First Meet With BBT [Ashlee]

Finissant de lasser ses chaussures, Maximilien se redressait de toute sa (courte) taille, jetant un regard par-dessus ses épaules, en direction de sa mère et de son frère occupés à regarder la télévision dans le salon. « J’sors. J’sais pas à quelle heure je rentre » Furent les seules paroles que prononça le jeune homme avant de quitter l’appartement sous l’ignorance général.
Que pouvaient-ils bien y répondre, de toute manière ? Ces sorties étant coutumière, sa mère avait depuis longtemps déjà cessé de lui demander où il allait et ce qu’il y faisait.
Si elle avait de la chance, il rentrerait sur les coups de 2 ou 3h du matin, passablement éméché, et irait directement se coucher pour n’ouvrir l’œil qu’aux alentours de 10 ou 11h. Dans le pire des cas, elle serait réveillée par un appel de la police lui demandant de venir chercher son fils, la gueule encore ensanglanté de sa précédente bagarre, en cellule de dégrisement, baignant de son propre vomit.
De malheureuses habitudes qu’avait prises son ainé depuis qu’il n’avait rien d’autre que la boxe et la glande pour occuper ses journées.
Emilie avait tenté à plusieurs reprise de le motiver à trouver un emploi, mais rien n’y faisait.
La majorité des structures où il avait déposé son CV l’avaient refusé, baissant drastiquement le peu de confiance en lui-même et en ses capacités que le garçon possédait. Quant aux quelques-unes l’ayant accepté en stage, elles avaient été mise en échec par Max et son incapacité à gérer ses émotions lorsqu’on lui faisait la moindre remarque.
Il lui arrivait de travailler au black lorsque certaines de ses connaissances avaient besoin de main d’œuvre d’urgence, mais ça s’arrêtait à là. Quelques heures par-ci par-là, mais aucun avenir.
Que pouvait-elle faire de plus ? Elle n’avait ni les moyens financiers, ni ceux intellectuels pour aider son fils comme elle l’aurait souhaité.
Il était perdu, elle le savait. C’est elle qui l’avait mis au monde, qui l’avait nourrit, élevé. Elle savait mieux que quiconque que Maximilien n’était pas un mauvais garçon. C’était même un très bon garçon, beaucoup trop sensible et totalement paumé.
Elle aurait tant voulu qu’il lui parle, pouvoir l’aider, mais son fils préférait se murer dans le silence et s’enfuir dès que la conversation prenait un virage inconfortable.
Elle ne pouvait que l’observer de loin, spectatrice impuissante de sa propre destruction.

A quelques kilomètres de là, cigarette aux bords des lèvres, Max parkait sa Twingo entre deux Buckle.
Il était actuellement 21h25 à son téléphone et il était garé à moins de cinq minutes à pied de l’Elm Street. Parfait.
Jetant un dernier coup d’œil à son rétroviseur central, il replaça machinalement une mèche de ses cheveux laqué sur son crâne avant de sourire à son reflet.
Ce soir, il avait rendez-vous avec Ashlee. Une femme rencontrée sur une appli de rencontre et qui, contrairement à beaucoup d’autres, n’avait pas eu besoin de feindre de l’intérêt pour sa petite personne, comme pour se donner bonne conscience, avant d’en venir à ce qui les intéressait réellement : le sexe.
Elle avait été directe, ne passant pas par quatre chemins, et lui avait proposé de se retrouver rapidement pour prendre du bon temps.
Pour être franc, Maximilien adorait ça.
Il adorait le fait de ne pas être obligé de feindre de s’intéresser à sa vie pour faire bonne mesure. De ne pas avoir à parler pendant des plombes dans l’unique but de permettre à la fille de se convaincre qu’elle n’était pas une salope.
Convention à la con et grosse perte de temps.
Qui avait-il de mal à être facile ? Ce n’était en tout cas certainement pas lui qui allait s’en plaindre.
Il préférait de loin les filles faciles aux saintes nitouches. Au moins, elles savaient s’amuser.
Si, en plus de passé du bon temps au pieu, ils se découvraient certains points communs, ce ne serait que du bonus !

Mu par l’appât du gain, Max arriva à 21h30 tapante devant l'Elm Street. Une ponctualité qui aurait fait s'insurger, à raison, nombre de ses ancien maître de stage.
Jetant un coup d'oeil circulaire au lieu, il ne remarqua pas tout de suite la présence de celle qu'il était venu voir.
Ce qu'il y avait de compliqué avec les rencontres de ce type, c'était qu'entre photo et réalité, il existait toujours une certaine réserve, une certaine marge de différence entre l'expectation et la réalité.
La photo ne laissait apercevoir que ce que celui qui l'a postait voulait bien laissé à observer.
Aussi, lorsque son regard accrocha le corps à demi dévêtu de celle qui s'approchait de lui d'un pas conquérant, l'ébauche de sourire qu'il tenait plaqué sur son visage s'étira d'autant plus.
Il n'était pas déçu.
Restait à espérer qu'il en était de même pour elle.
« Yo. Prête pour prendre du bon temps ? »

First Meet With BBT

Pourquoi aller chercher ailleurs alors qu'il lui faudrait un sms pour récupérer Viktor ? Elle avait avoué à Sasha qu'il avait été le meilleur coup de sa vie, alors elle aurait pu retourner le voir, surtout qu'ils avaient à nouveau couché ensemble en se voyant il y a quelques jours. Mais non, il ne lui suffisait pas. Ou plutôt, elle refusait de le laisser croire qu'il avait le total contrôle sur elle. Ash voulait continuer à être une indomptable, le genre de fille qu'on craignait autant qu'on la désirait. Et le BBT, c'était la bonne idée pour ça. Prévoir de voir quelqu'un, profiter de son corps et de ses talents, puis repartir comme une voleuse pour ne pas gâcher les souvenirs crées cette même nuit. Souvent, la méthode d'attaque de la maître-nageuse était de faire durer le plaisir, de ne pas en dire assez et d'émoustiller l'autre camp pour mieux le séduire ensuite. Mais là, quand le profil de Maximilien lui était apparu, sa seule pensée fut : je le veux, et je l'aurais. Elle n'avait pas eu envie de s'attarder sur des détails futiles et avait directement suggéré une rencontre qu'il avait accepté. Elle avait aimé qu'il soit de ceux qui n'ont pas besoin d'être chauffés pendant des mois pour l'avoir dans son lit. Il semblait être audacieux, ce qui jouait fortement en sa faveur, et pour faire honneur à cet état d'esprit, Ashlee avait sorti une tenue de circonstance. Puis qu'ils n'allaient pas s'embarrasser de futilités, autant être belle et sexy et en dévoiler le plus possible. Un soutif sous une veste noire, un pantalon noire, des escarpins et du maquillage et le job était fait. Elle gara sa voiture à quelques rues du Elm street qui devait être aussi bondé que d'habitude et elle fit claquer ses talons contre le sol pour rejoindre les lieux. La foule était déjà là, et comme toujours, il y avait des curieux qui regardaient toutes les femmes qui passaient par là. Ash n'en avait rien à faire d'être observée, puisque c'était son but. Et elle remarqua bien vite le blond avec qui elle avait rendez-vous. Il était à l'heure et le voir patienter la fit grandement sourire. La plupart des mecs étaient en retard parce qu'ils se prenaient pour les rois du monde. En s'approchant, elle se rendit compte qu'il était plus petit que ce qu'elle avait imaginé. Elle devait le dépasser d'un centimètre ou deux, enfin, sans compter sur ses talons qui ajoutaient presque dix centimètres à sa taille habituelle. Soit, elle ferait avec. Ce n'était pas parce qu'il était plus petit qu'il n'en était pas moins doué dans ce qu'il entreprenait. Et il avait l'air aussi sauvage qu'adorable. « Yo. Plus que jamais, mon chou. » répliqua-t-elle en lui faisant un clin d'oeil suggestif. Aux premiers abords, il lui semblait de bonne compagnie. Ils auraient pu aussi bien ne jamais passer la porte de ce bar et auraient pu faire demi-tour. Lui prenant la main, elle l'entraîna pourtant d'un pas sûr à l'intérieur du bar. La foule était dense mais Ashlee savait se frayer son chemin dans la foule pour atteindre le bar où ils pourraient commander assez d'alcool pour éveiller tous leurs sens. Tournant la tête vers le blond pour mieux observer son visage presque militaire, la rousse se mit à sourire. « J'espère que tu es aussi audacieux que tu le laisses paraître. Tu vas me plaire, beaucoup, je pense. » le complimente-t-elle sincèrement, tentant de créer entre eux un lien qui n'existait pas jusqu'alors. Elle avait le sentiment qu'ils pourraient bien s'amuser et qui sait, peut-être auraient-ils envie de se revoir.

Codage par Libella sur Graphiorum