Bienvenue à Bowen, petite ville côtière du Nord-Est de l'Australie, abritant moins de 7 000 habitants. Si vous recherchez le calme, la bonne humeur et la joie de vivre, vous serez au paradis. Tous les habitants vous le diront, Bowen est l'endroit idéal pour se ressourcer. Et puis ne vous inquiétez pas pour l'intégration, ici tout le monde se connaît et les habitants adorent accueillir les nouveaux. › suite.
Sujet: Re: live and keep your heart young - ft azriel Jeu 30 Jan 2020 - 22:57
Le sourire de Lys était contagieux, et l’italien était tout aussi ravi qu’elle en sortant de la maison de ses grands-parents. Heureux qu’elle ait été là, qu’elle les ait rencontré, qu’elle apprécie le voyage. C’était pourquoi un sourire tout aussi joyeux éclairait son visage, et son regard couleur noisette. Il éclata de rire quand la jeune femme lui fit part de l’état de son estomac. « Je t’avais prévenue ! Nonna aime bien faire à manger pour trente et te resservir trois fois par service. » rigola-t-il, et on pouvait percevoir dans sa voix toute la tendresse et l’affection qu’il vouait à sa grand-mère. Il leva les yeux au ciel avec un air innocent quand elle mentionna le sourire charmeur. « C’est dans mes gênes, j’y peux rien si je suis à moitié italien. » répliqua Az en feignant un air blasé, avant de rire doucement. Ils marchaient dans les ruelles pittoresques, prenant leur temps, jusqu’à ce qu’une ombre passe sur le visage du garçon. Inconsciemment, il avait pris le chemin de la maison. L’ancienne maison. Celle de son enfance. Une brève tension l’étreignit à nouveau et il prit une inspiration. Tout à coup, il s’arrêta. Le jardin à l’avant n’avait pas changé. Il y avait toujours l’arbre aux larges branches, dont l’une portait toujours la vieille balançoire faite main, usée au fil des années, faite d’un simple planche et en cordes. Enfant, il avait passé des heures dans ce jardin, avec son frère et sa sœur. « C’est ici. Mon ancienne maison. » souffla Azriel, le regard rivé sur la façade et sa peinture blanche, un peu écaillée. Ici qu’il avait grandi. Cela faisait un moment maintenant qu’une autre famille habitait là. Mais en se retrouvant devant cette demeure, l’italien ne pouvait s’empêcher de voir sa famille à lui. À l’époque où ils étaient encore cinq. Az restait figé, le regard perdu dans ses souvenirs, observant la grande maison. Il était incapable de mettre des mots sur les émotions qu’il ressentait en ce moment. Il y en avait trop. C’était sans doute ça qu’on appelait la nostalgie.
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Sujet: Re: live and keep your heart young - ft azriel Ven 31 Jan 2020 - 1:15
Une petite appréhension s’était glissée dans mon estomac au moment du dessert. J’avais nourri cette anxiété de quitter la maison des grands-parents d’Azriel jusqu’au moment du départ, car je savais très bien ce qui allait suivre. Mon meilleur ami m’avait annoncé le programme dès le début et je savais que le moment le plus agréable de la journée était derrière nous. J’avais bien tenté de conserver de la légèreté dans notre conversation, en évoquant, notamment, le sourire charmeur que mon skateur préféré avait hérité de son grand-père ; sourire qui fleurit sur son visage presque immédiatement après que j’en ai parlé d’ailleurs. Hélas, ses lèvres n’en conservèrent l’emprunte qu’un court instant. Lorsque nous arrivâmes devant l’ancienne maison d’Azriel, qu’il me confirma que c’était bien celle sur laquelle je venais de poser le regard, je vis ses traits se durcir, jusqu’à devenir quasiment indéchiffrables. Je regardai l’armure se déplier, celle qu’Azriel avait mit dix ans à se construire et dont il n’avait que rarement besoin à Bowen. J’imaginais tout ce que cette maison pouvait représenter pour lui, et apercevais presque les souvenirs défiler dans ses yeux. Az me parlait rarement de sa famille, ou du moins il ne l’avait pas évoquée avec moi depuis longtemps. Quand je l’avais connu, il était un jeune homme de vingt-quatre ans qui avait abandonné ses études d’art malgré le talent monstre qu’il avait, un peu perdu. Aujourd’hui, c’était un homme de trente-et-un ans qui marchait avec une ombre derrière lui, bien qu’il ne la laisse que très rarement l’envahir. Cette après-midi, l'ombre le recouvrait presque entièrement. Elle assombrissait son beau visage, s’invitait dans le brun chaud de ses yeux. Ma gorge était douloureuse, j’avais de la peine de le voir ainsi. Je ne trouvais rien à dire, j’étais muette. Alors j’attrapai sa main, la pressai dans la mienne puis me tournai vers lui pour venir l’étreindre avec tendresse. Je serrai Azriel contre moi avec toute la douceur dont je me sentais capable, tachant de lui transmettre en silence l’affection profonde que j’avais pour lui. Je voulais qu’il se sente important, aimé, en sécurité. Je voulais qu’il oublie la douleur qui le tiraillait, un moment. Je voulais qu’il lâche prise. Emue, je fermai les yeux pour éviter à mes larmes de couler, nichai ma tête dans son cou et resserrai mes bras dans son dos. Je n’aimais vraiment pas le voir en souffrance, je le gérais très mal en réalité. Je n’avais jamais eu conscience de ça auparavant, mais je détestais vraiment voir de la peine dans ses iris marrons. Après un moment, je me détachai de lui comme on s’arrache à un rêve diffu. Je ne me sentis pas tout de suite ancrée dans le réel, mais plus vraiment dans une bulle non plus. Cet entre-deux me déstabilisait. Sourire à Azriel, malgré tout, me permit de revenir un peu sur terre. — Cette maison est magnifique, avouai-je avec sincérité, et je peux imaginer que tu y as été heureux. Je marquai une pause, ne sachant quoi dire, puis levai le regard pour capter le sien. — T’as le droit de l’être encore. Heureux, je veux dire…Je sais que tu dis que ça va, que tu ne te pourries pas la vie et la plupart du temps c’est vrai, mais…ça me rend triste parce que je sais quelle image tu as de toi, parfois. Et crois-moi, elle est fausse. T’es une si belle personne, Az. T’es magnifique ! Ca me tue que tu le vois pas. Soutenir son regard devint tout à coup un peu trop intense pour moi, aussi dus-je détacher les yeux de lui. Je me passai une main dans les cheveux, puis soupirai. Mon émotion me rendait fébrile. — T’es bienveillant, généreux, solaire quand tu le veux bien. T’as tellement de belles choses à donner aux gens…et à toi-même aussi.
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Sujet: Re: live and keep your heart young - ft azriel Mar 17 Mar 2020 - 1:39
En proie à une série d’émotions contradictoires, certaines positives et apaisantes, d’autres bien plus douloureuses, Azriel gardait le silence, le regard vrillé sur la grande maison, dans le vague. Il flottait dans les méandres de ses souvenirs, perdu, ne sachant pas quel chemin prendre. Il sentit la main de son amie se glisser dans la sienne, silencieusement, comme un chat qui vient se lover sur des genoux. Un mince sourire éclaira ses traits tendus quand elle le prit dans ses bras et il se laissa aller à cette étreinte, trouvant du réconfort dans les bras de celle qui le connaissait sans doute mieux que personne. Il inspira l’odeur ensoleillée de ses cheveux de jais, baissant le menton pour s’enfuir quelques secondes dans ce contact apaisant, glissant les mains derrière son dos. Avoir la jeune femme à ses côtés lors de ce périple changeait sans doute beaucoup de choses, il n’était pas certain de pouvoir affronter une partie de son passé seul. Peut-être qu’il l’aurait géré, mais il n’en saurait jamais rien, le principal, c’était qu’elle soit là avec lui, aujourd’hui. La voix de Lys le tira doucement de la prison de ses pensées qu’il ne parvenait pas à trier, et il hocha lentement la tête, acquiesçant à ses paroles. Il y avait été heureux, très heureux, même. Il doutait de pouvoir retrouver autant de joie un jour. Mais il l’avait accepté, depuis longtemps déjà. Il croisa le regard de la brunette, pleine d’empathie et d’une certaine mélancolie, et il passa une main tendre sur sa joue, la remerciant par ce geste de ce qu’elle faisait pour lui, à cet instant. La belle artiste reprit la parole, et Az l’écouta, baissant les yeux et passant une main dans ses cheveux, presque gêné au fur et à mesure que ses mots lui parvenaient. Il n’en avait aucune idée, de s’il était une belle personne. Il vivait simplement sa vie parce que ça ne servait à rien de se torturer et de se morfondre, ça ne ramènerait pas sa cadette et il avait fini par le comprendre au fil des ans. Les compliments de la jeune femme, il avait du mal à les assimiler, à traiter l’information, et il ne savait tout simplement pas quoi répondre. Il n’y avait rien à répondre, en fait. Il n’allait pas argumenter sur ce qu’elle lui disait, tout ça était trop subjectif, trop émotionnel, pour qu’il parvienne à formuler une opinion à ce sujet. Ce qui comptait, c’était qu’elle ait cette image de lui. Vrai ou non, ça lui faisait du bien. Et il avait envie de lui faire comprendre tout ce qu’il ressentait à son égard aussi, l’admiration et la passion qu’il éprouvait pour la personnalité lumineuse et si chaleureuse de son amie, la façon dont il appréciait tout ce qu’elle était, elle, dans son entièreté. Sa compassion illimitée, sa résilience, sa positivité, sa combativité et son feu intérieur. L’italien était incapable de traduire tout cela en mots pour l’instant, mais son regard exprimait une partie de ces pensées. « Merci. Merci, Lys. » souffla-t-il. Il ne parvenait pas à dire quoi que ce soit d’autre. Ce n’était qu’un mot simple, mais il l’avait prononcé avec tant de douceur, de conviction et de gratitude que ce mot était doté de toute la force qu’il voulait y mettre. Il le pensait, tellement, multiplié par mille. Il savait que sa meilleure amie comprendrait sans explication supplémentaire, mais juste par un regard, tout ce qu’il entendait par ce simple merci.
End.
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Sujet: Re: live and keep your heart young - ft azriel