hold me now i need to feel complete (niels).

Elle s'était préparée avec hâte lorsqu'elle l'avait su que son amour lui revenait aujourd'hui. Elle ne tenait plus en place, elle avait juste le besoin irrépressible de le serrer contre elle, contre son coeur qui s'emballait d'excitation rien qu'à la seule pensée de pouvoir profiter de lui. Elle s'était arrangée pour poser quelques jours, elle qui n'avait pas pris un seul jour de repos depuis quelques semaines. Ça avait eu pour but de combler l'ennui, la solitude, et surtout de pouvoir maintenant rattraper ce repos qu'elle voulait consumer dans la présence de son fiancé. "J'arrive dans 5min bébé d'amour. Je t'aime", qu'elle lui avait envoyé via son portable juste avant de se poster derrière le volant de sa voiture, le sourire aux lèvres, décidée à aimer son amour comme elle le voulait, sans limite, sans personne d'autre qu'eux dans leur bulle qui rejetait le monde entier. Les roues avaient rapidement avalés les kilomètres jusqu'à l'hôpital, Aelya se permettant d'entrer dans le hall, ravie de pouvoir cette fois embarquer son fiancé avec elle sans avoir à être conduit vers la sortie. L'infirmière qui s'occupait de Niels vint à sa rencontre pour l'escorter, échangeant avec elle quelques mots sur son état et son quotidien visant à la rassurer.

- ...Malgré votre absence, il était bien entouré, il a pas vraiment eu le temps de s'ennuyer entre sa rééducation et ses visites. Il me semble que la dernière personne qui soit venue soit une amie à vous aussi, une rousse. D'ailleurs, elle va bien ? Depuis l'accident ? Demanda l'infirmière avec un sourire, sans se douter une seule seconde qu'elle venait de déclencher une tempête dans le creux de son coeur, Aelya serrant la mâchoire avant de hocher la tête, incapable de parler davantage.

Elle entra finalement dans la chambre, la boule au ventre à cause de toute la frustration qu'elle retenait, cette jalousie incisive qui la terrassait. Parce que Brooke, l'inquisitrice des maux de Niels, avait eu le droit de le voir. Tandis qu'elle, elle était restée prostrée chez eux faute de mieux, en passant par la case prison. Elle tenta de ne rien montrer, pointant son regard vers son amour qui rangeait ses affaires.

- Hey bébé... Lança-t-elle, venant l'enlacer contre elle.

Si elle n'avait pas su, elle aurait sans doute exploser contre lui. Elle était heureuse et comblée de le voir rentrer, mais il y avait cette rancoeur qui battait son plein dans ses veines, et Aelya, elle savait pas vraiment quoi en faire, perdue dans les soubresauts de cette tristesse qui lui rappelait que Niels ne l'avait même pas tenu au courant de la visite de Brooke.

- T'es prêt ? Demanda-t-elle, caressant doucement son dos, évitant instinctivement son regard pour ne pas qu'il puisse y lire tout ce qu'elle réprimait.

« Prépare tes lèvres mon amour, j’vais plus les lâcher jusqu’à la fin des temps. » Lui avait-il envoyé dans la foulée en apprenant qu’il était désormais libre de partir, les médecins ayant constaté ses grands progrès et son état qui s’était vivement amélioré depuis son entrée à l’hôpital. Ils avaient d’ailleurs tous montré un certain scepticisme vis-à-vis des dires de Niels jusqu’à le voir à l’oeuvre, lui qui marchait désormais sans aucune aide ni aucune assistance, préférant ne jamais se plaindre de douleurs pour être le plus crédible possible. Parce-qu’il préférait de loin se taire et augmenter ses chances de rentrer chez lui plutôt que de continuer à se plaindre et perdre encore du temps loin de son amour. Il avait souri en recevant sa réponse enjouée et les autres sms qui annonçaient sa venue, comprenant qu’elle avait pris quelques journées pour lui, pour qu’ils puissent enfin profiter ensemble et s’aimer à la folie. « J’tiens plus en place, viens vite bébé. » Tapota-t-il sur l’écran de son portable, s’amusant de cette légèreté qu’il retrouvait enfin après ces mois passés dans cette chambre, lui qui avait l’impression de renaître de ses cendres. Il s’était empressé de rassembler ses affaires, empilant ses vêtements dans son sac en prenant soin de ne rien oublier, son regard valsant à travers la pièce, celle qu’il ne désirait plus jamais revoir, même une seule soirée. Il savait pourtant qu’il y reviendrait, dans le cadre de son travail même si pour l’instant, il préférait penser aux jours de convalescence qu’il lui restait et dont il allait pouvoir profiter. Il s’imaginait déjà dans l’appartement entouré de sa fiancé et de leur chiot, rêvant d’une soirée aussi simple soit-elle, autour d’un film, d’une pizza, peu importait la façon dont ils auraient prévu de se retrouver, Niels ne désirant finalement qu’être avec elle. Il se retourna instinctivement en entendant la porte de la chambre s’ouvrir, Niels affichant un sourire des plus heureux alors que son amour se présenta à lui, venant l’enlacer. « Mon amour… » Souffla-t-il, la gardant contre lui avant de se redresser. « Enfin on va rentrer tous les deux. » Dit-il enjoué, se redressant pour déposer un baiser sur sa tempe, tentant de capter son regard sans y parvenir, hochant la tête à sa question. « Ouais j’peux dire adieu à la chambre, ça va pas être compliqué. » S’amusa-t-il, tentant de la faire sourire, mais se rendant vite compte qu’elle ne rentrait pas dans son jeu. « On y va ? » Il prit sa main, salua rapidement l’équipe qui avait tout de même été professionnelle avec lui, l’aidant dans ses soins pour qu’il puisse se rétablir le plus vite possible. Ensemble, ils se dirigèrent vers la sortie, Niels balançant son sac dans le coffre de la voiture de son amour avant de s’installer à côté d’elle, sur le siège passager. « Tu m’avais pas promis un bisou toi… ? » Dit-il, arquant un sourcil malicieux, son regard cherchant le sien.

Elle avait défailli en recevant ce sms, celui qui confirmait la sortie de Niels, son amour revenant pour de vrai dans sa vie après ces longs mois sans avoir pu profiter de lui de manière physique, seulement par message. Si elle avait pu avoir le droit à une seule entrevue, elle comptait bien rattraper tout ce temps perdu, elle qui allait dorénavant mettre le temps entre parenthèses pour simplement s'abandonner à l'homme de sa vie : "J'ai pris quelques jours à l'instant bébé ! T'as intérêt de les assécher mes lèvres parce que je vais t'accaparer comme jamais." Avait-elle répondu, se précipitant sur ses habits pour les enfiler rapidement, arrivant quelques minutes plus tard devant l'hôpital. Elle avait sourit en lisant son dernier SMS, comprenant qu'il était aussi impatient qu'elle, qu'ils palpitaient tous les deux dans la même urgence pour s'aimer. Et pourtant, son visage s'était soudainement assombri quand l'infirmière lui avait avoué sans faire attention que Niels avait revu Brooke, Aelya peinant à retenir sa rancune vis-à-vis de cette information qui brûlait son cœur alors qu'elle ouvrit la porte pour s'infiltrer sans les bras de son amour.

- Oui... C'est fini, murmura-t-elle, respirant son parfum, sa chaleur qui apaisait légèrement les tiraillements de tout ce flot émotionnel qui intoxiquaient ses pensées, sa peau ayant besoin de la sienne même dans la jalousie qui arrachait sa bonne humeur, Aelya peinant même à apprécier le baiser qu'il laissa sur sa tempe. Ouais j'imagine, répondit-elle sans entrain avant de hocher la tête à proposition pour s'en aller.

Elle noua ses doigts aux siens silencieusement, restant assez froide et réservée envers l'équipe médicale qui l'avait conduit derrière les barreaux, Aelya ayant beaucoup trop de choses à leur reprocher pour les saluer à son tour, même si elle savait consciemment qu'elle aurait dû au moins les remercier pour avoir simplement gardé en vie son amour. Elle ouvrit sa voiture et son coffre, laissant Niels poser ses affaires à l'intérieur avant de s'inviter derrière le volant, lui prenant place à ses côtés.

- Mmh... Je sais pas. Tu penses que tu le mérites ? Demanda-t-elle sur le même ton que lui pour rentrer dans son jeu. J'suis pas sûre moi, admit-elle avant de reporter son attention sur le moteur qu'elle actionna, Aelya s'engageant sur la route. On m'a dit des trucs qui m'ont pas plût, lâcha-t-elle plus froidement, son regard se concentrant sur la circulation.

Finalement, c’était comme si le cauchemar prenait fin, après ces longs mois où il avait enduré le pire, l’absence de son amour qui avait été bien plus insupportable que toutes les douleurs réunies. L’équipe médicale avait réussi à l’atteindre en lui enlevant les visites de sa fiancée, Niels qui n’avait jamais pu s’habituer à ce silence qui l’avait entouré, à la froideur de ses draps dans lesquels il ne s’était jamais réchauffé sans elle. Pourtant, il avait tenu le coup, conscient qu’elle l’attendait à l’extérieur, que sa vie aussi avait arrêté de tourner, dans l’attente qu’il puisse lui revenir. Alors il s’était accroché à eux, s’aidant des conversations qu’ils entretenaient grâce à leurs portables, eux qui ne pouvaient se voir qu’à travers l’écran, peinant à se contenter d’aussi peu. Son coeur s’était enfin remis à battre lorsqu’on lui annonça la plus belle des nouvelles, Niels s’empressant de prévenir Aelya qu’il pouvait rentrer chez eux pour de bon. Il s’était jeté sur son sac pour le remplir, n’ayant aucune envie de perdre du temps ici alors qu’il était désormais libre de respirer le parfum de son amour. Son regard s’illumina lorsqu’il la vit traverser la chambre pour le rejoindre, son corps percutant le sien pour la prendre dans ses bras qui vinrent doucement l’enlacer. « Je t’aime… Tu m’as trop manqué. » Souffla-t-il, restant quelques secondes dans ses bras à profiter de sa chaleur, de son parfum, de tout ce qui lui avait manqué pendant ces mois où il n’avait pas pu l’aimer comme il le voulait. Ils quittèrent rapidement ces lieux qui ne leur inspiraient décidément rien de bon, laissant ces mauvais souvenirs derrière eux pour rejoindre la voiture d’Aelya, Niels y entreposant ses affaires avant de rejoindre le siège passager. Il avait senti qu’Aelya était différente, pas aussi enthousiaste que ses sms l’avaient laissé prédire, le brun tentant de la chercher comme il savait le faire pour l’attirer au plus près de lui. Il fronça les sourcils à sa réponse, surpris de ne pas la voir lui répondre par un baiser. « Je le pensais jusqu’à maintenant, ouais. » Dit-il, entre l’amusement et l’inquiétude, tentant de comprendre le comportement de son amour. Il finit par saisir que le problème venait visiblement de lui lorsqu’elle reprit la parole, Niels continuant de la regarder alors qu’elle s’engagea sur la route. Il soupira en percevant la distance qu’elle émettait entre eux, se calant dans le siège en comprenant qu’il n’aurait rien d’elle tant qu’ils ne se seraient pas expliqués. « On t’a dit ? Qui t’a parlé ? J’ai bien envie de savoir qui a pu te monter la tête au point où tu veuilles même plus m’embrasser… » Demanda-t-il à son tour, la gorge nouée par ces retrouvailles qui ne se passaient pas exactement comme il se les était imaginé.

Elle avait mal d'être loin de lui, Aelya étant inapte à accepter que la distance puisse s'imposer à eux aussi facilement, et pourtant, c'était ce qu'il s'était passé sans qu'ils ne puissent y faire quelque chose. Parce que si elle se faisait encore prendre, elle risquait encore la prison, et que son amour pouvait aisément se faire rejeter des soins de l'hôpital à cause de leurs besoins irrépressible de se retrouver. Mais c'était plus fort qu'elle, plus fort que tout, c'était comme si sa vie dépendait de sa peau qu'elle voulait goûter, rassasier sa faim de lui qui était insatiable. Elle avait sauté dans sa voiture quand elle avait appris que leur attente prenait fin, qu'elle pourrait respirer de nouveau contre ses lèvres qu'elle avait trop longtemps rêvé d'embrasser, elle qui n'avait plus été habituée à ne plus recevoir ses baisers. Mais Aelya, elle aurait jamais envie de le partager, surtout pas sa convalescence qui ne lui avait déjà pas été permise. Derrière sa colère qu'elle réprimait dans ses bras, elle aurait intimement aimé en vouloir à quelqu'un d'autre qu'à elle-même, parce que si elle détestait l'idée que Brooke ait pu voir son amour, elle savait surtout que c'était uniquement de sa faute si elle-même n'avait pas pu le faire. À force de trop l'aimer, elle comprenait qu'elle s'écorchait plus facilement au travers des lames de l'interdit, celui qui avait causé leur distance.

- Toi aussi tu m'as manqué, je t'aime, répondit-elle dans ses bras, elle qui se gardait presque de toute l'affection qu'elle avait à revendre parce que la colère bouillonnait.

Il lui manquait encore, parce qu'elle ne se livrait pas à son étreinte comme elle l'aurait voulu, elle qui aurait sauté dans ses bras si l'humeur avait été différente, prenant sa main dans la sienne pour constater qu'il marchait maintenant parfaitement bien. Et elle était fière, même si sa jalousie rendait ses sentiments positifs moins démonstratifs. Son regard faussement amusé chercha le sien dans sa voiture et elle soupirait intérieurement pour tout le mal qu'elle éprouvait à simplement faire abstraction à ce qui la hantait. Elle détourna son attention de son regard pour ne pas flancher, parce qu'elle avait besoin de réponses et qu'elle peinait à se concentrer lorsque son magnifique regard rencontrait le sien, son cœur tanguant au milieu d'un océan d'amour infini.

- Personne m'a monté la tête. C'est toi qui a oublié de me dire que t'avais revu Brooke quand moi j'pouvais pas être là, admit-elle d'une voix faussement détachée, sa jalousie crevant les yeux alors qu'elle sentait l'incompréhension dans son regard posé sur elle. Pourquoi tu m'as rien dit ? Je voulais pas qu'elle t'approche de base, avança-t-elle, appuyant sur ses mots pour lui montrer l'importance de son désir alors qu'elle conduisait jusqu'à leur immeuble, se garant à sa place habituelle. Ça m'a un peu énervé ouais, ajouta-t-elle en coupant le moteur.

S’il le savait déjà avant cette expérience, Niels comprenait encore plus combien il lui était impossible de vivre sans l’amour de sa vie, lui qui peinait à se lever tous les matins en sachant qu’il ne verrait pas son doux visage, qu’il ne profiterait pas de son étreinte si chaleureuse. Il était livré à lui-même, se forçant à tenir debout pour elle, pour qu’ils puissent fin en venir à bout de cet enfer qu’ils vivaient tous les deux depuis trop longtemps. Et la délivrance s’était présentée à lui lorsque le médecin en charge de son cas avait finalement prononcé ces quelques mots, cet accord de sortie qu’il avait attendu depuis le premier jour. Il avait presque eu du mal à concevoir qu’il s’agissait bien de la réalité et non pas d’un rêve, Niels explosant de joie alors qu’il partageait la nouvelle avec son amour qui n’attendit pas une minute de plus pour se mettre en route et venir jusqu’à lui. C’était un paradis de retrouver ses bras, comme si après toutes ces semaines d’apnée, il retrouvait enfin son oxygène à travers son étreinte, ressentant le bien-être le plus pur s’insinuer dans son organisme. « Plus jamais j’veux être loin de toi. » Ajouta-t-il, dans un murmure qui n’était voué qu’à son coeur, Niels tentant de lui transmettre tout son amour par le biais de son regard. Pourtant, il n’était pas sûr qu’elle ait pu entrevoir toutes les émotions qui le traversaient tant son regard avait rapidement dévié le sien, le laissant légèrement décontenancé. Pour autant, il ne se démonta pas, lui qui n’avait aucune envie de s’embrumer l’esprit avec des pensées non fondées, suivant Aelya en dehors de l’hôpital pour rejoindre la voiture. Rapidement, il sentit l’atmosphère s’alourdir lorsqu’elle lui refusa un simple baiser, Niels comprenant qu’elle était touchée, sans même savoir pourquoi. Il se mordit la lèvre, tentant de saisir la situation, inquiété par ses mots qui le prenaient aux tripes alors qu’il comprenait qu’il avait fauté quelque part pour que son amour soit aussi concernée. Puis elle prononça son prénom, ce prénom, celui de sa meilleure amie qui était venue lui rendre visite quelques jours plus tôt pour s’intéresser à sa convalescence. « C’est ça alors… » Dit-il, soupirant en remarquant qu’elle était toujours aussi détachée vis-à-vis de lui, Niels reportant à son tour ses yeux sur la route. « Tu dis ça comme si j’y pouvais quelque chose… Je m’attendais pas à la voir bébé, c’était pas prévu. » S’expliqua-t-il, percevant une certaine rancoeur dans sa manière de lui dire les choses. « Qu’est-ce que ça aurait changé de plus à part alimenter ta colère… ? Bébé… J’ai bien vu que Brooke était un sujet sensible… Elle venait pas pour me faire du mal, elle prenait des nouvelles. J’voulais pas enfoncer le couteau dans la plaie. » Ajouta-t-il, tentant de se justifier alors qu’ils regagnaient leur immeuble, Niels tournant la tête vers elle lorsqu’elle coupa le moteur. « Mon amour… S’il-te-plaît… On va pas se prendre la tête pour ça, si ? » Souffla-t-il, glissant sa main sur sa cuisse pour finalement attraper la sienne, la suppliant silencieusement du regard.

Elle s'était sentie mourir loin de lui, comme si le froid glacial de la distance s'infiltrait par tous ses pores, là où la chaleur de son amour ne pouvait plus accéder pour la réchauffer. C'était ça le plus dur, se réveiller et s'endormir seule, sans la douceur de ses bras qui la plongeait dans les rêves les plus beaux, Aelya peinant à faire des nuits reposantes lorsque Niels n'était pas là. Et si cela s'était ressentie sur son travail, sur ses performances, elle s'était débattue contre la fatigue pour acquérir plus de pourboires, juste pour les tirer d'affaires pendant que Niels se remettait de son accident. Elle pensait toujours à lui, à eux, et elle ne comptait jamais quand il s'agissait de sa personne, parce qu'ils étaient tous les deux dans les mêmes galères et que si elle le choisissait lui, c'était aussi pour l'aider à traverser ses épreuves qui étaient aussi forcément les siennes.

- Plus personne t'approches, je veux plus, avoua-t-elle dans son étreinte, sa tête reposant contre son coeur qui vibrait doucement sous sa peau, celui qui avait menacé de s'arrêter beaucoup trop de fois pour toute une vie.

Elle en voulait à la Terre entière pour cet affront contre son amour, mais elle s'en voulait encore plus d'avoir finalement agi de sorte qu'on ne la prive encore plus de lui, elle qui faisait tout en tout temps pour se rapprocher de son être qu'elle demandait constamment contre elle, comme dans une volonté de respirer au travers de l'air toxique que les autres lui faisaient subir. Parce qu'elle avait du mal, Aelya, avec les autres, elle qui ne s'était jamais acclimatée à la présence d'autrui jusqu'à Niels qui lui avait semblé comme une évidence, son trésor caché au milieu des ruines de sa vie. Elle aurait voulu être là jusqu'au bout, jusqu'à sa sortie, et elle peinait à cacher sa frustration qui explosait finalement dans l'intimité de sa voiture. Elle le laissa s'expliquer, sachant pertinemment qu'il n'aurait dans tous les cas rien pu prévoir de la visite de Brooke.

- Tu enfonces le couteau dans la plaie en me cachant des choses. J'me doute qu'elle venait prendre de tes nouvelles, mais là n'est pas le soucis. Tu m'y as caché et en plus, c'est elle qui a eu le droit de te voir. Pas moi, ragea-t-elle, les yeux rivés sur la route, avant d'arriver jusqu'à leur immeuble où elle se gara, Aelya soupirant à ce qu'il vint ajouter, regardant sa main s'infiltrer dans la sienne sans qu'elle ne bouge. J'ai dit à Brooke que je voulais plus qu'elle t'approche parce que c'est à cause d'elle que t'étais dans cet état. Et toi, tu lui parles comme si de rien n'était. T'as été contre ma volonté quand même. T'aurais du couper court, et nan du coup, tu m'as pas soutenu dans mon idée, admit-elle, presque déçue, levant son regard peiné vers le sien.

Elle détourna les yeux lorsque ceux-ci commencèrent à s'embuer de larmes, Aelya détachant sa main de la sienne pour ouvrir la portière, montant les escaliers avec hâte afin de se retrouver devant leur porte d'entrée qu'elle ouvrit, accueillant Hank comme pour se distraire de toutes les pensées qui se bousculaient dans son esprit.

On ne pouvait pas lui faire subir pire que ce sentiment de vide, d’abandon, celui qu’il avait ressenti trop de fois au cours de sa vie. Et il n’y avait qu’Aelya qui pouvait le rassurer dans le tourbillon de ses pensées trop sombres, lui qui avait littéralement l’impression de ne pas avancer si elle n’était pas à ses côtés, s’il ne recevait pas sa dose d’amour à laquelle elle l’avait habitué. Son corps s’était remis à fonctionner, lentement mais sûrement, Niels faisant le nécessaire pour suivre les indications des médecins, ne ratant jamais une seule de ses séances de rééducation qui l’avaient fait suer, qui lui avaient parfois donné envie d’abandonner lorsque les choses n’allaient pas aussi vite qu’il l’aurait souhaité. Mais à chaque fois qu’il avait voulu baisser les bras, il s’était ressaisi en pensant à celle qu’il aimait le plus dans ce monde, Aelya l’attendant à l’autre bout de la ville, dans leur appartement, prête à l’aimer comme ils se l’étaient promis. « Ça va être que toi et moi maintenant, j’te le promets… » Souffla-t-il, fermant les yeux pour profiter de son étreinte si régénérante, l’une de ses mains se posant sur sa tête pour la maintenir contre son torse, là elle pourrait sentir son coeur qui battait la chamade, empreint de vie et d’amour qu’elle insufflait sans le savoir dans son organisme. Après leur échange, il avait finalement compris que quelque chose n’allait pas, bien qu’Aelya tentait de lui montrer l’inverse, mais Niels la connaissait par coeur et la façon dont elle évitait son regard ne l’aurait jamais trompé. Il avait senti son coeur se bousculer à ses mots concernant la venue de Brooke dont il avait préféré ne pas évoquer pour ne pas compliquer la situation. Sauf que là, tout de suite, devant son regard presque froid et la distance qu’il ressentait entre eux, il remettait en question son choix de la préserver, les remords le prenant à la gorge qui se serra presque immédiatement. « J’te l’ai pas caché pour te faire du mal… Tu le sais très bien Aelya. C’était pas ça mon but… » Lâcha-t-il, déçu de voir qu’elle lui en voulait pour son silence, alors que tout ce qu’il avait souhaité, c’était de la protéger jusqu’au bout.  Il tenta de la faire revenir à lui, avec de la douceur, avec tout ce qu’il pouvait avoir en lui pour lui montrer qu’il n’avait jamais eu de mauvaises intentions, encore moins vis-à-vis d’elle. Il cilla à ses mots, sa main toujours dans la sienne qu’il caressait du bout des doigts. « Bébé… J’peux pas lui en vouloir pour ça… Je sais que ça te touche, j’suis désolé de te faire encore plus mal. J’voulais pas… Je pensais pas que ça te blesserait comme ça. » Soupira-t-il, ne pouvant que subir les longs instants de silence qui compressaient sa poitrine, Niels baissant les yeux en voyant sa main quitter la sienne alors qu’elle sortit de la voiture pour rejoindre leur appartement. Il la suivit, dans ce même silence pesant qui lui rappelait juste ce qu’il avait voulu fuir en quittant sa chambre d’hôpital. Il passa la porte de l’appartement derrière elle, son regard s’attendrissant à la vue de leur chiot qui s’excitait, peinant à exploser complètement de joie à cause de la tension qui ne s’y prêtait pas. « Hey mon bébé, t’as grandi toi ! Tu m’as manqué. » Ajouta-t-il, accroupi pour recevoir les attentions de Hank, jouant avec lui en le caressant, ses sourires répondant à la fougue de l’animal. Il se redressa pour aller déposer son sac d’affaires dans la chambre, cillant en voyant leur lit, le berceau de leur amour, celui dont il avait rêvé toutes les nuits pendant des mois. Il revint dans le salon après avoir fermé la porte de la chambre, apercevant Aelya dans un coin de la pièce. « Est-ce que t’as faim… ? J’peux faire à manger pour nous deux si t’en as envie. A moins que tu veuilles pas partager un repas avec moi non plus… ? » Souffla-t-il, plus sur le ton de la tristesse que du reproche, parce-qu’il savait pertinemment qu’il avait fauté.

Si son être était piegé dans leur appartement vide de sa présence, son cœur était avec lui, Aelya sentant un creux à l'intérieur de sa cage thoracique, le genre que seul Niels pouvait combler. Elle avait compté les heures, les jours jusqu'à ce qu'il ne vienne lui annoncer sa sortie imminente, Aelya laissant toutes ses affaires en plan pour se consacrer à l'essentiel, à son amour qui allait la rejoindre pour de vrai sur ce chemin qu'ils avaient toujours foulés ensemble. Elle était peinée d'apprendre que Brooke avait pu revoir son fiancé, mais dans la chaleur de son étreinte, tout ce qui comptait était ce qu'ils se disaient, ces promesses qui avaient toute la valeur du monde aux yeux d'Aelya. C'était ce dont elle avait besoin, de l'avoir que pour elle, de manière égoïste et fusionelle, parce qu'elle n'avait jamais été capable de partager son trésor qu'on essayait toujours de lui dérober, de l'abîmer. Elle resserra son étreinte à la douceur de ses paroles, le visage blotti contre son cœur qu'elle se perdait à écouter comme s'il s'agissait de la plus belle mélodie, la sienne, la berceuse qui endormait ses démons pour lui éviter plus de maux. Elle s'était dirigée vers sa voiture, le visage plus fermé, les muscles tendus vis à vis de tout le poids qui pesait sur son cœur alors qu'elle commençait à se dévoiler dans l'habitacle, tentant de s'expliquer pour faire comprendre à Niels à quel point l'idée de leur retrouvaille ne lui avait décidément pas plût, ainsi que la dissimulation de ce fait.

- C'était quoi alors, "ton but"? Je l'aurais appris à un moment ou à un autre, répondit-elle, Aelya qui aurait dans tous les cas explosé rien qu'en sachant que tout le monde profitait plus de sa présence qu'elle pouvait le faire, peinant à redescendre sous la pression de toutes ses émotions mélangées, malgré la douceur de sa voix et de son regard qui restait sa plus belle faiblesse. Si. Ça me blesse. Tu me blesses, insista-t-elle dans la rancœur, préférant couper court à cette conversation qui n'avait pas d'autres objectifs que d'ouvrir des plaies, Aelya s'extirpant de la voiture pour rejoindre leur appartement, calinant rapidement Hank avant de laisser sa place à Niels qui ne l'avait pas vu depuis quelques mois.

Elle se mordit la lèvre en les regardant du coin de l'œil, peinant à réprimer toute l'affection et la tendresse qu'elle ressentait à la vue de ses deux amours qui se retrouvaient. Elle debarassa ses affaires lorsque Niels rejoignit leur chambre, crevant d'envie de se jeter dans ses bras parce qu'il lui manquait terriblement, malgré la colère qui ne serait jamais aussi forte que son amour pour lui. Elle redressa le regard lorsqu'il sortit de leur nid, croisant celui de son fiancé où elle pouvait aisément y lire sa peine, ce qui la fit soupirer, elle qui regrettait amèrement la manière si froide avec laquelle ils se retrouvaient.

- J'veux pas manger ça, admit-elle, l'estomac noué par la tension qu'il y avait entre eux, Aelya se rapprochant de lui sans lâcher son regard. J'veux te manger toi, tes lèvres... Murmura-t-elle amoureusement, ses yeux valsant entre ses iris et ses lèvres qu'elle détaillait. Je voulais pas dire ça... Être privée de toi ça m'a rendu dingue... Ajouta-t-elle tristement, faisant référence à ses mots durs.

Il avait imaginé leurs retrouvailles chaque nuit avant de fermer les yeux, lui qui s’endormait à chaque fois avec l’image de son amour avec qui il avait parlé pendant de nombreuses heures, se contentant de ces conversations téléphoniques pour espérer voir le manque se dissiper. Sauf que rien ne pouvait calmer la douleur qu’il ressentait à l’idée d’être loin d’elle, sa présence n’étant certainement pas remplaçable, encore moins par son écran de portable. Il avait explosé de joie en prenant connaissance de la fin de son hospitalisation, trépignant d’impatience dans sa chambre alors que sa fiancée était en route, arrivant quelques instants plus tard, Niels venant profiter de sa présence dans une étreinte emplie de tendresse. Le vent tourna cependant en sa défaveur alors qu’Aelya se confia sur ses rancoeurs, ne cherchant pas à passer par quatre chemins une fois qu’ils eurent rejoint la voiture. « Justement… J’attendais qu’on soit au calme, qu’on se soit au moins retrouvés avant de te le dire. Ça aurait rien arrangé de t’en parler avant. » Ajouta-t-il, fronçant les sourcils devant toutes les émotions qu’il ressentait et qui tiraillaient son coeur, peinant à réaliser que c’était de cette manière qu’ils avaient décidé de se retrouver. Il tenta de chercher son regard, elle qui refusait toujours de poser ses yeux sur lui, son coeur se resserrant à ses mots bien plus durs et sans équivoque qu’elle cracha à son visage. Il décida de garder le silence après ça, le coeur lourd, laissant son regard se perdre sur les paysages qui défilaient à travers sa vitre. Il fut presque soulagé de quitter l’habitable de la voiture, cette tension pesant trop lourd, lui torturant l’esprit. Il monta les escaliers derrière son amour, n’ayant aucune idée de la manière dont se déroulerait la journée après les mots qu’ils avaient échangé. Il profita de ses retrouvailles avec Hank, un sourire heureux se dessinant sur ses lèvres en le voyant apparaître dans son champ de vision, avant de se rendre dans la chambre pour ranger son sac d’affaires. Aelya lui manquait cruellement et pourtant, il avait cette impression qu’il n’aurait aucune chance de la rattraper ce soir, son amour lui paraissant bien trop loin, inaccessible. D’un pas las et le regard peiné, il lui proposa de cuisiner pour eux, lui faisant comprendre avec ses mots qu’il savait qu’elle n’avait pas forcément envie de lui parler. Il cilla à ses mots, francs et secs, la regardant s’approcher pour finalement lui murmurer des mots bien plus doux, qui vinrent complètement le bouleverser, Niels soupirant en ne lâchant pas son regard. « C’est pas grave… » Souffla-t-il finalement, heureux de savoir qu’elle revenait sur ses paroles, parce-qu’elle désirait finalement la même chose que lui. « Viens… » Il tendit doucement son bras vers elle, attrapant sa main pour la ramener contre lui, plongeant instinctivement son visage dans son cou. « Pardon… C’est de ma faute, j’aurais pas dû te cacher ça. » Murmura-t-il à son oreille, déposant quelques baisers dans son cou pour l’adoucir, redressant son regard pour trouver le sien. « Embrasse-moi mon amour, j’veux que ça… »

Sans lui, c'était comme si son âme tombait en poussière, que ses plaies s'ouvraient dans sa chair qui ne demandait que ses caresses pour se soigner. Sans lui, elle perdait pied dans cette marée qui ne faisait que de monter, engloutissant ses espoirs et ses ambitions qu'elle ne voulait jamais voir se noyer. Elle s'était infiltrée dans ses bras en le revoyant, retenant cette fougue amoureuse à cause de la frustration qui nouait ses sentiments afin de les rendre moins visibles et pourtant, toute sa peau le respirait lui, son cœur battant la chamade pour son être tout entier qu'elle désirait accaparer jusqu'à la fin. Son amour explosif lui faisait mal, comme s'il venait planter ses épines un peu partout sur son être pour l'abîmer, Aelya voyant l'hémorragie de sa jalousie se déverser autour d'eux alors qu'elle se confia sur sa rancœur.

- Ce qui n'arrange rien, c'est que tu l'as laissé t'approcher. Elle a dépassé les limites. Toi aussi, renchérit-elle, sachant pertinemment qu'elle réagissait excessivement, quand bien même elle ne pouvait pas s'empêcher de le voir comme une trahison sur le moment.

Il lui manquait cruellement, et c'était pire maintenant que le froid avait envahi l'espace restreint, Aelya n'ayant jamais eu aucun filtre pour traduire l'étendue de ses sentiments, qu'ils soient bons ou mauvais. Elle regretta ses mots au moment même où elle les avait sorti, arrêtant soudainement de parler pour ne pas envenimer davantage leur discussion, Aelya ayant soudainement envie de se blottir dans son étreinte alors qu'elle arriva dans leur appartement, fondant d'amour en le voyant retrouver Hank, elle qui tombait amoureuse de lui beaucoup trop facilement, comme une évidence qu'elle avait toujours eu du mal à cacher et contre laquelle elle ne voulait plus lutter. Elle le laissa reprendre ses marques, tentant de faire comme si de rien n'était, comme si cette distance ne l'atteignait pas alors que toutes ses cellules lui criaient de se jeter dans ses bras pour simplement l'aimer comme elle en avait besoin. Partagée entre pleins de sentiments, elle fit quelques pas vers lui, son beau regard brisant finalement la colère qui s'était déployée en elle, Aelya laissant sa noirceur disparaître pour laisser découvrir ce voile doux qui avait toujours habillé ses traits quand elle le regardait. Elle plissa les lèvres à sa réaction, prenant sa main pour se confiner à l'intérieur de ses bras, ses mains caressant son dos pour le garder tout contre elle de manière tendre.

- Je suis désolée aussi... J'aurais pas du réagir comme ça. T'as rien fait de mal... Répondit-elle doucement, frissonnant à ses baisers dans son cou avant de redresser son visage à sa demande qui la faisait craquer, Aelya sombrant amoureusement contre ses lèvres qu'elle fit valser dans un rythme de plus en plus soutenu, ses bras s'enroulant autour de sa nuque pour l'approcher davantage d'elle. Tu m'as beaucoup trop manqué pour toute une vie... Souffla-t-elle entre deux baisers, ses mains glissant sur son haut, tirant dessus pour le ramener vers ses lèvres. T'es le meilleur, j'suis fière de ce que t'as accomplis. Je suis beaucoup trop amoureuse de toi bébé, j'ai trop besoin de toi, ajouta-t-elle, le souffle court. C'est ta journée, c'est à moi de cuisiner pour toi en plus... Proposa-t-elle avec un léger sourire.

Il n’avait pas imaginé un seul instant que Brooke déciderait de lui rendre visite, elle qui l’avait pris au dépourvu lors d’une de ses séances de rééducation. Niels n’avait tout simplement pas pu la rejeter, s’imaginant que c’était un signe de bienveillance venant d’elle, Brooke qui n’avait d’ailleurs pas eu de ses nouvelles depuis son hospitalisation. Ils avaient pu échanger, imaginant qu’il aurait fait la même chose si les rôles avaient été inversés, parce-qu’ils étaient liés dans cette affaire, malgré eux. Les mots et le regard glacial d’Aelya avaient finalement réussi à le toucher, à lui faire réaliser qu’il n’aurait peut-être pas dû se lancer sur ce terrain-là, Niels qui savait combien sa fiancée était atteinte par cette rupture avec sa meilleure amie de toujours. « Alors j’suis autant fautif qu’elle. » Conclut-il, mettant fin à cette conversation qui avait raison de sa bonne humeur, parce-que cette journée aurait dû être la leur, et ils auraient dû respirer le bonheur. A la place, c’était un silence de mort qui régnait entre eux, Niels n’ayant aucune envie de surenchérir, presque certain qu’il empirerait la situation. Il avait rejoint leur appartement avec Aelya, la laissant le devancer alors qu’il saluait chaleureusement Hank qui s’était évidemment présenté à lui avec fougue, bondissant sur ses pattes, en demande de son attention, Niels s’autorisant à rire face à son comportement. Rapidement, il rejoignit la chambre, l’esprit bouleversé par l’idée qu’il s’endormirait ici ce soir, dans les bras de son amour si seulement elle le lui permettait. Le coeur serré, il s’adressa à elle, sans penser un seul instant qu’elle reviendrait petit à petit vers lui, Aelya qui devait très certainement ressentir toute la peine qu’il éprouvait face à leurs retrouvailles trop froides à son goût. Il l’aimait de tout son coeur, avec toute son âme, peinant à résister à son regard qui retrouva finalement le sien, fondant devant son air désolé, Niels tendant sa main vers elle pour la prendre dans ses bras. « C’est pas grave bébé, on s’en fout… Je t’en veux pas. J’veux juste qu’on se retrouve là, pour de vrai. » Souffla-t-il, laissant ses lèvres établir quelques pressions dans son cou en même temps qu’il s’enivrait de son délicieux parfum qui lui avait tant manqué. Son regard se chargea d’une lueur bien plus lumineuse lorsqu’il lui demanda un baiser, ses yeux se fermant à l’instant où leurs lèvres entrèrent en contact, Niels enroulant ses bras autour de son corps pour ne plus jamais la lâcher. « C’était long sans toi, j’veux plus jamais revivre ça. » Murmura-t-il, reprenant son souffle, attiré une nouvelle fois par son amour qui attrapa son haut. « Je l’ai fait que pour toi mon bébé, pour que tu sois fière de moi… J’te lâche plus maintenant, viens-là. » S’amusa-t-il, continuant de l’étreindre avec amour et tendresse, un sourire s’affichant sur ses lèvres. « C’est vrai ça… J’avais oublié que ma fiancée était devenue un chef. » Répondit-il avec légèreté, ses deux mains migrant de part et d’autre de son visage, ses lèvres venant déposer de vives pressions amoureuses sur ses lèvres. « Si c’était moi, j’te mangerais tout de suite… » Dit-il entre deux baisers rapides, lâchant finalement son amour, son regard attiré vers le sol où Hank était venu se réfugier, grattant sur son jean. « On dirait que monsieur a besoin d’attention. » Pouffa-t-il, s’abaissant pour le prendre dans ses bras, avant de revenir à hauteur d’Aelya. « T’as été sage avec maman au moins ? » Dit-il, amusé, caressant le chiot. « On te suit dans la cuisine du coup ? »

Il était sa seule et unique drogue, celle qui pulsait dans ses veines, dans son esprit ravagé par son image qu'elle avait rêvé de voir de manière concrète. Elle pourrait mourir d'amour pour lui tant elle l'aimait, tant elle le désirait, son coeur déchirant ses propres tissus sous la pression de tous ses sentiments qui implosaient à l'intérieur sans qu'elle ne puisse les partager avec Niels. Elle s'éternisait dans un gouffre de solitude loin de lui, parce qu'Aelya n'avait plus l'habitude de vivre sans fusionner avec son amour auquel elle était complètement dépendante. Elle détestait l'idée même que quelqu'un d'autre qu'elle puisse avoir accès à sa présence tandis qu'elle, elle crevait dans le silence sourd de son absence qui battait son plein dans l'appartement. Tout devenait fade sans Niels, et si elle se levait tous les jours pour aller au travail, c'était uniquement parce qu'elle songeait à son fiancé qui avait besoin d'elle, qu'elle tienne pour deux. Elle serra la mâchoire à sa conclusion, à cette conversation qui tendait ses muscles alors qu'elle avait finalement rejoint leur appartement. Elle tentait désespérément de se divertir, d'occulter tout ce qu'elle avait dit sur le coup de la colère, la culpabilité venant doucement mais surement se frayer un chemin jusqu'à sa conscience alors qu'elle fût frapper le regard attristé de son amour, celui auquel elle ne résistait jamais. Parce que c'était lui, parce qu'elle savait dans le fond qu'il n'avait jamais voulu lui faire du mal. Elle s'était réfugiée dans son étreinte chaleureuse, laissant la douceur de son parfum imprégné sa peau alors que la colère la quittait pour laisser place à tout l'amour qu'elle possédait pour lui.

- Moi aussi bébé... Je voulais que ça, et j'ai tout gâché. Je voulais te montrer à quel point tu m'as manqué parce que c'était horrible sans toi... Admit-elle, déçue de son propre comportement égoïste alors qu'elle aurait pu lui faire passer de belles retrouvailles, Aelya soufflant profondément en sentant les douces pressions de ses lèvres dans son cou avant de l'embrasser amoureusement pour lui transmettre tout ce que sa voix n'avait pas su décrire, la brune acquiesçant à sa remarque qui répondait à la sienne, replongeant immédiatement contre sa bouche qu'elle se prenait à dévorer. Tu t'es trop bien débrouillé mon ange. T'es un vrai battant toi, je savais que t'allais y arriver. T'as cette force en toi, et je voulais pas que tu penses l'inverse, avoua-t-elle en se lovant un peu plus dans ses bras, elle qui avait voulu montrer l'étendue de son potentiel à son amour, son sourire revenant peu à peu sur ses lèvres. Tu me surestimes un peu quand même, ça me met la pression, s'amusa-t-elle, posant ses mains sur son torse avant de sourire à la sensation de ses baisers vifs contre ses lèvres. J'adore aggraver ta faim, tu le sais ça... Le chercha-t-elle, le regard illuminé par la malice, ses lèvres réceptionnant les siennes avant que leur attention ne soit happée par Hank à leurs pieds. Il a toujours besoin d'attention ce gros bébé, fit-elle en roulant des yeux, faisant mine de se plaindre, ses mains venant le caresser lorsque Niels le prit dans ses bras. A part le fait qu'il est devenu dix fois plus collant à cause de ton absence, il a été adorable, sourit-elle en regardant leur chiot, acquiesçant à la question de Niels avant de se diriger vers la cuisine. J'nous fais des Spaguettis au pesto ? En plus j'ai appris la recette du pesto maison, proposa-t-elle, joueuse, venant attraper les ingrédients entre le frigo et les placards pour les placer devant elle. Tu me diras si c'est mangeable. Sinon t'as toujours moi à manger au pire, le tenta-t-elle en commençant à cuisiner.

Il n’y avait rien de pire que de savoir qu’il avait déçu son amour, elle qui ne prenait même plus le temps de s’attarder sur son regard qui en disait bien plus que tous les mots qu’il peinait à sortir. Parce-qu’il se savait terriblement coupable, n’ayant aucune excuse vis-à-vis du fait qu’il avait accepté la visite improvisée de Brooke lors de sa séance de rééducation, eux qui avaient discuté de ce qu’il s’était passé et des conséquences que ce drame avait eu. Son corps se tendait en même temps que son coeur se serrait, Niels ayant l’impression d’avoir laissé son souffle à l’hôpital, lorsqu’Aelya était venue l’étreindre avec tendresse et amour, ces quelques souvenirs étant déjà bien derrière eux alors que le silence régnait dans la voiture. Il appréhendait à présent de savoir comment le reste de la journée se passerait, hésitant à faire de nouveau le pas vers elle puisqu’elle semblait rejeter ses signes d’affection. C’était insupportable de la sentir aussi proche mais tellement loin à la fois, Niels qui désirait simplement profiter d’elle, de tous ces moments qu’ils avaient manqué en vivant chacun de leur côté. Sûrement n’avait-elle pas idée d’à quel point elle l’avait immédiatement rassuré en venant finalement contre lui, ses bras se refermant autour d’elle pour lui transmettre tout son amour. « T’as rien gâché… On a encore toute la vie pour se coller mon bébé. Je comprends ta réaction… » Ajouta-t-il sincèrement, eux qui s’étaient promis de toujours tout se dire, Niels manquant à ce principe en lui cachant la visite de sa meilleure amie dans le simple optique de la protéger. Parce-que comme elle, il avait ressenti le manque de plein fouet, détestant le fait de savoir que sa fiancée était à l’extérieur et qu’il ne pouvait même pas la protéger. Il s’affaira à l’embrasser, son souffle se perdant contre le sien, profitant de ce baiser qui représentait bien plus que tout l’or du monde à ses yeux. « T’as vu, j’peux être vraiment docile quand je veux… Je savais que la finalité en valait le coup. » Sourit-il, lui qui n’avait pas hésité une seule seconde à se montrer conciliant en sachant qu’il s’agissait de la seule solution pour retrouver son amour au plus vite. Il la garda contre lui, bien trop accro à sa tendresse, à son parfum qui le faisait chavirer, son visage tout près du sien. « T’as pas à en avoir. Même si c’était mauvais, je trouverais ça bon. Juste parce-que ça vient de toi. » Pouffa-t-il avec amusement, se laissant porter par son envie de l’embrasser, n’ayant aucune envie de détacher ses lèvres des siennes maintenant qu’il les avait retrouvé pour de vrai. « Ouais je le sais… Et si tu continues, j’vais être vraiment trop affamé. » Murmura-t-il, répondant à son regard malicieux avant que leur chiot ne fasse son apparition entre leurs pieds. « Et il arrive toujours à nous attendrir aussi… » S’amusa-t-il, craquant pour Hank, venant le prendre entre ses bras en le caressant, souriant aux mots d’Aelya. « Tu perds un pot de colle pour en récupérer un autre. Tu seras jamais tranquille en fait… » Ajouta-t-il, plissant les lèvres en faisant mine d’être embarrassé pour elle, Niels finissant par suivre Aelya dans la cuisine, gardant Hank dans ses bras. « Oh wow. Tu fais les choses bien toi. » Remarqua-t-il, hochant la tête à sa proposition, la regardant ensuite entreposer les aliments sur le plan de travail. « Dans les deux cas j’te mangerais bébé… Tu croyais quand même pas que ça serait négociable…? » Joua-t-il, finissant par déposer Hank pour le laisser jouer, se rapprochant de son amour, dans son dos, la regardant à l’oeuvre avec un léger sourire. « T’es sexy quand t’es concentrée… » Souffla-t-il, déposant un baiser dans sa nuque, ses mains trouvant refuge dans son dos, glissant vers son ventre en relevant légèrement son t-shirt. « Ça me fait du bien d’être contre toi mon amour… Je t’ai déjà dit que tu me faisais complètement craquer ? » Joua-t-il, continuant d’embrasser sa nuque, plongeant un peu plus profondément dans son cou pour y laisser sa trace.

Elle n'avait rêvé que de ça, de l'avoir contre elle sans limite, elle qui avait déjà su qu'elle allait prendre quelques jours avec lui bien avant que l'annonce de sa sortie ne soit effective, parce qu'elle avait su dès le départ qu'elle n'aurait jamais pu rassasier son manque autrement que dans l'excès de sa présence qu'elle voulait avoir pour elle toute seule. Elle aurait voulu que leur retrouvaille sonne autrement que dans cette tension presque palpable qui s'étendait autour d'eux, Aelya qui sentait le manque la tirailler davantage au niveau de son cœur qui fondit sur place lorsque son regard meurtri croisa le sien. Elle l'enlaça contre elle, se sentant soudainement redevenir complète dans la douceur de ses bras qui avaient toujours été son plus beau refuge.

- Colle-toi à moi toute ta vie mon amour, j'te veux pour la vie... Souffla-t-elle, comme un secret qu'elle n'avait envie de confier qu'à lui, Aelya balayant d'un revers de main toute sa rancœur pour fondre sur ses lèvres, comme pour se raccrocher à l'essentiel qui tenait dans ses beaux yeux qu'elle ne cessait d'admirer entre chacun de ses baisers. Je savais que tu pouvais être docile si c'était pour qu'on se retrouve plus vite... J'te connais tes priorités qui ressemblent bizarrement aux miennes, lança-t-elle, joueuse, profitant de leur intimité retrouvée pour s'imprégner de cette légèreté qui ne faisait habituellement qu'augmenter leur complicité. Oh mais qu'il est trop adorable mon bébé d'amour... Lâcha-t-elle, flattée par ce qu'il venait d'ajouter et qui l'amusait en même temps, Aelya le regardant déposer de vifs baisers sur ses lèvres qui se tendaient vers les siennes. T'es trop sexy quand t'es affamé, toi, alors pourquoi je me priverais ? Le tenta-t-elle malicieusement, ses yeux s'intéressant à leur chiot qui s'agitait, Aelya hochant la tête, amusée par la remarque de Niels alors qu'elle caressait Hank qui était dans ses bras. M'en parles pas, ma vie est compliquée, soupira-t-elle, faisant mine de se plaindre avant de sourire, arrivant dans la cuisine en quelques pas afin de préparer leur repas, Aelya lui envoyant un clin d'œil quand elle comprit qu'il était emballé par sa proposition, ses mains s'affairant à attirer les aliments sur le plan de travail. Le contraire m'aurait inquiété bébé, surtout que je comptais bien faire de toi un dessert aussi, s'amusa-t-elle, charmeuse, commençant à manipuler les aliments entre ses doigts. Ça me donne encore plus envie de cuisiner pour toi ça... Ajouta-t-elle, égayée par son compliment qui la réchauffait, Aelya soufflant plus profondément en sentant ses lèvres dans son cou, son torse collé à son dos qui se cambrait instinctivement contre lui alors qu'il caressait son ventre sous son haut.   Tu me rends faible bébé... Comment je peux me concentrer là...? J'ai déjà chaud alors que j'viens juste de commencer à cuisiner, lança-t-elle, soupirant à la sensation de ses lèvres qui aspiraient la peau de son cou. Bébé... Murmura-t-elle, en proie à son cœur qui palpitait sous sa peau, Aelya collant sa chute de reins à son bassin, peinant à se concentrer sur sa préparation qu'elle mélangeait. Il en faut plus pour me déconcentrer, souffla-t-elle, s'amusant à continuer juste pour se tester, pour le voir continuer à la tenter.