#23 (ROSE) Once upon a time a secret

L'américaine venait de finir de faire le tour dans son exploitation agricole. Il fallait veiller à bien arroser, à ce que la mauvaise herbe ne vienne pas écraser les arbres, que les oiseaux ne détériorent pas les fruits qui sont encore en train de pousser tranquillement. Bref, son travail de routine à la ferme. Il y avait toujours du travail au sein d'une exploitation. Il commençait à faire vraiment chaud en ce moment, si bien qu'après son travail, la jeune femme se décida à rentrer dans sa ferme pour se servir une cirtonnade bien fraîche, directement du frigo. Elle adorait vraiment beaucoup faire ça. Elle se prit un grand verre, puis un second, quand la sonnerie de son téléphone retentis au rez-de-chaussée. Elle se mit alors en quête de mettre la main dessus, manquant de peu de passer à côté de l'appel. Elle pu voir qu'il s'agissait de sa meilleure amie, avant de décrocher, le sourire aux lèvres. Rose avait l'air préoccupée, presque inquiète. « Rose ça va ? » demanda t-elle alors. Mais elle connaissait sa meilleure amie, depuis ces sept dernières années, et il n'y avait pas de doute, quelque chose la tracassait. Sans doute est-ce que ça avait un rapport avec Judas. Bien un prénom de traître celui-là tiens. Franchement, les mecs étaient vraiment de gros connards, Marissa aussi en avait bavé étant plus jeune, et elle ne comprenait pas comment ces types pouvaient se montrer aussi lâches et cruels. « Oui oui je peux, hum... je sors des champs, je prends une douche vite fait et j'arrive, c'est bon ? » demanda t-elle en quittant déjà la cuisine pour rejoindre le premier. Une fois la conversation terminée au téléphone, elle s'empressa de retirer ses vêtements pour se glisser sous l'eau froide. Elle adorait ça, surtout quand il faisait aussi chaud. La jeune femme sorti de la douche, s'enveloppa dans une serviette, tandis que son fiancé était en train de rentrer du travail « salut mon amour » cria t-il d'en bas. « Coucou bébé » répondit-elle presque essoufflée. Elle venait d'entrer dans la chambre, cherchant quelque chose de propre. Elle opta pour une robe longue, légère, presque transparente et une paire de petite baskets. « Ca va ? » demanda son homme, tout en cherchant à la rejoindre. Il se trouva légèrement perplexe en la voyant de dépêcher ainsi. « J'suis désolé bébé, je passe voir Rose elle a besoin de moi pour un truc... je sais pas quand je vais rentrer alors... » « oh... je pensais qu'on allait passer la soirée ensemble, j'ai fini le boulot plus tôt en plus » lança t-il déçu. « J'suis désolé, c'était pas prévu mais elle a besoin de moi... » quelle plaie de devoir se justifier comme une adolescente. Et puis elle passait toutes ses soirées à l'attendre, et il n'en avait rien à faire. Pour une fois, c'était l'inverse et ça ne lui ferait pas de mal. Elle l'embrassa alors rapidement et quitta la maison aussi vite. Son sac par dessus l'épaule, elle enfourcha son vélo pour prendre la direction de l'appartement de Rose. Elle allait en avoir pour plus longtemps qu'en voiture, mais c'était ça d'être écolo, non ? Une fois arrivée, en sueur parce qu'il faisait très chaud et complètement assoiffée et essoufflée, elle rampa presque jusqu'à l'interphone et, comme si elle sortait d'un marathon, elle lança devant le petit boitier « ouais... c'est moi... » en soufflant et crachant l'air de ses poumons en fond. La porte s'ouvrit et elle entra dans le bâtiment, avant de maudire les escaliers qui se trouvaient face à elle. Marissa n'était pas du tout sportive, si bien que là, elle arriva à l'étage de Rose au bord du malaise. La porte de l'appartement s'ouvrit. Marissa se tenait à la rambarde, essoufflée comme une vache espagnole, rouge, en sueur, au bord du malaise « j'ai fait au plus... vite » souffla t-elle alors en faisant des vagues avec sa robe, pour laisser passer l'air sur sa peau brûlante « de l'eau... tu... t'as d'l'eau ? » demanda t-elle comme une morte de soif.

Comme d'habitude, Rose de sa voix douce, vint tout de suite montrer ses signes et des mots tendres à l'encontre de Marissa. La petite brune se traîna jusqu'à son appartement, avant de se laisser tomber lourdement sur le canapé, en pleine bouffée de chaleur, probablement. Alors qu'elle continuait de se ventiler, elle répondit « non t'en fais pas, ça fait quinze ans que je dois bosser mon cardio... » essaya t-elle de plaisanter. Finalement, son amie alla chercher quelque chose à boire, et quand le verre qui lui était destiné pu enfin être avalé, Marissa ne s'en priva pas. Elle le bu d'une traite et aborda un visage satisfait. « Ah... » lança t-elle de soulagement « ça fait du bien » sourit-elle enfin. Les deux amies se prirent alors dans les bras mais très vite, Marissa comprit que le préssentiment qu'elle avait eu au téléphone, se confirmait. Rose disait des choses bizarres. Elles se voyaient presque tous les deux ou trois jours, elles passaient leur temps à s'envoyer des messages, à se partager des trucs, et là... ce qu'elle lui disait semblait être très grave. Etait-ce une mauvaise nouvelle ? Oh non, qu'est-ce que ça pouvait bien être ? Alors qu'elles s'éloignaient légèrement, Marissa croisa le regard grave, triste et perdu de son amie. Gardant ses mains sur ses bras, elle écouta ce qu'elle avait à lui dire et puis comprit que le sujet qu'elles allaient aborder était sensible. « Rose... qu'est-ce qu'il se passe ? » demanda t-elle alors doucement. Finalement, après avoir de nouveau croisé son regard, et entendu que cette conversation devrait rester entre elles uniquement, elle fit un signe de tête. « Mais bien sûr Rose, je ne lui dirai rien t'en fais pas pour ça » mais voilà, l'inquiétude avait fait son bout de chemin chez l'agricultrice. On ne disait pas ce genre de phrase pour rien. On disait ça pour les trucs graves, comme une maladie, ou une infidélité, ou un meurtre, ou un braquage, ou merde à la fin, Marissa s'imaginait mille et un scénarios dans son esprit et son cœur commençait à battre plus fort, elle comprenait que c'était grave, mais qu'est-ce qu'il se passait ?

Jamais Marissa n'aurait pu imaginer un tel scénario. Mais quand son amie alla chercher le whisky, elle comprit que là, c'était plus que grave. Alors la petite brune s'était redressée sur le canapé, tournée vers son amie, prête à entendre ce qu'elle avait à lui raconter. Sauf que voilà, il y avait trop d'informations. Trop de révélations. Déjà, le fait est que Sassa comprenait que sa meilleure amie depuis sept ans, avait du vivre seule avec ce terrible secret. Mais le pire, c'était qu'elle avait vécu seule, le traumatisme d'un viol. Le traumatisme d'une agression sexuelle barbare, sans pouvoir en discuter, sans pouvoir soigner les blessures de cet acte ignoble et surtout, que ce petit bonhomme qu'elle aimait plus que sa propre vie, était le fruit de cet acte horrible. Un nœud venait de se former dans le ventre de la petite américaine. Jamais elle n'aurait pu imaginer tout ça, jamais. C'était tellement atroce. Tellement dur. Elle avait le cœur brisé en mille morceaux, car quelqu'un avait brisé son amie. Quelqu'un lui avait arraché tellement de choses en la violant de la sorte. Elle s'était privée de voix, de se faire entendre, et avait vécu ce drame dans un silence qui avait du être tellement douloureux. Marissa senti les larmes lui monter aux yeux, et elle ne pouvait rien faire contre ça. Elle avait mal pour son amie, elle en voulait au monde entier qu'elle ai eu à subir, vivre et traverser tout ça. Ce n'était pas juste. Absolument pas juste. Le seul réflexe que Sassa eut à cet instant, après que Rose ait bu une deuxième fois de sa bouteille de whisky, se fut de s'approcher d'elle. Et un peu brutalement, la petite brune passa ses bras autour de son amie, pour la prendre contre elle. Elle ne trouvait pas les mots, elle avait envie de dire des choses, mais ne voulait pas être maladroite, elle ne voulait pas dire quelque chose qu'il ne fallait pas. Alors le temps d'encaisser la nouvelle, elle opta pour cette option. Serrant son amie de toutes ses forces, la berçant presque de ses bras, elle cherchait à lui donner son amour, sa force, son courage, son estime, son admiration. Parce que Rose était une femme formidable, et que Marissa était tellement fière de pouvoir la compter comme sa meilleure amie. Elle n'avait pas méritée toute cette souffrance, mais là encore, son parcours montrait à quel point elle était forte. Après quelques instants, Marissa se décolla de son amie, séchant ses larmes et, timide sur ce sujet, elle lança « putain... je... » elle chercha ses mots, tout en reniflant « je ne m'attendais pas à ça... » elle soupira alors, reniflant encore. Ses yeux basculèrent sur la table basse et clairement, elle s'arrêta sur la bouteille de whisky. Elle la prit, en versa dans les deux verres et bu le sien d'une traîte. Voilà ce qu'il lui fallait. Putain. Elle était sous le choc, c'était vraiment quelque chose de lourd, auquel elle ne s'attendait pas en fait, et elle ne savait pas comment réagir. « J'suis désolé Rose je... je ne m'attendais tellement pas à ça... » avoua t-elle, prise au dépourvu. « C'est... » elle sentie l'émotion l'envahir alors. Elle ne pu retenir à nouveau ses larmes, mais sa main vint serrer celle de son amie, contre sa cuisse « j'suis tellement triste que tu ai eu à traverser tout ça toute seule... » même si Judas avait été là, ce n'était pas une femme, il y avait des choses que les hommes ne pourraient jamais comprendre, ni entendre.

A la vue de la réaction de Marissa, Rose admettait regretter d'avoir gardé le silence aussi longtemps. Mais Sassa était déjà en train de faire « non » de la tête, avec un sourire qui se voulait bienveillant, malgré ses larmes qu'elle essuyait d'un revers de la main, tenant toujours celle de Rose. « Non non, Rose... » souffla t-elle. « Tu as géré ça comme tu as pu, et j'crois que j'suis personne pour te juger » dans tous les cas, le jugement ne faisait plus partie de son vocabulaire. Cela lui avait entraîné trop de déboires par le passé. Elle haussa les épaules, séchant ses dernières larmes et lança « c'est quelque chose de traumatisant ce que tu as vécu et je crois que le corps et l'esprit se mettent parfois en position de sécurité, et personne ne pourra jamais te blâmer pour ça, car... tu as fait ce qui te semblait le mieux pour toi et ton fils » et c'était tout ce qu'il fallait retenir. Sassa n'avait jamais vécu d'agression sexuelle dans sa vie, et heureusement. Elle avait été battue par son propre père, l'avait vu s'en prendre à sa famille, elle avait survécue à un ouragan, où elle avait été confronté à la mort, de plein fouet. Et la vision de ce petit garçon, mort dans cet autobus continuait encore de la hanter. Par contre, Sassa avait eu cette sensation d'avoir été réduite à un objet sexuel, à un trou, à un objectif, à un pari. Et réduire le corps, l'esprit, la personne d'une femme à cela, c'est aussi très violent. Surtout qu'il avait le premier, et que finalement, cet événement et la façon dont Sassa l'avait géré à l'époque, n'avait qu'entraîné une succession d'événements encore moins glorieux. Finalement, Rose expliqua qu'elle se sentait fautive, et responsable malgré tout de son agression. Sassa l'arrêta tout de suite, en serrant davantage sa main et en lui coupant la parole « alors de un, tu n'es ni responsable, ni coupable, ni rien du tout en fait » et sa voix était autoritaire. « Tu aurai pu lui vomir dessus tellement tu étais ivre, tu aurai pu être dans le coma aussi, que quand tu dis non, ou que tu montres simplement que tu n'en as pas envie, c'est un viol et ça fait automatiquement de lui, un monstre » commença t-elle alors. « Il n'a pas écouté ton non, il n'en avait rien à faire, il t'a prise pour un objet alors je t'interdis de chercher à le défendre » parce que ce genre de comportement n'était tout simplement pas défendable, peu importe le contexte. Qu'elle soit nue, qu'elle porte une mini-jupe, une tenue sado-masochiste, ou un costume de pingouin, il n'y a rien qui puisse justifier qu'un homme ne prenne pas en considération tous les signaux : qu'ils soient vocaux, gestuels ou silencieux. Et on appelle cela, le consentement. Ce mec était un monstre. Point barre. « Ca me révolte que tu es vécu autant de temps en te pensant coupable, parce que t'es une victime Rose, et que ce mec là est un monstre et j'espère qu'il s'en est rendu compte et qu'il va devoir vivre toute sa vie avec cette idée dans la tête, qu'il mourra comme un chien en pensant toute sa vie qu'il n'est qu'un putain de monstre » parce que voilà, Sassa doutait fortement que ce mec là payerait un jour son crime. Mais de passer une vie entière à se détester, c'est déjà un bon début et pour le reste, elle pensait au karma. Elle espérait que la vie vengerait Rose, que ce type payerait d'une façon ou d'une autre pour son crime. Rose continua son discours et Sassa comprit parfaitement. Elle aussi, à New-York, elle avait reprit un look et une attitude bien plus sages que ceux adoptés les derniers temps en Floride. Comme si cela pouvait effacé tout ce qu'elle avait fait là-bas, comme si tout pouvait redevenir comme avant, comme si cela était une barrière de protection. « Je comprends, mais par pitié... ne penses plus que tu as quelque chose que tu aurai pu contrôler sur ce qu'il s'est passé. Tu n'aurai rien pu y faire, peu importe ton attitude, ou ton physique... » elle enfonça ses yeux dans ceux de son amie et continua « ne lui donne pas davantage que ce qu'il t'a volé » et ça, c'était important aussi.

Que pouvait-elle faire ?
C'était sa question.
Une question pourtant si simple, mais dont Sassa était dépourvue d'illumination. Elle pouvait lui parler de ce qu'elle pensait être une réponse, mais en était-elle légitime ? Parce qu'une femme qui subi une agression sexuelle, ou un viol, est dénué de son pouvoir de décision. On le lui refuse, on n'en tient pas compte, on juge que son corps est désormais un objet et que l'on peut en posséder comme bon nous semble. On anéanti sa personnalité, ses émotions, ses sensations, ses désirs, ses envies, pour finalement la réduire à une chose, incapable de prendre une décision. Alors que pourtant, la décision a été prise par cette femme agressée, ou violée. Seulement, on n'en tient pas compte. Cela remet tout en perspective : est-ce la société patriarcale qui donne encore une image des femmes, telles des enfants que l'on devrait protéger, que l'on devrait posséder, et surtout, qui ne peuvent pas être indépendantes. Parce que le problème est là. Une femme forte, indépendante, donnera une image auprès de certains comme un garçon manqué. Une femme forte et indépendante ne peut pas encore exister sereinement dans notre société, parce que ça fait de l'ombre à l'image de la virilité masculine. L'image qu'un époux doit être capable de subvenir aux besoins de son foyer, qu'il doit prendre soin de son épouse, qu'il doit être un chef de famille. Il n'y a pas si longtemps, il était tout naturel de violer sa femme, ou de la frapper. Mais tout ceci ne sont pas des excuses aux monstres qui commettent ces atrocités, ô non. Il s'agit de chercher à trouver une réponse à la question de Rose. Que doit-elle faire ? Marissa n'en savait pas plus pour le moment.
A partir du moment où l'on n'accorde pas d'importance à ton choix, à ta décision, à ton « non » et que l'on te réduit à un objet sexuel... que peux-tu espérer ? C'était ça, la véritable question. Que lui restait-il, à Rose, pour se reconstruire, pour continuer de vivre, de se sentir en paix, en confiance dans son propre corps qui lui a été volé et bafoué ; au sein d'une société qui ne rend pas Justice et qui a fait naître ses comportements déviants ? Que pouvait-elle lui répondre, elle, cette pauvre petite américaine qui n'avait jamais vécu un tel traumatisme ? « Je ne sais pas quoi te répondre Rose... » avoua t-elle alors, le regard fixant sa main qui avait prit celle de son amie, la serrant alors à l'intérieur de ses deux mains jointes l'une à l'autre, sur son genoux. « J'ai envie de te dire... que tu dois tout simplement faire ce que toi, tu veux, et ce que toi, tu vas décider de faire » lança t-elle en enfonçant son regard dans celui de sa meilleure amie. « On t'a privé de ton choix, on t'a privé de ton droit de décision... alors je pense que tu ne dois plus jamais laisser quelqu'un décider pour toi » et ça, c'était vrai. Rose avait vécu le pire, et Marissa ne pourrait jamais ressentir ce qu'elle pouvait ressentir.
Ce sentiment d'être sale, d'avoir été naïve, conne, idiote et ce putain de sentiment de culpabilité. Parce qu'on revoit sans cesse le film de cette scène dans notre esprit, et qu'on sait qu'à de multiples moments on aurait pu. On aurait pu redire non une fois de plus, peut-être donner un coup quelque part, se dégager plus fort, ou carrément, ne pas faire ce fameux pas. Ce pas, qu'il soit petit, infime, ou grand ; qui fait chavirer une situation anodine en drame. Parce que la femme ne peut pas s'empêcher d'être coupable. A l'image d'Eve qui n'obéit pas, qui se révolte, qui se montre immature et égoïste, et qui réduit toute l'Humanité à une vie sur Terre ; à l'image de la Vierge Marie, infidèle sans le vouloir, ou de Marie-Madeleine à qui l'on reproche ses mœurs et dont on plussoie la soumission. Les femmes ont été élevées sous des dogmes et des images qui ne peuvent pas être atteints. Alors les femmes entendent tout au long de leur vie : ce n'est pas assez. Et ça ne le sera jamais. Car les femmes sont soumises à trop de règles, trop de privations, trop d'injustices, trop de choix qui ne sont plus les leurs. On choisi pour elles leur tenue vestimentaire : jugée trop vulgaire, ou pas assez sexy. On choisi pour elles leur maquillage : pot de peinture, ou négligée. On choisi pour elles leur carrière professionnelle : trop masculine, trop ambitieuse ou pas assez payée. On choisi tout et n'importe quoi : si une femme doit s'épiler : quand, et à quels endroits, et surtout comment. On choisi son alimentation : tu dois être mince, luttes contre la cellulite voyons ! On choisi pour elles ce qu'elles regardent à la télé, quel film elles aiment au cinéma, ou quelle chanson pourraient davantage leur plaire. C'en est pathétique, ridicule, étouffant.
« Y'a que toi qui peut savoir ce que tu veux, et quoi que tu décides, moi j'serai là Rose, j'te lâcherai pas » avoua alors la jeune femme en secouant un peu la main de son amie. Quoi que Rose déciderait de faire, Sassa serait à ses côtés et la jolie rousse ne serait plus jamais seule dans cette histoire. « Je ne crois pas que tu puisses oublier ce qu'il s'est passé... ça fait partie de ton histoire, bien que tu ne l'ai pas choisi... » et en ça, Sassa connaissait le poids d'un passé que l'on n'a pas choisi. Rose ignorait tout de son passé, de son histoire et elle n'était pas encore prête à en parler. Elle ne voulait pas entacher l'image que la jeune femme avait réussi à se forger ici, dans ce nouveau pays. C'était idiot, sans doute, mais c'était quelque chose dont elle avait trop souffert par le passé et qu'elle ne voulait plus subir.