(#15) - inséparable, on est paré.

T'avais passé la journée dehors aujourd'hui, tu avais profité de ton jour de congés. T'étais parti en début d'après-midi, sur les coups de 13h, pour avoir une vraie journée complète. En premier lieu, t'avais mangé un morceau avec un pote. Et puis, vous vous étiez baladé ensemble dans les rues ensoleillées de Bowen. Quand ton pote t'avait quitté, t'étais parti à la salle, histoire de faire un peu de sport. Et dieu sait que tu ne passais que très rarement des journées sans faire du sport. Il t'arrivait même des fois, de sortir du Hendrix sous les coups de 3h du matin après le service et de partir faire un jogging. Ouais, t'es chelou mais c'est comme ça, t'as besoin de ta dose quotidienne de sport qu'il fasse jour ou qu'il fasse nuit. Pour te défouler, en quelque sorte. En fin d'après-midi, ton sac sur l'épaule, tu repartais vers ton appartement. Ce soir, rien de prévu, à part chiller à la maison avec ta colocataire. Enfin, si elle était là bien sûr ! Tu rentrais sous les coups de 18h, prêt à prendre une douche. Lorsque tu entrais dans l'appartement, tu posais ton sac par terre comme s'il pesait trois tonnes et tu fermais la porte derrière toi. « Principessa ? » hurlas-tu dans l'appartement, et dans ta langue maternelle. Oui, tu donnais un petit surnom à ta coloc, parce que tu l'aimais beaucoup. Adélaïde était quelqu'un de très proche de toi, et tu l'aimais énormément. Tu la protégeais surement un peu trop des fois, t'étais surement un peu trop lourd avec elle. Mais malheureusement pour la jeune australienne, c'était dans ta nature. Tu ne pouvais pas faire autrement.

Après la soirée d'hier, je me suis accordée une bonne grasse matinée... jusqu'à quatorze heures. Quand je me suis levée, Fede s'était déjà envolé et je me suis retrouvée seule à l'appartement avec une bonne grosse gueule de bois. J'ai passé l'après-midi à ne rien faire, un peu comme d'habitude. J'ai traîné sur les réseaux sociaux, pris une douche et comaté devant quelques films de Noël. Un peu avant dix-huit heures, je décide de descendre chercher le courrier. Une lettre pour mon colocataire et une deuxième avec seulement écrit mon prénom dessus, sans adresse, ni rien. Je fronce les sourcils en remontant l'escalier et referme la porte derrière moi. Je pose la lettre de Fede sur la table et m'assieds sur le canapé pour ouvrir la mienne. A l'intérieur, un poème plein de compliments. Encore. J'en ai déjà trouvé un à la piscine, et maintenant chez moi. Ça commence à me faire flipper cette histoire. J'espère juste que c'est quelqu'un qui me fait une blague et non pas un psychopathe qui me suit partout et qui connaît mon adresse. Je soupire et pose le mot sur la table basse et lorsque j'entends la porte s'ouvrir, je ne peux m'empêcher de sursauter. Soulagement, la voix de mon colocataire retentit dans l'entrée. « Ah, c'est toi ! » Je me lève et m'avance vers lui pour déposer un baiser sur sa joue avant de fermer la porte à clé. Je deviens carrément parano avec ces mots étranges que je retrouve un peu partout. « Je savais pas si tu rentrais ce soir, ça va ? » je demande en retournant vers le canapé pour m'y avachir. « On commande à manger ? » Une petite soirée bouffe et séries, ça me dit bien. A moins qu'il ait déjà quelque chose de prévu.

T’es arrivé un peu tard à l’appartement, et t’avais pas vu ta colocataire dans la matinée. Elle devait être entrain de dormir. Mais lorsque tu rentrais, ton visage s’illuminait d’un sourire en la voyant. Elle vint vers toi pour t’embrasser la joue et te saluer. « Eh si, je suis là ! J’vais bien, et toi ça va ? T’as une gueule d’enterrement, t’as fais soirée hier soir ou quoi ? » demandas-tu en riant avant d’embrasser son front pour la saluer à ton tour. Sur la table, tu trouvais une lettre qui t’étais adressé, surement une facture ou bien ta paye du mois du Hendrix. Tu reposais cette dernière sur la table. Et puis tu allais poser tes affaires dans ta chambre avant de revenir vers Adelaïde et la rejoindre dans le salon. Tu t’assis à côté d’elle dans le canapé et tu t’affalais totalement. « Oh ouais, je meurs de faim ! Tu veux manger quoi ? » demandas-tu à la brune en dégainant ton téléphone pour aller sur une application de livraison. Tu trouvais enfin l’application et tu tournais le regard vers la jeune Rutkowski de temps en temps. « T’as rien de prévu ce soir ? Parce que moi j’ai prévu une petite soirée avec ma colocataire personnellement » dis-tu avec un petit sourire en coin, toujours les yeux nichés vers ton téléphone pour trouver ce que vous alliez manger ce soir. C’était cool de temps en temps de passer du temps avec elle, t’aimait bien. Ca te rappelait les soirées avec tes frères et soeurs à regarder la télé et manger des cochonneries lorsque vous étiez enfant.

« Merci pour le compliment ! » dis-je en soupirant lorsqu'il me dit que j'ai une tête d'enterrement. J'attrape mon portable dans ma poche pour me regarder en utilisant l'écran comme miroir. Il n'a pas vraiment tort cela dit, ce que j'ai fait hier soir est écrit sur mon front. « Je suis sortie avec ma pote Sibyl... Dis-toi que je sais même pas comment j'ai fait pour rentrer à la maison, ça te donne une idée de la soirée qu'on a passé. » Ce qui explique ma tête de morte-vivante et mes cheveux en bataille. Je me mets à rire, je ne me souviens plus très bien de la soirée, j'ai seulement quelques petits flashbacks qui me reviennent en tête de temps à autre et je suis prête à parier que Sibyl est dans le même cas, voire pire... Fede et moi nous installons sur le canapé et je me penche vers son téléphone pour choisir le menu de ce soir. « Hum... japonais ? Indien ? Italien ? J'te laisse choisir, j'ai tellement la dalle que je mangerais n'importe quoi. » Je m'affale nonchalamment sur le canapé et je souris quand il me dit qu'il a prévu de passer la soirée avec moi. « Une soirée avec ta coloc ? Sounds good ! Au moins je croiserai pas une inconnue demain matin au petit dej'. » dis-je en faisant référence à ses conquêtes qu'il m'arrive de croiser le matin. Je le taquine, évidemment, j'aime bien faire ça. « Alors, tu nous as prévu quoi pour cette soirée ? » je demande, curieuse. J'aime bien passer du temps avec Fede, je n'aurais pas pu trouver mieux comme colocataire, on est vraiment sur la même longueur d'ondes.

Tu ris lorsqu'elle te remercia du compliment. « Tu seras toujours la plus belle, principessa. Même en gueule de bois » répondis-tu en venant déposer un baiser sur la tempe de ta colocataire. Tu allais te poser sur le canapé en écoutant toujours la jeune Rutkowski te raconter sa soirée. « Au moins, t'es rentrée en vie, même si t'as une sale tête » dis-tu en haussant les épaules avant de lâcher un rire. Tu surfais sur ton téléphone en cherchant quelque chose à manger depuis les applications de livraison et la brune vint s'assoir près de toi. Tu lui demandas de choisir quelque chose à manger mais elle te laissa libre choix, ce qui t'embêtais un peu plus. « Hors de question de commander italien, tu me connais » répondis-tu en riant toujours le regard rivé sur ton téléphone. Puis, ton doigt s'arrêta sur un resto japonais et tu montrais à Adelaïde pour lui demander son accord. Une fois fait, vous passiez commande pour vous eux et tu laissais enfin ton téléphone de côté pour rester concentré sur la jeune femme. « Arrêtes, on dirait que je ramène une nouvelle fille tous les soirs, alors que c'est faux ! » répondis-tu en levant les yeux au ciel. Bon, ok, t'abusais peut-être un peu des fois en l'empêchant de dormir. Ca t'emmerdait, de l'emmerder. Mais des fois, t'étais tellement saoul que tu faisais même plus attention. « J'ai prévu une soirée Netflix, où évidemment, on va pas regarder le film qu'on aura choisi parce qu'on va faire que parler. Enfin, comme on fait d'habitude quoi » proposas-tu à la jeune femme en lui faisant un clin d'oeil.

« Je préfère ça. » lance-t-elle en hochant la tête, fière comme une petite fille qu'on viendrait de complimenter. Elle le suit sur le canapé en lui racontant sa soirée avec Sibyl, une de ces soirées qui aurait pu mal finir mais par chance, les deux filles sont rentrées saines et sauves. Elle lève les yeux au ciel lorsqu'il répète qu'elle a une sale tête et ignore délibérément cette remarque en feignant d'être vexée. Même si elle aime les compliments et les taquineries de son colocataire, il y a bien plus important à faire : commander à manger. Pas de nourriture italienne déjà, Adelaïde hausse les épaules. « Va pour japonais alors ! » Après sa remarque sur les filles que Fede ramène à l'appartement quasiment tous les jours, il se défend comme il peut, ce qui fait rire la brune. « Peut-être pas une nouvelle, mais tous les soirs, presque ! » Et elle peut en être témoin, malgré elle. Heureusement que les écouteurs existent. « D'ailleurs, il se passe quelque chose entre Jewel et toi ? » demande-t-elle en ne pouvant pas s'empêcher de laisser parler sa curiosité. « Quelque chose autre que sexuel, j'veux dire... et ne mens pas ! Je saurai tout de suite si tu mens. » ajoute-t-elle en le pointant du doigt. Jewel est son amie, à la base, donc elle a le droit de savoir s'il se passe quelque chose entre eux. Le programme de la soirée est semblable à ce qu'ils font d'habitude et il n'y a pas de meilleur programme que ça. Adelaïde aime beaucoup passer du temps avec son colocataire, ils sont toujours sur la même longueur d'ondes et elle peut lui parler de tout et n'importe quoi. « Ok ça me va mais c'est moi qui choisit le film, hein, comme d'habitude. » Sur ces mots, elle se jette sur la télécommande posée sur la table basse pour la garder précieusement dans sa main.

Tu ris légèrement quand ta colocataire hochait la tête fièrement. Vous preniez place tous les deux sur le canapé et tu continuais de scroller sur ton application de livraison. Tu adorais les soirées comme ça avec Adelaide, parce que vous vous preniez jamais la tête et que tout était toujours bon enfant entre vous. T’avais l’impression d’habiter avec ta petite soeur. Même si Ade et Aura n’étaient pas vraiment les même. « J’adore les sushis » dis-tu alors que la brune t’avait proposé de commander japonais. Tu fis une commande et tu lui mis l’écran de ton téléphone devant les yeux pour qu’elle valide ce que tu avais pris. « Ca te va ? » demandas-tu à la jeune femme. Après avoir passé commande, tu posais ton téléphone sur le canapé et tu t’indignais devant le fait que l’australienne te reproche d’avoir des filles à la maison tous les soirs. « Bon, ouais, c’est vrai. Mais… mais j’vais me calmer » dis-tu en croisant les bras, tel un enfant qui se faisait gronder par sa maman. Puis, interloquée, la brune te demanda ce qu’il se passait entre Jewel et toi. Tu haussais les épaules et tu portais un regard sur elle. « Bah, on couche ensemble, on s’entend bien, c’est tout. Rien d’autre » dis-tu simplement. « Et j’te mens pas ! » dis-tu en attrapant son doigt et en riant. Non, tu n’avais pas de sentiments autre qu’amicaux pour la jeune femme. Vous vous entendiez bien et quand vous vous sentiez seuls, bah vous finissiez dans les draps de l’un ou de l’autre. Tu proposas alors de regarder un film, film que vous regarderiez en travers comme toujours. « On fait toujours comme d’habitude, bella » dis-tu en souriant à ta colocataire.