#56 Les Valeurs de la Famille Meers (et Keynes et Whittle et Smith)

Non mais pour qui il se prenait lui ? C'était définitif, il te sortait par tout les trous. Au cas ou ce n'était pas encore assez clair. T'es personne pour juger ma réaction ou ma relation avec ma sœur. Je ne vois pas de quoi tu te mêles, t'en a déjà assez fait. Tu n'avais même pas envie de te prendre la tête avec lui il n'en valait tellement pas la peine. Étonnamment, votre aînée finit par prendre ta défense devant lui et ça te faisait du bien de te sentir enfin comprise pour une fois. Il faut juste comprendre que c'est blessant pour nous, de nous dire que tu ne te sentais pas assez bien avec nous pour en parler, pour demander de l'aide. Au final, tu n'étais pas mieux, toi tu leur cachait ton harcèlement mais un viol ? C'était beaucoup plus grave. Le fait d'être en prison ne t'étonnait pas, en réalité, tu avais toujours pensé que Billie finirait par passer par là. Mais pour une manifestation féministe qui aurait trop déraper, pas pour ce genre de raison. Tu étais sous le choc et l'autre emmerdeur n'avait pas à choisir pour toi comment réagir. Chacun avait sa façon d'assimiler les choses. Et boire après tout ça, c'était réellement malsain. Tu n'aimais pas les soirées de base, mais là, tu aurais juste voulu virer tout le monde et tu espérais que Charlie le ferait pour toi. Elle avait raison après tout, si les rôles étaient échangés, il aurait probablement réagit de la même façon. On ne veut pas te faire pleurer, on voudrait juste que tu comprennes que si seulement on avait était au courant, on t'aurais épauler, on aurait traqués ses sales types jusqu'à ce qu'ils crèvent. Mais en aucun cas on ne t'aurais laisser souffrir toute seule comme tu as pu le faire. finis-tu par ajouter à l'intention de Billie.

Il était clair et net que j'avais déclenché une putain de guerre mondiale. Moi qui ai l'habitude pourtant de mettre fin aux conflits, il faut croire que je suis assez bien déçue. En même temps, même si je ne le reconnaîtrais pas, ils avaient tous raison. Quelle idée d'avoir fait ça en chanson? J'ai juste paniqué et je trouvais ça plus court que de tenir mon diaporama durant toute la soirée. Ils tentent tous de me réconforter à leur manière même si parfois le venin de certains me toucher plus que ça ne devrait, d'autres ont juste des mots rassurants mais dont je ne prends pas note. Et à côté de ça, il y a Charlie et Abby et Ariel qui se prennent la tête. Ma vodka toujours en main, j'avale difficilement chaque gorgée. Je veux juste en finir et qu'on passe à autre chose, donnant la boisson à la seule personne qui veut bien picoler avec moi. Une grande respiration en entendant ce foutu brouhaha. "TOUT LE MONDE. VOS GUEULES ! Je vous en prie." J'éclate, ça va trop loin; Certes ce n'est pas une révélation facile à entendre mais ce n'est pas aussi le moment de régler les différents qu'il y a déjà de base. "Ecoutez, j'voulais pas vous blesser en vous le faisant apprendre comme ça. Alors oui, Charlie, c'est sûr que si Ariel avait vécu la même chose avec Cha, il ne réagirait pas de la même manière, il serait aussi révolté que vous mais je vous en prie, vraiment, garder votre rancune." J'prends une pause, me reculant d'avantage de la sirène comme si je ne me sentais qu'en sécurité et appuyer par lui sur le moment. "Comme il le dit, c'est plus facile d'en parler à une tierce personne que d'affronter les personnes qui nous sont encore plus chères. De base, j'voulais pas en parler, j'voulais juste garder ça pour moi mais les choses ont fait que j'ai dû expliquer ma raison. C'est tout. Je sais que vous auriez été là pour moi mais dans tous les cas ça ne servait à rien. J'avais aucune preuve si ce n'est ma parole pour les faire enfermer. Si je vous en ai parlé maintenant c'est que j'aimerais passer à autre chose. Je ne savais pas vraiment à quoi m'attendre pour vos réactions mais bien que je pense que vous auriez été révoltées, le passé c'est le passé et je ne veux pas qu'on en fasse toute une histoire même si c'est plus facile à dire qu'à faire. Prenez ça comme à titre informatif, je vous en prie. Les séquelles s'atténuent au fur et à mesure et ça va faire maintenant deux ans." Je soupire, reprends la vodka pour m'hydrater le gosier. "Mais j'crois que oui, dans le fond j'aurais voulu en parler, dire l'histoire entière et passer à autre chose. C'est comme si j'étais une personne random qui racontait son histoire. C'est tout. Donc oui, j'aimerais qu'on se pose tous, qu'on boive un coup et histoire de désamorcer la chose, que chacun de nous dise quelque chose qui pourrait le mettre en tracas comme j'ai pu le faire. Juste qu'on brise tous un putain de mur pour montrer qu'on n'est pas tous parfaits." Un autre soupir, j'attrape la main d'Ariel pour le dégager de cet endroit et nous foutre en plein milieu de la pièce commune. Je m'assois au sol en tailleur. Il n'y avait rien de plus à dire. C'est un fait, ça s'est passé, on n'en parle plus. Ariel avait envie de buter le mec mais on est vite passé à autre chose quand je lui ai dit que le sujet était clos et c'est exactement cette réaction en fin de compte que j'attendais pour tout le monde.

Le ton monde et ça ne me plaît pas. L'animosité d'Abby et Ariel est mis à l'épreuve. Abby reproche à Billie qu'elle s'est confiée à mon frère avant elles. Chose que je peux comprendre car je pense que cela m'aurait vexé aussi. Mais je ne pense pas que j'aurais aussi mal réagit. Je me mets à la place de Billie et je pense qu'il est plus difficile de raconter son viol à ses sœurs qu'à un ami.

Mon frère va trop loin. Les dents serrés, je m'exclame Ariel! je lui lance un regard de reproche appuyé. Est-ce que c'est vraiment le moment de se disupter là? Charlie réplique à son tour. Le ton monte et Billie explose avant que je ne puisse tenter d'apaiser les tensions. Elle vient de dire vos gueules, là? Bon, j'apprécie moyen. Ok ils allaient trop loin, mais un calmez-vous haut et fort aurait peut-être suffit. Je me renfrogne.

Avec plus de calme, Billie s'exprime. Je l'écoute attentivement. Elle souhaite qu'à notre tour nous nous révélons quelque chose d'intime à notre sujet qui puisse nous mettre dans l'embarras. Il y a quelque chose dont je pourrais dire mais il y a Reece, mon ex. Je ne sais pas comment il pourrait le prendre. Avec hésitation je remplis mon verre de vodka et le lève au-dessus de moi. Je me tourne vers Billie. Je commence... Mes yeux se ferment.

 Je suis autodescrutrice. Je sabote toutes mes relations. Je m'éloigne quand ça devient trop sérieux. Je bois mon verre cul sec. Pouah ça brûle! Je me demande à qui suivra mon tour; en tout cas, j'évite soigneusement le regard de Reece.

Sorry:

J'avais été convié, c'était si joliment dit. Et oui, parfois, je savais être poète. Enfin, soyons clair, sous des humeurs réjouissantes. Il n'y avait que cette perceptive qui me motivait. Les visages pour certain (voir beaucoup m'était inconnu) déjà point qui ne me réjouissait pas particulièrement. Comment passait pour un insociable ? Tout était dans l'art de paraître et quand je voulais le faire que ça soit le cas, autant dire qu'o pouvait me faire confiance. J'avais très bien compris, que l'un et les autres étaient en famille plus ou moins. Et donc... qu'est-ce que je faisais ici. Passons, je prenais place dans ce cercle, comme avec cette impression de participer à une rénuion anime. Bonjour, j'ai aucune addition, qu'est ce que je fous là. Les diaporamas défilaient, mais autant être franc, j'étais totalement indifférents. Je ne m'occupais pas du premier abord, mais visiblement les autres, si. Ce qui éveilla une certaine curiosité de ta part. Donc tout de suite, le jugement. Intéressant, tu as une sale gueule, tu es un pervers classique. Les mots ne sortaient pas ma bouche, le silence meilleur des défense, il paraît. Billie n'avait pas l'air retranché comme à ces habitudes, c'était même tout le contraire. Est-ce que c'était surprenant, un peu, mais ça cachait aussi quelque chose... Puis viens la chanson, la révélation et... Le foutoir. Oui j'avais été surpris, oui je n'étais pas insensible même si jusque là j'avais été silencieux. Parce que je comprenais que parfois, on avait besoin éradiqué certaines choses à sa manière. Si c'était par l'humour... Je le faisais aussi à ma façon. Mais ce n'était pas au goût de tout le monde, pas au goût des sœurs de Billie en tout cas. Jalousie Ariel soit au courant et pas eux, peut-être. Donc c'était ça une famille ! Monter la famille, faire des reproches... Les tons montaient pour les plus silencieux d'entre nous, simple spectateur. Qu'est-ce que je pouvais rajouter d'autres, je n'avais pas envie de me mêler d'histoire de famille. Pas jaloux que Billie ne m'en parle pas même s'ils étaient de très bons amis. Elle avait ces raisons, certainement. Ça pouvait paraître comme quelques choses, insensibles de sa part, ce n'était pas le cas, bien au contraire. Il lui cachait bien des choses de son côté. Il se leva pour prendre lui aussi un verre, faisant un clin d'œil à Billie. Mettant son soutien malgré tout, elle en avait assez à mon avis pour ce soir. Pas la peine d'en rajouter. Et boit cul-sec, lui arrachant une grimace. Sérieusement, il fallait vraiment parler de ces tracas, punaise, là je me dis clairement que je n'aurais pas dû venir. Une brune commença ce problème de relations. Mes yeux se levaient au ciel, avant de croiser ceux de Abby, amusé, j'en avais bien un, d'incommodant. Tentant même... « En parlant de Burger King et McDo tout à l'heure. Je préfère Bob l'éponge à Dora l'exploratrice... » Dis-je en haussant les épaules. Autant garder un peu de suspense avant de lancer une bombe. Parce que si je devais me livrer, il fallait un peu de patience. et si ça permettait de détendre l'atmosphère...