That day before you came (livio)

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That day before you came
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@livio manzoni & @aura luciano

Mon amour, ma vie,
Tu n’as pas de prénom, ni encore de visage, tu mesures à peine quelques millimètres mais tu es déjà l’une des plus belles surprises de ma vie.

Un sourire étirant mes lèvres, je levai les yeux de mon carnet et les baissai vers mon amoureux qui dormait encore à côté de moi. Sa beauté me caressa. Il avait l’air si paisible dans son sommeil. La faible lumière que filtrait les persiennes baignait sa peau d’or et dessinait merveilleusement les muscles de ses abdominaux. J’inspirai doucement, puis expirai avec bonheur, me penchant à nouveau sur mon carnet, le coeur gonflé d’une joie intense.

Ton papa aussi a été une surprise.

Je levai mon crayon puis plissai les yeux dans le vide, réfléchissant à ce que je souhaitais inscrire ensuite. Cela m’avait pris comme ça, l’envie d’écrire à mon enfant, peut-être pas tous les jours, mais au moins régulièrement, avec la perspective lui offrir le carnet quand il ou elle aura suffisamment grandi pour en comprendre la teneur. C’était romantique, peut-être trop, vu le stade très prématurée de ma grossesse, mais je n’y avais pas résisté. Je mordillai la gomme de mon crayon un court moment, puis repris.

Je crois que les plus beaux moments, les plus belles choses arrivent sans qu’on s’y attende. C’est ce qui fait le bonheur, sans doute.
Si tu tiens un peu de moi, tu auras peut-être besoin de contrôler un peu les choses, et c’est très bien le contrôle, parfois. Mais il faut savoir s’en détacher à certains moments. J’ai appris, un peu grâce à ton papa c’est vrai, que le lâcher prise permet d’aller bien plus loin encore. Alors n’oublie pas de laisser une part d’inconnu dans ta vie, ce sera mon premier conseil pour toi, Minidoux (c’est comme ça que je t’appelle, puisque je ne sais encore pas si tu es une fille ou un garçon)
J’ai si hâte de te rencontrer, mon petit ange.
Ti amo,
Maman.  

Je passai une main sur mon ventre à peine gonflé. L’émotion humidifiait mes yeux quand je refermai le carnet. Utiliser ce mot me faisait tout bizarre et pourtant, il me semblait juste. Je fermai les yeux, pris un moment pour moi, puis posai le carnet  sur ma table de chevet. Pour ne pas réveiller Livio, je me levai doucement du lit, puis, mon peignoir enfilé, me dirigeai vers la cuisine où j’entrepris de préparer le café. Moudre les grains d’abord. Le bruit, sans doute, avait fait ouvrir un oeil à mon amoureux. Cela dit, il avait parfois le sommeil lourd, alors rien n’était moins sûr. Remplir le reservoir de la macchinetta, visser et placer le tout sur le feu. Attendre que la magie opère et que l’odeur de café envahisse la maison. Quelques minutes plus tard, je me faufilai dans notre chambre, un plateau dans les mains et deux tasses fumantes dessus. Je déposai le tout de mon côté du lit, puis vins me pencher sur Livio pour embrasser l’épaule de Livio avec tendresse pour qu’il se réveille doucement.

Doucement, tout prenait place. Le mois de décembre avait été particulièrement chargé entre la grossesse, les préparatifs de Noël, le déménagement/aménagement, les fêtes avec la famille venue d'Italie. Avec le recul, c'était à se demander comment ils avaient fait pour ne pas paniquer. Sans doute était-ce parce que tout ce stress, toute cette énergie dépensée allaient ensuite mener vers un bonheur sans nom. Maintenant que tout le monde était parti, que les deux amoureux prenaient leurs repères dans cette maison qu'ils partageaient désormais, tout se tassait. Livio découvrait officiellement la vie de couple, le quotidien partagé. Et c'était agréable, très agréable. Se réveiller tous les matins auprès d'Aura, la retrouver chaque soir, parler de leurs journées étaient tant de petits instants qu'il chérissait grandement. Aussi, ce matin, après une nuit paisible, et alors qu'il sortait doucement de son sommeil, Livio posa sa main sur le côté du lit où il pensait trouver Aura. Mais pas d'Aura. La belle brune était bien plus matinale que lui. Mais il ne fallut que quelques minutes de plus pour qu'une odeur de café vienne chatouiller son nez, pour que les lèvres de sa petite amie viennent se poser sur son épaule. "Tu sais que je prends goût à ce genre de réveil..." murmura-t-il, les yeux encore fermés, somnolent. Il fallut encore quelques dizaines de secondes pour qu'il étire ses membres engourdis et qu'il daigne ouvrir les yeux. "Bonjour, ma chérie." dit-il en souriant, ses mains frottant ses yeux. Une fois sorti du brouillard, il s'empressa d'attirer Aura tout contre lui, déposant un baiser sur le haut de son crâne. "J'ai cru que je n'allais pas avoir mon câlin matinal." Il avait pris cette habitude. Il avait ce besoin affectueux de tenir Aura dans ses bras, pendant quelques minutes, le temps d'émerger et de se lancer dans une journée effrénée. Une journée particulière pour eux, aujourd'hui, puisqu'ils avaient rendez-vous à l'hôpital pour l'échographie d'Aura. Se redressant quelque peu, il finit par la relâcher, ne coupant toutefois pas le contact avec elle puisqu'il vint déposer un baiser sur son ventre. "Tu es prête à voir notre haricot, aujourd'hui ?"

J’aimais particulièrement le rituel du café, les gestes répétés, presque chaque matin depuis que j’étais en âge de préparer le café à mon père. Je devais avoir dix ans la première fois. Ces répétions marquaient, pour moi, le début de la journée, mais depuis que je vivais avec Livio, d’autres habitudes étaient venues se greffer à celles que j’avais nourris depuis des années. Un sourire s’élargit sur mon visage lorsque mon amoureux m’attira à lui et réclama son câlin matinal. J’aimais sentir ses bras qui m’entouraient, parfois même, c’était eux qui me réveillaient, j’adorais cette sensation là. Cela me donnait le sentiment d’être unique, cela me faisait me sentir aimée, si profondément aimée. Je me m’offrais ainsi très souvent quelques minutes de calme et de communion parfaite, blottie contre mon amoureux, avant même de poser le premier orteil par terre. Ce matin-là, pourtant, je m’étais réveillée avant que Livio n’ait l’occasion de m’attirer à lui. Mes yeux s’étaient ouverts d’eux même, comme si mon cerveau avait fixé une alarme interne. En réalité, la perspective de la première echo qui arrivait un peu tardivement pour nous puisque j’avais mis un peu de temps avant de découvrir ma grossesse, me rendait un peu nerveuse. Ce n’était pas un mauvais stress, au contraire. D’autant plus que j’entrais dans le quatrième mois et que, par conséquent, nous allions pouvoir demander le sexe de notre enfant si nous le souhaitions. Néanmoins, cela restait une étape importante. J’allais voir mon bébé pour la première fois. Ca n’était pas rien du tout. Livio s’enquit de mon état d’esprit, je lui souris avec lorsqu’il embrassa mon ventre. Il avait toujours des gestes tendres envers moi, envers notre bébé et cela me remplissait le coeur à chaque fois. J’opinai doucement. J’étais prête. Prête et impatiente, en fin de compte.
Nous prîmes le temps de déjeuner ensemble, puis nous nous rendîmes à l’hôpital où une obstétricienne nous accueillit en fin de matinée. Je m’assis face à son bureau, à côté de Livio et sentit un brin de nervosité se réveiller en moi.
— Je vois que vous entrez dans la treizième semaine, constata la doctoresse.
— Euh…oui, fis-je timidement, en me tournant vers Livio pour lui sourire, on peut…savoir le sexe du bébé, c’est ça ?
La médecin nous sourit à son tour.
— C’est quelque chose que vous souhaitez ?
J’avais hésité, c’était vrai, à garder la surprise jusqu’à la fin. Mais je me savais beaucoup trop impatiente pour ça, et puis, j’avais envie de tout préparer en connaissance. J’acquiesçai, puis l’obstétricienne m’invita à prendre place sur la table d’examen. Je n’étais pas vraiment à l’aise, mais la présence de Livio m’apaisait. Il s’était assis juste à coté de moi, je tournai la tête, puis vins caresser sa joue du dos de mes dos, coulant sur lui un regard tendre.
— T’es prêt ? soufflai-je avec émotion.
Mais alors que je lui posai la question, le moniteur s’alluma, et avec, un petit son significatif. Le coeur de mon bébé qui battait.

Les réveils de la sorte étaient le parfait moteur pour bien démarrer la journée. Même quand il n'entendait pas son réveil et qu'il était en retard, il s'octroyait toujours une ou deux minutes à embrasser Aura, à la câliner. Cela le mettait de bonne humeur. Il ne savait pas si c'était les joies des premiers mois de vie de couple, mais c'était un rituel que l'un et l'autre semblaient chérir. Rituel encore plus fort puisqu'il y avait aussi ce bébé entre eux. Ce bébé avec qui il établissait un lien en posant une main ou en embrassant le ventre de la maman. Aujourd'hui, d'ailleurs, était un jour spécial puisqu'ils allaient enfin voir leur bébé, pour la première fois. Livio stressait, même s'il ne le montrait pas clairement. C'était une grande étape dans la grossesse et même si c'était une joie incommensurable, il y avait une petite crainte, un petit stress qui s'immisçait en lui. Après avoir pris leur petit-déjeuner et vaqué à leurs occupations matinales, les deux tourtereaux prirent la direction de l'hôpital en fin de matinée. L'obstétricienne les reçut bien vite. Installés au bureau de celle-ci, Livio jeta un coup d'oeil vers Aura et ressentit une certaine nervosité venant d'elle, notamment avec ses doigts qui tapotaient doucement son dossier. Il s'empressa de prendre sa main, un sourire sur les lèvres, reportant son attention sur le médecin qui posa toutes les questions nécessaires à Aura. Quand se posa la question du sexe de l'enfant, Livio reporta son regard sur sa petite amie. Ils en avaient parlé et l'un et l'autre étaient arrivés à la même conclusion : ils étaient bien trop impatients. Peut-être joueront-ils le jeu de la surprise pour le deuxième enfant... Mais là, c'était leur première expérience et il valait mieux avoir toutes les cartes en main pour appréhender au mieux leur statut de futurs parents. Quand vint le moment de l'examen, Livio resta un peu en retrait, le temps de laisser Aura prendre place. Puis il s'installa sur le tabouret à ses côtés, muet comme une carpe, la nervosité montant en flèche. Il esquissa un sourire quand Aura vint caresser sa joue, s'empressant de déposer un léger baiser sur le dos de sa main. "Oui, je suis prêt..." souffla-t-il, se raclant la gorge pour dissimuler son émotion. Mais ses efforts furent vains puisque le médecin alluma le moniteur. L'un des plus beaux sons arriva alors à leurs oreilles : celui des battements de coeur de leur bébé. Puis, ce fut l'image qui apparut, dévoilant la silhouette de ce foetus déjà tant aimé. "Oh, il n'y en a qu'un !" dit-il d'abord, un regard complice vers Aura. Ils savaient qu'ils avaient des chances d'avoir des jumeaux, mais sur ce coup-là, un seul bébé était là. Il reporta son attention sur l'écran et laissa le médecin prendre les mesures. Au fur et à mesure, le regard de Livio se fit embué, sous le coup de l'émotion. "Il est bien là." murmura-t-il, plus pour lui. Cela rendait la grossesse tellement plus concrète. Il se rendait compte qu'il y avait bien quelqu'un, là-dedans, dans ce ventre qui s'arrondissait de jour en jour. Il se pencha pour déposer un baiser sur la tempe d'Aura, toujours aussi ému. Très vite, l'obstétricienne annonça que tout allait bien et ce fut un véritable soulagement pour Livio. Cette grossesse était un grand bonheur, certes, mais aussi la source d'un tout nouveau stress. Il y avait un bout d'eux qui prenait place dans ce monde et avec cela, il y avait la peur qu'il ne soit pas en forme, qu'il lui manque quelque chose. Mais il était bien là, bien au complet, bien vif. "C'est moi ou il y a un truc qui dépasse, là, entre ses jambes ?" commença à dire Livio, les yeux plissés. Ou alors c'était vraiment l'envie d'avoir un garçon qui le faisait voir un petit bout qui dépassait. L'obstétricienne se mit à rire et répliqua que c'était sa jambe, ce qui causa un fou rire chez Livio. Mais par contre, je peux vous dire que l'on voit bien si c'est une fille ou un garçon. Vous voulez toujours savoir ? dit-elle, en souriant largement. Il se tourna vers Aura, lui laissant la conclusion finale.

Le battement du petit coeur de mon bébé dans le monitoring me fit instantanément monter les larmes aux yeux. L’émotion me saisit. Je m’y étais préparée, j’avais imaginé la scène mille fois dans ma tête, j’avais entendu la maman de Livio et la mienne me raconter à quel point c’était magique, mais le vivre pour de vrai, c’était complètement différent de tout ce que j’avais pu inventer ou espérer. Le rythme était régulier et si rapide. Le petit être qui apparaissait à l’écard était déjà si fort, si vigoureux. C’était dingue quand on y pensait. Il mesurait à peine quelques centimètre et semblait avoir déjà la force d’un lion. J’entendais déjà mon père me dit que c’était normal, son sang étant en partie sicilien. Moi je savais que ce bébé avait aussi hérité de belles qualités de son papa, sa résilience, son courage, sa fougue. Je sentais tout ça à travers un simple écran, et ce battement si fort qui emplissait la pièce. Je souris à Livio lorsqu’il détendit l’atmosphère, en vérifiant que je confirmant que je n’attendait qu’un seul enfant au lieu de deux. En effet, l’hypothèse que je porte des jumeaux était plausible. J’entendis Livio murmurer pour lui même et mon sourire s’élargit. Oui, c’était enfant était bel et bien là. Il était une vraie surprise, mais plus les jours passait plus sa place se faisait dans mon coeur. Il n’était pas encore né et pourtant je l’aimais déjà d’un amour pur et inébranlable. Je savais que j’étais prête à tout pour lui. Il était mon monde à présent. La gynécologue nous assura que tout allait bien, je me détendis donc un peu, laissant la doctoresse continuer son inspection. L’intervention de Livio me fit rire.
— Et après, ils veulent nous faire croire qu’ils ne sont obsédés par ce qu’il y a entre leurs jambes ? plaisantai-je avec la gynécologue, tournant ensuite un regard tendre vers mon amoureux.
La doctoresse rit avec moi, puis prit son sérieux, affirmant qu’elle pouvait d’ores et déjà nous donner une information sur le sexe de l’enfant. Je coulai un regard vers mon amoureux pour trouver dans ses yeux la confirmation que, lui aussi, était toujours d’accord pour connaitre le sexe de notre enfant à naitre, puis me tournai à nouveau vers la gynécologue et hochai positivement la tête.
— Félicitations, vous attendez un petit garçon.

Plusieurs fois, il s'était dit que la première échographie allait être émouvante, mais jamais il n'aurait pensé recevoir une telle vague d'émotions positives. En entendant le cœur de leur bébé battre avec une vitesse folle, il reçut tant d'amour que cela en était destabilisant. Il était là, bien là, le fruit de leur amour. Il n'aurait jamais cru fondre autant devant un écran en noir et blanc, flou, où l'on discernait tout juste la silhouette de leur bébé. Il n'aurait jamais cru ressentir tant de peur, puis le soulagement quand la gynécologue leur annonça qu'il était en pleine forme. C'était la première fois, vraiment, que Livio se rendait compte qu'il s'était delesté d'une part de lui. Une part de lui, une part d'Aura qui désormais se construisait doucement, à son rythme, dans le ventre de la femme qu'il aimait. Et en voyant le visage épanoui de la belle brune, l'émotion qui embuait ses yeux, Livio se rendit compte qu'il retombait encore et encore amoureux d'elle. Il déposa tendrement ses lèvres  sur la main qu'elle avait liée à la sienne. Ce moment, il s'en souviendrait à tout jamais, tant ils faisaient bloc, tant ils ne faisaient qu'un, eux qui étaient désormais trois. Laissant la gynécologue faire son travail, Livio fit rapidement du Livio, en évoquant le 'petit bout' qu'il croyait voir entre les jambes du bébé. C'était sûrement l'envie secrète d'avoir un fils qui ressurgissait pleinement. Et évidemment, Aura profita des mots de Livio pour rebondir avec humour. « Hein... mais... non ! » rétorqua-t'il, d'abord, avant d'afficher une mine faussement outrée face aux rires des deux femmes. « De toute façon, je ne peux rien répliquer, je suis en minorité... sauf si.... » s'interrompit-il en regardant le ventre de sa petite amie, en riant. Sauf s'ils attendaient un petit garçon...et d'ailleurs la gynécologue leur demanda s'ils voulaient savoir. Un regard l'un vers l'autre, ils finirent par rapidement hocher la tête. Et là, la révélation tomba. Livio resta abasourdi en entendant les mots de la doctoresse. « Un garçon ? » L'émotion le submergea pleinement, alors qu'il se tourna vers Aura. « Aura, on va avoir un petit garçon ! » Bien sûr qu'il aurait été heureux d'avoir une fille, une petite princesse. Mais ses tripes, au fond, lui donnaient l'espoir d'avoir un petit homme. L'émotion si forte le poussa à s'essuyer les yeux, avec discrétion face à ces failles qu'il laissait voir. Il déposa un baiser sur les lèvres de cette femme qu'il aimait tant, à qui il murmura : « Si tu savais à quel point je suis heureux. Merci, mon amour. » Cet instant était tellement riche en émotions qu'il en oublia presque la gynécologue, mais cette dernière devait être habituée face aux explosions de joie des couples qu'elle rencontrait. Il se ressaisit et posa son regard ému sur la doctoresse, qui termina les dernières mesures, attendant qu'il explique la suite des événements au jeune couple.

Un garçon. Nous attendions un petit garçon…Au fond, que ce soit une petite fille ou un petit garçon, mon bonheur aurait été le même, cela ne changeait rien. Mais en sachant qu’un petit garçon grandissait dans mon ventre, je pouvais désormais l’imaginer, projeter son image dans mon futur. L’imaginer hériter des yeux bleus de son papa, de son sourire qui me charmait à chaque fois. Nous avions quitté le cabinet de la gynécologue depuis près d’une demi heure et Livio avait proposé de m’inviter au restaurant. Je rêvassai en sirotant mon jus de fraise , puis me concentrai à nouveau sur Livio.
— Je veux du vert pour la chambre, pas du bleu, pas de cliché, déclarai-je, un joli vert olive et peut-être un kaki clair pour rehausser.
Le vert olive, après tout, cela rappellerait ses origines, l’Italie, la Sicile. Je pourrais demander à mon grand-père maternelle, producteur d’huile, de nous faire envoyer une branche d’olivier à placer au dessus du berceau pour porter bonheur à notre enfant.
Soudainement émue, je portais une main sur mon ventre à peine rond et levai les yeux vers Livio. J’attrapai sa main sur la table puis me levai finalement de ma chaise pour venir m’asseoir sur ses genoux, me fichant bien des gens autour de nous. J’ancrai mon regard dans le sien, attrapai son visage en coupe avec mes deux mains et l’embrassai avec toute la force de mon amour et du bonheur qu’il me donnait.

fin