(hot) i put a spell on you (circé)

Sur ton coeur, depuis des semaines, t'essuie les déceptions d'une vie que t'auras jamais plus. Le cabaret, la vie de couple. Tout ça c'est terminé. Tu te réveilles le matin, éméchée de la veille, la peau livide, le coeur en miettes. Et tu te détestes. Parce que ça ne te ressemble pas. Parce que t'as pas l'habitude de mal gérer les ruptures. T'as pas le manuel pour ça. Et tu te demandes presque quand le coeur reprendra enfin du service, quand ça arrêtera de faire si mal. Aujourd'hui, t'as repos. Tu roules dans ton lit, là où tu t'y es enfoui aux petites heures du matin la veille, tu regardes la lumière de la journée qui entre par le hublot de la caravane, celui où t'as oublié d'abaisser la toile avant de te coucher. Dehors, y'a des enfants qui jouent. Tu les entends rire, se raconter des histoires. Tu souris en coin, avant de te lever dans un soupir, ton corps vêtue seulement d'une culotte en soie noire. Tes pieds se trainent jusqu'à la cuisinette, t'ouvres le frigo, y'a rien. Y'a que ce pot de masque pour le visage que t'as mis au froid pour qu'il soit encore plus apaisant à l'application, ce pot que t'avais presque oublié. Le chaos des derniers jours avait brouillé tes pensées, au point où t'avais pas su honorer tes engagements. Et dont celui que t'avais pris envers cette marque, Molly. Tu refermes le frigo, un soupire de plus. Ça va pas le faire. Sans Sacha, ça va pas le faire. Une pensée va à Circé, Circé qui compte sur toi. Sur vous. Vous aviez signé le contrat. Et depuis décembre, c'était silence radio. Depuis la rupture. T'avais plus pensé à ce projet. Et comme tu lui devais bien des explications, t'allais prendre le temps de clarifier la situation. Aujourd'hui. Sans remettre à demain. T'attrapes le seul jean que tu portes depuis des semaines, celui dont les trous aux genoux sont beaucoup trop élargis, que t'enfiles à la va vite, un t-shirt noir pour l'agencer. Tes cheveux lissent de la veille feront l'affaire. Et même si t'es pas présentable, ça sera ça. T'y vas pas pour prendre des photos, t'y vas pour résilier le contrat, mettre fin à tous les projets qui te relient encore à lui. Tes vans dans les pieds, tu te rends au salon de thé de Circé. T'entres, les yeux de l'employé se tournent sur toi. Circé est là? Pas de salutation, pas de formule de politesse. L'employé sort du comptoir, va à l'arrière-boutique et quand elle revient, y'a Circé qui apparait. Son sourire radieux sur le visage, presque contente de te voir. Alors que toi, tu fais peur. T'as même honte. Elle est belle, son tablier par dessus ses vêtements, son visage lumineux. Putain que ça te fait chier d'avoir l'air d'un sac à merde. Salut.. on peut parler?, demandes-tu avant de regarder l'employé. Genre, seule à seule...

J’étais rarement en cuisine. La plupart du temps, je laissai le salon de thé ainsi que la boutique de fleurs à mes employés qui se débrouillaient très bien sans moi. Je passais plutôt mon temps à l’étage, où j’avais établi mon bureau, ainsi que mes ateliers où je confectionnais mes produits cosmétiques et développais ma marque. Cela dit, je détestais m’ennuyer, et par dessus tout, j’aimerais me prêter à autant d’activité que possible, varier les plaisirs, en somme. Hortense, la pâtissière des Jardins de Circé, n’avait pas nécessairement besoin d’aide, mais j’avais eu envie de mettre la main à la pâte aujourd’hui. Littéralement. Nous étions en train de pétrir une pâte à brioche quand Salomé, la jeune étudiante qui travaillait chez moi à mi-temps, vint me dire que quelqu’un – une femme – souhaitait à tout prix me parler. Je fronçai les sourcils, intriguée, puis, avec un sourire déclarai que j’arrivais. Je remerciai Hortense pour ce moment passé à cuisiné, cela m’avait fait le plus grand bien de faire quelque chose de différent et, après m’être lavé les mains, vint à la rencontre de cette femme qui demandait à me voir. Quelle ne fut pas ma surprise lorsque je découvris qu’il s’agissait de Brooke. L’envoûtante et voluptueuse Brooke Oxley. Cette femme était d’une beauté sauvage qui me fascinait. Je remarquai néanmoins qu’elle semblait préoccupée par quelque chose. Le fait qu’elle précise vouloir me parler seule à seule me mit la puce à l’oreille.
— Bien sur, oui. Suis-moi à l’étage, nous seront plus tranquilles.
Je pris les devant, pour lui montrer le chemin, en empruntant l’escalier en colimaçon qui menait à mon bureau. La pièce était aménagée comme chez moi, j’aimais me sentir au travail comme à la maison, aussi avais-je soignée la décoration pour en faire un endroit cosy. Après tout, j’y passais le plus clair de mon temps, cela me semblait important.
— Je peux te proposer…un thé ou bien un café ?

Tu clashes avec l'endroit qui est si calme, si paisible, digne de l'essence des salons de thé orientaux, presque silencieux. Et toi t'arrives, avec tes couleurs, avec tes impolitesses, tu persécutes presque la pauvre employée qui part chercher celle que t'as demandé. Et quand elle arrive, t'es à la fois apaisée, à la fois paniquée. Circé, elle a une de ces prestances qui fait que tu te sens bien, tu te sens en confiance. Mais ce que tu t'apprêtes à lui dire va peut-être gâcher tout ça. Tu demandes à lui parler, elle te demande de la suivre. Dans l'escalier d'une spirale infinie, elle passe la première, tes yeux se posent sur ses courbes qui défient la gravité, quelle grâce. T'as pas la moindre once de sa féminité, là, dans ton jean troué et tes cheveux presque en bataille. Et elle te trouble, ses formes qui ondulent jusqu'à l'ascension de son bureau où un doux mélange d'huiles essentielles et de son parfum personnel embaume tes narines. Merde, ça sent le ciel, ça sent le paradis, ça te donne envie de ne plus jamais partir, parce qu'ici ça te semble tellement plus doux que seule à la caravane. Ça fait longtemps que t'as pas senti la chaleur d'un autre réchauffer ta vie, ne serait-ce que par un sourire franc. Et, Circé, c'est ce qu'elle fait, en te proposant un thé. Tu hoches la tête, même si tu connais pas vraiment ça, toi, le thé. Merci, répliques-tu, espérant qu'elle ne te demande pas de choisir dans les différentes sortes offertes par le salon, parce que là, t'auras vraiment l'air d'une débutante devant elle. J'suis désolée de débarquer comme ça, à l'improviste, commences-tu alors qu'elle te sert la boisson chaude. J'crois que j'ai traumatisé ton employé, ajoutes-tu dans un rire qui est à demi-franc puisque tu regardes ton allure dans la glace derrière elle, qui est placée juste devant toi, et tu réalises que tu fais peur. J'voulais te parler de Molly..., tu soupires, prends une gorgée du thé, tu te brûles la lèvre. Putain, jures-tu en portant tes doigts contre ta lèvre qui picote au travers des picotements permanents de ta peau. Tes yeux se lèvent jusqu'à la brune, tu soupires avant de sourire. Vraiment, tu dois me prendre pour une épave, là. Secouant la tête, tu reprends. Je le suis, une épave, depuis que Sacha et moi c'est terminé. Tu hoches la tête, reposes la tasse brûlante sur le bureau. J'suis désolée Circé de t'abandonner pour Molly, t'avais confiance en nous. Et tu la laissais tomber. Parce que t'étais convaincu que toi seule c'était pas assez bien pour la marque, qu'il fallait lui dans l'équation pour que ça fonctionne.

Le thé avait, pour moi, quelque chose d’extrêmement réconfortant. Le rituel que cela induisait, d’abord, et qui débutait automatiquement avec l’odorat me ravissait à chaque fois. À peine ouvrait-on le sachet que les feuilles commençaient à délivrer leur fragrance délicieuse. Souvent, je m’octroyais le plaisir de plonger le nez dans le petit sac de kraft rigide pour renifler le parfum du jasmin que j’adorais. Cela me détendait et marquait le début d’un moment de relaxation appréciable. Quelque chose qui s’apparentait même à une sorte de méditation, selon moi. Un moment rien qu’à soi, simple, mais en dehors du temps. L’ouïe était ensuite très vite stimulée, avec cette eau qui se mettait à bouillir et qui évoquait le bourdonnement d’un jacuzzi. Le toucher, bien sûr, au moment où l’on versait l’eau chaude dans la théière et qu’on sentait les paroi se réchauffé. Puis, la vue pouvait enfin se délecter du spectacle des feuilles qui infusaient lentement dans l’eau. C’était la raison pour laquelle j’avais investi dans une théière en verre. J’appréciai de regarder les volutes ambrées danser dans le liquide jusqu’à le colorer complètement. Le goût n’était que très secondaire finalement, et il n’arrivait qu’en dernier lieu.

Je nous servis deux tasses, tandis que j’écoutais parler Brooke, et souris lorsqu’elle évoqua Salomé que l’entrée en matière, brute de décoffrage, de la belle acrobate avait effectivement surprise quelques minutes plus tôt.
— Ne t’en fais pas pour elle, je suis sûre qu’elle s’en remettra, ris-je tout en présentant une des deux tasses à la belle rousse.
Je remarquai immédiatement le malaise de mon interlocutrice, et en fait, il ne me surprit pas. Après plusieurs semaines de silence, je m’étais attendue à sa visite. Je savais bien que ce qu’elle avait à me dire n’était pas très engageant et cela me peinait un peu. Mais j’appréciais néanmoins qu’elle ait fait le déplacement jusqu’à moi. Je fronçai les sourcils à mesure qu’elle parlait, puis, quand elle eut terminé, je l’invitai à venir s’asseoir avec moi dans un canapé que j’avais fait installé dans un coin de la pièce.
— Je suis désolée d’apprendre que toi et Sacha n’êtes plus ensemble, et tu n’as pas à t’excuser, abandonner ce projet semble un sacrifice bien dérisoire comparé à celui que tu fais vis à vis de ton couple.
Je n’avais jamais vraiment su appréhender l’amour à deux. L’amour, je connaissais pourtant. J’aimais follement, j’aimais avec passion, souvent, mais j’étais incapable d’être monogame, incapable d’envisager un couple. Ca n’était tout simplement pas ma manière de fonctionner, mais je savais cependant que cela était la norme pour beaucoup. C’était important, c’était quelque chose que l’on construisait en communion avec un autre, dans l’espoir que cela fonctionne et je comprenais facilement que lorsque le train sortait de ses railles, cela fasse des dégâts conséquents.
— Mais je refuse de t’entendre te qualifier d’épave, la réprimandai-je avec douceur et compassion, c’est une insulte à ta beauté. Si tu te voyais avec mes yeux, tu ne dirais pas cela…

T'y connais rien au thé. Rooibos, tisane, thé vert, matcha, name it, pour toi c'est du pareil au même. Ça sent la même chose. Ça goûte la même chose. Ça ressemble à la même chose. Ça se prépare de la même façon. T'as aucune idée que certaines feuilles demandent plus de précautions, que la température de l'eau doit être contrôlée et que le temps d'infusion diffère. T'as pas de savoir sur les vertus, sur les bienfaits ou même sur les recherches dans le domaine. Ça se boit, tu sais l'apprécier une fois de temps à autre, mais il ne faut pas te demander d'en comprendre l'art. Pourtant, Circé, elle, est connaisseuse. Pas étonnant, remarque, elle a un salon de thé, ce serait stupide de la savoir ignorante au sujet de ce qu'elle vend. Mais au-delà de connaître ça, elle y prend un plaisir à faire infuser les feuilles du thé qu'elle choisi pour toi dans sa théière de verre qui laisse le liquide paraître au travers des parois et permet d'observer le changement de couleur de l'eau chaude qui embue l'outil d'infusion. Une fois le liquide prêt, Circé le verse dans deux petites tasses avant d'en offrir une des deux à son invité surprise, toi, qui la bombarde d'excuses, ton rire qui cache ton réel sentiment d'avoir agit comme une conne avec l'employé qui ne méritait pas un traitement de la sorte. Mais c'est toi, directe, impulsive, t'arrives pas à contenir ta rage quand il le faut. Et de la rage, depuis ta rupture, t'en as. Trop même. J'espère... Faudrait pas que je t'ai fait perdre une employée en plus... En plus du contrat que tu viens résilier, oui. Tu craches enfin le morceau, aborde ta rupture, aborder tes engagements que tu sembles incapable de tenir depuis que cette séparation t'envahit. Envahir, le mot est même bien trop simple pour décrire ce que tu ressens. Tu ressembles à rien, ta peau manque d'éclat, t'aurais franchement besoin d'un ou deux produits Molly supplémentaires pour aider ta bonne mine à revenir, du moins seulement superficiellement en apparence, mais t'es là pour résigner tes engagements pas pour quémander un nouveau régiment de soins beautés. Non, vraiment, j'aurais voulu être à la hauteur de tes attentes, mentionnes-tu avec affirmation. Sacha n'a jamais été chaud à l'idée de faire ce projet, de toute façon. Il acceptait pour moi. Mais Circé, c'était vous deux qu'elle voulait. Et pas que toi. T'façon, toi, t'es qu'une épave. C'est ce que tu lui dis, ce qui fait sourciller la brune. Avec tes yeux, répètes-tu, moqueuse. Circé, tu te moques de moi. Et ça ne te faisait pas plaisir.  

La tasse de thé diffusant sa chaleur au creux de mes paumes, j’écoutai Brooke avec attention et compassion. La jeune femme manifestait sa peine de ne pouvoir honorer le contrat que nous avions établi ensemble, me confirmant que son compagnon n’avait accepté que pour elle, ce que j’avais pressentis lors de notre précédente rencontre. En effet, j’avais sentis Sacha un peu plus réticent vis à vis du projet de faire d’eux les égéries de Moly que la jolie rousse. Brooke avait été emballée de suite, et si je devais être honnête – aussi charismatique et sexy que pouvait être le lanceur de couteau – Brooke avait ce petit truc en plus qui m’avait fait franchir le pas pour les contacter. C’était Brooke qui m’avait envoutée la première, c’était elle qui, pour moi, représentait l’essence même de Moly. Cette beauté sauvage et ce tempérament indomptable qui me fascinait. D’ailleurs, je me donnais un mal fou à rester concentrée sur ses yeux plutôt que sur sa bouche charnue à mesure qu’elle me parlait. Je tâchais d’annihiler le désir qui naissait en moi, en imaginant la rondeur parfaite de ses seins sous son t-shirt, son corps couvert de tatouage, la cambrure de ses reins... Je ne devais surtout pas me mettre à imaginer le goût de sa peau, que je pensais sucré comme un fruit mur, sans quoi j’étais perdue. Malgré tout, il m’apparut clair que la jeune artiste n’avait aucune conscience du charme qu’elle dégageait et de ce qu’il provoquait chez moi encore moins.
— Je ne me moque pas du tout, assurai-je à mon interlocutrice, je suis très sérieuse Brooke. Je ne sais pas ce que tu crois voir le matin dans la glace, mais sache que pour moi tu as l’essence d’une déesse, une déesse pleine de fougue et de feu. C’est ce qui m’a plu chez toi, en premier…
Et cette chaleur que je décelai en elle, elle savait la rependre en moi, comme si sa peau était de lave et que le simple fait de me tenir à côté d’elle me faisait me consumer petit à petit. N’y tenant plus, je décidai tout d’un coup de briser la barrière. Tant pis pour la casse, on verra ça plus tard. Je posai ma tasse de thé sur la table basse et d’un geste vif mais sûr, je glissai une main dans la chevelure flamboyante de l’acrobate pour venir écraser mes lèvres sur les siennes et gouter enfin au fruit défendu.

C'est que t'es pas dans un état normal. Depuis la rupture, tout semble noir. Tu te laisses tomber vers le ravin, sans même tenter de rattraper ta chute. Ta beauté, et les atouts qui viennent avec, ne te semble à présent que superflu. Parce que sans lui, tu te sens sale, dépouillée de tous tes attraits. C'est une étrange sensation. Avant que Sacha n'arrive dans ta vie, tu te sentais invincible. À présent, c'est comme si toute ta beauté s'était envolée avec votre rupture, comme s'il détenait éternellement les clés de ta sensualité, comme pour t'éviter de la laisser se consumer par d'autres. C'est ce que Circé dénote, répétant qu'elle ignore ce que tu sembles voir dans la glace tous les matins. Ce qu'elle ne sait pas, c'est que la glace n'est que le reflet de ton âme en peine, que le matin tu cherches qu'à fracasser en éclats de verre ces glaces qui se mettent sur ton chemin plutôt que de voir la fille qui s'y reflète. Elle parle de fougue, de feu, son regard s'embrase. Et, tout à coup, c'est toute la pièce qui devient chaude, à l'image de l'expression sur le visage de ton interlocutrice. Y'a un ouragan dans ton ventre, comme si la flemme renaissait, comme si Circé avait su user du bon regard pour te faire retrouver ce que tu pensais avoir perdu, l'envie. Envie d'elle, voilà ce que tu as, alors que tu observes ses gestes précis quand elle dépose la tasse de thé encore chaude sur la table basse et qu'elle reporte ton attention sur toi. Si tu continues à me regarder de la sorte, Circé, j'te jure que je ne répondrai plus de moi, l'avises-tu, avant qu'elle vienne plaquer sa bouche à la tienne réveillant le feu qu'elle commençait à laisser s'allumer en toi. Putain, qu'est-ce que tu en avais envie de ce baiser, tes mains viennent se caler dans ses cheveux que tu agrippes, ton corps se presse contre le sien, ta poitrine désinvolte et complètement nue sous ton t-shirt s'écrase contre la sienne, gonfle d'envie quand tu mêles ta langue à la sienne, ce que tu termines d'un mordillement de ses lèvres. Je t'avais averti, concèdes-tu en prenant une pause pour observer les yeux de Circé qui prennent la couleur de la braise. Putain, l'effet que tu m'fais, avoues-tu avant de retrouver ses lèvres et de la repousser contre le canapé, de la chevaucher pour embrasser sa nuque que tu martyrises au passage de ta langue et de tes dents, l'excitation bien trop pressante dans ton entrejambe.

J’avais rêvé de l’embrasser depuis si longtemps, sans jamais oser. Par respect pour son couple, déjà. Mais Brooke m’envoutait complètement, elle m’avait captivée dès le début. Sa crinière de lionne, sa peau tachetée à la manière d’une œuvre d’art, ses lèvres pulpeuses, son regard si beau et terrifiant à la fois. Et son corps, que dire de son corps…j’étais attirée par lui comme un aimant. J’étais sous le charme, prête à tout pour le toucher enfin. Ses lèvres que je désirais tant répondirent à mon baiser, sa langue, ses dents. Cette femme me rendait folle. Mais j’en redemandais. J’en voulais plus. Encore. La rondeur de sa poitrine, s’écrasant contre la mienne, me fit tourner la tête. Et Brooke rompit notre baiser la première, verbalisant son désir pour moi. Mon sourire en coin mourût sur ses lèvres qu’elle plaqua à nouveau sur les miennes. Heureuse de la voir prendre les rênes, je me laissai guider dans un premier temps, l’accueillant sur moi, m’installant dans mon canapé. Mes mains glissèrent sur ses cuisses que je caressai à travers ses vêtements, puis passèrent dans son dos, sous son t-shirt. L’une de mes paumes se plaqua sur ses reins pour ramener Brooke un peu plus contre moi, tandis que l’autre remonta jusqu’à sa poitrine. Saisissant l’un de ses seins, je fus vite interloquée par morceau de métal que je décelai en pinçant son mamelon entre mes phalanges. Je relevai les yeux vers mon amante, intriguée.
— Tu es percée ? m’étonnai-je avec un sourire ravie, je peux voir ?
Sans attendre sa réponse je soulevai doucement son t-shirt, juste assez pour dévoiler sa poitrine et m’en mordre les lèvres d’envie.
— Décidemment, tu es surprenante, Brooke, soufflai-je.
Ne résistant pas à l’envie d’embrasser ses seins, je me penchai et passai la langue sur l’un des deux bijoux, jouant malicieusement avec, curieuse de voir si cela lui faisait de l’effet.

Tu l'avertis, mais il est déjà trop tard. Son effet sur toi est immédiat, comme une envie pressante de ne plus jamais la laisser s'enfuir, pas avant de l'entendre s'exclamer de plaisir contre toi. C'est plus fort que toi, t'as envie de la découvrir, quand elle pose ses lèvres contre les tiennes, t'as plus envie d'arrêter. Elle créer en toi un ouragan de désir refoulé, des mois, des semaines à attendre de ressentir à nouveau cette sensation. Y'a de la passion dans le nouveau baiser que lui assène, mais pas que. Y'a l'envie, y'a l'urgence, y'a l'excitation. Tu la chevauches, sans même lui demander si elle a envie de plus, sans même chercher à savoir si c'est ce qu'elle entendait par ses regards. Qu'elle t'arrête, si elle ne cherche pas ça, tu l'as pourtant prévenu. Et t'es pas près d'en arrêter là. Tu presses ton corps contre le sien, ondules alors que ta langue mène la danse avec la sienne, jusqu'à ce qu'elle décide de parcourir ton corps de ses doigts, qu'elle caresse tes cuisses avant de se frayer un chemin sous ton haut, là où elle arrête sa course sur tes seins dressés pour elle. Elle tête avec intrigue ton piercing, démontre une fascination sur son visage que tu ne vois seulement lorsque tu ouvres les yeux et qu'elle te demande si elle peut voir. Évidemment qu'elle peut voir, c'est même ce que tu meurs d'envie. Tu souris alors qu'elle mord sa lèvre, elle relève ton t-shirt, juste assez pour dévoiler ta poitrine tachetée. « T'as encore rien vu », lui lances-tu alors qu'elle s'occupe de ton corps, sa langue qui frôle l'un de tes mamelons, ton corps qui se hérisse. Elle les tâte, les caresse, chercher à te faire réagir. Un soupire s'échappe d'entre tes lèvres alors que tu cherches à lui faire de l'espace, retirant ton haut qui gêne, qui lui empêche de regarder en totalité ton corps qui s'offre à elle. Les seins de Circé t'appellent à leur tour. La tête envoyée vers l'arrière, alors que sa langue te martèle encore de plaisir, tu attrapes l'un de ses seins, joue avec le mamelon, ta main libre qui vient agripper ta tignasse rousse. Putain, t'as envie d'elle.

Brooke n’avait pas besoin de me le dire, j’étais persuadée de n’avoir encore rien découvert d’elle, ou seulement une petite partie. La belle acrobate m’apparaissait comme un diamant brut qui n’avait pas encore délivré toute sa beauté. Et pourtant, en l’état actuel des choses, elle était déjà divine. Elle était précieuse et rare, elle était énigmatique et cela me plaisait beaucoup. Ses seins étaient comme deux fruits murs dans lesquels j’avais envie de mordre, il m’était impossible de leur résister tant ils m’attiraient. Ma bouche continua d’agacer l’un de ses mamelons percés ; j’y fis glisser ma langue, tirai légèrement avec mes dents, sans lui faire mal. Les contours de la pièce commencèrent à s’effacer autour de moi alors que mon attention n’était fixée que sur ma partenaire. Elle ôta complètement son t-shirt et je l’observai un instant. Elle était merveilleuse. Je passai ma paume sur son ventre chaud, admirant son grain de peau, me délectant de son toucher de velours. J’embrassai alors son deuxième sein, accordant à celui-ci le même traitement qu’au premier et soupirai quand la main de Brooke se saisit du mien. La main qu’elle passa dans ses cheveux de feu m’excita davantage. Je la ramenai à moi, quittai sa poitrine au profit de sa bouche que j’embrassai avec fièvre. Puis, je passai mes bras dans son dos pour coller ma poitrine encore couverte, à la sienne si délicieusement nue. Je griffai légèrement son dos, sans laisser de traces, puis agrippai ses fesses pour coller son bassin au mien, grognant d’envie contre sa bouche.

Sa bouche sur tes seins, elle y mord les mamelons, douce sensation qui t'arrache des premiers soupires alors que ta tête est lourde, trop lourde, que tes yeux se ferment pour en apprécier les morsures et que tes mains parcours son propre corps pour la découvrir à l'aveugle, ta main libre qui débroussaille tes cheveux déjà en désordres alors qu'un nouveau râle se laisse entendre juste avant que la fièvre ne vienne s'emparer de vos lèvres à nouveau. T'as faim d'elle, tu laisses ta langue le lui faire comprendre alors qu'elle s'amuse avec celle de Circé, ton corps pressé contre le sien, ses ongles plantés dans ta peau. Tu ondules, caresses ton intimité qui se fait chaude contre la sienne, lui laisses comprendre tes envies qui sont maintenant incontrôlables. T'as besoin de sentir son corps contre le tien, de sentir sa chaleur. Et quand enfin tu quittes ses lèvres, tu t'attaques à son cou, la mordant au passage, laissant ta langue glisser jusqu'à l'encolure de son t-shirt. Un coup d'oeil rapide à son visage, amusée tu enlèves le bout de tissu qui t'empêche de faire de sa peau ton ivresse. Et une fois le haut sur le sol, près du tien, tu fonds vers ses deux seins bien rebondis, toujours camouflés de son soutif, tu en embrasses la cime avant d'en déloger un du bonnet, puis un second, ses seins maintenant qui trône sur la lingerie fine. Et, doucement, tu fais glisser ta langue jusqu'à son nombril, la tournes autour, brules sa peau de baisers jusqu'à en arriver au bouton de son pantalon. « De quoi t'as envie », demandes-tu, sachant très bien sa réponse avant qu'elle ne la prononce. Mais t'as besoin de savoir, avant de la soulager de ta langue. En attendant, tu poses une main au-dessus de son intimité, sans même lui retirer son bas, vient la caresser au travers du tissu pour l'éveiller en remontant sur son corps pour retrouver sa poitrine.

L’amour avec Brooke était exactement comme je l’avais imaginé. C’était instinctif et sauvage, à l’image de la jeune femme. Cela me plaisait beaucoup. J’étais fascinée par son corps, par le reflet de feu qu’il y avait dans ses cheveux, par sa bouche et son regard brûlant. J’étais envoutée, sous le charme et je ne voulais pas qu’on me délivre de cette emprise. Au contraire, je désirais m’y perdre, je désirais y mourir presque. La jeune femme était mon paradis et mon enfer. Le temps d’une étreinte tout du moins. Je n’étais pas du genre à voir au delà, ne donnant du crédit qu’au moment présent. Brooke me laissait prendre conscience de mon incarnation charnelle, elle me donnait le sentiment d’être en vie, d’être ancrée, d’être là et nulle part ailleurs. On ne pouvait penser à autre chose qu’à Brooke lorsqu’on lui faisait l’amour. Elle obnubilait, elle accaparait et elle le faisait sans demander permission, ni même pardon, et c’était ce que je trouvais le plus beau. Ivre de ses caresses, de ses baisers, je perdis toute notion du temps et de l’espace, n’existant plus que pour son corps presser contre le mien. Je fermai les yeux, gémissant sans retenue quand elle libera mes seins de leur corsage, qu’elle les embrassa, que sa langue descendit plus bas, me laissant avec mes fantasmes qui, d’un seul coup, se frayèrent un chemin dans mon esprit. Insciemment, j’ondulai contre la main qui me caressait à travers mes jeans, le tissu se faisant soudain intrus, parasite dans ce rapport charnel qui m’enivrait. Que voulais-je ? Brooke cherchait à me le faire dire. Je voulais tout. Absolument tout. Je baissai sur ma partenaire un regard enfiévré, souriant avec malice et passant la langue sur ma lèvre, avant de lâcher :
— Laisse-moi te montrer plutôt…
D’un main, je déboutonnai mon pantalon, me détachai d’elle pour me débarrasser plus facilement du vêtement. Plantant mon regard dans le sien, je caressais son épaule du bout des doigts, longeai son bras et attrapai sa main pour la guider fermement entre mes cuisses.

L'excitation montait en toi, réchauffant la pièce déjà brûlante depuis le premier baiser échangé entre Circé et toi. Circé, c'était le fruit défendu. C'était la tentation et la passion à la fois. Ses lèvres n'appelaient que les tiennes, te faisant oublier l'état désastreux dans lequel tu étais. Et, au fond, si tu n'avais pas été dans cet état, jamais tu n'aurais fondu sur elle comme tu l'as fait. C'était ce qu'il vous fallait, à toutes les deux. Parce qu'il y avait cette alchimie entre vous depuis bien plus longtemps que tu tentais de te convaincre brusquée par la seule fidélité que tu as offerte dans ta vie, celle que vous vous étiez promis Sacha et toi. Mais comme Sacha n'y est plus, t'as plus à te priver et la peau de Circé t'enivre comme un doux poison dont tu veux gouter les saveurs. Ton corps à demi nu, elle qui s'y était affairé, n'était que le premier jet de ce que vous vous feriez ressentir, isolée dans le bureau de la femme d'affaires, alors que tu jettes ton dévolu sur elle, embrassant sa peau, la mordant de tes envies, lui laissant comprendre à quel point elle te rend folle. Tu quittes ses seins, l'instant de trouver chemin vers son intimité toujours masquée de son jean, alors qu'elle laisse onduler son corps contre tes mouvements, laissant parler le langage non verbal sur ses prochaines intentions. Seulement, tu ne t'arrêtes pas là, lui demandant de quoi elle a envie, presque innocente, presque provocante à la fois, augmentant la vitesse à laquelle ta paume se presse contre son antre, cherchant à la stimuler au travers du tissu gênant et à lui faire te supplier de l'en délivrer. Mais Circé n'a pas tout dit, préfère te montrer plutôt qu’évoquer ses désirs, repoussant ton corps de quelques centimètres pour se défaire de son jean, alors que tu la regardes en mordant ta lèvre inférieure, te contrôlant pour éviter de retirer le tissu à sa place, parce que le fait de faire languir tes pulsions t'excite encore plus. Tu la regardes faire, laisser le tissu tomber au sol, ne laissant que sa culotte comme barrière à la vue sur son vagin qu'elle t'offre presque. Il prend ta main, caresse ton bras avant de le guider vers ses cuisses que tu agrippes avec fermeté. Tes pulsions en sont à leur maximum, t'as envie d'elle, la tendresse s'échappe. C'est plus fort que toi, tu presses sa peau avant de repousser le tissu de sa culotte pour insérer un doigt entre ses lèvres du bas, pur venir caresser son clitoris d'abord lentement, mais avec plus d'insistance, alors que tes lèvres retrouvent les siennes dans un soupire. Tu sens son excitation contre ta peau, augmentes la cadence de vos échanges en profitant de sa respiration qui accélère jusqu'à retirer tes doigts, faire descendre ta bouche sur son corps, arriver à la bordure de son sous-vêtement que tu lui retires avec urgence. Tu poses un baiser sur son vagin, sans même y insérer ta langue encore, juste pour l'effleurer, juste pour la frustrer alors que tu l'as déjà titillé avant, alors que tu sais que l'envie est pressante pour elle aussi, parce que ses cuisses tentent de se refermer contre toi et que ses soupires ne trompent pas. Tu lèches ses lèvres intimes, laisses ta langue se frayer un chemin vers son érection féminine pour jouer avec elle, d'abord presque comme une plume qui touche sa peau, avant d'augmenter à nouveau la cadence, tes mains qui se posent contre ses fesses pour te maintenir plus près d'elle, ta propre intimité qui menace d'exploser à son tour, toujours enfermée dans ton jean, toujours caché sous cette culotte trempée qui fait obstacle.

Les caresses qu’elle me procure à travers mes jeans me rendent déjà folle. Je n’en peux plus. Il m’en faut d’avantage. J’ai faim d’elle, soif de son corps. Je la désire avec une telle ardeur que mon sexe se gonfle pour elle. Il pulse, comme une bête avide. Il la veut, elle, et rien d'autre. N’y tenant plus, je la guide, et laisse ses doigts passer la barrière de mon sous-vêtement en dentelle. Je gémis en sentant leur pression contre mon sexe qui ne demande que ses caresses. Brooke fait ce qu’elle veut de moi, je me rends complètement esclave de sa main qui titille, qui stimule le point le plus sensible de mon anatomie. Sa bouche s’écrase contre la mienne et je la dévore à mon tour, voulant me perdre dans son baiser, ses doigts me menant peu à peu au bord du précipice. C’est si brut et si tendre à la fois, mon corps est à deux doigts d’exploser. Quand elle me libère, je pousse un gémissement de frustration. Ce vide qu’elle créer me semble terrible, insurmontable même. Je pourrais protester, mais elle m’enlève mes vêtements et, ivre de plaisir, je me laisse faire comme un pantin seulement guidé par ses besoins primaires. Sa bouche se fait taquine et m’arrache un grognement mécontent. J’ai envie d’elle, j’ai envie de plus mais elle ne me le donne pas. Elle me fait languir et me donne juste assez pour me frustrer davantage. Je resserre les cuisses, mais elle continue sa douce torture. Là, enfin, la délivrance m’est offerte. Je m’en délecte, me cambre, me caresse les seins avec envie. Dieu que c’est bon. Ses lèvres, sa langue et son souffle chaud contre mon intimité sont une bénédiction, une création divine. Je soupir allègrement. Je me pince le mamelon, assez fort pour qu’une vive douleur m’électrise. J’en veux encore, j’en veux plus. Mes gémissements se muent en cris sauvages. Mon cœur intime palpite sous la langue experte de Brooke et soudain les contours de la pièce se floutent alors que l’orgasme me prend.

Entre ses jambes, tu laisses ta langue titiller son clitoris, caresses son antre intime de ta langue chaude qui vient à la rencontre de son odeur, de son goût, de la chaleur de sa chair qui frémit déjà entre tes lèvres. Circé soupire, passe ses mains contre sa poitrine voluptueuse, pressant son bassin contre tes lèvres, te donnant le rythme à adopter pour lui faire plaisir. Tu lèches son vagin, l'embrasses à grande bouche, aspires sa peau entre tes lèvres, l'entendant gémir, la sentir onduler contre toi, laissant ton intimité à toi imbiber tes sous-vêtements de ton désir. Chaque cri, chaque soupir te conditionnait à augmenter la cadence, à la sentir jouir contre ta langue. Alors que Circé semble perdre la raison, sa tête vers l'arrière, son dos cambré, ses yeux fermés alors que sur ses lèvres se lit un sourire qui se dépeint au travers de ses gémissements, tu termines tes caresses en goûtant à son plaisir, caressant au passage son corps jusqu'à ce qu'elle soit vidée de son énergie. Circé halète, sa respiration se faire voir sur son ventre nu qui se gonfle et se dégonfle alors que tu remontes le long de sa chair pour venir lui faire goûter tes lèvres emprunte de sa saveur. « T'as encore de l'énergie pour moi ? », demandes-tu à riant, te relevant d'un coup pour lui offrir une danse. « J'suis pas rassasiée », lâches-tu en lui servant un clin d'oeil alors que tu caresses ton corps nu jusqu'à jouer avec le bouton de ton jean que tu détaches lentement, le retirant en faisant bouger tes hanches, laissant la dentelle de ta culotte suivre. D'un coup de pied vif, tes vêtements regagnent le reste des morceaux de tissus sur le sol, tu ris en jetant un coup d'oeil furtif à la belle brune qui a repris son souffle. « Mate-moi », souffles-tu en t'assoyant complètement nu sur son bureau, écartant les jambes pour qu'elle ait une vue sur ton intimité que tu lui offres. Tu lèches deux de tes doigts avant de les glisser sur ton clitoris, de le caresser sans la quitter des yeux jusqu'à les faire pénétrer dans ton vagin en t'arrachant un cri de plaisir. « Ah ouais ! », grognes-tu en mordant ta lèvre, sans quitter Circé du regard. « T'aimes ça, hein ? » Tu fronces les sourcils, adresse l'antre de la brune. « Touche-toi », ordonnes-tu en augmentant tes coups de doigts.