When you’re so lonely [ft Bri]

Il commence à se faire tard, mais tu t’en fous, tout ce que tu veux c’est oublier. Ton esprit tourmenté ne te laisse jamais en paix et ça te rend dingue. T’as beau te noyer dans l’alcool, rien n’y fait, ces doutes souvenirs tourne en boucle dans ta tête comme un disque rayé. Le regard dans le vide, tu ne sais même plus à combien de verre tu en es, même le barman ne doit plus savoir. Le problème avec toi, c’est que tu tiens relativement bien à l’alcool, il te faut donc un bon nombre de verres avant de ressentir un quelconque effet.

L’heure qu’il est, t’en sais foutrement rien, le maître des lieux te sommes de partir, tu as assez bu pour aujourd’hui. Sans faire d’histoire, tu prends appuies sur le comptoir pour te redresser comme tu le peux sur tes jambes. Ce n’est pas une mince à faire ! Pour tenter de sortir sans encombre, tes mains se posent où elles le peuvent pour garder un semblant d’équilibre. Pourtant, une fois la porte poussée, tu fais une lourde chute et te ramasse dans le caniveau. Vous pouvez le dire, il est pitoyable en cet instant...

Tu as longtemps lutté contre tes problèmes d’alcool, mais des fois ce n’est pas suffisant. La solitude n’aide pas non plus, tu serais accompagné, tu ne te retrouverais certainement pas dans cet état. La tête te tourne à t’en donner la nausée, tu n’arrives même plus à te relever malgré tes tentatives. Misère... heureusement qu’il n’y a pas un chat dehors, on se moquerait de toi c’est sûr. T’as un gros coup de pompe d’un coup, tu ferais bien un petit somme. Bras posé sur tes yeux, un genou relevé, Morphée te tend chaleureusement les bras. Tu succombes rapidement et te laisses aller au sommeil.

Tu ne sais pas depuis combien de temps tu es allongé là, dans ce foutu caniveau. On dirait pas comme ça, mais c’est assez confortable. Enfin, en même temps, tes le genre de personne a pouvoir dormir n’importe où. Ton sommeil est serein pour une fois, tu te sens bien. Mais il te semble entendre des voix un peu lointaines. Tu ne bouges pas, pas encore. C’est lorsqu’il y a contact que tu te décides à ouvrir un œil, puis deux. C’est flou au départ, il faut que ton esprit fasse la mise au point.

«Non... rien de casser malheureusement. »

Malgré le taux d’alcoolémie élevé dans ton sang, tu réussissais à rester plus ou moins lucide. L’inconnu décide de te venir en aide, te redressant dans le caniveau. Ça tourne, ça tangue autour de toi, t’as peut-être un peu trop abusé sur la bouteille là.


«jeg har det godt på jorden... Jeg vil ikke gå hjem. *

Oui, quand t’es saoule, il t’arrive de parler dans ta langue natale comme si ton interlocuteur pouvait te comprendre. Mais non, là y a pas moyen à moins d’avoir un décodeur. Tu te relèves avec mal sur tes jambes, passant une main sur ton visage. Tu dépasses le brun d’une bonne tête facile, et à bien y réfléchir, son joli minois ne t’ai pas inconnu.


«Jeg har allerede set dig et eller andet sted... »*

Tu le regarde avec insistance, te concentrant sur le lieu où tu aurais pu le voir. Mais ta mémoire te fait défaut à cet instant. Haussant brièvement les épaules, tu lui tapotes la sienne et monte le trottoir pour te diriger vers chez toi. Enfin, pour cela il faut que tu prennes ta voiture, voiture qui est garée non loin de là. Tu t’arrêtes devant celle-ci, fouillant dans tes poches pour en sortir les clés. Une fois celles-ci en main, tu te concentres une fois de plus pour essayer de mettre la clef dans la serrure, chose pas facile facile.

Alors que tu allais enfin réussir à mettre la clef dans la serrure, oui parce que t’as pas pensé à appuyer sur le bouton pour débloquer les portières, une main se pose sur toi pour te stopper dans ton élan. Tu t’arrêtes donc et pivotes en direction du bouclé, faisant un mouvement d’épaule pour te dégager de sa légère emprise. Tes iris havane glissent de son faciès jusqu’à sa main tendue. Il espère quoi ? Récupérer tes clefs ? Tu l’avises un moment avant de replonger ton regard dans le sien, sourcils légèrement froncé.

«On ne se connaît pas... foutez le camp... foutez moi la paix. »

En temps normal, tu n’es pas quelqu’un de violent, sauf lorsque l’on te pousse un peu trop, mais avec de l’alcool dans le sang, cela peut vite dégénérer. Ce jeune homme devrait donc faire attention à son joli minois. Reportant ton attention sur ton véhicule, tu réussis enfin à ouvrir la portière côté conducteur. Tu ouvres la portière sans un coup d’œil vers ton interlocuteur, puis te place devant ton volant. La tête te tourne encore, et c’est pire quand tu es assis. Bordel, même ton subconscient te dit de ne pas prendre le volant. Mais d’un côté, si t’as un accident, t’auras peut-être une chance d’y passer. Et toute cette souffrance sera terminée, enfin. Tu n’en serais pas à ta première tentatives, mais elles ont toutes échouées jusque là, au final, tu tiens peut-être à la vie ? Bref, la clef s’enfonce dans le contact de la voiture. Tu la tournes mais rien ne se passe, on dirait que la machine tousse et a du mal à se lancer. Tu as beau donner des coups de clef, rien n’y fait, le moteur de ne veut rien savoir. T’aurais dû l’emmener au garage, tu te disais bien que ce bruit que tu entendais était étrange.

«Fait chier... »

Mains sur le volant, ton front ne tarde pas à le rejoindre dans un geste de désespoir, tes médailles tintant doucement alors qu’elles se suspendent dans le vide. Un soupire s’échappe de ta gorge avant que tu ne reportes ton regard sur l’inconnu.

«Je crois que je n’ai pas le choix... »

Tu vas être dans l’obligation de te faire raccompagner cette fois-ci, que tu le veuilles ou non.

Tu te sentais drôlement con sur le coup, et surtout vulnérable. T’aimais pas ça putain. Le jeune homme devant toi t’invite à le suivre jusqu’à sa voiture. Tu t’en rechigne pas, et fais quelques pas dans sa direction, prenant place dans ledit véhicule. Ta ceinture de bouclée, tu fouilles dans l’une de tes poches pour en extirper ton paquet de cigarettes, déjà bien entamé. Ouvrant le paquet, tu attrapes une cigarette afin de la place entre tes lèvres et l’allumer aussitôt. Bien entendu, tu n’es pas sans gêne non plus et ouvres la fenêtre, laissant ainsi la fumée toxique s’échapper à l’extérieur du véhicule.

Tes iris havane se dirigent vers le faciès de ton « sauveur »... Bordel sa tête te dit vraiment quelque chose. Tu le regarde avec insistance, clope coincée entre ton index et ton majeur, tandis que ton pouce caresse distraitement tes lèvres. Ça va finir par te revenir, c’est sur et certain. Tirant une latte sur ta clope, tu aller vois au loin, une villa prendre forme devant tes yeux. Okay, là ça commence à réfléchir sévère là-haut. Une villa, une belle gueule que t’as l’impression de connaître. Oh putain !

Arrivé à bon port, tu sors de la voiture après avoir écrasé ton mégot entre tes doigts. Tu restes silencieux quand à sa moquerie, puis pénètre dans sa villa, ton attention se porta brièvement sur son chat. Sans quitte ton hôte des yeux, tu fais tes premiers pas dans sa demeure puis le plaqué brutalement au mur, sans plus attendre. Tes mains de chaque côté de son visage, il n’a aucune échappatoire. Tes mèches cendrées qui retombent sur ton visage, accentuent ton air fatigué et te donne un air sauvage.


«Je savais bien que je vous avais déjà vu quelque part... »

Ton accent trahissait tes origines scandinaves. Ton visage se rapproche du sien, ton regard se fait de plus en plus insistant. T’en es sûr, il s’agit bien de ce mannequin qui fait la couverture de pas mal de magazines. Même si on est pas accro aux magazines people comme toi, on a forcément déjà vu cette gueule d’ange quelque part. Ta main droite quitte le mur pour aller attraper la mâchoire de ton interlocuteur. La douceur n’y est pas, mais la violence non plus. Ta prise est fermé toutefois, mais tu ne cherches pas à lui faire mal non plus, tes mouvements ne sont pas aussi bien contrôlés dans cet état.

« Si je m’attendais à ça ...

Un sourire étire tes lippes, alors que tes iris havane n’ont pas lâchés leurs jumelles. Tu relâches finalement ton emprise sur sa mâchoire, replaçant ta main contre le mur, à sa place initiale. Déjà que tu le trouvais plutôt pas mal en photo, mais en vrai c’est encore mieux. Il est plutôt beau gosse même...

Le beau brun n’a pas l’air très heureux, en même temps normal, qui aimerait se retrouver dans sa position ? Surtout que t’es loin d’avoir décuvé. Le mannequin s’extirpe de tes bras, ton regard se posant sur ton hôte alors que tu te redresses. Tout comme le mannequin, tu retires tes chaussures afin de ne pas salir le sol. Sa villa est immense, luxueuse. Ta maison déjà grande, paraît ridicule à côté. Il doit avoir la belle vie pour se payer ce genre de chose. Un verre d’eau glisse dans ta direction, accompagné de quelques cachets. Sans un mot, tu prends les comprimés et avale quelques gorgées d’eau.

« Je peux me contenter du canapé, merci... »

Mais le bouclé n’a pas l’air de vouloir te laisser dormir sur le divan. Soupirant doucement, tu le suis dans les escaliers jusqu’à qu’il te mène dans ladite chambre. Comme tout le reste, la pièce est spacieuse, elle contenait même une salle de bain. Bordel, mais où tes tombé là ? Tu te sens pas du tout à ta place.

« je veux bien manger un petit quelque chose, merci. »

Peut-être es-tu saoule, mais tu n’en oublies pas la politesse, surtout que le jeune homme t’offrait l’hospitalité. Sans ajouter un mot de plus, tu te diriges vers la salle de bain, refermant la porte derrière toi. Tu te débarrasses de tes fringues, ces debriefed rejoignant rapidement le sol, puis tu te glisses dans la cabine de douche. L’eau chaude sur ton visage anguleux et sur le reste de ton corps te fait énormément de bien, tout ce détend instantanément. L’alcool se dissipe légèrement, te ramenant un peu plus à un état plus lucide. Une vingtaines de minutes plus tard, te voilà en meilleur état et tout propre.

Pas de vêtements à ta taille qu’il a dit, bah tant pis ! Tu noues une serviette autour de tes hanches après avoir fini de te sécher, puis fouille dans les poches de ton jean pour en extirper ton paquet de clope et zippo. Arme de tes fidèles cigarettes, tu descends tranquillement les escaliers pour rejoindre ton hôte dans la cuisine. Cheveux humides et placés vers l’arrière, ton corps d’ancien militaire n’en restait pas moins en forme malgré la cinquantaine de passée. L’eau ruisselait encore contre ta peau, tes plaques éternellement accrochées à ton cou, souvenir que tu portes en permanence et qui te rappelles les atrocités que tu as pu voir là-bas., mais aussi les liens que tu as pu nouer. Prenant appuie contre un plan de travail, tu portes une cigarette à tes lèvres et l’allumes ensuite. T’as tellement l’habitude de fumer, que t’en oublies de demander si tu as l’autorisation. Tu détailles la cuisine de ton œil expert, la pièce est magnifique. Toi qui adore concocter de bons petits plats, tu te vois te mouvoir ici avec aisance. Une douce odeur vient te chatouiller les narines, réveillant la famine qui sommeillait jusque là. Tes iris havane se posent sur le brun, observant chacun de ses faits et gestes alors que tu tires une latte sur ta clope.


« Qu’est-ce que vous préparez de bon ? »

La douche et les médicaments t’ont fait un bien fou, tu te sens moins à la ramasse, mais le taux d’alcoolémie est toujours élevé malgré tout.

Son regard sur ta personne ne t’avait pas échappé. Admiratif ? Ou tout simplement sous le choc de voir un inconnu débarquer dans la pièce, tout juste vêtu d’une serviette. Peut-être les deux qui sait ? Un léger rictus étiré tes lippes tandis qu’il t’arracher la cigarette des lèvres. Pas de ca chez lui qu’il dit en reposant ton précieux sur la table. D’accord, d’accord. Pas besoin de s’énerver. Acquiesçant silencieusement, tu récupères la clope et l’éteint en écrasant le bout. Tu la fumera plus tard. Ton assiette est prête et le regard de ton hôte se fait insistant, une fois de plus. A croire que lui a tapé dans l’œil !

«Serais-je à votre goût pour que vous me dévisagiez comme ça ? »

Ta voix se fait taquine, la douche t’as fait beaucoup de bien, effaçant un peu les effets de la boissons sur ton être. Tu prends place devant ton assiette et commence à la manger. C’est simple mais bon. Ça te fera du bien d’avoir quelque chose dans le ventre, surtout après tout ce que tu as bu. Le silence est religieux, seul le bruit des couverts tapotant dans l’assiette résonne dans la pièce. Une vingtaines de minutes après, le mannequin fait de nouveau une apparition, seulement vêtu d’un boxer et d’un t-shirt. Un bref haussement de sourcil trahit ton intérêt pour cette vue exquise, beau visage et le corps qui va avec. Tes iris havane remontent vers son faciès, ton assiette étant vide depuis quelques instants déjà. Te donnant un boxer, le garçon vient prendre place non loin de toi. Tu en profites pour le détailler avec insistance, peut-être un peu trop. T’accordant que bar, boxer dans une main, tu réponds à sa demande.


«Niels Lehrmann... Mais Niels devrait suffire. »

Un sourire se dessine sur tes lèvres, tandis que tu observes encore son faciès et son corps. Ton attention s’arrête au niveau de ses bras, après que tu es quitte le tabouret pour débarrasser ton assiette.  Tes iris remontent aussitôt vers celles plus claires de ton homologue, le regard interrogateur. Tu ne voulais pas d’explications, non, cela ne te regardait pas après tout. Tu te demandais juste, comment un beau garçon comme lui pouvait avoir ce genre de cicatrices. Il avait une belle carrière, une belle baraque et de l’argent. Silencieux, tu déposes ta vaisselle dans l’évier et nettoies le tout, pour ensuite tout mettre dans l’égouttoir. Revenant auprès du bar pour t’emparer d’un sous-vêtement. Pas pudique du tout et pour te débarrasser de cette serviette qui commençait à te coller à la peau, tu décides d’enfiler le boxer la tout de suite. C’est donc sans hésitation aucune, que tu retires la serviette, te retrouvant les fesses à l’air le temps de t’habiller. Cinquante quatre ans peut-être, mais t’as toujours un beau cul ! Amusé par la situation que tu provoquais, tu pivotes pour lui faire face et jauger ses réactions.


«Merci pour le prêt, c’est fort aimable de votre part. » Dis-tu tout en frottant la serviette dans tes cheveux pour terminer de bien les sécher.


«Parlons peu, mais parlons bien... Jai vu cette femme avec qui vous étiez. Je me doute que j’ai plombé votre soirée, alors je vous propose de me rattraper. »

Accoudé au bar, tu es au plus près de ton hôte, ton sourire se faisant plus carnassier, prédateur en action qui guète sa proie.


«Un peu de bon temps ? »

Eh bien quoi ? Toi aussi t’avais des besoins ! Il faut bien les assouvir de temps en temps. Et puis, il faut avouer qu’il est carrément canon ce petit brun, tout à fait à ton goût.