OPEN HOUSE suite /pv Bessie

C'était... Inattendue. De base, je voulais simplement passer à la va-vite. J'avais comme une culpabilité de mon attitude suite à la mort de ma mère. Alcool, isolement... Félicité une collègue et lui offrir un présent rapide était pour moi la moindre des choses. Mais j'ai été loin de m'imaginer qu'elle me forcerait à rester jusqu'à même me présenter à autre de ses amis qui pour moi manifestement, ne doivent pas m'apprécier surtout cette... Freja, je crois, qui m'en veut d'avoir fait mon travail il y a longtemps en défendant son père au tribunal, elle était le plaignante. Les présentations on été courte, très courte car aussitôt fait. Les amis de Bessie s'en vont me laissant leur avec elle. Je me tourne vers elle et fais un sourire forcé.

« Vous savez... Mademoiselle Baratti, où devrai-je dire à présent... Maitre Baratti. Me présenter n'est pas la meilleure chose pour votre image. Ce n'est pas innocemment que j'ai remporté un award du connard. Je ne suis pas des plus appréciés à Bowen et je n'ai pas fait grand chose pour changer cela. »

Un petit rire forcé s'échappe de ma bouche. Essayer de détendre l'atmosphère à ma manière... C'était... Pas naturel, on va dire. 

« Je voulais simplement vous féliciter en vous offrant la rose, rien de bien... MH disont... Extraordinaire. »

Une rose ça ne coûte trois fois rien après tout et au fond de moi, je me disais que... Elle mérite plus qu'une rose. Et bien plus qu'une personne comme moi bien évidemment. 

« Du coup, je vais éviter de gâcher ta fête et rentrer. »

Si la fête n'était dans le fond pas déjà gâché.

Depuis que je suis devenue avocat criminaliste. J'étais toujours partie de l'optique que les gens me détesteront, voir même me prendront pour un monstre. Je me suis accoutumé de ça et je me suis toujours convaincue que ça m'allait totalement. Pour me rassurer, je me dis que je suis au-dessus de tous et que moi contrairement à eux, j'ai réussis ma vie et suis supérieur à eux. Mais depuis la mort de ma mère, je me déteste au possible sans trop réussir à expliquer pourquoi. Je me sentais monstrueux, ignoble et qu'il était aujourd'hui logique qu'on me déteste autant. Du coup, voir que Bessie veuille que je reste et que le regard et opinion des autres à mon égard lui importe peu me surprend. Me choque même, je dirais. Je hausse les sourcils et en reste bouche bée, incapables de riposter quoi que se soit à ce qu'elle vient de me dire. Tout ce que j'ai été capable de faire est un rictus, surtout quand elle déclare que mon autre aspect en surprendrait plus d'un. Ils ne voudront pas le voir, même si je le montre. Elle le comprendra bien un moment donné... Elle est assez intelligente pour s'en rendre compte. 

Puis savoir que ces insignifiants petits geste la touche ne m'aide pas tellement à comprendre. C'est à croire que... Cette femme était dans un autre monde. Je plisse les yeux en la regardant comme si la fixer m'aiderait plus à la comprendre. Mais non rien y fait, ses mots me touche bien plus que ce que je veux. J'allais donc pour partir et je me fige et me tourne brusquement vers elle quand je sens la petite résistance au niveau de mon bras. Je pince les lèvres quand elle me demande de rester et d'accepter au moins de boire un verre avec elle. Avec la tête qu'elle fait, c'était bien trop dur pour moi de refuser. Je soupire alors et fait un second petit rictus avant de lui répondre.

« Bon d'accord, va pour un verre avec toi. »

Qu'est-ce que j'ai à y perdre de toute façon ? Elle verra bien par elle-même que c'est une mauvaise idée. Puis elle a dit que son image importait peu et surtout... Elle a étrangement vraiment l'air de vouloir que je reste. Ce qui n'est pas dans ses habitudes clairement. Nous qui nous chamaillons et nous lançons des piques régulièrement... C'est nouveau, mais... J'y prends plutôt vite goût. Reste plus qu'à espérer que ça se passera bien. J'inspire un grand coup et la suis sans la quitter des yeux interrogatif sur ce qu'elle a en tête... Est-ce que ça serai son témoignage de mon pétage de plomb à l’hôpital qui la fait agir ainsi ? Va savoir... Puis ça ne date plus d'hier maintenant... Même si ça reste encore frai pour moi dans ma tête. 

Une fois de retour à la fête, je hausse les sourcils en constatant qu'il y avait soudainement beaucoup moins de monde qu'à mon arrivée.

« Oh... »

Son absence a t-elle provoquer la fin de la fête ? Ou alors est-ce m'a venu ?

« On dirait que certain on cru que la fête est terminé... À moins que ça soit plus ou moins le cas ? »

Je ne m'en voulais pas du tout. Mais la surprise qu'il y ait soudainement moins en monde en un temps si court...

Il y a une chose que je ne parviens pas à expliquer. C'est nos comportement changeant entre Bessie et moi. Au départ, nous étions que de simple collègue qui adorait se lancer des pics et défi l'un à l'autre. Puis le comportement de Bess' m'a surpris concernant mes états d'âme qui concernait ma mère. Elle m'a plus surprise encore en me forçant à venir à une soirée avec elle. Et je ne vous parle même pas du jour où j'ai appris, avec elle le décès de ma mère. Suite à tout ce qu'elle a soudainement fait pour moi, il fallait que je lui rendre la pareille en la félicitant pour le diplôme avec une rose et en acceptant bien sur de prendre un verre avec elle lors de sa fête. Je ne voulais pas vraiment rester, mais clairement, je lui devais bien ça. Depuis que j'ai perdu ma mère, soit ma seule part d'humanité, je me sens étrangement, mal à l'aise quand il y a du monde. Mais comme si ma présence faisait fuir, ou comme si mes prières ont soudainement été exaucées. Il n'y a maintenant plus grand monde, pour ne pas dire plus personne. Je sors enfin de ma rêverie quand elle demande ce que j'aimerais boire. 

«  Un whisky s'il te plaît, peu importe lequel. »

C'est ce que je buvais toujours ces temps-ci après tout. Je saisis le verre qu'elle me tend et en bois une petite gorgé comme pour me donner le courage de rester encore un peu. Je regarde mon verre et fait un léger oui de tête sur son explication de l’absence de ses invités. Je force un sourire quand elle demande comme j'allais.

« Je vais bien. »

Je bois une gorgée suite à mon mensonge un peu comme si ce geste voulait cacher la vérité. C'est sa soirée après tout, et je ne suis clairement pas venue pour la gâcher. Afin d'esquiver les sujets me concernant, je lance judicieusement le sujet qui la concerne elle. Et tente de prendre un air taquin comme avant.

« Et toi alors ? Qu'est-ce que ça te fait de terminer tes études ? Prête pour la vie active en tant qu'avocate criminaliste ? »

Pour paraître naturel, j'ajoute pour la taquiner comme avant. 

« Je te souhaite bien du courage pour arriver à ma cheville ! »

Souriant, je bois une autre gorgé de mon whisky. Prendre un air naturel et décontracte, une très bonne astuce pour faire penser que tout va bien.