you’ve been in a mood, you’ve been giving hella attitude (romy)

Nova n’avait peut-être personne à qui elle avait envie de se montrer en sous-vêtements … enfin, non, c’est faux. Elle avait bien quelqu’une en tête lorsqu’elle s’imaginait porter telle ou telle lingerie. Mais impossible pour elle, à ce stade de son acceptation d’elle-même, de concrétiser ce fantasme. Et les autres, ces hommes qui défilaient encore dans son lit dans une vaine tentative de se convaincre ou de convaincre les autres, ils ne méritaient pas ses déshabillés à cent dollars l’ensemble. Ils ne les méritaient pas parce qu’ils ne la voyaient pas, pas comme elle était, pas dans tous ses désirs qu’ils ne comblaient pas et ne combleraient jamais. Quand Nova les portait, ces sous-vêtements des plus torrides, c’était actuellement pour elle et rien que pour elle. Pour se sentir belle, forte, fière, indépendante, sexy, en contrôle. Une technique d’empowerment comme une autre, qu’elle vivait dans le confort de sa solitude, de son intimité. À travers les déshabillés, Nova se découvrait dans ses détails, ses failles, ses courbes. Ce n’était pas pour elle un exercice narcissique, c’était un exercice d’amour-propre. Le self-love à son plus fort. Tout cela pour dire … elle n’avait peut-être personne à qui les montrer mais elle pouvait se les montrer à elle-même, et elle-même, elle comptait, non ? C’est donc sans gêne et sans tabou que Nova entra dans cette boutique de lingerie, seule, sans copine pour la couvrir de compliments devant tel ou tel ensemble, sans petit.e ami.e pour baver devant sa peau nue recouverte de quelques dentelles. Elle adressa un large sourire à la jeune et jolie employée – ou propriétaire, elle l’ignorait. « Bonjour ! » Lança-t-elle jovialement, voulant se donner toute l’assurance nécessaire pour ce genre de shopping. Paraître gênée en magasinant de la lingerie, c’était honteux pour elle. Elle voulait avoir l’air déterminée et confiante. Elle avait toutes les raisons de l’être, de toute façon. Elle passait à travers les présentoirs, les allées, les étagères, sélectionnait quelques morceaux par-ci, par-là, se ramassant bien vite les bras pleins.

Sur une douce musique Romy est en train de regarde l'écran qui est en face d'elle, c'est la migraine assuré. Elle est en train de faire les comptes depuis deux jours, autant dire une éternité pour elle. Les chiffres et Romy, ce n'est pas le grand amour, loin de là ! Mais il faut se donner du courage, et surtout finir ce qu'elle a commencé. Personne ne va le faire à sa place, ça c'est sur ! Romy se passe doucement les mains sur le visage, souffle un bon coup, histoire de se donner du courage. Et c'est reparti pour elle ! Il faut se motiver, mais c'est dur ! La concentration revenue, c'est la sonnerie de la porte d'entrée de sa boutique qui la sort de son travail. La jolie brune lève es yeux et sourit légèrement vers la personne qui fait son entrée à la boutique. Etant propriétaire d'une boutique, la communication, le sens du commerce doivent être le basique pour elle. Mais quand Romy est occupée à faire autre chose, il est difficile pour elle de se donner corps et âme à la personne face à elle. C'est généralement des jeunes femmes qui viennent à sa boutique. Et cette fois aussi, ça ne rate pas. Une très jolie jeune femme, aux longs cheveux roux. Le sourire de Romy se fait discret quand elle entend le bonjour de cette jeune femme. Romy peut ressentir la joie de vivre de sa client. C'est quelque chose qu'elle a en horreur. Les personnes qui débordent d'amour, ça cache souvent quelque chose. Romy fait le tour du comptoir pour venir à la rencontre de sa cliente. Vêtue d'un simple jeans et un débardeur noir en soie, Romy répond à la salutation « bonjour. » La simplicité dans toute sa splendeur. La jeune femme a l'habitude de laisser faire ses clients quand ils rentrent. mais elle continue quand même dans sa lancée. « si vous avez besoin d'aide. n'hésitez pas ! » Romy observe son interlocutrice très subtilement. C'est une très jolie jeune femme.

Si Nova semblait déborder d’enthousiasme, ce n’était visiblement pas le cas de la seule employée de la boutique de lingerie. D’ailleurs, ce sourire discret fit sourciller la rousse qui murmura un « Oook … » plein de jugement et de dédain, mais comme il n’avait été soufflé rien que pour elle, elle ne se gêna pas. Elle s’était déjà éclipsée dans les rangées de déshabillés, de toute façon. Elle aurait été prête à parier que la demoiselle ne viendrait pas à sa rencontre pour lui offrir son aide, l’ayant tout de suite catégorisée parmi les employées qui n’en ont rien à foutre. Quelle ne fut pas la surprise, alors, de constater que la belle châtaine avait fait le tour de son comptoir pour venir à sa rencontre. Alright, se dit-elle, elle lui donnerait sa seconde chance. Ce n’était pas comme s’il avait été question d’un grand crime, un peu plus tôt, de ne pas lui renvoyer toute sa bonne humeur qu’elle pensait pourtant contagieuse. Nova détailla la jeune femme du regard, laissant ses yeux vagabonder sur le débardeur en soie et les jeans épousant parfaitement ses minces cuisses. Ce qui était en réalité un regard presque désireux pouvait paraître pour un coup d’œil hautain. Nova avait souvent l’air de se prendre pour une autre. La vérité était qu’elle la trouvait vraiment jolie, et elle se surprit même à songer qu’elle devait être canon, dans l’un de ces ensembles qu’elle vendait. Elle se racla la gorge en relevant le regard vers celui de la demoiselle. Reprenant sa voix lumineuse pour chasser tout autre doute, Nova sourit en désignant ses bras chargés. « Eh bien, je mettrais bien tout ça dans une cabine d’essayage, pendant que je continue à faire le tour ! Y’a une limite à amener dans la cabine ? » Demanda-t-elle, laissant présager l’heure qu’elle allait passer dans cette boutique. Le comble, pour certains employés de magasin, c’était quand elle essayait plein de morceaux et repartait les mains vides. Tant d’attentions, de compliments et d’aide pour une cliente qui, au final, ne rapportait rien du tout à la boutique. Au prix de certains déshabillés d’ailleurs, on pouvait fortement envisager que Nova ne prendrait presque rien parmi tout ça.