Error 404, not found [ft. Hans]

Emmerdeurs de service, nous avons décidé de nous expatrier vers Mackay pour clairement choper de la minette ou des minets, allez savoir ce qui nous tombera dessus. Un jeu. C'est ce que c'était devenu, cherchant par tous les moyens à avoir quelqu'un dans notre lit pour la nuit. Pourquoi partir si loin cependant? Il se pourrait bien qu'en abusant de ces méthodes pitoyables à leurs yeux, ils aient prévenu les petites galeuses de nos intentions. Jamais complices ces cons de barmen sérieux. Fallait bien qu'on aille puiser et montrer notre talent ailleurs non? Un jeune homme, radar à filles ou hommes faciles en marche, c'est en mettant une main aux fesses d'un homme que je viens commencer cette danse, respirant lentement dans son cou avant de lui murmurer un petit "Pardonnez-moi, j'ai trébuché." Un clin d'oeil, je pars doucement de l'autre côté du bar, juste en face de lui pour garder le contact qui fut repris assez facilement lorsque le mec en question vient m'attraper violemment par le col. Une serviette agrippée, je l'agite pour que Hans me repère. "ABORT MISSION." hurlais-je, mon accent russe sortant de ce brouhaha.

Je tente de tourner la tête vers ce pote qui est censé me venir en aide, lui qui fait bien plus viril et qui a tendance à remettre les autres à leur place. Une seule parole de sa part, le mec me lâche légèrement bien qu'il continue à agripper mon col -ne sait-on jamais je suppose. Un malentendu oui en effet. Mon radar à gays à  déconner est-ce que ça en fait une d'excuse valable ou je risque de me prendre une torgnole dans la gueule? Je crois surtout que je vais le laisser gérer la situation pour le moment. Je dis bien pour le moment car le destin semble vouloir me faire du mal. "Quoi?" m'exclamais-je sur un ton presque agressif lorsqu'il lui propose de boire un verre. Mes mains viennent doucement se poser sur mon cœur que je crois ne plus sentir battre puis me laisse tomber au sol avec pour appui le mur de derrière, laissant mes bras flageoler dans tous les sens. Je suis un homme mort, d'autant plus que j'ai failli me prendre l'armoire à glace sur moi à cause de ma chute. Je souffle, adopte une mine boudeuse en regardant les deux énergumènes discuter ensemble. "Hey, il n'est pas gay cherche pas." On est censé s'entraider dans ce combat mais je suis là aussi pour qu'il garde les pieds sur terre. Je me laisse tomber encore plus, finissant à plat ventre avant de me mettre à ramper sur le sol. "Abort mission vraiment Hans, lui il n'est pas fiable, tu ne l'auras pas dans ton lit." lui dis-je assez fort pour qu'il m'entende, peut-être un peu trop vu que l'armoire semble commencer à tirer la gueule. "Oops. Hey The Rock, fais comme si j'avais rien dit hein, on s'dit ça ok?" balançais-je au mec avant de tenter de prendre la fuite tout en faisant office de serpillière par la même occasion. Quelle soirée fantastique!

Comment ce type peut-il rester calme face à tant d’agressivité en un seul homme? Ca se voit qu'il est louche et que c'est le genre de mec bête comme ses pieds, qui ne pense qu'au sport, à la bibine et à la baise. Et encore, je suis persuadé qu'il prend ses conquêtes comme barre de traction. Il a beau tenté de me rassurer, je reste tout de même sur mes gardes avant de me relever et me tenir juste derrière Hans. Il me demande ce que je lui ai fait. Je fronce les sourcils tout en maintenant le regard avec l'armoire à glace et me penche à l'oreille de l'allemand. "Il semblerait que mon radar à gay ait déconné et que je lui ai susurré une petite phrase douce à l'oreille, dans un souffle chaud et qu'il n'ait pas apprécié." lui expliquais-je avant de me décoller de lui et de continuer à fixer Brutus. "Ouais ben... Tu veux un verre?" demandais-je alors agressivement à l'individu en question. Hans a parfois le don de me faire revenir sur terre avec son ton doux, comme un enfant à qui on explique les choses au lieu de l'engueuler. L'homme accepte le verre, nous disant même de payer une tournée générale. J'affiche des yeux ronds avant de jeter un oeil sur toute la salle. "Une tournée générale? Putain mais mec, c'est pas comme si je t'avais titillé l'anus quoi bordel!" râlais-je, mes mains en mouvement. Brutus s'avance d'un pas. J'en recule d'un. "Putain fais chier." continuais-je à marmonner dans ma barbe en baissant la tête. Et comme si ça ne suffisait pas, voici qu'un autre rugbyman se ramène près de lui en passant sa main autour de sa taille. J'hausse un sourcil avant de me pencher vers Hans. "Ha ben en fait j'avais raison. Il est juste fidèle et coincé du cul, c'est rien." lui chuchotais-je avant de regarder les deux hommes avec un large sourire. "Ca ne va pas chéri?" qu'il lui demande. Brutus lui rétorque que ces jeunes hommes -nous à l’occurrence- allaient payer une tournée générale pôur une faute de comportement. Le mec nous scrute du regard. Qu'est-ce qu'il a à nous relooker lui hein? J'ai le sang chaud là, j'suis prêt à niquer des mères je crois tellement il m'a gavé. "Ah oui, je suis le patron du bar." qu'il nous annonce dans le plus grand des calmes. Un regard lancé vers Hans, un regard presque désespéré. "On fait quoi maintenant?" lui demandais-je. "On ne peut pas s'arranger autrement pour la tournée? On n'a pas des mille et des cent à dépenser. Par contre en nature..." Les deux hommes se regardent avant de finalement sourire. "On a toujours été porté sur l'échangisme." nous confie le patron. Putain, en fait ils se foutent de notre gueule depuis le début c'est ça? Je m'avance de deux pas. Pas un. Pas trois. De deux. "Non mais vous savez qui on est au moins?" demandais-je d'une manière agressive en nous désignant. Peut-être que quelqu'un à Bowen à lancer la mèche en disant que des individus étranges rodent dans les parages, je ne sais pas moi. Brutus se rapproche. Je recule de quatre pas tout en poussant Hans devant. "Good luck, have fun." lui dis-je avant de baisser la tête vers le sol, une main venant caresser ma nuque.

Se mordre les joues. C'est ce que je fais depuis tout à l'heure en entendant Hans répondre à toutes mes questions. Il se fout clairement de leur gueule puis plus que moi mais ils sembleraient que ces deux bolosses soient complètement aveugles. Je me retourne. Si un rire devait s'échapper, j'aimerais qu'ils se disent que c'est quelqu'un d'autre qu'un de nous quatre, un simple mec qui profite de sa soirée en s'esclaffant. Il tente de rattraper les choses, j'écoute en coin avant qu'il ne se propose à faire un numéro. Je me retourne vers lui. Il est sérieux? On est prêt à se faire serrer entre les deux mais lui veut littéralement jouer avec le feu? Je prends une grande inspiration, expire, regarde les deux armoires à glace. Qui semble apparemment enthousiaste par l'idée. Mais dans quel monde vit-on? Je suis à deux doigts d'interagir mais je me dis que si je l'ouvre, je risque de me prendre une baigne. Un regard dans sa direction. Arnaqueur du soir, bonsoir, il fallait que j'agisse, d'autant plus que je sens un regard oppressant sur moi. Oui Hans, j'ai compris. "J'en fais aussi parti. J'ai tendance à faire payer mes clients mais je ferais une exception pour vous. Je peux lire votre avenir avec des cartes de tarots si vous avez." Foutaises. Je l'avais déjà fait croire à mon PCV (Plan Cul du Vendredi), pourquoi pas à eux? Ils nous font signe de les suivre. Probablement dans le bureau du boss. Ils partent en avant, je retiens Hans. "Tu ne crois pas que ce serait le moment parfait pour se frayer un chemin et se barrer ou tu veux aller jusqu'au bout?" Notre avenir était entre ses mains. Faites qu'il prenne la bonne décision. "Au pire on se consolera tout seul, manche en main chacun dans notre coin, non?" Je le regarde avec des yeux suppliants. "Je ne veux pas avoir une déchirure de l'anus ou qu'on me retrouve éparpillé partout dans la ville façon püzzle." lui dis-je, d'un air plus sérieux cette fois. Ces mecs étaient des malades, je le sentais. "Ecoute le voyant. J'ai lu dans les cartes que ton avenir allait être très fâcheux." Des conneries et il le savait. "Fais ce que tu veux mais en tout cas moi j'me casse." lui dis-je en reculant avant de lui tourner le dos et de partir vers la sortie, sortant une cigarette déjà prêt-faite, autrement dit un joint. Je n'aurais pas eu autant la flemme sinon. Je m'éloigne de la boîte histoire que l'odeur ne se sente pas tant que ça. Quelle merde.