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Bienvenue à Bowen, petite ville côtière du Nord-Est de l'Australie, abritant moins de 7 000 habitants. Si vous recherchez le calme, la bonne humeur et la joie de vivre, vous serez au paradis. Tous les habitants vous le diront, Bowen est l'endroit idéal pour se ressourcer. Et puis ne vous inquiétez pas pour l'intégration, ici tout le monde se connaît et les habitants adorent accueillir les nouveaux. › suite.

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 Tant qu‘il nous reste une seconde de souvenir dans le crâne. Marissa.

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MessageSujet: Re: Tant qu‘il nous reste une seconde de souvenir dans le crâne. Marissa.    Tant qu‘il nous reste une seconde de souvenir dans le crâne. Marissa.  - Page 2 EmptyLun 8 Juin 2020 - 20:14

Ils trinquèrent à eux, à leurs retrouvailles, et Marissa ne pouvait décrocher ce sourire qu'elle abordait à ses lèvres. Elle n'en revenait pas, elle n'y aurait jamais cru et pourtant, la scène qui était en train de se jouer et dont elle était l'un des personnages principaux, était bien réelle. Très vite, Trevor voulu en savoir plus sur elle, sur sa vie d'aujourd'hui. Alors après avoir bu son verre, tandis qu'elle le posait sur la table y faisant glisser ses doigts sur le pied arrondie, elle soupira « oula... » avant de rire doucement. Par où commencer ? « Je suis arrivée à Bowen y'a... sept ans environ, peut-être un peu plus » dit-elle en cherchant dans sa mémoire. Mais bon, est-ce que les détails sont vraiment importants ? « Au début je t'avoue, je ne savais pas trop ce que j'allais faire » elle haussa les épaules. Lorsqu'ils s'étaient connu, Marissa terminait le lycée, et puis venait tout juste d'entrer à la fac. Elle avait suivi des cours dans le social, mais après sa première année, sa vie avait totalement changée. « J'ai passée plusieurs semaines en auberge de jeunesse, puis une famille de la région m'a accueillie, j'ai commencé à bosser dans une ferme écologique, qui subvient à ses propres besoins et j'ai adoré ». Maintenant, il allait falloir aborder un sujet qui la reliait à son passé. C'était quelque chose que Sassa n'avait pas fait depuis son départ de New-York. Elle ne parlait jamais de son passé, personne ici ne savait quoi que ce soit, personne. Pas même Rose, ou son fiancé. Elle se racla la gorge, chercha une position plus confortable et puis avoua en soupirant longuement « quand mon père est décédé, j'ai acheté une terre avec mon héritage et j'ai lancé ma propre culture de mangue » sourit-elle alors. Ouais, elle venait de dire que son père était mort. Mais Trevor se souvenait peut-être de son passé. A l'époque de leur rupture, Marissa avait vu sa mère mourir par un accident... dû à la fureur de son père, contre Jude et contre elle. Elle avait chuté dans les escaliers et ne s'était jamais réveillée de son coma. Son père quant à lui, était mort il y a plus de cinq ans déjà. Et pour Marissa, aussi triste que cela puisse t-il être, ça avait été un soulagement. Un réel soulagement. « Du coup... on peut dire que j'suis agricultrice » dit-elle fière, en haussant les épaules. Bien loin en somme de son désir d'être assistante sociale quand elle était à l'université. Mais la vie en avait décidé ainsi. Elle ne se revoyait pas vivre en amérique, plus jamais. Trevor lui avait demandé ce qu'il l'avait fait venir ici, alors Sassa bu un peu de son cocktail et fini par avouer, en grimaçant légèrement « c'est la première fois que j'parle de... de mon passé depuis que j'ai posé le pied ici » avoua t-il en plongeant son regard dans le sien. Allait-il comprendre qu'elle préférait encore garder certaines choses pour elle ? « Et toi alors? Dis-moi tout » demanda t-elle, enthousiaste.
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MessageSujet: Re: Tant qu‘il nous reste une seconde de souvenir dans le crâne. Marissa.    Tant qu‘il nous reste une seconde de souvenir dans le crâne. Marissa.  - Page 2 EmptyLun 8 Juin 2020 - 21:01

A 25 ans, est-ce qu'on est vraiment supposé savoir ce qu'on veut faire de sa vie ? A l'âge où elle était arrivée à Bowen, je perdais ma femme à Miami. Je m'étais retrouvé dans le même état qu'elle, je suppose... à ne pas savoir quoi faire. A simplement... essayer de continuer, et c'était déjà pas mal au vu de mon état. Elle continuait de parler, déroulant son parcours : la famille d'accueil, la ferme écologique. Je la reconnaissais, je l'imaginais dans cette vie. Un raclement de gorge m'indiqua qu'elle cherchait ses mots, pour la suite. Quant à moi, je ne la quittais pas des yeux. Ce qui semblait lui poser problème était de parler de la mort de son père. Je comprenais, mais j'étais bien placé pour savoir que ça avait dû être un soulagement pour elle. Je me rappelais de quelques épisodes qui m'avaient donné envie, à l'époque, de le tuer de mes propres mains, cet homme. « Probablement l'une des meilleures choses qui te soient arrivées, j'imagine ? » notai-je en remarquant son sourire. D'autres auraient pu lui présenter des condoléances ou se montrer désolés, mais ce n'était pas mon cas. En quittant cette Terre, il lui avait rendu service et lui avait permis de devenir auto-entrepreneuse. « Une culture de mangues, hein ? ... félicitations ! » Un léger sourire étira mes lèvres, et je bus une seconde gorgée très mesurée de mon cocktail. « C'est aussi la première fois que tu te le prends en pleine figure, non ? Je peux en cocher deux » la taquinai-je, en faisant référence de manière très discrète à notre passé commun. Je n'avais pas été sa première fois, même si nous avions failli passer à l'acte elle et moi. Je m'en rappelais comme si c'était hier. J'avais presque encore la sensation de ma joue sur son ventre, tandis que je lui promettais de ne jamais l'oublier en sachant très bien qu'on se séparerait au vu des évènements.

A son tour, Marissa me demanda de parler de moi, avec un certain enthousiasme. Comme si j'avais forcément des choses heureuses à lui dire. Elle n'avait évoqué que son parcours professionnel... de mon côté, il était difficile d'en faire de même. Je baissai les yeux, attrapai mon verre et fis doucement tournoyer le liquide qu'il contenait. Je me donnais une contenance. Moi non plus, je ne parlais pas de mon passé, si ce n'est avec Emeric et sa femme - parce qu'ils le connaissaient déjà. « Moi... et bien... » commençai-je, cherchant mes mots. Le regard obstinément noyé dans le fond de mon Old Fashion. « A 20 ans, j'ai arrêté mes études pour rentrer à l'armée. Je me suis marié ». Je sentais que mon ton n'avait rien d'assuré, mais je ne pouvais pas cacher l'existence de Scarlett, ça aurait été une insulte à sa mémoire. Je ne pouvais pas faire comme si elle n'avait jamais existé. Alors j'enchaînai, sans m'arrêter. « Elle est morte 5 ans plus tard. Emeric - je suppose que tu te souviens de lui - a été muté ici quelques mois plus tard, et il m'a proposé de l'accompagner. Ce que j'ai fait, puisque j'ai quitté l'armée quand... enfin, voilà comment j'ai atterri ici. Maintenant, je suis coach sportif. Payé pour hurler sur des gros ou des gras à longueur de journée, ça me réussit pas trop mal ». Les glaçons tournoyaient dans mon verre, s'entrechoquant joyeusement les uns aux autres. Je n'avais pas prononcé le prénom de ma femme. Je n'avais pas dit qu'elle s'était donné la mort, suite à la perte de notre enfant. Je n'avais pas raconté ma dépression, je n'avais rien dit de tout ça. J'avais simplement... résumé. Je relevai finalement les yeux pour croiser le regard de Marissa. Je ne sais pas ce que je m'attendais à y voir, puisque c'était la première fois que je parlais de ma vie comme ça, à une quasi étrangère à celle-ci. Du moins, à mon présent.
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MessageSujet: Re: Tant qu‘il nous reste une seconde de souvenir dans le crâne. Marissa.    Tant qu‘il nous reste une seconde de souvenir dans le crâne. Marissa.  - Page 2 EmptyLun 8 Juin 2020 - 21:28

A la réponse de son vieil ami, Sassa esquissa un sourire. Beaucoup auraient pu le juger coupable, mais il n'en était rien. Oui, c'était la meilleure chose qu'il puisse lui arriver que son père décède. Il était une menace, une menace silencieuse, néfaste, terrorisante pour ses proches, tel un loup-garou qui se réveillerait sous certaines conditions, pour semer la peur autour de lui. Seul Joshua, le jumeau de Marissa, semblait avoir réussi à ne pas couler. Mais il était celui qui était parti le plus tôt, le plus loin de lui. Pour Jude, sa mère et elle, ça avait été une autre histoire. Bien que le cas de la mère soit encore à nouveau révoltant. Elle avait préférée sa sécurité de saltimbanque et l'argent de la famille Chamberlain, au bien être et la sécurité de ses propres enfants, ça en disait long sur ses parents. Elle avait joué un rôle toute sa vie, sur les planches de théâtre construit par son époux. Les enfants eux, n'étaient que des marionnettes dressées, qui avaient fini par se rebeller. Marissa se souvient de ce fameux jour, où finalement elle avait assisté au décès de sa mère, bien qu'elle soit à ce moment-là entré dans le coma. Elle se souvient de tout, et parfois, elle en tremble encore. Car ce jour-là, ça aurait pu être Jude, ou elle et que ce n'est pas un épisode dont on peut se remettre. Quand on croise le regard de quelqu'un qui peut nous ôter la vie, ce n'est pas quelque chose que l'on peut oublier. Alors son passé, plus ses expériences -notamment avec l'américain en face d'elle actuellement- avaient faits ce qu'elle était devenue. Bien qu'elle ait réussi dans le travail, dans la vie en général d'ailleurs ; Sassa avait longtemps souffert de beaucoup de maux, propres à tout cela. « La meilleure » avoua t-elle alors. Peut-être que certains diront que c'est cruel, mais non. Vivre dans un monde où il n'est plus est un sentiment de soulagement et de liberté qu'elle n'a pas eu naturellement, comme la majorité des gens. Alors oui, la mort de son père a été une libération. Marissa ne se priva pas de remercier son ami quand il la félicita pour son exploitation, et comme toujours, son humilité se faisait ressentir sur ses joues. « Tu peux cocher plus de cases que ça » répondit-elle en rigolant, alors que d'ici peu, Trevor allait lui parler de lui, de sa vie, et que celle-ci n'avait pas été tendre avec lui. Il expliqua son parcours, et quand il lui avoua avoir été marié, Sassa sembla surprise. Trevor, malgré toute l'image qu'il s'était donné à l'université, était un mec assez traditionnel. Il était un grand romantique et l'idée qu'il se soit marié n'était pas choquant du tout, mais la suite le fut vraiment pour Sassa. Elle ne s'attendait pas à ce qu'il lui avoue être veuf depuis dix ans maintenant et elle, comme une idiote, elle se sentait coupable de l'avoir poussé à la confession, sans le vouloir ni le savoir. Comment aurait-elle pu le deviner ? Elle n'avait plus eu aucun contact avec Trevor Seyton depuis Miami. Marissa se sentait stupide, et comme tout le monde après ce genre d'aveux, on ne sait pas quoi dire. Dire que l'on est désolé ne sert à rien, dire que ce n'est pas juste, non plus. En fait, il n'y avait rien à dire, rien à analyser, et encore moins à relativiser. Trevor passa très rapidement sur cela, ça devait être encore beaucoup trop douloureux pour lui, Sassa le sentait. Elle n'imaginait pas sa peine, et ne voulait pas l'imaginer. Si son fiancé venait à mourir comme ça, Sassa savait qu'elle ne s'en remettrait pas. Il aborda sa profession, ce qui fit hocher Sassa à l'affirmative. « C'est pour ça qu'on s'est jamais croisé, tu connais mon amour pour le sport... » elle roula des yeux et fini par ajouter « j'ai toujours le même cardio ridicule qui me rappelle mes origines bovines » avant de se redresser un peu sur sa chaise, posant ses coudes et ses avants bras sur la table, entre elle et son assiette. Un silence s'installa entre eux. Un silence absolument pas gênant, un silence même nécessaire. Elle avait essayé de poursuivre sur le sujet le moins douloureux, essayait de ne pas parler de son épouse, mais bien sûr que cela lui brisait le cœur. Personne n'aime à savoir qu'une personne que l'on a aimé ait du subir cette épreuve. Marissa aurait pu se lever, chercher à lui prendre sa main, pour le réconforter ; mais Trevor n'était pas de ces hommes qui aiment se montrer vulnérable, et en besoin de réconfort. Non. Il fallait être plus habile, mais malheureusement, Sassa ne l'était pas. Elle était authentique, vulnérable et maladroite. Baissant les yeux vers la nappe qui recouvrait leur table, elle fini par dire, sincère « j'suis désolé que tu ai eu à subir la perte de ta femme Trevor » avant de chercher à croiser son regard. Il ne méritait pas ça. Et elle n'osait pas imaginer sa peine. Mais non, il n'avait pas mérité de traverser ça. Son regard se détacha de lui pour venir observer un tableau accroché au mur de ce petit restaurant. Une photographie de verveine, en gros plan, qui pouvait lui faire penser à la compléxité de chaque chose, de tout être naturel, et que parfois, le point de vue sur les choses peut amener à tout autre chose, pour quiconque. Trevor, c'était un mec parfois con, mais qui n'avait pas eu une vie facile, et apparemment, la vie avait décidé de lui faire vivre l'une des plus horribles pertes qu'un humain puisse subir et non, ce n'était pas juste.


Dernière édition par Marissa Chamberlain le Lun 8 Juin 2020 - 23:25, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Tant qu‘il nous reste une seconde de souvenir dans le crâne. Marissa.    Tant qu‘il nous reste une seconde de souvenir dans le crâne. Marissa.  - Page 2 EmptyLun 8 Juin 2020 - 22:46

J'avais peur de lire de la pitié dans ses yeux. C'était un sentiment que j'avais du mal à accepter, parce qu'il me rendait insupportablement triste. J'étais déjà en déprime constante, et voir le reflet de cette déprime dans le regard des autres n'était tout simplement pas vivable au quotidien. Ce qui expliquait sans doute que je préférais laisser mes collègues penser que j'étais marié, et un connard. Je ne craignais pas leur jugement, mais il était trop difficile d'affronter la pitié qu'on inspire à une tierce personne. Je n'avais pas besoin de ça. Je lui fus reconnaissant de parler d'autre chose - du sport, en l’occurrence. Elle m'arracha même un léger sourire amer quand elle me parla de ses soit-disant origines bovines. « Si ce n'est que ça, tu peux venir me voir à la salle. Je ferai même un effort pour ne pas te hurler dessus, au risque de ruiner ma réputation » proposai-je, à moitié sérieusement car je connaissais effectivement son amour pour le sport, oh douce ironie. Marissa et moi, nous n'avions pas beaucoup de points communs à l'époque. Plutôt énormément de divergences, et je suppose que nous nous étions toujours dit que les contraires s'attiraient.

Un silence s'installa entre nous, je passai ma paume sur mon menton où une barbe naissante me chatouilla. Je n'avais pas pris le temps de me raser, sachant qu'elle m'attendait sur ma moto lorsque je m'étais changé. Nos regards se décryptaient, cherchaient à lire entre les lignes. Marissa finit par baisser les yeux, et me dit qu'elle était désolée pour ce que j'avais subi. Je haussai les épaules en soupirant, bus une nouvelle gorgée de mon cocktail puis détournai le regard vers une autre table. « Tu n'y es pour rien ». Si Scarlett n'était plus là, ce n'était pas la faute de Marissa. Je faisais semblant de ne pas comprendre le sens des paroles de l'agricultrice, bien que j'avais parfaitement saisi le fond de sa pensée. Il était temps de changer de sujet. « Je ne vais pas dire que c'est du passé, tout ça... je sais que ça fait dix ans qu'elle n'est plus là, mais tant qu'une personne est dans ton coeur... Par contre, je préfère... ne plus en parler, si ça ne t'ennuie pas. Je ne veux pas que tu aies pitié de moi, la vie est ainsi faite. Parlons plutôt d'autre chose ! Comment va Jude ? » Je me souvenais de son frère. Un torturé. Un Nu Zeta, tout comme elle... qui ne m'appréciait guère, au passage. Comme beaucoup de gens au sein de son ancienne Confrérie, j'en avais bien peur. Parler de son frère me fit penser au mien, presque inconsciemment. Edgard. Marissa et lui étaient amis.
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MessageSujet: Re: Tant qu‘il nous reste une seconde de souvenir dans le crâne. Marissa.    Tant qu‘il nous reste une seconde de souvenir dans le crâne. Marissa.  - Page 2 EmptyLun 8 Juin 2020 - 23:07

Faire du sport ? Hors de question. C'était comme demander à Trevor de lire un livre, ou de jouer de la harpe. Ce n'était pas compatible, tout simplement. C'était comme réaliser l'abigéat de sa personne, en lui volant son essence même. Trevor n'était pas comme ça. Et ils n'auraient pas parlé de la défunte épouse de Trevor juste avant, que Sassa aurait pu continuer à blaguer à ce sujet. Mais non, elle ne voulait pas, par là, offenser la peine de son ami. « Si j'viens faire du sport, alors tu liras un livre Seyton » rigola t-elle quand même. Mais très vite, Sassa pu sentir la gêne de son ami, d'évoquer son mariage. Et d'ailleurs, il ne se priva pas de lui dire qu'il ne voulait pas qu'on le plaigne, et qu'il préférait parler d'autre chose. Il ne trouva qu'une seule porte de sortie : Jude. Marissa ne pu s'empêcher de rire légèrement « ah ouais, tu sors la carte de mon frère ? » elle croisa son regard, amusée « tu veux vraiment prendre la première porte de sortie » avoua t-elle avant de relever son verre jusqu'à ses lèvres pour en boire une bonne gorgée. Ce cocktail était décidément vraiment bon, et elle adorait le boire. En fait, elle serait presque tentée de le finir bien vite pour en prendre un second, mais elle savait qu'après, elle allait avoir un coup de chauffe et elle n'avait pas spécialement envie de mal finir ce soir non plus. Elle soupira, croisant les jambes sous la table « et bien il vit toujours à New-York ». Elle sourit, les lèvres closes. « On est parti rejoindre mon jumeau après tout ce qu'il s'est passé à Miami » mais là encore, Trevor n'était pas au courant de tout, à ce sujet-là. Marissa fit trémousser son nez, comme si celui -ci la chatouillait « c'était pas... » elle chercha ses mots. « C'était pas une chouette période » avoua t-elle en se pinçant les lèvres. « Mais comme tu le dis, c'est la vie et c'est comme ça, on a juste pas le choix de suivre le mouvement » et certaines choses échappaient totalement à leur contrôle. C'était un fait, et il fallait apprendre à vivre avec. Mais pour en revenir à Jude, ça n'allait pas fort à New-York pour lui. Il n'arrivait pas à percer dans la musique et après des années de galère et de descente en enfer, sa petite amie de Miami, devenue son épouse, avait fini par partir. Il s'était recyclé dans le tatouage, mais clairement, il n'était pas heureux dans sa vie. Josh lui, avait réussi sa carrière de joueur pro, mais Trevor ne l'avait jamais connu. « Et j'ai jamais eu pitié de toi Trey » répondit-elle, en retard, de bute en blanc, sans préliminaire.
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MessageSujet: Re: Tant qu‘il nous reste une seconde de souvenir dans le crâne. Marissa.    Tant qu‘il nous reste une seconde de souvenir dans le crâne. Marissa.  - Page 2 EmptyMer 10 Juin 2020 - 20:58

Scarlett m'avait apporté beaucoup, notamment... un peu de culture. Si lorsque j'étais à l'Université, j'ouvrais mes bouquins scolaires uniquement lorsqu'on me menaçait de me retirer ma bourse - que je méritais uniquement grâce à mes résultats sportifs - les choses avaient évoluées grâce à 5 années de mariage avec ma défunte épouse. « Tu seras surprise d'apprendre que je lis des livres, depuis quelques années. En ce moment, je suis sur un roman où le héros possède un alleu, c'est genre... une terre à lui, qui n'appartient pas au Seigneur du coin, tu vois ? Et donc, le Seigneur en question essaye de l'en déposséder. C'est un peu style Robin des Bois, mais en moins bien ». Je haussai les épaules et osai même un léger sourire, puis ajoutai : « Bon j'vais pas te mentir, j'suis dessus depuis 6 mois, mais quand même ». Mon ouverture d'esprit, je la devais entièrement à Scarlett. Si j'avais perdu beaucoup de ce qu'elle avait réussi à m'enseigner, en dix ans... j'avais gardé un certain intérêt pour les livres à la place des conneries genre télé-réalité.

Mon changement de sujet ne passa pas inaperçu auprès de Marissa, qui me le fit remarquer. Je fus étonné de sa réaction, car dans mon souvenir elle s'entendait très bien avec Jude. Or, il me sembla qu'elle n'avait pas plus envie que ça de parler de lui. Ce qu'elle fit, toutefois. Je compris mieux ses réticences quand elle me dit que ça n'avait pas été une chouette période de leur vie. « J'imagine que c'est le lot de chaque être humain » répondis-je, d'accord avec elle sur le fait qu'il fallait simplement... suivre le mouvement. Je bus une autre gorgée de mon cocktail, sans m'attendre une seule seconde à ce que ma première vraie copine me lâche qu'elle n'avait jamais eu pitié de moi. Je déglutis, reposai mon verre et l'observai en silence de longues secondes tout en jouant avec ma fourchette. J'avais tant de choses à lui dire. Avec le recul, des années après... je me rendais compte que je gardais certaines choses sur le cœur, des regrets et des remords la concernant. Je les avais enfouis, bien entendu. Comme beaucoup de choses. Revoir la jeune femme les faisait ressortir, immanquablement. « Moi non plus, Marissa. Je sais qu'on était jeunes, mais... je suis désolé, j'ai été un con avec toi ». Je ne baissai pas les yeux, je ne voulais pas qu'elle pense que je ne le pensais pas vraiment. « Enfin, je dis avec toi mais la vérité, c'est que j'ai été con avec beaucoup de monde. D'ailleurs, Evangeline ne me parle presque plus à l'heure actuelle. Tu sais, ma demi-sœur ? » Je ne savais pas si Marissa se rappelait d'elle, qui faisait elle aussi partie de la Confrérie des Rho Kappa. Nous ne nous entendions pas très bien, et je ne criais pas sur tous les toits qu'elle était ma demi-sœur. Elle était le dernier lien qui me rattachait à Miami, ma ville natale.  
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MessageSujet: Re: Tant qu‘il nous reste une seconde de souvenir dans le crâne. Marissa.    Tant qu‘il nous reste une seconde de souvenir dans le crâne. Marissa.  - Page 2 EmptyMer 10 Juin 2020 - 21:21

Seyton qui lisait des livres et qui parlait « d'alleu » ? Non mais Sassa venait de débarquer sur quelle planète au juste ? La jeune femme ne pu se retenir de sourire. C'était bien, il avait évolué, il avait grandit et il avait changé... « bientôt tu vas m'expliquer ce qu'est un abigéat ? » répondit-elle simplement en ironisant. Elle était contente de voir qu'il avait changé, parce que pour elle qui avait toujours aimé apprendre et aller à l'école, elle aurait aimé poursuivre ses études. Elle aurait aimé apprendre, faire de longues études et à la base, c'était ce qui avait été écrit pour elle. Sauf que voilà, tout s'était perdu, comme les fils qui se défont d'une tapisserie, sans que l'on puisse rien y faire.
Finalement, après que Marissa lui ait avoué ne jamais l'avoir pris en pitié, Trevor s'excusa. Sassa fronça les sourcils et après avoir bu une gorgée, elle essaya de comprendre où il voulait en venir. Il faisait référence au passé, à leur passé, à leur histoire. La petite brune baissa la tête, décroisa ses jambes pour les croiser dans le sens inverse. « Oh... » commença t-elle. Elle ne s'attendait pas à ça, elle ne s'attendait pas non plus à devoir répondre à cette réplique. Quand elle était plus jeune, au moment de leur séparation, elle avait cru être folle. Trevor avait embrassé une autre fille, sous ses yeux, et tout le monde trouvait ça normal. Parce que Marissa était une fille coincée, qui ne couchait pas, qui était écolo, qui avait le nez dans ses bouquins et qui n'était tout simplement pas faite pour lui. Les gens autour d'elle ne semblait pas comprendre sa peine, et Marissa avait eu le sentiment que le monde était contre elle, que ce qu'avait fait Trevor était normal, et qu'elle était trop extrême. Il avait été son premier petit ami, celui avec lequel elle avait presque tout découvert. Seulement, la seule chose qu'elle avait retenu de lui, pendant des années, ça avait été cette trahison et le fait que l'infidélité n'était pas si grave que ça. Marissa avait donc commencé sa vie sentimentale, amoureuse et sexuelle, avec ces idées en tête. Elle haussa les épaules, ne sachant pas trop quoi répondre. Il lui avait brisé le cœur, il avait brisé le peu de confiance qu'elle avait pour elle et pour leur couple ; mais elle n'avait pas été mieux que lui. Mais ce jugement personnel, sur elle et son comportement, elle l'avait réalisé bien plus tard : trop tard. La Marissa du passé attendait ces fameuses excuses ; mais la Marissa d'aujourd'hui ne savait même pas y répondre. La jeune femme soupira « moi aussi j'ai été conne » répondit-elle alors. Parce qu'elle avait mit de la distance avec lui, parce qu'elle n'avait pas su prendre cette Eva par les cheveux et lui décoller une beigne, parce qu'elle n'avait pas été capable de le gifler lui à l'époque, au moment de cette trahison. Non. Elle avait préférée fuir en pleurant, comme elle l'avait toujours fait. « C'était probablement comme ça que ça devait se passer » ajouta t-elle alors. Mais elle n'osait pas relever ses yeux de son verre. Parce que la douleur qu'elle avait ressentie pendant des années était réelle. Parce que le poids de la culpabilité l'avait été aussi. Et que même si aujourd'hui la page était tournée, rien n'était vraiment dit. Elle l'avait aimé, aimé comme personne. Elle avait même voulu le pardonner. Mais non. Il n'en avait pas décidé ainsi. Il avait préféré qu'ils ne restent que des amis, et elle avait fait comme si cela lui allait très bien sur le moment, alors que simplement, son cœur était en miette. « J't'en ai voulu pendant longtemps, c'était plus facile de te jeter la faute que d'assumer aussi ma part de responsabilité » balança t-elle. « Mais c'est du passé tout ça » dit-elle en essayant d'être convaincante. Elle releva son visage, croisa son regard, et essaya de sourire. Saisissant son verre, elle en bu une gorgée à nouveau. Lorsqu'il lui parla de sa demie-soeur, la jeune femme fronça les sourcils. « Non... je ne me rappelle pas d'elle » avoua t-elle alors en grimaçant. « Mais Ed, comment il va ? » demanda t-elle entousiaste. Le frère de Trevor avait été l'une des rares personnes bienveillantes et agréables envers elle, après leur rupture. Et Sassa ne pouvait que de se rappeler de ce musicien formidable.
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MessageSujet: Re: Tant qu‘il nous reste une seconde de souvenir dans le crâne. Marissa.    Tant qu‘il nous reste une seconde de souvenir dans le crâne. Marissa.  - Page 2 EmptyMer 10 Juin 2020 - 21:55

Je ne comprenais pas pourquoi, mais Marissa me répondit qu'elle avait été conne, elle aussi. Je fronçai les sourcils. Elle ne me regardait pas, préférant observer un glaçon qui flottait dans ce qui lui restait de cocktail. « Pourquoi tu dis ça ? » lui demandai-je donc, curieux. Dans mes souvenirs, elle n'avait pas grand-chose à se reprocher. Notre relation avait d'ores et déjà mal commencé, à cause de mon pari stupide avec Emeric et les autres Rho Kappa. Des années après, je prenais l'entière responsabilité de ce qu'il s'était passé... mais peut-être qu'elle avait un autre point de vue, après tout ? Je n'étais pas dans sa tête. Marissa m'avoua ensuite qu'elle m'en avait voulu pendant longtemps, ce que je pouvais parfaitement comprendre. J'avais conscience que mes excuses arrivaient un peu tard, mais ne dit-on pas mieux vaut tard que jamais ? « C'est du passé, oui... » approuvai-je, sans ajouter que le passé nous forgeait tel que nous étions aujourd'hui. Aurais-je été le même si je n'avais pas rencontré Scarlett ? Aurais-je été le même si je n'avais pas été adopté, puis envoyé en pensionnat par mes parents adoptifs ? Ma vie aurait-elle été différente si ma mère biologique m'avait élevé ? Oui, bien sûr que oui. Je n'étais pas spécialement reconnaissant de ce qu'il m'était arrivé. J'avais l'impression, souvent, que le meilleur était derrière moi. Dans le passé, justement. Qu'il ne me restait plus rien à vivre de bon, à présent que j'avais perdu celle que je pensais être mon âme sœur.

Nous parlâmes de ma sœur, Evangeline. Marissa ne se souvenait pas d'elle, et c'était sans doute normal puisqu'elles n'avaient jamais été en contact direct. « Hmm... c'est normal, elle ne se vantait pas que j'étais son frère » répondis-je en souriant à moitié, en repensant à nos jeunes années. Evy passait son temps, à l'époque, à me faire la leçon. Elle ne supportait pas mes réflexions misogynes et ne se privait pas pour me le faire savoir. Elle aussi possédait un tatouage similaire à celui que j'avais sur le mollet. Puis, la douche froide. Marissa me demanda comment allait Edgard... pleine d'enthousiasme. Je compris alors qu'elle n'avait jamais appris qu'il nous avait quitté. Je me mordis la lèvre, et passai une main dans mes cheveux. « L'escalope ? » interrogea une voix à ma droite. Surpris, je relevai les yeux. Nos assiettes étaient servies ! Un court répit qui me laissa quelques secondes pour réfléchir au meilleur moyen de le lui apprendre. Le serveur demanda ce que nous voulions boire - une eau gazeuse pour moi - et puis repartit. « Bon appétit... j'espère que ça te plaira » commençai-je par dire, en attrapant mes couverts. Je pris une bouchée, laissant un léger silence s'installer. « Ed'... il s'est fait renverser par une voiture... ça fait bien longtemps qu'il nous a quittés » répondis-je finalement à sa question concernant mon demi-frère. Un être aimant, bien qu'un peu torturé. Un musicien merveilleux, un peu trop secret et renfermé mais qui cachait sous ses airs étranges l'une des personnes les plus gentilles que j'avais connu au cours de ma vie.   
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MessageSujet: Re: Tant qu‘il nous reste une seconde de souvenir dans le crâne. Marissa.    Tant qu‘il nous reste une seconde de souvenir dans le crâne. Marissa.  - Page 2 EmptyMer 10 Juin 2020 - 22:14

Trevor chercha à savoir pour quelle raison Marissa se sentait elle aussi très conne, concernant leur passé commun. La jeune femme soupira et après avoir prit quelques secondes pour formuler sa réponse, elle releva les yeux vers son premier petit ami « pour ne pas avoir attrapé Eva par les cheveux au moment où elle s'est jeté sur toi » avant de sourire en pensant à cette scène, qui aurait pu être iconique. Finalement, la jeune femme reprit « j'étais naïve je m'en suis beaucoup voulu de... » elle prit une grande respiration « d'avoir été aussi naïve » compléta t-elle. Parce qu'il l'avait roulé dans la farine et que finalement, elle avait toujours douté de sa sincérité. Bien qu'il lui ai dit le contraire à l'époque, elle avait tout remis en cause. Et puis la suite, les épisodes qui avaient suivi n'avaient franchement pas été une partie de plaisir non plus. Marissa était trop jeune à l'époque pour bien réagir, analyser et comprendre ce qu'il s'était passé avec Trevor. Alors sans même le vouloir, elle avait reproduit ce schéma là, avec Aiden. Ca avait été un chic type ce gars, et jamais non plus elle n'aurait pu se voir avec un mec comme lui. Il avait été très amoureux d'elle ; mais à ce moment-là, Marissa n'avait d'yeux que pour Seyton. Aiden, malgré toute la bonté de son âme, n'avait été qu'un mec mouchoir. Et elle lui avait fait la pire des trahisons. Avec le parfait sosie de Seyton. Mais ça, elle ne le lui dirait jamais. C'était... trop bizarre.

Le serveur arriva alors et très vite, les deux anciens étudiants de Wynwood se retrouvèrent avec leurs assiettes en face de l'un, et de l'autre. Sassa commanda de l'eau plate, et s'humidifia les lèvres devant sa salade végétarienne qui avait franchement l'air appétissante. Alors que ses doigts s'enroulaient autour de sa fourchette et que Seyton lui souhaitait un bon appétit, la jeune femme lui répondit « merci toi aussi » en jetant un coup d'oeil à l'assiette de son vieil ami. Sauf que là, les mots qu'ils prononcèrent eurent l'effet d'un couperet. Une guillotine. Rapide, vive, tranchante. La fourchette de Sassa tomba de sa main, venant percuter la porcelaine d'usine dans un bruit percutant. Son cœur se serra dans sa poitrine, et une vague d'air chaud vint lui fouetter le visage. En même temps, un courant d'air froid lui balaya le dos, la faisant frissonner. Trevor était en lui annoncer que Ed, son frère ; mais aussi un vieil ami de la petite brune, était à présent décédé. En grande sensible qu'elle était, la petite Nu Zeta ne pu retenir les émotions qui la submergèrent. Elle était malheureusement habituée à entendre ce genre de phrase, entre sa mère, son père, les étudiants morts pendant l'ouragan à Miami et même... ce gamin, mort sous ses yeux, dans un bus, ce triste jour. Une vision morbide qui l'avait hanté pendant des années, même encore maintenant. C'était d'ailleurs ce jour-là qu'elle et Seyton s'étaient rapprochés. La jeune femme devait probablement avoir le même regard, et ses yeux étaient enfoncés dans ceux de Seyton. Les mots ne parvenaient ni à se former dans son esprit, ni à s'exprimer grâce à sa voix. Elle était juste là, bouche-bée face à cette terrible nouvelle. Edgard avait été tellement gentil avec elle, il avait l'un des rares à ne pas savoir ce qu'il lui était arrivé et n'avait donc eu, aucun jugement sur elle. Et à ce moment-là de sa vie, ça avait presque sauvé la jeune femme. « Oh mon dieu » souffla t-elle alors. En fait là, elle n'avait plus faim, ni envie de manger, et elle ne savait pas trop quoi dire. Ses yeux s'humidifièrent, mais aucune larme ne perla sur ses joues.
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MessageSujet: Re: Tant qu‘il nous reste une seconde de souvenir dans le crâne. Marissa.    Tant qu‘il nous reste une seconde de souvenir dans le crâne. Marissa.  - Page 2 EmptyJeu 11 Juin 2020 - 23:22

Je réprimai un sourire lorsque Marissa m'avoua penser avoir été conne parce qu'elle n'avait pas attrapé Eva par les cheveux quand celle-ci s'était jetée sur moi. Je gardais un souvenir très net de cette fille flamboyante aux cheveux rouges. Elle était virulente, Emeric l'adorait... nous nous amusions toujours beaucoup aux soirées de sa Confrérie. « Hm, je t'arrête tout de suite ! C'est très bien que tu n'aies pas fait ça, elle aurait abimé ton joli visage. Cette fille était folle » lui répondis-je tout de go, et je lui souris. Un vrai sourire, parce que je trouvais malgré tout l'idée qu'elle ait regretté de ne pas s'être battue... touchante ? Je n'étais pas sûr que ça aurait servi à quelque chose, surtout qu'à l'époque je n'avais pas encore compris que les apparences comptent moins que les sentiments lorsqu'ils sont réels. Elle ajouta qu'elle s'en était également voulu d'avoir été naïve. Je soupirai et baissai les yeux sur mon verre. « Tu n'as pas à t'en vouloir pour ça ». Je ne pouvais pas le lui avouer, mais j'avais tout fait pour qu'elle tombe dans le panneau au début de notre relation. Ce que je n'avais pas prévu en revanche, c'était d'y tomber moi aussi. Ou plutôt, de tomber sous son charme. On dit que les contraires s'attirent.

La suite fut moins amusante, puisqu'elle me demanda des nouvelles d'Edgard. Nouvelles qui étaient loin d'être bonnes, et j'en étais profondément désolé. La jeune femme lâcha sa fourchette à mon annonce, et cette dernière fit un bruit de porcelaine lorsqu'elle toucha l'assiette. Je reposai également mes couverts et tendis ma main gauche vers la sienne. Je la saisis, réprimant le sentiment qui s'emparait de moi à son contact. « Je suis désolé, Marissa... Edgard avait beaucoup d'affection pour toi » soufflai-je doucement, en caressant du pouce la paume de sa main. « Tu sais ce qu'on dit... ce sont toujours les meilleurs qui partent en premier ». Je m'étais très longtemps demandé pourquoi Dieu avait repris la vie de mon frère, pourquoi Il l'avait rappelé auprès de Lui et pas moi, à sa place. Lorsque j'en avais parlé à Evangeline, elle m'avait dit que c'était parce que la compagnie d'Ed' était bien meilleure que la mienne et qu'elle comprenait pourquoi Il avait préféré sa vie à la mienne. Ajoutant que les meilleurs partaient toujours les premiers, ce qui m'avait beaucoup marqué à l'époque. « Il n'a pas souffert, tu sais » mentis-je alors, comme pour rassurer la petite brune. Je ne voulais pas qu'elle reste sur cette triste nouvelle, qui l'affectait évidemment bien plus que la mort de ma femme. « Est-ce que... tu veux un verre de vin ? » lui proposai-je alors en observant son eau plate, « ou autre chose ? »
  
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MessageSujet: Re: Tant qu‘il nous reste une seconde de souvenir dans le crâne. Marissa.    Tant qu‘il nous reste une seconde de souvenir dans le crâne. Marissa.  - Page 2 EmptyJeu 11 Juin 2020 - 23:45

Rapidement, la main de Trevor vint trouver la sienne, au dessus de la table. Marissa ne pouvait pas craquer ici, en plein milieu de ce restaurant. Les gens venaient ici pour se détendre, se retrouver, passer un bon moment et à la rigueur se demander en mariage mais pas pour apprendre le décès d'une personne qu'elles ont apprécié durant leur jeunesse. La jeune femme, de sa main libre, vint se toucher le front, par mécanisme, sûrement pour essayer de camoufler sa tristesse aux yeux de tous. Quand Trevor essaya de la réconforter, en annonçant que les premiers à partir étaient souvent les meilleurs, Marissa fit non de la tête. Elle prit sa serviette pour venir la déposer sur sa bouche. Elle n'avait pas encore commencé son plat, mais c'était un réflexe suite à sa peine. « C'est pas vrai » murmura t-elle alors. Parce que pour elle, les pires étaient partis en premier, du moins... ils n'étaient plus là. Elle pensait bien évidemment à ses parents, ou plutôt, aux personnes qui lui avaient donné la vie. Parce qu'à ses yeux, ils n'avaient jamais agis comme des parents. L'annonce de la mort d'Edgard venait soulever tout un tas de souvenirs. Ceux de Miami, de Wynwood, de toutes ces rencontres faîtes sur le campus universitaires. De la maison des Nu Zeta, qu'elle avait réussie à bâtir avec l'aide de certains fidèles acolytes, pour en faire un lieu tellement serein et sain ; mais aussi des souvenirs plus terribles : la mort de ce gamin sous ses yeux, l'ouragan, Trevor, Aiden, Zack... il y avait tellement de souvenirs, à la fois bons et mauvais qui semblaient ressurgir. Des instants qu'elle avait pensé avoir oublié, des moments dont elle ne semblait plus se souvenir. Mais se retrouver face à ce Trevor à la trentaine, bien loin du Trevor de sa jeunesse, ça plongeait sa mémoire dans ses tréfonds. Dans les abysses d'un univers qu'elle aurait aimé oublier, et dont elle avait tout fait, pour. Trevor semblait vraiment préoccupé de la voir ainsi, et même s'il lui dit qu'Edgard n'avait pas souffert -ce qui était une bonne chose et surtout, à laquelle elle cru- ça ne changeait rien au fait qu'il soit mort. Ce mec avait été le seul à ne pas la harceler à l'époque, à ne pas rentrer dans le jeu de tous les autres, à ne pas s'amuser en la torturant émotionnellement. Il avait été le seul à ce moment-là. Marissa fini par légèrement tourner sa main, de façon à tenir fermement celle de Trevor dans la sienne. Et lorsqu'il lui proposa de boire quelque chose, elle hocha instinctivement la tête. Oui, il lui fallait un remontant. « Oui... » souffla t-elle en relevant enfin le nez. Elle avait réussi à contenir ses larmes, elle croisa son regard et lança tout bas « un whisky... » elle reposa sa serviette sur la table « j'ai b'soin d'un truc fort » parce que non, elle ne s'attendait pas du tout à une telle nouvelle. Elle n'aurait jamais imaginé tomber sur Trevor, ici ; et elle n'aurait jamais pensé devoir se confronter à son passé de cette façon, ni apprendre tout ça. Ses retrouvailles avec Seyton semblaient recouvertes d'un horrible voile de chagrin, de tristesse, d'amertume et de solitude dans le fond. Souvent, Marissa avait le sentiment d'être seule. De mentir à tous ses proches, ici qu'elle s'était faits. Elle avait l'impression de mentir sur qui elle était, en ne parlant jamais de son passé, ni de celle qu'elle avait été. Elle avait l'impression de porter un masque en permanence, de jouer le jeu des illusions avec tout le monde, même avec son fiancé. Il lui avait toujours dit que son passé, il s'en fichait et que c'était la Marissa de Bowen qu'il aimait. Mais cela ne montrait-il pas son peu d'intérêt à son sujet ? Au final, il ne l'aimait pas pour ce qu'elle était, mais pour ce qu'elle montrait d'elle. Il ne la connaissait pas. Pas comme Trevor pouvait la connaître. « J'm'attendais pas à tout... à toutes ces mauvaises nouvelles » elle haussa les épaules. Sa respiration s'accélérait. « Je... quand j'suis v'nue ici je voulais laisser mon passé derrière moi, ici... personne ne sait rien de moi » avoua t-elle alors. « Pas même mon fiancé » elle venait d'enfin réussir à lui dire qu'elle était fiancée, parce que depuis le début, c'était assez compliqué. « Et puis... j'tombe sur toi et... y'a tout qui r'vient » lança t-elle en posant son coude sur la table, se maintenant une seconde le front. « Il s'est passé tellement de choses après notre rupture... des trucs que j'assume pas, des trucs qui me font me sentir coupable et » elle marqua une pause « j'ai l'impression d'être en prison, de mentir à tout le monde » avoua t-elle subitement. « J'suis contente que tu sois là Trevor » avoua t-elle enfin, en serrant sa main encore plus fort « parce qu'à toi j'sais que j'peux pas mentir » et finalement, ça lui faisait du bien. Du bien de pouvoir enfin être elle-même, entièrement, sans faux-semblants, sans mensonge, sans image qu'elle se serait collée et dont elle ne parviendrait plus à se défaire.
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MessageSujet: Re: Tant qu‘il nous reste une seconde de souvenir dans le crâne. Marissa.    Tant qu‘il nous reste une seconde de souvenir dans le crâne. Marissa.  - Page 2 EmptyVen 12 Juin 2020 - 0:07

Je levai ma main disponible pour appeler le serveur dès que Marissa me fit part de son envie de whisky. Je lui en demandai deux - après tout, mon cocktail était sur cette base alors ce n'était pas vraiment un mélange. Mais je n'en abuserais pas, je me le promis. Du moins, pas tant que je devrais reprendre ma moto, c'était bien trop dangereux. Ma première copine m'annonça alors une chose à laquelle je ne m'étais pas attendu. Elle était fiancée. En entendant ces quelques mots, mon pouce cessa instinctivement de caresser sa peau et je me figeai. Pourquoi ne m'en avait-elle pas parlé avant ? Une petite voix dans ma tête me souffla que c'était sans doute parce qu'il n'y avait aucune ambiguïté entre nous, et qu'elle n'avait rien à cacher à ce fameux fiancé puisque je n'étais qu'un vieil ami. Mais une autre ajouta, un peu plus perfide, qu'elle ne lui avait envoyé qu'un simple SMS pour le prévenir qu'elle ne dinerait pas avec lui. « Oh » fis-je donc simplement, sur le coup de la surprise. Elle poursuivit, me parlant d'évènements qui s'était passés après notre rupture. Mes sourcils se froncèrent, je ne comprenais pas de quoi elle me parlait mais je sentis qu'elle avait beaucoup de choses sur le cœur. « Oui, je... tu peux tout me dire, tu sais » répondis-je alors d'une voix rauque, encore un peu prise par l'émotion. Sa main serrait la mienne plus fort, je sentais son contact presque brûlant et la culpabilité m'envahit. Je profitai du retour du serveur pour dégager ma main et reprendre mes couverts pour faire bonne figure, mais je ne quittai pas la jeune femme des yeux pour la cause. « Tu veux en parler ? De ce qu'il t'est arrivé ? » lui proposai-je. Je n'étais pas la personne la mieux placée pour ça. Écouter, ça n'avait jamais été mon fort. Mais avec elle, c'était différent. Avec Marissa, je pouvais bien faire un effort. Elle m'avait manifesté son mal être, n'était-ce pas mon rôle de lui offrir une épaule compatissante ? Après tout ce que je lui avais fait subir durant notre jeunesse, n'était-ce pas mon devoir que de lui porter assistance à présent qu'elle m'avouait se sentir si mal ? J'étais un peu perdu. Je pris mon verre et avalai une gorgée d'alcool, qui me brûla l’œsophage. Je n'avais plus bu d'alcool fort depuis... une éternité. Pas pur, du moins. Je me remis à manger, attendant qu'elle me réponde. Rien ne pourrait m'empêcher de finir mon assiette, j'avais beaucoup trop faim pour me laisser perturber - mais je n'y mettais tout de fois plus le même entrain.
  
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MessageSujet: Re: Tant qu‘il nous reste une seconde de souvenir dans le crâne. Marissa.    Tant qu‘il nous reste une seconde de souvenir dans le crâne. Marissa.  - Page 2 EmptyVen 12 Juin 2020 - 0:28

L'américain se voulait rassurant, et présent pour elle. Mais la jeune femme était un peu perturbée par cette soirée. En fait, elle ne s'attendait pas à vivre tout ça, que ça soit ce soir, ou au cours de sa vie. Elle était partie loin de Miami pour fuir tout ça. Ne pas avoir à y penser, à se justifier, à raconter et en même temps, le poids de cette décision n'était pas évidente à assumer tous les jours. Trevor retira sa main, un peu brutalement, et Marissa releva ses yeux vers le serveur qui venait de leur apporter leurs boissons. Ensemble, ils le burent cul sec. La petite brune fronça le nez, sentant alors le goût de cet alcool fort lui brûler la bouche et la gorge. Elle fini par reposer son verre sur la table, tandis que Trevor avait commencé à dévorer son assiette. Elle l'observa une seconde, il n'avait pas changé en cela. La jeune femme prit alors sa fourchette, comme pour l'imiter, mais sans avoir réellement envie de manger à présent. « Non... excuses-moi » finit-elle par dire en fronçant les sourcils. « Ca fait juste beaucoup d'un coup » avoua t-elle alors. Non, ce n'était ni le moment, ni l'occasion pour elle d'aborder certains sujets. Et puis, peut-être qu'elle ne le ferait jamais. Comment pourrait-elle lui avouer tout ce qu'il s'était passé ? A quel point son comportement vis à vis d'elle avait régit sa vie, durant des années ? A quel point il avait laissé sa marque, sa trace, sur elle ? A quel point ses relations, et sa façon de concevoir l'amour avaient été perverses à cause de leur histoire ? Non. Elle ne pourrait pas lui dire tout ça, parce qu'il s'en voulait, qu'il s'était excusé et qu'il ne semblait plus... ce petit con d'à peine vingt ans. On faisait tous des erreurs, et parfois, il y a des dommages collatéraux et malheureusement, l'impact sur eux est si fort, et violent, qu'ils les suivent durant des années. Elle aurait pu vouloir se venger, lui faire payer, lui faire mal comme il le lui avait fait ; seulement Marissa n'était pas comme ça. Elle était une fille douce, patiente, compréhensive et profondément altruiste. Ce n'était pas son genre. Sa fourchette piqua alors dans sa salade, et finalement, elle en apporta une bouchée à ses lèvres. Elle commença à manger en silence, avant que finalement, le whisky ne remonte d'un coup. A vrai dire, elle ne l'avait pas vu venir, ni même senti, mais un rot monumental remonta de son ventre, jusqu'à sa gorge, pour s'infiltrer entre ses lèvres ouvertes. Un rot sonore, violent, mais pas dégueulasse non plus. Un peu comme un hoquet finalement. Instinctivement, la jolie brune posa sa main devant sa bouche, faisant es yeux ronds à Trevor. Elle sentie ses joues s'empourprer de honte, et elle n'osait plus bouger, ni plus rien dire, tellement elle avait honte. Oh non, elle ne venait quand même pas de roter en public, en pleine scène presque dramatique ? « Oh non excuses-moi » murmura t-elle tout bas, rouge de honte.
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