emotions like wild horses ⤅ theo

emotions like wild horses

Le licol sur l’épaule, Eve essayait depuis une bonne dizaine de minutes de rassurer le yearling qui ne comprenait pas ce qu’on lui voulait avec tout cet attirail, qui devaient paraître comme des instruments de torture à ses yeux. Une petite brise matinale soufflait sur la prairie qui rayonnait du soleil de l’aube, et le silence était brisé uniquement par le bruit d’herbe mastiquée, et par la voix douce et patiente de la jeune blondinette. Elle caressait les naseaux du joli alezan, massait son encolure, puis passait sa main là où elle allait devoir mettre le licol, tout cela avec des gestes lents et doux. Une troisième fois, elle prit le licol dans ses mains, l’approchant d’abord doucement de l’encolure de l’équidé, remontant vers sa tête, le laissant le renifler encore. Il semblait un peu moins réticent, mais pas super à l’aise non plus. Eve parvint cependant à lui enfiler, enfin, et le félicita avec autant de caresses et de bisous sur ses naseaux, avant de l’emmener vers la piste extérieure, sifflotant sur le chemin. Si le yearling était rassuré par sa présence, il en allait de même dans l’autre sens. La cavalière avait toujours préféré la compagnie des animaux à celle des hommes, elle se sentait moins maladroite et stupide à leurs côtés. Dans la piste, Eve avait disposé plusieurs éléments destinés à habituer Kovu – le jeune cheval – à des objets et situations inconnues. Alors qu’elle commençait ses exercices, un bruit de pas l’alerta de l’arrivée de Theo, et les oreilles du jeune mâle se pointèrent elles aussi dans sa direction. Ils s’interrompirent tous les deux et la blonde esquissa un petit sourire timide pour le saluer. « Bonjour. J’ai déjà commencé, comme ça on avait bien le temps, j’espère que ça ne te dérange pas. » souffla-t-elle pour se justifier. Ils s’étaient donnés rendez-vous à huit heures, mais quand il s’agissait du centre équestre, Eve était toujours bien à l’avance, et elle était là depuis sept heures vingt. Juste pour le plaisir.

Les pleurs de ton fils t'avaient réveillés ce matin, alors tu t'étais empressé de le bercer pour qu'il se calme et qu'il ne réveille pas tout l'appartement. C'était déjà arrivé que tu croises tes colocataires levés de bon matin à cause du bébé et tu te sentais toujours coupable de ça. Après avoir nourrit ton fils, l'avoir bercé un peu, tu le reposais dans son lit pour prendre une douche. D'un côté, il avait bien fait de te réveiller parce que sinon, tu aurais été en retard pour ton rendez-vous avec Eve ce matin, au centre. Après avoir pris une bonne douche pour te réveiller, tu enfilais ton costume de cavalier pour prendre la route jusqu'à chez la nounou. Une fois déposé, un dernier baiser sur son front et tu avais pris la route vers le centre équestre. Lorsque tu arrivais là bas, tu voyais au loin qu'Eve avait déjà commencé à faire travailler son cheval dans le paddock. Tu t'approchais doucement pour ne pas effrayer l'animal. « Bonjour ! Oh non ça ne me déranges pas, t'en fais pas. J'suis un peu en retard d'ailleurs, j'ai du déposer mon fils chez la nounou. Désolé » dis-tu en grimpant sur la barrière du paddock afin de t'assoir dessus. Tu n'avais pas ta montre sur toi, mais tu étais persuadé d'avoir perdu un peu de temps sur la route avec les bouchons matinaux de Bowen. Ensuite, tu te mis à regarder la blonde entrain de longer son cheval. « Comment vous allez ? Toi et l'animal » demandas-tu pour commencer une discussion, tout en regardant les moindres faits et gestes du cheval qui était entrain de marcher en cercle.

Theo était quelqu’un de plutôt agréable, même s’il paraissait un peu renfrogné au premier abord. La jeunette se souvenait avoir été fort intimidée par sa personne au début, son regard ténébreux et ses traits un peu fermés. Pourtant, il était très doux et calme, ce n’était tout simplement pas quelqu’un qui se lançait dans de grands monologues inutiles. Il parlait pas pour rien dire Theo, ce qui d’une part était bien, mais d’autre part mettait Eve mal à l’aise quand il y avait des silences. Elle se sentait toujours obligée de faire la conversation avec les gens, avec l’impression que c’était horriblement embarrassant s’il n’y avait pas d’échange. Et Eve, elle était pas spécialement douée pour faire la conversation. Malheureusement pour elle. « Cool, tant mieux. Oh c’est pas grave, j’avais même pas remarqué. » sourit la grande blonde, un peu de rose venant toucher ses joues tachetées. Elle n’était pas difficile, elle ne se plaignait pas, car même si elle avait eu une raison d’en vouloir au cavalier, ce qui n’était pas du tout le cas, elle n’aurait jamais osé le dire. Eve sourit en se tournant vers le beau yearling au pelage alezan, flattant son encolure, établissant un contact visuel qui lui donnait l’impression qu’ils se comprenaient mieux que quiconque. « Il va bien, c’est la forme, mais il fait encore un peu son timide. Note, il est bien plus courageux que moi à sa place. » expliqua-t-elle en souriant. Il était évident qu’elle avait une réelle passion pour ce qui était de travailler un cheval, et pour le lien d’animal à humain en général. Là, elle était dans son élément. Elle se sentait bien, sûre d’elle, parce que c’était le cheval qui lui donnait sa confiance, et ça mettait réciproquement l’équidé en confiance aussi. D’ailleurs, il était curieux, ce jeune, encore prudent certes, mais il s’approcha sans trop hésiter de la grande couverture rouge qu’Eve avait roulée en boule au sol, vers laquelle elle le guidait. « C’est bien, vas-y approche-toi, elle ne va rien te faire, promis. » souffla-t-elle à l’oreille de l’alezan d’une voix infiniment douce et patiente. Elle laissa plus de longe au cheval, qui découvrait prudemment l’objet, venant le renifler au bout de quelques secondes. Elle adressa un sourire satisfait et même fier à Theo, parce que oui, elle était fière de ce jeune cheval et elle avait envie que tout le monde en soit conscient.