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↳ personnages attendus

Bienvenue à Bowen, petite ville côtière du Nord-Est de l'Australie, abritant moins de 7 000 habitants. Si vous recherchez le calme, la bonne humeur et la joie de vivre, vous serez au paradis. Tous les habitants vous le diront, Bowen est l'endroit idéal pour se ressourcer. Et puis ne vous inquiétez pas pour l'intégration, ici tout le monde se connaît et les habitants adorent accueillir les nouveaux. › suite.

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 Can I help you? ft. Ayline

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MessageSujet: Can I help you? ft. Ayline   Can I help you? ft.  Ayline EmptyMer 13 Mai 2020 - 20:20

Can I help you ?
EXORDIUM.

Mon chef m’avait donné la journée. Par un pur hasard – je pensais que je cachais bien mon jeu – il avait remarqué que j’étais au bout du rouleau. Complètement exténué, au point que je m’étais remis à dormir au bureau, ne retournant chez moi que pour me changer et me doucher. Je mangeais de moins en moins. N’en voyant plus l’utilité. Elles, elles ne mangeraient plus jamais. Je passais 24/24h sur l’enquête. Il n’y avait plus cela qui comptait, sans me rendre compte que j’étais à deux doigts de la rupture. Toutefois, je ne pouvais pas lâcher. Je m’étais promis d’aller jusqu’au bout, de les venger. C’était son compter le commandant, lui qui m’avait toujours épaulé, qui avait toujours été là pour moi et qui m’avait fait revenir. Pourtant, il savait comment je fonctionnais. Il devait s’y attendre. Il y avait mis un frein. Me renvoyant chez moi, toutes affaires cessantes. Je n’avais pas eu mon mot à dire.

Je tournais en rond dans mon appartement, sommairement meublé. Depuis six mois que j’étais de retour, j’y avais juste mis l’essentiel. Pas de tableau. Pas de fleur / plante. Rien. Comme si je ne me sentais pas encore complètement chez moi. Que j’allais repartir, dans une semaine, dans un mois. Il fallait que je m’active, autrement mon corps s’effondrait pour de bon. Je ne supportais pas l’inactivité. Pendant un court instant, j’avais bien pensé à replonger la tête la première. Dans le dossier. La bouteille de scotch. Finalement, moi choix se porta ni sur l’un ni sur l’autre. Après avoir mis des habits adéquats, préparé une gourde d’eau, je sortis de chez moi, direction la colline d’Horseshoe Bay.

La montée m’avait pris une bonne heure et demi – j’aurais pu facilement la faire plus rapidement – mais j’avis pris mon temps. M’arrêter à plusieurs endroits. Contemplant le paysage tout autour. Qui était – il fallait l’avouer – à couper le souffle. Une fois arrivé en haut, je m’étais laissé tomber sous un arbre, à même le sol, loin du monde, des tables de pic nique. Je me perdis dans mes pensées. J’étais venu ici à plusieurs reprises, la première toutefois depuis mon retour à Bowen. Avec Rebecca. Sa famille. La mienne. À l’époque où tout allait bien. Lors de temps insouciants, personne ne sachant ce que le destin lui réservait. Et pourtant, j’en étais là, aujourd’hui … De temps à autre, je scrutais les gens. Essayant de reconnaître un visage. Était-elle encore en vie ? Morte ? Au fond, je m’en fichais. Ou pas vraiment. J’espérais secrètement qu’elle soit morte, afin d’éviter de la tuer moi-même pour tout le mal qu’elle avait causé. J’essayais de devenir également ce qui se cachait sous la surface, les sourires. L’un d’eux pouvait-il être le tueur tant recherché ?

Je ne saurais dire exactement comment de temps j’avais passé sur la colline, ni combien de cigarettes j’avais fumé. Le soleil, toutefois, commençait à amorcer sa descente. Mieux valait partir maintenant, avant de me retrouver dans le noir complet. Je me relevai, faisant craquer mes articulations. Effectivement, j’étais resté trop longtemps inactif, perdu dans les ténèbres. Autour de moi, plus que la moitié des gens étaient déjà redescendus. Il restait juste deux-trois personnes, éparpillés. Après un dernier regard au large, je pris le chemin du retour. Même si le chemin était praticable, je faisais quand même attention. Personne n’était à l’abri d’un accident. Au même moment, comme un coup du destin, je vis, à quelques mètres de moi, une jeune femme au sol, se tenant la cheville, les yeux brillants. Je m’arrêtais à sa hauteur, m’accroupissant avec elle. « Vous avez besoin d’aide ? » No shit Sherlock. Quelle déduction. Je levai les yeux au ciel, à ma bêtise. Bien sûr que oui. Je doutais fortement qu’elle voulait fusionner avec la terre et les mauvaises herbes. Mon regard s’attarda ensuite sur sa main et sa cheville. Aie. « Vous avez mal quelque part ? » Je me relevai, lui tendant la main, afin de l’aider à se relever « Attendez, je vous aide ».

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MessageSujet: Re: Can I help you? ft. Ayline   Can I help you? ft.  Ayline EmptyJeu 14 Mai 2020 - 19:29

On dit qu’il faut donner pour recevoir. Ayl a bossé toute la journée et peut-être pour rien au final mais ça fait partie du jeu, elle doit montrer ses compétences pour trouver des clients. Recommencer zéro n’a rien de simple, la jeune femme ne connaît personne à Bowen, elle est partie y vivre pour y avoir passé des vacances avec sa famille, quand elle avait encore une famille, jadis, autrefois. Elle s’en souvient à peine. Il reste des photos de rires et de joies mais elle ne les regarde plus, ça la fait trop souffrir. Puis il faut aller de l’avant, tout ça. Elle s’est surtout installée à Bowen parce que c’est loin, très loin de Sydney. Il y a trop de fantômes dans sa ville natale et des choix liés à la colère, à la vengeance aussi et une fois que la vengeance est assouvie, il ne reste rien, rien qu’un grand vide.

Ayline est "ric rac" avec ses finances, l’agence de mannequins a pratiqué des taux de prêts d’usuriers pour qu’elle finance ses études et elle n’a pas pu compter sur les aides gouvernementales quand elle a ouvert sa boite à cause de la crise économique liée aux incendies qui ont ravagé le pays. Tout ça ne lui donne pas envie de sortir en boite pour s’envoyer en l’air mais elle peut au moins se défouler par le sport. Elle enfile donc un survet’, elle en a deux sur lesquels elle fait un roulement et va courir à Horseshoe Bay.

Son VTT verrouillé en bas et c’est parti pour crapahuter à priori presque seule dans la nature sauvage et tout et tout, avec le bon air frais, tout pareil. Une jeune femme seule a plus d’être agressée mais elle a sa lame et sait s’en servir. Le pauvre bougre qui s’en prendrait à elle y réfléchirait à deux fois avant d’agresser quelqu’un d’autre. Ca n’arrive néanmoins pas mais Ayline a oublié un léger détail qui n’en ai pas tant que ça, ni léger, ni un détail. Elle ne porte pas les bonnes chaussures de sport pour ce type de terrain. Comme elle ne pouvait en acheter qu’une seule paire avec ses finances, l’australienne a opté pour la formule "tout en un". Des CTT. Des Chaussures Tout Terrain. Mauvaises nulles part. Bonnes aussi nulle part. Arrive alors ce qui doit arriver. Elle dérape et elle tombe, s’écorche tout le coté droit et cerise sur le gâteau, se tord la cheville et ça fait un mal de chien !

- Bordel de cul !

Ayline a la douleur mauvaise et la maladie aussi. Son corps est son temple, la santé est à peu près tout ce qui lui reste avec l’envie régulière de baiser pour le dire crûment. Si on lui retire ça, on lui retire tout. C’est comme si Dieu venait de zapper sur "la chaîne Ayline" et décréter qu’elle n’était pas assez dans la merde comme ça et que ça serait rigolo de la voir ramper et tenter de se relever. Ce qu’elle fait en tentant en grimaçant de douleur mais elle n’a pas d’appuis et pas un seule branche en vue pour se faire une attelle de fortune. Il va pourtant falloir redescendre, même à cloche-pieds, même si ça prend des heures. C’est que les températures peuvent descendre très bas la nuit, et si elle ne croise personne, et si personne ne s’arrête pour l’aider ? Ou si on l’agresse en profitant de sa blessure ? Tout est possible et trop souvent le pire. Elle a toujours son téléphone portable mais … Il s’est brisé dans la chute. Evidemment. Si ça se trouve, elle trouvera le vélo avec les pneus crevés en bas.

« Vous avez besoin d’aide ? »

Un homme vient de s’accroupir pour lui dire avant de lever les yeux au ciel comme pour se morigéner parce qu’Ayline est par terre, toute chiffonnée et elle grimace de douleur en se tenant la cheville.

- Oui, s’il vous plaît.

Il l’aide à se relever et elle s’appuie à lui en essayant de transformer sa grimace en sourire mais c’est un succès très relatif.

- Je me suis tordue la cheville mais ça va, j’ai juste mal quand je pose le pied par terre.

L’australienne ne dira pas qu’elle aurait du choisir de meilleures pompes mais qu’elle n’avait pas assez d’argent, elle a sa fierté. L’homme n’a pas l’air de lui vouloir du mal et Ayline est embêtée de lui demander de l’aider parce que ça va niquer sa séance de sport. Il lui propose mais tant de gens demandent si ça va tout en s’en fichant éperdument.

- Si j’avais pensé à prendre une béquille, je pourrais redescendre tranquillement mais on ne pense jamais à prendre une béquille sur soi. En effet, j’aurais besoin de votre aide pour descendre jusqu’à mon … Vélo …

Oh la belle grimace authentique quand la jeune femme réalise qu’elle ne pourra pas pédaler d’une seule jambe.
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