show me how you burlesque (tobias)

Soirée improvisée dans un bar, quelques verres dans le corps, des rires aux éclats, de la musique qui faisait vibrer, des performances sur scène qui leur avaient arraché les cordes vocales à force de crier à tu-tête les paroles de chanson, elles qui pensaient bien chanter mais qui pourtant beuglaient plus que fredonnaient une douce mélodie. Violet et ses copines passaient définitivement un bon moment, à chanter, danser, parler de mecs, de tout et de rien. Au bout d'un certain moment à enchainer verre après verre, Violet se pencha à l'oreille d'une de ses copines. « Je vais aux toilettes », l'avisa-t-elle, pour éviter que son groupe d'amies ne la cherche et crient au kidnapping. « Tu veux que je t'accompagne ? », avait demandé sa copine, c'était un peu la tradition féminine de se suivre jusqu'au petit coin. Violet avait simplement secoué la tête, voyant que ses amies avaient du plaisir. « Je ne serai pas longue », la rassura-t-elle avant de s'éloigner vers les toilettes des dames où elle fit sa besogne après avoir attendu deux ou trois minutes en file. Elle sortit de sa cabine sans même se rendre compte que, comble du malheur, derrière elle, une traîne de papier hygiénique faisait d'office de centre du spectacle, coincé entre la bordure de son pantalon. Et, évidemment, aucune des autres filles dans les toilettes n'adressait la situation. Violet était devant le miroir, elle terminait de se sécher les mains lorsque les inconnues sortirent des toilettes, la laissant seule avec son malaise inconnu. Tomberait-elle sur une âme assez gentille pour lui éviter l'humiliation en public avant de se faufiler à nouveau dans la mer de gens du bar ?

La foule se faisait de plus en plus dense, à mesure du temps, qui défilait. Ces corps qui chantaient et dansaient. La joie sur les visages, il ne fuyait pas ce spectacle, parce qu'à ces yeux, ça en était un. Un moment volé dans la vie des gens, qu'ils voulaient bien partager. Lui spectateur,, simplement ce soir. Il avait assez donné, juste avant. Il aurait pu rentrer chez lui, se lover sur son canapé. Tenter de convaincre un de ces colocs, à regarder une série avec lui. Mais la représentation, qu'il avait fait juste avant, lui avait donné une poussée d'adrénaline. Le sommeil n'était pas au rendez-vous. L'envie de sortir plus forte. Seulement, on ne fait pas que des bonnes rencontres.
.. Et il était loin de se douter, de tomber sur une ancienne conquête, dans cet espace à peine éclair par les spots lumineux. Détaillant le moins possible leurs traits, mais assez reconnaissable pour savoir de qui il s'agissait. Et visiblement, elle n'était pas prête de vouloir le lâcher. Offrant des verres dans l'espoir de le retenir. Et pourtant, c'était bien l'indifférence qui le caractérisait, hochant la question à phrase, qui attendait une réponse oui, non. Qu'importe lui, qui avait misé tout sur cette soirée, ce regard se tourner vers la pièce, dans l'attente d'une échappatoire. Qui ne mit pas longtemps à se faufiler, et germer dans sa tête. Son verre finissait sans le moindre ménagement vers elle, dans un sourire aussi courtois qu'il pouvait l'être à cet instant.... « Je dois aller aux toilettes ! Certainement le verre  » Le verre dont il n'avait même pas trempé les lèvres. Peut-être que ça lui donnera la volonté de ne pas insister, mais il en doutait. Il ne lui laissait pas le choix non plus de le retenir. Ces pas se décidaient déjà vers une porte. Gauche, droite, avec des jambes ou avec une robe. Il avait pris l'habitude de prendre la gauche, avec une robe quand il était en Thais... Une retenue, un moment de flottement, la surprise de trouver quelqu'un dans le fond. Alors que c'était un point très fréquenté. Il ferma la porte, se collant contre elle, il avait presque envie de fermer les yeux de cette mésaventure comme si c'était un cauchemar. Un détail attira son regard, lui faisait perdre sa réalité. « Vous avez du papier collé... Là derrière » Il fit un signe du doigt, la zone de son dos, faut le dire au niveau de ces fesses. « A moins que je ne me sois exilé depuis des années, il me semble que ce n'est pas encore à la mode, de se faire une queue-de-cheval en papier toilette. »

La porte s'ouvrait derrière elle alors que la brune, dos à cette dernière, terminait de sécher ses mains. Elle ne portait pas attention à la personne entrée, elle qui s'affairait à retourner au milieu de la foule de gens pour profiter du reste du spectacle, de s'amuser avec ses copines avant de rentrer à la maison retrouver les bras de Morphée. Elle ne portait pas attention à la personne entrée dans les toilettes, jusqu'à ce que cette dernière lui adresse la parole. Surprise d'abord par la voix de l'inconnu, beaucoup plus masculine qu'elle se serait imaginée, mais aussi par ce qu'elle insinuait qu'elle avait coincé dans le pantalon, la belle releva les yeux vers son interlocuteur. Un homme. Un homme dans les toilettes des femmes. Violet n'était pas du genre à crier au scandale, mais son regard était interrogé sans pour autant être empli de jugement. Les jugements, elle les avait vus, trop souvent, dans les yeux des autres qui regardaient son frère devenu sa soeur au tout début de sa transition, s'abstenant donc de commentaires du genre... Ici, ce sont les toilettes des femmes. Elle se retourna vers l'endroit que l'homme pointait, gloussant à sa prochaine réplique tout en retirant le papier coincé. « Non, je ne crois pas non plus. Ou alors, j'ai manqué le mémo », lâcha-t-elle en riant, reposant ensuite son attention sur lui. « Merci », souffla-t-elle, reconnaissante. Elle s'avança vers lui, les poubelles se trouvant juste derrière, pour jeter le papier et le visage de Violet s'emprunta d'un doux sourire. « Tu as quelque chose au coin de l'oeil », lui fit-elle remarqué, maintenant qu'elle était plus près de lui. « C'est bleu, ou mauve, je vois pas très bien. Tu t'es blessé ? », s'inquiéta-t-elle.

Des toilettes étaient des toilettes certains vous répondrait. Un lieu de partage, certainement, pas. On faisait en général, ce qu'on avait à faire et ça en restait là. Sauf, qu'à la base Tobias était là pour se cacher. Drôle d'idée ! S'imaginer être seul, sous les bruits sourds de la salle qui venait de quitter. C'était un rêve illusoire, face à la silhouette féminine. En même temps, s'il voulait être tranquille, il n'avait qu'à partir, et rentre pour le cocon chaud et douillet de chez lui. Mais pour l'instant, il était surtout intrigué, ce n'était pas tout à fait le mot, il était plutôt amusé. Un mélange des deux. Enfin, la remarque de la jeune femme ne passait pas inaperçu pour le faire sourire. Tout le monde savait que la mode changeait tout le temps, parfois ça en était même ridicule. « On arrivait à l'étape de se fourrer une imitation de queue de cheval dans le cul... Peut-être un jour... » Aussi tard que possible, serait le bien. Même si c'était de la plaisanterie, ils étaient à l'abri de rien. « Mais de rien, SOS Sauvetage PQ à votre service » Ces sourcils foncèrent, par automatisme. Un truc ? Tobias n'était pas quelqu'un qui faisait attention à son image à part sous Thais. « Non, je n'ai pas connu de bagarre depuis ce matin avec mon oreiller et mon drap... » Et pourtant, c'est l'intrigue, qui le poussa à s'aventurer devant le miroir. De s'observer, de constater que... Qu'il lui ressentait du maquillage. Il avait du mal parfois comme ce soir de se détacher de Thais, quand il était en drag queen. Un papier, de l'eau, il frotta la tâche, avant d'arrêter son geste dans le vide. Avant que son cerveau ne percute, de revoir dans le symbole sur la porte. « Juste un truc... Dites-moi, sur la porte, il n'y a pas le symbole qui prouve que je me suis trompé. Vous savez style femme avec une robe » Ces gestes imitèrent la robe en question, un énorme cercle l'entourant autour de sa taille. En soi, ce n'était pas si grave, enfin pour qui il se faisait passer... Il était confus, sa main sur le font, à faire les cent pas. « Punaise, je suis désolé. Vous êtes en droit de me jeter dehors, de hurler, de frapper » Son cerveau était clairement un ébullition, avant de se stopper net. « Pourquoi vous n'avez rien dit ? » Dit-il stupéfait et loin d'être une reproche.

« La mode, de toute façon, c'est à ne rien y comprendre ! », acquiesça la brune aors que l'homme prétendait qu'un jour, peut-être, ils viendraient à se foutre du papier de toilette dans le pantalon, ou totalement autre chose, volontairement, parce que la société leur aurait dit que c'était acceptable de le faire. « Qui sait, c'est peut-être moi qui lancerai cette tendance », gloussa-t-elle avant de remercier l'inconnu et de s'attarder un peu plus à son visage, tacheté de mauve, de bleu, de résidu qui ne semblait pas être une blessure, mais dont la brune ne pouvait pas décrire totalement la provenance encore. Elle pensait à une bagarre, en vue de la couleur violacé qui tentait le contour de ses yeux, un vilain oeil entaché par une soirée peut-être trop arrosée, mais il assurait que non, s'approchant de la glace pour mieux se regarder. Ce n'était pas ça, l'homme arracha un papier du distributeur pour faire disparaitre les résidus sur son visage. Violet, elle, s'apprêtait à sortir, à le laisser vaquer aux raisons l'ayant poussée aux toilettes, sans nécessairement exiger des explications, mais il la retient vocalement, lui adressant un questionnement. Violet se retourna donc vers l'inconnu, sourire au visage. « Il y a effectivement se symbole, oui », acquiesça la brune, laissant l'homme poursuivre. Mais quand il s'étonna de ne pas la voir s'énerver, elle fronça les sourcils. « Pourquoi j'aurais réagi de la sorte ? Tu n'es pas en train de m'agresser ni même de me mater, non ? » Des toilettes, c'était des toilettes. Hommes ou femmes, au fond, elles servaient à la même finalité.

Il était bien d'accord avec elle, il ne comprenait pas l'engouement. Le ridicule ne tue pas, certes, mais il y avait des limites. Il en avait vu passer des modes en parcourant les dernières tendances, d'un magazine de mode, traîner sur une table. Merci à ces colocs féminins. Il s'y intéressait aussi de son côté, il ne sent caché pas non plus. D'ailleurs, ça pouvait être étrange qu'il sorte cette proposition, qui était des plus vrais pour la voir vu passer sur facebook. Si c'était la seule... Il se rendait compte de ces propos, mais visiblement, il passait bien, ce qui le détend un peu riant avec elle. « Alors je pourrais me vanter que j'étais en première ligne au premier essai ... » Au moins, ça avait le mérite de les faire rire. Ça aurait pu en finir là, partir pour chacun de leur côté, retrouver leurs petites vies, à leurs soirées. Du côté de Tobias, il allait surtout jouer à mission impossible,pour échapper aux griffes d'une de ces anciennes clientes. Enfin, c'est ce qu'il pensait avant de se rendre compte de son erreur, oubliant de se démaquillant, stoppant son geste sous le papier qui se dématérialisait dans l'eau. Bouche bée, oui. Il n'y avait pas de mot. Cette femme, le désarmer. « Parce que je suis un homme dans des toilettes de femmes tout simplement... Beaucoup se sentent offenser » Il en fallait peu, et à moins qu'i ne se rende pas compte de ces actes, il était loin de faire, au contraire, il était immobile « Il y a une explication... J'ai cru que j'étais une fille... » Tobias , formuler ainsi, c'est sur, que ça ne fait pas bizarre, d'ailleurs à cet instant, il devait écarquiller les yeux. Secouant la tête.«  Non, j'ai bien.., ce qu 'il faut entre les jambes. Rhaaaa non ! Attend, pause. » Il souffle un coup, se concentre. « J'exerce le métier de drag queen, donc parfois, j'oublie que je suis Thais, mon personnage ou inversement... » Il avait dit à d'une traite avant quoi... Qu'elle ne le fuit pas ?

Violet gloussait. Aux premières loges de cet essai, disait-il. Elle s'imaginait toutes les fashionistas qu'elle avait vu défiler dans les rues de New York, à l'époque où elle y vivait, commencer à arborer la tendance 2020 : queue de papier de toilette. Et les grands magazines de mode qui en feraient leur première page, avec des mannequin tous plus beaux les uns que les autres, arborer cette tendance ridicule. Elle en avait un fou rire, reprenant la discussion. « T'inquiètes, je te nommerai dans mes remerciements s'ils me donnent un prix pour cette idée de génie », blagua la brune avant de reprendre son sérieux alors que l'homme se questionnait sur le symbole de la porte des toilettes.

Oui, ils étaient bien dans les toilettes des femmes. Et oui, elle avait bien ce qu'elle croyait être un homme, à première vue, devant ses yeux. Et, pourtant, il semblait mal aisé. Et elle, elle lui assurait qu'il n'y avait pas de mal à ça. « Je réitère que tu n'es pas en train de m'agresser », répliqua Violet. « À moins que c'était ton intention... » Ce qu'elle doutait, quand même. Il n'avait pas l'attitude d'un violeur. Et, à bien y penser... Quelle attitude ça avait, un violeur? Elle fronça les sourcils. Elle était bien plus convaincue qu'il y avait une explication autre que cella-ci à la présence de cet homme dans les toilettes des femmes.Et c'est ce qu'il lui confirma. Oui, il y avait une raison. « Tu as cru que.. Attends? » Mais l'explication, elle n'était pas très claire. Violet ne l'avait pas comprise, jusqu'à ce qu'il décide de l'éclaircir. « Aaaaaaah! C'est toi qui performait tout à l'heure!? », demandait-elle, un sourire aux lèvres.

La mode, mot complexe où tu n’arrives décidément pas à suivre la tendance. C’était un peu comme l’art, soit tu aimes, soit tu n’aimes pas. Soit, tu avais ta propre explication, personnel. Enfin, parfois, il fallait l’avouer, c’était très personnel. Mais au moins, ils savaient eu le mériter durant un moment de rire, malheureusement à leur dépens. Et ça faisait du bien, ça permet à Tobias de se détendre, ce n’était pas si désagréable, mais si il se rendait bien vide compte de son erreur. Sérieusement, i lavait fait beaucoup de choses, tête en l’air qu’il était… Mais certainement pas se tromper de toilette. Toutefois, il trouvait un peu de réconfort, dans le comportement de son interlocutrice, souriante, réconfortante, elle le mettait à l’aise. Il s’était détendu, l’espace d’un instant, avant qu’elle ne lui pose cette fameuse question, et ne se crispe horrifier. «  Hein ! Non mais …Non ! » Il n’avait encore jamais eu affaire à la loi et… il ne pouvait pas dire dans son illégalité. Mais il n’avait jamais été violent ou violeur. Il faisait partie de ces personnes qui préférait jouer avec le charme. Son métier n’était pas anodin. Bien souvent, d’ailleurs, sa famille le considérait trop tendre, trop gentil. Du coup, après le violeur, et au vu du froncement de sourcil, il s’attendait au pire, en ce qui concernait la suite de la conversation. Il y avait toujours un moment ou ça allait merder. Il allait se recevoir un coup entre les jambes, il pourra s’appeler diva… « Que ? »  Il attendait le verdict, fatal. Mais c’était un sourire qui l’accueille. Elle l’avait vu ? Il était aussi surpris qu’elle. « Oui…. Tu as vu le spectacle ? » Il ne s’attendait pas à ça. Enfin si, mais… « J’ai cru que j’étais encore sous une femme. Parfois, quand il y a urgence,  on est un peu déconnecter…  J'ai voulu m'échapper des griffes d'une groupies... Du coup, le mythe fait un flop » dit amusé. Enfin, elle n'était pas que... Mais besoin d'en savoir plus. « Dis moi, que tu n'es pas une groupies qui risque de m'agresser dans les toilettes ? Je n'ai plus de replis» Il avait vu beaucoup de choses, donc il n'était surpris de rien. Il était quand même inquiet, elle n'avait pas l'air.

On aurait pu croire que naître dans la ville de la mode lui aurait fait gagner automatiquement les gênes d'une fashionista. Et pourtant, c'était tout le contraire. Violet n'était pas une carte de mode. Elle n'était pas dépassée non plus. Mais avec le temps, et son travail, elle préférait opter pour des vêtements confortables. Souvent en maillot sous un short de jean et un débardeur ample, légèrement maquillée, elle affrontait le service à la clientèle de sa boutique comme pas deux.

« Je rigole », fit-elle en tentant de calmer l'anxiété de l'homme qui s'était défendu. Il n'avait pas l'air de ce genre de type. Et en même temps, qu'en savait-elle Violet? Elle n,avait pas l'habitude de faire affaire avec ce genre de type. Mais de prime abord, il ne lui semblait pas une menace. Bien au contraire. Et quand elle comprit finalement la réelle raison de sa venue dans les toilettes des femmes, tout fut plus clair pour la belle brune. « Oui », affirmait-elle alors qu'il lui demandait si elle avait vu le spectacle. « Vous êtes tous très doués », commentait-elle avec un sourire. « Je comprends... », continuait-elle alors qu'il expliquait la raison de sa présence ici. « Une groupie? », gloussait la brune. Elle? C'était mal la connaître. « Pas du tout. Enfin, tu étais doué, tu m'as fait beaucoup rire, mais je ne vais pas t'harceler, ne t'en fais pas. » Puis, elle lui tendit la main. « Violet », se présentait-elle finalement.

Tobias n’était pas du genre à paniquer. C’était le mec plutôt calme et réfléchi. Perfectionniste à ces heures. Alors qu’on pense qu’il est là pour agresser. Oui, la panique le prenait assez soudainement. Mais est-ce que c’était vraiment ça, ou le manque d’argument, la surprise de devoir se défendre. Faut dire qu’à l’heure d’aujourd’hui, même si tu passes pour un mec sympa. Sous des airs inoffensifs, fallait t’attendre à tout. Mais il était tout de même soulager, quand elle lui signifia qu’elle rigolait. Sa respiration s’était débloquée dans l’instant. À s’écouter, il se serait même appuyer sur le lavabo, se voyant déjà les menottes aux poignets à clamer son innocence, devant des regards acerbes et accusateur. Une réputation de détruite. « Je suis sur qu’il y a un cheveu blanc qui pointait le bout de son nez » A cette indication, bien sûr, il tira une mèche de ces cheveux. Pour contrôler quand même. Mais il l’oublia bien vite, dans un sourire franc. Comme pouvait-il en être autrement, quand elle lui dit avec un sourire, qu’ils étaient doués. Ça faisait bien évidemment plaisir. « Je passerais le message, mes collègues vont être… En joie, »Folles seraient le mot. Il entendait déjà les hurlements, les piaillements. Elle avait l’air surprise. En même temps, elle n’avait pas l’air d’en être une, de ces groupies. « Ne rigole pas » Et pourtant, si, il avait quoi rire, il rigolait même avec elle. « L’effet drag Queen, attire… des gens bizarres. Des femmes veulent tester l’espace d’une nuit, encore ce soir » Il serra sa main, mélangeant le solennelle et une pointe d’amusement. « Enchanté, Tobias. Thaïs pour le côté Artistique. » Dit -il amusé. Parce que c’était la même personne, mais totalement différente.

Il n'avait pourtant pas à se défendre face à Violet, surtout pas face à Violet. Peut-être qu'une autre aurait crié au scandale. La commerçante, quant à elle, n'y voyait tellement rien de mal. Des toilettes, c'était des toilettes, au fond. Sans doute que l'histoire de sa soeur l'avait sensibilisé davantage à cette ouverture d'esprit, cette vision qu'elle avait des gens et de ne les percevoir que pour leur âme en premier lieu et non par leur enveloppe corporelle. Sans doute que l'histoire de sa soeur que Violet avait vécue par ricochet, cette prise de tête qu'elle avait eue avec ses parents, cette position qu'elle avait défendue devant sa petite soeur différente, mais tellement belle, avait fait d'elle ce qu'elle était maintenant. « C'est de la sagesse », gloussait Violet, tentant de dédramatiser la situation alors qu'elle se trouvait toujours face à un inconnu. Inconnu qui ne tarda à se présenter. La brune comprit donc pourquoi il y avait eu cette histoire de toilette échangée, de maquillage et tout ça. « J'pourrais leur passer le message moi-même, mais je ne voudrais certainement pas passer pour la groupie de service », fit la commerçante en tirant la langue, reprise de cette plaisanterie que Tobias avait lui-même instaurée. Elle pouvait comprendre, cependant, pourquoi il semblait se méfier. La brune hochait la tête, pinçant les lèvres. « Ah ouais.. », fit-elle pensive. « Si tu as besoin d'une échappatoire, d'un faux plan cul pour la soirée, j'peux peut-être t'aider », fit-elle tout à fait sérieuse. Il venait de lui sauver une honte capitale de papier de toilette aux fesses, elle lui devait bien ça, non ?

Dans son boulot, il était très vite jugé. Il a eu affaire à des croyants pratiquant qu’il voyait ce genre de pratique, comme un signe du malin. D’autre qui les cataloguait directement comme complètement fou. Qui pouvait bien trouver satisfaction, à se déguiser en femme, quand Dieu avait donné le corps à un homme. Tout ça dans le fond ça le faisait bien se marrer, quand on sortait du petit confort et de la case qu’on voulait bien imposer. On était tout de suite bizarre. Il en savait pas si c’était vraiment de la sagesse… OU un brin de folie, il aimait à penser que c’était un peu de deux. L’histoire après la panique passé sembler totalement loufoque, il comprenait tout à fait, pourquoi Violet était pris d’un rire. Même lui, ne pouvait pas s’en empêcher. « Dès qu’on leur fait un compliment… Vous êtes catalogué comme amie… Vous flattez leur ego et ils adorent ça ! Tu seras dans leurs petits papiers, et en cas de problème…. Tu auras des griffes acérées pour se jeter dans la bataille. » Dit-il amusé, il en rigolait, mais il n’était pas loin de la vérité. L’image collait parfaitement. Une fois de plus, Violet le surprenait avec sa proposition. « Tu es sérieuse ! » Il avait presque envie de lui demander pourquoi, mais c’était s’en doute trop Ou il avait peur que la proposition en soit plus d’actualité. « D’accord » Dit-il avec un certain… Empressement. Qu’il regratta un peu, gêner qu’il s’en gratta la tête. « Je pense que je n'en peux pas rester dans ces toilettes jusqu’à la fin de soirée…. » C’était une évidence. Il lui proposa son bras, prêt à sortir enfin de prison. Avant de se stopper et de regarder sa sauveteuse. « Euh… Dis-moi, tu m’as dit que tu es venu avec des amies, mais… Il n’y a pas de petits copains derrière qui attend une bonne bagarre ? » Non pas qu’il ne savait pas se battre, mais il fallait que vaille la peine et qu’il y est une cause aussi …