i solemnly swear that i am up to no good ∞ cillian

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I solemnly swear that I am up to no good
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@cillian mccarthy & @pippa wojcik

Ca n’était pas vraiment dans mes habitudes de m’inscrire sur un site de rencontre, mais je devais avouer que je trouvais l’expérience plutôt amusante. J’aimais tester tout un tas de nouvelles choses, j’étais curieuse de nature et j’aimais m’amuser, prendre des risques parfois. Je trouvais cela plutôt grisant. Dès que nous avions commencé à discuter sur cette application, BowTie, j’avais décelé chez mon partenaire du jour, à la fois de l’humour et une franchise qui me plaisait. Il l’avait constaté lui-même, nous étions sur la même longueur d’ondes en ce qui concernait nos recherches, autrement dit, nous ne cherchions rien de sérieux, ni lui, ni moi. Ce qui était parfait. Avec mon travail, mes voyages et mon grand besoin d’indépendance, je n’étais pas vraiment encline à me mettre en couple de toute manière. Un jour, peut-être, mais pas maintenant. Cela ne signifiait pas pour autant que je n’avais pas le droit de passer du bon temps avec des hommes et m’amuser un peu. Me sentant désirable dans la robe portefeuille rouge que j’avais passée, je flânai dans ma librairie préférée, en attendant que mon rencard du jour ne pointe le bout de son nez. J’avais plutôt hâte de le rencontrer en vrai.

Spoiler:

Une application qui semblerait marcher. J'avais rendez-vous avec une nana qui avait l'air assez sympathique en soi et qui était sur la même longueur d'onde que moi; la baise. C'était notre but final malgré l'attente qu'il va falloir avoir avant qu'on ne passe à l'acte. Fringues sur le dos, une description m'avait été faite récemment de sa silhouette et de son accoutrement. La libraire. Qu'il en soit ainsi. Les lieux publics ont tendance à animer une certaine animosité chez les gens en rûte. Quelques pas dans les rayons de la bibliothèque, j'adresse des "bonjour" aux personnes qui me reconnaissent et qui semblent heureuses de me voir. S'ils savaient que leur pasteur adoré allait pécher dans ce même endroit, il ne me regarderait pas de la même façon. Puis une robe rouge. Une belle blonde qui semble ressembler à la "Pippa" avec qui j'ai jacté la veille. Une tape sur ses arêtes, c'est au moment où elle se retourne que je la zyeute de haut en bas en fronçant les sourcils. Un mariage foireux mais pourtant joyeux. "Pardonnez moi, je cherche quelqu'un en particulier et vous lui ressembliez énormément. Je trace ma route, ne m'en voulez pas." lui dis-je d'un ton légèrement gêné par la situation. Mais sa ganache est bien trop ressemblante à la photo pour que ce ne soit pas elle. Quelques pas de plus, je me stoppe net. J'suis pas encore barjo je crois. Je me retourne, regarde mes chaussettes et pose mes mirettes sur sa nippe. "Pippa." Ce n'est même plus une interrogation mais bel et bien une affirmation. J'allais coucher avec l'une des greluches que j'ai tenté de marier il y a pas mal de piges maintenant. "Avant tout autre chose, oui, je suis un homme de foi comme dit dans mon profil. Est-ce vraiment gênant ou excitant de fricoter avec un religieux?" tentais-je de rattraper pour éviter une atmosphère chaotique.

J’aimais assez donner rendez-vous à mes dates dans des lieux publics et incongrus – comme, ici, la librairie ; personne n’avait idée de filer un rencard dans un lieu pareil, non ? – d’abord parce que ce genre de fantaisies m’amusait et ensuite parce que trouvais que cela entretenait le désir. L’attente, surtout, avait se pouvoir d’attiser les braises qui ne demandaient qu’à prendre et cela me plaisait. S’offrir trop vite, à mon sens, enlevait tout le charme du jeu. Patienter en déambulant parmi les allées de livres avait quelque chose d’un peu grisant. J’avais hâte que les dit-Cillian me rejoignent. Le courant allait-il passer aussi bien qu’à l’écrire ? Mieux encore ? À quoi ressemblait-il vraiment ? Ses photos sur BowTie ne dévoilaient presque rien et c’était ce qui m’avait plu en premier lieu, ça et le second degré que j’avais décelé dans son profil. Je sens soudain une tape sur mon épaule et je me retourne avec le sourire. Les lunettes rondes, le trois-pièces, les bretelles, les docs et…les chaussettes. Tout était là. le portrait correspondait à la description qu’il m’a fait de lui et à celui que je m’étais imaginé, à cela près que je n’avais jamais songé à ce que cet inconnu soit en fait le pasteur qui avait failli me marier six ans plus tôt. Lui aussi sembla me reconnaître. En effet, j’imaginais qu’on n’oubliait pas une mariée heureuse que son fiancé lui dise « non » devant l’autel. Je ne pus retenir un rire, un rire pas vraiment discret qui fit se retourner les visages des clients de la librairie sur moi.
— C’est pas vrai ?! pouffai-je en posant ma main sur son bras.
Ce geste pouvait paraître un peu familier étant donné que nous ne nous connaissions pas réellement, mais j’étais facilement tactile avec les gens. Certains aimaient cela, d’autres non. Il me demanda ensuite si je trouvais gênant ou au contraire excitant de flirter avec un homme de foi. Je n’y avais jamais vraiment pensé.
— J’en sais rien, je ne me pose pas trop cette question. Y’a un petit côté excitant, j’admets. Puis…
Je coulai sur lui un œil malicieux, jouant du même coup avec ses bretelles.
— Si je dois confesser quelque chose…je te trouvais déjà très séduisant y’a six ans. Puis voyons le bon côté des choses, je ne vais pas avoir de te raconter l’histoire, du coup…

Un rire franc vient se faire entendre lorsque le sien résonne entre deux rayons. Oui, j'ai matché avec une ancienne "cliente". Qui aurait pu penser que ça arriverait? Je me penche légèrement vers elle, comme deux gamins qui viennent de faire une connerie qui les font bien marrer. Je tente cependant de remettre de l'ordre à ce bazar, elle qui me confesse bien une chose. "C'est quelque chose qu'on m'a souvent dit, je dois bien le reconnaître." lui avouais-je. Il n'était pas rare non plus que certaines futures mariées passent dans ma loge avant d'adresser leurs vœux aux mecs qui se tenaient près d'eux à l'autel. Mais il vaut mieux, pour le bien de tous, de garder ceci pour soi. "Du coup on passe directement à l'action ou pas vu qu'il y a une bonne chose de faite à se connaître déjà?" Bien entendu, j'me marre, je ne le pense pas. Attendons encore un peu avant de passer à l'acte. Je ne sais même pas comment réagir face à cette situation. On est censés être normaux et se taper la discut' ou on reste là comme des cons à se regarder dans le blanc des yeux? "Tu étais cependant bien en avance à notre rendez-vous. Si pressée que ça de me rencontrer?" Un sourire taquin, un sourcil arqué. Je me sépare légèrement d'elle. "Que faisons-nous du coup?" Perplexe.

Cillian avait énormément de charme, c’était indéniable, et je n’étais pas étonnée de ce qu’il le disait. Cela sonnait un brin prétentieux, certes, mais je n’avais aucun mal à croire que cela puisse être vrai. Son sourire, rien que ça, pouvait faire défriser une nonne – sans chercher la blague de mauvais gout – et il se dégageait de lui un magnétisme dingue. Cela ne semblait pas le déranger que j’ai été l’une de ses paroissienne – assez peu assidue, je devais l’admettre –, de mon côté, je me fichais bien qu’il ait été le pasteur qui avait failli proclamer mon mariage avec Juliann. Cillian me plaisait, le courant passait, le reste m’importait peu en fait. Un sourire en coin fendit mon visage lorsqu’il demanda la suite du programme après avoir plaisanté sur le fait de passé à l’action dans la minute. L’idée ne me déplaisait pas en réalité mais je me disais qu’il n’y avait pas de mal à faire durer le plaisir.
— Pourquoi pas ! plaisantai-je à mon tour, les toilettes ou la réserve ?
Je ris, avant de me diriger vers la caisse où je présentai le livre que j’avais choisi à la libraire qui encaissa le billet de vingt dollars que je lui donnai. Je me tournai vers Cillian, prenant un air ingénue.
— Oui, j’étais en avance, c’est vrai. J’avais un bouquin à prendre, tu vois ?
Je pouffai puis, du pouce, lui indiquai la sortie derrière moi.
— Je t’ai promis un smoothie, et vu que t’avais pas l’air de connaître le bar juste à côté, je me suis dis qu’il fallait à tout pris que je répare cette erreur.
Ce bar était tout récent et proposai une gamme de jus et smoothie très élaboré. C’était, à mon sens, les meilleurs de tout Bowen, voire même de l’Australie. Je ne pus m’empêcher de sourire quand je vis la tête qu’il fit. J’imaginai, en effet, qu’il avait mieux qu’un smoothie en tête.
— Mais si t’es vraiment pressé, mon appart est à deux minutes, lançai-je avec un sourire plein de malice.

Cillian me faisait rire, j’aimais son humour décalé, pince sans rire. Et la tête de la libraire au moment où le pasteur prononça sa bénédiction valait son pesant d’or. Je pouffai tout en rangeant mon livre dans mon sac puis suivit finalement le quarantenaire à l’extérieur. Je lui offris un éventail de choix, il prit l’option smoothies, en me taquinant du même coup.
— Tu serais surpris de découvrir mes talents cachés, mais soit…allons donc chercher ce smoothie, tu m’en diras des nouvelles !
Prenant les devants, je le guidai jusqu’au bar que j’avais mentionné plus tôt et commandai une des spécialités du lieu : le smoothie kiwi-kumquat. Pas trop sucré, plutôt acide avec une pointe d’amertume. C’était l’un de mes préférés de la maison. Cillian se risqua à prendre le même que moi, j’espérais qu’il aimerait le goût atypique de cette boisson. Ce dernier profita de ce moment plus détendu pour me raconter son histoire, sans se départir de son ton sarcastique. Je l’écoutai donc sans rien dire au début, me contentant de hocher la tête et de sourire de temps à autre.
— Oui, je comprends, fis-je quand il eu terminé, en un sens, cette épreuve t’a permis de vivre quelque chose qui te corresponds mieux. C’est un peu comme ça aussi que ça s’est passé pour moi, après l’annulation de mon mariage. Même si…la douleur n’a pas fait partie de l’équation. Mon ex et moi étions…sommes devrais-je dire, puisqu’il fait toujours parti de ma vie, sur la même longueur d’ondes et je crois que c’est assez important de trouver des gens qui nous correspondent dans ce bas monde. Peu importe la longueur du chemin qu’on parcourt ensemble finalement, tant que la sincérité est là.
L’endroit qui nous accueille pour notre dégustation de smoothie est plutôt sympathique, la fontaine, proche de nous, offre quelques sons apaisants et donne un caractère presque bucolique à notre rencard. Il ne manque que l’herbe fraichement coupé et le chant de oiseau en fin de compte. Je termine ma boisson puis envoie mon gobelet vide dans la poubelle à côté de nous. Je ferme les yeux, et laisse le soleil de l’après midi lécher ma peau. C’est agréable. Il ne fait ni trop chaud, ni trop froid aujourd’hui. Un temps qui me convient parfaitement. Puis, l’attente commençant à être longue pour moi, je soupire doucement.
— Je peux te confesser une autre petite chose, m’amusai-je en ouvrant un œil pour scruter l’homme de foi avec amusement.
Je me redressai sur le banc, puis m’approchai avec un sourire espiègle.
— La patience, ça n’est pas vraiment mon fort…
Audacieuse, j’attrapai le col de Cillian et l’attirai à moi pour l’embrasser.

Un sourire en coin, smoothie en main, je commence à boire du breuvage qui me fait vite grincer des dents. "C'est bon mais c'est... acide." Je fronce les sourcils avant que ma trogne ne s'apaise et continue à y goûter avant de lui raconter rapidement ma vie en une petite histoire, posés sur un banc en sortant de là. Elle réplique sur son histoire déjà bien connue de pas mal de gens. "Il est vrai que vous étiez assez atypiques. Jamais personne ne m'avait fait ce coup en 10 ans. Encore moins à être heureux de ne pas s'être passer la corde au cou." Un soufflement de nez avant que la belle ne casse le silence par une confession. Je relève le regard sur elle, me demandant ce qu'elle pourrait bien lâcher mais me retrouve rapidement attrapé vers elle pour qu'elle décide de poser ses lèvres sur les miennes. Des carreaux grands comme des soucoupes, je la mate avec envie, avec taquinerie aussi avant de terminer mon smoothie difficilement et de le jeter. Je me relève, tente de trouver un endroit assez discret dans les parages, peut-être dans un arbre creux où des jeunes de la ville ont choisi d'y créer un repère. Je la guide, lui prenant sa pince avant de la laisser monter, gardant un oeil attentif sur ce qui se passe dans les environs puis la suis. "Je crois que cette confession n'était pas vraiment utile, on peut rapidement le deviner en voyant ton tempérament de base." Un sourire aussi large qu'une banane, je la ramène vers moi pour la baiser dans le cou, tout en parcourant le long de ses courbes. Et il ne fallut pas longtemps avant que je ne l'ai en l'air. "Plutôt doux ou sauvage?" Ma paluche vient se rapprocher petit à petit de son greffier, caressant le strict minimum pour faire monter une certaine frustration. "Dominante ou dominée?" Un sourcil arqué, un joli sourire que je lui adresse, j'essaie de la tester avant de mettre réellement la main à la pâte.

Je souris en coin lorsque le pasteur évoqua mon tempérament. Il n’était pas rare qu’on me fasse, tantôt des reproches, tantôt des compliments à son sujet. En tout cas, il ne passait clairement pas inaperçu. J’avouais, qu’il m’avait parfois fait du tort ou même attirer des ennuies, mais il m’avait aussi permis de devenir la femme que j’étais aujourd’hui. Libre et indomptée. J’embrassai Cillian avec ferveur, ne m’embarrassant pas d’une fausse timidité. Mon comportement ne sembla pas déplaire à mon partenaire, toutefois, puisqu'il m’entraina à l’abris des regards, au creux d’un arbre immense qui avait la réputation d’être une cachette idéale pour les ados qui souhaitaient fricoter ensemble sans être vu. Je pouffai lorsque je compris que Cillian m’emmenait là.
— Je t’ai dis que je vivais tout près, non ? m’éclaffai-je.
Le baiser qu’il déposa dans mon cou ensuite me fit frissonner, puis je relevai un regard amusé vers lui, face à ses questions.
— J’ignorai qu’il fallait être l’une ou l’autre, rigolai-je, mais si tu comptes me donner la fessée, attend-toi surtout à ce que je te la rende…

Je m'marre aussi en entendant sa voix sortir d'entre ses lèvres. "Je voulais me sentir un peu plus proche de la nature. On la néglige bien trop sans lui accorder l'importance qu'elle devrait avoir dans la vie des gens donc..." Dire que je ne suis pas écolo pour un rond bien que je vende de l'herbe à longueur de journée. Mais la démarche est lancée. Je viens la retourner histoire de caresser le long de ses courbes, lui demandant ce qu'elle préfère. "J'espère alors qu'elles seront aussi puissantes que les miennes très chère." rétorquais-je avant de passer ma paluche en direction de son greffier. Des baisers dans le cou histoire de la rendre plus excitée, je la retourne aussitôt dans ma direction avant de me baisser pour me permettre de l'éponger. Je descends doucement ses sous-vêtement, me jetant rapidement sur elle avant de la zyeuter, savoir comment elle réagit à chacun de mes gestes. Bien entendu, je ne vous ferais pas un dessin de la suite. On sait tous ce qu'il se passe ensuite lorsqu'on commence les préliminaires mais si vous voulez tout savoir; seulement en une phrase. J'ai pris le temps de m'occuper de la donzelle jusqu'à ce qu'elle prenne son fade avant de me redresser, de l'avoir en l'air et de lui danser sur le baquet tout en me souciant bien évidemment de son propre plaisir. Bien entendu que nous n'étions pas forcément discrets, jetant parfois un coup d'oeil par-dessus son épaule en prenant soin de nous mettre dans des positions où personne ne pouvait nous identifier. De toute façon, les gens n'ont pas assez de couilles pour venir arrêter de tels actes. Caleçon remonté, braguette idem, je m'essuie d'un revers de la manche la sueur qui perle sur mon front. Mes mains viennent caresser ses arêtes, posant un baiser délicat sur l'une d'elles puis pose ma tête au creux de son cou tout en l'aider à se rhabiller. Elle a été durant ce temps passé ma marionnette autant que je fus la sienne. "Comment te sens-tu?" lui demandais-je sur un ton bien détendu, attendant qu'elle finisse de se revêtir pour que nous sortions de ce trou comme si de rien n'était. "T'as envie de te poser quelque part en particulier ou je t'invite directement à dîner? Ton smoothie n'a pas suffit il faut croire pour me remplir le tiroir." J'lui accorde un sourire en coin, me rapprochant légèrement d'elle histoire que nos peaux si bien rencontrées viennent une fois de plus se frôler.

En m’inscrivant sur BowTie, je m’étais attendue à tomber sur toutes sortes de profil, mais j’avais été loin d’imaginer que je rencontrerai quelqu’un d’aussi atypique que Cillian. C’était la première fois, de ma vie, que je faisais l’amour cachée au creux d’un arbre. Et si cela m’avait un peu déroutée au début, je devais admettre que cela avait un petit côté franchement excitant, à moins que cela ne soit simplement le pasteur qui sache rendre l’expérience plus excitante. De longs soupirs passaient la barrière de mes lèvres, alors que je m’accrochai aux épaules de mon amant, nos bassins s’activant à un rythme effréné. L’homme savait parfaitement ce qu’il faisait, il n’y allait pas par quatre chemins, si bien qu’il me mena à l’orgasme avec une facilité déconcertante. Frissonnante et comblée, je tâchai d’apaiser ma respiration tandis que Cillian bouclait sa ceinture. Nous n’avions même pas pris le temps de nous déshabiller. Cela avait été rapide, mais tellement bon en même temps. Avions-nous besoin de plus, d’un autre côté. Cillian était le genre de mec à aller droit au but, et ça me plaisait. Je caressais ses cheveux alors qu’il déposa sa tête au creux de mon cou, lui offrant tout de même un geste de tendresse. Je lui demandé de me passer ma culotte et me rhabillait à mon tour avant de sortir de notre cachette. Je lissai les pans de ma robe et souris à Cillian qui souhaitait savoir comment je me sentais.
— Flottante, confiai-je en riant, mais je vais redescendre doucement, t’inquiète.
J’étais encore sur un petit nuage, avec un impression d’avoir quitté la réalité un court instant. J’aimais cette sensation.
— T’as besoin de calories ? plaisantai-je quand Cillian proposa d’aller manger. Va pour un diner…tu fais vraiment les choses à l’envers, on dirait…

Prendre soin d'elle et lui donner toute ma tendresse, c'est ce que je m'étais promis avant de la revoir pour une toute autre raison. Je sais que je ne suis pas forcément un mec parfait, chacun à ses défauts, qu'ils soient gros comme une maison ou presque indétectable mais c'est vrai qu'on ne peut pas réellement m'enlever mon sens des priorités; la baise ensuite la bouffe. Chacun son délire. Manger après s'être camé, un autre système à l'envers, l'adrénaline nous contrôlant au moment venu. "Ecoute, j'ai fait du sport, faut bien que je reprenne non?" Je lui adresse un sourire avant de la guider vers le premier restaurant qui passe; le wojna's. Je zyeute Pippa, attendant de voir sa réaction en commençant à lire la carte des menus. "Abandonnons la boisson du seigneur pour se consacrer à celle des pirates, ça te va?" Un sourire en coin. "Et on trouvera bien un bateau quelque part pour prendre un peu l'air et se sentir être les maîtres du monde." Mon regard se veut joueur.

Je partis d’un rire franc à la réplique de Cillian. Effectivement, notre échange avait été très sportif, et je comprenais parfaitement qu’il ressente le besoin de reprendre des forces. J’appréciais aussi que la pasteur n’agisse pas en parfait connard en me laissant simplement en plan après avoir tiré son coup. Beaucoup était de ce genre-là sur les applications de rencontre, cela ne m’aurait donc pas étonnée. Mais non, Cillian était plutôt bienveillant, de prime abord, et son invitation à manger semblait sincère. Il s’arrêta devant le Wojna’s, je connaissais un peu l’établissement mais n’y avais plus mis les pieds depuis longtemps. J’étais toujours en vadrouille au quatre coin du monde en même temps. À nouveau, l’homme me fit rire. Décidément, il cochait toutes les cases : bon amant, prévenant et drôle.
— Va pour la boisson de pirate ! acquiesçai-je avec un grand sourire, et je te promets que si notre bateau rencontre un iceberg, je te laisserai une place sur ma porte d’armoire !
Je lui adressai un clin d’œil puis m’avançai vers la porte d’entrée en m’écriant :
— Allez, en avant cap’tain !

"Bonjour, une table pour deux sans réservation s'il vous plait." J'adresse un sourire à la personne qui vient nous accueillir en la suivant à la table désignée pour nous. Nous nous installons, commandons rapidement et je trinque avec la jeune femme avant de porter le verre à mes lèvres. "Que ce repas soit grandiose même si ce n'est pas un quatre étoile." Sourire en coin, je plonge mes yeux dans les siens en restant dans un léger silence. "Ca va peut-être te faire bizarre comme question mais tu vois d'autres personnes en même temps que moi?" Une question innocente. "Histoire qu'il sache que la concurrence risque d'être rude." Je m'marre, ne me prenant jamais au sérieux, l'entrée arrivant à grands pas. "Et bien, bon appétit très chère!" Serviette autour du cou, je regarde le plat d'un air complètement affamé comme si je n'avais pas mangé depuis des jours et ferme les yeux à la première bouffée. "Ch'est echquis." Ma main vient relever la serviette au niveau de ma bouffe. "Pardonne moi pour ce manque de politesse." lui dis-je après avoir avalé, lui adressant un timide sourire cette fois.

Une serveuse nous installa à une table, et nous porta les menus. J’y jetai un œil rapide avant de lever le nez vers Cillian, en souriant.
— Les quatre étoiles, c’est davantage le délire de ma mère que le mien.Même un burger de fastfood m’aurait suffit tellement j’ai faim.
Ma famille était plutôt bourgeoise et, enfants, nous avions eu le droit, mes sœurs et moi, à tout le package qui allait avec, l’éducation, les soirées mondaines et les grands restaurants entre autres. Ca n’était pas forcément le mode de vie que j’avais adopté, moi-même, une fois adulte. On me qualifiait souvent de rebelle, pour ça. Ou bien était-ce à cause de ma langue bien pendue, ou encore des idées humanistes que je passais le plus clair de mon temps à défendre. Je me fichais bien, autrement dit, de manger à une table étoilé ou non. Les apéritifs nous furent servis et nous trinquâmes ensemble. Je ne pus m’empêcher de sourire à la question de mon amant.
— Pourquoi ? La concurrence t’effraie, plaisantai-je avec un sourire en coin.
Nos plats nous furent rapidement servis. Je souhaitais un bon appétit à Cillian puis entamai mon repas à mon tour, puis ris à nouveau face à l’attitude, si naturel, du pasteur.
— T’en fais pas, je comprends tout à fait, confessai-je en mettant à mon tour ma main devant ma bouche. Ca vaut largement un quatre étoiles, sans compter que c’est trois fois plus copieux !