Spectacular / Tobias + Charlie

Nous sommes tous un peu brisés, pour des raisons différentes, qui peuvent parfois nous êtes inconnues. Je me sens perdue, et tout ce que je peux faire... c'est... le ressentir. Je crois que j'ai un peu abusé de ce site de rencontre et qu'il serait temps que je m'en désintoxque. Il m'arrive d'être raisonnable, de me détacher de certaines personnes. Pour m'en détacher, soit je vois d'autres personnes soit je sors et dans l'excès. L'inconnu ne me fait pas particulièrement peur. Très peu de choses me fait peur, d'ailleurs. Parce que j'estime que la vie est bien trop courte et trop fragile. Si je devrais avoir une seule philosophie je dirais, vis ta vie avec passion.

C'est pourquoi j'écoute toujours mes envies (erreur ou non, mon expérience avec Liam l'a prouvé). Totalement insignifiant, mais ce soir je mourrais d'envie de manger du beurre de cacahuète. Il est minuit et demi et je manque de sommeil. Au bout d'un moment je me décide à enfiler ma veste en jean et de descendre en direction de l'épicerie. Satisfaite d'en avoir trouvé, je me pose un moment sur le trottoir pour fumer une cigarette. Je fume rarement, cela m'arrive souvent dans les moments où je me sens seule. Perdue dans mes pensées, je remarque une drag queen, errant elle (ou dois-je dire il?) aussi sur le trottoir.

J'adore les personnes haute en couleurs, qui s'assument pleinement en public. Je la complimente, impressionnée. Je suis fan de ton maquillage. Moi-même très peu douée et primaire en matière de maquillage. La seule fantaisie que je m'autorise est le rouge à lèvre aux nuances rouge. Rouge feu. Rouge cerise. Rouge rubis. Je m'appelle Charlie. Je lui tends amicalement ma main.

Le soulagement, la libération, la contrainte, parfois on est obligé de faire des choses qui ne sont pas de notre bon vouloir. Qu'on n'a pas décidé, qu'on impose même si c'est ça fait partie de notre bon vouloir, on a pas forcément le choix. Tobias l'avait appris avec le temps à la dure, et bien trop jeune, qu'il s'était persuadé, en tout logique, que tout ça était normal. Son quotidien. Il n'a jamais perdu de vue, ce qu'il était cependant. Il était pas mal de chose, mais il cachait bien son jeu quand il était question de sa véritable personnalité. Une carapace tenace qui s'accrochait au fil des marées. Son boulot lui permettait beaucoup de choses, de liberté, qu'il ne pouvait pas être en tant que Tobias, homme de vingt-neuf ans.

Et ce soir... Ce soir, il était sorti du cabaret, sans même se changer, sans même se démaquiller. Pris par l'instant, par une certaine joie, grâce à un seul texto. Texto de libération, désengagement. Pas besoin de jouer un jeu ce soir. Pas besoin de préparer son corps, à une action qui ne voulait pas. Qui était de plus en plus insupportable, mais qui tout de même lui permettait de payer son loyer. Un répit de quelques heures, jours ? Il ne savait pas encore. Il marchait dans les rues, observateur, ou -trice, pare qu'il était encore de la peau de Thais, son double Féminin. Bien plus imposante et franche, qui n'avait peur... De rien ? Fallait le dire.

Il ne s'attendait pas à trouver quelqu'un sur son chemin, à cette heure-ci, à part les fêtards du coin. Sa voix était une intrusion délicate dans le silence. En plus flatteuse, elle savait joué de son ego, qui le faisait sourire sous son rouge à lèvres. « Merci beaucoup, pour le compliment » ça lui prenait tellement de temps, que les gens ne s'en rendaient pas compte. Pour la majorité, ce n'était qu'un loufoque de plus, un taré. « Enchanté Charlie ! C'est Thais pour le prénom d'artiste. » Son regard bifurquait vers son interlocutrice avec malice. En même, il croisait peu de monde dans la rue à cette heure-ci et dans cette tenue. Ça lui arrivait, mais on fuyait les trottoirs. « Insomnie ? » Son regard bifurquait vers son interlocutrice avec malice.

Nous faisons les présentations. Thais pour le prénom d'artiste, me dit-elle. Je suis intriguée. Je ne peux m'empêcher de me demander si derrière ce maquillage haut en couleur, se cache une personne transgenre. Ou s'agit-il juste d'un rôle? Ce serait grossier de lui demander. Artiste...? tu danses? Ou peut-être qu'elle chante, ou bien les deux. Il est assez tard, il est possible qu'elle vient de terminer son show. Pour ma part, elle a vu juste. Une insomnie et une envie de beurre de cacahuète. dis-je avec un sourire. Thais me domine en taille, si bien que je dois relever mon menton. Un homme observe Thais de la tête aux pieds et lève ses yeux au ciel. Je lui lance un regard féroce. Il me faut beaucoup de retenu pour ne pas l'interpeller méchamment.

Tu en veux une? Je lui tends mon paquet de cigarettes. Ou je peux t'offrir des cookies avec du beurre de cacahuète. Je lève mon poignet avec mon sac en plastique. Mon insomnie est bien plus agréable avec de la compagnie. Mais à une heure pareille, je comprendrais qu'elle refuse et veuille rentrer chez elle. Finalement dans ma tête je me dis elle.

Elle pouvait voir, les questions se bousculaient dans sa tête. Normal, en soi, elle avait l'habitude. "Elle" En femme, Tobias était toujours elle. Peut-être qu'il accordait un peu trop d'importance à Thais. Ce n'était qu'un rôle, un personnage parmi tant d'autres. Qui suscitait les interrogations. Et son interlocutrice n'échappait pas à la règle. « Drag queen en soi, c'est déjà une composition d'artiste … » Un clin d'œil venait se greffer à ces paroles, un sourire aux lèvres. « Je danse seulement, je n'ai pas la prétention de chanter, à moins qu'on est une sécheresse importante et qu'on fasse appel à moi » Oui, la catastrophe du chant, à l'école, L'option play-back déjà était en vogue. « Une envie de beurre de cacahuète, ce n'est pas banal ! Ça t'arrive souvent ? » Sa question, on pouvait l'interpréter pour l'un comme pour l'autre. Bien qu'elle était destinée aussi bien pour l'insomnie que pour le condiment. Thais l'observait sans perdre ce sourire rehaussait de rouge à lèvres. « Je n'osais pas t'en demander une ! » Elle glissait le bout de ces doigts dans le paquet, extirpait une cigarette gentiment proposée. Avant de la mettre à ces lèvres. Elle fumait occasionnellement, quand ces nerfs n'étaient plus à même de supporter. Elle s'installa à côté, lasse. « Merci... Tu aurais de quoi... » Elle fit le geste d'un briquet, désolé d'être aussi à charge. « Tu sais... Si tu as des questions, tu peux me les poser... » Elle sous-entendait son habillement, les interrogations qui marquaient son visage. « J'ai l'habitude, et toi encore, tu ne me fuis pas » Un rire reflétait ces paroles.

Qu'est-ce que j'aime ce genre de rencontre nocturne! À Paris c'était monnaie courante. Les parisiens ne sont pas les plus souriants, ça ce n'est pas une légende. Cependant il m'ait arrivé plus d'une fois de sympathiser avec des personnes au look hors du commun. Thais est une drag queen qui se considère artiste. Avec un maquillage aussi soigné et prononcé, elle a raison. Elle danse donc, se considérant mauvaise chanteuse. J'exclame un petit rire. Et tu danses dans un bar ou une boite de nuit du coin? J'y ferais bien un tour, je suis sûre de trouver une flopée de copains qui seront intéressées d'y aller.

Je m'installe sur le banc situé près de nous et lui confesse qu'une insomnie m'a poussé à sortir acheter du beurre de cacahuète. Très coutume pour ma part. Bien trop souvent. Je tends une cigarette à ma nouvelle connaissance et elle me mime un briquet. Du feu? Oh, tiens. Je sors mon briquet de ma poche et lui donne. Thais est très grande j'aurais bien dû mal à lui allumer la cigarette dans sa bouche. J'observe encore son maquillage haut en couleur. Elle me donne la possibilité de lui poser des questions.

Il y a des questions qui ne doivent pas se poser. Du genre, Es-tu homosexuel? Tu t'habilles tous les jours en femme? Es-tu un transgenre qui a été opéré? C'est des questions bien moches, des questions trop intimes d'une inconnue. Même moi et mon franc parler n'oserait pas les lui poser. Il t'est arrivé qu'on te fuit? Quelle réaction stupide.

Ces nuits étaient plutôt calmes, à part quand il faisait ces représentations. C'était le "après".... Tobias restait...Tobias un mec, réservé, à une vie peu classique, il l'accorde. Qui vendait en plus de son boulot de drag-queen, son corps. Il avait l'intention d'arrêter, mais quand ? Quand il arrêtera d'être en galère de tune. Sinon, il était maladroit, drôle parfois, sociable, malgré ceux-là, il était bien entouré, une personne banale. Donc il rentrait chez lui, retrouvait ces colocs, raconter leurs soirées si et seulement si, ils n'étaient pas trop occupés ou accompagnés... Oui parfois, ça devait un camp de vacances de scout. Rare était les fois, ou il n'arrivait pas à sa chambre, sans devoir faire, ce jeu qu'on jouait enfant, à vouloir hésité la lame avec les carreaux. Et si il en était là. « Je danse dans un bar. Mais ça met déjà arrivé pour un événement d'être engagé et le faire dans une boite de nuit » ça, c'étaient les extra, ça le faisait connaître, et c'était toujours un bon moment. Thais elle par contre était l'envers de Tobias, elle osait et c'est ce qu'il plaisait.

Elle lui montre la place à côté « je peux... » Avant de prendre le briquet des mains, avec un remerciement de la tête, discret, mais souriant. « Il y a une origine à ces insomnies ? Il en a toujours... L'amour vient bien trop souvent. Donne tord aux pronostiques, dis moi qu'elle ne vient pas là » Dit-elle, en la regardant, tout en lui faisant un clin d’œil, c'était soit ça, le boulot... Et pour son cas la famille. Elle alluma sa cigarette, prend une bouffée, et la recrache , les yeux dans le vague, un silence. Avec de réagir. « Merci pour le briquet » Tobias lui l'aurait tellement doué qu'il l'aurait tousser comme un diable, comme quoi, il avait plus d'assurance en Thais.

On le fuyait, oui, il avait le droit aux insultes aussi... Mais moins quand même, qu'au début. Ces proches, ces amis pour certains ne lui avaient même plus adressé la parole, plus le voir. Ça ne lui avait pas fait plus mal que ça. Un mal pour un bien. Sa tête se baissa, amusée, il ne pouvait pas lui en voulait, la question revenait souvent. « Dès que tu es un peu... Différent. On te fuit, tu sais, je l'ai vu les personnes tout à l'heure, qui me regardait de travers.. D'ailleurs, j'ai bien aimé le regard que tu leur as lancé... C'est toujours des préjugés, sans connaître...Tu t'habilles en fille ? Qu'est-ce que ça t'apporte ? Et d'autre qui prennent leur distance parce que tu t'habilles en fille, ils ont peur que tu les touches, tu ne leur fasses changer de bord... » Ça le faisait presque rire. « Ils n'ont pas de risque avec moi, mais dans leurs têtes, c'est impossible... Je suis une erreur ! » Et le mot n'était pas faible.

Bowen ne serait pas Bowen sans ses rencontres hasardeuses, qui peuvent souvent se nouer en une belle amitié. Nous n'y sommes pas mais Thais est naturellement attachante. La drag queen danse dans un bar mais il peut lui arriver de danser aussi en boite de nuit. Sympa. Faut que tu me passes ton numéro, je viendrais te voir. Je suis sûre que je m'amuserais.

Je lui tends le feu et acquiesce pour qu'elle s'assoit près de moi. Elle comprend trop bien d'où viennent mes insomnies. Je dors déjà peu en temps normal, mais j'avoue qu'il y a quelqu'un qui me trotte dans la tête. J'avoue à contrecœur car le visage de Liam apparaît dans mon esprit. Il m'a rendu accro en si peu de temps, c'est fou. Je pourrais dévaliser les épiceries tous les soirs, faire un million de pâtisseries, me soûler à ramper au sol, que je penserais encore à lui. Je crois qu'il y a qu'une seule façon qui m'aiderait à l'oublier. Rencontrer quelqu'un d'autre. Quelqu'un qui le surpassera, qui acceptera mes défauts, qui voudra faire un bout de chemin avec moi même si c'est effrayant, quelqu'un qui comprendra mon coeur blessé. J'en demande beaucoup, j'en ai conscience. En attendant il n'y a que lui. Liam.

Lui demandant pourquoi les gens la fuient, ses explications me chagrine. J'éprouve de la compassion pour elle. J'ai bien vu cet homme la regarder bizarrement tout a l'heure, ça m'a tout de suite énervée. C'est des cons. Fais pas gaffe. dis-je d'un ton indifférent. Désolé je dis ça mais moi ça ne passerait pas. En tout cas si t'es avec moi, y'a pas intérêt qu'on te fasse une réflexion. Je foncerais dans le tas sans hésitation. C'est abérrant que des gens puissent encore penser de cette façon. Se travestir n'est pas une maladie, bande d'imbécile.

Aussi sociable, qu’il était… Charlie le surprenait à mesure qu’ils faisaient connaissance. Elle ne fuyait pas, au contraire, elle demandait même son numéro. Surprise ! Et pourtant le mot était assez faible. Ces mains parcouraient déjà à la recherche d’un potentiel stylo, bout de papier, si elle ne voyait pas d’inconvénient, sa main ferait parfaitement l’affaire. Mais rien ne se présenta, sauf un malheureux rouge à lèvres. Qui d’ailleurs n’était pas le sien. Sa collègue allait lui arracher les yeux, elle s’y prête de ces affaires… « Avec plaisir, par contre, je suis désolé… Je n’ai... ça ne te dérange pas si ... » Il lui montra le coupable, pour lui laisser son numéro. Et pourtant, il était ravi, qu’elle souhaite le voir, de pouvoir partager une partie de sa passion. C’était toujours un honneur.

La place lui tendait les bras, son regard se perdant dans la nuit, présente, et puis d’un seul coup, se disperser sans demander son reste. Cela avait quelque chose de distrayant à observer. Avant que sa curiosité ne soit piquée au vif, touché, Thais n’était pas tombé si loin. Elle était assez intuitive. « Oh ! Et qui a l’honneur de troubler tes nuits ? On est entre filles ou presque… J’ai juste ma part de masculinité en sommeil cachait sous une robe qui me va à ravir et du maquillage... » Les sourcils se haussèrent et rabaissèrent frénétiquement. « Alors ? » Thais espérait d’être convaincante, parce qu’elle attendait une réponse. Maintenant que l’avait aguiché avec des mystères…


Ces paroles, lui faisaient chaud au cœur, elle avait raison. Finalement, on ne vivait pas pour plaire. Même si en général, les regards, paroles ne la touchait pas, il en restait pas que parfois, même avec une carapace, parfois un jour, on n’était pas infaillible. Elle l’avait choisi, elle l’assumait. « Tu es femme assez incroyable ! Tu ne me connais pas plus que ça et pourtant… » Pourtant, elle prenait son partie. « Je suis un clown pour certain… Une abomination pour d’autres... » Sa phrase se perdait entre ces lèvres, pensives. Et c’était beaucoup trop déprimant. « Bon allez, il y a plus réjouissant . Arrêtons de refaire le monde ou faisons-le plutôt avec … Humeur ». Elle s’était levée, d’un bon en la jouant d’une façon maniéré et théâtre. Pleins de vie, ça, c’était Thais et elle avait envie de s’amuser.

Jusqu'à présent, j'avais déjà fréquenté des bars gays qu'ils soient exclusivement pour femmes ou pour hommes, et pas une seule fois j'ai été déçu de l'ambiance. Je crois même avoir passé une des plus bonne soirée en compagnie d'hommes attirés par d'autres hommes, car finalement nous avons ce même point en commun et les rires étaient de mises. Alors si Thais jouait le jeu en m'invitant un jour à un cabaret où elle serait en scène, je serais ravie d'y être. Je te prête mon bras lui dis-je en montrant mon bras pour qu'elle note son numéro de téléphone. Après m'être confié sur mes tracas sentimentaux, j'expire une fumée de nicotine. Un homme, qui d'autre? Son prénom flotte dans ma tête, mon cœur, mon corps, mais je n'ose pas le prononcer. Penser à lui est suffisamment douloureux et je n'ai pas spécialement envie d'épiloguer le sujet. Je soupire, exaspérée par mon entêtement d'être aimantée par celui que je ne devrais pas. C'est sans importance. fais-je en haussant les épaules. Tandis que je lance un regard de haine à un passant qui dévisageait Thais d'un air offusqué, nous évoquons le sujet de ces personnes-là, remplies de préjugés.Non, non. Je t'interdis de dire que tu es une abomination. T'es géniale au contraire! T'as vu comment tu es magnifique? D'un geste de la main je la désigne de la tête aux pieds. Néanmoins je ne peux qu'approuver ses dires. On ne changera pas le monde. Je suis d'accord. Malheureusement.

Il en avait vu passer du monde, des sceptiques, des curieux, des réfractaires… Mais jamais ou rarement des personnes comme Charlie, qui s’intéressaient vraiment à son travail, à la personne. Il avait l’intime conviction, qu’elle savait s’amuser, que c’était le genre de personne sur qui on pouvait compter. Elle lui avait prouvé ce soir, face aux regards. «Un sourire se dessina sur ces lèvres, rouge à lèvre en main, son bras dans l’autre, cet aspect rouge commençait déjà à laisser sa marque. « J’espère te voir bientôt, je joue pratiquement tous les soirs, on pourra prendre un verre après si ça te dit ! » Un peu trop enthousiasme peut-être à cette perceptive. « Un homme, c’était toujours les mêmes responsable » et pourtant dans son regard, et son manque de conversation sur le sujet, une certaine alerte était donné. « Je ne sais pas ce qui se passe et ça ne me regarde pas... Ils ne savaient jamais de qu’ils veulent et quand ils savaient, c’est trop tard… J’espère que tu trouveras la solution, tu es une jeune femme bien. Il manquerait quelque chose ne pas t’avoir à ces côtés... » Elle en savait quelque chose… Homme le jour, femme la nuit… Elle était exposée sur les deux fronts. Elle se contente du silence, avant de reprendre le même sujet la différence, elle n’était plus choquée par les regards. En fait, c’était la réaction de Charlie qui l’avait le plus surpris, cette prise d’opposition. Elle était attendrie , elle avait des convictions. « Je te jure que je vais finir par pleurer... Je ne suis pas normal, on me l’a déjà dit, fait ressentir… J’aurais pu le prendre au pied de la lettre, me cacher, mais finalement ça a été une évidence, faire ce que je voulais, c’est le plus important, non ? » Elle doutait bien sûr comme à cet instant en cherchant une approbation, avant de reprendre. « Tes compliments me touchent ! Quand j’entends, je me dis finalement que je ne fais pas ça pour rien. Plus on parle, plus je dis que tu es géniale toi aussi ! Je suis contente de m’être égaré cette nuit, finalement et d’avoir croisé ton chemin. C'est un peu avenant de ma part, mais j'aimerais bien qu'on reste en contact » Dit-il sincèrement. Peut-être la larme à l’œil, toucher. Sous Thais, Tobias était plus sensible. « On est fait pour être jugé, les bons pensants qui savent mieux vivre que nous ... » Sa phrase mourrait entre ces lèvres. « j’ai monopolisé la conversation… Que j’ai oublié ce que tu fais dans la vie, jolie Charlie ? » Souriante.

Thais se montrait pétillante et enthousiaste à l'idée que j'assiste à un de ses shows. Oui, on va s'organiser ça. promis-je aussitôt alors qu'elle me maquillait le bras de son rouge à lèvre pour inscrire son numéro de téléphone. C'est rien. Je vais bien. lui assurais-je, avec un demi-sourire. Je n'avais aucunement envie d'étaler ma tristesse. Par ailleurs, je préférais de loin acclamer haut et fort à quel point Thais ne devait pas avoir honte de ce qu'elle était. J'affichais un air offusqué qu'elle se désigna comme une abomination. Je constatais son émotion et cela m'encourageais davantage à lui apporter mon soutien. Bien sûr! Regarde-toi et sois fière! Tu es spéciale, tu es unique, tu as quelque chose que personne n'a. Toi, tu as créé ton univers. On naît et on meurt seul, qu'est-ce que le regard des autres peut t'apporter? Rien. Les autres on s'en fout. Reste confiante. Reste comme tu es. J'avais envie de la prendre dans mes bras cette grande Thais qui me dominait en taille. Ma chérie. Ce week-end même, je serais là. Et je tiendrais promesse. La sensibilité de Thais me touchait, alors je comptais bien être dans les parages pour me lier un peu plus d'amitié avec elle. Je suis pâtissière. Mais avant j'étudiais la physique cantique. Je voulais passer mon doctorat. Je sais, c'est vraiment le jour et la nuit. rigolais-je, m'attendant à la réaction dont la plupart des gens ont.

Les gens promettaient, ils étaient enthousiasme sur l’instant. Et puis finalement, ils ne venaient jamais. Mais là, elle avait envie d’y croire. Peut-être que ce n’était qu’une discussion sur un banc, un soir, ou la morosité était présente, et ou les langues se déliait. Mais Charlie n’avait pas l’air d’être une jeune femme qui promettait sans jamais la tenir. Elle bougea le tube de rouge à lèvre contente de son effet, avant de le rendre à sa destinataire, sourire aux lèvres. Un froncement du sourcil léger, Thais ne cherchait pas plus loin. Pourquoi elle était si troublé. Elle n’était qu’une inconnue. À cet instant, aux paroles réconfortant qui réchauffait son cœur. Thais avait presque les larmes aux yeux. Car dans le fond, il avait toujours voulu l’entendre ces mots, de sa famille, son père surtout. « Tu… Tu ferais une superbe ambassadrice pour notre cause ! » Dit-elle la gorge serrée. Elle avait envie de la serrer contre elle. C’est ce qu’elle fit d’ailleurs sans rendant compte trop tard, emporter par l’enthousiasme. « Oh… je suis désolé. Mais tu ne peux pas savoir comme ça fait du bien d’entendre ça. Je n’ai jamais eu de doute sur mes choix, mais… » Mais… les doutes, parfois était toujours là. « Tu auras une place VIP, enfin non, il n'y en a pas mais la meilleures par mes soins ! » Bien sûr qu’elle était contente, qu’elle confirme sa présence. Elle la lâcha d’ailleurs, avec un peu de retard, se rendant compte que de son insistance. Plaquant sa robe, sur ces jambes. Confus, de son trop pleins d’émotions. « Je vais ressembler à un panda ! » Dit-elle échappant un rire. Qu’elle maîtrisa, en reprenant le cours de la conversation. Elle ne connaissait rien pratiquement. Alors sa question banale ... Elle ne connaissait rien pratiquement. Tu as une pâtisserie ? Ça te plaît ? Si c’est le cas, qu’importe si c’est l’opposé... » Dit-elle d’un revers de main. « Je comprends mieux pourquoi tu avais besoin de beurre de cacahuètes » Une grimace passa sur son visage. « Enfin presque je ne sais pas ce qu’on fait avec comme gâteau. Ça se limite chez moi, à ne pas brûler la cuisine »