a drop in the ocean . ft. kid

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a drop in the ocean
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@kid pereira & @lys r. kickett

La journée d’hier avait été étrange. La soirée surtout et je ne savais plus très bien comment je me sentais maintenant. Tout se bousculait, et tout me faisait mal. Même ma méditation matinale avait été infructueuse ; pire, je m’étais mise à pleurer avant d’avoir terminé. Je n’avais pas su me retenir, les larmes avaient coulées sur mes joues comme un torrent. J’avais détesté ça. Toute la journée, je m’étais sentie un peu vaseuse, patraque. J’avais été infoutue de faire quoique ce soit de productif. Après avoir passé une journée en mode larve sur mon canapé, à regarder Netflix et à bouffer des chicken wings, je m’étais décidée, sur le coup de dix-huit heures à prendre une douche, à m’habiller puis – miracle ! – à sortir. Mes pas m’avaient guidée jusqu’à la plage où je savais que le chant du ressac m’apaiserait. C’était du moins ce que j’avais espéré. Sans succès. Cela faisait une demi-heure, peut-être plus, que je regardai vaguement l’horizon, sa ligne flou au loin, les fesses dans le sable sans faire attention à ce qui m’entourait. J’entendais une bande de pote, jeunes probablement, peut-être autour de mon âge ou moins, qui s’amusaient, qui riaient, buvaient. Ils n’étaient pas loin, mais je n’y prenais pas garde, je m’en fichais en fait. Mes yeux restaient fixés sur la mer, à l’instar de mon esprit que j’essayais de noyer. Il y avait un vide étrange en moi, comme si on avait creusé un trou dans mon ventre, comme s’il me manquait quelque chose. Et il manquait clairement quelque chose, quelqu’un pour être plus précise, sauf que cette personne n’avait jamais été à moi, elle ne le sera jamais. J’avais horreur de ce désir qui naissait en moi, ce désir de possession. Cela ne me ressemblait pas, c’était une pensée horrible, contre ma nature libertaire. Fuck ! Pourquoi n’étais-je pas heureuse, comme j’étais censée l’être ? Mon ami le plus cher pensait être amoureux, si sincèrement qu’il voulait tenter une relation exclusive avec cette fille. J’aurais du me réjouir, j’aurais du lui dire que j’étais heureuse de son bonheur à venir mais il y avait cette douleur dans ma gorge, cette ombre qui me dictait d’autres mots, acerbes et froids. Des mots qu’Azriel ne méritaient pas. J’avais hésité à lui écrire, plein de fois, au cours de la journée, mais je m’étais ravisée. Il me restait au moins un peu de raison, c’était déjà ça de pris. Inconsciemment, je soupirai, tout en laissant une brise soulever mes cheveux. Le mois de Décembre était particulièrement chaud cette année, et un peu de vent me fit du bien. Pile au moment où je me mis à espérer un peu de fraicheur, l’univers exauça mon souhait avec un humour très douteux. Quand un garçon tomba près de moi et que son verre de bière voltigea, je n’eus pas le réflexe de me décaler et fus trempée en bonne et due forme. Je me redressai vivement, dans un cri, puis relevai le nez vers la bande de mec, hilare d’avoir poussé l’un des leur et de l’avoir fait tombé. Parmi cette bande d’imbécile, j’en reconnu un et serrai aussitôt les dents. C’était Kid, mon ex. Plantant mes iris dans les siens, je m’approchai de lui, dégoulinante de boisson au houblon.
— Ca t’fais rire, p’tit con ?

T'avais revu Noa et ça t'avais retourné l'estomac. Tellement que, même si tu mixais ce soir, toi, t'avais la tête ailleurs. Tu faisais ton boulot, mais tu n'étais pas à fond dedans comme certaines nuits. Elle te hantait depuis si longtemps cette fille, c'était la seule qui avait réussit à vraiment capter ton attention, ton petit cœur sauvage et elle avait finit par te briser le cœur. C'était un peu le karma au fond, t'avais pas mal jouer au connard avec les femmes en général. Mais elle, ça te travaillais au point de prendre ta concentration. L'avantage quand t'es dj et plutôt beau, c'est qu'on t'invite à n'importe quel after de soirée. Du coup, après ton set, tu finis par vite te retrouver parmi des jeunes de ton âge que tu connaissais à peine. Mais, t'avais une bonne bière dans les mains et c'était tout ce qui comptait. Après tout, tu ne disais jamais non à une fête. En réalité, tu ne disais surtout jamais non à être autre part que chez toi. Tu voulais faire durer le moment, ne pas replonger directement face à toi même en débauchant. Cette routine, c'est tout ce que tu fuyais. Tu ne comptais plus les verres que tu t'enfilais et alors que la soirée battait son plein, tu posas ton regard sur un gars de la bande qui manqua de tomber et renversa son verre sur une brune qui ne t'étais pas inconnu. En la reconnaissant, tu ne pu t'empêcher de joindre ton rire à ceux des autres alors qu'elle s'approchait de toi. Ça va, j't'ai connu moins coincé que ça Kickett. dis-tu avec un petit sourire de vainqueur dans le coin des lèvres. Evidemment que tu faisais référence à vos nombreuses parties de jambes en l'air. Tu te souvenais bien d'elle, c'était avant Noa, t'avais un peu profité d'elle. Tu trouvais ça cool, de te sentir aimer mais toi, tu n'avais jamais réussi à lui rendre l'appareil. Alors tu lui avais fais croire à des sentiments inexistants. De toute façon, t'étais pas assez stable pour cette fille, elle était bien mieux sans toi.

Fuck. Une seule parole de lui me donnait envie de lui arracher les yeux. Non. Rectification. Le simple fait de le voir en face de moi, avec ce sourire narquois en prime, me donnait envie de lui arracher les yeux. Ou mieux. Enfoncer mes doigts dans ses orbites, façon La Montagne de Games of Throne. J’en rêvais. Oh que oui ! En règle général, je n’étais pas vraiment encline à la haine, pas du tout même – paix et amour sur le Monde, mes frères. – , et encore moins à la violence mais Kid…Kid c’était particulier, et il arrivait vraiment au plus mauvais moment qui soit. Kid et moi étions sortis ensemble, cela remontait à plusieurs années. J’avais à peine dix-neuf ans quand il m’a bousillé le cœur. Lui il s’était amusé, quant à moi, j’avais ramassé les morceaux à la petite cuillère – d’où mon envie de l’éborgner, du coup.
— Tu voudrais pas que j’applaudisse, aussi ? balançai-je sèchement, tu me diras, faire semblant de trouver génial un truc plutôt médiocre, j’ai l’habitude avec toi…

Ton sourire s'agrandit face à la réponse de la jeune femme. T'aimais bien ce genre de répondant et ça t'amusais beaucoup. C'est vrai que t'avais joué avec elle, tu ne t'en caches pas. En réalité, t'étais pas forcément fier de toi. Tu n'étais pas un vrai connard au fond, tu ne le faisais pas vraiment exprès. C'est juste que, c'était sympa d'avoir de l'attention et puis t'avais pas encore connu de peine de cœur à cette époque de ta vie. Tu ne savais pas ce que ça faisait d'être amoureux et de tout voir voler en fumer. Mais si ça pouvait la rassurer, le karma t'étais revenue en pleine face avec Noa. Tu t'approchas d'elle avec un petit sourire. Tu parles de quoi là ? Parce que si c'est ce que je penses, tu disais pas ça quand tu l'avais entre tes jambes. lui chuchotas-tu à l'oreille avant de te mettre à rire. Tu voyais qu'elle avait envie de t'étrangler et ça t'amusais vraiment beaucoup. Ça va Lys, tu vas pas m'en vouloir toute ta vie, si ? Tu haussas les épaules. En même temps vous ne vous étiez pas reparler depuis et tu ne pouvais pas lui en vouloir. Mais t'avais pas envie de t'excuser c'était au dessus de ton ego. Même si tu reconnaissais très bien tes tords, elle ne t'avais pas rejeté après tout. Du moins, c'est ce que tu te répétais pour avoir la conscience tranquille.

Je n’aurais jamais du être aussi excitée par ce que Kid venait de dire. Jamais. C’était petit et horriblement vulgaire. Ce n’était pas le genre de chose que j’aimais entendre, ni ce qui me rendait lascive en temps normal, mais les images que ces simples mots venaient imprimer dans mon esprit ravivèrent des braises que j’avais cru éteintes depuis des années. Putain !. Les souvenirs de nos nombreux ébats me revenaient en mémoire, et avec eux, les orgasmes renversants qu’il m’avait donnés. Kid et moi n’avions jamais été sur la même longueur d’ondes, sauf au lit. Il n’était pas mon premier mais il était celui qui m’avait fait découvrir le plaisir, pour sur. Notre relation avait été explosive, destructrice même mais après chaque engueulade, le sexe était toujours dingue. J’avais cru l’aimer, à dix-neuf ans, mais je l’avais détesté tout autant. Une chose était sur, il avait su me rendre accro à lui pendant un moment, et aujourd’hui, je comprenais qu’il avait encore ce pouvoir sur moi, puisque la seule idée qui me passait par le crâne était celle de lui arracher ses vêtements, ce que je me retins absolument de faire. Je serrai les poings, priant pour qu’il ne remarque pas le désir ardent qui dansait dans mes prunelles. Si j’allais lui en vouloir toute ma vie ? Il ne le méritait même pas, et pourtant…
— C’est déjà oublié, fis-je en soutenant son regard et en m’approchant de lui plus que je ne l’aurais voulu, comme le reste d’ailleurs…
Oh que non, je n’avais rien oublié, ni notre relation, ni toutes les fois où il m’avait faite jouir, mais cela me faisait du bien de le lui balancer au visage.

Tu voyais bien qu'au fond tu ne la laissais toujours pas indifférente et ça te faisait bien plaisir. Même si t'avais joué au con avec elle, tu n'en gardais pas moins de bons souvenirs de vos nombreuses partis de jambes en l'air. C'était d'ailleurs les meilleurs souvenirs que tu pouvais avoir avec elle puisque vous ne vous entendiez sur rien sauf dans vos draps. T'étais pas facile non plus à supporter comme mec mais voir que t'avais toujours un minimum de contrôle sur ça te faisait sourire. Alors qu'elle se rapprochait de toi tu sentais bien la tension sexuelle qui régnait déjà entre vous deux. Il ne faudrait juste pas que vous oubliez que vous n'étiez pas seule au monde ce soir. Tu souris en replaçant une mèche derrière son oreille, te rapprochant dangereusement toi aussi. Vraiment tout ? T'en est sur Lys ? répondis-tu le regard plein d'arrières pensées. Elle finirait bien par craquer et tu ne serais absolument pas contre de ressentir sa chair une énième fois, comme au bon vieux temps. Tu n'aurais pas de mal à lui faire sortir sa colère de cette façon, au contraire, tu apprécierais la chose d’avantage. Pour un qui ne voulait pas passer sa soirée seul, peut être que ce soir tu aurais l'occasion de la partager avec quelqu'un. On ne pouvait pas t'en vouloir de vouloir t'amuser après tout. Tu plantas ton regard dans le sien, plus proche que jamais, ton souffle chaud contre le sien.

HJ:

Qu’est-ce qui m’arrivait ? Pourquoi ne l’envoyer pas bouler ? Pourquoi je ne tournais pas les talons ? J’étais au dessus de ça, bien au dessus ! Il m’avait eu par le passé, plusieurs fois, et à chaque fois il m’avait esquinté un peu plus. J’avais réussi à me défaire de cette emprise, j’avais pansé les blessures, j’avais relever le menton, j’avais avancé, droite et fière. Merde. Merde, merde, merde…
Une brèche. Une putain de brèche était venue mettre à mal toutes mes convictions, tout ce que j’avais reconstruit. Kid avait toujours une prise sur moi. Ses griffes me tenaillaient toujours, me rapprochant dangereusement de lui. Je sus, dès le moment où son souffle se mêla au mien que je ne pourrais plus faire machine arrière. Bouclier au sol, vaincue comme Hector devant Achille, je laissai mourir ce qui me restait de fierté sur les lèvres de Kid Pereira. Pas de douceur, ni tendresse. Nos lèvres se cognèrent, avec hargne et un arrière gout de revanche. Cela me fit mal, mais bien moins mal que la balafre que j’avais au cœur et que j’oubliais, ainsi, pendant un court instant.

Tu aimais plaire. C'était plus fort que toi et encore plus quand tu savais que la personne ressentais beaucoup de choses pour toi que ce soit réciproque ou non. Plus Lys te repoussait, plus tu ressentais l'envie de te rapprocher d'elle. Elle ne te résisterait pas longtemps et tu le savais. D'ailleurs, il ne fallut pas longtemps pour que vos lèvres se rejoignirent. C'était hargneux et tu adorais ça. Tu passais ta main dans ses cheveux alors que tu intensifiais le baiser. Tu l'as tenais et cela ne pouvait pas te faire plus plaisir. Il fait chaud d'un coup. dis-tu entre deux baiser, un sourire de vainqueur sur le coin de la bouche alors que tes mains, elles descendaient dangereusement dans le creux de ses reins. Tu veux allez ailleurs ? demandas-tu en plongeant ton regard dans le sien, reprenant ton souffle. Tu étais juste sortie essayer d'oublier l'effet Noa et tu avais finalement trouvé quelqu'un avec qui finir ta nuit, pour ton plus grand plaisir. Peut être pas pour celui de Lys, tu auras disparu avant même qu'elle se réveille si jamais ça allait plus loin. Mais au moins, tu avais trouvé de quoi occuper ta tête pour ne plus penser à l'australienne qui hantait tes nuits, qui hantait ton cœur. C'était horrible et salop, mais tu n'y pouvais rien, c'était le seul moyen que t'avais trouvé pour ne pas y penser. Faire du mal aux autres.

Embrasser Kid me faisait du mal, ça me rappelait les vieux souvenirs, ceux qui étaient douloureux. Ça me rappelait celle que je n’étais plus, celle que je ne voulais plus être, dépendante d’un amour toxique. Cela faisait mal, oui, mais c’était si bon à la fois. Je m’accrochai à ses lèvres, faisant taire la petite voix qui me disait d’arrêter. Il était hors de question que j’arrête, c’était décidé. Je savais que j’en souffrirais probablement, que je le regretterais, mais au moins, cela m’éviterait de penser à autre chose, de penser à Azriel. Azriel ne m’embrassait pas comme ça, il ne me touchait pas comme ça. Rien à avoir. Azriel était le velours, Kid était la pierre. Je n’avais le droit qu’à l a pierre ce soir. Au fond, c’était peut-être tout ce que je méritais.
— Ouais…
Je répondais machinalement. Je foutais de ce qu’il pouvait bien me dire, en réalité. Le cerveau sur pause, je ne devais plus penser. À rien. J’embrassai mon ex avec une telle fougue que mes lèvres en devinrent douloureuses. Parfait. Jamais Azriel ne ferait mal comme ça. Ca n’était pas lui, c’était tout le contraire, et c’était exactement ce que je voulais.
— T’habites loin ? demandai-je, essoufflée, je suis à cinq minutes, moi…