one more light -hot- (niels).

Les souvenirs ancraient encore les murs, les tapissant, Niels prenant quelques instants pour regarder autour de lui, s’imprégnant de la vision de leur appartement maintenant vidé de leurs affaires, son coeur se serrant légèrement en pensant au fait qu’ils n’y mettraient plus jamais les pieds après avoir traversé la porte une dernière fois. Et s’il était plus qu’heureux à l’idée de vivre avec son amour dans cette maison qu’ils avaient bâti ensemble, une part de lui se voyait déjà nostalgique de tous les moments qu’ils avaient pu passer dans ces quelques mètres carrés, là où leur relation s’était vue grandir et devenir ce qu’elle était aujourd’hui. La porte verrouillée, Niels adressa un regard entendu à son amour, prenant sa main pour descendre une dernière fois les escaliers de leur bâtiment. Il fit monter leur chiot dans sa voiture, prenant les devants pour conduire jusqu’à leur nouvelle bâtisse, un sourire étirant ses lèvres lorsqu’il fut garé, ses yeux s’émerveillant devant cette maison qui était maintenant la leur. Il avait entendu la voiture d’Aelya arriver derrière lui, sortant de la sienne pour profiter de son baiser. « Toi aussi tu m’as manqué. Cinq minutes c’est long bébé. » S’amusa-t-il, sa main venant chercher amoureusement la sienne, ses yeux déviant vers leurs voitures chargées de ces tonnes de cartons dont ils allaient devoir s’occuper. « M’en parle pas… ça me décourage déjà. » Lâcha-t-il, faisant mine d’être exaspéré par la montagne d’affaires qu’ils avaient. Il pouffa de rire à sa remarque concernant Hank, hochant la tête pour rentrer dans son jeu. « Comme d’hab ! Il a une vie de rêve lui. » Roula-t-il des yeux, Hank se positionnant derrière la fenêtre, les oreilles dressées, impatient de se défouler dans le jardin. « On s’y met mon amour ? » Demanda-t-il, les yeux brillants, lui volant un second baiser avant d’ouvrir leurs coffres, prenant un premier carton qu’il empila sur un autre, déverrouillant leur porte pour commencer à entreposer les cartons. « Ça va être sympa de vivre au milieu des cartons bébé, fais pas cette tête. » S’amusa-t-il en rattrapant le regard de sa fiancée, un sourire amusé étirant ses lèvres alors qu’il se redirigea vers l’extérieur pour effectuer ces aller-retours à répétition.

Cette nouvelle étape, ils en avaient parlé et rêvé pendant de longs moments, eux qui s’étaient projetés rapidement, même dans les ruines de leur maison, se retrouvant toutes les nuits dans leurs draps pour discuter de son agencement, de ce qu’ils désiraient pour ces murs qui les protégeraient pour les années à venir. La lueur brillante qui dansait dans les yeux de son amour était sa plus belle récompense, son plus beau cadeau, comprenant qu’elle était aussi impatiente que lui à l’idée d’emménager chez eux. Et ce jour, il était enfin arrivé, Aelya et Niels disposant dans leur coffre les cartons qui contenaient leurs affaires, s’imprégnant une dernière fois des lieux qui les avaient accueilli ces deux dernières années, qui avaient vu leur couple mûrir, parfois exploser mais toujours se retrouver. Ils arrivèrent devant leur maison après quelques minutes de route, Niels accueillant le baiser de sa fiancée, posant un regard tendre sur elle. « Tu veux pas qu’on soit toujours collés l’un à l’autre. Ou alors, j’viens travailler avec toi au club. » Fit-il mine de proposer, arquant un sourcil malicieux, resserrant ses doigts autour des siens. « Ouais, on va en avoir besoin… » Soupira-t-il, remarquant la bouille de leur chiot qui s’intéressait à eux, se demandant probablement quand est-ce qu’il allait pouvoir les rejoindre à l’extérieur. « Ouais c’est un chanceux… » S’amusa-t-il, renchérissant derrière Aelya, ne quittant pas Hank des yeux avant de revenir contre elle, lui volant un dernier baiser. Il chargea ses bras de cartons pour aller les entreposer dans les pièces encore vides de leur maison, souriant en voyant le regard presque dépité de son amour. « Tu m’as moi et un matelas. Ça suffit, non…? » La chercha-t-il, le regard taquin, venant caresser sa chute de reins de manière espiègle avant de retourner vers la voiture pour continuer de décharger le reste des cartons dans la bonne humeur. Du moins, jusqu’à la remarque d’Aelya qui le fit blêmir sur place, Niels perdant son sourire pour afficher une mine inquiète, ses yeux cherchant Hank. « Putain… » Lâcha-t-il, en comprenant que leur chiot s’était enfui par la porte du coffre. Il soupira en entendant Aelya hausser le ton et se diriger à toute allure vers la route. « C’est bon, j’ai pas fait exprès Aelya ! J’ai pas besoin que tu m’fasses la morale comme un gamin de huit ans. » Répondit-il, agacé, serrant la mâchoire, soufflant d’angoisse alors qu’il prit la direction du parc d’un pas rapide, laissant Aelya derrière lui, appelant Hank par son nom pour espérer l’attirer à lui.

C’était une étape de plus dans cette relation qui lui avait finalement tout appris, Niels qui avait vu ses ailes se déployer à mesure qu’il avait appris à aimer Aelya, à lui faire confiance, à lui donner tout ce qu’il pouvait avoir pour simplement la voir sourire. Elle était son tout, et cet engagement n’était qu’une preuve de plus de cet amour ineffable, intouchable, cet investissement ne faisant que confirmer la voie qu’ils avaient décidé de suivre. Cette maison, elle représentait l’espoir de toute une vie, et même si au départ, les travaux à réaliser s’étaient montrés monstrueux, Aelya et Niels ne s’étaient jamais découragés, conscients qu’ils étaient capables de redonner une seconde vie à ces murs défrichés. Ils s’étaient retrouvés après ce trajet pourtant court, Niels retrouvant les lèvres de son amour. « Tu marques un point… J’aimerais bien savoir le faire tu sais mais j’crois que c’est un peu foutu pour le coup. » Ajouta-t-il, pensant à toutes ces fois où ses nerfs avaient pris le dessus sur sa raison, où ses poings avaient parlé à la place des mots qui n’avaient, d’après lui, jamais été à la hauteur de sa rage. Il reporta son regard sur elle, se laissant caresser par ses doigts délicats qui cherchaient les siens. Ils se mirent tous les deux au travail, conscients que les cartons ne s’empileraient pas tout seuls s’ils n’y mettaient pas de la bonne volonté. Il lança un regard à Hank avant de prendre le premier carton, suivant les pas d’Aelya qui entra dans leur maison, Niels s’amusant de son air presque dépité. « Tu vois… c’est pas si terrible que ça. On a tout ce qu’il faut, un frigo, un matelas et nous deux. C’est presque du camping de luxe bébé. » Lâcha-t-il, en riant légèrement, retournant vers sa voiture pour continuer de les décharger, s’arrêtant net au ton grave de sa fiancée qui lui fit remarquer la disparition de leur chiot. Paniqué, il fit le lien avec les mots d’Aelya, comprenant que Hank s’était échappé par le coffre, après quelques secondes d’inattention. Pris de cette angoisse, il digéra mal les mots de son amour à son encontre, lui qui culpabilisait déjà assez, acceptant mal qu’elle ne l’enfonce encore plus. « Tu vas me le dire combien de fois ?! Oui j’aurais dû faire gaffe et oui j’suis pas parfait. C’était pas avec moi qu’il fallait te mettre si tu pensais que c’était le cas. » Lâcha-t-il, aussi énervé que blessé, partant en premier à par recherche de leur chien, sans même accorder un regard à Aelya, ne répondant même pas à ses mots lorsqu’il passa devant elle. « Hank, viens bébé ! » Cria-t-il, son regard balayant l’ensemble du parc, s’arrêtant sur une boule de poils qui avait enfin remarqué sa présence, Niels soufflant de soulagement en reconnaissant leur chiot. « Me fais plus de frayeurs comme ça toi ! » Lâcha-t-il, s’abaissant à sa hauteur pour le prendre dans ses bras, le coeur battant encore la chamade après l’angoisse qu’il avait ressentie. Sachant qu’Aelya devait encore le chercher, il prit son portable dans sa poche pour l’appeler. « J’suis avec lui, tu peux rentrer. » Il raccrocha presque aussitôt, n’ayant pas le coeur à être plus tendre parce-qu’elle ne l’avait pas été avec lui. Reprenant le chemin de chez eux, il prit soin de fermer le portail pour que leur chiot ne puisse plus s’échapper, se remettant au travail avant qu'Aelya ne revienne.

Elle le calmait, l’apaisait, parvenait à faire naître des rêves et des espoirs là où il n’y avait eu que du néant à une autre époque. Tout ce qu’ils avaient crée ensemble, il savait qu’il n’aurait jamais pu le faire seul, lui qui n’avait jamais franchement cru en lui avant qu’Aelya ne lui montre de quoi il était capable. Désormais, il avait cette impression que rien ne pouvait les arrêter, surtout pas s’ils continuaient d’être soudés de la sorte, de s’aimer avec une force qui dépassait tout entendement. Dans cette maison, il désirait que leur amour puisse continuer de grandir, qu’ils continuent de forger et de penser aux projets qui les rendraient heureux, comme cette famille qu’ils avaient l’intention de fonder. Sourire aux lèvres, Niels s’était rapproché de son amour, s’imaginant une nouvelle fois travailler au club pour garder un oeil sur elle et sur ces hommes qui la convoitaient. « Faut parfois l’être pour protéger son trésor. Si j’fais peur à personne, ça serait trop facile… » Pouffa-t-il, son regard joueur trouvant le sien, conscient qu’il était capable de passer du tout au tout, surtout lorsqu’il se retrouvait dans les bras de sa fiancée, dévoilant une personnalité bien plus tendre et affectueuse, celle qui n’était réservée qu’à elle. Il lui sourit tendrement en percevant les caresses de ses doigts, finissant par se motiver pour décharger les premiers cartons, faisant des aller-retours, souriant devant ce bazar qui commençait à se créer devant leurs yeux et qui remplissait le vide des pièces. Les bras occupés par les cartons, il s’amusa des mots de son amour, imaginant la tête des locataires devant l’état du lit, le sommier qu’ils avaient rafistolé en vitesse à cause de leurs ébats toujours trop passionnés. « A peine… Et puis, s’ils sont plus sages que nous, ça passera ni vu ni connu. » Pouffa-t-il malicieusement, reprenant le chemin inverse vers la voiture, avant de se rendre compte que Hank s’était échappé, le ton montant entre eux, animés par la même panique. « T’as raison, allez, j’suis irresponsable. » Lâcha-t-il, lui montrant qu’il n’avait pas le temps pour les engueulades, bien trop blessé et surtout angoissé de savoir que leur chiot était loin de chez eux et qu’il risquait à tout moment d’être blessé sur la route. Il se sépara d’Aelya, conscient qu’ils avaient tous les deux abusé dans leurs mots, préférant chercher Hank de son côté, scandant son nom jusqu’à l’apercevoir au loin. D’un pas rapide, il rattrapa le chiot, expiant toute la peur qu’il avait ressenti à l’idée de le perdre, prévenant rapidement Aelya qu’il était saint et sauf avant de revenir jusqu’à leur maison. Il reprit l’activité qu’ils avaient laissé de côté pour trouver Hank, entendant Aelya passer la porte et s’adresser à leur animal, comprenant qu’elle avait elle aussi eu la peur de sa vie. « Brusque, non. Blessante, oui. » Lâcha-t-il, ne passant pas par quatre chemins avec elle parce-qu’il était de toute façon incapable de lui mentir. « Ça fait rien, ça passera. » Souffla-t-il, haussant les épaules, passant une nouvelle fois la porte pour aller chercher un carton, sans faire attention au fait qu’il avait été mal scellé, celui-ci se déchirant par le bas, des affaires dévalant sur le sol. « Putain mais j’suis une catastrophe aujourd’hui ! » S’énerva-t-il, balançant le carton derrière lui.

Il avait appris à réfléchir pour deux, lui qui ne l’avait jamais fait avant de rencontrer et de se mettre en couple avec Aelya. Pourtant, il avait longtemps voulu se voiler la face, cherchant à prendre les choses à la légère parce-que le sérieux n’avait jamais fait partie de son vocabulaire. Mais bien vite, il avait compris qu’il perdait son temps, parce-qu’il l’aimait, comme il n’avait jamais aimé quelqu’un auparavant. Elle était son miracle, la chance de toute une vie, la sienne et désormais, il voulait lui consacrer chaque minute, lui qui était bien trop incapable de respirer sans elle. Les ténèbres ne lui avaient jamais paru aussi loin depuis quelques temps, Niels ayant cette douce impression qu’ils y avaient échappé, et pour de bon. « J’mords pas n’importe qui bébé… Ouais, j’pourrais peut-être le faire ce soir, surtout si t’es pas sage… » La chercha-t-il, sentant la tension devenir plus chaude entre eux alors qu’il avait vu ses yeux dévier sur ses lèvres, cette simple vision le faisant soudainement frémir d’envie. Le boulot qui les attendait était malheureusement bien trop important pour qu’ils ne laissent aller à leurs envies les plus intimes, Niels se motivant pour débarrasser leurs cartons au plus vite, désirant profiter rapidement de l’espace qui s’offrait à présent à eux. Il pouffa de rire à sa remarque qui lui remettait en mémoire toutes les nuits qu’ils avaient passé dans leur appartement, abîmant le sommier qui avait subi leur amour, subi leur passion inarrêtable. « T’imagines le cadeau qu’on a fait aux voisins n’empêche…? » Pouffa-t-il, presque moqueur, eux qui n’étaient décidément pas connus dans l’immeuble pour leur discrétion à toute épreuve, ne réprimant jamais leurs envies dés qu’elles se présentaient à eux, à n’importe quelle heure de la nuit. La bonne humeur ambiante laissa vite place à l’angoisse lorsqu’ils vinrent constater que la voiture n’était plus occupée par Hank, leur chiot ayant profité de leur dos tourné pour se promener plus loin. Après un échange houleux et blessant, Niels décida de partir à la recherche de Hank, conscient que cette pluie de reproches ne mènerait à rien et qu’elle ne ramènerait pas leur animal chez eux. Stressé et peiné, ses yeux cherchaient désespérément la trace du chiot, une boule se formant dans sa gorge alors qu’il était incapable de ne pas imaginer le pire. Soudainement et par on-ne-sait quel miracle, Hank réapparut, revenant naturellement vers Niels qui le prit dans ses bras, maintenant soulagé. Il attendit le retour de son amour qui arriva quelques instants plus tard, son visage encore fermé vis-à-vis de leur conversation qui avait réussi à balayer sa bonne humeur pour ne laisser que de la peine et de la culpabilité. Il entendit ses excuses, cillant en l’entendant les réitérer, percevant sa sincérité. « Je sais que tu voulais pas… C’est pas grave, t’as le droit d’avoir peur. » Souffla-t-il, sans chercher à la regarder, se concentrant sur sa tâche, un nouveau carton en main dont le contenu se fracassa au sol, Niels perdant patience en expiant sa colère. Il soupira après quelques secondes de silence, fermant les yeux alors qu’il constatait qu’il s’était sans doute emporté, sentant la main d’Aelya se poser sur la sienne. « Non... arrête, c’est pas toi... » Lâcha-t-il, se retournant vers elle pour capter son regard, fondant à la douceur de ses mots qui le touchaient en plein coeur. « T’as paniqué, c’est normal de réagir comme ça… Peut-être que je l’aurais fait aussi… » Souffla-t-il, haussant les épaules. « Ça fait rien, ok ? Ça va, j’te promets. » Affirma-t-il, hochant la tête pour appuyer ses mots, s’approchant d’elle pour déposer un doux baiser sur son front. « On finit tous les deux et… on fume un joint ? Ça va nous détendre, j’crois que j’en ai besoin. » Dit-il, se moquant presque de lui-même, rattrapant sa main qui était sur son bras pour y lier amoureusement ses doigts.

Tout était plus simple depuis qu’elle était là, Niels qui avait maintenant une raison de croire que tout était possible, Aelya lui donnant cette force et cette chance en l’aimant de la sorte, sans jamais le juger. Et pour la première fois de sa vie, il avait accepté de se dévoiler, de montrer autre chose que la surface de cette carapace qu’il portait sur ses épaules depuis de nombreuses années en signe de protection, comme un bouclier qui arrêterait les coups. Il avait eu peur, au départ, de lui faire du mal, de l’abîmer davantage, elle qui lui avait également exposé ses cicatrices, Niels se demandant souvent s’il était apte à la réparer, si un homme aussi brisé que lui était capable d’apporter de la tendresse à une âme déchirée. Finalement, ils avaient sauté le pas ensemble, main dans la main, sans penser aux chutes qui pourraient survenir à tout moment. « Ouais ça tombe bien… J’suis affamé en plus. » Lâcha-t-il, dans un souffle chaud, eux qui avaient pourtant consumé une dernière fois leur amour dans la chambre de leur appartement, marquant le coup de la plus belle façon possible, dans ces lieux où leur relation s’était vue naître et grandir. Il avait souri à sa remarque, imaginant l’humeur soulagée et joyeuse de leurs voisins avec qui les rapports n’avaient pas toujours été légers, surtout lorsqu’Aelya et Niels s’étaient amusés à les réveiller en pleine nuit, épris d’un désir trop fort pour ne pas être consumé. « J’imagine oui. On sera mieux sans eux aussi, on est gagnants bébé. J’vais pouvoir te faire crier comme je veux ici, y’aura personne pour nous déranger. » La chercha-t-il malicieusement, son regard dévalant sur ses courbes parfaites. Si l'ambiance s’était pourtant montrée chaleureuse en cette fin de journée, la disparition de Hank vint apporter un voile noir sur leurs coeurs angoissés, dépités à l’idée de ne pas revoir leur chiot revenir. Ils s’étaient mis à sa recherche après avoir échangé des mots aussi aiguisés que des lames de rasoir, Niels sentant son coeur se serrer en repensant à tout ce qui avait été dit, mais préférant rester concentré sur sa priorité : retrouver Hank. La tension redescendit lorsqu’il l’aperçut au loin, n’attendant pas plus longtemps pour le prendre dans ses bras et le ramener chez eux, en sécurité, tentant de chasser les pensées encore trop sombres de son esprit en continuant à entreposer les cartons dans la maison. Il haussa les épaules aux remarques d’Aelya qu’il avait encore du mal à regarder, ses yeux trahissant sa déception et sa peine qu’il aurait aimé dissimuler. « T’as extériorisé… c’est normal. » Répondit-il, cherchant à ne pas la culpabiliser davantage, Niels perdant patience lorsqu’il vit son carton se déchirer sous ses yeux, comme une goutte qui venait de faire déborder le vase. Il releva doucement son regard vers elle, l’écoutant le rassurer, le consoler, détestant la voir aussi triste. A ses derniers mots, il secoua la tête, soudainement plus incertain. « Et si c’est toi qui avais raison…? Et si j’étais pas assez responsable pour qu’on ait un bébé ? T’imagines les conséquences que ça aurait eu si c’était arrivé avec notre enfant…? » Lâcha-t-il, le coeur lourd, avant de faire un pas vers elle pour l’embrasser sur le front, ayant besoin de sa tendresse pour effacer tout ce qu’il avait sur le coeur. « Ouais moi non plus j’aurais jamais cru… Mais ça fait rêver en tout cas. » Souffla-t-il, un léger sourire aux lèvres, caressant du pouce le revers de sa main. « Ça me fait rêver aussi ça… » Lâcha-t-il, dans un murmure alors qu’elle s’était avancée vers lui pour l’embrasser, Niels fermant les yeux lentement, ses mains migrant jusqu’à son visage qu’il encadra. « On y retourne ? » Proposa-t-il tendrement, s’écartant pour finir le travail qu’ils avaient entrepris, continuant ces aller-retours jusqu’à ce que le dernier carton ne scelle la journée, Niels le déposant sur les autres, soufflant bruyamment. « Putain, j’ai cru qu’on allait jamais terminer ! »

Aelya l’avait aidé dans tous les contextes possibles, elle qui lui avait fait prendre conscience qu’il était capable de grandes choses, même lorsque le monde entier s’était évertué à lui faire comprendre le contraire. Lui, le mal-aimé, l’abandonné, il avait eu le droit à cette chance inouïe, celui de toucher les étoiles parce-qu’il avait rencontré la femme de sa vie, celle qui avait promis de l’aimer jusqu’à la fin des temps, avec tout son corps et toute son âme. C’était une revanche sur la vie, un retournement de situation auquel il aimait repenser, encore et encore. Il savait que certaines personnes passaient leur vie entière à chercher le grand amour, à sonder le monde entier pour espérer tomber sur la perle rare quand lui, s’était simplement rendu à une soirée à quelques pas de chez lui pour rencontrer Aelya et découvrir cette âme dont il était follement tombé amoureux. Et il avait compris que ça n’était parfois qu’une question de destin. « J’crois qu’on va très vite trouver un accord dans ce cas-là… » Souffla-t-il amoureusement, le regard déjà luisant d’envie, de tout ce qu’il souhaitait lui faire pour la voir se tortiller de plaisir sous sa bouche envieuse. Ils n’avaient jamais pensé au bien des autres lorsqu’ils agissaient ensemble, eux dont le désir avait toujours parlé trop fort pour qu’ils ne le laissent de côté. « J’ai hâte qu’on sache si y’a de la résonance ici… Faut qu’on teste avant d’inviter des gens à dormir. » Pouffa-t-il, lui adressant un clin d’oeil malicieux avant que le pire ne vienne les faire redescendre sur terre, Hank ayant disparu de leur champ de vision maintenant troublé par l’inquiétude de ne plus le voir revenir. Il laissa les mots blessants d’Aelya le percuter, se contentant de les mettre dans un coin de sa tête pour ne penser qu’à leur chiot qui risquait sa vie à l’extérieur de chez eux, Niels paniquant à l’idée qu’on puisse lui faire du mal. Il aurait pu tomber sur le sol tant le soulagement fut intense lorsque Hank se retrouva dans ses bras, blotti contre lui et plus qu’heureux d’avoir pu se balader le temps de quelques minutes. Il n’eut même pas le courage de le réprimander vis-à-vis de tout ce qu’il avait encore sur le coeur, caressant Hank et le ramenant chez eux pour pouvoir continuer ce qu’ils avaient entrepris. Il sentit les battements de son myocarde devenir plus intenses alors qu’Aelya lui présentait ses excuses, percevant sa culpabilité dans le ton de sa voix, dans son regard qu’il avait encore essayé de fuir jusqu’à ce qu’elle ne le rappelle à elle, usant de cette tendresse dont il ne se lasserait jamais alors qu’il semblait à fleur de peau. Il ferma les yeux en percevant ses mains sur lui, caressant ses avant-bras, son regard remontant lentement vers le sien alors qu’il expiait ses doutes. « J’ai peur de pas être à la hauteur… J’veux pas prendre ça à la légère bébé. J’ai besoin d’avoir confiance, tu comprends ? » Lâcha-t-il, les doutes semblant l’accabler, lui faire courber l’échine bien qu’il tentait de se rassurer avec les mots d’amour de sa fiancée. « T’es le mien aussi, mon âme-soeur. Je t’aime pour toujours. » Souffla-t-il, faisant un pas en avant pour rattraper ses lèvres, se laissant guider par la douceur des siennes, ses mains gardant son visage parfait près du sien. Il hocha la tête en rompant leur étreinte, finissant de ranger les derniers cartons, refermant les coffres de leurs deux voitures avant que Niels ne revienne dans la maison qu’Aelya verrouilla derrière elle. « M’en parle pas, je crains déjà le pire… » S’amusa-t-il, prenant la même expression qu’elle avant de chercher de quoi fumer, venant s’installer avec elle sur la terrasse, Niels s’asseyant sur le rebord des dalles qui les séparaient de l’herbe. « J’adore le voir comme ça. » Sourit-il tendrement, roulant le joint, relevant la tête de temps en temps pour regarder Hank s’amuser dans l’herbe. Il le plaça entre ses lèvres pour l’allumer, tirant dessus avant de le tendre à son amour. « T’es heureuse qu’on soit là ? » Dit-il, les yeux pétillants, expirant la fumée qui s’envola dans le ciel assombri par la nuit qui tombait peu à peu, Niels passant sa main dans le dos de son amour pour la caresser tendrement. « On revient de loin. J’compte plus nos ruptures et nos embrouilles et pourtant… regarde-nous, on a notre maison maintenant. » Souffla-t-il, ému par leur parcours et leur acharnement qui avait finalement payé.