| | Bienvenue à Bowen, petite ville côtière du Nord-Est de l' Australie, abritant moins de 7 000 habitants. Si vous recherchez le calme, la bonne humeur et la joie de vivre, vous serez au paradis. Tous les habitants vous le diront, Bowen est l'endroit idéal pour se ressourcer. Et puis ne vous inquiétez pas pour l'intégration, ici tout le monde se connaît et les habitants adorent accueillir les nouveaux. › suite. |
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| Tant qu‘il nous reste une seconde de souvenir dans le crâne. Marissa. | |
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Auteur | Message |
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Invité | Sujet: Tant qu‘il nous reste une seconde de souvenir dans le crâne. Marissa. Mer 3 Juin 2020 - 20:38 | |
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Assis au sommet de celui-ci, je contemplais l'étendue bleue qui s'offrait à moi. Je ne venais quasiment jamais sur la plage. Il y avait souvent du monde, je n'aimais pas le sable qui colle à la peau et par-dessus le marché, la couleur de l'eau me faisait irrémédiablement penser à Scarlett. Ma défunte épouse nous avait quittés il y a de cela bientôt dix ans, et pourtant ma peine ne semblait pas s'apaiser. Ou peut-être que je ne voulais pas qu'elle disparaisse, parce qu'elle était la dernière chose qui me reliait encore à elle. Comme si avoir mal en pensant à son absence me confirmait qu'elle avait bien été présente. J'avais peur de l'oublier, j'avais peur de ne plus me rappeler du son de sa voix. De son rire, de son regard, de la saveur de sa peau lorsque je la couvrais de baisers. Ce qui expliquait pourquoi il s'agissait d'un quasiment jamais, bien moins définitif. En regardant la mer, je récitai tout bas un petit poème que j'avais composé pour elle, et que je lui avais déclamé le jour de nos noces. « Si l'amour devait avoir un prénom, C'est le tien qu'il aurait choisi. A jamais j'essayerai de gagner ton amour, Resterai fidèle nuit et jour. Le bleu de tes yeux m'éblouit Et m'emporte dans un tourbillon. Tout chez toi me plait mon amour, T'aimer, je le ferai toujours. »
Avec le recul, je me rendais compte de la pauvreté de mes vers... mais ils avaient beaucoup plus à ma femme - qui avait fondu en larmes, en voyant les efforts que j'avais déployés pour inventer quelque chose de joli et dont chaque phrase commençait par une lettre de son prénom. Elle l'avait fait encadrer, et l'avait déposé sur sa table de nuit. C'est ce que j'avais toujours aimé, chez elle. Scarlett m'avait toujours poussé à chercher le meilleur au fond de moi. Et Dieu sait que ça n'avait pas toujours été facile, surtout à l'époque. J'étais jeune, j'étais con... je l'étais toujours, puisque je ne faisais plus le moindre effort à présent. La femme d'Emeric avait bien essayé de me persuader que mon épouse me regardait, de là-haut, mais je n'y croyais pas une seule seconde. Après la vie, il n'y a plus rien.
Et pour moi, il n'y avait plus rien non plus, ici bas.
Du moins, c'est ce dont je m'étais persuadé. Un soupir s'échappa d'entre mes lèvres, je passai une main dans mes cheveux et détachai enfin mon regard de la mer pour observer les quelques personnes autour. Mon regard croisa alors deux prunelles noisettes. Deux prunelles qui ne m'étaient pas inconnues.
Dernière édition par Trevor Seyton le Jeu 4 Juin 2020 - 21:29, édité 1 fois |
| | | Invité | Sujet: Re: Tant qu‘il nous reste une seconde de souvenir dans le crâne. Marissa. Mer 3 Juin 2020 - 20:59 | |
| Mercredi soir, A la fin de sa journée, la jeune femme avait décidé de s'offrir une petite balade au bord de l'eau. C'était quelque chose qu'elle aimait beaucoup faire, surtout après une journée de travail. L'océan, la mer, lui rappelaient alors sa région d'origine, la Floride. Sauf qu'ici, il n'y avait plus tout l'aspect négatif que cet endroit du monde pouvait lui rappeler. Cela faisait désormais sept années que la jolie brune avait posé ses valises ici et maintenant, elle ne s'imaginait plus repartir. Vêtue d'une robe longue, toute simple, un peu kaki, la jeune femme avait laissé son fiancé chez eux, à la ferme situé sur son terrain agricole. Il avait encore des dossiers à régler pour ce soir, et devait continuer de travailler en rentrant du bureau, ce qui faisait qu'ils dînaient toujours assez tard. Mais ça ne dérangeait pas la jeune femme, après tout, il était à ses yeux la relation idéale. Son parfait contraire, tout les différenciait et pourtant, ça fonctionnait. Ou en tous cas, c'était ce qu'elle voulait croire. Ses chaussures à la main, la jeune femme tenait sa robe d'une main, afin de pouvoir laisser ses pieds découvrir l'eau rafraîchie de cette plage, en cette fin de journée. Parfois, souvent, elle pensait à ses frères. Ils auraient adorés vivre ici, mais en ce qui concernait son jumeau, Joshua, cela n'était pas possible. Etant devenu un joueur professionnel en hockey, il ne pouvait pas ne pas vivre aux Etats-Unis. Quant à Jude... tout était devenu bien plus compliqué avec lui. Il ne donnait plus vraiment de nouvelles, alors au fil du temps, Marissa avait enfin pu se détacher de lui. Il fût temps. Il avait passé la majeure partie de sa vie à la protéger et à trop penser à elle, au point qu'elle soit incapable de le faire elle-même. En choisissant de vivre ici, elle prenait la décision de couper ce cordon et finalement, cela lui avait apprit à se révéler à elle-même. La jeune femme marchait donc tranquillement, observant la mer, ses pieds glissant sur le sable humide, s'enfonçant dans cette matière douce quand finalement, quelque chose attira son regard presque en face d'elle, assis sur un rocher. Une forme : un homme assis là. Mais quelque chose était... différent. Avec le contrejour, elle n'était pas vraiment capable de discerner ce visage qui semblait s'être également arrêté sur elle. Le connaissait-elle ? Alors sa main vint se poser au dessus de ses yeux, améliorant ainsi sa vision. Et là. Le choc. « Trevor ?... » se murmura t-elle à elle-même. En quelques secondes à peine, une vague de sentiments vinrent la remuer, l'engloutir presque. C'était forcément une vision, un mirage, il était impossible, ô combien impossible qu'un amour de jeunesse puisse se retrouver à l'autre bout du monde, sur une plage d'une petite ville côtière, près de 14 ans après. Pourtant, il semblait être bien là, elle pouvait voir son ombre se dessiner sur le rocher, et voir ses mouvements. Pourtant elle, elle s'était figée, complètement sous le choc de cette apparition. C'était comme voir un fantôme, une ombre de son passé. Personne, ni rien ici ne pouvait lui rappeler son passé, c'était un nouvel environnement, une autre culture -même si elle était occidentale aussi, de nouvelles personnes... Comment deux êtres étant inscrits dans la même université de Miami pouvaient se retrouver là ? Et puis... c'était lui. Ce garçon qu'elle s'était surprise à aimer, à aimer si fort. Il avait été son premier amour, comment aurait-elle pu être indifférente ?
@Trevor Seyton |
| | | Invité | Sujet: Re: Tant qu‘il nous reste une seconde de souvenir dans le crâne. Marissa. Mer 3 Juin 2020 - 22:43 | |
| Un peu plus de 16.000 kilomètres séparent Miami de l'Australie.
Quel est le pourcentage de chance pour retrouver, dans un endroit aussi lointain, une personne de son passé ? Quel était le pourcentage de chance pour que ça soit elle ? Faible, très faible. Lorsqu'elle s'arrêta à quelques pas, sans cesser de me fixer... je fus pourtant convaincu de son identité. Elle avait changé, imperceptiblement. Les années étaient passées par là, donnant une maturité nouvelle à son minois, mais c'était bien elle. Marissa Chamberlain.
Si les souvenirs m'avaient jusqu'à aujourd'hui toujours ramené vers feu mon épouse, que j'avais rencontrée dans le même établissement scolaire que Marissa... je n'avais pas oublié notre histoire pour la cause. Elle avait été mon premier amour, timide. Un amour qu'on assume pas totalement, face aux copains. Un amour qu'on préfèrerait cacher, garder rien que pour soi... pour maintenir les apparences en place. Rien ne présageait pourtant que je tombe amoureux de cette jeune écologiste amie de la nature et des animaux, puisque j'avais commencé par la draguer en réponse à un pari fait avec certains membres de ma Confrérie. Une Confrérie populaire, alors que celle qu'avait choisie Marissa faisait plutôt partie des résidences controversées, qui manquaient chaque année de disparaître au vu du peu de membres qui les privilégiaient. Ma réputation avait fini par avoir raison de notre couple. Ou alors... ma connerie. Et le pire, c'est que je n'avais même pas gagné mon pari puisqu'elle avait appris la supercherie avant qu'on ne couche ensemble. Notre dernière nuit avait pourtant été belle, on avait dormi dans les bras l'un de l'autre en sachant qu'on se quitterait au petit matin. Je m'en souvenais comme si c'était hier.
Je ne savais pas quoi dire, ni comment réagir. J'entrouvris les lèvres, les refermai. Au bout de longues secondes, qui me semblèrent être une éternité... j'amorçai un mouvement, et descendis de mon rocher pour me rapprocher d'elle. Doucement, comme on se rapproche d'un petit animal craintif. L'était-elle ? Que devait-elle penser de moi, après ce qu'il s'était passé ? Avait-elle appris que je m'étais marié ? Pensait-elle que j'avais... vieilli ? Un flot de questions m'assaillirent, mais je n'en abreuvai pas la jeune femme. « Marissa ? C'est bien toi ? » lui demandai-je, une fois à deux mètres d'elle. J'étais pourtant sûr de la réponse, à présent que je me tenais droit devant elle, simplement vêtu d'un pantalon de training noir et d'un débardeur blanc.
Dernière édition par Trevor Seyton le Jeu 4 Juin 2020 - 21:29, édité 1 fois |
| | | Invité | Sujet: Re: Tant qu‘il nous reste une seconde de souvenir dans le crâne. Marissa. Mer 3 Juin 2020 - 23:09 | |
| it's been a long, long time
Il quitta doucement son rocher, et la lenteur dont il semblait s'acquitter ne présageait que la véracité de ce qu'elle pensait alors : il s'agissait bel et bien de lui. Pourquoi ? Comment ? Comment cela était-il possible ? Comment pouvaient-ils tomber l'un sur l'autre ? Déjà sur le territoire américain ça aurait été improbable, mais là, en Australie, à Bowen ? Comment est-ce que c'était possible si ce n'était pas un coup du sort ? Du destin ? Du karma ? Il semblait presque caresser la surface rocheuse, descendant alors sur la plage, et elle ne pouvait pas le quitter du regard. Des milliers de questions venaient lui agresser l'esprit, et Marissa était tout simplement incapable de bouger. Elle se souvint de leur tout premier rendez-vous, au zoo de Miami, où il lui avait simplement offert une glace, timidement. Il y avait eu toutes les autres fois, leurs discussions, toutes ces fois où elle lui disait de mettre ses déchets à la poubelle, où qu'il critiquait tous ceux qui étaient différents de lui. Mais il avait été là. Quand elle en avait eu besoin, et puis sa façon à lui de la regarder, comme une femme : il avait été le premier. Les souvenirs remontaient à la surface, des images, des instants, des regards, sourires, ou paroles auxquels elle n'avait pas songé depuis son départ de la Floride. Marissa avait fait une croix sur ce passé, quand Trevor lui avait brisé le cœur et qu'elle s'était sentie humiliée de la sorte. Parce que même s'il n'y avait que du positif en terme de souvenirs, le négatif ne tarda pas à venir sonner dans sa mémoire. Ce jour où elle avait apprit la vérité, le fait qu'il n'ai aucune gêne, ni aucune honte à s'afficher avec sa nouvelle conquête et que cette dernière la rabaisse encore plus. Ce sentiment d'avoir été naïve, conne, idiote, de ne pas avoir fait attention à tous les signaux. De ne pas avoir écouté son propre frère qui, dès le départ, avait cerné que Trevor n'était pas fait pour elle. Ce sentiment d'avoir été réduite à une chose, sexuelle, à simplement un pari, un épisode, une blague. Qu'elle ne soit pas plus importante que ça. Il lui avait arraché le cœur, il l'avait piétiné et bien qu'ils ne soient que des adolescents à l'époque, il avait été le premier. Alors forcément, il avait marqué la vie sentimentale et sociale de Marissa à jamais par son comportement. Elle n'avait jamais cru en elle, elle avait toujours douté des gens autour d'elle, ou bien d'elle-même. Pourtant, ce mec aux tâches de rousseur sur le nez à l'époque, aux yeux incroyablement profonds et malicieux et à cette façon de parler qui lui était propre... se trouvait là, pas si loin d'elle. Il avait vieilli, elle n'aurait probablement pas pu le reconnaître, mais quelque chose dans son regard l'avait hypnotisée. Comme à l'époque où elle se perdait dans les océans que formaient ses yeux, Marissa avait pu sans doute apercevoir ce phare familier, rongé par les années et les tempêtes. Un bien vieux souvenir, mais aux couleurs réconfortantes. Quand il prit la parole, demandant si c'était bien elle, Marissa senti le poids des incertitudes s'envoler. Doucement, comme un voile de soie qui s'envolerait tout simplement. Tout ce qu'elle ne pu retenir à ce moment-là, c'est de croiser Trevor Seyton sur cette plage de Bowen, près de quatorze ans après la dernière fois qu'ils avaient pu se croiser sur le campus universitaire. Et rien que pour ça, que pour la force de ces quelques mots hasardeux et magiques, elle n'écouta que son instinct. Et son instinct était heureux. Un large sourire s'empara de son visage, l'illuminant comme rarement. Ses yeux pétillèrent. Elle le connaissait, elle l'avait connu en tous cas ; elle avait été l'une des premières à percer sa carapace à l'époque. Son sourire et l'éclat de son visage en cet instant, montrait à quel point elle réalisait ce qui était en train de se produire, le côté presque magique à cet instant finalement ; et surtout, la joie de retrouver un si vieil et proche ami. Sans vraiment réfléchir, elle se mit à rire et réduisit la distance presque en courant, et sans se poser de question, elle lui sauta presque dans les bras. Mais dans ses souvenirs, Trevor avait toujours su la récupérer en vol. Elle rigolait et ses bras pas vraiment musclés marquèrent bien la pression autour du corps plus costaud de l'américain. Ses mains vinrent presque pincer, masser, la peau de sa nuque, et n'en revenant toujours pas, elle lança « Trevor... » avant de rire encore « mais qu'est-ce que tu fais ici ? » était-il en vacances ? Peut-être pour le boulot ? Ou un voyage ? Pour elle, à ce moment-là, il était inconcevable qu'il vive également ici. |
| | | Invité | Sujet: Re: Tant qu‘il nous reste une seconde de souvenir dans le crâne. Marissa. Jeu 4 Juin 2020 - 19:35 | |
| Je ne sais pas pourquoi je m'étais persuadé que Marissa me détestait. Pourtant, des années s'étaient écoulées depuis notre rupture... et depuis la fille qui avait suivi, juste sous son nez. Je savais que je l'avais beaucoup fait souffrir, en sortant avec elle pour un pari, en la quittant, en exhibant d'autres filles à mon bras alors qu'elle-même devait probablement encore m'aimer. Mais il avait bien fallu que je tourne la page, pas vrai ? Et j'étais très fort, à l'époque, dans l'art d'oublier une fille en la remplaçant par une autre. En commençant à sortir avec Scarlett, je m'étais promis de ne plus laisser le regard des autres détruire notre couple. Au début, ça n'avait pas été facile... mais j'avais fini par réussir à faire accepter mon intello de copine au sein de mon cercle d'amis à l'Université. Ce que je n'avais jamais été capable de faire, pour Marissa. Je n'avais même jamais essayé, en réalité. Bref, il y avait beaucoup de raisons qui expliquaient que je pensais encore aujourd'hui qu'elle me détestait. J'en avais oublié de prendre en compte un élément essentiel : le temps.
Il avait fait son œuvre, puisqu'un large sourire étira les lèvres de la brune. Ce n'était pas un simple sourire, il illumina jusqu'à son regard - qui n'avait pas changé, je m'en rappelais encore. La seule différence, c'est qu'elle ne me regardait plus avec amour comme lorsque nous étions ensemble, mais elle gardait cette lueur particulière qui avait toujours fait son charme. Lorsqu'elle me sauta au cou, je faillis m'en décrocher la mâchoire ! Surpris, j'entourai sa taille de mes bras - totalement guidé par mon instinct et mes réflexes. Je sentis ses doigts se glisser dans ma nuque et fermai un instant les yeux. C'est lorsque je songeai qu'elle avait changé de parfum que je me rendis compte que je venais de respirer son odeur à plein nez, enfouissant presque mon visage dans son cou. C'était un geste tout à fait naturel, mais que je n'aurais jamais fait avec une autre. Il y avait toujours le souvenir de Scarlett, dans un coin de ma tête, qui m'empêchait de m'abandonner à d'autres femmes. Du moins, de la sorte... car je faisais très bien la distinction entre cette étreinte et le sexe pur et simple. Marissa laissa échapper un rire, et me demanda ce que je faisais ici. « Euh, je... » commençai-je à bafouiller, encore surpris par sa réaction. « Je vis ici, en fait... et je... ». Je ne terminai pas ma phrase, relâchant la jeune femme pour m'éloigner d'elle d'un petit pas afin de mieux la regarder. « Excuse-moi, je suis tellement surpris de te voir que... j'en perds les mots. Et... je n'aurais jamais imaginé que tu me sauterais au cou » ajoutai-je en lui adressant un premier sourire, assez faible. La femme d'Emeric me disait parfois que je m'étais éteint, que j'avais perdu ma lumière et que c'était triste de ne plus m'entendre rire comme auparavant. Je savais qu'Emeric pensait la même chose, et que c'était parfois dur à supporter pour lui. Il ne comprenait pas pourquoi, dix ans après, j'étais toujours... comme ça. Je pense que je m'étais habitué à cet état, en quelques sortes. Mon entourage l'était aussi, mais Emer' m'avait connu quand j'étais plein d'entrain et de joie de vivre. Je lui était reconnaissant d'être toujours à mes côtés, malgré tout. « Tu as grandi » dis-je enfin, après de longues secondes à l'observer en silence. |
| | | Invité | Sujet: Re: Tant qu‘il nous reste une seconde de souvenir dans le crâne. Marissa. Jeu 4 Juin 2020 - 19:49 | |
| Marissa pu rapidement sentir les larges bras de Trevor -qu'il n'avait pas à l'époque l'entourer. Alors que leurs corps étaient en train de réaliser, chacun à leur manière, que cette rencontre était bien réelle ; Marissa oubliait tout le négatif qu'elle avait toujours collé à Trevor. Bien sûr qu'il lui avait fait du mal, il lui avait brisé le cœur, et avait détruit une partie d'elle et de son rapport aux autres. Mais là, de le retrouver ici, maintenant, ça gommait tout. Du moins, pour l'instant. Marissa n'aurait jamais pu imaginer tomber sur une personne de son passé, ici, à Bowen et encore moins lui. Mais elle était heureuse. Après sept années passées à essayer de tourner la page de son passé, de ne jamais en parler, de ne plus rien avoir à faire avec cette partie de sa vie... le voilà qui débarque, dans l'incarnation même de ce qui a été à la fois le plus beau et le plus terrible de sa jeunesse. Trevor semblait tout aussi surprit qu'elle, sinon plus. Marissa profita encore un peu de son étreinte, avant qu'il ne bafouille quelques mots, les forçant un peu à s'éloigner l'un de l'autre pour s'observer. Derrière cette carrure, derrière ces quelques rides, derrière cette peau qui était beaucoup plus marquée qu'à l'époque ; elle y retrouvait les lignes du garçon qu'elle avait connu. Ses yeux, ses putains d'yeux dans lesquels elle s'était vu, dans lesquels elle s'était noyée et puis, elle réussi à retrouver quelques unes de ses tâches de rousseur, et rien que cela, ça lui faisait du bien. Le temps l'avait façonné d'une nouvelle manière, mais c'était bien lui. Seulement, quelque chose l'avait quitté. Lui, ce bout en train, ce mec qui était une boule de nerf, d'énergie, presque de colère envers le monde entier... il semblait, beaucoup plus calme. Il semblait même carrément ailleurs. Marissa le senti tout de suite. Sa malice l'avait quitté, probablement parce qu'il avait mûri, non ? « Quoi ? Tu vis ici ? » répéta t-elle complètement choquée d'apprendre ça. « Mais depuis combien de temps ? » elle ne réalisait même pas que ses mains étaient toujours posées sur ses bras à lui, comme si quelque part, elle ne voulait pas rompre de nouveau le contact, comme si elle avait encore l'impression qu'il était un mirage. Il parlait doucement, encore choqué oui ; mais il était tellement plus... détendu et apaisé qu'avant. C'était vraiment le terme, mais pourtant, il semblait tellement... triste. « Pour être honnête, j'aurai jamais imaginé te revoir Trey » lança t-elle en guise de réponse à sa réaction. Rien ne pouvait être réfléchi car tout était tellement surréaliste en fait. Jamais elle n'aurait pu penser à un tel scénario. Là, ils s'observèrent. Regardant chacun des détails, ses cheveux, la forme de son visage, de son corps -il avait une sacrée carrure!- ses vêtements, ses rides qui s'étaient creusées. Il lui dit qu'elle avait grandit, en même temps, ils s'étaient connu si jeunes ces deux là. Ils n'étaient que des enfants, pas vrai ? « J'arrive pas à réaliser qu't'es là en fait » avoua t-elle en souriant encore. Ses mains caressaient la peau de ses bras, comme pour vérifier qu'il était bien réel. Et elle observait ses mains, sans trop savoir pourquoi. « Ca fait sept ans que j'suis partie d'amérique... je... je pensais pas que j'allais me prendre mon passé en pleine gueule comme ça » avoua t-elle toujours en rigolant. Elle était facilement émue, la petite, mais là encore, elle avait grandie. |
| | | Invité | Sujet: Re: Tant qu‘il nous reste une seconde de souvenir dans le crâne. Marissa. Jeu 4 Juin 2020 - 20:20 | |
| Les mains de Marissa étaient posées sur mes avant-bras. Le contact ne me dérangeait pas, mais je le sentais. Une partie de moi était focus sur la sensation de sa peau sur la mienne, sur cette impression de proximité que ça créait en moi. C'était vraiment très différent de ce que le sexe peut apporter. Pas dérangeant, pas forcément agréable non plus du fait que ça me perturbait beaucoup. Parfois, la femme d'Emeric posait une main compatissante sur mon épaule, mais elle ne la laissant jamais longtemps. Jamais aussi longtemps. Avais-je tout simplement perdu l'habitude du contact avec un être humain ? Marissa sembla surprise quand je lui dis que je vivais ici - et j'en déduis que ça devait également être son cas. « Depuis... 8 ans, maintenant ». Elle avait demandé combien de temps, pas depuis quel évènement. Et pourtant, j'avais quand même eu un léger temps d'arrêt. Une pensée pour ma défunte épouse, encore et toujours. Par moments, je me demandais si Scarlett ne me hantait pas. La petite brune me répondit, et expliqua le fait qu'elle m'avait sauté au cou par la surprise de me voir. J'avais envie de lui demander si elle m'en voulait toujours, mais j'évitai de le faire. Après tout, qu'est-ce que ça changeait ?
Nous nous observâmes en silence de longues secondes. Ses mains semblaient me brûler la peau au fer chaud. Je baissai finalement les yeux vers celles-ci, les détachant de son regard noisette. Doucement, je posai ma main gauche sur la sienne - la gauche également, posée sur mon bras droit. Avec lenteur, je traçai la forme de ses doigts du bout du pouce. Le contact me semblait toujours aussi étrange, irréaliste. Elle m'avoua qu'elle ne pensait pas se prendre son passé en pleine gueule de la sorte, et je relevai les yeux vers elle pour croiser son regard. « Non, moi non plus. Mais c'est pas grave, ça me fait plaisir de te voir ». Après tout ce temps, je n'en revenais tout simplement pas. Pour ce qui était du passé, en revanche... je vivais dedans depuis dix ans, maintenant. Alors, ce n'était pas ce qui avait principalement causé le choc, pour ma part. De nouveau, j'adressai un sourire timide à la brunette. « Tu veux aller... boire un verre ? Manger un morceau ? » J'avais terminé le boulot depuis un peu plus d'une heure, et la faim commençait à se faire sentir. Marissa n'avait sans doute pas conscience d'être privilégiée, mais c'était le cas. Je ne faisais jamais ce genre de proposition. A personne. Je m'étais fermé. Certes, je sortais de chez moi tous les jours - ou presque. J'avais des contacts, au boulot notamment. Mais je ne recherchais l'amitié ou l'approbation de personne. Ce soir, c'était... différent. Marissa me connaissait. Ou du moins, elle m'avait connu. Je n'arrivais pas à me souvenir si elle était toujours à l'Université quand j'avais commencé à sortir avec Scarlett. Bien qu'au final, ce détail aussi importait peu. |
| | | Invité | Sujet: Re: Tant qu‘il nous reste une seconde de souvenir dans le crâne. Marissa. Jeu 4 Juin 2020 - 20:35 | |
| Marissa pouvait sentir le contact des pouces de Trevor sur ses doigts, et durant quelques secondes, elle se demanda s'ils avaient été par le passé, aussi proches physiquement. Peut-être pas. Mais l'effet de surprise jouait pour beaucoup. A dire vrai, elle n'en croyait toujours pas ses yeux. Il avait beau être là, devant elle, elle pouvait le toucher et le sentir, mais c'était un peu comme si c'était un rêve. Trevor lui expliqua qu'il était arrivé ici un an avant elle. Le fruit du hasard ? Mais quel hasard putain ! Qui aurait cru qu'ils allaient se retrouver ici, dans ce bled paumé australien ? C'était tellement quelque chose d'extraordinaire ! Il lui proposa d'aller boire un verre, ou de manger un truc et instinctivement, elle répondit « oui avec plaisir, j'ai fini ma journée » Mais tout de suite, elle pensa à son fiancé et au fait qu'il allait quand même l'attendre pour dîner, si bien qu'elle ajouta « je dois juste prévenir quelqu'un avant » sourit-elle alors. Elle ouvrit son petit sac qui séparait son corps de travers, et en sorti son téléphone portable. Elle pianota une réponse et une fois que le sms fut envoyé, elle le rangea dans son sac et reporta toute son attention sur l'américain, qu'elle avait fini par lâcher. « C'est partit » annonça t-elle alors en se mettant en marche, sur le sable de cette plage. Où allaient-ils ? Elle n'en savait rien, sur cette plage, il n'y avait qu'un petit snack, qui était encore ouvert et vers lequel ils semblaient se diriger. Elle suivi donc Trevor, afin de remonter la plage et puis une fois qu'ils s'étaient rapprochés du petit stand de nourriture, elle lança « on s'arrête ici ? Comme ça, on reste un peu sur la plage ? » proposa t-elle alors. Mais Trevor lui répondit que non, il préférait aller manger à un autre endroit. Alors la jeune femme le suivi, contournant le petit stand pour continuer de marcher dans le sable. Seulement voilà, il y a des choses qui ne changent pas, et Marissa s'était toujours montré très maladroite comme personne, à tout âge de sa vie. Alors elle manqua plus d'une fois de glisser dans le sable, surtout quand il fut question de remonter la dune. Une fois que ce fut fait, elle lança « je vais remettre mes chaussures » cherchant un petit endroit où s'asseoir pour remettre ses sandales. Une fois qu'elle fût prête, elle suivi de nouveau le brun mais ne pu détacher une vision qu'elle avait vu, en observant ses mains tout à l'heure. Il portait une alliance, ce qui devait signaler qu'il était à présent marié. Elle qui était elle-même fiancée, ne pouvait que trouver cette idée géniale. Ca réduisait toute l'ambiguité pour tout le monde, étranger à eux -notamment son fiancé justement. Pourtant elle, elle ne portait pas de bague et aucun bijoux en règle générale. Elle n'aimait pas ça, et avec son travail, c'était juste pas possible. Alors, quand elle serait mariée officiellement, elle porterait une bague, mais une seule. |
| | | Invité | Sujet: Re: Tant qu‘il nous reste une seconde de souvenir dans le crâne. Marissa. Jeu 4 Juin 2020 - 21:25 | |
| C'est sans réfléchir que Marissa me répondit qu'elle avait fini sa journée, et qu'elle viendrait avec moi avec plaisir. Elle ajouta tout de même qu'elle devait prévenir quelqu'un, ce qui me fit presque imperceptiblement froncer un sourcil. De qui parlait-elle ? Pourquoi tant de mystère ? La plupart des gens auraient sans doute dit qu'ils devaient prévenir leur colocataire, leur femme ou leur compagnon... non ? Je hochai la tête et attendis sagement qu'elle envoie son message. Malgré moi, je songeai que ça ne devait pas être une personne trop importante, puisqu'elle ne prenait pas la peine de l'appeler. Un raccourci réducteur, peut-être. Certaines personnes détestent parler au téléphone, d'autres n'aiment tout simplement pas qu'un tiers écoute leur conversation. Une fois son téléphone rangé, elle m'accompagna et je commençai à marcher dans le sable - j'avais horreur de ça - pour revenir vers la route. La jeune femme me suivit, tandis que je me perdais dans mes pensées. Sa voix m'en sortit, elle me demanda si on s'arrêtait au snack de la plage. « Non. Je n'aime pas la plage » répondis-je, sur un ton neutre à mon sens mais que beaucoup considéraient comme froid. « Je préfèrerais aller ailleurs, si ça ne t'ennuie pas ». Après tout, elle m'avait demandé mon avis... pas vrai ? Une fois de retour sur la route, après avoir monté une petite dune qui donnait l'impression de s'enliser comme dans des sables mouvants... j'attendis qu'elle remette ses chaussures. Ma moto se trouvait non loin de là, je me dirigeai donc vers celle-ci. Il y avait quantité de chouettes endroits où manger, dans le coin. J'étais amateur de nourriture, et être seul ne m'avait jamais empêché d'aller au restaurant. Au début, c'est vrai que ça fait bizarre... mais on s'y fait vite.
Une fois à hauteur de mon bolide (ici) je me retournai vers la brune, et lui tendit mon casque. « Deux questions : est-ce que ça te va si on prend ma moto, et est-ce que tu es toujours végétarienne ? » lui demandai-je, curieux de connaître la réponse à cette dernière question. Le contraire m'aurait étonné, mais peut-être avait-elle changé aussi bien physiquement qu'au niveau de son caractère et de ses valeurs ? Pourtant, je l'imaginais encore défendre ardemment les droits des animaux, la nature et tout le tralala. Lorsque nous étions plus jeunes, elle aimait manifester pour le climat, la nature... pourquoi est-ce que ça aurait changé, à l'heure d'aujourd'hui ? Moi par exemple, j'aimais toujours faire du sport. |
| | | Invité | Sujet: Re: Tant qu‘il nous reste une seconde de souvenir dans le crâne. Marissa. Jeu 4 Juin 2020 - 21:38 | |
| Trevor avait perdu cette étincelle, cette joie de vivre, ce petit truc malicieux qu'il avait lorsqu'il était plus jeune. Quand il répondit presque trop catégoriquement « non » à l'idée du snack, Marissa ne pu s'empêcher de sourire. C'était tellement lui ça. Quand il avait une idée en tête, on ne pouvait pas le faire changer d'avis. Que ça soit de la politique, de la morale, de l'éthique, du bon sens. Trevor était un homme têtu et légèrement -beaucoup- imbu de lui-même. Certains diraient « une tête de con » et c'était vrai. Mais Marissa l'avait aimé, cette tête de con. « Non ça me va, je te fais confiance » répondit-elle naturellement. Alors en arrivant finalement sur la route, après avoir mis ses chaussures, il s'approcha d'une moto et Marissa comprit que là, ça allait devenir intéressant. Elle avait apprit à aimer la moto avec son frère, Jude, notamment à New-York. Et elle n'en avait jamais fait depuis, à son grand regret, car elle adorait ça. Vraiment. Bon, ça polluait et ce n'était pas écologique, ok. Mais les sensations en moto étaient exceptionnelles. La petite brune prit le casque qu'il était en train de lui tendre et elle ne pu s'empêcher de sourire. Alors qu'il parlait, elle était déjà en train de mettre le casque sur sa tête, ce qui allait répondre à sa première question normalement. Quant à la seconde « y'a certaines choses qui ne changent pas Trey » répondit-elle en souriant presque joueuse. Bien sûr qu'elle était toujours végétarienne, et c'était amusant de voir qu'il s'en souvenait encore, malgré toutes ces années passées. Mais bientôt, elle se rendit compte qu'il n'y avait qu'un seul casque, alors elle lança « mais tu n'as pas de casque toi ? » Il n'y avait pas de raison pour qu'elle soit protégée et pas lui, surtout que bon, de base, c'était sa moto, non ? Mais bon, quand Trevor avait une idée en tête... vous connaissez la suite. Elle attendit qu'il prenne place, et une fois qu'il fut installé sur sa moto, elle passa sa main sur son épaule, afin de s'aider à grimper sur son bolide. Passant une jambe de chaque côté, elle fut obligée de retenir et donc, de remonter sa robe plus haut que les genoux, gardant fermement sa robe sous ses fesses pour qu'elle ne se prenne pas dans la roue arrière avec le vent. Elle avait glissé sa main jusqu'à la hanche de Trevor et lança « tu sais que j'adore la moto ? » avant de rire doucement. C'était drôle de le retrouver et en plus, qu'il lui sorte une moto. Parce que Marissa pouvait rester des heures dessus, à simplement profiter de la balade. Elle adorait beaucoup trop ça. |
| | | Invité | Sujet: Re: Tant qu‘il nous reste une seconde de souvenir dans le crâne. Marissa. Jeu 4 Juin 2020 - 22:15 | |
| J'eus une réponse à ma première question lorsque Marissa s'empara du casque et l'enfonça d'un geste assuré sur sa tête. Ses longs cheveux dépassaient, c'était une image assez spéciale - suffisamment pour que je le remarque. Elle me dit que certaines choses ne changeaient pas, et je ne pus m'empêcher de grimacer. Si seulement c'était vrai ! Je ne pouvais pas m'empêcher d'y penser, d'y revenir encore et encore. Je n'avais pas envie de dire que j'étais dans un état dépressif, mais était-ce normal d'être constamment si négatif ? Scarlett me hantait, véritablement. Je détournai rapidement la tête, en espérant qu'elle n'avait pas capté ma grimace. Elle aurait très bien pu mal l'interpréter, et penser que je n'appréciais pas d'apprendre qu'elle était toujours végétarienne. « Bien sûr que si, mais c'est toi qui le portes » répondis-je en donnant deux petits coups sur le casque qu'elle avait sur la tête, du bout de la phalange pliée. « Personne ne monte sur ma moto, je n'ai jamais eu besoin d'un second casque ». Je ne pensais d'ailleurs pas que le jour viendrait où l'espace derrière mon propre siège servirait à quelqu'un d'autre que mon filleul de 5 ans - qui montait dessus de temps en temps, mais bien évidemment jamais quand la moto était en marche ! Je n'étais pas inconscient, et de toute façon sa mère ne m'aurait jamais laissé faire. Marissa avait-elle à présent une idée de son privilège, je me reposai la question en mon for intérieur.
J'enfourchai ma Triumph, Marissa posa une main sur mon épaule et s'installa derrière moi. Je ressentis immédiatement un trouble. Cette moto, je l'avais achetée ici, à Bowen. Scarlett ne m'avait jamais vu faire du sport automobile, parce que j'avais passé mon permis 3 ans après sa mort, à peu de choses près. Ce n'était pas quelque chose que nous avions partagé... pourtant, je me sentais étrangement coupable. J'essayai de chasser cette pensée de mon esprit, mais ce ne fut pas facile. D'autant que Marissa posa sa main sur ma hanche. « Un héritage de tes fréquentations Sigma Mu ? » lui répondis-je en me retournant légèrement vers elle. Et sans pouvoir me contrôler, je laissai échapper un rire en croisant son regard. C'était tellement rare, la plupart du temps si je riais c'était pour me moquer de quelqu'un. Appuyer une parole désagréable, quoi. Et le cœur n'y était jamais.
Je démarrai le moteur et lançai mon véhicule sur la route, non sans avoir rappelé à la jeune femme de bien s'accrocher. Si mes calculs étaient bons, elle devait avoir 31 ou 32 ans. Je me demandai comment elle avait passé ce cap. En tout cas, son visage n'en avait pas pris les marques. Nous roulâmes de longues minutes - les cheveux au vent pour ma part - jusqu'à... mon appartement. Je m'arrêtai au pied de mon immeuble, coupai le moteur et me retournai de nouveau vers la petite brune : « Euh, je suis en jogging alors... ça t'ennuie si je vais me changer ? Le restaurant n'est qu'à quelques pas d'ici, et mon appartement est au deuxième étage de cet immeuble ». Je le lui désignai du doigt. |
| | | Invité | Sujet: Re: Tant qu‘il nous reste une seconde de souvenir dans le crâne. Marissa. Jeu 4 Juin 2020 - 22:32 | |
| C'était drôle et perturbant à la fois, d'avoir la sensation de se retrouver face à ce Trevor qu'elle avait connu et aimé ; et d'en voir une version bien plus... glaçante. Il était froid, tranchant, encore plus que dans ses souvenirs. Pourtant, elle pu entendre son rire quand il la vanna et clairement, elle ne pu s'empêcher de rire aussi. C'était peut-être la seule et unique fois qu'elle parvenait à rire de son passé. Ses années à Wynwood avaient été... tellement pleines de rebondissements, de choses imprévues, de bordel. En somme, c'était surtout ça. Le bordel. Puis, il alluma le contact, et la jeune femme s'accrocha à lui. Serrant son tee-shirt ainsi que son corps, elle profita tout de même des sensations qu'offrait la moto. La vue sur l'océan, le vent, la vitesse... elle aimait beaucoup trop ça. Et une tonne de souvenirs lui remontèrent à la tronche, que ça soit liées à ces mêmes sensations ressentis avec Jude à New-York, ou des souvenirs de Miami, avec Trevor. Mon dieu, ils en avaient vécu des histoires ces deux-là... ils avaient même traversé un ouragan ensemble. Le passé, parfois, il fallait juste l'analyser et puis le laisser partir, mais pour Marissa, c'était encore quelque chose de difficile. Elle était passée au dessus de certaines choses, et elle avait fini par pardonner beaucoup mais certaines choses pesaient encore lourd en elle. Trey roula un long moment, ce qui permis à Marissa de totalement kiffer ce moment à son maximum. Elle ne réalisait toujours pas ce qu'il se passait et à dire vrai, c'était comme être dans une petite bulle. Il n'y avait rien autour, ni personne. Bien que ça ne soit pas très correct de penser ainsi lorsque l'on est fiancé, pas vrai ? Alors un instant, elle repensa à son futur époux et se demanda si tout ceci était une bonne chose. Mais en soi, Trevor n'était rien de plus qu'une personne du passé, pas vrai ? Bon ok, il avait été son premier amour, le seul vrai amour de son passé même, du moins le seul auquel elle accordait de l'importance. Finalement, après être rentré dans la ville de Bowen, la jeune femme fut surprise de sentir un ralentissement dans la vitesse. Trevor gara sa voiture devant un immeuble, et Marissa observa un peu autour d'eux. Il n'y avait rien à manger ici. C'était un immeuble, d'habitation. A moins qu'il ne se soit mis à la cuisine et qu'il veuille l'inviter à manger sa nourriture... c'était pas le bon endroit pas vrai ? Quand Trevor prit la parole, Marissa comprit alors où il voulait en venir. Elle hocha la tête et lança « oui vas-y je t'attends ici si tu veux » en retirant le casque, rendant ses cheveux un peu électriques. |
| | | Invité | Sujet: Re: Tant qu‘il nous reste une seconde de souvenir dans le crâne. Marissa. Jeu 4 Juin 2020 - 23:01 | |
| J'aurais pu aller au restaurant en jogging, mais comme c'était celui que je passais après une journée de travail... j'aimais bien l'enlever, en rentrant. Comme on se débarrasse de sa journée, dans le fond, pour s'offrir le luxe de ne plus y penser jusqu'au lendemain. Je descendis de moto et m'éloignai rapidement vers la porte, en lançant à Marissa : « je me dépêche, promis ! » Ce que je fis : je montai les escaliers quatre à quatre, poussai la porte de mon appartement en ayant déjà enlevé mon débardeur et faillis trébucher dans mon pantalon de jogging en me dirigeant vers ma chambre, du fait de ne pas avoir enlevé mes baskets dans un premier lieu. J'enfilai un jeans foncé, une paire de Puma blanches et une chemise blanche, également. Elle possédait de petits motifs de tortues, d'un bleu à peine plus foncé que le tissu de la chemise en lui-même. Je l'aimais beaucoup, un cadeau de mon ami Emeric. J'étais habitué à me changer rapidement, à ne pas perdre de temps. Mes cinq années à l'armée m'avaient drillé, dans ce genre de situation. Ainsi je redescendis les escaliers moins de 5 minutes plus tard, pour retrouver la petite brune installée sur ma moto. Je passai une main dans mes cheveux, en me demandant tout à coup à quoi ressemblait mon invitation. J'avais remarqué assez rapidement l'absence d'alliance au doigt de Marissa, ainsi peut-être avait-elle elle aussi remarqué que j'en portais une ? Pourtant, je n'avais personne dans ma vie mais ça pouvait porter à confusion. Je me sentis troublé, de nouveau. « Euh... je... on y va en moto, comme ça je pourrai te déposer chez toi après, si tu veux ? » proposai-je, la laissant choisir. Le restaurant n'était vraiment pas loin, de toute façon. C'était un petit italien, à l'ambiance assez typique. Poutres au plafond, mobilier en bois avec grandes nappes à carreaux rayées rouges et blanches, feu de bois pour les pizzas - entre autres choses. J'aimais bien venir ici, parce que la nourriture était vraiment excellente - et je savais qu'il existait de nombreuses options végétariennes.
Une fois sur place, je laissai passer Marissa devant moi et interpellai le serveur pour demander une table pour deux. Il nous installa à ma table habituelle, sans faire de commentaire - c'était pourtant totalement inédit que je vienne ici accompagné. Je croisai son regard, et il me sourit d'un air un peu trop entendu. « Je vous sers un apéritif ? » demanda-t-il de sa voix chantante. Je croisai le regard de Marissa, attendant qu'elle décide ce qui lui ferait plaisir. |
| | | Invité | Sujet: Re: Tant qu‘il nous reste une seconde de souvenir dans le crâne. Marissa. Jeu 4 Juin 2020 - 23:20 | |
| Effectivement, il avait été rapide. Et même pas essoufflé en plus de quoi ! Marissa n'avait pas sa condition physique, c'était une certitude. Il lui fallait au moins deux jours pour se remettre d'avoir monté quatre étages, alors bon... Trevor arriva donc rapidement vers elle, lui proposant de la ramener chez elle après le restaurant, en moto, ce à quoi elle répondit à l'affirmative. Après tout, ça lui ferait une balade à moto de plus et c'était sympa ça non ? Une fois installés dans le restaurant italien qu'il avait choisi, Marissa senti le poids sur ses épaules quand à la question de boire ou non un verre avant de commencer à manger. Elle avait à présent très faim, mais dans son œil malicieux, et dans son sourire qui se dessinait sur son visage, elle imaginait se faire comprendre. « Moi je pense qu'on devrait prendre un verre Trey, parce que... » elle regarda la carte une seconde, faisant mine d'y lire quelque chose « parce que la dernière fois qu'on s'est vu, on avait pas l'âge de boire de l'alcool » en guise de première réponse « et puis que c'est... » elle haussa les épaules, regardant le serveur avec son sourire radieux « c'est quand même un truc de dingue, faut fêter ça ». Pour la peine, elle prit un cocktail, une marguaritas. Elle laissa son vieil ami choisir et puis le serveur leur laissa un peu d'espace pour choisir ce qu'ils allaient manger. A chaque fois qu'elle lisait un intitulé sur son menu, elle relevait les yeux vers Trevor, plongé dans son menu. C'était dingue de le voir là. La dernière fois qu'ils s'étaient vu... ça avait été pour se dire adieux, clairement. Et puis après... ça avait été le bordel. Marissa avait clairement fait n'importe quoi. Mais ça, Trevor l'ignorait complètement, puisqu'ils avaient coupés les ponts à ce moment. Alors qu'elle se souvenait de tout ça, son cœur se serra dans sa poitrine. Il y avait des moments qui étaient encore douloureux. Incroyablement douloureux en fait, et ce n'est que maintenant, autour de cette table, qu'elle s'en rendait compte. Marissa posa son choix pour un plat simple, sans trace de viande. Puis, elle plia son menu et le posa sur le côté de la table. Elle observa donc Trevor faire son choix, et surtout, regarder plus sérieusement l'alliance qu'il portait à la main. Il n'avait pas prévenu sa femme qu'il ne dînerait pas avec elle... est-ce qu'il y avait de l'eau dans le gaz ? En même temps, elle le connaissait un peu, et Trevor était du genre à s'isoler -davantage dans les lieux naturels- quand il était vraiment soit déprimé, soit que tout se cassait la gueule autour de lui. Et il le lui avait dit plus tôt : il n'aimait pas la plage. Donc... ça n'allait peut-être pas trop dans sa vie personnelle ? La jeune femme posa ses coudes sur la table, croisant ses mains qu'elle releva vers sa bouche, attendant que son ami choisisse. Le serveur ne tarda d'ailleurs pas à revenir pour prendre leur repas en commande et leur servir leurs verres. |
| | | Invité | Sujet: Re: Tant qu‘il nous reste une seconde de souvenir dans le crâne. Marissa. Lun 8 Juin 2020 - 19:28 | |
| Si l'alcool avait tendance à me rendre agressif, je ne pensais pas prendre trop de risque en compagnie de Marissa. Je ne voyais pas bien quelle raison aurait pu me pousser à m'énerver sur elle, et la jeune femme semblait avoir envie de fêter nos retrouvailles incongrues. Je n'étais de toute façon pas obligé de boire du vin pendant le repas, je pouvais me contenter d'un apéritif. C'était un point de ma personnalité qui avait évolué, et qui l'étonnerait peut-être : elle avait connu un Trevor Seyton bien plus jeune et festif. L'alcool coulait à flot, lors de nos soirées estudiantines. Si aujourd'hui ce n'était plus le cas, c'est parce que j'avais compris que je n'arrivais pas à me maitriser quand j'étais en état d'ivresse. Sans parler du combi alcool + colère. Par conséquent, je préférais éviter de me mettre dans des situations hasardeuses, et je limitais ma consommation. La brunette opta pour une Margarita. « Un Old fashion, pour moi » ajoutai-je au serveur, qui nous laissa ensuite en tête à tête le temps de préparer nos boissons. Je parcourus la carte en silence, bien que je la connaissais déjà par cœur. J'aimais prendre le temps de lire les intitulés des plats, tout en sachant presque à l'avance ce que j'allais manger - j'avais mes préférences dans ce restaurant. Je sentais le regard de Marissa sur moi, ce qui me mettais un peu près dans le même état que lorsqu'elle m'avait touché la main un peu plus tôt. Je n'étais pas dans une configuration normale de soirée. Habituellement, j'étais seul. Partager ma table avec elle me faisait plaisir, évidemment... mais elle venait en quelques sortes perturber mon train-train, et le cours de mes pensées vagabondes - qui revenaient en général vers ma femme, inlassablement. Je reposai le menu, et croisai le regard de Marissa. Pas une parole échangée, le serveur déposait nos verres et prenait nos commandes pour le repas. J'indiquai mon choix - une escalope milanaise - et ne fus pas surpris d'entendre celui de Marissa. A nouveau seul, je m'emparai de mon cocktail et le levai vers celle avec qui j'avais partagé pour la première fois des sentiments amoureux. « Alors... à nos retrouvailles, inattendues ? » proposai-je à la brune. Une gorgée d'alcool coula dans ma gorge, je la savourai puis reposai mon verre. « Et maintenant, raconte-moi... qu'est-ce que tu deviens ? Qu'est-ce qui t'a amenée à Bowen ? » J'avais conscience, en lui posant cette question, qu'elle risquait de me la retourner. Je n'y étais pas spécialement prêt, mais j'avais hâte de savoir comment Marissa avait débarqué ici, ce qu'elle faisait à présent de sa vie, etc. J'étais tout simplement curieux, comme j'aurais pu l'être si j'avais recroisé Ashley, Siegfried ou encore Maeko. Ou... un peu plus, du fait de notre passé commun.
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