creepy night (judas)

Judas Kirke. Ce nom résonne dans ta tête depuis quelques jours, depuis que tu sais que c'est à lui que tu vas devoir offrir un cadeau, plus précisément. En participant à cet événement organisé une fois de plus par le Maire, tu espérais tomber sur quelqu'un de connu, quelqu'un qui ne te demanderait pas trop de recherches. Mais le Maire n'en a, encore une fois, fait qu'à sa tête. Et dans le fond, ce n'est pas si mal si ça peut permettre à certaines personnes de créer de nouveaux liens, de nouvelles amitiés. En ce qui concerne Judas, tu ne sais pas vraiment si vous en arriverez là car après avoir stalké ses réseaux sociaux, tu remarques que vous n'avez pas tant de choses en commun. Ce qui ne te facilite pas la tâche malheureusement. Quoi qu'il en soit, tu es de nature persévérante et ce n'est pas un nouveau défi sur ta route qui risque de te faire baisser les bras. Alors, après t'être renseignée comme il faut, tu apprends qu'il travaille au McDonalds. Tu achètes un milkshake le temps que son service se termine, puis, lorsqu'il prend la direction de l'ascenseur réservé aux employés, tu lui emboites le pas et entres avec lui. « J'ai rendez-vous avec Monsieur Miller. » Le patron. C'est un mensonge mais ça, Judas n'a pas besoin de le savoir. Tu prends place discrètement près des boutons de l'ascenseur et après quelques secondes, alors que le jeune homme est penché sur son téléphone, pousses sur le bouton d'urgence pour bloquer l'ascenseur. Tu fais mine d'être surprise, regardant en l'air et un peu partout comme si tu cherchais à comprendre ce qu'il se passe, toi aussi. « Putain, il ne manquait plus que ça... » Dis-tu en soupirant, feignant d'être agacée. « Ça arrive souvent ? » Demandes-tu à Judas. Puisqu'il travaille ici, il doit être plus informé que toi à ce sujet même si, de ton côté, tu sais que tout ça n'est qu'une mascarade.

Lorsque tu appuies sur les boutons, Judas ne semble rien remarquer ce qui t'enlève un poids de la poitrine parce que tu ne voudrais pas qu'il te prenne pour une psychopathe ou un truc dans ce genre-là. Malheureusement, il s'approche de la console et ton coeur rate un battement, de peur qu'il découvre toute la supercherie. Par chance, ce n'est pas le cas alors que pour toi, ça semble si évident. Mais il faut croire qu'aujourd'hui est ton jour de chance. « J'crois pas qu'appuyer sur tous les boutons va arranger les choses. » Dis-tu en riant légèrement, alors que lui, ne semble pas rire du tout. Est-ce qu'il risque de faire une crise de panique par ta faute ? Dois-tu tout avouer maintenant ? T'en as aucune idée mais tu ne peux pas faire marche arrière, c'est trop tard maintenant. Alors, lorsque Judas te demande si tu y connais quelque chose, en ascenseur, tu joues le jeu et secoues la tête à la négative. « Rien du tout, j'dois pas trop avoir la tête de l'emploi. » Réponds-tu pour détendre un peu l'atmosphère et surtout engager la conversation. Mais Judas, lui, semble focalisé sur l'ascenseur et c'est compréhensible car il ne sait pas que tout ça n'est que du cinéma. Tu devrais peut-être te mettre à paniquer davantage, non ? « Pas urgent mais on avait rendez-vous, ouais. J'suppose qu'il va croire que je lui ai posé un lapin... » Si seulement c'était vrai. « T'as dit à personne que tu montais ? Tu prenais ta pause ? » Demandes-tu en toute innocence. Tu ne sais pas encore comment tu vas amorcer une discussion et en apprendre davantage sur le jeune tatoué mais il faudra bien te lancer à un moment ou un autre. Alors, tu te laisses tomber le long du mur de l'ascenseur, t'asseyant, les jambes croisées. « J'crois qu'on en a pour un bout de temps... Mais ils se rendront bien compte qu'ils ne peuvent plus utiliser l'ascenseur à un moment ou un autre. » Dis-tu pour tenter de le rassurer car Judas ne semble pas du tout à son aise entre ces quatre murs.

« Celui-là je crois, mais j'ai déjà essayé et j'suis à peu près sûre que t'as déjà dû pousser dessus une centaine de fois. » Répliques-tu avec un sourire en coin, ne te laissant pas abattre par le ton plutôt sec de Judas. Puis, pour ne pas montrer que tu ne t'inquiètes pas du tout de la situation, tu le questionnes sur son travail, essayant de grappiller des informations et de savoir si quelqu'un peut vous sortir de là ou non. « On dirait que tu n'aimes pas vraiment les ascenseurs. » Ce n'est pas vraiment une question mais plutôt une constatation. A sa tête, tu peux voir que la situation l'inquiète beaucoup et qu'il ne se sent pas à l'aise entre ces quatre murs. Tu te promets de débloquer l'ascenseur avant qu'il ne fasse une crise de panique parce que sinon, tu t'en voudrais. Et surtout, tu es déjà en train de douter de ta supercherie. Alors que tu décides de t'asseoir, puisque tu sais qu'on ne viendra pas vous chercher de si tôt, tu vois Judas s'étonner de ta réaction. Il est plutôt expressif du visage, finalement, même s'il semble être quelqu'un de plutôt détaché. Tu n'as pas manqué de remarquer ses tatouages, sans doute une autre façon pour lui de s'exprimer et de faire ressortir sa peine. « J'suis architecte d'intérieur et du coup c'était pour un projet de rénovation. Pour changer un peu l'aménagement d'un McDo traditionnel. Pour se renouveler, quoi. » Réponds-tu en haussant les épaules. Tu es plutôt fière de ce mensonge inventé sur le tas et avec nonchalance. Pourtant, ça devrait être un gros contrat pour toi qui te réjouit. « C'est peut-être indiscret mais... tu t'es fait tatouer à Bowen ? J'te demande ça parce que j'ai envie d'un nouveau tatouage mais j'ai toujours fait les miens ailleurs. » Contrairement à ceux de Judas, les tiens sont invisibles, ou presque. La seule façon de les voir, c'est de te déshabiller ou de les montrer, de toi-même. Le plus insolite reste sans aucun doute celui à l'intérieur de tes lèvres dont peu de personnes sont au courant.

« Comme la plupart des gens j'imagine. » Rétorques-tu quand Judas souligne qu'il n'a pas envie de mourir aujourd'hui. Même dans les moments les plus durs, les plus bas, tu n'as jamais pu te décider d'en finir. Pourtant, quand tu étais confrontée à cette addiction dévastatrice qu'est la drogue, les idées noires tournaient en boucle dans ta tête. Mais jamais, tu ne t'es dit que cette journée serait la dernière. Et heureusement. « Bon c'est déjà ça, on a au moins quelqu'un pour nous sortir d'ici. » Dis-tu en regardant ton téléphone, incapable d'obtenir du réseau. Tu ne pourras prévenir personne mais contrairement au blond, personne ne t'attend. Apprendre qu'il a une copine est une bonne chose, cela peut t'aider à trouver un cadeau. Pourquoi pas une nuit à l'hôtel ou quelque chose dans ce genre-là. Tu ne sais pas vraiment quel est le budget maximal pour ce secret santa alors, autant laisser libre cours à ton imagination. Alors que Judas t'interroge à propos de la décoration du McDonalds, tu vois bien qu'il a l'air de douter un peu. De ne pas te croire totalement. Tu hausses légèrement les épaules avant de répondre : « Pour se moderniser, se renouveler. Il n'est pas impossible que les autres McDonalds fassent de même. » Tu prends un air sûr de toi comme si tu étais super calée sur le sujet alors que tout ça n'est qu'invention. De toute façon, si tu vois que Judas émet trop de doutes, tu t'arrangeras pour débloquer l'ascenseur et fuir au plus vite pour ne pas te faire cramer. Ce serait dommage que dans secret santa le secret disparaisse. Feignant de vouloir passer le temps, tu interroges le jeune homme sur ses tatouages. Ou plutôt, sur l'endroit où il se fait tatouer car tu sais à quel point la signification d'un tatouage peut parfois être délicate. « Quelque chose de discret, ça t'étonne ? » Demandes-tu avec un léger sourire au coin des lèvres. « J'aime particulièrement les traits fins et si c'est un salon vegan alors c'est un plus. » Affirmes-tu, mettant toujours la cause animale au premier plan de ta vie.

Tu n'es plus vraiment sûre que cette tactique pour apprendre à connaitre Judas soit la plus appropriée. Il aurait peut-être fallu que tu l'abordes dans un bar, comme toute personne normale ? Plutôt que de provoquer un stress grandissant chez lui. Néanmoins, tu es persuadée que ça n'aurait pas forcément fonctionné. Vous avez l'air d'être fort différents tous les deux et tu sais que la première impression que tu donnes aux gens n'est pas toujours la bonne. On te prend souvent pour une fille superficielle alors même si ton apparence peut pousser à le croire, tu aimes penser que tu n'es pas seulement une femme qui aime prendre soin d'elle et de son apparence. Heureusement, quand Judas parle de l'aménagement des cuisines, tu te sens un peu soulagée parce que ça prouve qu'il ne doute pas totalement de tes intentions. « Je peux en parler à Monsieur Miller mais mon truc à moi c'est plutôt la décoration. Pour aménager une cuisine, je pense qu'il serait préférable de faire appel à quelqu'un qui travaille dans le domaine histoire d'allier la pratique à la théorie. » C'est rarement le cas malheureusement. En général, ceux qui conçoivent des plans ne sont pas ceux qui utilisent le mobilier par la suite. Et c'est comme ça pour tout. Essayant d'engager la conversation avec le blond, tu l'interroges sur les tatoueurs à Bowen. Il y a bien Blanche chez qui tu as déjà été une fois ou l'autre mais ça ne fait pas de mal de faire appel à d'autres artistes de temps en temps. « Pourtant j'ai déjà eu envie de me faire quelque chose de plus gros mais je ne sais pas si je l'assumerais aussi facilement. » Pourtant ça revient au même, quand on y pense. Un tatouage qu'il soit petit ou grand doit être assumé. « Et puis, j'préfère que les gens ne voient pas mes tatouages, ça évite des questions indiscrètes. » Tu hausses légèrement les épaules, Judas doit bien savoir de quoi tu parles. Avec des tatouages aussi visibles que les siens, tu ne doutes pas qu'on l'ait déjà interrogé à propos de ceux-ci. « Je ne suis pas vegan mais quand j'ai l'occasion de faire un geste pour les animaux, je le fais. » Tu ne juges pas ceux qui ne le font pas parce que tu sais que ça a tendance à provoquer l'effet inverse. Mais quand tu peux expliquer ton point de vue aux autres et avoir un débat serein, tu n'hésites pas. « Ink about it. » Répètes-tu comme pour mémoriser l'information. « Je retiens, merci. » Dis-tu avec un léger sourire aux lèvres.