Bienvenue à Bowen, petite ville côtière du Nord-Est de l'Australie, abritant moins de 7 000 habitants. Si vous recherchez le calme, la bonne humeur et la joie de vivre, vous serez au paradis. Tous les habitants vous le diront, Bowen est l'endroit idéal pour se ressourcer. Et puis ne vous inquiétez pas pour l'intégration, ici tout le monde se connaît et les habitants adorent accueillir les nouveaux. › suite.
Sujet: heaven upside down | brookcha Mer 6 Mai 2020 - 17:11
heaven upside down
Quelques semaines en arrière, je serais déjà en train de reboutonner mon pantalon pour quitter la caravane, dans l'attente de revenir un jour prochain te faire l'amour. J'pense que c'est comme ça que ça se serait passé, si je t'avais pas croisé l'autre soir à la boîte de nuit, si on avait pas piqué une crise pour mettre les choses au clair. Ça m'a fait mal, ce soir là, et en même temps ça m'a fait tellement de bien. Mais malgré ça, malgré tout l'amour que je te porte et tous les ennuis que je veux t'éviter, j'ai fini par m'en attirer. J'ai été défoncer la gueule de Vassili pour te défendre, mais pas que pour ça. La colère que je lui ai porté elle venait pas que de là, y'a tellement de choses en moi. Mon père, mon ex, mon cousin, toutes leurs histoires ont fini par me faire exploser. Mais plutôt que de me repousser et de me dire d'aller me faire foutre, t'as quand même voulu de moi. T'en as eu rien à foutre de mon visage contusionné quand je suis arrivé. T'as proposé la seule chose qui pouvait me calmer, tu m'as proposé toi. Et je sais pas combien de temps ni combien de fois on a baisé, mais c'était bon, et j'avais pas envie que ça s'arrête. Pourtant, y'a bien un moment où il le faut. Épuisé, j'crois que j'suis complètement vidé. Maintenant que je suis là, j'ai comme l'impression d'être revenu à la maison. L'air frais de l'automne qui se glisse par la fenêtre de la caravane, les aboiements des chiens errants dehors, les voisins qui continuent à râler parce qu'on a fait trop de bruit. Le lit dans lequel t'es glissée contre moi, l'odeur de la clope omniprésente, ton parfum qui s'accroche à ma peau, le plafond de la caravane qui nous fixe, et puis toi. Un bras autour de toi, je caresse tes cheveux, ta peau humide alors qu'on reprend notre souffle, et je résiste à l'envie de m'allumer une cigarette. Un baiser dans ton cou et je me souviens pourquoi je suis venu là. J'avais des trucs à te dire, des choses à te raconter, de l'amour à te souffler. Pour toi, j'ai pas bu, j'ai pas voulu me droguer, j'me suis pas roulé un joint et j'suis pas allé voir ailleurs parce que ça allait mal. En fait, j'ai même pas songé à appeler quelqu'un d'autre que toi. Je sais que j'ai été con, mais tu m'en as pas trop voulu, ou alors tu caches bien ton jeu, juste pour pas me mettre en rogne. Mes doigts glissent le long de ton bras, le long de ta cuisse et je me dis que c'est le bon moment pour peut-être dire quelque chose, mais je sais pas trop quoi. En fait j'ai honte de ce que j'ai fait subir à Vassili. J'le déteste de t'avoir fait subir ça, mais t'as eu raison, je risque gros. « J'dois être monstrueux à voir. » Je sais que j'ai la lèvre gonflée, j'la sens presque pas, j'ai la tempe qui me fait mal. Tu m'as déjà vu avec la gueule cassée, avec le poignet brisé, et je savais que ça arriverait un jour mais je pensais pas que ça arrivera si souvent. Je me redresse un peu pour mieux te regarder. « T'as envie d'une clope ? » J'essaie un peu de noyer le poisson, d'éviter que la conversation n'arrive trop tôt mais je sais que je pourrais pas y échapper. « J'crois que c'était la meilleure idée du monde. Je préfère te faire l'amour que de crever des pneus de bagnole. » Je souris, mais même si ça me fait mal, j'peux pas m'en empêcher. T'as toujours eu les meilleures idées du monde. Sans toi, j'pense que j'aurais été en taule plusieurs fois depuis le début de l'année.
Sujet: Re: heaven upside down | brookcha Jeu 7 Mai 2020 - 0:23
Dernier coup de reins qui se termine en gémissement de plaisir partagé dans l'écho feutré de la caravane, soupires sur ta peau alors qu'il te surplombe, qu'il laisse son corps se relâcher. Il roule à tes côtés, enveloppe ta chair de ses bras, la caresse de la pulpe de ses doigts dans une douceur presque absolue après la tempête de vos ébats. C'est que t'es épuisée, vous l'êtes, épuisés. Épuisé de vous battre, épuisé de vous courir l'un derrière l'autre, épuisé de vous perdre, épuisé de faire l'amour aussi brusquement. Corps vidés, allongés l'un contre l'autre, y'a rien dans la caravane, pas un bruit, seulement le vent qui souffle à la fenêtre et la voisine qui râle encore. Y'a rien pour les épuiser ces deux là qu'une hurle alors que l'autre lui répond : On était carrément mieux quand il s'était tiré. Le reste de la conversation est sourd, sans doute qu'elles disent à quel point il avait bien fait de prendre ses jambes à son cou, que la rousse était salement étrange, tarée même, y'a plus rien qui importe tant qu'il est là, qu'il te serre dans ses bras et que t'entends son coeur qui bat, pour toi, que pour toi. Y'a plus d'ombres, y'a que lui et toi. Et sa tronche de merde. Cette tronche que t'évites de regarder parce que tu sais que tu ne pourras pas retenir un commentaire si tu poses les yeux trop longtemps sur cette lèvre engourdie ou cette peau abîmée. À quoi est-ce qu'il a pensé ce con, ton con ? Défendre ton honneur à grands coups de poing ? Ça t'excite, normalement, qu'il veuille foutre en l'air le premier con à se mettre entre vous, à vous faire entrave, ça le rend séduisant, encore plus attirant qu'il est. Mais pas dans ces conditions. C'était irréfléchi, et vous deux vous risquez gros. Y'a pas de faux pas permis pour deux paumés comme vous. Pas de deuxièmes chances. Ça, c'est pour les privilégiés. T'as pas envie de le savoir en taule pour une connerie qu'il a fait à cause de toi. Sacha se redresse. À sa première réplique, tu soupires, les yeux rivés sur le plafond de la caravane. « Ouais, t'as une tête à faire peur », lâches-tu en souriant avant de te lever, de défaire l'étreinte de ses bras et de parcourir votre nid d'amour jusqu'à la cuisine, lui donnant une vue plongeante sur ton corps nu et, surtout, tes fesses rebondit. Te reviens vers lui avec un sac de pois congelés que lui lances à côté de lui. « Tiens, faut faire désenfler cette lèvre. Elle va exploser. » Tu l'as déjà vu amoché, mais jamais par ta faute. Et cette sensation, c'est la pire. Tu viens te replacer près de lui, le laissa s'approcher de toi, hoches la tête pour une clope. « Ouais. » C'est toujours meilleur après l'amour, les clopes. Tu fourres celle qu'il t'offre entre tes lèvres, t'avances pour qu'il t'allume et replaces au passage tes mèches rebelles. En repoussant la fumée de la première bouffée, tu lui souris. « J'ai toujours les meilleures idées, t'as oublié ? » Et termine de rire en lui faisant un clin d'oeil. « La prochaine fois que t'as envie d'éclater la tête de quelqu'un, tu penseras à venir me faire l'amour au lieu. Ça t'évitera de ressembler à Frankenstein après coup ! » Et de se ramasser en taule.
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Sujet: Re: heaven upside down | brookcha Jeu 7 Mai 2020 - 12:10
heaven upside down
D'ici quelques jours ce sera déjà mieux, je pense. T'aurais peut-être moins de mal à me regarder en face. Car là, j'vois bien que t'évites quand même de poser ton regard sur mon visage, comme si j'te dégoûtais. Puis j'crois que j'commence à me lasser de me faire casser la gueule à chaque fois. J'suis juste en train de m'enterrer six pieds sous terre avec mes conneries, parce qu'il est pas question que j'retourne bosser et chanter avec cette gueule. Déjà, pas sûr que j'arriverai à articuler un seul mot comme ça, et déjà qu'avec le potentiel changement de proprio du cabaret, c'est comme si j'étais déjà à la porte. Quelle idée d'avoir voulu intégrer un chanteur au show juste pour me garder. J'étais bon quand je maniais les couteaux. Ils pensaient que j'serais assez bon pour divertir le public, mais on a juste perdu du chiffre d'affaires depuis que t'es partie et qu'il n'y a plus de nous sur scène. Si j'avais accepté l'autre assistante, j'aurais pu sauver ma peau, mais ça aurait été comme te tromper. « P't'être que ça convaincra ta voisine de pas venir nous faire chier. » J'pense qu'en voyant ma gueule de délinquant si elle venait gueuler à la fenêtre, elle partirait en courant. Je soupire, et j'te regarde partir, haussant un sourcil. J'rattrape le sachet de pois surgelés en grimaçant. Génial, j'vais avoir l'air con avec ça. « Merci. » J'plaque le paquet sur ma mâchoire et j'dois bien avouer que ça fait du bien. Est-ce que j'parle de la vue que tu m'offres ou de la sensation de la glace engourdissant ma lèvre ? Sûrement les deux. Ça me fait du bien d'être là. J'remonte les coussins pour me caler plus confortablement et j'attends que tu reviennes pour te proposer une clope. Je tends le bras pour aller attraper le paquet dans ma veste et je t'en file une, te l'allumant même avant de laisser le briquet sur la table de chevet. J'serais fumeur passager ce soir, j'crois que ça me suffira. « J'crois que t'as empiré ma lèvre. Tu t'es prise pour une succube ce soir, c'est nouveau ? » Je ris, c'est pas méchant, c'est juste cool de voir que t'as pas changé. De toute façon, j'aurais pas aimé que tu prennes des pincettes avec moi même si j'suis déglingué. « Frankenstein a un certain charme. Pis comme ça t'es sûre que personne voudra de moi. » Je hausse les épaules et je me redresse parce que sinon j'sens que je risque de pioncer. Je retire le sachet quelques secondes pour frôler ma lèvre du bout des doigts et je grimace. D'la chance que j'y ai pas perdu une dent. D'la chance aussi que j'arrive à articuler sans trop de difficultés. Je respire la fumée de ta clope et je repose ma main glacée sur ta cuisse. Toujours besoin de te sentir près de moi, et t'es encore trop loin pour moi. « J'crois que j'ai eu mon compte pour les dix prochaines années t'façon. » J'sais que j'pourrais pas repartir d'ici sans qu'on ait parlé de toutes les merdes qui me tombent dessus en ce moment. « Tu t'rends compte que j'vais pas être millionnaire mais presque dans quelques mois ? Et j'sais même pas c'que je vais pouvoir foutre de mon fric. Y'a pas un truc que tu voudrais quand j'aurais empoché tout ça ? » Je plaisante en espérant que rire sur ce sujet fera passer plus facilement la pilule, mais au fond, j'suis juste presque dépité d'être dans une telle merde. J'aurais pas des millions non plus, mais vu tout ce que l'autre conne m'a bouffé comme fric pendant des années, ça risque bien d'être quelque chose, quand mon compte en banque va se remplir encore. J'aurais au moins de quoi subsister le temps de trouver un autre taff.
Sujet: Re: heaven upside down | brookcha Jeu 7 Mai 2020 - 23:26
« Elle parle, elle parle, mais jamais elle ose v'nir toquer à la porte », lâches-tu la tête dans le congélateur à la recherche d'un truc qui pourrait faire l'affaire, t'as pas de glace, toi, t'as presque rien chez toi. Chez toi, enfin, si on peut décrire la caravane comme ça. Tu lui as toujours fait peur à la voisine, peut-être que tes regards noirs et le peu de fois que tu lui as souris a contribué à nourrir cette peur, ou c'est peut-être ton sale caractère qui n'aide en rien. Peu importe, t'en as rien à chier, t'as pas plus envie qu'elle de sympathiser, y'a rien qui t'intéresse dans ce parc de caravane, plus depuis que Isahia l'a quitté. Près de Sacha, tu reprends une respiration plus normale, comme si loin de lui y'avait pas de vie possible, plus de bonheur possible. Il te nourrit, c'est comme ça, malgré tout. Il commente vos ébats, t'as toujours les yeux rivés sur le plafond gris de la caravane, tu ris au travers de la fumée, putain qu'est-ce que t'aimerais que ce soit du canna, là, que tu fumes. T'en as très certainement qui traine sur la table basse dans le salon, mais faudrait que tu te relèves pour l'atteindre et là, tes jambes en peuvent plus vraiment d'être debout. « T'as jamais été sexe vanille, pourtant », fais-tu remarqué en tournant finalement ton visage vers lui. « Si c'est c'que tu voulais, fallait en appeler une autre. » Mais tu sais qu'il ne veut que toi. C'est juste pour l'énerver un peu plus, avant de l'appeler Frankenstein en raison de sa tronche enflée. « Parce que tu veux plaire à une autre maintenant ? », soulignes-tu en le regardant se redresser. « La prochaine fois, tu t'branleras. » Tu roules les yeux, t'enfonces dans les draps pour finir ta clope allongée. T'es pas fâchée, t'es pas en rogne, du moins pas pour ça, ça c'est juste votre façon d'vous taquiner. Si t'es en colère, c'est parce qu'il aurait pu y laisser sa peau pour un connard qui n'en vaut même pas la peine. Rapidement, la caravane s'embaume d'un mélange de fumé et de brise du vent, ton corps nu frissonne, fait durcir tes mamelons, mais t'y portes aucune attention, ton esprit est ailleurs, dans un endroit bien plus doux de tes pensées, où y'a ton roi et toi, seuls, sans tous les problèmes qui peuvent vous tomber dessus. Mais cette pensée est rapidement balayée quand il se met à parler de l'idée que t'as eue, de baiser plutôt que de crever les pneus de la voiture de son ex-meuf, celle qui a subi tes foudres plus d'une fois. Crever ses pneus, c'pas la première fois que tu y penses, tu l'as fait un nombre incalculable de fois, sans remords même, mais là, c'est pas la solution. Tu le sais, parce que leur dispute, là, elle implique les enfants et l'opinion de Sacha concernant ceux-là, elle a changé. S'il l'avait fait, crever les pneus, avec sa tronche de merde, on aurait pas hésité à l'embarquer sans même avoir de raisons. C'est l'injustice pour les gens comme vous. Même chose pour la bagarre avec Vass. « Tu crois ? » Tu te permets de rire à sa réplique, redresse pour mieux le regarder, le bleu de tes yeux se noie dans les siens. « J'crois que tu seras jamais réellement rassasié et que tu chercheras la merde partout où on ira. » Tu le connais mieux que personne, tu sais qu'il saura jamais se ranger complètement. « Mais Vass, il en vaut pas la peine. C'est un déchet, un pauvre mec jaloux de ce qu'on a, toi et moi. » Tu cherches enfin son visage, vint poser tes lèvres sur les siennes, rapidement parce que t'as l'impression de lui faire mal, mais juste assez longtemps pour qu'il comprenne que tu l'aimes, lui et sa folie. Mais quand il parle avec insouciance, tu te recules, retires la main froide qu'il a posée sur ta cuisse, et soupires. « Ça te fait rire de perdre ton job et d'être convoqué au tribunal ? » Tu te lèves, attrapes ton short de jean que tu enfiles sans mettre de culotte, tu sais plus où est ton string de toute façon. À tâtons, tu retrouves ton débardeur, l'enfiles pour couvrir ta poitrine toujours nue et regagnes le canapé où tu te roules un joint. Fuck, t'as besoin de plus fort qu'une clope, là. « Ça me fait pas rire, Sacha. »
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Sujet: Re: heaven upside down | brookcha Ven 8 Mai 2020 - 18:17
heaven upside down
« Non, j'préfère le chocolat. Noir. Intense. » Petit sourire alors que je te regarde encore. Tu me connais mieux que personne. J'aime pas quand c'est doux, j'vois pas l'intérêt, ça me fait chier et j'me fais chier. C'pour ça aussi que j'reviens toujours vers toi. Tu donnes sens à ma vie. C'vrai que la vanille, j'en ai jamais voulu. D'ailleurs, j'sais pas d'où tu me sors toujours cette expression, mais j'aime bien quand c'est toi qui la dit. J'vois dans les yeux toute l'intensité de ce qu'on vit quand on est ensemble, de ce qu'on a vécu ce soir, tu me provoques presque de me jeter encore sur toi, si j'avais encore de l'énergie. Mais là n'est pas le sujet. J'ai eu ma dose, et j'suis rassasié de ce côté-là. J'oublie pas qu'il faut que j'te dise des trucs. J'suis tracassé, j'sais même pas par où commencer alors forcément, j'change de sujet, j'essaie de penser à autre chose, en vain. J'grimace même quand tu me dis que j'aurais dû aller en voir une autre. Te fous pas de moi. T'as pas envie de ça et moi encore moins. « C'chiant de se branler. C'est mieux quand c'est toi. » Pour n'importe qui d'autre, j'e serais sûrement pris des claques pour avoir dit ça. Mais c'est vrai, j'prends plus de plaisir quand ce sont tes doigts plutôt que les miens. Y'a que toi qui sait comment t'y prendre avec moi. Les autres, elles savent pas faire. Pas que j'ai essayé entre temps, non, mais j'compare par rapport à avant. J'me rends compte que j'en avais strictement rien à faire. J'voulais tout contrôler, tout dominer. « J'cherche pas la merde. » Là t'as le droit à ma moue de mécontentement, mais on sait tous les deux que t'as raison. J'crois que c'est ancré dans mon caractère, j'ai besoin de foutre la merde, p't'être parce que comme ça on me remarque, j'sais pas. J'suis trop sur la défensive, et j'me fous. Ouais c'est ça, j'me fous de pas être correct, qu'on me regarde de travers partout où j'passe. C'est moi, un point c'est tout. « J'serais jamais rassasié de toi surtout. » Ton baiser est délicieux, j'en redemanderais presque. J'replace juste aussitôt la glace sur mes lèvres, parce que le froid calme la douleur qui commence à transparaître. J'suis pas sûr en revanche que Vass soit jaloux de nous. Ou alors, j'le connais mal. Sérieux, mon cousin il s'en fout de de tout ça. Lui, il passe son temps à droite à gauche, mais j'l'ai jamais vu aspirer à se caser, et j'suis pas sûre de le voir aspirer à ça un jour. J'te contredis pas, j'veux pas te fâcher. Même s'il m'a tapé sur les nerfs, il reste de la famille, et il m'a tiré de la merde autant de fois que j'l'ai fait pour lui. C'est la première fois qu'on se tape sur la gueule, va en falloir du temps avant qu'on passe à autre chose, mais j'espère qu'on le pourra, et j'espère que j'comprendrais un jour pourquoi il a réagi comme ça avec toi. Pour moi qu'il dit l'avoir fait, mais j'comprends pas. De toute façon, j'suis plus à ça près. J'grimace et je laisse le sac de pois sur le lit quand j'te vois te lever et t'habiller. Merde, j't'ai vexé ? Je soupire et j'hausse les épaules. « C'est qu'un job, j'en trouverai un autre. » J'y crois pas à ça. Même si j'en trouve un, ce sera quoi ? J'ai pas les compétences pour d'autres jobs que c'lui ci. J'me lève à mon tour et je cherche mes fringues quelques minutes, mais j'trouve plus mon froc. J'enfile juste mon pantalon et j'reviens vers la cuisine avec la poche de surgelés que j'remets au frais. J'tique un peu quand j'te vois rouler un joint. « J'croyais que t'avais arrêté d'en fumer ? » J'me serre un verre d'eau au robinet que j'vire d'une traite. Maintenant que j'suis dos à toi, j'ai l'impression que c'est plus simple pour moi de balancer les choses, j'ai moins peur du jugement. « C'est à cause de Mildred. » Mais à peine j'ai fini ma phrase, j'me retourne pour te voir, pour savoir quelle réaction tu vas avoir. J'parle pas souvent de mes gosses, la dernière fois que j'l'ai fait c'est aussi parti en couille. Parce que Legan, j'm'occupe bien d'elle, et que j'lui ai parlé de toi. Même si c'est qu'une gamine, elle comprend les choses. « C'est pas mon fils. » J'crois que l'expression de mon visage a changé, j'me sens un peu plus tendu. « P't'être que Legan l'est pas non plus. J'attends qu'on me dise. » Dire que j'me suis fait chier pendant des années à rester avec ces deux nanas à cause des enfants, parce que j'pensais sincèrement que j'étais fait pour être père. J'peux pas croire que Legan soit pas ma fille. J'peux pas y croire, pas après tout ce qu'il s'est passé dans cette baraque. Ce serait comme m'arracher une part de moi. J'ai mis du temps à en prendre conscience, mais j'aime être père. Quand j'repense à tous les sourires que j'ai pu lui donner, malgré sa mère. Quand j'pense à tout ce que j'ai fait pour en arriver là. Tout ça pour qu'on me dise que j'ai été dupe depuis le début. J'peux pas y croire.
Sujet: Re: heaven upside down | brookcha Dim 10 Mai 2020 - 6:16
Sexe vanille, tu sais pas d'où ça vient. C'est juste que c'est doux, la vanille. Typiquement blanc, typiquement moins agressant que le cacao pur, noir, aigre et amer. Tu sais pu d'où elle vient l'expression, peut-être de ton passé hasardeux avec les mecs, peut-être même de ta première relation sexuelle, pas très douce, où le mec t'avais dit que ça ne se passerait pas comme dans les contes de fées et de princesses, que t'aurais sans doute l'entrejambe en douleur et tu atteindrais pas l'orgasme la première fois, quel romantisme. T'façon, à cette époque de ta vie, le romantisme t'en avait rien à chier. Tu voulais seulement te faire remarquer, avoir de l'attention, parce que t'en avais jamais eu avant, parce que t'avais que le souvenir de la petite gamine de trois ans abandonnée et que c'était comme ça qu'on te décrivait partout. T'avais envie d'être une autre, à cette époque-là. Aujourd'hui, c'est différent. Et même si quand ça devient trop niais, trop fleur bleue pour toi, tu t'empresses de faire foirer le truc, il est vrai que les petites attentions semi-romantiques de Sacha te plaisent. Ce qui te plait, c'est qu'vous êtes vous au travers des moments de tendresses. Toujours un peu bestial dans vos douceurs, parfaite symbiose. T'as les draps qui t'enveloppent presque le visage, le dos encore humide, la peau moite de vos ébats, la clope au bord des lèvres, c'est la belle vie, baiser et fumer, quoi demander de mieux ? Mais c'est le calme avant la tempête, tu sais que les soucis s'en viennent, qu'il va falloir adresser les éléphants dans la pièce à commencer par la tronche de ton homme, qui est plutôt difficile à ignorer. Et ça commence déjà. « Fallait y penser avant alors », dis-tu en haussant les épaules, laissant sortir ta jalousie inoffensive puisqu'entre vous c'est plutôt de l'énervement volontaire plus qu'une réelle crise. T'as aucune raison de lui en vouloir pour le coup, c'est toi qu'il est venu voir alors qu'il a merdé. Toi et pas une autre. Enfin, encore heureux, c'est signe que ce que t'as dit, l'autre soir, c'est pas entré dans l'oreille d'un sourd, qu'il a compris le truc, qu'il va faire des efforts. Et pour le coup, c'est vrai que ça te fait plutôt plaisir. Puis, t'as une certaine satisfaction de savoir qu'il a pas foncé sur Effy plutôt que toi pour soulager ses frustrations, qu'il a préféré te baiser que de massacrer des voitures. Bon, ce que tu sais pas c'est qu'Effy, même s'il avait voulu la voir, elle aurait pas pu honorer ce rôle de là où elle est, l'hosto et tout. Mais ça, c'est un détail non ? Faut pas te faire du mal avec ça, Brooke, faut que tu fasses confiance à Sacha quand même. Il dit qu'il cherche pas la merde, ça te fait rire. Tu t'étouffes même presque avec ta clope, la fumée sort dans tous les sens, par ton nez, par ta bouche, si ça aurait pu sortir par tes oreilles, ça l'aurait fait. « Fais-le à d'autres », tousses-tu en riant. « J'te connais mieux que personne, j'te connais par coeur. Merdier, c'est ton deuxième prénom, juste après Faust. » Clin d'oeil moqueur alors que tu sais pertinemment qu'il déteste ça. Évidemment, tu veux le faire rager, ça t'amuses de le voir réagir, au même titre qu'il se marre de te voir péter un câble pour rien. Et pour lui montrer que tu l'aimes, tu poses tes lèvres contre les siennes dans un baiser qui réfute toute idée que lui et toi c'est bidon. Vous deux, c'est plus fort que tout, plus que la vie. Tu le lâches pas, même s'il aime merder. Évidemment que Vass est jaloux de vous deux, sans quoi, comment tu justifies sa réaction ? Il sent qu'il perd son cousin, son meilleur allié, pour une fille, alors que lui il arrive pas à se caser. Ça saute à l’yeux qu'il s'en mord les doigts, c'est une réaction typique de la jalousie. Et s'il lui demandait, il dirait non, Vass, qu'il ne jalouserait jamais une personne aussi répugnante que Brooke. Bah, ouais, ça c'est le genre de réaction d'une personne jalousie, le genre de réplique qu'on dit pour se justifier alors qu'on a tout faux. Mais il répond rien, Sacha. Ça te fait hausser les sourcils, depuis quand il évite de parler pour pas te faire gueuler ? Depuis quand il prend des pincettes avec toi ? Ça te plait pas, ça, mais alors là pas du tout, presque autant que la suite quand il se met à rire de la perte de son job. C'est pas drôle. Le cabaret, après toi, c'est toute sa vie. Ça n'a rien d'une blague. Tu sais ce que ça représente pour lui. Alors qu'il s'en moque, ça te met en rogne. Il se fou en l'air pour des raisons que t'ignores encore et ça ne te plait pas. Tu te lèves, t'habilles à moitié, fuck les sous-vêtements, tu les trouves pas et t'en as pas réellement besoin pour ce que tu veux faire, soit consommer. Ça te calme, ça t'a toujours aidé. Sacha se lèvre, avise le joint que tu te roules, tu soupires. « J'ai arrêté l'héro, j'ai jamais dit que j'arrêterais le canna en plus. » Une chose à la fois, d'abord. Pis, de toute façon, du canna, t'en fumes depuis tellement longtemps que ça fait partie de toi. Y'a que dans ta période Cirkaös que t'en consommais moins, et moins c'est pas pas du tout, c'est moins. Pas parce que c'est mauvais pour les artistes ou quelque chose du genre, non, ça tu t'en fiches, t'as jamais été une athlète comme les autres, c'est parce que tu pouvais pas en trainer des grosses quantités sur toi, ça passe pas aux frontières. C'est tout. Tu termines le joint en léchant le papier à rouler, scelles ton sillon et l'allumes sans attendre. S'il en veut, il sait qu'il peut venir t'en voler une bouffée. Mais il reste dos à toi, prononce un nom qui sonne dur dans son vocabulaire. Chaque fois qu'il parle de ses gosses, ça part en couille. Soit à cause de ses exs, soit parce que t'es pas d'accord avec la façon dont les choses se passent. T'es septique, tu lèves un sourcil alors qu'il se décide à te scruter, enfin. T'as envie d'lui dire quoi encore ? Mais tu dis rien. T'attends. Et quand il lâche la bombe, t'as juste une envie, c'est de te rouler un second joint. « Putain, c'est de la bonne, j'crois que j'hallucine déjà », lâches-tu en soufflant la fumée. Mais Sacha rigole pas, son visage est tendu. « Oh non, tu me fais pas une crise ou j'sais pas là », demandes-tu en te levant pour t'approcher. Merde, il va pas te faire un coup du genre à le ramener à l'hosto, non ? « Tiens. » Tu lui tends le joint, ça le détendra. T'attrapes un vieux beignet qui traîne sur le comptoir, il est sec mais t'en as rien à foutre, le canna ça te donne faim et le stress aussi. « J'te l'ai toujours dit que c'était des connes qui profitaient de ta bonté, mais y'a personne qui me croit. Moi on pense que j'suis la pute de service, que ce que je dis c'est de la merde. Bah, n'empêche que j'avais pas vraiment tort. » Mais ça ne doit pas l'aider de t'entendre dire ça, tu te tournes vers lui, attrapes son regard. « Legan c'est ta fille, y'a pas de putain de doutes. Elle a tes yeux, ça se voit. » L'autre, le fils, Sacha a toujours dit qu'il avait eu plus de mal avec lui, que le courant n'avait jamais passé. Tu le dis pas, mais au fond c'est sans doute pour ça. « On va la raser la connasse, on va la dépouiller. Elle aura jamais vu ça », continues-tu en serrant ta main dans la sienne. Tu rattrapes le joint, putain t'en as besoin. Et parce que tu sais qu'il a besoin que tu lui rappelles, tu viens lui murmurer : « J'suis là, moi. » Et peut-être que des enfants, tu lui en donneras au fond. Ça ne remplacera pas ce qu'il a perdu, mais ça pourrait peut-être lui faire un bien quelconque.
Spoiler:
j'ai exagéré... 1388 mots...
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Sujet: Re: heaven upside down | brookcha Lun 11 Mai 2020 - 14:28
heaven upside down
J'suis né avec l'épée de Damoclès au dessus de la tête, de toute façon. La merde, je l'attire même sans le vouloir, et ça fait bien longtemps que j'en ai plus rien à foutre. C'est comme quand on est maudit, d'abord, on se plaint, on se demande pourquoi ça tombe sur nous et pas sur un autre, et avec le temps, on finit par accepter ce dessein et on le laisse foutre nos vies en l'air. Parfois, ça me fait chier d'en être arrivé là. J'sais qu'avec mon casier judiciaire, suffirait d'un mauvais pas pour que ce soit fini pour moi, pour que j'sois jugé et que j'finisse en taule. Même si j'me force de plus en plus à faire de bonnes actions à côté, les mauvaises ne seront jamais effacées. Elles sont là, et elles y resteront pour me suivre jusque dans ma tombe. J'imagine que c'est vieillir qui me fait cet effet-là. Quand j'étais qu'un ado, j'le faisais surtout parce que j'avais hérité de la connerie de la jeunesse. Plus tard, j'l'ai fait parce que ça me donnait l'impression de me différencier de mon père, et au final, j'le fais aujourd'hui parce que j'me suis habitué à tout ça. J'te jure que ça me fait chier, tous les jours. Pour toi, j'ai envie de changer, et en même temps, on sait tous les deux que ce sera pas possible. J'continuerai toujours à lever le poing quand on me fera chier, et quand tout sera trop calme dans ma vie, j'trouverai toujours le moyen de tout foutre en l'air. Le problème, c'est que maintenant que j'suis avec toi, amoureux de toi, c'est comme si j'marchais constamment sur un fil et qu'au moindre faux pas, j'foutrais tout ce qu'il a entre nous en l'air. J'suis désolé qu'mon deuxième prénom soit Merdier, mais j'crois que c'est foutu pour que ça change. Et c'est quand tu me fais réaliser que j'suis con à faire les choses dans cet ordre que j'me rends compte que j'ai de la chance de t'avoir. Même si tu pètes des capables autant que moi, t'as plus la tête sur les épaules que j'l'ai jamais eue. Même si tu crois être impatiente, j'crois que t'es la nana la plus patiente pour me supporter autant. J'pensais pas qu'une telle femme existait sur Terre, mais tu me prouves tous les jours le contraire. « J'ai rien dit, tu fumes du canna si tu veux. » Tant que t'as arrêté de te piquer, ça me va. J'ai déjà l'impression que t'as repris des couleurs par rapport à la dernière fois. J'me souviens quand j'suis revenu te voir sur scène, ce jour-là, j't'avais pas tout de suite reconnue. T'étais carrément une autre. Mais là, tu redeviens toi, tu reprends tes droits sur ton propre corps et rien que pour ça j'suis fier de toi. Sauf que toi, tu risques de pas l'être. Si j'gagne du temps, c'est pour une bonne raison. Puis au final, cette raison, cette vérité de merde, j'te la balance parce que si tu me vois tourner autour du pot, j'vais te gonfler et tu vas juste avoir envie d'me gueuler dessus. J'veux pas paraître faible en disant tout ça, j'te jure. J'rigole pas, j'bouge pas quand tu dis que t'hallucines. J'déconne pas, et j'crois que tu le comprends quand ton regard croise encore le mien. Une crise ? P't'être bien, j'arrive plus à savoir ce que je ressens vraiment, heureusement que t'es là pour les lire avant moi. « C'est bon, j'vais pas faire une crise, ça va. » Mais non ça va pas. J'supporte pas cette situation, j'sais plus quoi penser. J'ai tout fait pour que ce gosse me supporte, pour qu'il essaie de m'aimer un peu plus comme Legan le faisait, mais ça a toujours foiré, sa mère était plus forte derrière. J'prends ton joint et j'le cale entre mes lèvres, j'aspire une première taffe avant de laisser la fumée remonter devant nos visages, une fois, deux fois. Le goût, l'odeur, ils me donnent l'impression de retrouver un vieil ami, mais j'en abuse pas trop parce que j'sais pas dans quel état j'pourrais finir. J'suis en train de tout perdre. Et quand j'récupère ce que j'ai perdu, c'en est une autre qui m'est enlevée. J'sais plus quoi penser. J'voudrais vivre bien, j'voudrais que ce soit un peu plus stable dans ma vie. « Je sais que t'avais raison. J'l'ai toujours su. Mais tu me connais, j'suis trop con, trop égoïste, la seule personne que j'voulais croire c'était moi-même. » J'sais même pas comment je fais pour penser ça et pour le dire à voix haute. J'l'aurais jamais fait avant, les temps ont changé. Et puis c'que tu me dis, c'est bizarre, mais ça me fait sourire, ça me rassure. Ouais, j'ai le sentiment moi aussi que c'est ma fille. Y'a pas de doute là-dessus, j'le ressens quand j'la vois, et ce sentiment il me fait drôlement du bien. « Tu sais, ça fait un mois que j'ai pas revu son regard. » Ses yeux aussi bleus que les miens, et tellement plus vivants. Quand tu serres ma main, j'me sens déjà un peu plus vivant. J'fume encore un peu, j'espère que ça va pas me déglinguer le cerveau. J'te le laisse ensuite et j'te regarde, alors que je tends le bras pour le passer autour de ta taille, pour te rapprocher de moi. « J'ai envie qu'elle regrette. » J'me confie à toi, parce que j'sais que tu me comprends. J'viens embrasser tes lèvres, vite fait, puis j'te laisse finir ton beignet, mes doigts courant le long de tes hanches. « J'm'en fous de perdre un fils si je t'ai toi. » J'ai le cœur en vrac quand t'es près de moi. Et les idées aussi. J'ai envie de te murmurer que je t'aime. J'ai envie que ça revienne comme avant. J'me rapproche encore de toi, j'te serre contre moi, j'ai pas envie que t'en reparte, plus jamais. J'veux pas revivre la même chose. Et j'm'en fous aussi si j'ai pas de boulot si j't'ai toi. « J'veux que tu sois là, tout le temps et toujours. » M'en veux pas de te dire ça maintenant, alors qu'on sait même pas si on est vraiment ensemble ou si on va merder comme avant. Mais j'ai trop envie que tu le saches. « J'ai été trop con. J'ai été trop con de pas voir qu'elle me menait en bateau et j'ai été beaucoup trop con avec toi. T'as toujours eu raison. » Je pousse un soupir, et j'm'écarte un peu, juste pour que tu m'éblouisses de tes mèches rousses. J'sais même pas comment j'ai pu faire tout ça et te pousser à partir, te pousser à me détester. Si, j'sais pourquoi j'étais comme ça. J'avais la trouille putain. J'arrive pas à assumer qui je suis. J'avais peur aussi de te montrer qui j'étais. Mais tu l'as vu avant moi et tu m'as ouvert les yeux. J'te suis reconnaissant et j'suis fier de toi aussi. T'es la femme la plus forte que j'ai jamais rencontrée.
Sujet: Re: heaven upside down | brookcha Mer 13 Mai 2020 - 23:09
Tu les as jamais senties ces deux putains, à tourner autour de lui alors que leur histoire était terminée depuis longtemps, à chercher à vos éloigner parce qu'elles elles ont pas réussi à mettre le grappin sur lui. Mais Sacha il est sauvage, y'a personne pour le capturer, personne pour le mettre en cage, personne pour l'emprisonner. Pas même toi. Au fond, t'avais raison de pas les sentir, elles cachaient gros, profitaient de sa vulnérabilité parce qu'au fond, il est fondamentalement bon, Sacha, et qu'il culpabilisait, sans vouloir l'avouer, d'avoir foutu ces deux nanas-là enceinte, en même temps. Alors pour le coup, c'est lui qui souffre de cette bombe, c'est lui qui tombe de haut et c'est lui qui est sur le bord de la crise de nerfs. Là, t'es en alerte, tous tes sens sont aux aguets, tu guettes, voir s'il va pas faire une de ces crises qui nécessite l'intervention de gens plus habiles que toi dans ce domaine-là. Il te dit que non, mais t'es pas pour autant complètement confiante que ça arrivera pas, tu t'approches de lui, lui offres le joint, c'est bien la seule chose que tu connais qui pourrait le calmer, ça et le sexe, mais pour cette seconde option, vous êtes trop HS, à force t'aurais le vagin irrité, y'a des limites. Le canna, ça a son effet, sur toi ça fonctionne toujours. Il hésite pas à le porter à ses lèvres, t'as l'impression que ça fonctionne, tu le sens plus détendu, assez pour qu'il continu à te parler du moins, pour qu'il avouer que t'avais raison et que toutes ces fois où t'as crevé leurs pneus, au fond, t'avais raison. Bon, il l'a pas dit comme ça, mais c'est ce que tu interprètes de ses dires et ça te va. « T'es pas égoïste, t'as fucking payer pour elles alors que clairement une des deux profitait de toi tout ce temps-là », soupires-tu, le beignet presque terminé, t'en aurais voulu un deuxième, mais y'en a plus. « Les gosses, ça amène que des embrouilles », avoues-tu comme le fond de ta pensée. C'est un peu en écho à ce qu'il dit, mais aussi à ce que toi t'as vécu. Toi aussi t'étais une embrouille pour tes parents, à un tel point qu'ils ont tous les deux foutu le camp. Y'a pas une histoire possible où les gosses sont pas des boulets de forçat, ils servent à tirer vers le bas. Même sa fille, celle que t'es convaincue qui est de son sang, elle lui fait du mal sans le savoir, parce qu'en son absence il devient perdu. Tu réponds pas, tu sais pas quoi dire dans ces temps-là, t'aurais envie de dire que c'est pas grave, qu'il a pas besoin d'elle, mais c'est faux, à ton grand désespoir. Il a ses bagages, Sacha, un enfant qui, malgré tout, fait partie de sa vie. Ça t'enchantes pas, mais tu savais en te remettant avec lui que c'était ça, maintenant, son quotidien, parce qu'il avait décidé de reconnaître sa paternité. Ça t'embête, ouais. Ça te fait chier même. Mais qu'est-ce que tu peux y faire ? Tu serres plutôt sa main. « J'te jure qu'elle regrettera. » Vous allez la faire payer. Elle et l'autre connasse qui se dit mère de ta fille, parce qu'elle se barre quand elle en veut plus et te la laisse, mais te l'arrache quand elle revint. Les deux connes, elles vont pas y croire à quel point vous allez vous battre pour qu'il retrouve un semblant de vie. Il te serre contre lui, ça réchauffe ta peau et ça te fait du bien, t'as toujours aimé qu'il soit tactile avec toi, c'était mieux que les mots parfois, même. Ça parle sans avoir à dire les choses. Tu pars pas, tu restes, tu l'écoutes même s'il entre dans une phase qui lui ressemble pas trop, un Sacha trop doux envers toi. Mais tu dis rien, parce que tu penses que c'est l'énervement qui redescend et qui le contrôle là, ça et sans doute le mélange de cachet et de canna. « La seule chose que je te reproche, tu la connais déjà. » C'est Effy, mais tu ne le prononces pas parce que t'as pas envie de briser le moment, de mettre encore plus d'ombres sur vos têtes alors que ça fuse de partout. « Ça et peut-être de foutre ton job en l'air à cause de moi », ajoutes-tu en terminant le joint et en balançant le bout dans l'évier.
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Sujet: Re: heaven upside down | brookcha Dim 17 Mai 2020 - 19:03
heaven upside down
Non, j'suis vraiment égoïste, j'arrive pas à croire que j'puisse être quelqu'un de bien. Regarde, j'avais envie de leur péter la gueule tout à l'heure, j'ai toujours envie de leur crever les pneus et de les plumes jusqu'au dernier centime. J'suis qu'un pauvre con. Vraiment, et j'me fous bien de leur bonheur. J'l'ai pas fait pour elles, de toute façon, j'l'ai fait pour les gosses. Parce que merde, j'les aime quand même ces deux têtes de pioche, même celui qui était censé être mon fils jusqu'à aujourd’hui. P't'être que ça va changer. Si j'l'aimais bien, c'était parce que j'croyais être son père légitime. Quel con. J'suis sûr qu'elles ont abusé de moi plus d'une fois. Toutes ces fois où je rentrais saoul comme un cochon, ces fois où j'ramenais des nanas dans mon pieu juste pour les faire chier vu qu'elles étaient dans la pièce du dessous, et toutes ces fois où j'ai baisé dans la cuisine sous leur nez, juste pour les emmerder. Parfois, y'avait les gosse. J'les voyais pas arriver, ils savent être discrets, surtout Mildred. J'suis sûr que c'est sa mère qui l'envoyait, à chaque fois. A chaque putain de fois elles trouvaient le moyen de me faire encore plus chier que moi. Alors quand c'était comme ça, j'étais pire, j'sortais les couteaux, je tapais dans tous les murs, j'me droguais sur la table du salon, et j'branchais ma guitare électrique à trois heures du matin. Toutes ces fois, j'ai été con, et j'ai été putain d'égoïste. J'voulais qu'elles se rendent compte que putain, elles pouvaient pas m'avoir. Et elles, dans mon dos, toujours à se foutre de ma gueule, hein, toujours à préparer le prochain plan pour me faire tourner en bourrique. C'était y'a quoi, deux ans et c'est comme si c'était hier. Si elles ont fait ça, c'est uniquement parce qu'elles avaient plus rien à tirer de moi. Et en même temps, j'comprends pas, parce qu'elles savent qu'elles seront obligées de me refiler du fric. Ouais, t'as raison, les gosses, ça apporte que des emmerdes, mais surtout ceux des autres. J'suis sûr que le père de Mildred, elles ont continué à le voir, à le fréquenter. D'ailleurs, ça peut être n'importe qui, et j'ai le sentiment que j'le connais, que c'est l'un de ceux qui sont déjà venus dîner avec elles à la maison. « Même si ça apporte des emmerdes, tu peux pas t'empêcher de les aimer quand même. » Fin ça, ça dépend pour qui. Je pince les lèvres, j'me souviens subitement que toi t'as pas connu ça et je m'en veux si j'te refais penser à ta mère. J'sais que ça, ça vaut p't'être pas pour toi. Putain, quel con d'avoir dit ça. « Le problème, ce sont pas les enfants, ce sont les parents. » Ouais, c'est ça, en fait. Ça y'est, j'crois que le canna commence déjà à faire effet, avec la fatigue et les médocs, j'suis foutu, dans une heure je pionce comme un loir. Sauf que j'veux pas pioncer, j'ai d'autres choses à te dire, j'voudrais qu'on reste encore ensemble debout à discuter toute la nuit. Tu vas me prendre pour un dingue, mais j'avais une autre idée derrière la tête en venant ici. Tu vas me détester. « Ouais, elle regrettera. » C'est tout ce que je peux dire. Pas que m'en foute, non, tu peux pas savoir comme ça me fait du bien que tu sois de mon côté et que tu tentes de me réconforter dans mon malheur. Et oui, je sais ce que tu me reproches, mais j'veux pas en parler, parce que j'sais qu'on va encore s'engueuler. Je souris comme un con, j'en peux plus de ces émotions contradictoires qui coulent dans mes veines. Calme, agacement. Haine, amour. Y'a rien qui va, tout est contradictoire, j'suis plus le même. J'voudrais juste avoir envie de tout défoncer, pousser une crise pour que ça aille mieux, mais c'est pas le but. C'est pas ce que je veux, j'sais plus ce que je veux d'autre que toi. Alors m'en veux pas si je m'écarte de toi quand tu me reproches de foutre en l'air mon job. J'me referme comme une huître, parce que j'veux pas que tu me pousses à faire le show avec une autre. J'ai l'impression que c'est inévitable, pourquoi ? J'serais jamais aussi bon avec une autre qu'avec toi. J'serre les dents, et j'me retourne, je tends le bras pour attraper un verre que je remplis d'eau au robinet avant de le finir d'une traite. « T'étais sérieuse quand tu voulais que j'prenne une autre assistante ? » J'pose le verre et j'tourne la tête vers toi alors que j'viens m'asseoir sur la banquette de la table, l'air sérieux. Tu serais pas jalouse ? T'aurais pas juste envie de la défoncer à chaque fois que je lui prendrais la main pour saluer le public ? A chaque fois que j'devrais m'isoler pour lui apprendre ce que c'est que d'être sur la roue à ta place ? J'peux pas croire que tu me laisserais faire tout ça. « J'veux racheter le cabaret. » Je sais que ça sort de nulle part, j'ai même pas le fric et la banque dira jamais oui. Mais avoue, ce serait bien, non ? Y'aurait tout à refaire. J'en aurais plus rien à faire qu'on me vire, puisque j'serais mon propre patron. « Si j'le reprends, il pourra plus me virer. J'aurais un boulot, et tu reviendras bosser. Tu devrais même le racheter avec moi, babe. » Trop d'entrain d'un coup dans ma voix, peut-être trop de paillettes dans les yeux aussi. Putain de canna, j'dois avoir l'air complètement con et jamais tu voudras que j'fasse ça.« T'imagine, nos noms sur la devanture ? » Comme avant, mais en mieux. Et comme ça, p't'être que tous les deux, on pourra reprendre la place sur scène qui nous revient. La seule condition, c'est que tu le fasses avec moi. J'aurais besoin de toi, j'y arriverais pas tout seul. Et ça nous donnerait l'occasion de nous voir plus souvent, et toi, t'auras plus à avoir des emmerdes avec les dealeurs du quartier, t'auras plus à postuler dans des cafés, t'auras plus à garder des chiens de mecs crasseux qui ont la flemme de se lever de leur canapé.
Sujet: Re: heaven upside down | brookcha Jeu 4 Juin 2020 - 6:46
Tu pourrais lui interdire de prononcer une nouvelle fois ce mot, égoïste, si seulement tu l'entends à nouveau, s'il ose le reprononcer. Ça sonne faux, mauvais, quand il prétend ne pas avoir une once de bienveillance. Il le sait pas, mais il est bon, Sacha. Fondamentalement bon. Parce qu'après toutes les conneries que ces putains d'exs on fait, jamais il t'a laissé t'en sortir quand tu répliquais. Quand t'as crevé leurs pneus, il t'a engueulé. Si t'avais le malheur de parler en mal d'elle, il prenait leur défense alors qu'elles lui ont fait vivre la misère. Et à présent qu'elles se sont bien moquées de lui, il est encore là, Sacha, pour les gosses, il pleure presque l'enfant qui n'est pas le sien, lui qui a donné corps et âme pour qu'il l'aime. Au fond, il n’aurait jamais dû s'investir, c'était même pas le sien. Et les gosses, ça sert qu'à faire du mal. Rien d'autre. Et à faire des emmerdes, aussi. Il réfute, propose que malgré tout ça, tu peux t'empêcher de les aimer, ces mômes. Tu souris et ris jaune. « Ouais », fais-tu en haussant les épaules. C'pas le cas de tout le monde. Genre ta mère. Tu sens qu'il se rend compte de la connerie qu'il a dit, parce qu'il tente de se rattraper en parlant des parents. C'est mignon, mais, vraiment, il n'a pas à faire ça. Tu le sais bien que ton enfance a été maudite, c'est la vie, qu'est-ce que tu peux faire d'autre. Pleurer encore plus sur ton sort ? Ça servirait à quoi ? Elle s'est toujours fichue de toi, ta mère, et c'est certainement pas aujourd'hui qu'elle penserait à s'occuper de toi. Elle t'a en horreur, comme si t'avais gâché sa vie en venant au monde. Tellement qu'elle a voulu te tuer, en octobre dernier, engageant un tueur à gages pour faire en sorte que tes jours ne viennent plus hanter les siens. Pas de bol pour elle, t'as pas succombé aux blessures d'une balle. « T'es en train de me dire que t'es le problème ? », décrètes-tu plutôt que d'adresse ta propre maternelle. C'est plus facile de parler de lui que de ton enfance, t'es même pas certaine que t'as dit à Sacha pour Eve, pour le tueur, pour tout ça, y'a tellement de choses qui se sont passées et qui vous ont éloignés. Peut-être que s'il savait, il comprendrait quelques-unes de tes réactions. Mais là, c'est pas de toi qu’il est question. C'est de lui. De lui et ses problèmes. Toi, ça sera plus tard. Et y'a pas que les problèmes de ménage et de gosses dans sa vie, y'a aussi ceux du cabaret. Le cabaret, c'est sa vie. Plus que la tienne. Il y mourrait. Il s'y marierait. Mais tout ça, ça semble être envolé, sous prétexte qu'il ne peut travailler avec une autre que toi. Bordel, il est en train de tout foutre en l'air pour des caprices, et ça te purge. Tu manques pas de lui dire ta façon de penser, qu'il fou sa vie en l'air parce que toi, toi t'as choisi de plus performer. Y'a trop de souvenirs reliés au cabaret, trop de votre amour qui fait encore mal, trop de votre passé, du temps où tu portais sa bague à ton doigt. Y'a tout ça, mais y'a Jackson, aussi. T'as fait une promesse, une promesse que tu ne te vois plus briser. Pas alors que tu l'as retrouvé. Lui et toi, sur scène, un jour. Si t'as à retourner faire des étincelles devant un public, il faut que Jackson puisse briller avec toi aussi. Sinon, plutôt mourir promeneuse de chien que de remonter sur une scène et de le perdre à nouveau. Et ça, avec Sacha, ça ne sera pas possible. Tu le sens déjà, sans avoir à le proposer. Et t'as plus la force de te battre. « Plus que sérieuse. » Ça te crève quand même le coeur de dire ça, parce qu’au fond non, t'as pas vraiment envie de le voir avec une autre sur scène. T'as pas envie de le savoir fusionnel avec elle, répéter à pas d'heure pour être prêts pour le show du weekend, vendre du rêve à ceux qui viennent avoir des frayeurs. Ça te tuerait. Mais ça te tuerait encore plus de le savoir malheureux. Sacha, c'est pas un chanteur pour le cabaret. Sa place, c'est avec les lames. « J'suis prête à souffrir en te voyant avec une autre, si c'est pour que tu gardes ton job », lâches-tu en t'avançant vers la banquette où tu poses tes fesses sur l'accoudoir. Tu l'écoutes fabuler. Acheter le cabaret, sur papier, c'est une bonne idée. Mais en réalité, ça craint. L'argent, vous l'avez pas. Et les banques, jamais elles vous avanceraient. C'est pas avec ton demi-salaire de promeneuse de cabots que tu pourras racheter la bâtisse et payer les employés. « T'es sérieux là ? », demandes-tu avec vivacité. « Redescend sur terre, Sacha », lui ordonnes-tu en te relevant de l'accoudoir. Tu lâches un rire étouffé. « On est deux paumés, des monstres ambulants, personne voudra nous faire de prêt. Et sans prêt, on a clairement pas les moyens d'acheter le cabaret. À moins de voler une banque. » Ça te crève le coeur, parce qu'au fond, vos noms, sur la devanture, en lettres dorées illuminées, tu les vois. C'est beau de caresser de rêve intouchable, mais tellement triste à la fois. « Ou de vendre mon corps. » Tu lâches la dernière option parce que tu sais que tu le feras réagir, qu'il refusera. Et c'est la seule façon de le faire revenir à la réalité.
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Sujet: Re: heaven upside down | brookcha Mer 24 Juin 2020 - 20:56
heaven upside down
Un haussement d'épaules et il réfléchit déjà à la question. Est-ce qu'il a été un mauvais père ? Peut-être pas tant que ça, finalement. Pour des gamins, il a acheté une maison, il a supporté deux sœurs au lieu d'une, et même s'il passait son temps à foutre du bordel dans la maison, c'était jamais pour emmerder les petits. Non, en fait, parfois, les enfants s'amusaient aussi, surtout sa fille, et tout le monde était content. Par contre, les deux mères étaient un problème. Lui, il ne l'était que parce qu'elles l'avaient poussé à bout. « Ouais, mais c'est pas nouveau. » S'il s'étend pas sur le sujet, c'est parce qu'il sait qu'ils ne seraient pas d'accord sur ce point. Brooke lui répéterait qu'il avait fait ce qu'il fallait et plus encore, et que la faute revenait sur les deux connasses qui partageaient alors sa vie. Ils en avaient déjà discuté, et il sait ce qu'elle pense de cette histoire. Lui, il continuera de défendre les deux autres malgré tout ce qu'elles ont pu lui faire traverser ces dernières années. Ne pas avoir d'enfants aurait été mieux, pense-t-il souvent, même s'il lui manquerait certainement quelque chose dans sa vie. Un peu comme si on le forçait à arrêter le cabaret. C'est dingue, mais il aime le cabaret encore plus que sa propre vie. Alors oui, il est tenté quand Brooke accepte de le laisser travailler avec une autre, mais lui, ça lui convient pas. Parce qu'il aurait l'impression de la tromper. « Brooke, je veux pas te faire souffrir, arrête. » C'est clairement pas la meilleure façon de le convaincre que de lui dire qu'elle va souffrir, mais elle est honnête. Lui, il tire déjà une grimace, parce que ce qu'il imagine lui plait pas du tout. Est-ce qu'elle osera au moins regarder le spectacle, s'il est sur scène avec une autre ? Non, il ne veut pas imaginer que cette idée puisse ruiner leur couple, pas maintenant que les choses se réparent d'elles-mêmes. Il ne veut pas qu'en rentrant les seules paroles qu'ils s'échangent ne soient basées sur de la jalousie non plus. Alors il propose autre chose, c'est fou, c'est dingue, c'est quasiment impossible quand on y pense, mais pourquoi pas ? Lui et elle, enfin réuni. Brookcha aux yeux du monde, ce serait parfait. Sauf que le rêve, il est mort-né. A peine il a dit ça qu'il voit le visage de la rousse se décomposer, et il se renfrogne, se relève en pensant que l'idée montera plus vite au cerveau, mais avec la fatigue, les médocs et le canna, ça fait que de tourner et il finit par se rasseoir lourdement. Main qui vient contre son front, il se masse les tempes du bout des doigts, tentant de remettre en ordre les idées qui y passent. Du fric, si c'est juste ça qui manque, y'a mille solutions. Mieux que de vendre son corps. Vendre son corps ? Il relève la tête, ça le fait sortir de ses gonds tout ça. « Plutôt mourir que de te laisser faire ça. » Et ça créé bien un électrochoc chez lui, mais pas forcément celui qu'elle attendait. Soupirant, Sacha regarde quelques secondes par la fenêtre, avant de reposer son regard sur elle. « J'ai encore le fric de la maison. Et avec ce qu'elles me doivent ces deux connasses, j'aurais assez pour ça. La banque aura plus grand chose à me filer, ça pourra marcher, puis je peux me trouver des sponsors. » Mettant les deux pieds à terre, il se lève encore, plus doucement cette fois et contourne la table pour s'approcher de Brooke, comme si ça pouvait la convaincre. « De toute façon, le cabaret est déjà foutu. C'est pas parce que j'vais ramener une autre assistante qu'ils voudront revenir. Ils te veulent toi. Donc le cabaret est foutu, quoi qu'il advienne. » Il sait pas d'où cet éclair de génie lui vient, mais ça lui vient. Posant une main tendre sur le bras de Brooke, le regard plus doux que celui d'un agneau. « T'as pas envie de revenir sur scène ? Sois honnête. T'as envie de continuer à t'occuper de chiens de pauvres merdeux qui ont la flemme de sortir ? T'as vraiment envie de me voir sur scène en train de faire le show avec la première blonde venue ? S'il te plaît babe, me dis pas que ça te fait pas rêver, tout ça. On pourrait réussir, on peut tout réussir. On a rien à perdre. » Ensemble, comme à l'époque, mais en mille fois mieux, l'amour plus fort que jamais, malgré les obstacles. A leur âge, ce serait pas con, d'acheter un tel empire. Ce serait commencer à être raisonnables, se donner la chance d'être enfin heureux.
Sujet: Re: heaven upside down | brookcha Mer 8 Juil 2020 - 4:58
C'est lui le problème. À ses yeux. T'as beau lui dire tout ce que tu penses, maintes et maintes fois, y'a rien d'autre dans sa tête que ça : le problème, c'est lui. Mais au fond, toi tu sais, lui il sait, le problème, c'est loin d'être les parfois mauvais choix parentaux de Sacha. Ce sont elles, le problème. Les connasses qu'il lui ont servi d'exs et de mères de ses enfants. Et encore, y'en a une qui mentait depuis le début. Et peut-être que l'autre aussi ment. Pas sur la provenance de sa fille, parce que y'a aucun doute qu'elle est de Sacha, elle a son tempérament et ses yeux d'un bleu à liquifier toute personne qui les regarde. Non, mais plutôt sur d'autres détails de sa vie. Peut-être qu'elle a utilisé tout l'argent que Sacha lui donnait pour s'acheter des fringues. Peut-être qu'elle avait pas besoin d'un toit pour vivre et qu'elle pouvait se débrouiller sans lui. Faut que t'arrêtes de penser à ça, ça te rends malade, ça te ferait exploser. Et déjà, qu'il ne prenne pas ton parti dans cette histoire, qu'il ne cesse de défendre ces deux pouffiasses malgré tout, ça t'enrage, ça te fou en rogne. T'as envie d'exploser, de crier, de le secouer. Et alors quoi, il le défendra coute que coute, jusqu'à la fin des temps ? Il prendra leur parti même quand il est question de s'opposer à toi ? Et toi, te défendrait-il de la sorte ? Non, sans doute pas. Parce que t'es pas une demoiselle en détresse comme elles. Il sait bien que t'aurais pas eu besoin d'une maison et d'une foutue pension pour continuer ta vie s'il t'avait quitté. T'en aurait rien fait de cet argent, t'aurais même pas voulu qu'il verse un centime pour toi. T'en as rien à faire de vivre dans la merde, tu l'as déjà vécu et plus d'une fois même. Il réplique pas vraiment, tu soupires et il change de sujet. Il parle du cabaret, son cabaret. Et tu le vois bien dans ses yeux que ça le fait bien plus chier qu'il veut le dire de plus y bosser. Tu proposes une solution, il s'y oppose sous prétexte qu'il veut pas te faire souffrir. Tu hausses les épaules. « On s'en fou, c'est pas si grave », lâches-tu, peu convaincante. Ouais, ça te ferait sans doute grincer des dents de le voir avec une autre. Et sans doute que t'irais même pas le voir, même, pour éviter de t'infliger un tel supplice. C'est pas le genre de chose que t'as envie d'imprégner dans ta tête, ton mec et une autre nana, complice, faire ce que tu faisais avec lui avant elle. Et puis, Sacha, il a cette réputation de s'amouracher de ses assistantes. Pia, toi. Manquerait plus qu'elle soit rousse, la nouvelle, pour faire exploser les manchettes de la ville et les ragots des Writers à votre sujet. Latest news, Sacha récidive et séduit à nouveau son assistante. Ouais, c'est pas vraiment ce que t'as envie de penser chaque fois qu'il est avec elle. Et avec elle, il le serait souvent. Les entraînements, les shows, la préparation de concept. Et, surtout, rappelons-le, la proximité. C'est comme si il sait que tu mens, qu'en fait tu t'en fiches pas, et tout de suite il propose autre chose. C'est fou, trop même pour deux fous comme vous. Acheter le cabaret. Ça va pas dans sa tête. Ta tête, elle, elle se démonte devant son optimiste. Toi, t'as jamais eu de plan de vie aussi gros, tu sais même pas de quoi demain sera fait, t'as pas un rond et il te met des idées de grandeur dans la tête. Acheter un cabaret, vraiment ? Même si t'as toujours aimé être la star, celle sur qui l'attention se porte, t'as jamais pensé à faire un achat aussi gros, même quand tu travaillais dans le cirque. C'est pas toi. Toi, t'es fait pour briller, pas pour comptabiliser des salaires et des dépenses. Tu sors le fric comme excuse, même si au fond y'a tellement plus que juste ça. Mais c'est pas assez pour le refroidir. Il s'oppose à ton idée de merde, comme tu pensais bien, mais il renchérit sur la suite. T'es affaissée dans le canapé, impossible de te lever. Il vient de te foudroyer sur place. Il parle de l'argent de la pension qu'il a toujours pas reçu et de celui de la maison. C'est trop. Ça te donne le tournis. T'as fichtrement d'un autre pétard. C'est ce que tu entreprends de faire, mais il contourne la table et se pose devant toi, une main contre ton bras, te couvre d'un regard trop doux pour lui. Fuck, il le veut vraiment le cabaret, c'est pas qu'un caprice pour te faire revenir. Tu soupires. « Ouais, c'est sûr que la scène me manque », finis-tu par avouer. Et, aussi, que promener des chiens toute ta vie, ça t'intéresse pas plus que ça. Toi, c'est le spectacle qui t'anime. « Et ouais, ça me fait rêver, mais y'a tellement plus que ça. » Tu te lèves, juste le temps de récupérer ton cannabis que tu roules dans un joint rapidement, ton corps est en manque, il tremble presque. Soit t'hallucines, soit il vient carrément de te jeter une bombe au visage. Tu l'allumes, retournes près de Sacha sur le canapé, prends une grande tirée avant de lui passer le joint à nouveau, fuck les médocs et les interactions, t'façon tu le laisseras pas repartir ce soir sur sa moto, c'est pas prudent. « D'abord, c'pas avoir un cabaret qui me fait rêver, c'est la scène. C'est les shows. J'ai pas le look femme d'affaires. » Ce sont des excuses, dans ce monde, même si on parle d'affaires, t'as pas à avoir le look des banquières coincées. Y'a pas que ça. Y'a aussi que si tu rachètes avec lui, faut impérativement que tu reprennes les shows. Et ça, ça ne serait sans doute pas un problème pour Sacha, reprendre les shows avec toi, c'est ce qu'il veut depuis le début. Mais toi, t'as promis à Jackson que vous retourneriez sur scène tous les deux, no matter what. « J'veux bien y penser », finis-tu par dire alors que tu sais qu'il s'imagine déjà la soirée de réouverture. « Mais pas à n'importe quel prix. » Et ça, ça risque de le faire redescendre sur terre, quand tu finiras par prononcer le nom de Jackson.
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Sujet: Re: heaven upside down | brookcha Mer 15 Juil 2020 - 16:07
heaven upside down
je sens ma lèvre qui frémit. Non, babe, putain non. Bien sûr que c'est grave si je te fais souffrir. J'ai pas envie de ça pour nous. J'nous en ai déjà fait voir de toutes les couleurs, j'peux plus recommencer, j'ai plus vingt ans, et je t'aime, merde. Je t'aime et je veux que tu sois heureuse. J'pourrais pas supporter de te faire plus mal. Et là, tu me proposes d'accepter la première nana venue pour te remplacer. J'ai pas envie de te remplacer. J'veux pas avoir à créer des robes pour une autre que toi. J'peux pas faire le show avec une autre comme je le faisais avec toi. T'sais qu'il va forcément y avoir des rumeurs. On va croire que toi et moi, c'est fini, on va croire que j'te trompe avec elle, mais j't'ai jamais trompé. Y'a que toi qui brille sur scène comme j'aime te voir briller. J'veux pas passer mes soirées à te dire "on se voit demain" parce que j'vais aller passer ma nuit à m'entraîner avec une autre. J'me fais confiance, j'te fais confiance, mais ce sont les autres qui me font peur. J'pense pas pouvoir tomber amoureux d'une nouvelle assistante, j'ai trop donné. A l'époque, j'm'en foutais, j'croyais qu'il y avait que comme ça qu'on pouvait avoir confiance dans ce genre de numéro. Maintenant, je sais que c'est faux. Et j'peux pas te faire souffrir. Tu viendras me voir, hein ? J'sais pas. Une fois, une deux. J'veux pas que ça nous pousse à nous séparer, pas encore. J'veux passer encore des jours avec toi, des mois, des années, une éternité. Alors si, c'est grave. J'peux pas accepter comme ça. Mais y'a autre chose, y'a l'espoir qu'on y retourne tous les deux, non ? Toi et moi, on est ce qu'il y a de mieux pour le cabaret. J'donnerai tout pour recommencer, des mois en arrière, et que toi et moi on éblouisse encore les spectateurs. Et on peut le faire, y'a juste un papier à signer, quelques dollars à débourser. J'tente des trucs pour te convaincre, j'te jure, c'est ce que je veux, j'déblatère un discours auquel je réfléchis même pas. Un discours sincère et authentique. Nous, proprios du Delirium, c'est fou hein, ça claque aussi. On va devenir les noms les plus renommés de Bowen. On viendrait de partout pour nous voir. Et tout ce fric que j'aurais balancé, il serait rentabilisé. On pourra prendre quelqu'un pour s'occuper des chiffres, du salaire, y'aura pas besoin de le faire vraiment. On choisira les meilleurs pour que le Delirium soit toujours mieux. Mais j'vois pas dans tes yeux l'envie de tout ça. J'ai l'impression d'être le seul à penser ça, à vouloir retourner à ma carrière, à viser aussi haut. J'ai l'impression que t'as plus envie de moi, plus envie d'être mon assistante, ni ma femme, et putain que ça me crève le cœur. J'baisse le bras, j'pousse un soupir et j'te laisse fuir. J'y ai cru. J'ai sincèrement cru que ce serait le bon plan, mais c'est ce que moi j'veux, et pas ce que toi tu veux. J'porte p't'être pas assez d'importance à c'que tu veux. J'suis égoïste, ça y'est, j'le suis redevenu, j'suis redevenu le connard que j'étais, et j'vais reprendre les conneries que j'faisais à cette époque. « Y'a quoi d'autre ? » J'reviens sur la banquette, j'attrape le joint que tu me tends et j'me permets d'en tirer avant de te le rendre, en espérant que ça me calme les nerfs. C'est pas contre toi, c'est contre moi. Toujours contre moi. J'ai la jambe qui s'agite sous la table, j'tiens pas en place, ça recommence. J'aurais dû me douter, oui, que c'était la scène que tu voulais. « J'porterai le costume pour toi. » Si tu veux pas t'embarrasser du tailleur et des papiers, j'm'en fous, j'le ferai, j'endosserai ce rôle, j'm'assagirai s'il le faut, j'serai assez con pour gérer tout ça. T'auras juste à appuyer, j'négocierai c'que tu me diras. T'sais quoi, laisse tomber. J'suis prêt à abandonner ce rêve. Si t'as pas envie, j'te forcerai pas. J'ai pas à l'faire, même si ça me fend le cœur, parce que j'veux pas faire ça avec une autre que toi. J'redresse l'échine, j'm'apprête à te dire que c'est bon, j'ai compris, j'arrête d'en parler, mais t'insuffles encore de l'espoir dans mes idées. J'écarquille les yeux, mais j'fronce aussitôt les sourcils. C'est quoi la règle ? Que j'fréquente plus personne ? Que ce soit juste toi, et j'oublie le monde entier ? Que j'arrête mes caprices ? Qu'ce soit moi qui gère le plus gros, que j't'en voudrais pas si ça marche pas ? « De quel prix tu parles ? » J'sens que ça va pas me plaire, t'as toujours ce pli au milieu du front quand tu vas me dire un truc qui me plait pas. J'pince les lèvres, et j't'observe. « Putain, Brooke, à quoi tu penses ? » Pardon pour mon impatience, c'est juste que là, tu me fous les jetons. J'suis pas prêt pour ce que je vais entendre, j'le vois dans tes yeux et dans ta façon d'être. Et le pire, c'est que j'ai même pas envie de m'énerver si tu m'caches un truc. J'ai fumé, j'ai pas la force de batailler. J'veux juste que tu mettes fin au supplice.
Sujet: Re: heaven upside down | brookcha Mer 22 Juil 2020 - 20:24
Si c'est ce que ça prend pour le rendre heureux, le faire reprendre les shows, pourquoi pas. C'est une sacrée preuve d'amour que tu lui laisses, là, d'accepter malgré ta jalousie maladive briller aux côtés d'une autre. C'est peut-être aussi un peu égoïste, parce que toi aussi, t'as envie de briller avec un autre, parfois, que les shows avec Jackson ça me manque et que si jamais ta vie venait à reprendre l'art de la scène, tu voudrais plus le laisser le côté. Peut-être qu'au fond, t'essaies de lui faire comprendre que c'est ok, aussi, d'élargir vos horizons de manière très très involontaire. Mais il veut pas. Et c'est pas gagné pour la suite. Il s'emballe, rêve déjà du cabaret. C'est limite s'il a pas fait les plans du nouveau Delirum, qu'il les a pas griffonnés sur une retaille de serviette de table. Il voit déjà les grandes lettres et vos noms en dessous, il s'imagine déjà les shows, t'es certaine qu'il a imaginé vos costumes de reprise. C'est du Sacha, à s'emballer rapidement, le coeur dans les idées qui ne faisaient pas de sens, à tiquer sur des détails comme ça alors que le plus important, genre l'achat du cabaret, n'avait même pas été discuté. Il est sur un high, haut haut dans les airs. Mais quand il va redescendre, quand il va s'écraser, s'effondrer, c'est toi qui va devoir le relever. Ça aussi, c'est du Sacha. Grandes idées, motivation qui frôle le ridicule et au premier bâton dans ses roues, il s'écrase. C'est la maladie, sans doute, son état mental qui le pousse à être high et down en permanence, en alternance. Et toi, t'es là pour lui remettre les idées en place. À cet instant, il pense à lui, il tente de te convaincre que son idée est la meilleure, mais il pense pas à toi. Tu lui dis que t'as pas envie d'être femme d'affaires, il a réponse à tes oppositions. Comme si toi, t'as pas ton mot à dire. Il serait prêt à te promettre de tout faire seulement pour que tu acceptes d'y foutre ton nom avec le sien, comme si le fait que vos deux noms se retrouvent sur une enseigne, ensemble, officialiserait ce que tu lui as refusé, cette vie de famille, mariage et bébé. Tu t'obstines à lui faire comprendre que c'est trop fou. Mais au fond, peut-être que le rêve commence aussi à monter en toi. Oui, ça monte. Oui, ça te donne envie, surtout pour avoir un endroit qui te ressemble enfin, où t'auras pas peur d'être virée. Mais ça, ça ne peut pas fonctionner. Cet endroit, celui qui te ressemble, il comporte aussi Jackson. Il s'apprête à renoncer, mais c'est toi qui relance l'idée, tu parles d'un prix... Quel prix, qu'il te demande. Il devient impatient. Une chance qu'il a fumé, au moins son attitude est un cran moins intense qu'à son naturel. T'as pas peur qu'il pète un plomb, t'as peur qu'il te plante là, nuance. « J'pourrais considérer ta proposition seulement si on engage Jackson », lâches-tu d'un ton ferme. Tu commences par ça, pour voir sa réaction. Mais y'a plus, évidemment que y'a plus. Tu craches ton venin. « J'ai envie de reprendre le tissu avec lui. » Ça, ça va l'achever. Tu sais. Mais tu peux pas mentir. « Et j'lui ai promis. » Et s'il était achevé avant ça, là il se retourne dans sa tombe. « J'achète le cabaret seulement si t'acceptes de me partager avec lui. » C'est pas une mauvaise idée, en soi. Des shows avec lui, des shows avec Jackson et tout le monde serait contents. Reste à voir si Jacks accepterait une telle proposition.
J'crois que j'réponds pas tout de suite. Si j'avais pu me liquéfier, je l'aurais fait. Tu te rends pas compte de ce que tu viens de me dire. Tu te rends pas compte à quel point ça me fait mal. D'un coup, c'est moi qui me voit sur la roue, c'est moi qui me voit poignardé. Putain de merde. Je prends mon visage dans ma main, j'soupire, j'suis dépité, excédé. Si tu m'as fait fumer juste pour pas que je réagisse face à ça, je t'en voudrais. D'ailleurs j'reprendrai pas une seule taffe. J'sens mes pieds qui tapotent contre le sol, ma mâchoire qui se crispe et se décrispe aussitôt. Si j'avais été dans mon état normal, j'aurais gueulé. J'me serais levé et j't'aurais engueulé, j't'aurais balancé de te casser avec lui, puisque t'y tiens tant. J't'aurais dit d'aller le baiser et t'aurais été le faire, parce que j't'aurais aussi dit que j'allais en baiser une autre pour la peine. J'aurais tout cassé, tout envoyé en l'air. J't'aurais ignorée. J'aurais claqué la porte et j'serais partie à toute allure sur ma moto. Mais non, j'suis pas comme ça ce soir. Malgré tout, j'reste calme, j'bouge plus, j'respire plus, presque. Te partager avec Jackson. Te revoir avec lui au tissu. Te savoir avec lui pour répéter les shows. Et d'un coup, ça me frappe. Moi aussi, ce serait pareil. C'que tu proposes là, c'est que j'te laisse avec Jackson, mais que moi, j'prenne une autre assistante pour te remplacer. « A tous les shows ? T'en feras plus aucun avec moi ? » Ces mots, ils claquent entre mes lèvres. J'me redresse, j'essaie de rester calme mais je fulmine. J'voudrais me prendre une autre clope, mais j'en ai plus. J'ai le cerveau qui bouillonne, j'essaie d'imaginer ce que ça pourrait donner. Et j'vois au fond de tes yeux que tu veux pas que j'négocie. C'que tu me demandes là, tu l'auras, tu me l'arracheras s'il le faut mais si j'te le laisse pas, j'sens bien que plus jamais y'aura de nous sur scène, et ça, j'le laisserai jamais arriver. J'le déteste, Jackson, j'lui fais pas confiance. J'aurais envie de le planter chaque fois qu'il osera poser la main sur toi là-haut, quand vous serez inatteignables pour moi. Invincibles, comme on l'a été tous les deux. J'serais vert de jalousie, rouge de possessivité. J'te déteste de me demander ça. J'me lève, j'commence à tourner en rond, j'sais pas quoi dire, mais m'approche pas, je réfléchis. « Tu m'disais que les promesses ça comptait pas. Ce sont que des mots, hein ? » Je roule des yeux, j'ouvre la porte de la caravane, juste pour nous faire de l'air. J'vais crever là-dedans avec la fumée. J'reste à la porte, j'croise les bras, j'fixe le ciel. J'reste calme, c'est fou mais j'suis calme. Cette idée, elle m'est insupportable. J'ai pas envie de lui faire confiance à lui. Qu'est-ce que j'risque ? J'sais pas. Pas grand chose. Si, te perdre. J'veux te protéger des autres, mais ça marchera pas, si j'fais comme ça. « Faut que j'y réfléchisse. » C'est tout ce que je trouve à dire. C'est pas un non, déjà. C'est pas un oui, mais c'est pas un non, y'a encore moyen que ça se fasse. « J'suis pas assez lucide pour décider. » J'suis retombé de haut avec ta proposition. Comme si tu m'avais mis une claque.