passer.
Conversation plus banale, il lui demanda comment s’était passé son vol. Elle lui raconta ses déboirs avec un certain bébé et il ne put s’empêcher de rire doucement. Il but quelques gorgées de sa boisson. « L’horreur pour toi parce que tu n’as vu que le mauvais côté ! Mais les parents, même s’ils ont dû être à bout sur le moment, ils vont vivre plein de supers moments avec leur bébé. Les premiers pas, les premiers mots, un amour sans borne… ça vaut bien quelques heures d’un vol gâché non ? » Quand il parlait d’enfant, il avait un regard triste, Rafael. Parce qu’il en voulait un. Ou deux. Même trois. C’était pour ça que ça s’était terminé avec sa femme, entre autres désaccords. Et il était fatigué. Fatigué par toute cette injustice, par ce bébé qui avait failli être le sien et qu’on lui avait retiré des bras au dernier moment. Beth savait, que sa femme était stérile. Mais ce qu’elle ignorait, c’était son désir vraiment fort d’être papa. Ni même toutes les tentatives qu’ils avaient pu faire pour que ça arrive. Sortir avec une fille de vingt-cinq ans, au final… Ca le retardait aussi dans ses envies d’être papa. Parce qu’à cet âge on ne pensait pas à être maman. C’était trop de responsabilités, trop tôt. Pourtant il ne pouvait s’empêcher de vouloir être avec elle, bébé ou pas. Mais à son tour, il tâta le terrain. Parce qu’ils n’avaient pas parlé de ça. « Tu… tu n’aimes pas trop les bébés ? » Que se passerait-il si elle répondait à la positive ? Difficile à dire.
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MessageSujet: Re: stranger in a strange land (rafael)   stranger in a strange land (rafael) EmptyLun 26 Aoû 2019 - 5:40

Il y a sa peau qui devient écarlate alors que les mains de Rafael trouvent le chemin vers les siennes, quand il s'en empare dans une douce prison qui ravive ce feu dans son bas ventre, le même feu qui brûlait si fort à en incendier tout son corps le dernier soir où ils ont fait l'amour, non pas le veut de l'envie incontrôlable, mais bien celui qui résulte d'une peur de le perdre à tout jamais, comme si cette nuit précédente le départ de l'éditeur, Beth avait toujours su qu'il ne reviendrait pas, comme si elle s'était elle-même lancé un mauvais sort à force d'y croire. Aujourd'hui, c'était la peur de l'avoir perdu, même si elle venait tout juste de le retrouver, d'avoir perdu cette fougue, cette passion, qu'il devienne las d'elle ou qu'elle ne puisse pas parvenir à le pardonner. Parce qu'il le lui demande. Il implore son pardon, quémande une seconde chance. Et l'esprit de Beth est tiraillé entre ses désirs et la raison. Elle le veut, près d'elle, oui. Pour elle. Pour cet enfant. Mais la peur l'envahie, la peur que ses excuses tombent une fois le quotidien retrouvé, une fois qu'elle n’est pas plus nouveauté et plutôt un vulgaire chapitre de sa vie. Et elle doute. Elle doute de vouloir lui dire qu'il sera père. Elle a presque envie de lui mentir, de lui faire croire qu'après lui, il y en a eu un autre. Parce que son coeur, elle pourra le recoller, apprendre à vivre sans sa fraîcheur et l'apaisement que Rafael lui apporte. Mais cet enfant, lui qui n'a rien demandé, n'a pas encore cette résilience. Et s’il décidait de les abandonner à nouveau, Beth ne saurait commencer apaiser les maux de ce bébé en manque de son père. Elle désigne leurs mains entrelacées, les étiquette de peu discrètes, un sourire amusé aux lèvres alors qu'elle continue ses caresses du bout de son pouce. Il regarde leurs mains à son tour, mais ne s'excuse pas. Elle serre la main de l'homme en guise de remerciement, avant de la quitter pour la poser contre la tasse chaude de son latte, elle qui ne veut pas attirer les foudres. Elle se met dans la peau d'Héléna, facile comme elle a ressenti ces sentiments à son arrivée, quand elle l'avait vu, elle et sa belle chevelure blonde, presque accrocher à Rafael. Mais ces pensées-là s'envolent alors que Rafael lui parle du vol. Elle voit donc là une idée pour répondre à quelques-unes de ses questions, sans oser les poser directement. Parce qu'à vingt-cinq ans, on ne pense pas à demander à son amant sa vision de la paternité pour ne pas l'effrayer, mais aussi, parce qu'on n'y songe même pas, à cette possibilité. On pense à l'amour qui donne des frissons, qui réchauffe la peau, qui obsède, qui soulève, qui nous fait se demander quand est-ce que ce rêve éveillé prendra fin. Peut-être pour eux, répond Beth quand son homme lui demande si toutes ces belles premières fois vaut-elle quelques heures de vol gâché. Réponse qui est partiellement vraie, dans l'optique que ce sont ces parents qui pourront bénéficier de ces joies. Parents fictifs, comme cette histoire n'est, en réalité, que le fruit de l'imagination de la brune qui hausse les épaules à la prochaine question de l'Australien. Je n'y ai jamais réellement pensé, annonce-t-elle alors qu'elle sent son ventre se resserrer sous l'étau de cette réponse, la vie en elle qui semble vouloir lui envoyer un signal de détresse. C'est pourtant vrai, elle n'y avait jamais réellement pensé. Et si Rafael lui avait posé la question avant qu'elle ne tombe enceinte, c'est ce qu'elle lui aurait répondu, en toute honnêteté. Ils sont mignons et tout, et un jour je suis certaine que j'aimerais bien en avoir un à moi... Son ventre cesse les tortures. Elle le veut, cet enfant, maintenant qu'il y est bien accroché. Mais pour ça il faut trouver la bonne personne, celle qui veut bien fonder une famille, celle qui ne partira pas au premier accro, à la première difficulté. Et, tu vois, c'est assez difficile à faire, je trouve. Ca aussi, c'est vrai. La belle pense tous les mots qu'elle laisse s'échapper, à l'instant, comme s’ils avaient cette conversation bien avant que la surprise n'ait apparu sans crier garde. On est dans une société où les couples fusionnent et se déchirent à une vitesse folle. Et je ne parle pas de ton divorce, Rafael, puisque dans ton cas, j'crois fermement que tu t'es battu, que tu as tout fait pour que ça fonctionne entre Héléna et toi. Mais, ça prouve aussi que la vie est fragile, que tout peut s'éteindre en un claquement de doigts... Elle soupire. Qu'est-ce que c'est désolant de mettre un enfant au monde et de le forcer, inconsciemment, à subir un déchirement si le couple vient à s'éteindre.. Les jambes de Beth sont maintenant allongées, elle caresse les chevilles de Rafael sous la table, sa définition de la discrétion, doux contact contre sa peau qui lui sert à contrôler les battements de son coeur qui cogne contre sa cage thoracique. Elle a mal. Elle se sent mal. Sa tête tourne. J'devrais peut-être y aller... Te laisser regagner l'événement littéraire.. Elle a chaud. Ses joues sont pourpres. Son souffle s'accélère.
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