#381 - i'll be fighting for you like i'm born again (wooja)

« Putain, on ne peut pas discuter avec toi. » Finis-tu par dire, consciente que cette discussion ne mène à rien et ne mènera probablement à rien. Tu ne t'attendais pas à ce que Woody comprenne ton choix mais tu espérais qu'il se montrerait patient comme toi, tu as pu l'être de nombreuses fois pour lui. Alors quand il t'accuse de tout foutre en l'air, quand il met la situation actuelle sur ton dos, c'en est trop pour toi. Tu as besoin de prendre un peu de recul et pour ça, tu t'éloignes de quelques mètres, lui tournant le dos l'espace de quelques secondes. Tu n'arrives pas à décider s'il faut que tu t'en ailles maintenant avant que vous ne vous blessiez plus encore ou si tu restes parce qu'il est clair que Woody a besoin de toi malgré tout. « Des raisons complètement stupides qui ont mené à ça... » Dis-tu en ouvrant légèrement les bras pour montrer ce qu'il se passe, à cet instant précis, entre vous. « Je sais qu'aujourd'hui c'est moi qui prends la décision de ne pas nous donner une nouvelle chance mais tu ne peux pas me le reprocher alors que c'est ce que tu m'as demandé de faire pendant des mois. J'suis pas ta chose. » Tu as juste l'impression d'être un objet qu'il peut prendre et rejeter quand il en a envie. Tu sais qu'au fond Woody ne te considère pas de cette façon-là mais sa façon d'agir te pousse à y croire. « J'crois qu'on s'est tout dit. Je vais y aller. » Ajoutes-tu en soupirant. Une chose est sûre, tu aurais mieux fait de ne pas courir jusqu'ici. Tu aurais mieux fait de tracer ta route car cette discussion laissera forcément des marques.

Elle avait raison. On ne pouvait pas discuter avec Woody. Qu’il soit face à Freja, à ses parents, ses sœurs, son frère ou ses amis, et dès qu’il était question d’un sujet épineux pour le trentenaire, ce dernier se fermait ou se mettait en mode défense. Woody se contenta de se taire, pour cette fois, parce que répliquer ne servirait à rien. Il se fermait, donc. La norvégienne retrouva l’allée menant à chez lui, s’éloignant de son amant du même fait. Pouvaient-ils encore se considérer ainsi, des amants ? Sans doute pas, encore moins après leur conversation d’aujourd’hui. Freja qualifia les raisons dont parlait Woody de stupides. Elle n’avait jamais caché le fait qu’elle le trouvait bête de prendre des décisions basées sur de telles réflexions. Ça ne le surprit donc pas. « J’t’ai jamais considérée comme ma chose, non plus. » Répliqua-t-il, même s’il savait fort bien que c’était l’impression donnée. « C’était plus compliqué que ça et tu le sais. » Lui reprocha-t-il. Quand elle mentionna son intention de partir, Woody soupira à son tour, puis haussa les épaules lâchement. « On pense toujours qu’on s’est tout dit et pourtant … » Il la regarda, secoua doucement la tête. « Je sais que c’est pas terminé. Alors à plus tard, Freja. » Ce n’était pas tant de l’espoir, plutôt un sentiment instinctif qui l’habitait. Il la regarda cependant partir, le cœur à la fois lourd et vide.