La felicità è una mano sul cuore piena d'amore (Leti)

"Mon bébé d'amouuuuuur !" s'exclama Tahlia, face aux petits cris de joie et au large sourire sur le visage de Thaïs, à l'instant même où la petite aperçut sa mère. L'ex-policière salua Carter avant de s'empresser de prendre sa fille dans les bras, déposant tout plein de baisers sur ses joues joufflues. C'était long, une semaine sans elle, même si, évidemment, Carter lui autorisait quelques petits coucous rapides durant ces jours où elle ne l'avait pas. Et inversement. Après avoir demandé si tout s'était bien passé, la brune récupéra les affaires de Thaïs, ainsi que la poussette dans laquelle elle installa la petite. Un dernier au revoir au papa et voilà que les deux demoiselles partaient en direction de la place de la ville, où Leti leur avait donné rendez-vous pour, citons-la, 'tester un restaurant qui allait beaucoup leur plaire !'. Arrivées sur place, Tahlia aperçut rapidement son amie, vers qui elle se dirigea d'un pas léger. Une fois à sa hauteur, elle s'empressa de prendre la jeune femme dans les bras afin de la saluer chaleureusement. "Hey, ça va ?" demanda-t-elle joyeusement. Puis, ses yeux verts se posèrent sur la façade du restaurant devant laquelle Leticia se trouvait. Tahlia vit le nom du restaurant et éclata de rire : "Ah ouais, on vit d'amour à l'italienne, et maintenant on mange italien ?" Elles avaient quand même fait fort, Leti et Tahlia, elles s'étaient toutes les deux amourachées de deux beaux Apollon qui venaient de ce doux pays qu'était l'Italie. Et mine de rien, ça rapprochait !

Je pouvais prétendre de vivre la dolce vita dans les bras de Fede. Comparé à toutes mes relations toxiques, je crois n'avoir jamais été aussi heureuse avec un homme. Un vrai. Qui prennait soin de moi et qui ne se froissait pas quand je parlais de mes sentiments. Car j'en étais déjà là. À tomber doucement mais sûrement amoureuse. Sans imaginer l'ombre d'un orage, j'étais sur mon petit nuage. La seule ombre à mon bonheur, c'était que je commençais à me sentir de moins en moins à l'aise au travail. Habituellement j'étais plutôt flattée qu'on tente de me séduire, maintenant je trouvais ça plutôt pénible.

D'ailleurs j'envisageais sérieusement d'en parler à Tahlia avec qui je lui avais donné rendez-vous pour manger dans un restaurant entre filles. Elle, moi... et sa merveilleuse fille. Les mains chargées de sacs cartonnés, j'arrivais devant le lieu dit, la mine réjouie. Quoi t'aimes pas? lui demandais-je dans un rire en serrant Tahlia dans mes bras. J'avais opté pour un restaurant italien, en référence de nos petits amis respectifs. Apparemment nous avions toutes les deux un penchant pour le charme latin. Aussitôt je m'abaissais à hauteur de la poussette pour saluer Thaïs. Que t'es belle! lui fis-je constater avant de résister à l'envie de l'attraper et la couvrir de baisers. Je suis passée devant une boutique pour enfants air coupable Et j'ai craqué. rajoutais-je en baissant mon regard vers mes sacs. Il y a tellement de trucs mignons pour bébé fille! J'étais à deux doigts de tout dévaliser je te jure! Enfin bref, rentrons que je te montre tout ça. Tu as faim? Thaïs a mangé? lui demandais-je en caressant ses petites mains douces de bébé.

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Elles avaient des choses à se dire, à rattraper. Depuis leur dernière sortie en boîte de nuit - durant laquelle Leticia avait appris la grossesse de Tahlia - les deux jeunes femmes ne s'étaient pas revues. Tahlia n'avait pas reparlé de son éventuel avortement et Leticia ne s'était pas confiée sur ses émois amoureux. L'instant était donc parfait. Quand elle le taquina sur le restaurant italien, Tahlia secoua la tête et répondit aussitôt : "Mais si, j'aime beaucoup. J'ai soudainement eu un goût particulier pour la gastronomie italienne." Un sourire en coin se dessina sur ses lèvres, observant ensuite son amie n'avoir d'yeux que pour Thaïs. La petite la gratifia d'ailleurs de grands sourires, avec ses petites quenottes qui poussaient tout doucement. Et puis, très vite, Leti avoua. Elle avoua, avec un air coupable, être passée devant un magasin pour enfants. D'où les sacs. "Non... Ne me dis pas que tu es entrée dedans, Leti ?!" dit Tahlia avec de gros yeux. Ehhhh si... et elle était ressortie, les mains pleines ! Mais ce n'était pas de sa faute, disait-elle, il y avait tellement de trucs mignons pour les filles. Tahlia se mit à rire, secouant la tête : "Tu abuses !" Mais elle connaissait si bien ce sentiment. Elle aussi craquait facilement. Et elle craquerait tout aussi facilement quand ce sera Leti qui aura un petit bébé à ses côtés. L'invitant à entrer dans le restaurant, Tahlia s'exclama : "J'ai une faim de loup !" A longueur de journée, d'ailleurs. "J'ai pris le plat de Thaïs. Je te mettrais à contribution, évidemment." Elle savait que Leticia serait la plus heureuse de donner à manger à la petite fille. Elles furent rapidement amenées à leur table par l'un des serveurs. Après avoir demandé à faire chauffer le plat du bébé, Tahlia plaça Thaïs dans la chaise haute entre elle et Leti. Alors qu'elles regardaient les cartes, la brune demanda : "Alors, tu me racontes quoi de beau ?"

J'eut un rire joyeux. Nous étions toutes les deux d'accord pour dire que le charme italien nous a séduites, Tahlia et moi. J'avais l'occasion de lui parler de ma nouvelle vie amoureuse mais aussi de retrouver sa fille Thaïs. Je lui avais déniché de jolies tenues pour les fêtes mais également un livre musical avec des reliefs et de belles couleurs. J'étais obligée! me défendais-je sans aucune cohérence toutefois. Nous rentrions dans le restaurant nous installer et le serveur nous apporte une chaise adaptée pour installer Thaïs. Super! Qu'est-ce qu'elle va manger de bon? lui demandais-je alors que le serveur repartait avec le plat à chauffer de la petite fille. Cela nous laissait le temps de prendre notre commande et de discuter un peu. Oh, eh bien, je peux dire que je vis la dolce vita, maintenant. chantonnais-je d'un accent qui jurait bien plus brésilien qu'italien. Je me permettais de déverser mon bonheur parce que je savais que Tahlia était heureuse auprès de Ciàran, son italien à elle. Tu veux boire quoi? lui demandais-je en jetant un œil rapide sur la carte des cocktails alcoolisés.