as above, so below |ft Isaac

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Tic, tac. L'horloge tourne, fait résonner le temps à travers la grande bibliothèque australienne. Clac, clac. Les talons de la bibliothécaire en train de chercher les cotes chiffrées  sur les livres dans les travées pour ranger les ouvrages à peine passés en retour, remis en rayons pour satisfaire de nouveaux lecteurs. Snif. Le reniflement d'un élève venu étudier au calme fait sursauter Amaranth. Tac tac tac. Cette fois, c'est le bruit du clavier qui agace la blonde, et elle relève la tête vers Isaac, luttant de toutes ses forces pour ne pas hurler sur les bruits étrangers. Une bibliothèque, c'est moderne, on a le droit à un peu de bruit, c'est vivant, c'est un lieu de rencontres et d'échanges, pas seulement un lieu pour étudier. Et pourtant, la vieillerie de l'endroit était plus agréable il y a quelques années. Eux aussi ils discutent, ils sont sortis pour ça aussi, mais c'est toujours moins dérangeant quand le bruit vient de nous plutôt que des autres. « Isaac ? »  Elle referme le livre qu'elle a devant elle et remet le stylo dans sa petite trousse, faisant claquer le boîtier de ses lunettes après les avoir rangées. « T'as jamais imaginé toutes les choses qu'on pourrait faire et qui sont interdites dans une bibliothèque ? » En soit, toutes les choses qui sont techniquement interdites dans les lieux publics. Elle sait qu'en disant ça, elle va attirer sa curiosité, et peut-être qu'ils pourraient en tenter une ou deux pour vraiment s'amuser, car là, il faut bien l'avouer, l'ennui était de mise. Et puis, s'il y avait bien une personne avec qui Amaranth pouvait se permettre de briser des lois et de s'amuser vraiment, c'était avec son ami. Depuis des années qu'il la connaissait, elle lui faisait confiance, plus qu'à n'importe qui dans cette ville.

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Rien qu'en posant cette simple question, elle savait qu'elle avait réveillé l'Isaac qui dormait au fond de lui. Celui qu'elle appréciait plus que l'autre, et qui était prêt à faire les quatre cent coups pour la faire rire. Pour lui faire oublier qu'elle venait de se faire mettre à la porte et qu'elle terriblement en manque de cocaïne. Elle tourna la tête vers lui alors qu'il s'approchait, et elle se mit à sourire plus sincèrement qu'avec n'importe qui. Plus les jours passaient, plus le sevrage la rendait souriante et presque agréable à vivre, elle devrait vite y remédier. « J'ai quelques idées. » lâcha-t-elle en souriant, ravie de pouvoir se changer l'esprit le temps d'une après-midi. « Tu penses qu'ils ont le Kamasutra ? » En sourire sur les lèvres, elle a envie de rire en voyant des têtes se relever et des rires résonner autour d'eux, alors que la bibliothécaire les fixe comme s'ils allaient commettre le pire crime de l'humanité. Amaranth renchérit alors aussitôt. « Quoi que, j'suis plutôt d'humeur maussade. Me faudrait un documentaire sur Comment se débarrasser d'un corps. » Faisant mine de réfléchir, elle se leva à son tour en s'approchant des étagères. « Je crois que j'avais vu un livre sur "Comment prendre son pied quand on vit encore chez ses parents", il pourrait t'être utile, surtout qu'en plus de tes parents, tu vas devoir aussi me supporter, si ça tient toujours. » lâcha-t-elle assez fort mais d'un air tout aussi désintéressé pour que tout le monde entende autour d'eux, et pour l'embêter un peu. Qui a dit qu'on ne pouvait pas rire de tout ? Il fallait bien qu'elle l'emmerde un peu. Plongeant sa main dans les rayonnages, elle attrapa un livre en soupirant d'un air las. Elle se pencha sur le fauteuil d'Isaac, plongeant son regard dans le sien en parlant plus bas. « Tu pourrais peut-être aller emmerder une ou deux nanas. Y'en a à qui tu semblais plaire, là-bas. Ou alors, juste mater des photos sur les ordinateurs publics. » Pourquoi devrait-elle se mouiller et prendre tous les risques ? Elle se redressa, jetant un coup d'oeil autour d'eux en lui mettant le livre qu'elle venait de prendre pour le poser sur les genoux pour son ami : La drague pour les nuls.

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Si seulement cet ouvrage international pouvait lui permettre de se perfectionner, ou du moins, éprouver un tant soit peu de plaisir pendant ces moments si particuliers. Mais c'était pas possible. Même en apprenant le Kamasutra par cœur, ça ne marcherait pas. Au fond, elle est bloquée. C'est pas seulement son corps qui va pas, mais aussi son âme. Son âme qui se demande pourquoi elle continue à faire tout ça si elle n'arrive pas à apprécier. Mais ce n'est pas le moment pour y repenser. « Je n'ai rien à perfectionner, je suis déjà parfaite. » Avec Amaranth, ce sont toujours les autres qui doivent faire des efforts pour elle. Si quelque chose ne marche pas, ce n'est jamais de sa faute, mais toujours de celle des autres. « Oui. Je le ferais dans ton sommeil pour que tu ne t'en aperçoives pas. » souffle-t-elle en souriant, fière de ses conneries. « Hum, j'imagine que tu prennes ton pied ou non, ça ne me regarde pas. » Ce qui relève de la vie privée des amis y reste, aussi tentante soit l'idée de savoir. « Pauvre de toi. » réplique-t-elle, amusée. Il sait très bien que ce n'est pas la raison pour laquelle c'est lui qu'elle envoie là-bas. Elle se décale pour le laisser passer et le suit du regard, venant s'asseoir au bord d'une table libre pour pouvoir admirer ses talents d'acteur de plus près. Et comme elle s'en doutait, la réaction ne se fait pas attendre. Un court instant, elle a envie de rire mais elle se retient face à la baffe qu'il reçoit. La jeune femme n'y a pas été de main morte, elle aurait pu lui décocher la mâchoire si elle avait eu assez de force dans les bras. « Tu pouvais pas savoir avant d'avoir essayé. » lance-t-elle à son tour assez fort en remettant les deux pieds par terre. La bibliothécaire pétait un câble, enfin, ce qui réjouissait la jeune blonde. Elle vint récupérer son sac à dos, réfléchissant à une nouvelle idée. « T'as qu'à chanter. Tu chantes mal, j'suis sûre que ça va les insupporter. Et si elle te court après, j'espère que t'as assez de forces dans les bras pour fuir, parce que je bloquerais l'ascenseur rien que pour te mettre des bâtons dans les roues. » Nul doute qu'ils seraient interdits de passer la porte après cela. Mais elle s'en foutait, l'amusement valait le coup de se faire virer d'un lieu public. Alors, elle sortit de sa poche un joint qu'elle avait préparé en amont et un briquet. « J'voulais pas la griller avant ce soir, mais là, tu me donnes pas le choix. » Elle jeta un coup d'oeil à la bibliothécaire tirée à quatre épingles et porta la roulée à ses lèvres, y portant son briquet pour l'allumer dans le plus grand des calmes. Pourvu qu'elle ne finisse pas au poste, cette fois.

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Il allait devoir faire des efforts alors s'il voulait la charmer, parce que la bibliothécaire n'était plus du tout dans cet état d'esprit-là. Ils venaient de griller toutes les chances d'Isaac de séduire qui que ce soit dans cette pièce, à moins qu'une femme n'apprécie les hommes espiègles et sans gêne. Dire que ça aurait pu être son cas à Ama, mais les choses avaient changé. Il en connaissait trop sur elle pour qu'elle ait envie de s'intéresser à lui. Il était un ami et le resterait, aussi bel homme soit-il. Alors, elle oublie tout ça et s'allume son joint comme si c'était tout à fait habituel. Elle se permit même un rire aux propos d'Isaac. « C'est pas comme si je comptais y revenir, et toi non plus. » releva-t-elle en haussant un sourcil en voyant une furie arriver vers eux, alors qu'elle tirait déjà la première latte de sa roulée, recrachant la fumée à l'odeur forte dans celle, renfermée de la bibliothèque. « On va partir. » annonça la blonde, mais ses propos n'avaient été entendus par personne. Alors qu'elle se remettait sur ses pieds, elle observa la scène surréaliste sous ses yeux. En quelques secondes, le regard d'Isaac avait changé. Elle n'avait jamais été la cible de ce regard, et fort heureusement car elle le connaissait assez pour comprendre qu'il allait péter les plombs. La femme aux cheveux tirés en arrière prend elle-même l'initiative de toucher au fauteuil roulant pour l'emmener vers la sortie. « Si j'étais vous, je ne ferai pas ça... » lança Amaranth, en vain. Elle se mit à suivre le duo en soupirant, complètement témoin de la scène. Elle ne pouvait rien faire, et un sentiment de culpabilité s'insinua en elle alors qu'elle voyait Isaac s'étaler par terre. « Wow ! Isaac ! Mais vous avez pété un plomb, ma parole ! » pesta-t-elle en jetant un regard noir à la bibliothécaire alors qu'elle s'approcha, sac sur le dos, pour venir stabiliser le fauteuil d'Isaac le temps qu'il mette le frein et grimpe à nouveau dans son véhicule. « Appelez les flics, que ce soit vous qui finissiez en taule pour non respect de vos usagers. J'ai la preuve de votre incompétence. » grommela-t-elle en crachant un beau mollard à ses pieds, pas très futé mais elle n'avait pas pu s'en empêcher. Agacée, Amaranth finit tout de même par marche aux côtés du fauteuil pour venir s'engouffrer dans l'ascenseur. Elle ne pipa mot avant d'être arrivée dehors, et tendit son joint entamé à Isaac. Il en avait besoin autant qu'elle. « Well, c'était pas la meilleure idée du monde. Tiens. » Elle jeta un coup d'oeil à son téléphone pour vérifier l'heure qu'il était. Ils avaient encore le temps de se promener un peu avant de rentrer, elle ne le laisserait pas affronter ses parents dans un tel état. « T'sais quoi ? On devrait aller se promener un peu. T'as pas envie d'un café ? » demande-t-elle innocemment, espérant que changer de sujet était la bonne solution.

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Une invitation acceptée et elle se remet en marche à ses côtes. Les rues sont de plus en plus animées au fur et à mesure qu'ils se rapprochent des commerces et des bars, et pour éviter d'avoir des ennuis, la jeune femme éteint son joint et le remet dans un sachet dans son sac pour le finir plus tard. Les quelques taffs qu'ils viennent de tirer donnant à Ama la sensation de se retrouver dans son état à peu près normal. Elle se sentait plus détendue, et les pas qu'elle faisait étaient plus légers, et le temps passait soudain plus vite. Elle ne se rend presque pas compte qu'ils sont déjà arrivés et qu'elle s'est installée avec son ami dans un café. Décidément, elle n'avait plus l'habitude de fumer autant, et elle allait devoir manger au moins deux assiettes de pâtes pour pouvoir faire passer les premiers effets. « Tu dis ça mais quand t'auras passé deux semaines avec moi, tu regretteras tes vieux. » Ou alors ce seraient les parents d'Isaac qui en viendraient à détester Amaranth. Parce que sous leur toit, elle ne pourrait pas se permettre de fumer, ni de se droguer si jamais l'envie lui prenait de s'y remettre. Heureusement qu'il y aurait Isaac pour lui faire penser à autre chose, et des chocolats chauds à volonté pour calmer ses nerfs quand c'est nécessaire. Pour le moment, elle commande un chocolat chaud, car le froid de l'hiver australien tétanisait ses muscles, et un morceau de gâteau au chocolat pour l'accompagner. « Les boutiques, c'est une bonne idée. Faut que je me trouve des sous-vêtements, ça fait longtemps que j'en ai pas acheté. Et puis t'as raison, tant que t'es là, j'vais en profiter pour me servir de toi comme coupe-fil. » lâche-t-elle en souriant, haussant les épaules par la suite. Ce détail n'était pas nécessaire, mais elle était loin d'être pudique, et dans son état actuel, ça ne la dérangeait pas d'aborder le sujet avec Isaac. De toute façon, il la verrait forcément en petite tenue, vu qu'ils seraient dans la même maison pendant des semaines ou des mois. « Va aussi falloir qu'on parle des règles chez tes parents avant qu'on rentre. Genre, si tu ramènes une nana, tu me préviens que je sois pas là, ou vice versa, même si j'prendrais mon fourgon si ce genre de choses arrivent. Ah, et, j'imagine que je pourrais pas fumer non plus ? » C'étaient des détails pour certains, mais Amaranth avait envie de s'assurer qu'elle ne ferait pas de mauvais pas. Quand l'hiver sera terminé, il sera plus facile pour elle de retourner à son fourgon, mais il allait lui falloir tenir avant d'en arriver là, et ne pas se faire mettre à la porte tout de suite.

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Faire les boutiques avec sa meilleure amie Lux, c'était quelque chose, mais avec Isaac, c'en était une autre. Les garçons étaient souvent bougons à l'idée d'accompagner une fille se promener dans les boutiques. Ils attendaient plutôt à la porte, se contentaient de porter les sacs et une fois le shopping de madame fini, on rentrait. Sauf qu'Isaac était du genre à faire le guignol en toute circonstance, et puis, c'était toujours mieux d'y aller avec lui que toute seule. « Ils sont plutôt cool tes parents. » Au moins, elle était soulagée de savoir ça. Il lui arrivait ces derniers temps d'avoir beaucoup de rendez-vous nocturnes avec Viktor. Généralement, ils s'allumaient un joint avant de s'envoyer en l'air, et Ama voulait s'assurer que ce jeune homme continuerait à prendre son pied avec elle, parce qu'il la fournissait indirectement en drogue, et que de toute façon, elle n'avait rien de mieux à faire. Elle attrape son chocolat chaud et en engloutit une grande partie d'un coup en y pensant. C'est qu'avec le temps, il parviendrait presque à lui faire apprécier le sexe, ce Viktor. « C'est moi ou t'es du genre à partager des joints avec tes vieux ? » demande la blonde en riant, surprise de savoir qu'ils étaient prêts à tout supporter. Elle était tombée sur la meilleure famille possible, en attendant de trouver de quoi loger. Enfin, cet été, elle pourra les laisser tranquille et vivre sans mal dans le fourgon. Elle jurerait qu'ils en auraient très vite marre d'elle. « J't'en filerai un. Et on se matera des films à la con pour que t'arrête de fantasmer sur cette vieille bibliothécaire. Mens-pas, j'vois dans tes yeux que tu te la serais bien tapée. » ajoute-t-elle, un faux air sérieux sur le visage avant de rire franchement. Il fallait bien dédramatiser un peu. L'avantage de ça, c'est qu'Amara pourrait embêter Isaac encore longtemps à ce sujet. Se redressant, ils finirent par quitter les lieux et par monter dans le bus pour rejoindre les différentes boutiques les plus intéressantes. « Y'a une pétasse qui nous regardait. Enfin, moi, surtout. D'un air de dire "Mais c'est qu'elle l'aidera même pas, cette connasse !" » La blonde sourit, et hausse les épaules. Elle était du genre à penser qu'Isaac n'avait pas besoin d'elle pour ça. De toute façon, il l'aurait tué pour lui avoir filé un coup de main, elle le connaissait bien assez pour ça. Alors, elle se dirigea plutôt vers les boutiques, et ils entrèrent dans la première venue. C'était plutôt chic, et le prix de la lingerie n'inspirait rien de bon à Ama. Au moins, il y en a un qui s'amusait. Elle donne une tape sur l'épaule du garçon quand il se met à jouer avec la marchandise. « Arrête de faire ça, on sait que tu fantasmes sur cette taille de bonnet. Avoir des gros seins, c'est carrément surfait. Tu vois même plus ta nana quand tu... » Elle s'arrête net dans ses propos quand son regard s'arrêter sur un ensemble en dentelle du plus belle effet. « Wow, ça, c'est carrément sexy ! » lance-t-elle en commençant à tirer les cintres pour en attraper un à sa taille, avec le string qui va avec. Finalement, elle en prend plusieurs dans le rayon, comme une enfant le jour de noël. Faut dire qu'elle a pas toujours l'occasion de s'offrir du neuf. Heureusement qu'elle avait piqué du fric à l'église avant de partir. « J'peux te laisser laisser le temps que j'attrape ceux du haut ou t'es déjà trop en train de bander pour pouvoir les supporter ? » demande-t-elle, taquine, en lui déposant les trois ensembles sur les genoux. De son côté, la vendeuse ne cesse de leur jeter des coups d'oeil, mi-amusée, mi-gênée par leur comportement.

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