prendre les choses en mains -r.

Invité

Oh Bowen, combien tu te sentais bien à nouveau dans cette ville. Tu avais réussi à oublier les tracas de la ville, tu avais mis de côté tous les soucis que tu t'étais fait en revenant et maintenant, tu te sentais prêt à prendre les choses en mains. Tu faisais bien sûr référence à ta vie. Tu avais eu trente et un an cette année, et dans quelques mois tu allais encore prendre une année supplémentaire. Tu t'étais inscrit sur le site de rencontre de la ville et tu avais fais des connaissances très sympathiques mais tu savais que ce n'était pas en une rencontre ou en quelques messages échangés que tu allais trouver celle que tu cherchais. Enfin, tu ne savais pas encore si tu serais capable de t'engager sans faire le con. Tu savais ce que ça avait pu donner par le passé. Mais même si tu n'étais pas une femme et que tu avais moins la pression, tu sentais que ton horloge biologique te pressait un peu. Tu n'avais pas envie d'avoir un enfant quand tu aurais 50 ans, tu aurais l'impression d'être son papi plus que son père. Une pensée qui te fit rire quand tu repensais à ta vie. Après avoir fini ta tournée de courrier, tu te rendais en centre-ville pour faire un tour dans le magasin de musique. Il n'était pas très grand mais c'était bien suffisant pour toi, d'autant plus qu'il y avait toujours des pianos à dispositions et depuis tout petit, le gérant te laissait jouer dessus. Aujourd'hui il en avait reçu un nouveau et tu avais très envie de jouer quelques mélodies. Tu n'en avais pas encore chez toi, alors tu profitais de ceux mis à dispo dans la ville. Tu te glissais sur la banquette, ouvrant le clapet pour découvrir les touches. Tu laissais ton doigt pianoter sur toutes les notes, découvrant les sonorités de celui-ci. Après quoi tu t'exécutais pour jouer One Day d'Hans Zimmer. Tu fermais les yeux tandis que tes doigts se déplaçaient sur les touches, tu avais l'impression d'être seul dans ton monde, mais tu n'avais pas encore réalisé que derrière toi, se trouvait une personne, qui allait bousculer le cours de ta vie.

Invité

Depuis quelques jours Daisy avait le moral dans les chaussettes, ce qui ne lui ressemblait pas du tout. Elle qui était toujours souriante, amusante et pleine de vie. Mais que voulez-vous, les nausées n'avaient rien d'agréable et puis, maintenant enceinte de trois mois, elle commençait à prendre du poids, des formes. Son ventre s'arrondissait peu à peu, heureusement ce n'était pas encore trop visible, ça lui épargnait les questions indiscrètes car elle ne l'avait dit qu'à peu de personnes pour le moment. Mais tout cela suffisait pour qu'elle ait des difficultés à fermer ses pantalons et ses jupes ou encore ses chemisiers et se sente à l'étroit dans ses soutiens gorges car sa poitrine, elle aussi, prenait de l'ampleur. Notre styliste allait devoir faire les magasins rapidement, et ça l'embêtait prodigieusement surtout qu'elle détestait les vêtements pour femme enceinte, elle les trouvait toujours horrible. D'ailleurs, elle pensait même réaliser une ligne complète pour femme enceinte après tout ce n'était pas parce qu'on rondissait de partout qu'on ne devait pas avoir du style, qu'on ne pouvait pas être belle.

Pour le moment, elle n'avait pas envie de se prendre la tête avec ça, de faire du shopping dans les boutiques. Elle désirait se faire plaisir, oui ! Mais, elle souhaitait également oublier son état durant un petit moment et ne plus penser qu'à elle. Plus de boulot, plus de bébé, plus de tracasseries ... plus rien du tout juste elle. C'est pour cela qu'elle entrait dans ce magasin de musique. La musique avait le don de l'apaiser, de la rendre heureuse, de lui faire oublier tout ou presque. La jeune femme désirait s'acheter un piano. Elle en rêvait depuis si longtemps, mais elle n'avait jamais pris le temps de cela. Elle jouait toujours, mais sur un synthétiseur, le son n'était pas mal mais n'était nullement comparable au piano. Ce dernier produisait des notes, des sons incroyables mais surtout ses lignes et courbes étaient majestueuses. De l'avis de Daisy ce fabuleux instrument avait quelque chose de sexy, de sensuel. Une belle mélodie attira son attention, elle appréciait ce qu'elle entendait et désirait savoir qui pouvait bien jouer ainsi du piano. C'était comme du miel pour un ours, comme du pollen pour les abeilles, elle n'y résistait pas. Elle avançait toujours et encore quand ... elle le reconnu.

CJ

Murmura-t-elle tout doucement, juste pour elle. Il s'agissait de l'homme rencontré au restaurant, de l'homme avec qui elle avait passé la nuit, de l'homme qui avait placé ce polichinelle dans son tiroir, qui avait déposé sa brioche dans son four. Elle resta figée, muette, elle s'était même arrêtée de respirer pour ne pas attirer son attention. Elle allait même bientôt défaillir si elle continuait ainsi. Elle n'arrivait même plus à réfléchir normalement, le revoir ici avait comme mit son cerveau sur pause.

*fuis ... allez file ... barre-toi vite !!!*

C'est ce que soudain elle se disait intérieurement ou peut-être plutôt que son cerveau lui soufflait tellement il avait pitié d'elle en la voyant presque à bout de souffle. Elle recula alors, un pas, deux pas, petit à petit elle s'éloignait. Finalement c'était plutôt simple. Quand BAM ... BOUM .... BLINg ....

Aaaaah.

Elle venait de reculer contre une batterie complète, enfin, elle s'effondrait sur elle dans un fracas énorme. A présent elle était le cul parterre, entourée de plusieurs parties de batterie. Elle devinait les regards sur elle, elle voyait les gens s'attrouper autour d'elle, puis elle entendait les rires, les réflexions mais ce qu'elle n'entendait plus c'était la musique, le son piano.

Invité

Ta mélodie sonnait bien au creux de ton oreille, tu te sentais bien présentement, mais un bruit commençait à venir résonner dans ton oreille, te tirant de ta phase. Tu t'arrêtais net tandis qu'un fracas sans nom résonnait derrière toi. on voyait encore une symballe tournait dans la boutique avant de tomber pour de bon au sol. Quelqu'un venait se tomber en arrière et de renverser une batterie complète. Tu te levais rapidement, pour te joindre aux personnes qui s'étaient arrêtées. En arrivant près de la secène du crime, tu commençais à reconnaître l'inconnue. C'était Daisy, une jeune femme avec qui tu avais passé une très belle soirée. Tu l'avais rencontré comme ça, en dehors de l'appli et ça t'avait semblé plus facile, vraiment différent. Le courant était bien passé entre vous, à tel point que tu lui avais pas mal déballé d'infos sur toi, sauf peut-être tes prénoms. Mais c'était déjà pas mal et peu de personnes avaient cette information. « Daisy ? » murmurais-tu, un peu désorienté. Comment avait-elle pu se retrouver dans cette position ? Avait-elle pris peur ? Si c'est le cas, peur de quoi ? Tu n'en avais pas la moindre idée et tu n'avais pas trop le temps d'y penser. Tu t'approchais un peu plus d'elle pour venir lui donner un coup de main. Quand aux personnes qui se trouvaient là, certains rangeaient leurs téléphones avant de quitter la boutique. Foutue curiosité. Tu reportais à nouveau ton attention sur la jeune femme. « Tu.. Est-ce que ça va ? Tu ne t'es pas fait mal ? » demandais-tu rapidement, la voix pleine d'inquiétude, tu n'avais pas envie qu'elle se retrouve avec une fracture même si ça semblait avoir été plus bruyant que vraiment dangereux. Tu l'aidais à se relever et tu restais près d'elle au cas où elle subisse une rechute. Après tout, tu ne savais toujours pas comment ça avait pu arriver.

Invité

Assise au sol, se sentant légèrement ridicule. Oui seulement légèrement, car côté maladresse et poisse elle était une grande abandonnée. Non, ce qui la gênait le plus étaient : les paroles, les rires qu'elles entendaient et surtout certaines personnes qui avait le culot d'immortaliser ce moment de honte en la prenant en photo ou peut-être même en la filmant, allez savoir. Certaines personnes n'avaient vraiment aucun coeur, ni même de moral. Mais tout ça elle l'oublierait bien vite. Ce qui la préoccupait encore plus, était que le piano n'émettait plus aucune note et soudain, elle entendit cette voix si familière qui s'adressait à elle, lui demandant si elle allait bien, si elle ne s'était pas blessée. Elle pu remarquer dans sa voix de l'inquiétude et cela la toucha quelque peu. Elle leva les yeux et croisa son regard. Les joues légèrement rosies, Daisy esquissa un sourire mélangeant surprise et gêne.

CJ ! Tu es là ?!!

Faisait elle. Genre, elle ne l'avait pas remarqué avant. Elle pouvait être une bonne actrice quand elle le voulait.

Oui, je vais très bien, merci de t'en inquiéter. C'est rare de nos jours.

Ce qui n'était pas du tout le cas du personnel ou des autres clients. Personne d'autre ne vint l'aider ou lui demander si tout allait bien. CJ lui tendit la main, qu'elle prit avec plaisir, et se releva avec son aide. Elle se sentait bête face à lui, elle n'arrivait même pas à fournir une bonne excuse pour expliquer sa chute sur un instrument aussi visible qu'une batterie.

Merci de ton aide. Je suis vraiment une tête en l'air. Reculer sans regarder. Tu dois me trouver ridicule et tu es pas le seul.

Ajouta-t-elle en regardant autour d'elle. Certaines personnes souriaient encore. Mais peu importe. Elle se souciait plus de CJ. Elle tira sur son haut, elle voulait absolument cacher son petit ventre légèrement rebondit. Il fallait qu'elle file vite et en même temps elle ne pouvait pas se sauver comme ça. Ca semblerait bien curieux. Il fallait qu'elle trouve un sujet de conversation, quelque chose, qui détournerait la curiosité de ce dernier sur sa chute, sur la raison de celle-ci si jamais son explication ne lui paraissait pas crédible.

Alors ... comment tu vas ? Ca fait plusieurs mois qu'on ne s'est pas vu. Quatre ou cinq non ?

Rhooo la menteuse. Elle savait que ça faisait trois mois, elle en avait même une excellente preuve dans le ventre. Puis elle agissait comme s'ils étaient amis. Comme si ne pas le voir était rare. Alors, que, sincèrement elle ne pensait jamais le revoir, elle l'espérait même. Après tout, même si elle avait passé une merveilleuse soirée avec lui, même si elle s'était ouverte à lui comme elle ne l'avait jamais fait avec un inconnu, elle ne pensait pas que le destin les referait se croiser. C'était vraiment une sacrée chance ou plutôt un manque de bol pas possible, ce qui caractérisait assez bien sa vie.

Invité

Elle semblait surprise de te voir ici, comme si elle ne s'y attendait pas le moins du monde. C'est vrai que pendant votre rendez-vous, vous n'aviez pas eu l'occasion de parler musique, sinon tu aurais pu lui parler du piano et de ton obsession pour cet instrument. A côté de ça, vous aviez partagé ton amour pour la cuisine, pour la magie et ton histoire de famille compliquée. « Le magasin de musique est un peu comme ma seconde maison. » Tu devais y passer au moins une fois toutes les deux semaines, si ce n'était pas moins parfois. En période hivernale, tu y allais beaucoup plus souvent parce que tu aimais jouer quelques chansons de Noël pour montrer que ce n'était pas si compliqué que ça d'apprendre à jouer un instrument et chaque fois tu finissais pas convertir un enfant ou un jeune ado de craquer pour des cours de musique. « En tout cas on pourra dire que tu as fait la journée de pas mal des gens présents, ils auront tous une belle vidéo à partager dans leurs familles ! » Maintenant qu'elle était levée, la foule s'était assez vite dissipée. Tu ne lui avais pas dit pour être cinglant ou vexant, mais tu réalisais à quel point les gens étaient égoïstes. Ils étaient venus pour se moquer, pour la filmer et tout le monde était reparti aussi vite qu'il était venu sans vraiment se soucier de Daisy. « Je n'aurais pas dis ridicule mais plutôt téméraire. » Parce que reculer en marche arrière dans un magasin de musique, c'était prendre un sacré risque. Comme si quelqu'un lui avait lancé un défi. Pour le coup, si c'était le cas, elle l'aurait sûrement perdu puisque le but aurait sûrement été de sortir sans rien toucher. Enfin, tu supposais, tu ne savais pas vraiment. Tu te contentais d'accepter ce qu'elle t'avait donné comme réponse. « Non, pas autant, je dirais deux mois et demi, peut-être trois mais pas beaucoup plus. Et sinon, je vais bien, merci. » répondais-tu avec un grand sourire avant d'enchaîner. « Tu venais acheter un instrument ? Je peux peut-être t'aider, sauf si tu joues du tambourin ou de la flûte, là je m'y connais très peu. » Tu n'étais même pas employé ici mais tu y passais tellement de temps lorsque tu venais à Bowen que tu connaissais pas mal d'infos sur les différentes gammes. Surtout parce que tu écoutais souvent les vendeurs et leurs conseils alors forcément, tu gardais ça dans un coin de la tête et si tu pouvais aider les autres, tu le faisais avec plaisir.

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