it's been a long long time...; pv.beth

Parler de son père ne doit pas être évident. Beth l'écoutait avec la plus douce des attentions, tentant de ne pas trop pousser là où la brune ne souhaitait pas aller. Seulement, cette histoire l'intriguait. Non seulement parce qu'elle avait égayé de la curiosité, mais aussi parce qu'au fond tout ce que la traductrice souhaitait, c'était de s'assurer que sa copine ne soit pas trop touchée par cette histoire. Beth posait des questions, cherchait à comprendre, mais aussi à comprendre comment elle pourrait aider Victoria au passage, comment la supporter. Mais comment supporter une femme qui apparaissait déjà aussi forte qu'elle autrement qu'en lui faisant comprendre que l'on était là pour elle ? Victoria lui confiait que son père allait mieux, mais qu'elle craignait tout de même son retour à la maison familiale, trop grande et trop remplie de souvenirs. Beth hocha la tête, doucement, pouvant facilement se mettre dans la peau du père de son amie. « Oui, je pense qu'un nouveau départ pourrait lui faire du bien », souffla-t-elle d'une voix douce. « Je suis là, si jamais tu as besoin de quelqu'un pour te soutenir durant cette période », poursuivait-elle. « Pour t'écouter ou même, seulement, pour te changer les idées. » Elle gratifia son amie d'un large sourire pour conclure son offre, la regardant jeter un oeil rapide à son téléphone, relevant les yeux vers Beth qui fronçait les sourcils. Elle l'avisa qu'il fallait la quitter, son avion n'attendrait pas que les deux vieilles copines aient terminé de discuter. Beth afficha une moue triste. « Déjà ? » Elles avaient tant de choses à rattraper encore, tant de sujets à aborder. « Toujours le même. Écris-moi quand tu auras du temps, j'ai très envie de te revoir », confia la brune en contournant la table pour rejoindre Victoria. « Je te tiens au courant, promis. » Elle l'enlaçait dans ses bras, son ventre qui créait une barrière entre elles. « Et toi aussi, n'hésite pas si tu as besoin de quelque chose. Que ce soit en lien avec ton père ou autre chose. Je serai là », lui assura-t-elle en se séparant d'elle. « Allez, file, tu vas manquer ton vol. » Beth envoya une dernière fois la main à sa copine qui entrait dans le taxi, jusqu'à ce que ce dernier ne devienne qu'un tout petit point sur la rue principale qui traversait tout Bowen. Victoria, sacrée Victoria, qu'est-ce qu'elle lui avait manqué, au fond.

fin