Bienvenue à Bowen, petite ville côtière du Nord-Est de l'Australie, abritant moins de 7 000 habitants. Si vous recherchez le calme, la bonne humeur et la joie de vivre, vous serez au paradis. Tous les habitants vous le diront, Bowen est l'endroit idéal pour se ressourcer. Et puis ne vous inquiétez pas pour l'intégration, ici tout le monde se connaît et les habitants adorent accueillir les nouveaux. › suite.
Sujet: one artist in the hendrix (azriel) Dim 10 Mai 2020 - 12:47
Rosalie se releva doucement sur son lit, la main portée à son front. Un mal de crâne l'occupait dès son réveil, à croire que l'alcool ingurgité la veille continuait de couler dans ses veines. Elle se remémorait la nuit passée au bar, comme elle avait tenu la jambe aux deux barman qui s'y trouvaient en détaillant sa rencontre fortuite avec son ex (dont elle était censée s'en ficher éperdument à présent). Elle les avait trouvé sympathiques, Fede et Azriel. De l'écouter pleurnicher sur son sort, de lui servir quelques verres de plus. Fede avait même appelé un taxi,observant son alcoolémie qui l'empêchait de marcher droit. Elle avait outrepassée ses limites, elle le savait pertinemment. Mais quoi de mieux qu'un bon verre d'alcool pour oublier ses soucis ? Le problème quand on a pas l'habitude de boire, c'est le lendemain. Quand la tête est comme une pastèque et qu'on se sent vraiment nauséeux. C'était clairement le cas de Rosalie et elle allait passer ces quelques heures de fin de matinée à cogiter et comater sur son lit. Elle se décida de se lever, non sans avoir la migraine qui s'accentuait. Elle se dirigea vers la cuisine pour prendre un médicament avant d'aller prendre sa douche. L'eau chaude sur sa peau commençait à lui donner plus de vigueur, elle se laissa ainsi quelques minutes avant de se sécher et s'habiller. Elle pensait se remettre au travail aujourd'hui, du moins continuer sur son carnet de croquis. Elle avait acheté un carnet format mini pour y dresser encore quelques esquisses, sur son temps libre. Cela ne concernait pas forcément son travail du moment, juste quelques petits dessins pour l'imaginaire, pour s'évader. Elle se mit à le chercher dans son sac à main, le retournant sur la table au bout de quatre tentatives infructueuses. Tout était là : maquillage, argent, clés ... mais pas de carnet! Mince alors, elle avait dû le laisser au Hendrix! Elle ferma les yeux, tentant de se remémorer le début de la soire, de l'apéro en somme. Bingo! Elle avait sorti son carnet sur le comptoir, le temps de faire un dessin avant de plonger dans son verre. Il y était encore forcément. Elle jeta un oeil à son téléphone pour y voir l'heure. Elle avait peut être une chance de le retrouver, peut être y avait t-il quelqu'un entre midi et deux.
Elle prit les clés de sa voiture et ferma son appartement avant de démarrer. Le temps était plutôt clément et elle avait pensé se maquiller après sa douche, histoire de ne pas faire peur aux personnes qu'elle croiserait, pour éviter d'être un zombie. Elle arriva devant le bar, coupa le contact. Elle se présenta à la porte, frappa deux coups. Aucune réponse, elle se demanda si rester ici en espérant que le ciel lui envoie une personne par miracle ou bien actionner la poignée. Elle choisit la deuxième option, ouvrit la porte et s'avança. La lumière de dehors semblait éclairer l'intérieur, il n'y avait personne. Elle continua d'avancer à tâtons lorsqu'elle vit au fond, sur une table un homme dessiner. Il semblait être l'un des deux barmans qu'elle avait connu la veille. Il semblait occuper, griffonant sur son cahier. Elle s'approcha, essayant une approche tout en douceur. _ Euuh salut. Ca va ? Je... je crois que j'ai oublié un carnet ici... Je suis la cliente bavarde et chialeuse de la veille.... Elle se demandait si il la remettrait mais voilà qu'elle regardait de plus près ce qu'il faisait , hésitant entre des chiffres qu'il notait ou bien... dessinait ? Elle ne pouvait pas voir de plus près mais en tout cas, il avait un bon coup de crayon. Elle s'en voulait presque de le déranger. _ T'as l'air occupé... et doué dans ce que tu fais! . Une manière de s'excuser par avance mais la curiosité l'avait piqué. Forcément.
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Sujet: Re: one artist in the hendrix (azriel) Ven 15 Mai 2020 - 14:36
Pour dépanner une collègue, Azriel avait repris le shift de l’après-midi au Hendrix, en ce dimanche ensoleillé. Il aurait plutôt aimé passer la journée avec Sasha, surtout qu’il avait travaillé toute la semaine, la journée sur le chantier, et quasiment chaque soir au bar. Mais il ne refusait jamais de rendre service, après tout, il était le premier à en demander. Dans la team, ils savaient qu’ils pouvaient tous compter l’un sur l’autre en cas d’urgence et les remplacements et échanges de service étaient nombreux, dans la famille que constituait les barmans et barmaids du Hendrix. L’italien était donc arrivé de bonne heure pour faire l’ouverture, même si rares étaient les clients qui venaient à cette heure. Après avoir installé toutes les tables et préparé le comptoir et les ingrédients pour les cocktails à venir, Az s’était installé dans un coin, seule âme qui vive dans ce lieu pour l’instant, griffonnant quelques croquis dans un livre en italien, qu’il avait lu et relu durant son adolescence. Il aimait bien dessiner parfois dans des livres, le crayon se déposant sur les lettres imprimées, les pages vieillies dont il aimait la texture. Plongé dans son art, il n’entendit pas les coups à la porte et ce fut une voix féminine qui lui fit redresser la tête. C’était la jeune femme de la veille, qui avait passé un bon moment au comptoir, à discuter – ou surtout, à se soulager d’un poids – auprès de Fede et lui. « Hey, salut. » la salua-t-il avec un sourire jovial. Elle semblait un poil embarrassée, aussi Azriel opta-t-il pour une touche d’humour. « Ah bon ? Aucun souvenir d’une telle cliente, pourtant j’ai une bonne mémoire des visages. » répondit-il gentiment en jouant l’innocent, pour lui signifier qu’elle n’avait pas à avoir honte de son état de la veille, et qu’ils n’étaient pas obligés d’en parler. « Mais je me rappelle bien d’une jolie rousse qui a laissé son carnet à croquis, oui. » ajouta le brun en se levant, posant un regard plein de chaleur et complice sur la jeune femme, avant d’aller chercher son carnet à l’arrière du comptoir, en profitant pour également lui ramener un verre d’eau avec un clin d’œil. Ça arrivait à tout le monde, des coups durs et des moments de faiblesse. « Oh, merci. T’es pas mauvaise non plus, je dois dire. » répliqua le barman quand elle le complimenta sur ses croquis. « Oui, je me suis permis de jeter un coup d’œil. Désolé, c’est un peu intrusif. » ajouta-t-il pour s’expliquer, histoire de se justifier devant la jeune femme. C’était un peu malvenu d’avoir regardé dans son carnet, ça ne le regardait absolument pas et ça devait sûrement paraître impoli, et même un peu flippant, tout bien réfléchi. Mais son regard était juste tombé sur une page au hasard quand il l’avait rangé, et découvrant que la jeune femme était également dessinatrice, et de talent, de ce qu’il pouvait voir, il n’avait pas résisté à l’envie de regarder quelques croquis supplémentaires, par pur intérêt artistique.
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Sujet: Re: one artist in the hendrix (azriel) Dim 17 Mai 2020 - 12:57
Revenir le lendemain au bar n'était peut être pas une si bonne idée. Déjà parce que la rousse avait refilé toutes ses angoisses, toutes ses peines aux deux barman qui n'avaient rien demandé. Mais aussi parce qu'elle s'était livrée à eux, dévoilant ce qui la tracassait vraiment. Le fait de revoir son ex cachait une peine plus grande, celle de ne pas avoir d'hommes, de ne pas avoir d'avenir. Si se l'admettre à elle-même était encore difficile, le fait d'avoir explosé cette rage et cette frustration devant deux inconnus avait signé la fin du déni. Après tout, elle n'avait plus le choix maintenant. A ce rythme là, elle allait ameuter tout Melbourne sur sa vie sentimentale. Entre le Starbucks où elle avait presque fait une scène et ses confidences au Hendrix, elle allait être connue comme le loup blanc dans les parages. Toutefois, le fait d'avoir retrouvé l'un des deux barman, plongé dans ses croquis l'avait soulagé un instant. L'opportunité était trop inattendue et surtout trop belle pour qu'elle n'aborde pas le sujet avec lui. Encore plus lorsqu'il lui adressa un sourire des plus communicatifs et des plus francs. Il était ouvert à la discussion. Devant sa gêne, il préféra minimiser son comportement de la veille. Il joua l'acteur innocent, le physionomiste qui ne connaissait pas Rosalie. Elle baissa la tête, laissant échapper un rire. Elle trouvait cela assez courtois de ne pas revenir sur toutes ses confidences et elle releva la tête avant de faire un mouvement rapide, signe qu'elle le remerciait de ne pas en rajouter une couche. Elle s'était - de toute évidence - déjà suffisamment mis la tête sous l'eau.
Quand il évoqua son carnet de croquis et la complimenta sur sa beauté, elle emprunta un nouveau sourire, le regardant du coin de l'oeil. _ Merci d'avoir gardé au chaud mon carnet! . Non pas qu'il y ait forcément des voleurs ou des intéressés de celui-ci mais elle y tenait beaucoup. Il la remercia de son jugement avant d'étaler le sien. Étonnée, elle détourna la tête, assez honorée de son compliment sur son travail. Elle dit doucement. _ C'est très gentil! J'essaie de m'appliquer... Le dessin est ma passion avant tout, bien que j'en fasse maintenant mon métier! . Elle était maintenant certaine qu'il avait l'oeil, surtout après avoir confié avoir feuilleté son carnet. Elle le rassura d'emblée, évitant qu'il se sente mal à l'aise à son tour. _ Ne t'inquiète pas, c'est sympa d'avoir un avis aussi positif! Je le mettrai sur mon profil Trip advisor! . Elle regarda à nouveau le cahier sur lequel elle avait dessiné, la curiosité lui revenait doucement... mais sûrement. _ Mais tu as appris à dessiner à l'école enfin je veux dire... Tu as fais des études d'art toi aussi? . Elle voulait en savoir plus sur lui, c'était une aubaine de trouver un autre dessinateur dans cette ville.
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Sujet: Re: one artist in the hendrix (azriel) Lun 18 Mai 2020 - 14:24
« Aucun problème, c’est normal. » répliqua le garçon avec un sourire chaleureux. Ça faisait partie du métier de barman de garder les objets oubliés des clients, ce qui arrivait bien plus souvent que ce qu’on ne pensait. La jeune femme lui expliqua ensuite que le dessin était son métier, arrachant un haussement de sourcils impressionné à l’italien. « C’est super cool, ça, tu fais quoi exactement ? » demanda-t-il, intrigué et envieux d’en savoir plus sur son activité professionnelle. Lui aussi, bien des années auparavant, avait voulu d’un métier artistique, avant qu’il n’abandonne ses études et ne se décide à accepter plutôt des jobs alimentaires, ne gardant le dessin que pour son plaisir personnel, comme passion sur le côté. Il ne se plaignait absolument pas de ce qu’il faisait pour gagner sa vie, il aimait beaucoup son travail d’ouvrir ainsi que son petit job de barman au Hendrix. Mais ça n’avait pas toujours été le plan de sa vie, avant que l’accident ne vienne tout chambouler. Il s’en accommodait néanmoins très bien et n’avait jamais été travailler avec des pieds de plomb. Les propos de la jeune femme réveillaient simplement des rêves qui s’étaient estompés avec le temps. L’italien laissa échapper un rire quand elle mentionna Trip Advisor, le rassurant sur sa curiosité qu’il avait cru peut-être mal placée. « J’en ai fait, oui, il y a longtemps. Mais j’ai abandonné. » expliqua-t-il de façon un peu évasive. Il parlait très rarement de cette période de sa vie, même avec les personnes qui lui étaient les plus proches. Fede, son collègue, était bien évidemment au courant des raisons, c’était à la fac d’art qu’ils s’étaient rencontrés et liés d’amitié, poursuivant les mêmes études. D’autres le savaient aussi, comme Lys ou encore Milo. Mais il n’en parlait jamais. Le souvenir de l’accident qui avait tué sa sœur cadette était teinté d’une peine et d’une culpabilité qu’il avait eu énormément de mal à enterrer, et qui était toujours présente quand il évoquait ces souvenirs. C’était suite à ce drame qu’il avait totalement abandonné les études, laissant de côté ses projets artistiques. « Toi aussi ? Tu étais à la faculté de Bowen ? » demanda-t-il pour ramener le sujet sur la jeune femme. Azriel n’était pas du genre curieux et il ne voulait certainement pas s’immiscer dans sa vie, mais quand il s’agissait d’art, il aimait en apprendre plus sur la passion et le parcours de ses interlocuteurs. Et puis, cela faisait dériver le sujet sur autre chose que son expérience personnelle.
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Sujet: Re: one artist in the hendrix (azriel) Sam 23 Mai 2020 - 15:31
Tomber sur quelqu'un d'aussi gentil que Azriel était vraiment une bonne chose pour Rosalie. Non pas qu'elle soit nécessairement habituée à rencontrer des connards mais elle avait quelque peu perdu la foi en la gente masculine. Alors, se confier et ne rien recevoir comme remarque était plutôt bien venu pour la jeune femme. L'opportunité de se confier librement et de ne pas penser aux conséquences de tout cela. Il lui assura qu'il était normal de conserver les objets et de les rendre à leur propriétaire. Elle émit un petit sourire assez franc avant de l'entendre la questionner sur son travail. Elle était quelque peu étonné qu'il s'y penche véritablement mais elle ne se fit pas prier pour répondre, assurément : _ Je suis peintre. Les mains pleines de gouache, les palettes multicolores ou les aquarelles, c'est mon dada quoi! . Il y avait pour ainsi dire pas mal de façons de présenter son travail mais elle aimait apporter une touche d'humour.
La curiosité du Monsieur s'expliquait t-elle par son aisance à dessiner lui aussi ? Il n'y avait pas de doute sur son tracé qui était parfait. La justesse de la ligne était visible sur l'ensemble de ses croquis et Rosalie s'y connaissait. Pour elle, l'art était comme sa raison de vivre, son métier tout simplement. Elle ne pourrait s'imaginer faire autre chose, elle ne le voudrait même pas. Se reconvertir n'était aucunement dans ses projets actuels ni futurs. La peinture, plus que le dessin, lui permettait non seulement d'exprimer sa créativité mais aussi de se montrer elle-même. Elle était plus loquace par son graphisme, ses créations que par ses paroles. La timidité avait été la raison principale, notamment lors de son adolescence. Si par la suite, elle s'était rattrapée à coups de blagues et de sorties entre amis, elle savait que c'était comme son cocon, l'art. Sa marque de fabrique, son moyen principal de communication. Elle vit le jeune homme assez concentré puis il lui assura qu'il avait également pratiqué l'art auparavant. Elle arqua un sourcil, il l'avait quelque peu surpris avec cette déclaration. Non pas qu'elle doute de son talent mais surtout car il avait employé le mot "abandonné". Restait à savoir si cela avait été vraiment difficile de renoncer. Le fait qu'il expédie assez rapidement et ne s'étale pas en explications devait mettre la puce à l'oreille de Rosalie. Elle ne voulait pas le déranger mais elle se permis seulement d'insister sur son talent, sur le fait qu'elle avait déjà été charmée par ce qu'elle avait vu. Elle lui dit d'une voix douce. _ Oui je vois... En tout cas tu as du talent, c'est certain! Et... si tu me dessines un croquis, je serai ravie de l'accrocher dans la galerie temporaire... ou sur le mur de mon salon!. Certes, elle ne le connaissait pas plus que la veille mais elle aimait faire cohabiter de grands peintres avec des dessins street art, des artistes connus aux moins connus. Il l'inspirait, c'était indéniable. Et elle ne serait pas contre de l'afficher quelque part. A la galerie si son employeur était d'accord, dans son appartement pour donner un peu de couleur.
Elle le regarda dans les yeux avant de répondre à sa question avec un ton assez enjoué. _ A Bowen? Non, je viens de France. J'ai étudié l'art là bas! Et... j'ai pu faire un vernissage et rencontré quelqu'un qui m'emploie aussi maintenant! Je suis une étrangère... en tourisme et en affaires! . Il est vrai qu'elle se débrouillait plutôt pas mal en anglais mais elle avait l'accent qui la trahissait et elle pouvait passer pour une européenne. Toutefois, le fait qu'il lui parle de la faculté l'interpella, notamment car elle comptait poser sa candidature prochainement. Pour donner quelques cours ou bien des TP, quoiqu'il puisse convenir au département d'études. Alors demander l'avis d'un ancien résident pourrait l'aider. Elle jeta un regard au cahier avant de lui demander. _ Comment est la faculté d'ailleurs ? Je rêve d'y mettre les pieds pour demander si ils cherchent quelqu'un pour donner des cours! . Au même moment, elle se demanda si elle n'avait pas fait de gaffe. Après tout, il avait abandonné, peut être était-ce un souvenir douloureux ? Elle baissa la tête, consciente qu'elle en demandait peut être un peu trop, piochée dans des anciens souvenirs indésirables. Elle jeta à nouveau un regard à la porte d'entrée du Hendrix, ce bar sur lequel elle était tombée par hasard mais qui lui plaisait bien. Elle ajouta, l'air de rien. _ En tout cas j'aime beaucoup ce bar! Il est possible que j'y retourne souvent! Tu bosses ici depuis quand ? . Et c'était parti. Inspectrice Duquesne au rapport. Nul doute qu'il en aurait bien assez rapidement marre de ses questions. Mais tant qu'il ne disait pas non, elle continuait.
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Sujet: Re: one artist in the hendrix (azriel) Lun 1 Juin 2020 - 11:30
Un sourire éclaira le visage enfantin de l’italien à la réponse de la rouquine. Ça le faisait sourire, qu’elle soit peintre, et qu’il retrouve la même passion dans sa voix que celle qu’il pouvait retrouver dans le regard de Lys quand elle parlait d’art. Il fallait croire qu’il y avait beaucoup d’artistes à Bowen. Azriel hocha la tête, enjoué. « Je vois. C’est une magnifique façon de faire quelque chose de sa vie. » sourit le garçon à propos de la nature de l’activité de la jeune femme. Il se doutait que c’était plus qu’un métier, tout comme l’aurait été le dessin pour lui s’il avait décidé de se lancer là-dedans. Mais la vie en avait décidé autrement. Il aurait pu terminer ses études, bien sûr, rien de concret ne l’en empêchait, uniquement les barrières mentales qu’il s’était mises à l’époque, traumatisé par l’accident. Il aurait même pu se lancer dans un boulot artistique sans obtenir son diplôme. Mais depuis le décès de sa cadette, il s’était renfermé, avait gardé ses créations pour lui. Il postait parfois des croquis sur son compte instagram, et certaines personnes avaient le droit de voir quelques dessins qu’il sélectionnait, mais il avait perdu cette envie d’exposer son art au monde. S’il dessinait, c’était dans sa bulle de calme et de solitude, à travers un rayon de soleil passant par la fenêtre, perdu sur un bureau encombré de toutes sortes d’outils et de livres. Ou ici, au Hendrix, quand il n’y avait encore personne. Az utilisait l’art comme un simple passe-temps depuis des années, quelque chose qu’il aimait faire et qui l’apaisait autant que ça le satisfaisait. Mais ce n’était plus dans l’optique de faire voir au public ce qu’il faisait, malgré les nombreux compliments qu’il recevait sur ses dessins. « C’est vraiment gentil, j’apprécie le compliment. » sourit l’italien de bonne grâce. Il n’avait pas l’habitude de recevoir des avis sur ses idées et sa technique artistique, vu qu’il dessinait uniquement pour lui-même, mais cela faisait quand même toujours plaisir d’avoir des retours positifs. « Waw, c’est sympa comme proposition ! Je crois que j’opterais plutôt pour le mur de ton salon. Et ce serait un réel honneur ! » répliqua le garçon au teint hâlé, haussant les sourcils avec un air surpris. C’était rare de recevoir une telle proposition de la part d’une quasi inconnue. C’était effectivement très gentil de sa part, surtout le fait de proposer d’exposer dans la galerie. Mais c’était sans compter la difficulté qu’avait Azriel à bien vouloir montrer ses croquis au monde, et il était prêt à laisser passer cette opportunité. « Oh, une française. Enchanté. » prononça-t-il dans la langue natale de la rouquine. Ayant vécu en Europe au début de sa vie, et l’italien et le français puisant dans les mêmes racines, il avait quelques bases en français. Enfin, bases, ça se limitait réellement à quelques mots, comme celui qu’il venait de prononcer, avec un accent plus ou moins acceptable. Il n’avait même pas reconnu celui de la jeune femme, pour dire. Azriel hocha la tête à la suite des explications de la jeune femme. « Assez… décontractée, j’ai envie de dire. Il y a un bon suivi bien sûr et un apprentissage complet, mais il y a une vision assez libre de l’art. Personnellement, j’ai beaucoup aimé. J’imagine qu’en France, c’est plus strict, on m’a toujours parlé du haut niveau des études d’art en Europe. » répondit-il à l’artiste. S’il avait arrêté ses études pour des raisons sur lesquelles il ne souhaitait pas s’étendre, il gardait cependant des bons souvenirs de la faculté en elle-même et de l’apprentissage effectué là-bas. « Ouh, depuis quelques années déjà ! Ça fait sept ou huit ans, je pense. Mais ce sera un plaisir de te revoir par ici ! » fit Az après avoir cherché dans ses souvenirs quelques instants. « Et donc, ça fait longtemps que tu es arrivée à Bowen ? » demanda-t-il à son tour. Azriel n’était pas de nature curieuse, il préférait ne pas s’immiscer dans la bulle personnelle des gens, mais vu que le sujet était tombé dans la conversation, autant s’intéresser un peu à tout ça.
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Sujet: Re: one artist in the hendrix (azriel) Sam 6 Juin 2020 - 11:21
Le serveur sourit lorsque Rosalie évoque son métier. Voilà bien une réaction qui l'étonne. Bien que les gens soient souvent contents de savoir qu'elle fait cela, elle doit bien reconnaître qu'ils empruntent aussi un air ahuri. Or, là, le serveur italien n'a tout bonnement pas cet air.
Cela précisait sans aucun doute ce que Rosalie avait déjà perçu dans son carnet de croquis : Azriel avait un coup de crayon assez précis, il devait aussi savoir d'autres choses à propos de l'art. Il le remercie pour le compliment, Rosalie hoche la tête. Elle qui est dans le domaine, il est normal de reconnaître un artiste quand elle en voit un. Elle ignore qu'elles ont été ses raisons pour finir ici, à servir des coups et écouter les histoires de coeurs des uns et des autres. Loin d'elle l'envie de s'immiscer dans sa vie, elle qui avait déjà bien étalée la sienne la veille. Elle voulait simplement lui donner un coup de pouce, l'élan dont il avait besoin pour se laisser exploser sa fibre créatrice ou pour lui donner un brin de nostalgie. Il lui précisa qu'il opterait avec plaisir pour le mur du salon. Elle pris un air intéressé, pointant l'index sur le menton et fit mine de réfléchir quelques instants. Juste pour le titiller mais elle sait parfaitement qu'elle dirait oui les yeux fermés. Il a beau être un quasi inconnu, elle ne veut pas laisser l'opportunité d'avoir de si beaux croquis accrochés au mur de son salon. La vie australienne qui prendrait de nouvelles couleurs, de plus belles perspectives. Elle répondit, d'un air enjoué. _ Le mur du salon, où tu veux! Je suis quasi certaine que cela embellira encore plus mon intérieur! . Elle à qui on avait donné sa chance en offrant un poste ici, voilà qu'elle voulait donner la pareille à son tour. Elle ne lui paierait pas des mille et des cents mais au moins une somme symbolique, pour le remercier. Elle réalisa soudainement qu'elle ne lui avait pas précisé cela alors elle s'empressa de le faire. _ Je te paierai hein, bien évidemment!
Il la salua à la française. Attention qui touche d'autant plus la française qui n'entend plus vraiment cette langue par ici. Elle baisse la tête, signe de reconnaissance et lui répond d'une voix douce. _ Nice to meet you! . Juste pour lui répondre aussi dans sa langue bien que son accent laisse toujours à désirer. Elle devrait prendre des cours de diction tiens, cela l'aiderait sûrement.
Il lui décrit son style et sa vision des choses. Elle reconnaît qu'il avance une vérité générale, avec le côté strict de l'Europe. Elle qui découvre comment est l'Australie, elle se rend compte qu'elle ne connaît pas assez de choses ici, de ce côté du Pacifique. _ Oui je vois... Eh bien écoute oui il est vrai qu'en France c'est assez strict, il y a beaucoup de mouvements et pas mal de choses à voir. Paris est une capitale artistique de référence! Mais j'aime que tu avances cette idée de liberté, de décontracté, c'est quelque chose que je connais moins.... Il avance qu'il a été à la faculté il y a 7 ou 8 ans ce qui ne rajeunit pas les deux protagonistes. Il lui avance comme il serait heureux de la revoir, elle lui répond avec un sourire encore un peu timide mais franc. Elle lui demande, presque immédiatement. _ Depuis tout ce temps tu dessines et tu n'as pas de retour ? Tu ne voudrais pas montrer ses merveilles sur les réseaux ou ailleurs? . Elle se doute qu'il faut y aller pas à pas. Après tout il vient tout juste d'accepter de faire des croquis pour son salon, autant ne pas pousser trop vite les choses. Elle poursuit, sur un ton plus humoristique. _ Maintenant que je connais l'endroit... à coup sûr je reviendrai! Promis que je ne parlerai pas de mon ex arrogant et prétentieux cette fois! . Finalement elle avait dû paraître si enfantine à raconter en long large et travers sa première relation avec Ariel. Franchement, elle devait presque faire pitié avec tant de verres dans le nez. Cependant, le fait qu'il soit gentil avec elle la rassurait, elle comprenait qu'il était possible de ne pas passer pour une folle. Elle le regarda et répondit. _ Je suis ici depuis 3 mois! Je viens travailler ici mais du coup j'essaie de faire du tourisme ici aussi! . Elle qui avait tant de choses à voir à Bowen, elle se dit qu'il fallait avoir l'avis d'un local. Elle enchérit presque aussitôt. _ Tu te plais à Bowen alors?
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Sujet: Re: one artist in the hendrix (azriel) Lun 8 Juin 2020 - 19:12
Un doux rire s’échappa du jeune homme, ses traits illuminés d’une expression humble mais reconnaissante, quand la peintre précisa avec enthousiasme qu’elle était certaine qu’un de ses dessins embellirait son chez-soi. Ils ne se connaissaient pas, c’était vrai, mais l’art avait cette tendance à rassembler les gens et à créer une connexion entre eux que ceux extérieurs à ce domaine ne saisissaient pas toujours. L’art sortant de la main de quelqu’un, ou d’une autre partie de son corps même, c’était aussi un reflet de son âme, de son être profond. Cela donnait un aperçu de qui était une personne, sans qu’elle n’ait besoin de le dire, sans qu’on n’ait besoin de la connaître depuis des années. C’était comme toucher délicatement un petit point d’intimité dans la vie de quelqu’un. « Oh, c’est pas nécessaire. Si je le fais, c’est par plaisir, j’ai pas besoin de quoi que ce soit en retour sauf ta satisfaction. On n’a qu’à dire que tu me paieras en venant plus souvent au Hendrix me tenir compagnie ! » répliqua le jeune homme avec un sourire aimable, terminant avec un petit trait de plaisanterie, même s’il était à moitié sérieux. C’était toujours agréable d’avoir des habitués qui venaient prendre un verre au bar et échanger quelques nouvelles, une fois de temps en temps. Mine de rien, ça pouvait créer des liens, même si cela ne paraissait que superficiel. Az était toujours content d’avoir un copain qui passait dire bonjour pendant son service. C’était un des aspects de son métier qu’il aimait beaucoup, même si ce n’était pas son métier principal, être serveur au Hendrix restait une activité qui lui plaisait. Il sourit quand la rouquine répondit joyeusement à sa salutation, aussi soignée que possible, en français. Son accent laissait franchement à désirer, c’était certain, même si ça aurait pu être pire, mais Azriel n’avait pas, comme certains, un don inné dans la maîtrise des langues. Il était bilingue et c’était amplement suffisant, l’italien étant sa langue natale, et l’anglais ayant été tout autant pratiqué dans la famille, de par son père australien. Depuis qu’ils avaient déménagé à Bowen quand il était jeune, ils avaient toujours autant parlé italien qu’anglais dans la maison familiale, mais l’accent d’Azriel avait peu à peu disparu, à force d’être baigné dans le monde australien. Aujourd’hui, il était difficile de soupçonner qu’il venait d’ailleurs, sauf quand il se mettait à converser en italien avec son collègue Fede, ou son amie d’enfance, Bessie, avec qui il avait grandi dans le même village. Le barman expliqua ensuite à son interlocutrice ce qu’il pensait de la méthode d’enseignement dans la faculté d’art de Bowen, souriant à sa réponse. « J’ai un compte instagram où je poste quelques dessins, pas de façon très régulière, d’ailleurs. Mais en-dehors de ça, non, à part deux-trois amis qui sont dans l’art aussi et avec qui on s’échange nos avis. » répondit-il pour répondre à sa question. En-dehors de ça, non, il n’avait pas besoin de partager ses croquis avec le monde. Il préférait le faire pour lui, juste pour son plaisir personnel, à l’opposé de ses projets quand il avait commencé des études de dessin, qui n’étaient désormais plus qu’un lointain souvenir. Il s’esclaffa quand la jeune femme promit de ne plus se lamenter sur son ex lors de ses prochaines visites. « T’en fais pas, un barman, ça a déjà entendu bien pire que ça ! On a l’habitude, je pense d’ailleurs que ça développe une capacité d’écoute chez nous, c’est une belle déformation professionnelle. » rit-il, ses iris marron allumés d’une flamme taquine. « Ah, tu connais déjà un peu alors ! T’as bien raison, on dirait pas comme ça, mais y a plein de chouettes endroits à découvrir. Pour ma part, oui, j’ai toujours beaucoup aimé cette ville, même si l’Italie me manque parfois. » avoua-t-il avec un sourire lointain. En plus de son pays natal, c’était surtout les souvenirs qui allaient avec qui lui manquaient, avant qu’il ne commette l’irréparable, ici en Australie.