now tell me how did all my dreams turn to nightmares (judas)

Après avoir appuyé sur envoyer, tes yeux se ferment machinalement et tu dois réunir toutes tes forces pour ne pas pleurer. Tu as déjà passé la grande majorité de ces dernières semaines à épuiser toutes les larmes de ton corps alors aujourd'hui, ça suffit. A partir d'aujourd'hui, tu te promets d'être assez forte pour ne plus pleurer sur tes erreurs passées. Tu as merdé, bien sûr que tu as merdé. Et tu t'en voudras probablement toute ta vie d'avoir gâché cette relation si unique, si forte, avec le seul homme que tu n'aies jamais aimé mais tu ne peux pas te morfondre éternellement. A un moment, il faut avancer. C'est pour cette raison que tu as écrit à Judas pour qu'il vienne chercher ses dernières affaires et que vous fermiez enfin ce chapitre ou plutôt ce livre. Un livre qui regorge de belles histoires, de beaux moments d'amour intense et passionnel. Mais aussi de mensonges, de pleurs, d'abandon. Aujourd'hui, tu décides de refermer le livre non sans peine mais avec détermination. Enfin, c'est ce dont tu tentes de te persuader. Parce qu'à la minute où on frappe à la porte de l'appartement et que celle-ci dévoile Judas, tu sens ton coeur battre la chamade comme jamais. Cela fait pratiquement un mois et demi que vous ne vous êtes plus revus. Depuis ce fameux jour où il a découvert que tu dealais et qu'il ne t'a pas vraiment laissé la chance de t'expliquer. Il est toujours aussi beau et tu détestes prendre conscience que ton corps le réclame avec autant de ferveur qu'auparavant. Mais dans le fond, ça ne fait qu'un mois et demi et tu sais qu'il te faudra bien plus de mois que ça pour oublier Judas Kirke. « Salut. » Dis-tu en plongeant enfin ton regard dans le sien. C'est compliqué de déchiffrer l'expression de Judas à ce moment précis mais c'est encore plus compliqué de voir - et surtout ressentir - cette distance entre vous. « Tu veux entrer ou j'te donne tes affaires et tu repars aussi vite ? » Demandes-tu en t'écartant pour le laisser passer, au cas où il désire entrer. L'appartement n'est plus qu'un ensemble de boites de déménagement où il ne reste plus rien de votre petit cocon, de votre petit nid d'amour.

Tu ne reconnais pas la voix de Judas alors qu'il accepte d'entrer pour prendre lui-même ses affaires. Il y a tellement de froideur dans son ton et dans son comportement. Tu as encore du mal à comprendre comment vous en êtes arrivés là tous les deux. Vous aviez tout pour être heureux et pour conquérir le monde ensemble. Quand tu as commencé à vendre de la drogue, jamais tu n'imaginais perdre autant. Tu pensais que votre couple serait capable de tout supporter, que votre amour était plus fort que ça. Mais il faut croire que tu as sous-estimé la force de l'amour de Judas à ton égard. Et ce que tu ne sais pas encore, c'est qu'il va te le prouver à nouveau en se mettant en couple avec une autre. Un mois à peine après votre rupture. Heureusement, pour l'heure, tu l'ignores encore sinon tu ne sais pas vraiment comme tu réagirais. « Ouais, à moi aussi ça me fait bizarre. Mais je ne pouvais pas rester ici alors que... » tu n'étais plus là aurais-tu voulu ajouter. Mais tu ne le fais pas. Si Judas a pris ses distances et a tiré un trait sur votre histoire, c'est pour une bonne raison et il n'a probablement pas envie d'entendre à quel point tu regrettes, à quel point tu veux qu'il te revienne parce que tu l'aimes à en crever. « Euh... nan, juste quelques petits trucs mais j'me suis dit que tu voudrais probablement les récupérer. » Tu te diriges vers une petite boite en carton contenant les dernières affaires du blond. Dedans, on peut retrouver un tee-shirt à lui avec lequel tu dormais et sur lequel tu mettais son parfum à chaque fois que l'odeur finissait par disparaître. Ou encore quelques affaires qui trainaient dans la salle-de-bains mais surtout ce magnifique collier qu'il t'a offert et auquel tu tiens beaucoup. Peut-être pourra-t-il le revendre pour récupérer un peu d'argent ? Tu supposes qu'il ne veut plus que tu le gardes, ne te trouvant certainement plus digne de le porter. « Voilà, je crois que c'est tout. Je suppose que l'ours en peluche tu ne veux pas le récupérer ? De toute façon, il a des trous partout. » Dis-tu avec un léger sourire au coin des lèvres en repensant à votre retour de la fête foraine. Vous aviez inspecté l'ours en peluche en long et en large pour être certains qu'aucune caméra ne s'y cachait. Tout ça à cause de ton côté paranoïaque.

Je me serai pas vexé si tu me les avais pas rendus. Tu ne peux pas t'empêcher de ressentir un pincement au coeur en entendant ses mots. Est-ce parce qu'il s'en fout complètement de ces derniers souvenirs qui vous relient ? Est-ce parce qu'il a déjà tourné la page ou qu'il ne désirait tout simplement plus jamais te revoir ? Peut-être tout ça à la fois... Tu ne pensais pas que vous en arriveriez là un jour pas après tout ce que vous avez vécu et supporté tous les deux. Tu lui as pardonné son départ, il y a dix ans d'ici, quand il t'a laissée pour Rose alors pourquoi ne peut-il pas te pardonner, lui aussi ? Tu le vois trifouiller la caisse en carton et s'attarder sur l'écrin contenant ton collier. C'est difficile de lui rendre ce bijou auquel tu tiens beaucoup mais tu supposes que c'est nécessaire et surtout que Judas préfère le récupérer. « Ouais, il a subi pas mal d'épreuves, le pauvre. » Réponds-tu à propos de l'ours en peluche en omettant volontairement de parler d'un potentiel enfant. C'est trop douloureux et même si tu tentes de rester forte, tu sens toute ta volonté flancher. Finalement, Judas souligne que tu devrais garder le collier qu'il t'a offert sous prétexte qu'il est à toi maintenant. Arriveras-tu encore à le porter en sachant que celui qui te l'a offert est si loin de toi, à présent ? Pas sûr. Mais lui rendre semble encore pire que de le garder. « J'ai cru que tu ne voudrais pas que je le garde... Mais si tu es d'accord de me le laisser alors oui, je le récupère. » Dis-tu en tendant la main pour qu'il te rende le petit écrin contenant cet objet si précieux à tes yeux. Pour ce qui est de l'ours en peluche, tu n'es pas encore certaine de ce que tu vas en faire. Tu ne sais pas encore si ta chambre dans ton nouvel appartement est assez grande pour le contenir. « Je suis étonnée que tu n'aies pas fait de commentaires sur mes cheveux. » Rétorques-tu en arquant tout légèrement un sourcil. C'est un changement plutôt flagrant, Judas n'a pas pu le manquer même si aujourd'hui il ne te regarde plus de la même façon qu'avant. Enfin, en réalité, il ne te regarde plus du tout. On dirait qu'il fait tout pour éviter ton regard, est-il aussi dégoûté de toi que ça ? En êtes-vous rendus là à présent ?

Ce n'est pas simple d'entendre des mots aussi profonds que ceux de Judas. En avouant qu'il n'aurait voulu offrir ce collier à personne d'autres, il prouve que votre relation n'était pas comme n'importe quelle autre. Avec lui, tu as toujours eu l'impression de vivre aux côtés de ton âme soeur, du seul homme qui te comprend, te supporte et t'aime profondément. Ou devrais-tu dire, t'aimais ? Tu n'en sais rien, dans le fond, puisque ce dernier mois a été un mois de silence radio le plus complet. « Merci, j'en prendrai soin. » Réponds-tu avec ce même petit sourire que celui qui trône au coin des lèvres du blond. Au moins, même si les choses sont désormais terminées entre vous, vous respectez ce que vous avez vécu tous les deux. Vous respectez cette relation qui dure depuis plus de dix ans mais qui a été malmenée par les aléas de la vie. Alors que Judas reprend ses quelques affaires, tu ne peux pas t'empêcher de l'interroger sur tes cheveux. Même si tu ne l'as pas fait pour lui, connaitre son opinion reste important à tes yeux. Et malgré tout, son avis comptera toujours. Et même si tu ne devrais pas, tu te sens légèrement soulagée quand il affirme qu'il aime beaucoup, comme si tu avais besoin d'avoir son approbation pour garder cette couleur. « J'avais envie de changer mais je n'étais pas sûre que ça m'aille vu que c'est assez radical. » Plaisantes-tu avec un léger sourire aux lèvres même si tu restes sur la réserve de peur que tout explose à nouveau entre vous. Tu sens que, malgré tout, une tension persiste et c'est probablement à cause de tous ces non-dits. Par chance, Judas brise la glace en t'interrogeant sur les raisons qui t'ont poussée à dealer. Tu soupires légèrement, ne sachant pas par où commencer et surtout n'aimant pas reparler de cette époque. « Parce que j'avais peur que tu me quittes et regarde où on en est, aujourd'hui... Dans tous les cas, que j'te le dise ou non, l'issue était la même. » Parce que même si tu lui en avais parlé, tu es à peu près sûre que l'Australien ne l'aurait pas toléré. « Mais je n'suis pas fière d'avoir fait ça, loin de là. Je ne l'ai pas fait par choix. » Dis-tu pour te justifier. S'il s'avait à quel point tu t'es détestée, un peu plus chaque jour, au fil des mois et au fur et à mesure des ventes.

Dans le fond, ce n'est pas qu'à cause de Judas que tu as décidé de changer de couleur de cheveux et probablement un peu de style de vie. Cela a été provoqué par votre rupture mais c'était un changement nécessaire après ce que tu as vécu ces derniers mois en tant que dealeuse. Tu ne pouvais plus te regarder dans le miroir et même si aujourd'hui c'est encore compliqué, tu essaies de t'accepter, petit à petit. Avec Judas, avant toute cette histoire, c'était bien plus simple d'avoir confiance en toi puisque tu te sentais aimée et désirée, un peu plus chaque jour. Non, on en serait pas là si t'avais pas fait ça. Tu es persuadée que si mais pour éviter d'envenimer la situation, tu ne réponds rien sinon un soupir. « Je savais ce que tu pensais de tout ça, oui, mais tu sais également ce que je pense de la drogue. » Le blond sait que ton meilleur ami, Noah, est décédé à cause d'une overdose alors il devrait savoir à quel point cela a été compliqué pour toi de vendre cette merde. C'était un combat intérieur perpétuel. « Tu ne m'aurais jamais laissée faire Judas... Et j'avais besoin de ressentir une certaine sécurité financière. » Et ce n'était pas avec ton travail de fleuriste et celui de Judas au McDo que vous pouviez ressentir cela. « Si j'ai fait tout ça c'est parce que j'avais peur de me retrouver à nouveau à la rue. Toi, t'aurais toujours trouvé un endroit où dormir mais pas moi. J'avais personne à part toi. » Lui, il pouvait toujours retourner chez Rose mais ta présence n'aurait probablement pas été désirée là-bas. Et maintenant qu'il est parti, tu te retrouves complètement seule, horriblement seule. C'est pour cette raison que tu tentes de te reconstruire en reprenant contact avec ta famille, en reprenant des études ou encore en déménageant. A sa question, tu fronces les sourcils, presque blessée qu'il doute d'une telle chose. « Evidemment. Tu vas remettre tout en doute maintenant ? » Demandes-tu, un peu sur la défensive. « Je n'ai menti sur rien d'autres, Judas, et encore moins sur l'immensité de mes sentiments pour toi si c'est de ça dont tu doutes. » Tu n'as jamais aimé quelqu'un autant que tu l'aimes lui. Alors tu espères réellement qu'il ne doute pas de cela sinon ça revient à détruire tout ce que vous avez vécu. Et à les relayer au plan de moins que rien.

Tu n'es pas aussi catégorique que Judas, concernant la rue, c'est pour cette raison que tu as tout fait pour t'en assurer même si pour cela, tu devais travailler dans le pire des milieux. Tu as risqué gros en dealant et pas seulement pour ton couple. Ta vie était également en jeu si par malheur tu tombais sur la police ou sur un junkie qui perdrait les pédales. Tu étais terrifiée, la plupart du temps, mais tu ne voyais que cette solution-là pour éviter de retourner à la rue. « Je ne t'en ai pas parlé parce que je ne voulais pas que tu t'inquiètes mais... un peu avant qu'on se remette ensemble, un soir, alors que je dormais en rue, j'ai été agressée par trois hommes. Heureusement, un autre homme est arrivé et m'a aidé mais s'il n'avait pas été là... » Serais-tu encore en vie, aujourd'hui, pour en parler ? Peut-être pas. Ou alors, ils auraient profité de ton corps et t'auraient laissée à moitié morte de l'intérieur, dans cette ruelle. « Alors je ne pouvais pas prendre le risque qu'on soit jetés de notre appartement pour un retard de paiement ou une connerie dans c'genre-là. » Et donc, tu as choisi une solution "facile" pour te faire beaucoup d'argent. Tu tentes de t'expliquer, par forcément de te justifier, parce que tu veux que Judas comprenne que tu n'as pas fait tout ça de gaieté de coeur. Quand le blond t'interroge sur de potentiels autres mensonges, tu te refermes un peu, restant sur la défensive. Imagine-t-il que ce qu'il s'est passé entre vous n'était qu'un tissu de mensonge ? A tes yeux en tout cas, sûrement pas. Et heureusement, le jeune Kirke confirme qu'il n'a jamais douté de tes sentiments. Tu hoches la tête, légèrement soulagée, avant qu'il ne tende la main vers toi pour aussi vite la laisser retomber. Tes sourcils se froncent sous le coup de l'incompréhension mais machinalement, tu fais un pas vers lui à ton tour, plantant ton regard marron dans le bleu de ses yeux. Il est tellement beau que c'en est presque indécent et c'est tellement difficile de ne pas céder, de ne pas le toucher et de maintenir cette distance entre vous. « Je t'aime aussi. » Réponds-tu en sentant ton coeur battre la chamade. Mais ce doux moment, que tu imaginais déjà comme étant vos retrouvailles, est vite balayé par des doutes et des interrogations. Où veut-il en venir ? Pourquoi le détesterais-tu ? N'êtes-vous pas dans cette situation à cause de tes erreurs ? « Pourquoi est-ce que je te détesterais ? Et qu'est-ce que je dois te pardonner, au juste ? » Demandes-tu, confuse.

now tell me how did all my dreams turn to nightmares

Il restait là, immobile, figé, interloqué. Cette agression, elle ne lui en avait jamais parlé. C'était un secret qu'elle avait gardé pour elle, et qui sait s'il aurait réagi pareil s'il avait su, à l'époque. C'était donc cette histoire, la raison pour laquelle elle avait craqué, dealé ? Il n'en revenait pas. Et c'est comme ça qu'il fut frappé par la seule et unique vérité : il ne connaissait finalement rien de ce qu'elle avait vécu ces dix dernières années. Il l'avait toujours vu comme la jeune femme qu'il aimait à l'époque, mais il n'avait jamais cherché plus loin. Jamais demandé ce qu'elle avait pu vivre à la rue, de si dur, pour en arriver là. Ce n'avait jamais été de la faute de Noa, mais de la sienne. « Noa... J'aurais compris, si tu m'avais expliqué. Je me serais pas barré pour autant, et si on avait été foutus dehors, on aurait réussi à s'en sortir. J'ai des amis qui auraient pu nous héberger, et même mes parents ne nous auraient pas laissé dans une telle merde. » Fronçant les sourcils, il finit par soupirer, et croiser à nouveau les bras sur son torse. Et elle lui avait intimé de croire en ses rêves, il avait espéré pouvoir faire de ce rap une réalité. Sauf qu'au fond, elle avait peur que ça ne suffise pas à ce qu'ils soient heureux. Parce qu'ils avaient des espoirs plein la tête, parce qu'ils voulaient fonder une famille, aussi. Il n'avait pas été assez à l'écoute, et encore aujourd'hui, il ne l'est pas, quand il admet qu'elle ne lui pardonnera pas pour les actes qui ne font que creuser un fossé supplémentaire entre eux. Tu dois lui dire. Mais c'est plus difficile à dire qu'à faire. Face à elle, il n'a plus aucune échappatoire, et il sait que s'il ne lui avoue pas tout de suite, elle pourrait continuer à se faire des films et à espérer qu'il revienne vers elle, comme il venait de le faire un instant. Il aurait voulu ne pas avoir à hésiter, et aurait aussi souhaité pouvoir l'embrasser librement, ne serait-ce qu'un dernier baiser d'adieu. Sauf que ce ne serait que de lui faire davantage de mal. Silencieux d'abord, les mots restaient bloqués entre ses lèvres. C'est après une courte inspiration qu'il finit par cracher le morceau, presque à demi-mot. « Je suis avec Rose. » Si bas qu'il avait l'impression qu'elle n'avait pas entendu, car il ne s'était pas entendu lui-même. « Je suis en couple avec Rose. » Ces mots lui brûlent la gorge, à moins que ce ne soit l'envie de pleurer. Quel pauvre con, en arriver à pleurer alors que c'était Noa qui serait peut-être dans le même état. Il venait de lui avouer qu'il l'aimait toujours, elle aussi, et tout ça pour mieux lui faire mal derrière. Il était un pauvre con, c'est tout, un pauvre con qui se tournait déjà vers le carton remplit de ses affaires. Il le refermait déjà, presque brutalement, pris d'une culpabilité certaine. « J'm'en fous si tu me pardonnes pas. J'mérite pas. » Il ne peut plus la regarder. La seule chose à laquelle il s'attend, c'est de se recevoir une baffe, ou d'être mis à la porte. Même s'il ne l'avait pas trompée, il avait le sentiment qu'en sortant avec sa meilleure amie, c'était ce qu'il faisait.

Codage par Libella sur Graphiorum

HRP:

Ce n’était pas la peur de perdre Judas qui te tiraillait, au moment où tu as commencé à vendre de la drogue. C’était plutôt la peur de tout perdre et de retourner à la rue. « Je sais que tu ne serais pas parti pour autant mais ça aurait été tellement humiliant de retourner chez tes parents, Judas. Tu crois qu’ils ont envie d’avoir une belle fille instable ? » Ou aurais-tu dû dire avaient envie puisqu’aujourd’hui, tu ne fais plus partie de leur famille. Au fond, tu t’en fiches bien de ne plus faire partie de leur famille à eux, mais d’être balayée de cette petite famille que vous formiez avec Judas, ça, c’est difficile à encaisser. Et chaque jour, tu fais tout pour l’accepter et vivre avec. Mais alors que tu sentais une petite lueur d’espoir s’immiscer en toi, celle-ci est vite brisée par les paroles du blond. Tu ne comprends pas où il veut en venir en déclarant que tu vas le détester et que tu ne voudras jamais revenir vers lui. Tu étais bien loin de te douter de la bombe qu’il allait te lâcher, quelques secondes plus tard. Tu sens ton cœur exploser en mille morceaux alors qu’il t’avoue, par deux fois, être en couple avec Rose. Un petit rire s’échappe de tes lèvres dans un premier temps, pensant d’abord à une blague mais voyant son air sérieux, tu comprends bien vite qu’il ne rigole pas. Tu as envie de hurler, de le frapper, de l’insulter mais rien ne vient. La colère qui t’habite n’est pas encore prête à éclater visiblement. Que dire si ce n’est connard, salop, gros con ou toute autre insulte que tu connaisses ? Et toi qui te lamentais sur ton sort en pensant avoir tout gâché… Pendant ce temps-là, Judas s’envoyait en l’air avec sa meilleure amie pour reformer leur petite famille parfaite. Tu es écoeurée à présent. Dégoûtée de lui et qu’il balaie aussi vite votre histoire qui comptait tant à tes yeux. Et qui compte encore malgré tout. « Je vois… Tu t’es foutu de ma gueule pendant tout ce temps c’est ça ? Est-ce que tu couchais déjà avec elle avant que ce soit terminé entre nous ? » Demandes-tu en gardant un calme presque flippant. Judas doit se demander pourquoi tu n’exploses pas mais il ne mérite même pas que tu t’énerves pour lui. Quand il aura quitté votre ancien appartement, tu t’effondreras certainement mais pas là. Pas devant lui. « Non tu ne le mérites pas et de toute façon, j’te pardonnerai pas. » Affirmes-tu en le regardant, contrairement à lui qui fuit ton regard.

HJ:

Tu te sens tellement conne de lui avoir dit que tu l'aimais, d'avoir pensé que tout pourrait redevenir comme avant, entre vous. Complètement conne d'avoir cru cet homme, de l'avoir aimé avec toutes tes tripes et toute ton âme quand lui couchait probablement déjà avec Rose. Alors c'est ça que ça fait d'avoir le coeur complètement brisé ? Quand Judas est parti, tu pensais ne pas pouvoir tomber plus bas mais tu te trompais. Sur toute la ligne. Le blond semble étonné que tu lui demandes si son histoire avec Rose a (re)commencé alors que vous étiez encore ensemble, comme si ta question n'était pas légitime. A ta place, il douterait probablement de tout, lui aussi. « Tu ne me pas trompée du tout ou pas avec elle ? » Demandes-tu en laissant la colère parler pour toi. C'est difficile de maintenir un calme plat mais tu y parviens encore. Pour combien de temps, ça, tu n'en sais rien. Tout ce que t'as envie de faire là, c'est de lui mettre la plus grosse gifle de sa vie. Mais quel connard. Bien sûr que non tu ne vas pas lui pardonner. T'as juste l'impression que votre relation ne représentait rien à ses yeux et de t'être fait bernée pendant des mois. Voire même des années. Etait-ce un jeu pour lui ? « T'es désolé. » Rétorques-tu avec un rire jaune. C'est bien de s'excuser quand le mal est fait mais il est définitivement trop tard pour ça. « Qu'est-ce que tu aurais pensé, à ma place, si nos rôles étaient inversés ? Si à peine un mois après qu'on ait rompu, j't'avais remplacé avec un autre ? C'est peut-être ce que je devrais faire en fait, ça a l'air de te réussir. » C'est petit et volontairement méchant mais tu veux qu'il ressente toute la peine que tu ressens à cet instant précis. Tu veux qu'il comprenne ce que ça fait de se sentir trahi à ce point et de remettre tout en question. Même ta propre personne.